L’empire des scandales et des échecs.3

***D’autres articles analogues.

*cliquer ici: L’empire des scandales et des échecs.1

* L’empire des scandales et des échecs.2

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*Importation des produits pour le moins superflus

Kiwis, biscuits, eaux minérales, saumon…

Quand les devises sont jetées par la fenêtre

Se justifiant par l’existence d’une demande réelle sur le marché national, des opérateurs économiques spécialisés dans l’activité import ne trouvent, aujourd’hui, aucune difficulté à importer des produits alimentaires qualifiés pour le moins de superflus.

Si les importations des produits agricoles de base ont coûté à l’Etat, pour les 11 premiers mois de 2014, environ 6 milliards de dollars, dont 3,2 milliards de dollars pour les céréales, 1,840 milliard de dollars pour les produits laitiers et 825 millions de dollars pour les sucres, des millions de dollars sont également dépensés pour l’importation de produits qui n’ont fait qu’alourdir la facture des importations alimentaires et dont le marché pouvait facilement se passer.

Ainsi, selon les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes algériennes, l’Algérie a importé, à titre d’exemple, durant la période indiquée, des abats de bovins congelés, autres que la langue et le foie, frais ou réfrigérés ainsi que d’autres carcasses de bovins et ovins pour une valeur de près de 20 millions de dollars.

Dans la catégorie poissons, nous importons toutes sortes de produits halieutiques : saumon de l’Atlantique et du Danube, thon rouge du Sud, frais ou réfrigéré, merlan bleu, bar, sardine, raie, anchois, farine, œufs et laitance de poissons, des crustacés et des langoustes, pour une valeur dépassant les 500 000 dollars. Bien que produits localement, des légumes — pommes de terre,  tomates,  oignons et échalotes à l’état frais ou réfrigéré, choux-fleurs, carottes et navets, laitue, épinards,  haricots, fèves et autres — sont importés tout au long de l’année. Le coût estimé pour ces produits dépasse aussi un million de dollars, selon les statistiques du CNIS.

Même si les quantités ne sont pas importantes, l’Algérie importe également des dattes pour 43 685 dollars, mais aussi des fruits exotiques, comme les ananas (780 833 de dollars), les avocats et les kiwis (2,7 millions de dollars), des oranges (17,7 millions de dollars), des mandarines, du citron, du raisin, de la pastèque, du melon, des pommes (120,2 millions de dollars), des poires, des abricots, des pêches, des fraises et autres.

Tous genres de fromages et produits laitiers, yaourts et beurre sont recensés dans la structure des importations, alors que les étals des commerçants regorgent de produits similaires fabriqués localement. Les eaux minérales et l’eau douce sont aussi importées pour une valeur de plus de 200 000 dollars. Les produits de boulangerie,  pâtisserie et biscuiterie, ou encore du couscous, ont coûté à eux seuls près de 18 millions de dollars.

C’est dire qu’aucune catégorie dans le chapitre alimentaire n’échappe au cercle vicieux de l’importation. Et c’est essentiellement sur ce chapitre que les experts recommandent de procéder à un contrôle plus rigoureux, voire des interdictions pures et simples, si l’on veut réellement freiner la hausse de la facture alimentaire du pays.*Lyes Mechti– 04.01.2015 /El Watan

**La facture des importations a triplé en moins de dix ans

Ce que nous coûte la fièvre acheteuse

La facture à l’import a doublé en l’espace de 5 années, passant d’un peu plus de 20 milliards de dollars en 2005 à plus de 40 milliards de dollars en 2010.

L’opulence financière dans laquelle a baigné le pays depuis plus d’une dizaine d’années risque fort de laisser place à la disette. Les déficits ayant marqué de leur sceau depuis quelques années déjà le budget de l’Etat guettent désormais les équilibres externes du pays. La balance des paiements affichant déjà un solde négatif au premier semestre, ce sont les réserves de change qui prennent aujourd’hui le chemin contraire que celui de l’accumulation.

La situation inquiète et des mesures s’imposent, d’autant plus qu’à mesure que les exportations diminuent, les importations, elles, ne font que décupler. S’il est vrai que depuis 2011 nos exportations en hydrocarbures, principale source de financement de l’économie, sont passées de plus de 71 milliards de dollars à près de 63 milliards de dollars en 2013 et à une prévision de moins de 60 milliards de dollars en 2014, côté importations c’est l’inflation.

Ainsi, et selon les données du CNIS, relevant des Douanes algériennes, la facture à l’import a doublé en l’espace de 5 années, passant d’un peu plus de 20 milliards de dollars en 2005 à plus de 40 milliards de dollars en 2010. Une fois ce cap dépassé, ce fut l’inflation jusqu’en 2013, où les importations  ont dépassé le seuil des 55 milliards de dollars. Les prévisions pour 2015 sont encore plus inquiétantes, vu que nos achats en biens et marchandises pourraient à eux seuls dépasser de loin le cap des 60 milliards de dollars, ce qui créerait pour la première fois depuis plus d’une décennie un déficit de la balance commerciale.

Le poids du superflu

Le plus grave, c’est qu’en regardant d’un peu plus près l’évolution ainsi que la structure de nos importations, on se rend vite compte que l’Algérien, à tous les niveaux, est devenue un consommateur boulimique et compulsif. Le fait est qu’en tête des produits importés, trônent les biens d’équipement, les produits alimentaires ainsi que les biens de consommation non alimentaires.

Si l’on se penche sur le cas particulier des produits alimentaires, on constate que la valeur des achats qui ne se comptaient qu’à hauteur de 3,7 milliards de dollars en 2005 a passé aujourd’hui le cap des 10 milliards de dollars, plus précisément 10,27, rien que pour les 11 premiers mois de l’année 2014. Cependant, si l’on a de tout temps tenté d’expliquer l’inflation des importations de produits alimentaires par l’augmentation des besoins de la population en produits de base, comme le blé, le lait, le sucre et l’huile, l’on omet bien trop souvent d’évoquer tout le superflu.

Ainsi, et en décomposant les chiffres du CNIS, l’on se rend compte que sur les 10 milliards de dollars de produits alimentaires importés, moins de 6 milliards de dollars sont captés par les produits de base, le reste étant destiné à l’achat d’animaux, de carcasses de viandes de toutes sortes, de produits maraîchers, dont beaucoup sont produits en Algérie, d’agrumes, de fruits exotiques et même de poissons, tels que le saumon, le thon et les sardines congelées !

Accélération de la tendance

Des chiffres effarants qui donnent la nette impression que l’Algérie produit de moins en moins pour importer toujours un peu plus. Pis encore, si les pouvoirs publics tentent depuis quelques années d’entreprendre des politiques visant à encourager «la production nationale» et substituer le produit «made in Algeria» aux importations, cela s’est malheureusement traduit sur le terrain par l’ouverture d’un nouveau canal à l’importation.

