*Prévenir le cancer du sein

 La réduction du risque dépend de l'âge au premier dépistage : elle est huit fois plus faible à 40 ans qu'à 60. Crédits photo : Jean-Paul Pelissier/Reuters

*Un médicament pour prévenir le cancer du sein

Chez les femmes ménopausées à risque, un traitement hormonal réduit de 65% la survenue d’une tumeur.

*Prévenir le cancer du sein coeur-Éviter le tabac et l’alcool, manger équilibré, bouger… La prévention des cancers passe avant tout par des changements de comportements. Mais les médicaments pourraient bien avoir une place, du moins dans les tumeurs du sein. Une équipe internationale de chercheurs vient de révéler qu’une hormonothérapie par exemestane (Aromasine) permet de réduire de 65% la survenue de ces cancers. Les résultats de leur étude, menée chez 4500 femmes ménopausées, ont été présentés ce week-end à Chicago (Illinois) au 47e congrès de la Société américaine d’oncologie clinique (Asco), la grand-messe annuelle de la cancérologie. Ils sont aussi publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine (NEJM).

Chaque année, 1,3 million de cancers du sein sont diagnostiqués dans le monde, 52.000 en France. Certaines femmes sont considérées comme à risque élevé, du fait d’une mutation génétique BRCA1 ou BRCA2 ou d’autres facteurs tels des antécédents familiaux, un âge avancé, des maladies bénignes du sein… Mais en dehors d’une surveillance accrue, peu d’options peuvent leur être proposées en prévention. L’ablation chirurgicale des seins, très radicale, s’adresse presque exclusivement aux femmes avec une mutation BRCA1 ou 2, exposées à un risque majeur de cancer du sein.

L’hormonothérapie par des anti-œstrogènes, tamoxifène et raloxifène, est validée aux États-Unis, mais ces deux médicaments sont peu prescrits du fait d’effets secondaires graves: cancer de l’utérus, embolies pulmonaires. En France, ils ne sont pas autorisés en prévention. Le Pr Paul Goss (université de Harvard, Boston), investigateur principal de l’étude présentée à l’Asco, et ses collègues ont testé un autre anti-œstrogène, l’exemestane, appartenant à la famille des inhibiteurs d’aromatase. Chez les femmes ménopausées, ces molécules sont devenues l’hormonothérapie de référence pour prévenir les récidives de cancers du sein. Dans cette indication, elles se sont révélées plus efficaces et moins toxiques que le tamoxifène, d’où l’idée de les étudier en prévention primaire -avant la survenue d’un premier cancer.

Au total, 4560 femmes ménopausées à haut risque de tumeur du sein (sans mutation mais âgées de plus de 60 ans, ou avec d’autres facteurs comme des antécédents de lésions du sein) ont été recrutées dans plusieurs pays. La moitié a été traitée par un comprimé par jour d’exemestane, l’autre par un placebo. Avec trois ans de recul en moyenne, 43 cancers invasifs sont survenus: 32 dans le groupe placebo et 11 parmi les femmes traitées, soit une réduction de 65%. Les effets secondaires (bouffées de chaleur, douleurs articulaires…) ont été légèrement plus fréquents sous traitement, mais la qualité de vie était quasi équivalente dans les deux groupes. Aucune toxicité cardio-vasculaire ou osseuse n’a été observée, ni d’excès d’autres cancers.

Le recul pris, trois ans, est toutefois limité. «Nous avons un traitement préventif plus efficace et mieux toléré que ce qui existe, c’est une nouvelle option dont il faut informer les femmes», estime Paul Goss, en précisant que la durée optimale de cette thérapie serait entre trois et cinq ans. Les deux éditorialistes du NEJM vont plus loin. «Les cancers du sein sont la deuxième cause de décès par cancer et l’un des diagnostics les plus redoutés par les femmes américaines. Aujourd’hui, nous avons les connaissances et des outils pour diminuer leur incidence. Nous n’avons plus d’excuses. Qu’est-ce que nous attendons?»

Douleurs articulaires

Cette stratégie ne fait cependant pas l’unanimité. «Les inhibiteurs d’aromatase entraînent chez 30% des patientes des douleurs articulaires qui peuvent être gênantes. Donner un traitement qui induit des effets secondaires à quelqu’un qui ne se plaint de rien est discutable», relève le Pr Pierre Kerbrat (CHU de Rennes). Pour ce cancérologue, la prévention des cancers du sein devrait passer en premier lieu par l’alimentation et une activité physique régulière, dont l’efficacité est démontrée.

Le Pr Pascal Pujol, investigateur de l’essai en France, est lui convaincu que vu les résultats, des femmes à haut risque seraient motivées pour prendre un médicament. Reste à savoir dans quel cadre. En France comme aux États-Unis, l’exemestane est en train de tomber dans le domaine public. Et il n’est pas évident que son fabricant (Pfizer) demande une autorisation pour une nouvelle indication alors que des génériques vont arriver. Deux autres essais de chimioprévention avec des inhibiteurs d’aromatase sont en cours, dont un coordonné par le Pr Pujol chez des femmes avec une mutation BRCA1 ou 2. Cette étude française promue par Unicancer (Fédération française des centres de lutte contre le cancer) a cependant du mal à avancer. Sur les 500 femmes nécessaires, seulement 120 ont été recrutées. (Le Figaro-06.06.2011.)

