L’obésité, un problème sérieux
**53% des femmes et 36% des hommes en Algérie souffrent de surpoids
Le problème est sérieux. Il a des prolongements socio-économiques. Il comporte même un aspect historique. Jeudi dernier s’est tenue à Alger une rencontre scientifique consacrée à ce problème. «L’obésité en Algérie est un véritable fléau» a déploré, au cours de cette rencontre, le Dr Bouchrit Ghania, spécialiste en épidémiologie scolaire. Son cri fait suite au constat de l’OMS qui précise que «53% des femmes et 36% des hommes en Algérie souffrent de surpoids ou sont obèses» et ajoute que «ce phénomène n’épargne guère les enfants». Pour avoir une idée des chiffres avancés, il faut savoir qu’aux Etats-Unis le surpoids affecte 66% de la population. En Grande-Bretagne le chiffre est de 62%. Mme Bouchrit signale au passage que «l’obésité peut engendrer des maladies comme le diabète, l’hypertension, le rhumatisme et même certains cancers». Comment devient-on obèse? Accuser la malbouffe comme le font certains n’est vrai qu’en partie. Pour compléter, il faut signaler à ceux et celles qui souffrent de surpoids qu’ils mangent trop. Bonne ou malbouffe. Plus que la normale. D’ailleurs et parmi les traitements pratiqués dans le monde il y a la réduction de la taille de l’estomac soit par anneau gastrique soit carrément par la chirurgie (gastroplastie). Si c’est seulement jeudi dernier que les spécialistes algériens se sont réunis pour en discuter, en réalité le phénomène existe depuis des années. Il était visible à l’oeil nu.
Dans la rue et aux abords des écoles pour les enfants. Et ce n’est pas l’unique transformation qui s’est opérée dans notre population. Le nombre d’Algériens à grande taille a aussi explosé. Il est courant de voir des adolescents plus grands que leurs parents. Plus athlétiques aussi. Ce qui n’est pas une maladie, au contraire. Pour compléter le tableau ajoutons cette autre transformation qui est l’allongement de l’espérance de vie. Ces trois types de transformation renseignent sur l’évolution de l’espèce humaine dans notre pays depuis l’indépendance. Même ceux et celles qui n’ont pas vécu la période coloniale peuvent le constater sur les archives photographiques ou télévisuelles de l’époque diffusées lors de la célébration d’événements historiques. Que ce soit lors de la grandiose fête populaire du 5-Juillet 1962 ou d’autres faits de l’actualité d’avant cette période, on ne verra pas un seul Algérien en surpoids et encore moins obèse. Comme on ne verra pas un seul Algérien mesurant, comme aujourd’hui, 1m90. Même les rides étaient prématurées puisque nos vieux n’avaient que l’âge de l’espérance de vie de l’époque, c’est-à-dire la cinquantaine. On peut résumer toutes ces transformations en deux phrases. Pendant la colonisation l’Algérien survivait. Il ne vit réellement que depuis l’indépendance. La malnutrition dont on parle aujourd’hui pour expliquer l’obésité est à l’opposé de la malnutrition du cadavérique qu’il était avant 1962. Attention, ce petit rappel n’est pas dirigé contre l’action des spécialistes qui veulent lutter contre l’obésité chez nous. Bien au contraire, c’est un problème qu’il faut solutionner. Nous avons juste saisi l’occasion pour rafraîchir la mémoire à ceux qui, d’ici et de là-bas, veulent faire croire que rien n’a été fait chez nous en 50 ans d’indépendance. Qui disent que si l’eau coule à volonté des robinets c’est grâce à la pluie, pas aux barrages. Qui critiquent la politique du logement pour tous, en faisant fi de l’urgence à éradiquer les bidonvilles conséquence première des mille villages détruits par l’armée d’occupation. Qui trouvent que l’autoroute Est-Ouest aurait dû être commencée par la fin. Par les stations-service et les aires de jeu. Eh bien, d’autres dénigrements du même goût. En 50 ans ce n’est pas seulement le cadre de vie de l’Algérien qui s’est améliorée. C’est tout son être qui a changé. Il a pris du poids. Dans tous les sens du terme! *Par Zouhir MEBARKI -Samedi 20 Avril 2013 -L’Expression.
