D’ici et d’ailleurs-5
*Louisa Hanoune retrouve la liberté
La secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune a été condamné, ce lundi, à « trois ans de prison dont 9 mois ferme», par la Cour militaire de Blida. Elle quittera donc ce soir la prison après avoir purgé sa peine.
« Le Tribunal militaire de Blida vient de prononcer son verdict dans l’affaire de Louisa Hanoune, condamnée arbitrairement en première instance a la réclusion criminelle (15 ans de prison ferme) le 25 septembre 2019. Ainsi La camarade Louisa Hanoune retrouve la liberté après 9 mois et 1 jour de prison ou elle n’aurait jamais dû mettre les pieds », a rapporté le député du parti Ramdane Tazibt.
Pour les trois autres accusés, à savoir le Général “Toufik”, le Général Tartag et Said Bouteflika, le verdict prononcé en première instance, n’a pas changé. Le tribunal militaire a confirmé la peine de 15 ans de réclusion criminelle retenue contre eux.
Le verdict est tombé en début soirée à suscité une explosion de joie parmi les nombreuses personnes venues se rassembler autour du tribunal militaire de Blida pour se solidariser avec la secrétaire générale du PT qui retrouve enfin la liberté et ses militants.
*médias- lundi 10 février 2020
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Montage automobile en Algérie : Autopsie d’une arnaque
e rêve d’une industrie automobile en Algérie tourne au désastre économique. Les soi-disant chaînes de montage sont désormais toutes à l’arrêt, et elles semblent bien fermées pour de bon n En 20 ans, ce sont 50 milliards de dollars qui se sont évaporés dans le sillage de cette grande arnaque.
En 20 ans, ce sont 50 milliards de dollars qui se sont évaporés dans le mirage de «l’industrie automobile». C’est le patron d’Elsecom Motors, Abderrahmane Achaïbou, qui le déplorait il y a quelques jours lors d’une manifestation scientifique organisée par des enseignants et des élèves de l’Ecole polytechnique d’Alger. Elsecom Motors et Hyundai Motors Algérie (HMA) de Omar Rebrab, ayant été dépossédés de leurs biens, symbolisent à eux deux les méfaits du gangstérisme qui a prévalu dans le secteur de l’Industrie sous l’ère Abdesselam Bouchouareb, aujourd’hui en fuite et condamné par contumace par la justice algérienne à 20 ans de prison en attendant d’autre procès le concernant.
Après deux décades, le rêve de l’industrie automobile tourne au drame économique. Les soi-disant chaînes de montage sont désormais toutes à l’arrêt, et elles semblent bien fermées pour de bon. Dans l’immédiat, hormis la préparation de l’importation des véhicules de moins de trois ans, le gouvernement ne prévoit rien pour le secteur de l’automobile. D’aucuns savaient que la catastrophe produite par les anciens responsables du gouvernement et Abdesselam Bouchouareb était énorme, mais le constat fait mardi soir par le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali, est sans appel.
Ce qu’a révélé le ministre à l’émission «El Hiwar El Ikdisadi», d’A3, est ahurissant. «Toute cette industrie, y compris ceux qui assemblent les engins, tout ce qui est CKD, de la téléphonie jusqu’aux véhicules, ne faisaient qu’importer tous les composants du produit final qui arrivent déjà assemblés. Des fois même emballés», peste Ferhat Aït Ali qui fait tomber l’inévitable sentence: «ceux-là, si on ne leur importe pas à longueur d’année l’intégralité de leur chiffre d’affaires, ils fermeront.
Le plus étonnant est que tout ce que j’ai pu constater de l’extérieur, j’ai pu le vérifier», a souligné le ministre en affirmant que «la fiche d’évaluation de ces opérateurs depuis vingt ans ne contient aucune référence pour que l’on sache ce qu’on est en train d’évaluer.» «Chaque année, on est censé, dit-il, faire le point sur le taux d’intégration, mais sur cette fiche, il n’y a que la déclaration du concerné.»
Ferhat Aït Ali déclare que même Renault ne fait pas exception. Selon lui, «les rapports d’organismes officiels confirment que tout ce qui est annoncé comme taux d’intégration est faux.» «Un bénéfice de 1,5 milliard de dollars ou d’euros en exonération fiscale est dégagé chaque année et il n’est pas normal qu’avec toutes ses exonérations les concernés présentent des bilans avec des bénéfices de 1% par an», s’offusque le ministre de l’Industrie et des Mines.
