Commentaires de presse sur l’Algérie

**Chevènement, TV5 et la Guerre d’AlgériePar Zouhir MEBARKI -(L’Expression)

 Les Algériens savent faire la part des choses. Ils savent que les Français se sont prononcés, lors du référendum du 8 avril 1962, dans leur immense majorité (91%) pour l’indépendance de l’Algérie…

 Ça commence à bouger sérieusement. Cette semaine, Jean-Pierre Chevènement, le président de l’association France-Algérie était à Tlemcen où il a assisté au colloque sur l’Emir Abdelkader. Il a, bien sûr, parlé du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie et ce qu’il pense de la colonisation dans notre pays. Il est contre le pardon qu’il considère être « une notion religieuse ». Il préfère « la conscience (qui) est une notion républicaine ». Dans le même temps, la directrice générale de TV5 monde, Marie-Christine Saragosse, est venue à Alger présenter, à l’hôtel El-Djazaïr, le « menu » du programme spécial « 50e anniversaire » qu’elle compte intégrer dans la grille de sa chaîne cette année. Ceci pour l’actualité immédiate. Avec ces visites, d’autres parties ont annoncé, depuis l’Hexagone, être à pied d’uvre pour l’occasion. Des chaînes de télé, des historiens, des cinéastes, etc., tous « mijotent des plats » spéciaux pour célébrer l’événement. Le premier moment fort de ce cinquantenaire sera, bien sûr, le 19 mars prochain. Mais comme cette date coïncide avec la campagne présidentielle française, qui bat son plein, cette célébration aura un retentissement limité. Par contre, celle du 5 juillet prochain, pourra étaler tout le faste prévu pour cet événement algéro-français majeur. Mais avant d’aller plus avant dans nos observations, il nous faut rappeler quelques évidences. Dans leur travail de mémoire, les Algériens savent faire la part des choses. Ils savent que les Français se sont prononcés lors du référendum du 8 avril 1962 à 91% pour l’indépendance de l’Algérie. Ils confirmaient ainsi leur vote du 8 janvier 1961 pour l’autodétermination en Algérie par 75% des voix. Les Algériens ont compris depuis très longtemps que la source de leur mal était les colons. Les Algériens savent aussi que la IVe République, n’est pas la Ve République. Ils savent faire la différence entre un Guy Mollet, un Mendès France et le Général de Gaulle. Ils savent également que ce même Général a échappé à plusieurs assassinats dans son pays, pour avoir signé les Accords d’Evian et organisé les référendums de l’indépendance de l’Algérie. Ces précisions faites, on peut comprendre que les Algériens ne sont habités par aucune haine envers les Français. Et que ce sentiment ne se retrouve que chez cette frange de Français que sont les rapatriés d’Algérie. Donc et si les hommes de bonne volonté comme M. Chevènement devaient travailler pour l’apaisement des curs, ils devraient le faire dans leur pays plutôt qu’en Algérie. C’est en France que la loi du 23 février 2005 a été votée. C’est en France que des historiens falsifient l’histoire de la Guerre d’Algérie. Les travaux d’autres historiens français plus honnêtes sont étouffés. Les falsificateurs s’appesantissent sur la partie algéro-algérienne de cette histoire (FLN-MNA, Melouza, affaire Abane Ramdane, etc.) qui ne les regarde nullement mais dont ils se servent pour mieux occuper et occulter la place de l’histoire, algéro-française celle-là, de la Guerre d’Algérie. Une histoire qui va des traités non respectés de 1830 (lire « Le Miroir » de Hamdane Khodja) jusqu’au départ massif des pieds-noirs que les historiens falsificateurs veulent absolument mettre au compte du FLN alors que c’est l’OAS qui l’a organisé avec son fameux « la valise ou le cercueil » inscrit dans son plan de la « terre brulée ». Entre les deux, il y a toute la violence du corps expéditionnaire français et ses milices comme la « main rouge » contre la population algérienne (enfumades, déportations, vols, viols, dépossession, code de l’indigénat, tortures, etc.). Oui, nous sommes pour l’apaisement des curs avec le peuple français qui ignorait tout de ce que les représentants de la France avaient commis, en Algérie, comme exactions et barbarie. C’est ce que l’Etat français doit assumer et demander pardon pour tout ce qui a été commis en son nom en Algérie. Nous sommes tellement lucides que nous nous gardons bien de culpabiliser les Français qui, dans leur immense majorité, étaient contre l’occupation de l’Algérie. Nous sommes si lucides que nous savons que tout ce qui se prépare dans les médias français pour la célébration de ce cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie sera pour rendre la colonisation « civilisatrice ». Pour falsifier encore et toujours. Tout en sachant enfin que l’immense majorité des Français qui, pour avoir dit oui à l’indépendance de l’Algérie, ne pourra pas être tenue pour responsable de ce qui se fait au nom de la France. Maintenant, la directrice de TV5 et son staff peuvent discourir autant qu’ils le veulent et comme ils le veulent, le cours de l’Histoire n’en sera pas, pour autant, dévié. (L’Expression-01.03.2012.)

 ***Elections législatives en Algérie:

L’ambassadeur turc à Alger sort de son rôle

 

L'ambassadeur turc à Alger sort de son rôle

Croyant que l’Algérie est encore sous le protectorat d’Ankara, l’ambassadeur turc à Alger, Ahmet Necati Bigali, est sorti de son rôle de diplomate en reprochant aux autorités algériennes de n’avoir pas publié les résultats du scrutin obtenus par chaque parti et par wilaya.
En effet, ce dernier qui n’en est pas à son premier impair a, à la faveur de la conférence de presse de la mission d’observation électorale de l’UE, interpellé le chef de la mission et les représentants de la presse concernant le dernier vote. «Pourquoi les autorités et la télévision algériennes n’ont pas rendu publics les pourcentages obtenus par chaque parti dans chaque wilaya?» s’est-il publiquement interrogé.
Cette intervention qui fait entorse aux us et moeurs diplomatiques universellement admises n’a pas manqué de susciter des interrogations de la presse nationale et internationale. Les représentants de cette dernière se sont interrogés sur les motivations qui ont poussé le chef de la diplomatie turque, à Alger, à intervenir dans une conférence de presse à laquelle il n’a pas été convié.
D’aucuns ont alors vu dans ce glissement sémantique insidieux «une prise de position politique» et «une manière de s’immiscer dans les affaires internes d’un pays souverain!» Loin d’être anodin, cet égarement du col blanc turc renseigne s’il en est sur les velléités turques de toujours vouloir exporter leur fameux modèle politique aux Etats arabes, notamment après leurs récentes révolutions. Or, l’Algérie vient justement par le truchement du dernier scrutin d’envoyer un message fort aux Arabes, tout en refroidissant les ardeurs des apôtres de la vague verte. Les Algériens auront tout simplement effectué un vote refuge et utile et ont préféré ne pas s’engouffrer, comme des moutons, dans des sentiers hasardeux. Finalement, si le modèle turc, lequel, certes, représente un exemple de mariage réussi entre Islam et démocratie, permet à la Turquie de pouvoir prétendre à un rôle plus important dans la région du Moyen-Orient, c’est loin d’être le cas en Algérie.
Cette dernière étant un pays qui évolue dans un contexte régional tout à fait autre et qui a pour priorité de mettre le cap sur le développement économique. (L’Expression-14.05.2012.)