On se rend compte ainsi que la valeur des importations en équipements agricoles et industriels a plus que doublé en moins de dix ans, passant de 8,7 milliards de dollars en 2005 à plus de 17,6 milliards de dollars en 2014. D’ailleurs, les chiffres les plus récents mettent en avant l’accélération de la tendance à l’importation d’équipements destinés aux industries de montage et des collections CKD, lesquels doublent dans certains cas d’année en année, sans que cela ait un impact significatif sur les exportations hors hydrocarbures.

Des résultats qui ne sont, au final, que le résultat d’un politique misant sur les effets d’annonce et n’ayant pas suffisamment préparé le terrain à des PME et à un réseau de sous-traitance pour créer une véritable chaîne de valeur.  Aussi, et même si les pouvoirs publics mettent en avant le principe de liberté du commerce pour justifier les écarts dont nous pourrions pâtir à l’avenir, il n’en demeure pas moins que la sphère du commerce extérieur devrait faire l’objet d’un contrôle pointu et devra être assainie.

Ceci, d’autant plus que sur la facture à l’importation qui gonfle à vue d’œil, certains opérateurs indélicats arrivent à faire transiter des flux de devises de manière illicite. La fausse déclaration en douane et la fausse facturation ayant évolué au rang de sport national, l’organisme Global Financial Integrity a récemment indiqué que l’Algérie avait enregistré près de 17 milliards de dollars de fuite de capitaux entre 2003 et 2012, soit près de 2 milliards de dollars par an, essentiellement par le biais de fausses déclarations sur le commerce extérieur.*Roumadi Melissa–04.01.2015 /El Watan

«Il y a plus d’importateurs que de producteurs dans la sphère économique»

**Mohand Saïd N’Aït Abdelaziz. Président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA)

«Il y a plus d’importateurs que de producteurs »

- La dégringolade des prix du brut sur le marché international sonne, éventuellement, la fin de l’ère du pétrole cher. En Algérie, l’on qualifie la conjoncture de «crise grave» et «brutale», pour laquelle des mesures de parade ont été prises. Quelle lecture pouvez-vous en faire  ?

La chute des cours du pétrole brut sur le marché international était programmée, voire provoquée sciemment. Maintenant il y a un fait, c’est  cette réaction du gouvernement qui tend à rassurer les uns et les autres quant à l’impact de la chute des prix du pétrole sur l’économie. Cependant, le discours que l’on tient sur l’après-pétrole est vieux déjà d’au moins une vingtaine d’années.

Il fallait donc, pendant tout ce temps-là, prendre en charge les conditions d’une transition vers une économie de substitution au pétrole, en s’investissant dans l’amélioration du climat des affaires, la réhabilitation du rôle des petites et moyennes entreprises (PME), l’assainissement de l’environnement dans lequel évolue l’entreprise, etc. La crise dont vous parlez vient remettre tout le monde face à la réalité de l’économie algérienne. A quelque chose malheur est bon. Nous sommes devant le fait accompli, sans pour autant verser dans l’alarmisme.

L’enjeu premier maintenant est de défendre les intérêts du pays à travers le développement d’une vraie économie productive, l’essor de la production nationale publique et privée, la lutte contre le gaspillage et le commerce informel, ainsi qu’à travers l’assainissement du commerce extérieur. En somme, le gouvernement doit impérativement fixer des priorités.

- La valeur des importations évolue à pas de géant d’année en année, mettant les finances du pays à rude épreuve. Son économie aussi. Quelle analyse faites-vous de la situation du commerce extérieur ?

**Il est urgent de faire une sérieuse analyse de la situation du commerce extérieur. Les 60 milliards de dollars d’importations dont on ne cesse de parler est un signe négatif de l’état de santé de l’économie. Une analyse minutieuse des détails des importations s’impose. Nous nous adonnons depuis plusieurs années à plusieurs achats pour le moins inutiles, ne favorisant ni l’économie, encore moins le consommateur.

Maintenant qu’il y a cette prise de conscience chez le gouvernement, il est temps de passer à l’acte en épurant les listes des produits importés. Il y va de la survie de l’entreprise algérienne, mais aussi de l’économie. L’entreprise de production est confrontée non seulement au sempiternel casse-tête bureaucratique, mais aussi à une concurrence provenant essentiellement du commerce informel, alimenté par des importations sauvages. Les révélations du dernier recensement économique sont édifiantes : il y a plus d’importateurs que de producteurs dans la sphère économique algérienne.

Il y a 300 000 importateurs recensés. Sur les 760 000 entreprises recensées à fin 2012, nous en avons dénombré 520 000 de commerce, dont un peu plus de 400 000 de commerce de détail. Il est impossible de construire une économie de substitution aux hydrocarbures avec un tel tissu économique. Encore moins une croissance économique solide et pérenne. Nous souffrons d’un déficit de 1,5 million d’entreprises.

C’est dire qu’une sérieuse réflexion doit être engagée sur l’assainissement du commerce extérieur avec, comme actions concrètes, la mise en place de mécanismes de contrôle, à la fois de la valeur et de la qualité des importations. Des mesures normatives et cœrcitives doivent être mises en place à même de venir à bout de cette hémorragie. Parallèlement à cette action, il est plus que jamais temps que le pays se dote d’une industrie nationale, la seule vraie richesse d’une économie.

L’entreprise de production doit être considérée comme un patrimoine national. Des priorités doivent être également identifiées, telles que l’investissement dans l’agriculture, le tourisme, les services, l’artisanat, etc. C’est à travers ces priorités qu’une meilleure occupation du territoire peut se faire.

- Le commerce informel n’est-il pas intimement lié à nos importations ? En s’attaquant aux importations sauvages, nous ne faisons pas d’une pierre deux coups tout compte fait ?

**En Algérie, l’informel a dépassé le raisonnement. Il a même débordé sur des phénomènes aussi graves, dont la fuite importante de capitaux, une concurrence déloyale au secteur économique productif, un haut risque sur la santé des consommateurs, etc. Il y a plus de 70 sites de commerce informel sur le territoire national.

L’Etat doit faire un effort à même d’effectuer, en amont, un réel recensement de cette activité et de tenter, en aval, de la canaliser vers des circuits formels à travers des mesures de reconversion et de facilitation. L’Etat doit être également aussi ferme sur les acteurs qui s’abstiennent de s’intégrer dans les circuits du commerce formel. Une chose est sûre : on ne peut plus traîner ce phénomène comme un boulet au pied. C’est un vrai cancer pour l’économie nationale.*Ali Titouche

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**La déroute générale!

