Médicaments à ne pas prendre à la légère

**Le ministère de la Santé lance une campagne nationale le 2 mars 2012 pour sensibiliser les citoyens au bon usage des médicaments et aux risques d’une mauvaise utilisation.

«Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment». C’est le message, simple et direct que souhaite faire passer le ministère de la Santé aux Français, qui restent les premiers en Europe en terme de consommation de médicaments, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). L’objectif est double: sensibiliser la population au bon usage du médicament et lui rappeler qu’il «n’est pas un produit comme les autres».

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Du 2 au 24 mars 2012, un spot publicitaire sera diffusé sur 22 chaînes, des témoignages de patients, de professionnels de la santé et d’experts circuleront sur les ondes nationales et régionales pour rappeler les risques liés à la banalisation de la prise de médicament.

Le médicament peut nuire à la santé

Le médicament est d’abord là pour soigner mais s’il est mal utilisé, il peut être dangereux pour la santé. En effet, il contient des substances actives qui ont des effets sur l’organisme afin de traiter une maladie mais des effets indésirables peuvent survenir. «Toute prise de médicament comporte des risques potentiels mais ça vaut toujours le coup d’en prendre quand on en a réellement besoin», explique Bernard Bégaud, médecin et pharmacologue, spécialiste des médicaments et de leurs effets. En revanche, «si l’on prend un médicament sans en avoir besoin, les risques deviennent inacceptables!»

La prise de médicament est donc loin d’être un geste anodin. Par exemple, le paracétamol, «c’est un très bon médicament que l’on prescrit très souvent. Mais si l’on augmente les doses, il va y avoir des inconvénients qui peuvent être graves», prévient le Dr François Liard. Même des médicaments très connus comme l’ibuprofène peuvent avoir des effets secondaires comme des maux d’estomac ou encore l’augmentation de la pression artérielle. Il est donc important de consulter un professionnel de la santé pour consommer un produit en toute connaissance de cause.

La prise simultanée de médicaments est aussi à prendre en compte. L’addition de plusieurs produits peut diminuer l’efficacité d’un traitement et s’avérer toxique pour le patient. Les aliments associés à certains médicaments peuvent aussi avoir des effets indésirables. Par exemple, les choux, brocolis ou épinards, riches en vitamine K peuvent potentiellement diminuer l’efficacité de certains médicaments anticoagulants.

Les risques de l’automédication

La campagne de sensibilisation pointe du doigt le danger de s’informer et de se soigner seul. En ligne de mire, les sites internet qui regorgent de forums et de conseils de santé, bien souvent alimentés par des internautes peu compétents en la matière. Certains sites proposent même l’achat de médicaments en ligne, souvent contrefaits, ce qui est totalement interdit en France.

Les 5 bonnes habitudes à prendre

• Suivre les conseils de son médecin et de son pharmacien.

• Lire l’ensemble de la notice et bien la conserver.

• Ne pas acheter de médicaments sur Internet, ni même l’utiliser comme unique source d’information.

• Prendre en compte les effets indésirables et les signaler à un professionnel de la santé en cas de doute.

• Vérifier les dates de péremption et lire les indications sur la boîte pour s’assurer d’un bon usage du médicament.

Selon une étude de la DREES publiée en 2010, les Français consomment 40% de médicaments de plus que l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie par an. En 2010, chaque Français a consommé en moyenne 48 boîtes de médicaments. (Le Figaro.Santé-29.02.2012.)

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***1. Ce que vous devez savoir ?

Plus une personne est âgée et plus elle risque de prendre des médicaments… Plus elle a de maladies et plus elle prend de médicaments. C’est la polymédication des sujets âgés qui majore les risques d’effets secondaires. On parle de pathologie iatrogène devant toute pathologie provoquée par le médecin, quelle soit médicamenteuse ou non.