En parlant de «ces usines de montages» nées comme des champignons, Ferhat Aït Ali met l’accent sur la «logique d’importation». «Il existe, selon lui, un ou deux qui ont essayé de réaliser ce que nous voulions faire en 2017, ils ont importé des machines qui leur permettent de produire les carrosseries (…) mais pour les autres, il n’y a strictement aucun effort d’investissement». «Ce sont, tranche-t-il, des hangars valables pour toutes sortes d’activités».
Le ministre, qui refuse de céder au chantage par l’emploi, affirme qu’il n’existe aucun savoir-faire. «Tous les tôliers d’Algérie ont une formation pointue dans le domaine. Il n’y a aucune nouvelle connaissance», a estimé le ministre qui parle du dérèglement total et d’une indescriptible anarchie dans le secteur de l’industrie. Selon lui, le taux d’intégration devait, pourtant, reposer sur les sous-traitants locaux, l’article 110 de la loi de finances 2017 stipulait l’octroi d’avantages en faveur des importateurs de matières premières afin qu’ils puissent produire de la pièce. Seulement, précise le ministre, jusqu’à ce jour, les textes d’application de cette disposition n’ont pas suivi.
«Quelu’un qui achète l’intrant de base paye 15% de droits de douane, celui qui achète la produit monté paye 5%», dénonce Ferhat Aït Ali qui semble bien diagnostiquer le secteur de l’industrie en général et celui de l’automobile en particulier avant de conclure que «la législation est piégée». Selon lui, la loi a été faite sciemment pour que certains en tirent profit. Et ce n’est pas un hasard». «Il n’est pas possible de continuer comme cela», affirme Ferhat Aït Ali qui préconise la fin de toutes les exonérations douanières et fiscales. «Plus tard, il va y avoir une nouvelle législation».
La page est visiblement tournée. L’Etat est définitivement résolu à ne plus encourager ce que Ferhat Aït Ali appelle de «fausses importations». Les pertes subies par le Trésor public, uniquement dans trois affaires traitées par la justice sont considérables. Elles sont évaluées à près de 129 milliards de dinars. Selon le patron de HMA, Omar Rebrab, les activités de ce qu’on a appelé l’assemblage automobile ne répondaient même au cahier des charges.
Pis, à vrai dire, dit-il, ce n’est ni du SKD ni du CKD, mais du DKD qui consiste à déboulonner les pare-chocs et les roues avant de les remonter à nouveau. Spolié de sa marque Hyundai, le patron de HMA qui a remis le compteur en marche au niveau de Oued Smar, n’a jamais compris les prix des véhicules vendus en Algérie. Exonéré de TVA et autres droits de douane, exempté des charges patronales, de la TVN 15% et d’autres importantes impositions et malgré cela le véhicule est vendu aux Algériens à des prix exorbitants, estime Omar Rebrab pour qui l’installation d’une véritable industrie ’automobile est une affaire de constructeur.
«L’industrie et la construction ce n’est pas le métier du distributeur». «La vente aussi est un métier», souligne le patron de HMA qui préconise la mise en place d’une batterie de facilitations pour pouvoir attirer des constructeurs automobiles dans notre pays.
Le patron d’Elsecom Motors, Abderrahmane Achaïbou, victime de l’arbitraire de l’ancien ministre de l’Industrie Abdesselam Bouchouareb et de l’ancien chef de l’Exécutif, Ahmed Ouyahia, qui avaient la main sur le Conseil national de l’investissement (CNI) suggère deux voies à l’industrie automobile : soit «le rachat d’un processus complet d’un ancien modèle de véhicule avec assistance technique du constructeur (emboutissage, chaîne de peinture, fabrication des kits), ou offrir un environnement propice pour la délocalisation d’un constructeur (éco-système, exonérations fiscales, zone franche portuaire)».
Abderrahmane Achaïbou cite l’exemple du voisin marocain qui a offert les meilleurs critères d’accueil à Renault et à PSA. Il donne aussi l’exemple de la Turquie qui, selon lui, a mis en place des zones franches qui ont permis l’essor de l’industrie automobile dans le pays. «Aussi bien au Maroc qu’en Turquie, l’installation de nombreux constructeurs avec d’importants volumes de production destinés à l’exportation dans les deux pays a entraîné la venue en masse des équipementiers et le développement de la sous-traitance locale», constate Abderrahmane Achaïbou qui est convaincu, en effet, que «rien ne peut réussir sans la liberté d’entreprendre».