 

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* Interrogations sur la nature des activités des ressortissants étrangers en Algérie.

Des Libanais et Syriens à la solde des services d’espionnage  Ces dernières années, beaucoup d’étrangers n’hésitent pas à arnaquer les citoyens et le fisc algérien. Cette situation suscite des interrogations sur la nature des activités des ressortissants étrangers en Algérie. Certains, sont fortement suspectés d’intelligence avec l’ennemi ou de sous-traitance avec les services d’espionnage étrangers. L’exis-tence de plusieurs communautés et confessions au sein de ces pays est un facteur qui plaide en leur défaveur. En guerre virtuelle et perpétuelle avec l’Algérie, Israël ne peut avoir un comportement amical avec l’Algérie. Donc, les étrangers, globalement, font leur job ou leur travail et les services de renseignement font le travail en permanence. D’ailleurs, selon des observateurs bien au fait du dossier, ces étrangers y sont pour quelque chose dans la mort de l’ex-patron du nucléaire en Algérie, le lieutenant-colonel Redouane Rédha Sari. Ce docteur en physique nucléaire et en informatique a été assassiné à Bouzaréah à Alger, le 4 juillet 1993. Puisque le monde est informel en la matière, la limite qui sépare le monde des affaires de celui de l’espionnage est ténu. Il est clair que les Français nous livrent la guerre sur tous les plans en Libye ou dans le Sahel. L’affaire de villas situées dans des pays étrangers fourguées aux Algériens par les Libanais en utilisant la formule du time-share, interdite en Algérie, a suscité des doutes quant à la nature des activités des citoyens étrangers en Algérie. Un nombre important de Libanais, Syriens et dans une moindre mesure, des Egyptiens et autres plus au moins suspects, activent au noir dans différents créneaux. Il est de notoriété publique que les Syriens prennent en tenailles la filière du textile et cuir en Algérie. les libanais spéculent notamment dans l’immobilier et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Toutefois, aussi paradoxal que cela puisse paraître, de nombreux ressortissants étrangers en situation régulière ont pu obtenir des autorisations de monter une affaire, y compris dans le commerce extérieur, auprès du Centre national du registre du commerce. Sur les 25.548 importateurs recensés en Algérie en 2008, on a dénombré 1665 sociétés étrangères pour 52 nationalités. Des gérants et des directeurs ou des présidents de conseil d’administration sont issus quelquefois de la communauté libanaise. Les Libanais représentent moins de 6% avec 99 sociétés, les Syriens 261 unités et les Français 242 unités. Une forte communauté du pays du Cèdre s’est installée partout en Afrique. Ils seraient plus de 3000 Libanais à s’être installés dans le pays actuellement. Les réseaux des trafiquants algériens qui ont pignon sur rue dans tous les domaines tissent une connexion avérée avec ces réseaux étrangers.
Les exemples sur ce genre de trafic commis par des ressortissants issus des pays suscités, peuvent se multiplier indéfiniment. La Douane a mis en échec récemment une tentative de trafic d’environ 200 tonnes de cuivre et d’aluminium de Maghnia à Tlemcen vers Oujda au Maroc. Cette opération a été planifiée par un homme d’affaires syrien qui s’est installé au Maroc après l’arrêt de ses activités en Algérie. Il mène, depuis, un réseau de trafic de métaux volés des entreprises publiques pour les recycler au Maroc pour ensuite les exporter. Les services des Douanes sont parvenus, après à empêcher 9 tentatives de trafic de cuivre sur l’axe Maghnia-Maroc. Dès lors, nombre d’exportateurs de cette matière ont recruté des contrebandiers pour approvisionner leur baron installé au Maroc, qui n’est autre qu’un homme d’affaires syrien, en différents métaux volés et récupérés, à leur tête l’aluminium et le cuivre. (L’Expression-14.08.2011.)

 *Quand les succès de l’Algérie irritent

C’est fou, le nombre de croque-morts qu’il y a en Algérie! Quand l’économie américaine est mise à mal par la finance internationale, c’est vers l’Algérie que se tournent ces «faces lugubres». Des croque-morts qui ont leurs experts et leurs analystes. Ils voudraient tant annoncer la mise à terre de notre économie. Qu’est-ce qu’ils s’évertuent en «démonstrations scientifiques», en hypothèses transformées en affirmations! L’essentiel étant de démoraliser les Algériens par des informations économiques «malaxées», retournées, à forte puanteur de manipulations, juste pour dire que «rien ne va plus». Tout va bien au contraire et tant pis pour eux. Samedi dernier, notre ministre des Finances, Karim Djoudi, a remis les pendules à l’heure. Nos réserves en argent sont placées avec le moindre risque. Pour partie en euros et pour partie en dollars. Quand l’une des deux monnaies baisse, l’autre monte. Dans tous les cas, nous aurons toujours une partie qui gagne pour compenser le manque à gagner de l’autre. C’était juste pour l’exemple, car Djoudi a dit beaucoup d’autres choses. «Nos placements sont sécurisés», a-t-il précisé en ajoutant que «le taux d’intérêt du montant de ces placements était de 3%». Histoire de démentir, au passage, l’affirmation la veille d’un des experts des croque-morts que ce taux d’intérêt n’était que 0,75%. C’est qu’ils ont été le chercher loin cet expert pour lui faire dire des bêtises qui décrédibilisent l’observatoire étranger qui l’emploie. Ils sont fous furieux nos croque-morts. Tous les chiffres qui s’étalent sous leurs yeux sont au vert pour notre pays. Le Premier ministère a, peu avant, dans un communiqué, annoncé la création d’un million d’emplois au cours du premier semestre de cette année. Un chiffre qui est resté en travers de la gorge des fossoyeurs sans pour autant parvenir à le contester. Alors certains d’entre eux, incapables de se prononcer, versent dans l’interrogation: «Le gouvernement a-t-il créé plus d’un million d’emplois?» Comme s’ils avaient disjoncté. Si l’Algérie est bien gérée, les Algériens n’en sont que plus fiers. Que les stations de métro s’ouvrent enfin au public, tant pis si les croque-morts font une embolie. Si l’Algérie a gagné la guerre de l’eau, c’est magnifique. Si les croque-morts n’en sont pas contents, qu’ils n’en boivent pas, qu’ils se lavent au «Taïmoum». Si l’hôpital Mustapha de la capitale vient de se doter d’un nouveau pavillon des urgences, c’est merveilleux. Des millions de logements sont réalisés et distribués gratuitement aux Algériens. C’est magique, non! Que cela ne plaise pas aux croque-morts, c’est normal puisqu’il leur faut garder la tête d’enterrement qui ne les quitte jamais. Ils sortent même des placards d’anciens responsables financiers qui, à défaut d’arguments économiques, s’en trouvent réduits à des remarques sur le savoir se tenir à table. Non, on ne plaisante pas, lisez la presse nationale de ces derniers jours et vous verrez un expert financier vous parler de «sucré-salé» et de vinaigrette sur la pâtisserie. Ils sont complètement perdus nos croque-morts. La cause? Ils ne comprennent pas comment l’Algérie traverse toutes les turbulences qui agitent le monde avec brio? Sans trop de dégâts. Comme ils auraient voulu assister à une Algérie à feu et à sang comme durant les années 90. A une Algérie en cessation de paiement comme durant les années 90. A une Algérie sous les fourches du FMI comme durant les années 90. Ils sont perdus nos croque-morts. Ils peinent à réaliser que l’Algérie a la chance d’avoir un pilote et son copilote qui ont plusieurs milliers d’heures de vol au compteur. Qui de plus, ils ont la main heureuse. Même la pluviométrie… C’est ce qui irrite les croque-morts. Tant mieux pour l’Algérie! (L’Expression-15.08.2011.)