 2. Effets secondaires, pathologies iatrogènes : à quelle fréquence ?

 Un effet secondaire survient chez 4% des patients prenant 5 médicaments par jour, chez 10% des patients prenant entre 6 à 10 médicaments par jour.

 Les pathologies iatrogènes (ou maladies liées à des traitements) sont plus fréquentes chez les sujet âgés, de l’ordre de 5 à 10% des motifs d’hospitalisations après 65 ans, pour plus de 20% des hospitalisations après 80 ans. En cours d’hospitalisation, elles surviennent chez plus de 5% des patients âgés hospitalisés.

 3. Les signes associés à une pathologie iatrogénique ?
Devant des malaises, des chutes ou bien une confusion, il faut savoir évoquer une origine médicamenteuse chez un sujet âgé. De même, une tension artérielle basse, un pouls lent ou des palpitations sont des manifestations cardiologiques possiblement dues à des médicaments. Enfin, des vomissements, des douleurs de l’estomac ou une envie permanente d’uriner doivent également faire rechercher une cause médicamenteuse.

 4. Les situations à risque ?

Les accidents iatrogéniques surviennent plus souvent chez les sujets âgés, de faibles poids, atteints de plusieurs pathologies et prenant un grand nombre de médicaments multipliant les risques d’interactions dangereuses. Une pathologie de cause médicamenteuse est donc à envisager systématiquement devant des manifestations inhabituelles, des symptômes cliniques récents chez des sujets âgés polymédicamentés. Les médicaments les plus à risque d’accidents iatrogéniques sont ceux prescrits en cardiologie ; les psychotropes ; les anticoagulants ; les antalgiques (anti-inflammatoires, corticoïdes) ;les antibiotiques et les antidiabétiques hypoglycémiants

.5. Comment agir face à cette situation ?

Le diagnostic de pathologie iatrogène est souvent tardif en raison des caractères peu spécifiques des signes. Les conséquences sont variables, de simples à dramatiques conduisant à une perte d’autonomie, à la mise en institution ou bien à l’hospitalisation pour chutes graves. Sachant que tous les médicaments sont sources d’accidents iatrogènes chez les sujets âgés, toute prescription chez un sujet âgé devrait être précédée d’une évaluation du rapport bénéfice/risque dans le cadre des bonnes pratiques gérontologiques.

6. Comment éviter que ce problème revienne ?

En respectant les modalités d’utilisation des médicaments (attention à l’auto-médication, aux oublis de prises, aux erreurs de manipulation) et en réévaluant régulièrement toutes les prescriptions, il est possible de réduire les accidents d’origine iatrogéniques. Une mise en concertation de tous les prescripteurs permettant de ne retenir que les médicaments indispensables chez un sujet vieillissant optimise les bénéfices des traitements et réduit leurs effets indésirables.

 7. Vos aides….En luttant contre l’isolement et la perte d’autonomie des sujets âgés, en s’assurant que l’approvisionnement des médicaments est correct, il est possible de changer certaines situations qui conduisent à des accidents iatrogènes chez les personnes âgées. Egalement, certaine préparation (semainier,…) ou l’administration du traitement par un tiers (famille, voisinage, infirmière à domicile, auxiliaire de vie…) sont des mesures efficaces, qui favorisent le bon usage des médicaments.

8. Votre consultation

Lors de la consultation, il ne faut pas hésiter à mentionner les médicaments pris sans avis médical (laxatifs, anti-inflammatoires, …) car ceux-ci peuvent interagir avec ceux habituellement prescrits. Il est également important de mentionner les oublis, les problèmes de tolérance associés à tel médicament pour éventuellement adapter les doses, les choix thérapeutiques. De plus, n’hésitez pas à signaler d’éventuels troubles de la mémoire que vous auriez constaté (hésitations si comprimés déjà pris ou non par exemple).