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***La mammographie reste la clé du dépistage précoce

La France est dans la moyenne européenne de détection des cancers grâce au dépistage, cependant elle fait figure d’élève plutôt moyen pour la mortalité par cancer du sein.

coeur-«Certaines femmes refusent de faire une mammographie, car elles ont peur qu’on leur annonce un cancer. Il faut leur rappeler qu’un cancer, s’il est détecté tôt, est guéri dans la très grande majorité des cas», souligne Élisabeth Bernigaud, présidente du Comité féminin de Paris. La campagne actuelle de sensibilisation au dépistage organisé insiste également sur l’intérêt de la mammographie, seul outil de détection précoce des cancers du sein. Grâce à cette technique, 50% des cancers du sein sont désormais dépistés au stade de petite tumeur, inférieure à 2 cm, contre 15% en 1980.

Deux systèmes cohabitent actuellement en France: le dépistage individuel, réalisé sur prescription du médecin traitant ou du gynécologue, et le dépistage organisé, mis en place en 2004. «Le dépistage organisé présente le très grand avantage d’être régulièrement évalué, puisqu’il repose sur un financement public. Il a désormais été hissé au niveau du dépistage individuel , rappelle Anne Tardivon, radiologue spécialisée en sénologie à l’Institut ­Curie (Paris). Il a permis d’améliorer le parc de mammographes partout en France et de réviser les contrôles de qualité pour suivre la progression des technologies disponibles.»

Avec la double lecture systématique des clichés par un radiologue spécialisé indépendant du cabinet de radiologie, ce que n’offre pas le dépistage individuel, il donne d’excellents résultats à moindre coût pour le système de santé, tout en fournissant des informations précieuses en termes de santé publique et d’amélioration des soins.

Point d’entrée du dépistage

 En dehors de cette double lecture, qui permet d’identifier 8% de cancers non observés à la première lecture, les deux types de dépistage se font dans les mêmes conditions. Le radiologue peut en effet faire une échographie ou un prélèvement s’il repère une anomalie sur le cliché de mammographie.

«Une échographie est ainsi réalisée pour la majorité des femmes ayant des seins denses, précise Anne Tardivon. D’autres techniques comme l’IRM, l’angiomammographie ou la tomosynthèse peuvent être utilisées pour affiner les résultats dans certains cas, mais la mammographie restera le point d’entrée du dépistage organisé pour une population large.»

Le dépistage organisé est ouvert à toutes les femmes entre 50 et 74 ans, la tranche d’âge la plus exposée au risque de cancer du sein. En 2009, 53% de ces femmes y ont participé, un chiffre qui reste éloigné de l’objectif fixé de 70 % que seule la Haute-Loire atteint aujourd’hui. Le plus mauvais chiffre est atteint à Paris, avec 28,2%.

Si, grâce à ses deux systèmes de dépistage, la France reste malgré tout dans la moyenne européenne de détection des cancers, elle fait figure d’élève plutôt moyen pour la mortalité par cancer du sein. «Il faut continuer à convaincre les femmes de participer au dépistage pour diminuer la mortalité grâce à la détection précoce», insiste Élisabeth Bernigaud, qui rappelle qu’à l’heure actuelle plus d’une femme meurt chaque heure d’un cancer du sein. ‘Le Figaro-11.10.2010.)

 Chiffres-clés

 53% des femmes entre 50 et 74 ans ont participé au dépistage organisé en 2009

3.000 vies pourraient être sauvées chaque année si toutes les femmes concernées participaient au dépistage organisé

7% des cancers du sein sont détectés chez les femmes de moins de 40 ans

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** un dépistage à partir de 40 ou 50 ans ?

La réduction du risque dépend de l’âge au premier dépistage : elle est huit fois plus faible à 40 ans qu’à 60..

La mammographie dès la quarantaine augmente le risque de surdiagnostic.

coeur-Il y a plus de vingt ans, des études suédoises ont montré que le dépistage du cancer du sein à partir de 50 ans par mammographie systématique réduisait la mortalité par cancer du sein en permettant une prise en charge plus précoce. Depuis, le dépistage s’est organisé un peu partout dans les pays industrialisés et notamment en France. Ainsi, entre 50 et 74 ans, toutes les femmes peuvent bénéficier tous les deux ans d’une mammographie grâce au programme national de dépistage. Pourtant, 35% des femmes de cette tranche d’âge n’avaient pas eu de mammographie dans les deux années précédant la dernière enquête de 2005. Un autre chiffre étonne: dans la même enquête, 47% des femmes de 40 à 49 ans, donc trop jeunes pour bénéficier du dépistage organisé, avaient eu une mammographie moins de deux ans avant. Faut-il commencer le dépistage dès 40 ans? La question est régulièrement soulevée lors des congrès médicaux internationaux.

«Seins denses et opaques»

Récemment, le Dr Nick Perry, radiologue londonien, lors d’un colloque américain a présenté une étude sur 156 femmes de moins de 50 ans diagnostiquées pour cancer du sein et traitées en trois ans dans sa clinique, seules 42 avaient eu une mammographie de dépistage avant la découverte du cancer. Parmi ces dernières, seules 3 (19%) ont eu à subir une ablation du sein contre 64 (46%) des 140 autres. Pour le médecin, «cette étude confirme l’importance d’un dépistage régulier avant 50 ans et montre qu’une mammographie annuelle augmente les chances de conservation du sein si un cancer se développe». Certes, l’étude porte sur un petit effectif, mais elle permet de poser le débat concrètement. «En France, il n’y a que 23% de mastectomies chez les femmes de 40 à 49 ans ayant un cancer du sein. En Grande-Bretagne, l’accès moins facile aux soins peut conduire à diagnostiquer des tumeurs plus grosses», commente le Dr Brigitte Séradour, radiologue (Marseille), responsable du groupe de suivi du programme national de dépistage.