 *Freedom House et le respect des droits de l’homme en Algérie et ailleurs.

 L’organisation américaine Freedom House a publié, récemment, le classement des 20 pays où les droits de l’Homme et la démocratie sont bafoués. Cette fois-ci l’Algérie n’a pas été citée dans la liste noire, à l’instar des précédents rapports des organisations américaines et institutions officielles des Etats-Unis d’Amérique. Habituellement, l’Algérie est toujours mal notée et parfois accusée de dépassements ou de passivité.
Cette fois-ci, la fameuse ONG américaine Freedom House a épargné à l’Algérie cette liste noire, en publiant le classement des 20 pays où les droits de l’homme et la démocratie ne sont pas respectés.
Selon le classement établi par Freedom House, le peuple le moins libre au monde est celui de la Corée du Nord. Kim Jong Il dirige le pays depuis 1994, année de la mort de son père (Kim Il Sung, chef d’État et fondateur de la Corée du Nord), et détient tout le pouvoir politique du pays. Le régime maintient un réseau de camps d’emprisonnement, où des milliers de prisonniers politiques subissent des mauvais traitements.
Parmi les 20 pays où les droits de l’homme sont bafoués, on peut citer la Libye, la Birmanie, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Somalie, le Soudan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tibet.

La liste comprend aussi la Syrie, la Biélorussie, le Tchad, la Chine, la Côte d’Ivoire, Cuba et le Laos, ainsi que l’Ossétie du Sud.

Le classement a cité également l’Arabie saoudite. Le grand allié des Etats-Unis d’Amérique dans la région du Golf est, selon l’ONG, «une monarchie autoritariste. La famille royale détient l’essentiel du pouvoir politique. La Constitution du pays est uniquement constituée du Coran et de la Sunna (les lignes directrices inspirées des actes et des paroles du prophète Mohammed).

La famille royale interdit la création de partis politiques, et l’opposition politique organisée n’existe qu’à l’extérieur du pays. Les médias nationaux sont étroitement contrôlés par le pouvoir : le gouvernement a la mainmise sur la presse écrite régionale et la télévision par satellite, et bloque l’accès à plus de 400 000 sites internet». Le Sahara occidental a été également cité dans ce classement.

Selon l’ONG, «ce territoire gouverné par le Maroc est au centre d’un conflit vieux de plusieurs décennies, opposant le gouvernement marocain aux rebelles du Front Polisario, soutenus par les Algériens. Les deux pays ont entamé des pourparlers en 2010; il s’agissait alors de déterminer s’ils autoriseraient un référendum sur l’indépendance. Peu de progrès ont été réalisés.

Le Maroc contrôle les élections locales, restreint sévèrement la liberté de réunion, et interdit aux nomades du Sahara (ou Sahraouis) de créer des organisations politiques ou des ONG indépendantes».

Pour les spécialistes en la matière, les rapports des ONG ne sont pas crédibles et manquent d’objectivité. Les experts algériens ont eu à dénoncer ces rapports orientés selon la politique étrangère des puissances occidentales.

D’ailleurs, Freedom House n’a pas cité dans son rapport la situation en Palestine, particulièrement dans la bande de Ghaza où toute une population est tenue en otage par l’armée sioniste à cause de ses choix politiques en faveur du mouvement Hamas. Des enfants palestiniens sont également détenus dans des prisons israéliennes.  (Le Temps-20.07.2011.)    

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*Le gouvernement à bout de soufle ! 

**contestations de rue…pénurie…flambées de prix et spéculation..

Les ministres ont lamentablement échoué sur l’essentiel, là où les attendaient les Algériens: l’amélioration de leurs conditions sociales et économiques.