 Toujours lors de la consultation, il est souhaitable de demander à regrouper sur une seule ordonnance tous les médicaments régulièrement pris afin d’éviter des confusions, des oublis ou des erreurs de doses. Enfin, il n’est pas inintéressant de faire préciser par le médecin les dangers possibles avec certains de vos médicaments, en cas d’oublis ou de surdosage, afin que vous soyez vigilant lors de leurs manipulations. A l’issue de la consultation, il est important de vous assurer de la lisibilité et de la compréhension de l’ordonnance et de votre compréhension des consignes de surveillance.

9. SourceModule « Médicament et sujets âgés ». Pr Saint-Jean -Dr Somme..Université René Descartes-Paris 5

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*Un manuel sur les effets nocifs des médicaments

La revue indépendante Prescrire édite un guide accessible gratuitement en ligne pour aider les professionnels à mieux renseigner leurs patients sur les effets indésirables des médicaments.

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Chaque année en France, environ 20.000 patients âgés ou invalides décèdent d’effets indésirables des médicaments à l’hôpital. Face à ce constat, la revue indépendante Prescrire a décidé de diffuser un «Petit manuel de pharmacovigilance» à destination des futurs professionnels de santé. Cet outil de 79 pages, vendu 7 euros en version papier, est disponible en ligne gratuitement.

Ce «b.a.-ba» sur les médicaments, sans être exhaustif, aborde divers groupes de médicaments courants (psychotropes, antibiotiques, anticancéreux, médicaments cardiovasculaires contre l’hypertension ou les graisses du sang, etc.) et les précautions à prendre.

Prudence avec les nouveaux produits

La revue conseille aux futurs professionnels de prendre en compte la balance bénéfice/risques, et à ce titre, de se méfier des médicaments récents. Selon les auteurs, leur prescription «souvent massive» est «largement influencée par la promotion des firmes». Le désastre du Médiator est en partie la conséquence désastreuse de l’insuffisance de la formation des soignants dans ce domaine, estiment-ils encore.

D’autres affaires, comme celle de l’anti-inflammatoire Vioxx, rappellent la nécessité pour les professionnels de santé de se tourner vers des sources d’information, indépendantes de l’industrie, pour «d’abord ne pas nuire» aux patients. Destiné principalement à soulager l’arthrose sans la guérir, l’ex-Vioxx, vanté indûment pour sa prétendue «innocuité digestive» (pas de trou dans l’estomac), a été retiré du marché en 2004 pour excès d’infarctus. Il avait fait l’objet d’une promotion astucieuse «pour bénéficier de l’aura des prescriptions hospitalières» avec un comprimé vendu un centime à l’hôpital, et dix fois plus (environ 10 francs) à la sortie, en pharmacie.

Ce médicament a coûté 125 millions d’euros à l’Assurance maladie en 2003, à comparer aux 3,5 millions attribués la même année par l’agence du médicament (Afssaps) aux centres régionaux de pharmacovigilance, chargés de traquer les effets indésirables des médicaments.

Les recherches «au petit bonheur la chance» dans les bases de données courantes (Medline, etc.) ou à l’aide d’un moteur de recherche sur internet n’offrent aucune garantie d’obtenir les informations désirées fiables et actualisées, avertit Prescrire. La revue conseille en revanche un site belge spécialisé (cbip.be)…(Avec AFP)

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*Les antidiabétiques Actos et Competact retirés du marché

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L’Agence du médicament a entériné la suspension de commercialisation de ces deux molécules du laboratoire japonais Takeda.

L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a finalement voté jeudi la suspension de la commercialisation des antidiabétiques Actos et Competact. Ces médicaments étaient vendus en Europe depuis 2002. La décision a été prise jeudi à 13 heures par la commission d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Agence à 25 voix pour et une abstention.