Reste la question du dépistage précoce, avant 50 ans. Il y a près de 50.000 nouveaux cas et environ 11.000 décès de cancers du sein chaque année en France. Selon les chiffres présentés par le Dr Florence Molinié aux dernières Journées de sénologie, 1 diagnostic sur 5 et 1 décès sur 10 par cancer du sein surviennent chez des femmes de moins de 50 ans. Le risque cumulé de cancer du sein n’est que de 2,4% avant 50 ans alors qu’il est de 11,5% avant 75 ans. Il est donc concentré surtout au-delà de 50 ans. Si la survie globale après le diagnostic est plutôt élevée -85% à cinq ans-, «les femmes jeunes ont des tumeurs souvent plus agressives et une survie un peu moins bonne», rappelait lors de la même réunion le Dr Camille Cluze (Strasbourg), «sans que les méthodes utilisées dans les études ne permettent d’analyser précisément l’effet de l’âge au diagnostic sur le pronostic». Selon la nouvelle méthode de modélisation du risque présentée, «l’âge jeune ne semble plus un facteur de mauvais pronostic que pour les tumeurs de grade 3», à évolution rapide.

Quel bénéfice apporterait un dépistage avant 50 ans? Selon l’analyse présentée par Catherine Hill, épidémiologiste à l’IGR (Villejuif), la synthèse des essais étrangers de dépistage entre 39 et 49 ans estime qu’il réduit le risque de décès d’environ 15% par rapport aux femmes de même âge non dépistées. «Mais si on rapporte ce taux au nombre réel de décès par cancer du sein en France, il faudrait dépister 2200 femmes de 40 ans pour éviter 1 décès en 10 ans de suivi, alors qu’à 60 ans, il suffit d’en dépister 320 pour éviter 1 décès en 10 ans de suivi.» La réduction du risque dépend donc de l’âge au premier dépistage: elle est huit fois plus faible à 40 ans qu’à 60. «De plus, en faisant une mammographie tous les deux ans entre 40 et 49 ans, le nombre élevé d’images anormales conduirait à faire une biopsie chez une femme sur 20 avant 50 ans pour chaque décès évité, soit 5 fois plus que chez les femmes de 60 ans. Avec un risque accru de surdiagnostic et de résection d’un petit cancer qui n’aurait pas forcément évolué», précise l’épidémiologiste. Autrement dit, plus le dépistage est précoce, plus ses avantages diminuent et ses inconvénients augmentent.

«Avant 45 ans, les cancers du sein sont rares et l’imprégnation hormonale rend les seins denses et opaques. Il est difficile d’y repérer des microcalcifications, plus faciles à voir après la ménopause, explique le Dr Séradour. L’arrivée de nouveaux mammographes numériques “plein champ”, mieux adaptés aux seins denses, va peut-être modifier la donne. Le dépistage individuel avant 50 ans pourrait être conseillé à des femmes qui, du fait d’une pathologie bénigne du sein, une obésité, un cancer du sein chez un proche… ont un risque individuel accru, qui se rapproche de celui d’une femme de 50 ans. Mais il faudrait d’abord savoir quantifier ces facteurs additionnels, ce qui n’est pas encore le cas.» Autre solution, celle envisagée par les Anglais: avancer de deux ou trois ans l’âge minimum pour y inclure les femmes en périménopause. (Le Figaro-21.02.2011.)

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***Les facteurs de risque de cancer du sein

Les femmes ayant un taux faible de vita­mine D ont aussi un risque accru de cancer du sein.

coeur-En 1990, la première grande cohorte française était lancée. Plus de 100.000 femmes adhérentes de la MGEN nées entre 1925 et 1950 allaient être suivies pendant des années dans le cadre de l’étude dite E3N pour comprendre les facteurs de risque du cancer et ceux des maladies chroniques. Cette cohorte, qui a plus de vingt ans, dirigée par le Pr Françoise Clavel-Chapelon (Inserm), a déjà permis la découverte de plusieurs facteurs clés dans le cancer du sein. Plus de cinquante publications sont issues de cette enquête.

Une nouvelle cohorte dite E4N, constituée des enfants et petits-enfants des femmes incluses dans E3N, va aussi bénéficier, avec cet appel à projets, d’un financement de près de 8 millions d’euros qui permettra de continuer à faire fonctionner l’étude E3N.

Stratégies de prévention  

«Dans le cadre de E3N, les 100.000 femmes sont suivies grâce à un questionnaire auquel elles répondent tous les deux ans, explique le Pr Clavel-Chapelon. 25.000 d’entre elles ont aussi bénéficié d’une prise de sang, à la recherche de marqueurs biologiques. Un certain nombre va aussi bénéficier d’un prélèvement de salive permettant d’identifier des caractéristiques génétiques.» Cette cohorte vise comme les autres à identifier des associations entre l’état de santé, le mode de vie et certaines caractéristiques biologiques.