L’Algérie s’est distinguée depuis de nombreux mois par des mouvements de grève dont le leitmotiv a porté sur des augmentations de salaires. Tous les corps de métiers, pratiquement, ont été touchés. Les travailleurs de l’Education nationale, de la santé, de l’enseignement supérieur, les métallurgistes, les sidérurgistes, les gardes communaux… tous ont battu le pavé. Signe d’un malaise qui couvait depuis trop longtemps. Pour ceux qui auraient déjà oublié, voici le constat que faisait le Premier ministre lors de l’ouverture du 3e congrès du RND à propos des progrès réalisés par l’Algérie au cours de la dernière décennie. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique s’était interrogé, malgré des performances jugées notoires:
«Est-ce à dire par là que tout va bien? Est-ce à dire que l’Algérie s’est enfin libérée d’une dépendance économique excessive envers l’extérieur? Est-ce à dire qu’elle a libéré ses citoyens de la dépendance envers l’aide de l’Etat? Est-ce à dire que tous nos compatriotes sont heureux dans leur quotidien et rassurés pour leur avenir?» Qu’avait- il conclu? «La réponse est assurément non!» avait fait remarquer Ahmed Ouyahia au cours de l’allocution qu’il avait prononcée au mois de juin 2008.
Cela se passe de commentaires. Des déclarations prémonitoires qui auguraient d’un front social qui allait se mettre en ébullition et qui continue de tonner comme un ciel en colère annonciateur de gros orages. Le risque d’une violente tempête n’est pas encore passé. La contestation est toujours aussi vive, menaçant une paix sociale fragilisée par des mouvements de protestation qui ne font pas relâche. Ahmed Ouyahia avait en quelque sorte prévenu. Le constat du président de la République est aussi implacable, sinon plus. «Nous avons échoué», avait renchéri Abdelaziz Bouteflika au mois de juillet 2008. «Il est temps d’établir une autocritique. Nous devons faire une auto-révision. Il est temps de réfléchir avec honnêteté et sincérité. Il ne faut pas fuir la vérité. On ne peut pas échapper à la réalité. Le chemin que nous avons emprunté ne mène pas au paradis», a solennellement déclaré le chef de l’Etat dans son discours prononcé à l’occasion de sa rencontre avec les 1541 P/APC que compte l’ensemble du territoire national. Trois années plus tard, le contexte n’est guère reluisant. Les 160 milliards de dollars de réserves de change se sont avérés impuissants pour sortir l’Algérie de sa dépendance par rapport aux hydrocarbures. La fabuleuse manne financière engrangée grâce à une flambée historique des cours de l’or noir (les prix du pétrole avaient atteint 147 dollars au mois de juillet 2008 et l’Algérie avait à la fin de la même année récolté quelque 78 milliards de dollars) a tout juste permis d’atténuer la grogne sociale. Ces bons résultats de l’économie nationale n’ont pas outre mesure amélioré le quotidien des Algériens. Ils n’ont pas non plus permis de poser les jalons d’une économie productive hors hydrocarbures. A qui la faute? L’agriculture et le tourisme, qui pourraient constituer le fer de lance d’une économie compétitive, nagent en plein marasme. La stratégie industrielle initiée et annoncée avec grand fracas par Abdelhamid Temmar, a connu un enterrement de première classe. «Nous avons présenté au gouvernement un projet sur la stratégie industrielle, dont le cadre a été approuvé. Nous allons nous rencontrer chaque semaine pour approfondir le dialogue sur le sujet, point par point», avait laissé entendre l’ex-ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements vers la fin de l’année 2006 pour ensuite déclarer au mois de décembre 2007 à l’occasion d’une rencontre organisée à l’hôtel Aurassi par l’Union des entrepreneurs algériens: «Nous n’avons pas de grande stratégie industrielle.»
Le clou a été enfoncé par le Premier ministre. «Pour cette stratégie industrielle, je vais être brutal, elle a fait beaucoup plus l’objet de communications que d’actions. Elle n’a jamais été adoptée en Conseil des ministres», avait déclaré Ahmed Ouyahia le 11 mars 2009 sur les ondes de la Chaîne III. L’ancien ministre du Tourisme s’est fixé comme objectif d’atteindre les 2,5 millions de touristes d’ici à l’horizon 2015. Une chimère. De manière récurrente, l’Algérie a dû faire face à la pénurie de la pomme de terre, au problème du renouvellement de ses stocks de blé, à la crise de la filière du lait, à l’importation des viandes ovines et bovines et à une flambée des prix des produits de large consommation et des fruits et légumes sans précédent. Quant au prix de la sardine, il a atteint un prix prohibitif: 350 dinars le kilogramme.
Dans un peu plus de deux mois avec le début du mois sacré du Ramadhan, le phénomène de la spéculation s’accentuera. Pour y faire face, le gouvernement fera appel à des importations tous azimuts, comme ce fut le cas l’année dernière avec la viande de buffle…Le ministre du Commerce sortira un énième «plan anti-pénurie» qui se distinguera comme d’habitude par son inefficacité. Il y a déjà bien longtemps que les différents gouvernements, qui se sont succédé depuis l’indépendance à nos jours, se sont illustrés par un manque d’imagination flagrant. L’addition se paie cash: elle s’élève à 40 milliards de dollars d’importations par an.(L’Expression-17.05.2011.)

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*L’Algérie et les conflits qui l’entourent

 Rompus aux malheurs, plus que les autres peuples, nous avons développé des «résistances». C’est pourquoi plusieurs «fronts» nous sont imposés…

Il y a des petites phrases qui ont une valeur inestimable. Comme celle prononcée par Barack Obama, le 10 février dernier, depuis le Michigan où il se trouvait. «Nous voyons l’Histoire se dérouler sous nos yeux!» avait-il lancé. Le lendemain, le président égyptien, Hosni Moubarak, a été contraint de démissionner par les manifestants de la «place Et-Tahrir». Un mois après que le président Ben Ali eut quitté la Tunisie sous la pression de «la révolution du Jasmin». Donc Obama parlait surtout de l’Histoire de notre région. Celle qui englobe le Monde arabe, le Moyen-Orient, le Maghreb, l’Afrique du Nord et une bonne partie de l’Afrique subsaharienne. Car d’autres foyers de tension ont vu le jour depuis. En Jordanie, au Yémen, en Syrie, au Bahreïn, en Libye et même plus bas, au Sahel comme en Côte d’Ivoire. Le feu couve au Nigeria et au Burkina Faso. D’autres pays de cette région sont également exposés, à terme, comme le Tchad. Bref, la petite phrase d’Obama incluait un large espace dans lequel se trouve également l’Algérie. Si tous ces événements se sont succédé dans le temps, il est important de constater que leurs «détonateurs» diffèrent. Au début, beaucoup étaient ceux qui avançaient la théorie des dominos. Elle fut vite abandonnée devant l’asymétrie des «feux». Au début, aussi et à l’exception d’Obama, tous les leaders occidentaux semblaient être tellement pris de court qu’ils en sont devenus aphones. Israël, qui a des frontières et un accord de paix avec l’Egypte et la Jordanie, très inquiète par ce qui s’y passait, avait, par prudence, interdit à ses officiels le moindre commentaire. La France, encore plus «déconnectée», avait même continué à livrer du matériel antiémeute aux forces gouvernementales. Et puis vint la «riposte». Aux mouvements populaires de ces deux pays et un début identique en Jordanie, le Yémen se «soulève». Cette fois le «départ de feu» diffère. Que ce soit en Côte d’Ivoire où c’est carrément l’intervention étrangère qui plongera le pays dans le chaos. Que ce soit en Libye et au Yémen où les terroristes d’Al Qaîda se sont mis de la partie. Que ce soit au Bahreïn où tout le monde croyait voir la main de l’Iran. Nombre de puissances se sont décidées à mettre leur «grain de sel» dans une «Histoire qui se déroulait sous nos yeux» mais sans eux. Il n’est pas dans nos prétentions de faire dans la prospective et prédire ce qui va se passer. La seule chose autour de laquelle tout le monde est d’accord est qu’une nouvelle configuration politique se met en place dans l’ensemble de l’espace où sont disséminés ces «points de feu». Un espace où nous nous trouvons. Jusque-là l’Algérie résiste à la contamination. Héroïquement! Il faut le dire sans fausse modestie, mais sans crier victoire. Le résultat des attaques dépendra de notre prise de conscience collective. De notre aptitude à ne pas prêter le flanc. De notre volonté à faire bloc pour déjouer toutes les manoeuvres en cours en ce moment pour nous déstabiliser. Il faut croire que, jusque-là, nous sommes «un morceau dur» car si l’agitation interne a suffi dans certains pays (Tunisie et Egypte), si la mise à contribution des terroristes d’Al Qaîda l’aura été pour d’autres comme au Yémen et si c’est l’intervention étrangère qui aura été «nécessaire» ailleurs comme en Côte d’Ivoire, pour nous, c’est tous ces moyens à la fois qui sont mis à contribution. Plus que la Libye qui subit deux des trois moyens cités. Pour l’Algérie, c’est la «totale». Rompus aux malheurs, plus que les autres peuples, nous avons développé des «résistances». C’est pourquoi plusieurs «fronts» nous sont imposés: agitation sociale à l’intérieur, terrorisme à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières Sud, ainsi que la menace d’intervention étrangère qui plane sur nos têtes avec comme prétexte l’implication dans la crise libyenne qu’on veut nous coller à tout prix. L’image, qui nous va bien aujourd’hui, est celle d’un peuple occupé à festoyer bruyamment à l’intérieur de la «maison». A l’extérieur des incendies font rage et se rapprochent. Ouvrons les fenêtres avant que les flammes ne nous dévorent. Avant qu’elles n’emportent la «maison», le «gâteau» et nous tous avec.