**Colloque à Oran sur l’obésité
chercheurs algériens, du Maghreb et du sud de l’Europe, se penshent sur l’obésité et le retard staturo-pondéral, deux phénomènes intimement liés à la nutrition.
Les jeunes algériens sont à la fois sujets à l’obésité et au retard staturo-pondéral, les deux phénomènes étant intimement liés à la nutrition. Telles sont les perspectives en matière de nutrition et de santé annoncées par le professeur Jacques Belleville de l’université de Dijon (France) à l’ouverture des travaux du Congrès international de nutrition qui se déroule actuellement à Oran. Organisé par le laboratoire de nutrition clinique et métabolique et le laboratoire de la nutrition et de la sécurité alimentaire, ce colloque, qui regroupe des chercheurs algériens, du Maghreb et du sud de l’Europe, se veut, avant tout, un espace d’échange et de contact pour fédérer les travaux existant ou en cours dans notre pays, dira le pr Malika Bouchenak, présidente du colloque. En effet, aujourd’hui, l’Algérie se trouve dans une transition épidémiologique avec une prévalence de l’obésité et des retards staturo-pondéraux, notamment chez les enfants et les adolescents.
Une tendance déjà mise en relief par les enquêtes établies, en 2006, par le ministère de la santé et qui ont démontré qu’un enfant sur cinq présente des signes de malnutrition et que 1,2 million de foyers n’arrivent pas à avoir leur ratio calorique journalier. Aujourd’hui, les participants au colloque qui reconnaissent le peu de données épidémiologiques, à l’échelle nationale, pour mesurer l’impact sur la santé de la population, des maladies et des déséquilibres nutritionnels liés à la précarité ou à des modifications des habitudes alimentaires, sont tout de même là pour dire qu’il est urgent de mettre en place des politiques de prévention. “L’apparition des maladies chroniques – l’Algérie compte plus de 1,5 million de diabétiques –, l’obésité et les maladies cardiovasculaires, proviennent des déséquilibres alimentaires et des mauvaises habitudes alimentaires dus à la précarité”, nous explique une enseignante chercheuse. Celle-ci a, d’ailleurs, mené une enquête préliminaire dans des établissements scolaires d’Oran. “Cette étude va nous permettre de lancer une opération-pilote à Oran dans le cadre d’un programme de recherche national qui a été approuvé par le ministère de l’enseignement supérieur et de la santé. Sur 120 jeunes, nous avons trouvé que 21% ont un surpoids et 18% présentaient un retard staturo-pondéral. nous avons même des cas, qui n’avaient pas été dépistés, d’enfants présentant une hypercholestérolémie.” L’autre intérêt de ce colloque, comme annoncé par les organisateurs, est la mise en place d’un réseau de spécialistes et de chercheurs pour fédérer toutes les compétences algériennes en matière de nutrition et de maladies nutritionnelles pour y échanger les résultats et les paramètres qui devront encore asseoir les futures politiques de santé publique et de prévention.
Aujourd’hui, les travaux de ce colloque seront consacrés à la problématique des allergies et risques alimentaires.*Liberté-23.05.2011.
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*Répartition de l’obésité dans le monde
D’après les estimations mondiales de l’OMS parues en 2008 :
- environ 1,5 milliard d’adultes (âgés de plus de 20 ans) avaient un surpoids;
- plus de 300 millions de femmes et près de 200 millions d’hommes étaient obèses.
L’OMS prévoit en outre que d’ici 2015, quelque 2,3 milliards d’adultes auront un surpoids et plus de 700 millions seront obèses.
Environ 43 millions d’enfants de moins de cinq ans avaient un surpoids en 2010.
Autrefois considérés comme des problèmes propres aux pays à haut revenu, le surpoids et l’obésité augmentent de façon spectaculaire dans les pays à faible ou moyen revenu, surtout en milieu urbain.
Comme on peut le voir sur les nombreuses cartes ci-dessus, l’obésité est centralisé sur les USA. En effet les américains ont depuis quelques décennies la réputation d’être «les gros de la planète». Cependant, l’obésité commence à se répandre de façon très intense dans les pays en développement, comme la Chine et les pays pauvres, comme ceux d’Afrique.* tpe-obesite
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