L’étude E3N a déjà permis de mieux identifier les traitements hormonaux de la ménopause les plus liés au risque de cancer du sein. Tout récemment, elle a permis d’observer que les femmes ayant un taux faible de vita­mine D avaient aussi un risque accru de cancer du sein. Des recherches ont aussi mis en évidence un effet protecteur du régime méditerranéen. De même, un effet délétère des acides gras trans (que l’on trouve dans les pâtisseries industrielles) a été détecté. «Le vieillissement des femmes de la cohorte nous permet maintenant de travailler sur le lien entre les déficits cognitifs et le mode de vie», ajoute Françoise Clavel-Chapelon.

La cohorte E4N va s’intéresser aux 170.000 enfants de ces 100.000 femmes et même à leurs petits-enfants. Le but est d’analyser l’impact sur la santé de ces jeunes adultes de l’environnement familial et génétique qui a pu être décrypté par l’étude E3N. Toutes les données établies doivent permettre finalement de mettre en place des stratégies de prévention en santé publique basées sur des travaux dûment documentés. (Le Figaro-27.01.2011.)

 ***La mortalité par cancer devrait diminuer en 2012 

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Selon des prévisions statistiques, elle devrait baisser de 10% pour les hommes et de 7% pour les femmes.

La surveillance du nombre de cas de cancer et de la mortalité qui s’y rattache est importante pour planifier les campagnes de prévention et de dépistage, mesurer leurs effets et détecter les évolutions épidémiologiques inédites liées éventuellement à un changement d’environnement. Cette semaine, la revue Annals of Oncologypublie les résultats d’une analyse faite par le Centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne qui indique que la mortalité due aux cancers devrait baisser cette année dans l’Union européenne, sauf pour le cancer du pancréas et du poumon.

Selon ce travail réalisé par des chercheurs suisses et italiens, 1,3 million de décès dus à une tumeur cancéreuse sont à prévoir pour l’année 2012 dans l’Union européenne, soit un recul de 10% pour les hommes et 7% pour les femmes par rapport à l’année 2007.

Taux de mortalité différent selon le sexe

Chez les hommes, le taux de décès devrait diminuer dans toutes les catégories de cancer et chez les femmes également, sauf pour celui du poumon, où les chercheurs s’attendent à une progression de 7% par rapport à 2007. Cette hausse traduit une exposition plus forte des femmes à la fumée des cigarettes au cours des trente dernières années. Par ailleurs le taux de mortalité des femmes jeunes souffrant d’un cancer du sein a baissé de 17%. Ce taux devrait continuer à s’infléchir dans tous les pays de l’UE, sauf en Pologne.

Pour ce qui est du cancer du pancréas, les taux de mortalité devraient rester inchangés, traduisant l’absence d’innovations thérapeu­tiques ces dernières années. Au total en 2012, 717.000 hommes et 566.000 femmes devraient décéder, en Europe, des suites d’un cancer. Le taux de mortalité, toutes tumeurs confondues, est différent selon le sexe: 139 pour 100.000 chez les hommes, contre 85 pour 100.000 chez les femmes.

De meilleurs traitements

Pour la France, les chercheurs s’attendent à 161.000 cas de décès dus au cancer en 2012, avec en tête celui du poumon. Selon le professeur Fabio Levi, coauteur de cette étude et chef de l’unité d’épidémiologie à l’Institut universitaire de Lausanne, «en France, 95.000 décès par cancer toucheront des hommes et 66.000 des femmes en 2012. En nombre de décès, les tumeurs ne sont devancées que par les maladies cardio-vasculaires mais sont la principale cause d’années de vie perdues, car elles surviennent à un âge plus jeune que les maladies cardio-vasculaires».

En France, pour l’année 2012, 32.000 décès dus au cancer du poumon seront à déplorer, dont plus de 85% liés au tabac, 19.000 seront liés au cancer du côlon, 12.000 dus au cancer du sein, 10.000 au cancer du pancréas, 9000 à celui de la prostate et 6000 dus à une leucémie. Le cancer du sein reste la principale cause de décès par tumeur chez la femme dans les pays de l’UE, à l’exception du Royaume-Uni et de la Pologne, où la plus fréquente est celle du poumon. Selon les chercheurs, la réduction de la mortalité par cancer du sein serait due surtout à l’amélioration des traitements, plutôt qu’au dépistage par mammographie. (Le Figaro-29.02.2012.)

 **1. Comment apparait le cancer ?

 Un cancer correspond à une prolifération incontrôlée de cellules au sein de l’organisme. Cette prolifération conduit à la formation d’une masse nommée tumeur. La tumeur va peu à peu envahir l’organe dans lequel elle est née, altérant son fonctionnement. Des cellules peuvent, en outre, s’échapper de cette masse, diffuser dans l’organisme et conduire à la formation de tumeurs secondaires. On parle alors de métastases.

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Quelle différence entre une cellule saine et une cellule cancéreuse ?

 Les cellules saines de l’organisme se multiplient de manière contrôlée: elles se divisent lorsque cela est nécessaire et sont programmées pour ne se multiplier qu’un nombre de fois fini. Lorsqu’elles se sont divisées un trop grand nombre de fois ou lorsqu’elles présentent des altérations qui ne sont pas réparables, elles meurent.