Zouhir MEBARKI – (L’Expression-21.04.2011.)

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 **L’Algérie est-elle une voie singulière ou une exception arabe ?

– par Kamal Guerroua

Commentaires de presse sur l'Algérie spacer

«L’exception vient toujours de la raison de la règle».Joseph Joubert, écrivain français

De nos jours, l’Algérie vit au rythme du tambour battant des réformes politiques exigées par les circonstances et la conjoncture actuelles dans lesquelles baigne le monde arabo-musulman. Des réformes réelles pour certains, des calfeutrages esthétiques pour les autres, un ravalement de façade aux yeux de l’opposition et une évidence pour les masses populaires. En réalité, lesdites réformes semblent buter sur la pierre d’achoppement du huis clos de l’élite politique et son semblant de mépris à l’égard des bas-fonds de la société. Mais ce qui attire plus l’attention est que la provenance de cette tendance au rafistolage institutionnel vient principalement des entrailles du régime politique qui, sous la pression de la rue, s’est tardivement engagé sur la voie des réformes en levant en premier lieu l’état d’urgence instauré depuis 1992, exigence largement galvaudée mais en vain par les partis d’opposition et la société civile depuis très longtemps.

En effet, notre pays semble être sur le plan régional au-devant des préoccupations des puissances occidentales car d’une part, il est un barrage contre l’immigration clandestine provenant des pays du Sahel et d’autre part il incarne un point d’ancrage stratégique de lutte contre le terrorisme islamiste après le 11 septembre 2001, donc la tentation est grande de voir ce pays engagé dans une voie qui permettrait un contrôle certain de la région. En ce sens, un autoritarisme sous façade politique intéresserait plus l’Occident que le virage islamiste qu’aurait fait miroiter les années 90. Toutefois, les aspirations citoyennes exprimées depuis belle lurette par la rue algérienne pourraient à s’y méprendre interpréter la caducité de la structure du régime algérien et son incompatibilité avec les exigences de la société. Dans cet esprit, des réformes placebo venant d’un régime politique dont l’ossature est totalement en déliquescence ne sauraient en aucune logique fomenter un saut modernisateur pouvant déboucher sur une démocratie réelle.

L’expérience des événements d’Octobre 88 a mis les masses devant le fait accompli, celles-ci sont extrêmement désabusées et ne croient plus aux promesses d’une nomenclature rodée aux manigances. Le deuxième scénario du changement est celui qui pourrait sourdre de l’extérieur du régime politique, c’est-à-dire, directement de la population, et cette perspective risque de faire sombrer le pays dans le chaos car au risque de tomber dans le réductionnisme sociologique, la société paraît être mal préparée pour tirer un trait définitif sur le régime politique actuel et aller de l’avant car démembrée, déchiquetée et déstabilisée par une décennie de terreur, elle aurait du mal à se frayer seule, une voie dans l’arène de la lutte démocratique. Le troisième scénario et qui pourrait être conçu par la société civile et les partis démocratiques de l’extérieur du régime politique en se basant une alternative citoyenne viable est à n’en plus douter la panacée idéale pour le cas algérien. Mais en dehors de tous ces pronostics, existe-il réellement une exception algérienne? Un modèle de démocratie ou d’évolution spécifiquement réservé au cas de notre pays. La réponse à cette problématique suscite tas d’autres questions, comme par exemple, celle des frontières entre l’exception arabe et le cas algérien. Certes, l’Algérie a étrenné les habits de la démocratie avant les autres pays arabes mais actuellement elle semble être terriblement en retard. En effet, les masses sont lassées des discours démagogiques des officiels du régime mais ne savent pas s’y prendre aux situations nouvelles qui se présentent devant elles, l’Algérie manque d’élite et d’avant-garde intellectuelle, la population est perdue et ne savait à quel ciel se vouer, contrairement à la Tunisie où dès les premiers balbutiements de la révolution du Jasmin, la société civile s’y est fortement impliquée. Donc, la praxis sociale prouve à satiété, si l’on veut, cette terrible défaillance entre les masses populaires et l’élite politique dans notre pays. Dans cet ordre d’idées, l’on saurait dire qu’il n’y a pas une exception algérienne mais un syndrome ou pire un symptôme algérien de défaitisme social.

L’air de temps ne ment plus: le despotisme dans le monde arabe est enterré à vie, on serait volontiers tenté de parler de sociétés émergentes qui ressemblent fort à un croisement opportun de volonté populaire et de contingences spatio-temporelles. La démocratie semble en effet être née de cette patience germinative qui sourd d’aussi bien les tréfonds de la plèbe que des profondeurs des classes moyennes en créant une certaine osmose avec les exigences de la modernité. A dire vrai, les plus grandes révolutions sont faites par des idées simples, c’est en cela même que réside le génie propre des masses.