Les caisses sont pleines, El Hamdou lillah, et on peut donc se permettre d’allécher, de grassement convaincre et de ramener qui on veut.

On dit que la vérité blesse. On dit aussi, lorsqu’on parle de la réalité, qu’elle est dure. Que dire alors lorsque cette vérité et cette réalité se mettent à deux pour rattraper leurs bonshommes après qu’ils aient essayé de les cacher à coups de milliards et de mensonges?
La seule chose que l’on offrait en guise de bonne santé c’était le football. Et quand on dit le football, on dit Equipe nationale avec les M’Bolhi, les Carl Medjani, les Madjid Bougherra etc. C’était du solide et, comme on le sait, le solide n’a pas besoin de vendeurs chevronnés. «Jib Oulidek Zine Elli wala yboussou» (que ton gosse soit beau et tout le monde l’embrassera), disaient nos grands-parents dans leur infime sagesse dont nous ne savons malheureusement plus tenir compte.

«L’occupe-peuple»
Dire que la réussite de cette équipe reflète la réussite dans le football c’est un mensonge, un de plus, qui ne saurait trop tenir la route. Et preuve est faite ces jours-ci qu’il n’a pas su résister à l’effet du temps qui gratte implacablement jusqu’à enlever la peau et dévoiler les tripes. Comme tout le monde le sait, cette équipe n’a rien de chez nous. Ce sont de jeunes Algériens, personne ne peut le leur contester. Mais ce sont des joueurs qui ont été formés ailleurs, longuement et patiemment, là où les gens savent prendre en charge le sport, le foot, les jeunes, et l’avenir de la société. Là où les gens savent mettre en place des structures que ni les hommes n’arrivent à déraciner ni la politique n’arrive à corrompre. Des structures qui, comme aurait dit Boumediene, ne s’éclipsent pas avec les hommes.
Chez nous, on ne va pas prétendre que l’on ne sait pas cela. Si, on le sait bien et tout le monde en parle. Mais chez nous, en sport aussi, nous préférons parler. Rien que parler! L’action n’est pas nôtre. Et comme on ne peut former sans structures adéquates, alors on va à la pêche ailleurs.
Notre vision est simple et claire: devenir les meilleurs ou parmi les meilleurs au monde sans trop nous fatiguer. Cela relève de la performance la plus étourdissante et, entre nous, nul ne peut prétendre le faire. A part nous.
Quelle stratégie mettre en place dans ce cas? La stratégie de la pêche, de la chasse, du safari, appelez-là comme cela vous plaît, mais une stratégie qui consiste à aller chercher les joueurs ailleurs. Aucun effort ici tout au long de l’année. Il suffit de savoir quand et où chercher et le tour est joué. Les caisses sont pleines, El Hamdou lillah, et on peut donc se permettre d’allécher, de grassement convaincre et de ramener qui on veut. Si le monde ne savait pas que Lionel Messi et Cristiano Ronaldo étaient indéniablement argentin, pour l’un, et portugais, pour l’autre, nous aurions certainement trouvé le moyen de les faire évoluer dans notre équipe. Il ne sert à rien de bomber le torse tant qu’on est habillé avec les vêtements des autres.
L’Equipe nationale a, cependant, changé de dimension depuis qu’elle s’est vu octroyer la nouvelle fonction d’«occupe-peuple». Plus elle est grande, plus elle accapare les regards et plus cela donne du répit à ceux qui veulent nous occuper. Tant que les enfants jouent, on regarde. Tant qu’ils gagnent, on danse.
Les jeunes se défoulent, ils brûlent l’énergie et tuent cette envie de courir jusqu’à perdre conscience, de hurler jusqu’à l’éclatement de veines. Ils ont tout le territoire pour cela et, entre-temps, puisqu’ils sont occupés, ils ne demandent pas du travail, ils ne contestent pas la mal-vie, ils ne pleurent même pas ceux qui prennent le large chaque nuit que Dieu fait pour aller mourir entre les vagues, dans des camps d’exilés ou crever sous les ponts à défaut de s’éteindre dans une camionnette de police.
Notre démarche stratégique dans le domaine du sport c’est, d’abord, de tout restreindre au foot, ce qui a été fait sans trop de peine. Ensuite, il fallait faire passer les victoires de l’Equipe nationale de football pour de grands exploits d’intérêt national pour que l’on ait de quoi être fier et ne pas se rendre compte que l’on ne réussit nulle part et en rien.
Et c’est là qu’arrive la troisième étape qui consiste à garantir l’addiction, non pas à la réussite car cela serait trop dangereux dans un pays où l’on n’aime pas la réussite, mais l’addiction à la sortie dans les rues pour fêter l’Equipe nationale. Même lorsqu’elle a perdu par un 4 à 0, rappelons-nous en donc, on est sorti envahir les rues et les ruelles du pays. Dieu ce qu’on ne pourrait donc pas faire faire à des jeunes!

L’équipe de football? une île de réussite dans un océan d’échecs
Mais, comme dans tous les autres domaines de la vie des nations, ce qui n’est pas solide finit bien un jour par s’écrouler. Peu importe comment, ni quand. Ce qui importe c’est qu’il tombe en ruine, en miettes.
C’est difficile de se réveiller sous les décombres, on le concède mais c’est plus difficile encore de mentir des siècles à une nation.
Le sport ne diffère pas des autres domaines et on a beau mentir, lorsqu’on ne fait pas d’efforts, on reste en arrière même si l’on se permet d’offrir aux supporters des voyages gratuits au Soudan et ailleurs alors que l’on recense encore, dans notre chère Algérie, des familles qui attendent chaque année 3000 DA pour acheter des cahiers à leurs enfants.
Alors qu’on voulait en faire le dernier rempart contre l’ennui généralisé et la mal-vie quasi totale, le football est tombé d’un coup, en ce début de saison, à Tizi Ouzou, puis à Sétif puis en Afrique et, comme pour couronner le tout, dans un stade en plein match lorsqu’un arbitre a décidé de jeter son maillot pour dire qu’il n’en peut plus de cette ambiance anormale. Dans sa chute, le foot a entraîné beaucoup de fausses promesses et beaucoup de vrais mensonges.
C’est comme dans les autres secteurs. Dans le secteur de l’industrie, par exemple, le premier responsable vient de confirmer que plus rien ne va de ce côté non plus. Dans l’éducation, la nouvelle ministre se démêle à longueur de journée pour essayer de sauver ce qui pourrait l’être. Et encore.
Dans le secteur des affaires religieuses («ya adjaba!!!»), le nouveau ministre essaie d’être à tous les feux, il cherche à tout «immuniser», des hadjis jusqu’aux mosquées, pour croire pouvoir un jour espérer qu’il y a des choses à sauver. Il n’y a, finalement, que l’incroyable audace qui permet à certains de continuer à parler.
Si on avait voulu détruire un pays exprès, cela aurait demandé quelques siècles mais comment ont-ils donc pu détruire un pays de la sorte en seulement cinquante-deux ans? C’est la question effarante et effrayante!*Par Aissa HIRECHE - Mercredi 24 Septembre 2014*L’Expression

**Graves révélations sur la gestion d’ENOR à Tamanrasset !

Le siège régional de l’entreprise nationale d’exploitation des mines d’or (Enor) a été fermé, ce mercredi 22 octobre 2014, par les employés de la société de sous-traitance Amne Plus, chargée de gardiennage et du volet sécuritaire dans les bases de vie et les champs aurifères d’Amesmassa, Tirak et Tanesrouft, à 500 km au sud de Tamanrasset.  