Le patron d’Elsecom Motors attend l’issue des procès en cours. Le ministère, dit-il, doit faire un audit aujourd’hui pour que tout ce qui a été enlevé de manière arbitraire soit remis à ses propriétaires. «On a dépensé 10 milliards de dollars en trois ans pour monter 380 000 véhicules. Le coût en termes de crédits d’investissements, exonération de droits de douane et taxes est de l’ordre de 4 milliards de dollars», précise M. Achaïbou qui cite une analyse publiée par le quotidien Le Soir d’Algérie.
Le manque à gagner, souligne-t-il, est de 3 milliards de dollars. Seule une véritable politique industrielle est capable de mettre un terme à la gabegie et la catastrophe économique léguée par les précédents gouvernements. Elsecom Motors et HMA ne perdent pas espoir de se voir rétablir dans leurs droits. Tous les opérateurs attendent la politique que va imprimer le gouvernement au secteur de l’automobile et le cadre législatifs annoncé et qui va être mis en place pour instaurer des règles claires et pérennes.
Des activités ont été organisées pour commémorer la funeste journée des bombardements du village Sakiet Sidi Youcef, le 8 février 1958. Les officiels ont eu à cette occasion les mots justes pour parler du sacrifice des voisins tunisiens.
Communauté de destin, malgré les aléas du temps. Ces derniers jours, une polémique est née de la décision du gouvernement algérien d’accorder à la Tunisie un prêt de 150 millions de dollars et des facilités d’approvisionnement en hydrocarbures pour un temps illimité. Certaines personnes visiblement mal inspirées s’étaient offusquées de la décision de l’Algérie d’aider le voisin de l’Est «alors que le pays connaît des difficultés économiques insolubles».
Une large partie de l’opinion, qui s’est exprimée sur les réseaux sociaux, a, elle, dénoncé «cette réaction honteuse». D’abord, des précisions sémantiques s’imposaient. «Ceux qui ignorent tout de la chose financière et qui pleurnichent sur les 150 millions de dollars consentis par l’Algérie à la Tunisie doivent comprendre qu’il ne s’agit pas d’un don, mais d’un simple dépôt au Trésor de ce pays frère.
Ce dépôt, destiné à renforcer la solvabilité de la Tunisie afin d’obtenir des crédits d’organismes internationaux, sera récupérable dès que cet objectif sera atteint. Alors, trêve de propos injurieux à l’endroit de nos voisins de l’Est. Exprimons plutôt notre solidarité avec la Tunisie qui représente la profondeur stratégique de l’Algérie. Sa déstabilisation impactera inéluctablement notre pays», signale à raison le journaliste Rachid Ikhenoussene.
D’autres ont évoqué les liens historiques entre les deux voisins. Argument imparable : le soutien des Tunisiens à la Révolution algérienne et le destin commun forgé dans le sang. Un exemple parmi d’autres : le massacre de Sakiet Sidi Youcef, dont les deux pays commémorent le 62e anniversaire. L’écrivain Al Habib Sayah a eu des mots bien sentis : «Un peu de retenue, ce sont nos voisins, crédit, dépôt ou bien don ! Où est le problème ? La génération d’aujourd’hui est excusée pour son ignorance de l’histoire de la Guerre de Libération nationale menée par ses ancêtres. Elle ne connaît pas les sacrifices consentis par la Tunisie et le peuple tunisien durant la Guerre de Libération nationale.
L’Algérie reconnaîtra les sacrifices des frères et amis pour son indépendance.» Ces derniers jours, des activités ont été organisées pour commémorer la funeste journée des bombardements du village Sakiet Sidi Youcef, le 8 février 1958.
Les officiels ont eu à l’occasion les mots justes pour parler du sacrifice des voisins tunisiens. Les événements de Sakiet Sidi Youssef demeureront à jamais le symbole de la fraternité «sincère» et de la solidarité «agissante» entre l’Algérie et la Tunisie, ont affirmé, jeudi à Alger, des participants à une conférence organisée à l’occasion de la commémoration du 62e anniversaire de ce massacre.
Cité par l’APS, le conseiller de l’ambassadeur tunisien, Lotfi Azimi, a dit, pour sa part, que la commémoration de ces événements «témoigne de la profondeur et de l’excellence des relations entre l’Algérie et la Tunisie», estimant que la visite effectuée récemment par le président tunisien, Kaïs Saïed, en Algérie, étant sa première sortie à l’étranger, se voulait «une véritable concrétisation de ces fortes relations». L’attaque française contre Sakiet Sidi Youssef avait fait 79 morts, dont 20 enfants, 11 femmes, et 130 blessés.*elwatan- 09 février 2020- IDDIR NADIR
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