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**La communauté universitaire maintient la pression

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*Quand la raison est absente, la force règne !

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un militaire sans formation politique,

n’est qu’un criminel en puissance

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*Nous aimons notre pays mieux que vous qui êtes au pouvoir

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*L’Algérie ne sera que meilleure après le départ des usurpateurs et des prédateurs

****************************** la population algérienne veut un changement réel du régime devenu obsolète aux yeux des nouvelles générations. Le régime algérien utilise une police politique qui a soumis à sa volonté la gendarmerie, la DGSN et le ministère de la justice. Ces trois institutions, indispensables pour la protection des libertés publiques, échappent à l’autorité du président et du gouvernement en violation de la constitution.À travers ces trois institutions, le Commandement militaire étouffe la société civile et fausse la représentativité des assemblées élues.

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 Vague d’indignation après l’arrestation de Lakhdar Bouregaâ

«Une grave dérive» du pouvoir

La classe politique exige sa libération 

L’arrestation de l’ancien chef militaire de la Wilaya IV historique, le commandant Lakhdar Bouregaâ, a suscité une vague d’indignation et de consternation au sein de la famille révolutionnaire et de la classe politique, qui ont exprimé leur solidarité avec cette figure de la Révolution et ce moudjahid de la première heure, qui a été non seulement au cœur de la lutte de Libération nationale dès 1956 à la Wilaya IV, mais a participé à toutes les manifestations populaires depuis le 22 février.

Sur les réseaux sociaux, les Algériens ont dénoncé un «acte arbitraire» contre un opposant «invétéré». Une énième dérive commise de surcroît à la veille de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance. Le Front des forces socialistes (FFS), dont Lakhdar Bouregaâ est l’un des membres fondateurs depuis 1963, a exprimé sa colère et sa consternation après son arrestation.

Aucun prétexte, selon le FFS, n’est recevable devant ce déni de l’histoire et de ses braves artisans. «Nous dénonçons cette arrestation qui cible l’un des rares symboles de la glorieuse Révolution algérienne toujours en vie et nous exigeons sa libération immédiate et sans conditions.» Pour le RCD, dirigé par Mohcine Belabbas, l’arrestation du moudjahid Lakhdar Bouregaâ confirme que la vague d’interpellations de militants politiques et d’activistes du soulèvement populaire pour les jeter en prison participe d’un plan pour semer la peur, la confusion et la division dans les rangs des populations.

«Acte arbitraire contre un opposant invétéré»

«Cette opération a un nom : la contre- révolution ; elle a un chef : Gaïd Salah. Elle a aussi un programme qui consiste à imposer la régénération du même système politique par l’organisation d’une farce présidentielle pour porter à la responsabilité de nouvelles potiches civiles», accuse le RCD, dont les militants, rappelle-t-il, sont illégalement mis en détention provisoire, alors que d’autres sont convoqués au tribunal d’Alger pour le simple fait de participer aux activités publiques du parti.

Mohcine Belabbas dénonce l’instrumentalisation de l’administration et de l’appareil judiciaire à des fins de pouvoir et exige la libération du chef de la Wilaya IV historique et de tous les détenus d’opinion ainsi que l’arrêt des harcèlements policiers et judiciaires à l’encontre des membres du soulèvement populaire. «Nous nous félicitons du mouvement de solidarité en faveur des détenus exprimé par des partis et des organisations et appelons à la mobilisation et à l’élargissement de cet élan de solidarité pour faire échec à la stratégie du pire suivie par le pouvoir», note le patron du RCD.

«Une grave dérive»

Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune condamne énergiquement l’arrestation d’«un valeureux moudjahid» et exige sa libération immédiate et sans conditions. L’animateur politique Djamel Zenati lance à l’adresse du pouvoir tout en condamnant cette grave dérive : «Vous pouvez tous nous arrêter. Mais vous ne pouvez pas arrêter la marche du peuple vers la liberté.

Elle est irréversible.» Le MSP, dans une déclaration rendue publique hier et signée de son président Abderrezak Makri, appelle à la libération «immédiate» du moudjahid Lakhdar Bouragaâ et estime que son incarcération «pour ses opinions, quand bien même on ne les partage pas, constitue une erreur et un signal négatif pour les développements à venir». Makri s’inquiète des atteintes aux libertés et considère que le harcèlement de ceux qui ont des avis différents relève d’un «recul des espoirs que les Algériens avaient fondés sur le hirak pour la réalisation d’une transition démocratique et la concrétisation de la volonté populaire, les droits et la dignité humains ainsi que l’indépendance des institutions et l’équilibre des pouvoirs».

De son côté, Karim Tabbou a vivement critiqué le pouvoir qui veut imposer une contre-révolution. Pour ce militant, l’arrestation de Lakhdar Bouregaâ s’inscrit dans cette stratégie machiavélique visant à instaurer un climat de peur et de violence.