Peu après 8 heures du matin, le portillon de l’Enor a été verrouillé par des dizaines de mécontents, venus crier leur colère et réclamer « les salaires non perçus depuis trois mois ». Sur la porte principale d’entrée, sont collées plusieurs affiches où l’on pouvait lire: « Non à la Hogra », « Nous réclamons nos droits, nos salaires », « non aux fausses promesses ». 

Les protestataires qui disent avoir observé, récemment, un sit-in devant le siège de la wilaya, semblent être déterminés à faire valoir leur plate forme de revendication et menacent de maintenir leur bras de fer si l’administration continue de faire la sourde oreille. Leur action, précisent-ils, a été motivé par le comportement désobligeant du nouveau directeur de l’Enor qui aurait manqué de respect aux grévistes.

« Le directeur ne voulait même pas nous recevoir. Il nous a envoyé balader en nous demandant, toute honte bue, d’allez nous plaindre auprès PDG d’Enor à Alger. Arrogant, il a eu le culot de dire qu’il n’a peur de personne, ni encore du wali » s’indigne le représentant des protestataires en signalant au passage que 70 employés de leur société sont en grève depuis le 16 octobre dernier.

« Après la résiliation du contrat avec l’ancienne société de gardiennage Shaps, pour des raisons pour le moins ambiguës, l’Enor vie, faut-il le noter, une situation d’instabilité qui risque de prendre une allure scandaleuse, notamment en ce qui concerne les critères adoptés pour l’octroi du marché à une autre société obérée et réputés pour être un mauvais payeur » dénonce un protestataire en brandissant d’une paperasse incriminant des hauts cadres de l’entreprise, tous, issus de Bouzina (Batna), commune natale du ministre de l’énergie et des mines, Youcef Yousfi.

A commencer par la convention collective cosignée le 28 août dernier entre le PDG d’Enor et un représentant du syndicat mis sous contrôle judiciaire suite à l’éclatement de l’affaire relative au détournement de plus de 170 millions de centimes. Dans le même document, dont nous détenons une copie, des hauts responsables de cette entreprise déficitaire depuis 2011 se sont également permis de fixer des salaires de bases mirobolants avec des augmentations variant entre 60.000 et 80.000 da comparativement à l’ancienne convention. Des rémunérations allant de 240.000 à 450.000 da par mois dans une entreprise, étrange que cela puisse paraître, qui ne produit plus d’or.

Il y’a certainement anguille sous roche. « Qu’on cesse de mentir, il n’y a plus de production d’or à Tamanrasset. Plus de 120 employés sont, sur ordre du PDG, rémunérés mensuellement sans qu’ils aillent travailler. Ils marquent leur présence à la direction régionale de l’entreprise où est mise à leur disposition une feuille de pointage pour y apposer leurs émargements et justifier un service réellement non rendu. Hram Alihoum» s’écrie notre interlocuteur. Pour de plus amples informations, Nous avons contacté le directeur régional d’Enor, Halaoua Fateh. Ce dernier, installé dans des conditions qui prêtent à spéculation, refuse toute déclaration à la presse en se contentant de dire qu’il est « en réunion » avant de nous raccrocher au nez. *Ravah Ighil*ELWatan-22/10/2014

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*Dans notre pays, tout le monde sait qu’on ne répond qu’à ceux qui font du bruit

**Omar Hadjeras. Expert en génie civil et président du SNIA

–Que pensez-vous du dernier découpage administratif ?

**Je crois que ce découpage a été décidé pour calmer les populations du Sud. Les pouvoirs publics n’ont pas agi en application de la stratégie définie par le SNAT, mais pour acheter la paix sociale. Dans notre pays, tout le monde sait qu’on ne répond qu’à ceux qui font du bruit. On aurait souhaité que la décision du gouvernement soit accompagnée par des mesures concrètes pour améliorer la qualité de la gouvernance. Car sans cela, il ne sert à rien de découper le territoire.  

–Les lois relatives à l’aménagement du territoire sont-elles respectées et appliquées sur le terrain ?

**Je dirais non. La première loi, qui parle de l’aménagement et du développement durable du territoire (promulguée en 2001), a été vidée de sa substance cinq ans plus tard par la loi portant sur l’orientation de la ville. Le mal a commencé avec le lancement des nouvelles villes et risque de s’accentuer avec cette histoire de pôles urbains. Ceux-ci sont une aberration grave et qui ne figure dans aucun texte de loi.

Est-ce normal de réaliser des agglomérations urbaines dont la capacité d’accueil est supérieure aux villes auxquelles elles seront rattachées. A Bordj Menaïel, on prévoit la réalisation de 15 000 logements. Si chaque appartement est habité par une famille de cinq personnes, on aura une population de 75 000 habitants, alors que la ville mère n’en compte que 65 000 environ actuellement.

Même chose à Naciria, une commune de l’est de Boumerdès qui compte 22 000 habitants et où on prévoit la construction d’un pôle de 2900 logements. Finalement, tout ce qui a été fait en sept ans par le SNAT a été bousillé lors de la dernière campagne électorale pour le 4e mandat. Je me demande d’où on va ramener les gens qui vont y habiter. Parfois c’est l’Etat qui encourage l’exode.

–Comment peut-on orienter le mouvement des populations vers les Hauts-Plateaux et le Sud ?

**Je dirais que si on s’amuse à réaliser des logements n’importe où, on ne va jamais résoudre les problèmes du pays. On ne donne pas de l’aspirine à ceux qui souffrent du cancer. Il y a quelques jours, le ministre de l’Habitat avait annoncé qu’il relancera l’habitat individuel au Nord. Un ministre respectable devrait dire que celui qui veut habiter un lotissement n’a qu’à aller au Sud. Si on veut réellement développer cette région, on doit y créer des villes dignes de ce nom et réaliser des logements bioclimatiques et des structures dignes de ce nom pour ces habitants. Et on a les moyens et le savoir-faire pour.  