 A l’inverse, la multiplication des cellules cancéreuses échappe à tout contrôle. Ces cellules peuvent se diviser à l’infini. Elles ont, en outre, la capacité d’induire la formation de vaisseaux sanguins qui vont leur fournir l’oxygène et les nutriments nécessaires à leur multiplication. Certaines d’entre elles sont aussi capables de se détacher du tissu dont elles font initialement partie pour migrer ailleurs dans l’organisme et conduire à la formation de tumeurs secondaires (métastases).

 Comment naît un cancer ?

 Les cancers naissent de cellules au départ saines et fonctionnelles qui sont devenues anormales suite à l’accumulation d’altérations dans leur patrimoine génétique (ADN). Ces altérations (ou mutations) vont conduire au dérèglement, voir à l’inactivation des systèmes qui permettent en temps normal le contrôle de la division cellulaire. La cellule devient alors capable de proliférer de manière anarchique pour conduire à la formation d’une tumeur.

 Les cellules saines disposent d’un système permettant de détecter les lésions de l’ADN et de les réparer. Lorsqu’une anomalie est repérée, la division cellulaire est momentanément stoppée pour permettre sa réparation. Si la lésion n’est pas réparable, la cellule déclenche un programme qui conduit à sa mort. On assimile ce phénomène nommé « apoptose » à un suicide cellulaire.

 Tout se complique lorsque les lésions de l’ADN touchent les régions elles-mêmes impliquées dans ces processus : si des mutations apparaissent au niveau des gènes nécessaires à la détection des anomalies ou au déclenchement du programme de suicide cellulaire, la cellule va continuer à se diviser malgré tout. C’est la première étape de la transformation d’une cellule saine en cellule cancéreuse.

 L’accumulation d’autres anomalies conduira ensuite cette cellule à perdre sa fonction initiale et à acquérir des propriétés lui permettant de donner naissance à une tumeur maligne, capable de se développer au détriment des cellules saines environnantes et de migrer dans d’autres régions de l’organisme.

 Comment l’ADN des cellules peut-il être endommagé ?

 L’exposition à différentes substances, naturelles ou artificielles, dites mutagènes, peut conduire à l’apparition de lésions dans l’ADN de nos cellules. Il peut s’agir de substances chimiques industrielles ou de substances chimiques telles que celles présentes dans la fumée du tabac, d’alcool, de rayonnements ionisants (radioactivité) ou de rayonnements solaires (UV), de virus (papillomavirus) ou de bactérie (Helicobacter pylori)…

 Et les prédispositions génétiques aux cancers ?

 La transformation d’une cellule saine en cellules cancéreuses passe par l’accumulation de plusieurs lésions dans l’ADN des cellules. Certaines personnes naissent avec une ou plusieurs lésions déjà présentes dans leur patrimoine génétique, souvent transmises par leurs parents. Ces personnes ont un risque plus important que la population générale de développer un cancer car la transformation de leurs cellules a déjà commencé au moment de leur naissance. On parle donc de prédisposition génétique au cancer.

 2. Comment diagnostiquer le cancer ?

 En cas de symptômes évocateurs ou lorsqu’un test de dépistage a donné un résultat positif, différents examens devront être pratiqués pour confirmer ou infirmer un diagnostic de cancer. En cas de confirmation du diagnostic, ces examens permettront en outre de préciser la nature de la tumeur, de connaître son degré d’évolution et détecter la présence éventuelle de métastases à distance de la tumeur primaire. L’ensemble de ces éléments sont est essentiel à la mise en place d’un traitement adapté.

Tout diagnostic de cancer commence par un examen clinique attentif, le plus souvent suivi par la prescription d’un bilan sanguin et d’examens d’imagerie médicale.

Qu’est-ce qu’un marqueur tumoral ?

Les examens sanguins prescrits dans le cadre d’un diagnostic de cancer peuvent comprendre le dosage de marqueurs tumoraux.

Les marqueurs tumoraux sont des molécules produites en excès par les cellules cancéreuses. Certaines cellules normales de l’organisme peuvent également synthétiser ces molécules, mais en faible quantité. Ainsi, lorsque la concentration d’un marqueur tumoral s’élève dans le sang ou les urines d’un patient, cela peut correspondre à la présence d’une tumeur dans son organisme.

Toutefois, l’élévation de la concentration d’un marqueur tumoral ne suffit pas à établir un diagnostic : d’autres pathologies, bénignes ou malignes, peuvent conduire au même effet. De même, un dosage normal des marqueurs tumoraux ne suffit pas à exclure un diagnostic de cancer.

Selon le cancer suspecté, différents marqueurs seront dosés : le PSA (Prostate Specific Antigene) pour les cancers de la prostate, l’AFP (alpha-fœtoprotéine) pour ceux du foie, CA 125 pour ceux de l’ovaire ou de l’endomètre.

Quels examens d’imagerie médicale ?

L’imagerie médicale est aujourd’hui un des principaux outils de diagnostic des cancers. Elle permet d’obtenir des images, plus ou moins précises selon la technique employée, des organes internes et de visualiser ainsi les éventuelles tumeurs qu’ils présentent. Ces images apportent des informations sur la localisation, la taille et le stade évolutif des lésions tumorales. Au-delà de leur valeur diagnostique, elles sont donc très utiles à la mise en place d’une stratégie thérapeutique.