Avant la violence des révolutions, il existe d’abord la force des révolutions qui s’articule généralement sur la toute-puissance abrasive de la conscience citoyenne. En réalité, ladite conscience est le levain nourricier de la réforme générale à laquelle aspire la société en son ensemble car une révolution quelle que soit son envergure et son ampleur est en première instance mentale dans la mesure où elle est une restructuration perpendiculaire et horizontale de l’architecture sociétale. C’est dans cet esprit qu’il aurait fallu concevoir le changement en tant que révolution. Ainsi y-a-t-il quelque chose d’inexorablement commun entre les idées de changement et le changement des idées. Il est certain que le retour impératif au point d’équilibre social nécessite en premier lieu une refondation intégrale de l’armature sociale. Lequel retour dans le monde arabe en général et en Algérie en particulier fut plus que convulsif car les systèmes politiques sont figés dans une entropie politico-social des plus rétrogrades où les autocraties vieillissantes jouent plus en survivances qu’en relances. Les oligarchies géronotocratiques sont, de nos jours, un peu partout dans l’espace arabo-musulman détotémisée, désacralisée, et décrédibilisée, les peuples sont ainsi sortis de leur ornière de soumission en défaisant la bimbeloterie complexe des archaïsmes politiques en tout genre. Ce qui relève beaucoup plus d’un pari réussi que d’une tentative de désengorgement désespérée du couvercle hermétiquement fermé de la dictature. Cet engagement citoyen en faveur de l’ouverture démocratique tout azimut a, en effet, fait empreinte et impression sur l’évolution des mentalités. En ce sens, l’immersion sans précédent de la culture revendicative avec de fortes doses d’engagement politique, couronnées de slogans tranchants tels que «dégage!!» a, d’une façon ou d’une autre, dépoussiéré les vieux grimoires des luttes de décolonisation nationale, les masses rechignant à entrer dans l’avenir à reculons, n’attendent ni la bénédiction occidentale ni encore moins leur aide afin de réagir aux vagues du despotisme qui réfrènent leur épanouissement.

 C’est comme si, en quelque sorte, l’histoire les a subitement détrompés. Cet occident-là n’agit au demeurant qu’en fonction de ses intérêts propres, en dehors de l’éthique des chartes des droits de l’homme, le plus souvent en dehors de la légalité internationale ainsi que dans le mépris du principe stipulant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sinon comment pourrait-on expliquer l’invasion de l’Irak en 2003 sous la fumeuse propagande de possession d’armes de destruction massive et assister aujourd’hui à l’intervention en Libye des forces onusiennes afin de protéger soi-disant les civils et constater en même temps leur mutisme dévergondé devant la répression du régime tyrannique du Damas. La politique de deux poids, deux mesures dans les relations internationales a pesé lourdement sur l’éclosion subite de la conscience citoyenne dans le monde arabe. Dans la foulée, l’on saurait dire que les réactions en chaînes face aux dictatures sont un sursaut de dignité et un appel d’assistance aux peuples en danger de mort politique, sociale, économique et plus que tout autre chose d’inertie civilisationnelle car les condamner à cet état de fait est en lui-même un contresens historique dérisoire et relève plus de sous-interprétation de la capacité de ces masses-là à prendre à bras le corps les défis de leur temps. C’est pourquoi, la volonté de se modeler du dedans en procédant à leur cure sociale et à leur purge politique s’avère plus que primordiale voire nécessaire et inéluctable pour des espaces géographiques longtemps mis sous le boisseau de la régression démocratique.

 De même voit-on ces chocs en retour induits par les satrapes arabes qui ne cessent de remonter à l’assaut d’une quelconque brèche démocratique dans un semblant de virulence paranoïaque effrayant, il semble toutefois que dans cette lutte serrée pour la mainmise des espaces d’expression, les régimes arabes se rabattent sur les télévisions d’État comme moyen idéal de propagande et de rumeurs étatiques mais ne se battent par là que pour un solde pour tout compte de survie, car tout porte à croire que l’ère de l’autoritarisme est révolu. En ce sens, les peuples refusent de donner procuration à d’autres pour vivre et penser à leur place. Ainsi assiste-on tout uniment au refaçonnage des espaces d’influence dans le monde arabo-musulman, la Turquie laïque, digne héritière de l’empire Ottoman se pose en modèle iconoclaste de modernisme que les masses arabes tentent de calquer et le stéréotype iranien, en dépit de ses terribles imperfections et tares diverses subjugue les larges couches sociales. C’est pourquoi, l’inéluctabilité d’apparition de puissances tutélaires au niveau régional semble aller de soi, le décentrage des équilibres de forces dans le monde arabe a fait, en sorte que d’un côté, la Tunisie et l’Égypte soient les pionnières de la symphonie révolutionnaire et d’autre part, la Turquie et l’Iran, des pays stratégiques se situant en dehors de l’espace arabe proprement dit et pouvant, le cas échéant, incarner un prototype spécifique sur lequel se viabilisent des réformes politiques.

L’on pourrait dire, à cet effet, que les masses arabes sont tenues en laisse par le renouveau de leurs sociétés. Leur imaginaire et leur esprit cherchent des voies de salut et des pistes d’envol leur permettant de décoller aussi bien politiquement que socialement.

Ces simplifications, pourrait-on dire, sont simplistes mais il n’en demeure pas moins que le substrat réel et substantiel de ces révoltes est profondément enraciné dans ces aspirations profondes des citoyens arabes à rompre définitivement avec toute idéologie ou arrimage politique quels qu’ils soient puisque les sociétés ne sont peut être jamais davantage au faîte d’elles-mêmes que quand elles aspirent et touchent à ce qui les dépassent; or pour reprendre le mot de Wenenbug dans son ouvrage «la bildung ou l’imagination de la société», le génie et l’imagination sont incarnés particulièrement par cette instance par laquelle l’esprit transgresse et outrepasse ses limites, tout en ne pouvant jamais se représenter l’illimité que dans la figure de sa propre finitud En ce sens, la rue arabe a réussi à arracher les voeux de son imaginaire des griffes des dictatures. (Quotidien d’Oran)

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      **Le pouvoir et l’ambiguïté

par Brahim Senouci

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Une des caractéristiques communes à de nombreux gouvernements de par le monde se résume à une maxime de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz : Les hommes ne croient jamais les autres capables de ce qu’ils ne sont pas capables de faire eux-mêmes. Valide en bien des lieux, cet adage se révèle d’une pertinence absolue sous le ciel d’Algérie.

 En réalité, elle ne s’applique pas au seul gouvernement. Elle se vérifie à tous les échelons de la société. Voici un constat dont chacun d’entre nous, je pense, reconnaîtra l’évidence.

Vous êtes confrontés à une tâche que vous ne vous sentez pas capable de mener à bien parce qu’elle requiert des compétences que vous ne possédez pas. Vous sortez dans la rue et vous accostez le premier venu :

-Bonjour, mon frère. J’ai un problème de fuite d’eau dans ma salle de bains. Tu pourrais… ?

-Bien sûr que je peux.

-Mais est-ce que c’est ton métier ?

-Non, mais je me débrouille partout. Je suis écrivain public, j’installe des paraboles, je jardine, je maçonne, je pose des dalles de sol, je fais la mécanique, la tôlerie et l’électricité automobile, je fais du commerce de gros, de demi-gros, de détail, je deal à mes heures perdues, je change au noir…. Voilà, tu as un tout petit aperçu de mes capacités. Ce n’est donc pas une petite fuite de rien du tout qui va m’arrêter !

-Suis-moi alors.