–Le problème de l’exode rural se pose encore avec acuité même dans les wilayas du Nord…   

**Ce phénomène continue à cause de l’iniquité que l’on a instaurée entre les habitants des zones rurales et ceux des milieux urbains. Je vois mal comment on a fixé le montant d’aide à l’habitat rural à 70 millions alors que le logement social revient à près de 500 millions à l’Etat entre le coût de réalisation, les VRD et le terrain.

Alors que c’est le contraire qui devrait se faire. Si on veut réellement maintenir les gens dans leurs terres, on doit mettre de l’argent. Le comble c’est que parfois c’est l’Etat qui pousse les gens à aller s’installer en ville. Trouvez-vous normal que les communes rurales ne bénéficient pas de programmes AADL et LSP ? De nombreux cadres moyens des localités rurales, qui ont opté pour ce type de logement, ont été relogés au niveau des agglomérations urbaines.

Plus  grave, l’Etat n’a aucun regard sur les listes des personnes qui souscrivent pour les logements des promoteurs privés. Rien ne peut interdire à quelqu’un qui habite Laghouat de postuler pour un logement promotionnel à Béjaïa. Aujourd’hui, des centaines de projets sont en train d’être construits aux alentours d’Alger et de part et d’autre des grands axes routiers. On est en train d’agrandir Alger comme un élastique. D’ici 10 ans, il n’y aura plus d’espaces vides entre Alger et Boumerdès.  

–L’accès au foncier reste un grand problème en Algérie. Comment peut-on le résoudre ?    

**Moi, je ne suis pas d’accord, je trouve que c’est un problème ridicule dans un pays comme le nôtre. Il est normal que si vous cherchez à réaliser 1000 logements à Hydra, il est difficile de trouver des terrains. Le taux d’occupation du territoire en Algérie est évalué entre 2 à 3%. Il est vrai qu’il est temps d’achever les plans du cadastre à l’échelle nationale. Mais le drame, c’est que même au Sud il n’est pas facile de trouver un terrain à acheter. La plupart des terrains sont privés et mêmes ceux qui appartiennent à l’Etat sont mal gérés. Si on parle du problème du foncier dans un pays comme l’Algérie, c’est parce que les responsables prennent des décisions irréfléchies et ne peuvent voir au-delà du bout de leur nez.*Ramdane Koubabi -El Watan-jeudi 02 avril 2015

**Karim Tedjani, écologiste:

On assiste à une politique de dévorement durable.

Karim Tedjani est un écologiste et fondateur du portail Nouara dédié à l’environnement en Algérie. Ce jeune passionné de la nature a sillonné plus de 20 wilayas du pays ces deux dernières années.

Durant ses longs périples, il a rencontré des centaines d’Algériens qui ont fait part de leurs déceptions et de leurs aspirations. Malgré les longues distances qui les séparent, ses interlocuteurs sont animés par un seul et même objectif, protéger leur milieu et ses ressources naturelles. Selon Tedjani, les déséquilibres, qui caractérisent l’aménagement du territoire national, sont le produit d’une fausse équité basée sur une politique qui ne tient pas compte de la diversité des cultures des populations et des caractéristiques des différentes régions du pays. «Cette règle qui consiste à penser global et agir local est une véritable menace pour tout ce qui fait la richesse de l’Algérie», avertit-il, estimant que certains Algériens se comportent comme des colonisés sur leurs propres terres.

L’Algérien doit, selon lui, se réconcilier avec  son environnement et changer son rapport avec l’eau. Pour lui, les pouvoirs publics sont en train d’appliquer une politique de dévorement durable. «Le développement durable c’est un leurre. Moi, j’ai vu des gens massacrer des forêts avec la complicité des forestiers. L’Algérie dispose de beaucoup de lois, mais elles ne sont jamais appliquées», déplore-t-il. *Ramdane Koubabi -El Watan-jeudi 02 avril 2015

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*Annaba, devenue plaque tournante de tous les agissements frauduleux.

*contraction de marchés publics non conformes aux codes des textes de loi, mauvaise gestion et abus de pouvoir, à la direction de l’urbanisme

Une batterie d’accusations serait retenue à l’encontre de responsables et cadres de cette institution névralgique de Annaba.

Une autre affaire sous la loupe des enquêteurs. Elle vient secouer une institution de l’Etat dans la wilaya de Annaba, devenue plaque tournante de tous actes et agissements frauduleux. Cette fois, il s’agit de la direction de l’urbanisme sise les Caroubiers dont 15 de ses cadres, entres accusés et témoins, font l’objet d’une information judiciaire, apprend-on de source sécuritaire. Les services de sécurité en charge de l’enquête, brigade financière et économique, relevant de la sûreté de wilaya de Annaba ont agi sur la base d’informations parvenues en début de l’année en cours qui fait état de contraction de marchés publics non conformes aux codes des textes de loi, mauvaise gestion et abus de pouvoir, a ajouté la même source.
Selon les précisions fournies par cette dernière, un doigt accusateur est pointé en direction du premier responsable de cette institution régionale, le chargé du service des marchés. Ce dernier aurait, selon les premiers éléments de l’investigation, réceptionné des offres de marchés présentées par des opérateurs économiques versés dans la construction, en dépit de l’expiration des délais stipulés par le Code des marchés, le cahier des charges notamment.
Un agissement à l’origine de deux offres pour les mêmes projets à réaliser, ce qui est contradictoire aux textes régissant les marchés publics.
Autre accusation portée à l’encontre du chargé du département des marchés publics, le directeur et autres responsables, celle de l’attribution de marchés de gré à gré, en faveur de proches entrepreneurs des dirigeants de la direction, sujet d’enquête. Lors de l’interrogatoire, le chargé du service des marchés, déclinant toute responsabilité quant à la gestion de ce service qui, selon ses révélations, n’aurait fait qu’exécuter les ordres de ses supérieurs, au risque de subir les retombées de ce qu’il qualifie d’insubordination, devait expliquer notre source.
Au moment où nous mettons sous presse, notre source a fait savoir que l’enquête est toujours en cours et que des opérateurs économiques dans le bâtiment dont les noms ont été évoqués au cours de l’enquête devront faire l’objet d’audition pour déterminer la véracité, d’une part, des informations en leur procession et les déclarations du chargé du service des marchés, d’autre part. *L’Expression-Par Wahida BAHRI - Mercredi 13 Aout 2014 -

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**Des milliards jetés par les fenêtres

*Alors pourquoi continuer à en parler à chaque fois, sans changer les hommes incompétents -proches, copains et courtisans- placés à la tête des entreprises et aux postes de responsabilité

Dimanche 21 septembre 2014, au micro de la Chaîne III, Un ministre vient de faire un douloureux constat en rapport avec son secteur. Il s’agit du ministre de l’Industrie et le constat mérite sérieusement que l’on s’y attarde. Des paroles du ministre, il ressort clairement que les efforts incroyables entrepris par l’Etat pour réanimer et propulser les entreprises ont été vains et sans résultats. Autrement dit, toutes ces séries de réformes dont on nous chantait les vertus, tout cet argent versé à coups de bidons et tout ce temps passé à vouloir redresser ces entreprises publiques, ont été vains, perdus?De nos jours, il faut avoir du courage pour reconnaître une telle défaillance, et surtout présenter les choses comme elles se présentent.