Depuis plusieurs mois, le sort de l’Actos et du Competact (dont la molécule s’appelle la pioglitazone) était en suspens, ces derniers étant accusés de favoriser le cancer de la vessie. Les deux molécules du laboratoire japonais Takeda étaient les derniers survivants d’une classe pharmaco-thérapeutique (les glitazones), l’Avandia ayant été retirée du marché en septembre 2010. Ils font baisser la glycémie et l’hémoglobine glyquée, mais ne sont pas reconnus par les autorités sanitaires comme un antidiabétique stricto sensu et ils sont remboursés au taux maximal de la Sécurité sociale (65%). L’Actos et le Competact faisaient déjà partie de la liste des 77 médicaments mis sous surveillance par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) fin janvier dernier.

Retour sur une suspension programmée. En 2003, la Food and Drug Administration (FDA), l’équivalent de notre agence du médicament, fait une étude sur les effets secondaires de la pioglitazone. Mais les résultats ne sont pas significatifs. En septembre 2010, la FDA lance une alerte car elle estime que la pioglitazone favorise la survenue de cancers de la vessie. Un mois plus tard, la revue médicale indépendante Prescrire fait part de ses inquiètudes concernant l’Actos et le Competact au patron de la Caisse nationale d’assurance maladie. À la demande de l’Afssaps, la Cnam lance alors une étude de grande ampleur en France. L’analyse rendue publique jeudi matin, de la situation de 1.491.060 diabétiques suivis entre 2006 et 2009 «conforte l’hypothèse de l’existence d’une association statistiquement significative entre l’exposition à la pioglitazone et l’incidence du cancer de la vessie», estime l’étude de la Cnam. Le groupe exposé à la pioglitazone a enregistré une hausse de 22% des cancers

Dominique Maraninchi qui a rejoint l’Afssaps en février dernier, suite au scandale du Mediator, avait promis que l’Agence serait désormais gérée en toute transparence. Il avait estimé que la décision de suspendre ou non la commercialisation de la pioglitazone devait être prise après la remise du rapport de la Cnam. Et ce bien que le 29 mars dernier, la commission de pharmacovigilance ait donné un avis de suspension immédiate du médicament. À cette date, elle avait répertorié 15 cas de cancers en France en lien avec ce produit. Au 31 mai, on comptait 46 cas de cancers imputables à ce médicament.

À l’Agence, certains grincent des dents. Car pour préserver la confidentialité, son président a choisi de ne pas communiquer les résultats de l’étude de la Cnam aux experts avant la réunion de jeudi matin. «Les résultats définitifs prévus initialement fin mai n’ont en fait été mis à disposition de l’agence qu’aujourd’hui pour présentation demain», peut-on lire dans un mail adressé mercredi à 22 heures 34 aux centres de pharmacovigilances. Sauf que la Cam a fait une présentation lundi à l’Afssaps… «On nous a distribué l’étude qui fait 41 pages et on a dû voter pour ou contre sa suspension dans la foulée», déplore un expert. «L’étude de la Cnam est très bien faite, observe un autre. Mais il y avait suffisament d’éléments en mars dernier pour retirer le médicament».

Les patients diabétiques traités par pioglitazone ne doivent par arrêter leur traitement de leur propre chef mais prendre rendez-vous avec leur médecin pour trouver un autre médicament adapté. On estime que 230.000 personnes en France prennent de l’Actos ou du Competact. (Le Figaro-09.06.2011.)

 

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2 réponses à “Médicaments à ne pas prendre à la légère”

  1. 31 08 2012
    jordan for girl (15:12:28) :

    Thanks for expressing your ideas in this article. The other issue is that any time a problem takes place with a pc motherboard, individuals should not go ahead and take risk regarding repairing the item themselves for if it is not done right it can lead to permanent damage to the entire laptop. It is usually safe to approach the dealer of that laptop with the repair of its motherboard. They will have technicians who definitely have an experience in dealing with notebook motherboard troubles and can make right prognosis and conduct repairs.

    Répondre

  2. 28 12 2012
    bloons tower defense 4 (11:05:33) :

    Can I republish your post?
    bloons tower defense 4

    Répondre

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