Quelques heures plus tard, vous vous retrouvez avec une maison inondée, des tuyaux arrachés, délesté de quelques centaines de dinars…

Nous avons une incapacité chronique à dire cette phrase simple : Je ne sais pas ou bien Je ne peux pas. Nous croirions déchoir en révélant notre ignorance. Il y a bien longtemps, un ami me racontait l’histoire d’un de ses condisciples de l’Université d’Oran. Il avait réussi à conquérir le cœur d’une belle étrangère lors d’un séjour à Paris. Aux beaux jours, elle lui propose d’aller à la piscine. Pas aujourd’hui, demain non plus, je suis pris, après-demain guère plus, répond-il. Comment pourrait-il avouer qu’il ne sait pas nager ? Il recule sans cesse l’échéance jusqu’au jour où son amie exhibe sous son nez deux tickets d’entrée à la piscine de Montparnasse et un superbe maillot fluorescent. Plus moyen de battre en retraite. Le front baigné de sueur (la chaleur, tu comprends ?), il accède au lieu tant redouté, une étendue d’eau équivalant à une promesse de tous les dangers. Mélanie (appelons-la ainsi) trottine derrière lui. Elle le prend par la main et lui dit :

-ça te dirait, un petit plongeoir ?

-Bonne idée, répond-il d’une voix éteinte (il fait vraiment chaud aujourd’hui !)

Kaddour (il pourrait s’appeler ainsi) monte le premier sur le plongeoir de cinq mètres. Il se rappelle avoir vu à la télévision une compétition de plongeons. Il avait été particulièrement impressionné par un athlète australien qui avait exécuté un magnifique saut de l’ange. Mourir pour mourir, autant le faire avec élégance. Il s’élance les bras écartés et fait une entrée parfaite dans l’eau. Il ne peut entendre les applaudissements de sa compagne à qui il faut un certain temps pour s’inquiéter du séjour prolongé dans l’eau de son plongeur émérite. Les secours le ramenèrent à la surface ; des efforts sont déployés pour expulser les hectolitres d’eau qu’il a emmagasinés dans ses poumons et le rendre à une conscience honteuse dont le ridicule se dissipe quand il constate que son héroïsme teinté d’une forte dose d’imbécillité a décuplé l’amour de Mélanie.

Il y a plus grave que le fait de s’attribuer des compétences inexistantes…

Nous avons presque tous une nette propension à croire les autres moins doués que nous-mêmes (les autres Algériens ! Pas les Européens, les Japonais ou les Américains). Ainsi, quand il nous arrive de constater notre incapacité à remplir correctement une mission, nous sommes persuadés que personne d’autre ne peut le faire à notre place. Nous avons ainsi des ministres qui sont en poste depuis la nuit des temps. A l’évidence, ils ont échoué dans leurs missions. Le constat est accablant. Le ministre de l’éducation nationale est en place depuis deux décennies ; le résultat est éloquent. L’école est totalement sinistrée, de l’aveu même des autorités. Apparemment, il ne vient pourtant à l’idée d’aucun des présidents ou des chefs de gouvernement qui se sont succédé de procéder au remplacement du responsable. De manière générale, les mêmes figures sont à l’œuvre. Entre fausses sorties et retours fracassants, ce sont les mêmes qui tiennent les rênes du pays. Cinq décennies après l’indépendance, on chercherait en vain un talent nouveau dont aurait accouché le système. Pire encore, le débat politique ne tourne qu’entre acteurs de la guerre de libération et consiste le plus souvent en l’expression de haines recuites, forgées dans les prisons ou les maquis. La vie quotidienne, ou plutôt le marathon harassant des Algériens courant après un logement, un emploi, un document administratif, un médecin est loin d’être une préoccupation de premier ordre.

 C’est qu’ils ont une si faible opinion de ceux qu’ils sont censés servir que nos dirigeants les jugent, d’une part indignes de retenir leur attention, d’autre part inaptes à produire une élite susceptible de réussir là où ils ont eux-mêmes échoué…

 Cette opinion a longtemps été partagée par la population elle-même. Souvenons-nous. Naguère, ces mêmes dirigeants cultivaient le secret. Ils étaient économes en paroles et paraissaient inaccessibles. Nous les parions alors de bien des vertus. Même si nous n’étions pas contents de notre sort, c’est avec une sorte de respect que nous les évoquions.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Leurs états d’âme, leurs petitesses, s’étalent dans la presse et nous les découvrons tels qu’en eux-mêmes, désemparés mais avides, incapables mais rivés à leurs postes. Retrouvons Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz : On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. Tant qu’ils étaient revêtus du voile du silence, nous leur prêtions bien des qualités. L’ambiguïté qu’ils cultivaient nous incitait à les parer de vertus. Dès qu’ils en sont sortis, ils se sont révélés dans leur nudité. C’est ainsi que le peuple les perçoit aujourd’hui. Il est fini, le temps des illusions. Il est fini, le temps où le peuple, abreuvé depuis le temps de la colonisation jusqu’à nos jours de mépris, était tellement persuadé de sa nullité structurelle qu’il remettait son destin entre les mains de ses leaders autoproclamés. Il a pris conscience de leur insuffisance. Il lui reste à sauter le pas qui consiste à retrouver l’estime de lui-même et la conviction qu’en son sein se révéleront les acteurs de demain. (Quotidien d’Oran-23.06.2011.)

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**Les importateurs de médicaments et leurs labos!