Constat d’un ministre
Dans la bouche du ministre, ces propos résonnent comme une accusation directe de ses prédécesseurs qui n’auraient rien fait pour sauver ces entreprises du cancer qui les menaçait depuis longtemps. Un cancer invasif comme disent les gens du métier et les malades qui en savent un bout. Et Bouchouareb n’a pas d’autres solutions que de déclarer engager le diagnostic vital de ces entreprises. C’est la mort certaine, laisse-t-il entendre, si l’on ne réagit pas de la meilleure manière qui soit.
«Cette fois-ci, dit-il, on est condamné à que ce soit la bonne solution parce que c’est l’unique voie qui nous reste.» Le reproche à ses prédécesseurs est clair dans la bouche de l’actuel ministre. Il leur reproche de ne pas avoir su trouver la bonne solution et d’avoir passé leur temps à bricoler. Comme dans beaucoup d’autres secteurs. Il fallait le faire, il fallait le dire et voilà qui est fait. Et voilà qui est dit. Et après?
Le ministre semble décidé à ne rien cacher. Il nous dévoile que, dans cette affaire d’entreprises, l’Etat aussi a agi en irresponsable, que les milliards que l’Etat distribuait gracieusement étaient jetés par la grande fenêtre de nos désespoirs car ils n’avaient pas servi à grand-chose.
Le problème c’est que l’Etat, généreux à outrance, a tellement donné d’argent à ces entreprises qu’elles n’avaient pu tout consommer. Au bout de quatre ans, soutient le ministre «seuls 18% de ces financements ont été consommés».
Le gaspillage n’a pas de limite, sinon ce ne serait pas du gaspillage! Et là, il y a lieu de lire entre les mots de Bouchouareb, que l’Etat n’a pas su gérer cette histoire d’entreprises. Cela aussi, il fallait le dire. Si vraiment «les sociétés de gestion des participations de l’État n’étaient pas adaptées pour porter de grands projets de développement d’où aller vers des groupes industriels», comme le dit le ministre, pourquoi alors a-t-il fallu attendre jusqu’à aujourd’hui pour le remarquer? Comment se fait-il que l’on ne se soit pas rendu compte avant ce jour que «l’organisation du secteur (…) n’était pas adaptée».
Finalement, si l’on croit Bouchouareb, on comprend vite que les précédents responsables du secteur étaient, en fait, en train de brasser du vent ou, si on veut, ils ne faisaient que jeter l’argent du peuple au… vent! Cela aussi, il fallait le dire!
La plupart des entreprises publiques, a tristement constaté le ministre de l’Industrie, sont plutôt des PME et, soutient-il, la nouvelle politique est de créer des «entreprises mères de taille critique qui pourront aller vers des entrepreneuriats avec de grandes entreprises étrangères». Ainsi, après mille et une opérations de déstructuration et de restructuration, après des années de destruction soutenue du tissu industriel, on vient nous dire, par la voix du ministre de l’Industrie, que les entreprises publiques ne valent rien ou presque dans l’état où elle sont actuellement. Quelle tristesse. Quelle désolation!
Ces entreprises qui étaient la fierté de l’Algérie et des Algériens avaient subi, comme on le sait, mille et une charges pour être cassées. Elle avaient subi les humeurs les plus incroyables de tous les responsables de ce pays.
Serait-il arrivé, enfin, le jour de leur donner le coup fatal pour les achever comme on achève un taureau qu’on épuise d’abord, lors d’une monstrueuse corrida? C’est l’impression qui se dégage lorsqu’on lit et relit l’interview de Bouchouareb. Une interview qui pose plus de questions qu’elle n’en résout en tout cas.

Des questions
En réalité, les pseudo-confidences du ministre de l’Industrie, n’apportent rien de nouveau. Il était de notoriété publique que nos entreprises ont, depuis les années 1980, fait les frais d’une mauvaise gestion par… l’Etat. Un Etat qui, à travers les pratiques de ses responsables, n’arrivait et n’arrive toujours pas à retrouver son chemin dans cette gestion, ce qui est tout à fait normal lorsque les nominations et les désignations à des postes aussi importants ne se font pas sur des bases sérieuses. mais la question qui se pose à ce stade c’est pourquoi a-t-on laissé faire? Pourquoi a-t-on laissé tuer ces entreprises?
Lorsqu’on ne vient pas du monde des entreprises, on peut être induit en erreur facilement, mais il suffit d’ouvrir le premier manuel pour constater que la taille de l’entreprise a cessé, depuis très longtemps, d’être un handicap à sa bonne gestion ou à sa rentabilité, voire à la domination de son secteur. Au contraire, les études se rapportant à l’entreprise moderne affirment que la flexibilité dont bénéficie la PME est un atout de grande importance pour sa compétitivité et pour son maintien sur le marché. On dit aussi que les plus aptes à l’innovation, ce sont surtout les PME à cause, justement de la facilité de leur gestion. On soutient aux quatre coins du monde que les PME sont une source formidable d’emplois et de croissance. C’est ce qui explique le soutien remarqué et remarquable de tous les gouvernements du monde aux PME. Or que nous dit le ministre de l’Industrie? Que nos entreprises sont faibles parce qu’elles sont surtout des PME. Le raisonnement ne tient pas la route. Alors là, vraiment pas!