L’échographie repose sur l’utilisation d’ultrasons. Elle permet d’examiner la plupart des organes de l’abdomen (foie, pancréas, vésicule biliaire, reins, ovaires, utérus…). Pour obtenir de meilleures images, il est parfois nécessaire d’introduire la sonde d’échographie dans une cavité de l’organisme (vagin, rectum ou œsophage) afin de la rapprocher de l’organe à étudier.

La radiographie sert principalement à examiner le thorax, l’abdomen et les seins (mammographie). Cette méthode d’imagerie se fonde sur l’utilisation de rayons X. Dans certains cas, l’examen est réalisé après une injection de produits dits « de contraste », afin d’obtenir des images précises de l’organe à étudier.

Le scanner (ou TDM pour tomodensitométrie) est un appareil qui utilise aussi des rayons X. Il permet toutefois l’obtention d’images beaucoup plus fines que la radiographie. Par ailleurs, la méthode conduit non pas à l’obtention d’une seule image plane mais à celle d’une série de clichés correspondant à autant de coupes de l’organe étudié. Le scanner permet ainsi de reconstituer une image en trois dimensions relativement précise de l’organe et des anomalies qu’il comporte. Là encore, l’injection de produit de contraste peut précéder l’examen.

L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) est une technique encore plus sophistiquée, très utile à l’examen des organes mous et riches en eau comme le cerveau. Elle se fonde sur l’utilisation de champs magnétiques qui vont agir sur les molécules d’hydrogène présentes dans les tissus. Elle conduit à l’obtention d’images tridimensionnelles très précises des organes étudiés.

Le PET-scan (ou tomographie d’émission par positons) est une technique d’imagerie dynamique qui permet de visualiser le fonctionnement des organes. Son principe associe l’injection d’une molécule radioactive qui va « marquer » les cellules actives de l’organisme, notamment les cellules cancéreuses, et l’utilisation d’un scanner.

La scintigraphie est une autre méthode qui permet de visualiser l’activité des cellules de certains organes (cœur, thyroïde, poumons, os). Elle passe par l’injection d’une substance radioactive qui va diffuser jusqu’à l’organe à examiner. Ce traceur est ensuite détecté à l’aide d’une caméra spéciale (gamma-caméra) qui permet de reconstituer une image dynamique de l’organe.

Qu’est-ce qu’une endoscopie ?

L’endoscopie est une autre technique d’imagerie médicale qui permet la visualisation de l’intérieur des conduits ou des cavités de l’organisme. Elle se fonde sur l’utilisation d’un tube optique muni d’un système d’éclairage, couplé à une caméra miniaturisée et, le plus souvent, à des pinces qui permettent de réaliser des prélèvements en vue d’analyse (biopsie). Ce système, nommée endoscope peut être introduit dans l’organisme par les voies naturelles ou par une petite incision pratiquée en regard de l’organe à examiner.

L’endoscopie du côlon est nommée coloscopie, celle de la vessie cystoscopie… On parle aussi parfois de fibroscopie.

Et la biopsie ?

Une biopsie consiste à prélever un échantillon de tissus suspect afin de l’analyser. Cet examen est presque toujours nécessaire pour établir un diagnostic de cancer : c’est le seul moyen de savoir si une anomalie est bénigne ou maligne et, le cas échéant, de connaître le type de cancer auquel on est confronté. Ces informations sont essentielles au choix de la stratégie thérapeutique à mettre en place.

Selon la localisation de la lésion détectée, le prélèvement sera effectué par ponction à l’aide d’une fine aiguille ou par endoscopie.

 3. Qu’est-ce qu’une concertation pluridisciplinaire ?

La prise en charge du cancer a évolué ces dernières années : la concertation plueirdisplinaire en est un exemple .

 La prise en charge thérapeutique d’un cancer est désormais pluridisciplinaire : le choix des traitements les plus adaptés à proposer au patient n’est pas réalisé par un seul médecin, mais par une équipe de plusieurs professionnels de santé .

 Cette équipe est généralement composée d’oncologues, de chirurgiens, de médecins spécialistes de l’organe touché, de radiothérapeutes, mais aussi de psychologues et d’infirmières…

 Cette équipe discute du cas de chaque patient au cours de réunions dites de « concertation pluridisciplinaire » (RCP) afin d’élaborer la meilleure stratégie thérapeutique possible en fonction des caractéristiques de sa maladie, de sa localisation, de son étendue, de son évolution et de son état général. Cette concertation est un gage de meilleure qualité de la prise en charge pour le patient .

4. Quelle place pour la chirurgie ?

 La chirurgie fait parti des traitements de référence des cancers

 La chirurgie est un des principaux traitements des cancers : elle intervient dans la prise en charge d’environ huit patients sur dix, associée ou non à d’autres approches (chimiothérapie, radiothérapie…).

Le traitement chirurgical d’un cancer consiste à retirer la tumeur ainsi qu’une marge de tissu sain l’entourant et les ganglions lymphatiques avoisinants. On parle de « tumorectomie ». Dans certains cas, l’ablation de la tumeur ne peut se faire sans retirer une partie importante, voir la totalité de l’organe malade. La mastectomie correspond à l’ablation d’un sein, la prostatectomie à celle de la prostate, l’hémicolectomie à celle d’une partie du côlon. Parfois, en raison de sa localisation au sein de l’organe atteint ou de sa taille trop importante, la tumeur ne peut être retirée par chirurgie. Une chimiothérapie ou une radiothérapie dite « néoadjuvante » peut alors être proposée ; en conduisant à une réduction du volume de la tumeur, ces traitements peuvent rendre l’opération finalement possible. Dans d’autres cas, le chirurgien se contentera de retirer une partie de la tumeur sans qu’il soit possible de la retirer entièrement. On parle alors de chirurgie palliative : le but n’est pas de guérir le patient mais de le soulager. Ce type d’intervention est notamment pratiqué lorsque la tumeur provoque des douleurs ou altère le fonctionnement d’un organe en appuyant sur les structures qui l’entoure.