Avec la contestation sociale, ils ont la paix

 Qu’est-ce qu’ils ont de la chance nos importateurs de médicaments! Qu’est-ce qu’ils ont de la chance les laboratoires étrangers chez qui ils s’approvisionnent! Ils ont de la chance parce que depuis quelque temps on ne leur fait plus de misère. Depuis que le secteur de la santé fait face à d’autres problèmes. Contestations des médecins, des spécialistes, des élèves spécialistes, des sages-femmes, des infirmières, des infirmiers et d’autres catégories de personnel qui sont en mouvement. Il n’est question que de statuts, de régimes indemnitaires, de service civil, de sit-in, de marches, de grèves et de préavis de grèves,…Au ministère, les réunions succèdent aux réunions. Avec les syndicats autonomes. Avec les collectifs. Avec les représentants de telle ou telle autre catégorie de personnel. Au fil des réunions et aussitôt qu’une revendication est réglée, une autre surgit le lendemain ou tout simplement une des «ailes» d’un syndicat déclare son désaccord sur ce qui a été réglé la veille. Même avec des augmentations de salaires faramineuses et des rappels tout autant considérables, des «ailes» persistent à maintenir le «jacuzzi». Qu’est-ce qu’ils ont de la chance les importateurs et leurs labos! Avec la contestation sociale, ils ont la paix. Les mesures tendant à réduire la facture d’importation sont, forcément, mises en veilleuse. C’est autant de retard gagné sur le «gâteau» algérien que se partagent des industries étrangères. Un gâteau royal estimé aujourd’hui à 1,5 milliard de dollars. Chiffre qui doublera en 2014. C’est ce gâteau qu’a voulu enlever M.Ould Abbès, de la table des industriels étrangers, dès son arrivée en mai 2010 à la tête du département de la Santé, pour le placer sur celle de l’industrie algérienne. Qu’est-ce qu’ils ont de la chance les labos étrangers et leurs représentants chez nous! D’autant qu’ils n’ont pas rouspété, mais alors pas du tout. Personne ne les a entendu se plaindre sur l’obligation d’investir remise à l’ordre du jour par le ministre. Une simple reprise d’un dossier qui existe depuis 1998. Tout juste un peu plus «musclée» et plus déterminée. Eh bien, rien. Pas un mot. Personne parmi les importateurs et leurs labos étrangers n’a bronché. A peine si, en bout de chaîne, leurs distributeurs ont quelque peu gesticulé avant de «faire le dos rond» et d’éteindre les lumières. Un silence rompu par des ruptures de stocks qui font du bruit. Les vaccins, puis les anesthésiques, puis les médicaments de maladies chroniques, du cancer et le chapelet se poursuit. Qu’est-ce qu’ils ont de la chance ces labos et leurs représentants chez nous. Ils doivent être à la fenêtre en train de se frotter les mains en suivant la contestation sociale qui a déclassé cette priorité qui était il y a peu celle des «70% inversés». Qu’est-ce qu’ils ont de la chance ces labos et leurs représentants! On ne les assomme plus avec cette exigence d’investir. D’autres urgences ont surgi des placards. Le service civil existe depuis 1984 mais c’est aujourd’hui qu’il est contesté. Le secteur de la santé est malade depuis longtemps mais c’est aujourd’hui qu’il se réveille en douleur. De tous les secteurs, celui de la santé est le plus ballotté. Qu’est-ce qu’ils ont de la chance ces fabricants étrangers de médicaments et leurs marchands! Ils ont la paix depuis que les blouses blanches sont dans la rue. Ils ont la paix et continuent tranquillement à découper le «gâteau». Pendant ce temps-là, le secteur est en ébullition. C’est toute la chance des labos et de leurs représentants. Il ne faut surtout pas faire de lien et chercher un quelconque rapport de cause à effet! (L’Expression-16.05.2011.)

*Zouhir MEBARKI

 ***AFFAIRE SONATRACH-ANADARCO, GROUPE KHALIFA, TONIC EMBALLAGE

La malédiction des ratages économiques

 

 

les autorités algériennes doivent payer des compensations financières d’un montant de plus de 5 milliards de dollars!

 

Lâché par sa banque accompagnatrice la Badr, Tonic, ce leader de l'industrie d'emballage en Algérie, a été mis en faillite en 2009

On se rend compte de plus en plus à quel point les ressources du pays sont gérées approximativement. Du coup, le pays doit restituer de la main gauche ce qu’il a récolté de la main droite, qu’on croyait avoir définitivement gagné grâce à la clairvoyance lucide de nos gouvernants. Pis encore, les pertes en matière de postes d’emploi sont hallucinantes. Ces derniers jours, l’Algérie a opté pour le paiement ou le dédommagement d’Anadarko Algeria Company et toutes les compagnies pétrolières dans le même cas tel le danois Maersk Olie Algerie, plutôt que d’aller au bout de la procédure d’arbitrage international.
Au terme de cet «accommodement», les autorités algériennes doivent payer des compensations financières d’un montant de plus de 5 milliards de dollars! Cette affaire est l’une des plus grandes arnaques jamais enregistrées. «Une arnaque à grande échelle», commente un expert boursier. En affirmant que contrairement à ce qui a été dit, «même si la Sonatrach accepte l´arbitrage international et qu´elle perd la partie, elle ne sera jamais contrainte de payer des dommages et intérêts dépassant les 1,5 milliard de dollars».
De plus, on ignore le préjudice total causé car cette compensation concerne seulement ces deux compagnies sur plusieurs autres contrats signés avec plusieurs autres firmes pétrolières. Sachant que le bénéfice annuel d’Anadarko, de taille modeste, ne dépasse pas les 761 milliards de dollars. Or, par cette compensation la Sonatrach offre un pactole équivalent de 5 années de bénéfices à cette compagnie en crise.
4,4 milliards de dollars représentent plus de 5 ans de bénéfices, 42% du chiffre d´affaires d´Anadarco pour 2010 et presque la totalité du cash flow net de son activité opérationnelle de la même année. Anadarko Pétroleum Corporation, présente en Algérie depuis 1989, est pour ainsi dire sauvée par l’Algérie comme on a pu aider Daewoo-automobile il y a quelques année, etc. Mais qui est Anadarko? Cette compagnie qu’on présente comme «major» mais qui n’est en fait qu’«une petite compagnie sur la sphère pétrolière internationale», explique la même source. Ses performances financières illustrent bien cette réalité. Durant l’exercice 2010, cette entreprise a réalisé un chiffre d´affaires de 10,65 milliards de dollars alors que la Sonatrach a fait un chiffre d´affaires de 75 milliards de dollars, tandis que la française Total en a fait 140 milliards de dollars. Introduite dans l’amendement de la loi sur les hydrocarbures de 2005, la taxe sur les superprofits était censée rapporter au Trésor public des milliards de dollars en fiscalité. Si on sait que Anadarco a payé 638 millions de dollars d´impôts, pour tous les pays ou elle est présente, on ignore combien elle a payé á la Sonatrch en 2010. Mais aussi à combien sont estimées les pertes de l’Algérie subies par le litige avec Anadarco dû à la clause sur les TPE, et ce de 2006 jusqu’ici.
Au terme de l’affaire de corruption de Khalifa, un autre scandale du siècle, on a mis au chômage plus de 20.000 personnes. Abstraction faite de plusieurs autres aspects, se permettre le luxe de perdre 20.000 emplois relève sous d’autres cieux d’un scandale plus que retentissant.
Le sort du groupe Tonic se situe à la même enseigne. Lâché par sa banque accompagnatrice, la Badr, ce leader de l’industrie d’emballage en Algérie a été mis en faillite en 2009, après plusieurs années d’instruction avec en prime, la perte de plusieurs centaines de postes d’emploi.
Par ailleurs, qu’adviendra -t-il du problème de l’opérateur Djezzy? Autre affaire, l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger, Alexandre Yourievitch Zolotov, a incombé la responsabilité dans l’affaire des Mig 29 défectueux fourgués à l’Algérie à des hommes d’affaires russes.
En un mot comme en mille, tous ces scandales viennent lever le voile, au regard de leurs lourdes conséquences incommensurables, sur la gestion approximative de nos ressources financières. Le monopole des hydrocarbures se caractérise par l’absence de transparence dans les placements et mouvements de capitaux, selon les observateurs. (L’Expression-14.03.2012.)

 

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17 réponses à “Commentaires de presse sur l’Algérie”

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