On ne peut avoir la solution si on ne connaît pas le problème
Il aurait été plus intéressant de nous dire pourquoi les entreprises publiques ne fonctionnent pas chez nous au lieu de nous faire un constat que l’on ne connaît que trop. Non, la question n’est ni une question de taille critique, ni une question de taille tout court. Et si tel était le cas, pourquoi les avait-on alors laminées, divisées, cassées en nous jurant que la grande taille n’était pas propice à leur gestion? Nous n’avons pas oublié! Non, pas du tout!
Ces pauvres entreprises (et leurs cadres dont une partie connut la prison) étaient tels des animaux, traînés et ballottés, jusqu’à épuisement, dans l’arène des dix mille réformes et vingt mille restructurations par semestre. Elles étaient épuisées de courir de farce en farce, de mensonge en mensonge et de coup fourré en coup fourré… Pourquoi donc toute cette gesticulation, des années durant?
La solution préconisée par le ministre de l’Industrie n’est pas la bonne. Elle ressemble en tous points à celles proposées, des années plus tôt, par ses prédécesseurs qui, en ce qui les concerne, avaient évité d’écorcher leurs prédécesseurs. Le problème des entreprises publiques en Algérie n’est pas un problème de restructuration. Il est temps que les différents responsables qui viennent à la tête de ce secteur comprennent enfin que, avant d’être autre chose, c’est d’abord un problème de gestion. L’Etat n’a pas trouvé ses marques dans cette affaire parce que les diagnostics établis ont tous été erronés ou biaisés. Si nos entreprises ont le cancer invasif, comme le laisse entendre Bouchouareb, il faut essayer de les soigner, de leur assurer une prise en charge adéquate. Il ne faut pas leur faire un faux bond, même si on en a l’habitude. On ne guérit pas un cancéreux en lui proposant un beau costume car ce sera un cancéreux dans un joli costume et qui, de surcroît, se moquera bien de nous! N’est-ce pas? Le ministre de l’Industrie semble avoir pris trop hâtivement la décision de réorganiser les entreprises publiques. Une telle décision nécessite beaucoup de temps si l’on veut réellement résoudre le problème de manière durable. A moins qu’il soit venu avec cette décision, toute prête, dans la sacoche et peut-on avoir la solution lorsqu’on ne comprend pas d’abord le problème?
Le management des entreprises publiques est une préoccupation de tous les pays. Une préoccupation si importante qu’elle est portée par les milieux universitaires et académiques des plus simples aux plus prestigieux. Ce n’est pas mal que de parler de nos entreprises publiques, que de vouloir résoudre leurs problèmes mais si on garde le même et seul réflexe qui consiste à couper avec des ciseaux pour revenir recoller les morceaux pour ensuite repasser avec le sécateur à la main, on n’est pas sorti de l’auberge et l’on n’en sortira jamais car là c’est le cancer réellement et certains garderont sur la conscience, s’ils en ont une, la désintégration de cette source de richesse que nous avons transformée en source de problèmes.
En attendant, nos entreprises publiques seraient parties pour une nouvelle corrida dans l’arène de l’inconscience.*Par Aissa HIRECHE - Mardi 23 Septembre 2014*L’Expression

**logement social: trafics en tout genre

Des logements sociaux destinés aux couches défavorisées sont mis en vente. Des bénéficiaires, censés ne disposer d’aucune ressource, cèdent leur appartement avec à la clef une forte plus-value. La vox populi a de tout temps évoqué ce trafic. L’actuel ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a crevé, en début d’année, l’abcès en évoquant des «ventes au marché noir» de logements publics locatifs (LPL).

Le phénomène s’est accentué ces dernières années avec la relance des différents programmes d’aide de l’Etat. Dans des cités populaires, des bénéficiaires de logements n’ont jamais rejoint leurs appartements. A leur place, de nouveaux résidants s’installent sans qu’ils soient inquiétés.

Dans la proche banlieue est d’Alger, à la cité El Qaria (Zéralda), des appartements sont restés vides. Au grand étonnement des voisins intrigués par l’absence de ces bénéficiaires qui étaient sur les mêmes listes de bénéficiaires qu’eux. «Des dizaines d’appartements sont fermés à double tour depuis la distribution des clefs. Dans mon immeuble, j’en ai compté trois. Ce n’est que ces derniers jours que j’ai remarqué un petit mouvement chez mon voisin du 4e. Le bénéficiaire a, paraît-il, sous-loué ou même vendu son appartement à une employée de banque. On nous dit que l’OPGI fait des contrôles inopinés.

C’est juste des paroles en l’air. Qui osera débusquer ces gens qui bénéficient des largesses de l’Etat ? Aucun n’aura ce courage», estime un septuagénaire, ancien résidant d’un quartier de la commune de Sidi M’hamed, en montrant du doigt des appartements aux volets clos. Aux Bananiers, dans la commune de Mohammadia, des soupçons pèsent là aussi sur certains bénéficiaires de logements de cette cité construite à proximité des barres d’immeubles AADL.

Si une partie des logements avait été cédée à des éléments de la police et à des employés du Centre des titres sécurisés (CTS) d’El Hamiz, un quota a été réservé aux familles à faible revenu. Mais là encore, des voisins ont remarqué l’absence prolongée de résidants du site, squatté momentanément par les occupants des caves des cités de Bab Ezzouar. «Des voisins changent constamment. Normalement les logements sont occupés par des familles bien identifiées. J’ai remarqué que mon voisin de palier a disparu quelques mois après la distribution des clefs. Il aurait cédé son appartement à un proche», raconte Slimane, qui s’étonne que l’Etat ferme les yeux sur de tels agissements.

A Aïn Naâdja (Gué de Constantine), localité aux tentaculaires cités, les transactions sont connues de la population et même des services de l’OPGI. «Ici, des gens ont bénéficié du logement social, alors qu’ils n’y ont pas droit. Des maires, du temps où ils avaient les coudées franches, ont octroyé des appartements à des célibataires, qui au bout de quelques mois ont vendu le logement et ont quitté précipitamment les lieux», explique un ancien élu de l’APC de Gué de Constantine, qui précise que des élus des différentes APC, surtout parmi les plus importantes, ont fait «bénéficier aux copains et aux coquins» des logements, construits suite à l’embellie financière qu’a connue l’Etat ces quinze dernières années.

Où trouver ces logements ? Les «semsars» (intermédiaires), certaines agences immobilières indélicates proposent à des personnes intéressées ces logements. «Ce genre de trafic expose à des poursuites. Les transactions se passent souvent dans un cadre familial, mais pas uniquement. Il y a des agents immobiliers qui proposent ce genre de logements. Aucun encart, pas de publicité à l’entrée de leur bureau, rien, nada. La transaction est faite dans l’illégalité la plus totale», raconte un «semsar» de Belouizdad, qui a eu à traiter ce genre d’affaires «scabreuses».

Complicité à tous les niveaux

Pourquoi ces situations sont-elles devenues persistantes dans le parc locatif ? Les complicités sont à tous les niveaux de la chaîne de distribution des logements : de l’élu communal en passant par les différents services de la wilaya et des OPGI, certains notaires ou encore des agences immobilières. L’omerta est la règle parmi toute cette faune de trafiquants, qui font du programme social un juteux fonds de commerce.