**5. Comment soigner par chimiothérapie ?

 La chimiothérapie est un traitement de référence dans la prise en charge des cancers .

Qu’est-ce qu’une chimiothérapie ?

 La chimiothérapie passe par l’administration de médicaments qui détruisent les cellules cancéreuses. Elle peut être utilisée seule ou en association avec d’autres approches thérapeutiques (chirurgie, radiothérapie, thérapie ciblée…).

 En cas d’association avec une chirurgie ou une radiothérapie, la chimiothérapie peut être réalisée au préalable. On parle de chimiothérapie « néoadjuvante ». L’objectif est généralement d’obtenir une réduction du volume de la tumeur afin de faciliter la chirurgie ou la radiothérapie. La chimiothérapie peut aussi être prescrite après une chirurgie ou radiothérapie. Elle est alors qualifiée d’« adjuvante ». Cette stratégie permet de détruire les cellules cancéreuses qui persisteraient dans l’organisme du malade après le premier traitement afin de minimiser le risque de rechute.

 Qu’est-ce qu’un protocole de chimiothérapie ?

 Il existe de nombreux médicaments de chimiothérapie. Tous les cancers ne répondent pas aux mêmes médicaments et le traitement d’un cancer par chimiothérapie repose souvent sur l’administration d’une association de plusieurs d’entre eux, n’agissant pas par les mêmes mécanismes.

 Certains de ces médicaments doivent être pris quotidiennement pendant une durée plus ou moins longue, d’autres sont administrés par cures de plusieurs jours entrecoupées de période de « repos ». Certains sont administrés par voie orale, d’autres par voie intraveineuse.

La nature des médicaments associés et leurs modalités d’administration en termes de doses et de fréquence correspondent à ce que l’on nomme un protocole de traitement. Ce protocole dépend des caractéristiques de la maladie à traiter ainsi que de l’état général du patient.

 Quels sont les effets indésirables des chimiothérapies ?

 Les médicaments de chimiothérapie sont des molécules dites « cytotoxiques » qui agissent par différents modes d’action pour détruire les cellules qui se multiplient activement, en particulier les cellules cancéreuses. Malheureusement, elles exercent aussi leur toxicité sur certaines cellules saines telles que les cellules du sang, celles des muqueuses digestives, ou encore les poils et les cheveux. C’est la raison pour laquelle elles entraînent de nombreux effets secondaires parfois pénibles. La plupart d’entre eux peuvent être soulagés par des traitements adaptés.

 La destruction des cellules du sang (ou plus exactement des cellules souches qui donnent naissance aux cellules du sang) peut conduire à :

 

  • une anémie (diminution du nombre de globules rouges), se traduisant par une fatigue intense ;
  • une leucopénie (diminution du nombre de globules blancs), se traduisant par une baisse de la résistance aux infections ;
  • une thrombopénie (diminution du nombre de plaquettes sanguines), se traduisant par une augmentation du risque d’hémorragie.

 

Les atteintes du système digestif peuvent entraîner des nausées et des vomissements, des diarrhées ou de la constipation, des lésions de la muqueuse buccale (mucite, stomatite, sécheresse buccale, ulcération…).

 Les chimiothérapies entraînent souvent, en outre, mais pas systématiquement, la chute des cheveux.

 Les fonctions rénales, cardiaques, musculaires, neurologiques, sensorielles ou psychologiques peuvent également être affectées par certaines chimiothérapies

.6. Comment soigner par hormonothérapie ?

 L’hormonothérapie a prouvé son efficacité dans les cancers dits homono dépendants.

 Certaines tumeurs, en particulier du sein et de la prostate, ont besoin de l’action d’hormones sexuelles produites par l’organisme pour croître. Ces tumeurs sont dites « hormonodépendantes ».

L’hormonothérapie correspond à l’utilisation de médicaments qui agissent en s’opposant à l’action des hormones nécessaires à leur croissance.

Ces médicaments peuvent bloquer les récepteurs des hormones présents sur les cellules tumorales ou les mécanismes déclenchés par la fixation des hormones sur ces récepteurs. Ils peuvent aussi empêcher la production des hormones par l’organisme.

L’hormonothérapie peut être utilisée seule ou en association avec d’autres stratégies thérapeutiques.

 7. Comment soigner par radiothérapie ?

 La radiothérapie fait partie de l’arsenal thérapeutique pour faire face aux cancers : il en existe différents types.

 La radiothérapie se fonde sur l’utilisation de rayonnements ionisants de haute énergie qui vont détruire les cellules cancéreuses. Cette stratégie peut être utilisée seule ou en association avec d’autres méthodes (chirurgie, chimiothérapie…). Elle peut être administrée selon deux types de modalité : en externe ou en interne.

 A quoi correspond une radiothérapie externe ?

 La radiothérapie externe est la forme la plus courante : les rayons ionisants sont émis sous la forme de faisceaux par un accélérateur linéaire de particules situé à distance du patient. Ils traversent la peau pour atteindre la tumeur. La dose de rayons nécessaire à la destruction de la tumeur dépend des caractéristiques de cette dernière. Elle est calculée par le radiothérapeute, puis fractionnée pour être administrée au cours de plusieurs séances (généralement quatre à cinq séances par semaine pendant plusieurs semaines).

 La technique de radiothérapie externe la plus fréquente est aujourd’hui la radiothérapie conformationnelle. Cette technique permet d’irradier de manière homogène le volume de latumeur en épargnant au maximum les tissus sains environnants. D’autres techniques encore plus précises existent, notamment la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité autorisant l’irradiation de volumes aux formes complexes.

 Et la radiothérapie interne ?

 La radiothérapie interne (appelée aussi curiethérapie ou brachythérapie) se fonde sur l’utilisation de sources radioactives placées dans le corps du patient, directement au contact de la tumeur. Ces sources sont généralement des billes ou des fils. Elles peuvent être placées dans une cavité naturelle de l’organisme (vagin, utérus, œsophage…) ou implantées au sein même de la tumeur (tumeur prostatique ou mammaire).

 8. En quoi consistent les traitements ciblés ?

 Les traitements ciblés sont récents et de plus en plus efficaces dans la prise en charge des cancers .

 Les traitements ciblés du cancer correspondent à l’utilisation de médicaments qui s’attaquent de manière spécifique aux cellules cancéreuses ou à leur environnement.

 Ils agissent en ciblant des molécules présentes en quantité importante au niveau des cellules tumorales mais absentes ou rares dans le reste de l’organisme.

 Il existe désormais de nombreuses familles de molécules de thérapie ciblées des cancers, agissant chacune sur des cibles différentes pour bloquer la multiplication des cellules cancéreuses.

 Il existe également des traitements ciblés dits « anti-angiogéniques ». Ces médicaments bloquent la formation des vaisseaux qui irriguent les tumeurs. Les vaisseaux en question sont nécessaires à l’approvisionnement des cellules tumorales en oxygène et en nutriment. Les traitements anti-angiogéniques agissent donc en asphyxiant et en affamant les tumeurs.

9. En France : quels cancers ?

En France, on estime à près de 360 000 le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués au cours de l’année 2010.

 Environ 203 100 cas auraient été diagnostiqués chez des hommes, 154 600 chez des femmes. La même année, le cancer aurait conduit au décès de 84 700 hommes et de 62 100 femmes. Le cancer est ainsi la première cause de décès chez l’homme (32,9 % des décès en France) et la seconde chez la femme (23,4 % des décès). Ces chiffres, publiés par l’Institut de veille sanitaire (InVS), correspondent à des projections réalisées à partir de données datant de 2005 et 2007.

 Avec 71 600 nouveaux cas diagnostiqués en 2010, les cancers de la prostate sont de loin les cancers le plus fréquents chez l’homme. Suivent les cancers du poumon (26 900 cas) et les cancers colorectaux (21 100 cas).

 Chez la femme, le cancer le plus souvent retrouvé est le cancer du sein, avec 52 600 nouveaux cas estimés pour l’année 2010. Les cancers colorectaux arrivent en seconde position (18 900 cas) précédant les cancers du poumon (10 000 cas).

 Estimation de l’incidence et de la mortalité par cancer en France en 2010 (source : InVS)

 

Nouveaux cas

Nouveaux décès

Tous cancers 357 500 146 500
Prostate 71 500 8790
Sein 52 500 11 500
Côlon / Rectum 40 000 17 400
Poumon 37 000 28 700
Cancers hématologiques 24 700 11 192
Lèvre/bouche/pharynx 10 990 3370
Vessie 10 700 4670
Rein 10 510 2790
Système nerveux central 4570 2940

 

*http://www.invs.sante.fr/applications/cancers/projections2010/Default.htm

*10. Quels sont les cancers les plus graves ?

Les cancers du poumon , de la prostate , du sein et du colon sont fréquents et graves .

 Chez l’homme, le cancer qui a le plus mauvais pronostic est le cancer du poumon (21 100 décès estimés pour l’année 2010). Les cancers colorectaux et les cancers de la prostate auraient, quant à eux, été respectivement responsables de 9 200 et 8 800 décès au cours de l’année 2010. Ces chiffres sont d’autant plus insupportables que ces cancers sont accessibled à la prévention pour les cancers du poumon du colon et de la prostate et accessibles au dépistage pour cles cancers du colon et d ela prostate

 Chez la femme, le cancer du sein reste le plus meurtrier avec 11 300 décès à déplorer en 2010, même si la mortalité associée à la maladie diminue depuis 15 ans. A l’inverse, la mortalité associée au cancer du poumon progresse pour atteindre 7 700 décès en 2010. Nous aurons la même réfléxion pour le cancer du sen accessible au dépsitage et à la prévention. (Figaro-Santé)

 

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2 réponses à “*Prévenir le cancer du sein”

  1. 7 08 2011
    fieldrunners hd (08:54:51) :

    I agree with your *Prévenir le cancer du sein at ElAyam.5, good post.

  2. 7 11 2011
    a812539 (17:13:18) :

    I’ve said that least 812539 times. The problem this like that is they are just too compilcated for the average bird, if you know what I mean




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