«La rente a poussé les élus à être complices de ces transactions et même à en tirer profit, eux et leurs proches. Dans chaque opération de distribution de logements sociaux du RHP (débidonvillisation), un quota de 10 à 20% de logements est réservé à de vrais-faux demandeurs qui ne sont même pas sur le site ciblé par l’administration. Certes, les présidents d’APC n’ont plus la prérogative d’octroyer des logements depuis 2008, mais le trafic est toujours là, puisque les dossiers sont déposés chez eux et les enquêteurs leur sont proches», soutient un DEC devenu élu d’une commune qui a accueilli d’importants sites à la périphérie de la capitale.

Au ministère de l’Habitat, une source nous signale que le problème de l’occupation illégale et la vente de logements au marché noir est «à déceler à la source». «Des logements sont octroyés par des commissions de distribution de daïra à des personnes qui n’y ouvrent pas droit. Les autorités s’appuyaient exclusivement sur le certificat négatif, ou CF1, délivré par la Conservation foncière. Depuis 2013, le ministère a décidé que ce document ne doit plus être exigé aux souscripteurs pour la constitution du dossier de logement social et pour accéder à l’aide de la Caisse nationale du logement (CNL).

Le filtre national des bénéficiaires de logements publics, d’aides de l’Etat et de lots de terrains publics, qui n’a été mis en place qu’avec l’arrivée de M. Tebboune, n’est pas complètement efficace quand, par exemple, des personnes, qui bénéficient de complicités dans l’administration, peuvent trafiquer des papiers dans leur wilaya d’origine», signale un cadre de ce ministère qui a requis l’anonymat.

Intervenant au Sénat, Abdelmadjid Tebboune a parlé de la révision des modes de distribution mais a évoqué le travail des notaires.  Pointés du doigt, certains notaires s’adonnent à ce genre de micmac sans craindre une réaction des autorités. Si cet auxiliaire de justice sait qu’il ne peut pas rédiger un acte de propriété aux nouveaux usufruitiers illégaux, il peut rédiger d’autres actes pour «formaliser» la transaction. Un subterfuge a ainsi été trouvé pour contourner la réglementation, des particuliers bien inspirés et prêts à payer rubis sur l’ongle font rédiger par le notaire une reconnaissance de dette, une promesse de vente ou un acte de gardiennage.

«Le notaire a d’autres instruments dans sa besace. Le vendeur, l’acheteur et celui qui rédige le document se mettent à l’abri de toute poursuite. L’acquéreur s’installe dans son nouvel appartement et le vendeur empoche son argent. Le loyer est payé par le nouvel occupant, mais les papiers restent inchangés.

Le nouveau résidant prend quelques risques. Il sait qu’il ne dispose pas d’un titre de propriété et le bien immobilier incessible reste au nom du premier locataire. Donc, il est impossible pour lui de louer, d’hypothéquer et encore moins de vendre», signale un notaire algérois qui a requis l’anonymat, reconnaissant qu’il a lui-même été «approché» par des «rabatteurs», qui voulaient «faire vendre» des logements de type social.

L’administration est dénoncée pour être le «facilitateur» de toutes les magouilles… «L’Etat a beau changer le titulaire de celui qui affecte, rien ne va changer. Auparavant, c’était l’APC qui distribuait. Maintenant, la prérogative est revenue à une commission de daïra et les président d’APC ne sont que des membres parmi d’autres.

Cela n’empêche pas les interventions d’élus ou même de cadres de la wilaya ou des OPGI ou d’un autre service de l’Etat en faveur d’un frère, d’un cousin ou même d’une compagne cachée. Le malheur, c’est que ces gens ont déjà des logements ou ont déjà bénéficié d’une aide de l’Etat», s’indigne un responsable de la wilaya d’Alger bénéficiaire depuis presque une dizaine d’années d’un important programme de relogement (RHP, vieux bâti, etc.).

Qui contrôle qui ?

Les APC ou les OPGI ont-elles la possibilité de contrôler si des soupçons pèsent sur des résidants ? L’APC d’Alger-Centre, qui a disposé de quotas de logements importants, a eu affaire à des cas de vente et d’occupation illégale de logements LPL. «Il n’est pas facile de faire constater ce genre de transaction. Le loyer est toujours payé à temps.

L’occupant se dérobe en prétextant qu’il est là pour garder juste l’appartement. J’ai eu à traiter un cas à Baba Hassen. Il a fallu un huissier, mandaté par la justice, pour constater cette situation. La procédure en justice a été très longue, deux à trois ans», révèle le président de l’APC d’Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, estimant que la mission de contrôle doit être confiée aux services de sécurité.

Le ministre de l’Habitat, qui a avancé un chiffre de 20% d’occupations illégales de logements sociaux, a annoncé que les OPGI ont lancé une opération d’inspection à travers les différentes wilayas du pays pour recenser le nombre de logements occupés par des non-bénéficiaires. «Le chiffre du ministre est sous-évalué. Il y a dans la seule wilaya d’Alger des milliers de logements sociaux attribués et vendus ou occupés dans l’illégalité. Des enquêtes ont touché des présidents d’APC, des DEC, des employés des OPGI et même des cadres de différentes administrations décentralisées du ministère de l’Habitat.

Rien d’important n’en est sorti. La machine n’est pas facile à faire bouger vu les importantes complicités dans les rouages de l’Etat, même au plus haut niveau», dénonce une source au ministère de l’Habitat. Les services de sécurité ont interpellé des responsables et les ont présentés devant la justice. Des directeurs d’OPGI ont été démis de leurs fonctions, après l’arrivée de l’actuel ministre de l’Habitat «bien décidé à mener la bataille contre tous ces trafiquants», signale notre source. Qu’adviendra-t-il des logements vendus illégalement ?

Abdelmadjid Tebboune a annoncé que le gouvernement pourrait procéder à la régularisation des logements sociaux vendus au marché noir «afin d’empêcher les propriétaires de bénéficier des différents programmes de logements publics». «S’il est établi qu’un nombre important de logements sociaux ont été vendus illégalement, le ministère de l’Habitat proposera la régularisation de la situation à travers la légalisation de la vente entre le vrai bénéficiaire et les occupants effectifs par acte notarié», a-t-il expliqué. On croit savoir que le gouvernement a pris une décision et la «légalisation» des transactions passées pourrait intervenir dans les prochains jours à la faveur d’un Conseil des ministres, signale-t-on. *Nadir Iddir–El Watan-Dimanche 05 Avril 2015

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2 réponses à “L’empire des scandales et des échecs.3”

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