Une pétition exigeant sa libération

«La finalité de la stratégie du pouvoir étant de tenter de mettre fin à cette Révolution du sourire en lui opposant une contre-révolution mafieuse, dont les caractéristiques sont la violence, la brutalité et l’apologie du régionalisme.» Devant l’arrestation de celui qu’il qualifie de «militant et figure emblématique de l’opposition», Karim Tabbou invite les Algériens à «faire preuve d’intelligence et opposer à cette caste mafieuse les réflexes de l’honneur, de résistance et d’engagement».

Le recours du pouvoir «aux arrestations, aux provocations et à la brutalité policières est le signe évident de sa panique», estime Karim Tabbou. Pour lui, le «régime est dans ses derniers retranchements» et «tente de pousser à la violence et à la surenchère». Sur les réseaux sociaux, une pétition appelant à la libération du moudjahid est signée par de nombreux militants, avocats, universitaires et personnalités politiques. Pour ces derniers, cette arrestation «constitue un grave dérapage». «L’arrestation arbitraire du moudjahid Lakhdar Bouregaâ a choqué de larges couches de la société appartenant à la génération de la Révolution ou à celle de l’indépendance.

Cette arrestation est une grave dérive du pouvoir», peut-on lire dans le texte accompagnant la pétition. «Ces pratiques répressives quasi quotidiennes, ciblant tous ceux qui contredisent le pouvoir en orientation ou en opinion, représentent désormais une réelle menace sur ce qui reste de libertés individuelles et collectives», déclarent les signataires de la pétition. L’arrestation de M. Bouregaâ a choqué plus d’un. Il est scandaleux, selon les internautes, de jeter en prison des Algériens au motif qu’ils «portent atteinte au moral de l’armée» !-elwatan 01 juillet 2019 

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Les forces de l’alternative démocratique marcheront ensemble le 5 juillet :

«La présidentielle dans le cadre de ce système ne fera que le pérenniser» 

Les forces de l’alternative démocratique qui ont signé, il y a quelques jours, le pacte politique pour une véritable transition démocratique mèneront une nouvelle action commune. Ayant réussi une union qualifiée d’«historique» par les observateurs, les partis politiques de la mouvance démocratique (FFS, RCD, PT, UCP, PST, MDS, PLD) ainsi que la LADDH décident de marcher côte à côte à l’occasion de la manifestation du 5 juillet. «Dans ce cadre, nous avons décidé d’une action commune le 5 juillet 2019, qui coïncide avec le 57e anniversaire de l’indépendance nationale. A cette occasion, nous appelons les Algériennes et les Algériens à manifester massivement et pacifiquement pour exiger le départ définitif du système, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, l’arrêt de toutes les mesures répressives et le respect des libertés démocratiques», lit-on dans leur communiqué rendu public, lundi soir, à l’issue de la réunion au siège de l’UCP. Outre cette action commune, les signataires reviennent sur la situation qui prévaut dans le pays et dénoncent les «multiples provocations et autres agressions intolérables et irresponsables du pouvoir incarné par le chef d’état-major de l’armée contre les citoyens, le multipartisme, les médias, les libertés syndicales et les libertés fondamentales dont celle de manifester». Selon eux, le régime qui prétend «accompagner le mouvement populaire et qui appelle au dialogue» se contredit en prônant des «mesures belliqueuses contre tous les acteurs qui s’opposent au plan de sauvetage du régime/système qui veut imposer une élection présidentielle». Dans ce sens, ils citent l’incarcération des manifestants pour le port de l’emblème amazigh, le maintien en détention de Louisa Hanoune et l’emprisonnement, depuis samedi dernier, du moudjahid, Lakhdar Bouregaâ. Les signataires de ce communiqué condamnent aussi«l’infâme campagne de dénigrement et de diffamation à l’encontre de ce valeureux moudjahid, par les médias publics et privés, devenus organes de propagande du régime»«Les partis politiques signataires du pacte politique pour une véritable transition démocratique condamnent énergiquement, dénoncent cette incarcération et exigent sa libération immédiate», précise-t-on dans ce communiqué. Selon la même source, ces faits confirment l’inexistence de toute solution conforme aux revendications des millions de citoyens dans le cadre du maintien du système en place. Et la présidentielle voulue aussi dans le cadre du même système, lit-on dans le document, ne servira qu’à le pérenniser. Pour les signataires toute initiative dite «de sortie de crise» n’est possible sans la satisfaction d’un certain nombre de préalables, dont la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d’opinion et la levée de toutes les entraves à l’exercice du droit de manifester et de circuler sur tout le territoire national. Parmi les conditions exigées aussi, il y a l’ouverture du champ politique et médiatique à toutes les forces politiques, syndicales et associatives, l’arrêt immédiat de l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir et la levée du dispositif sécuritaire assiégeant Alger lors des manifestations. *elwatan 03 juillet 2019 

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Karim Tabbou. Coordinateur de l’Union démocratique et sociale :

«La présidentielle n’est pas une fin en soi mais un moyen pour consacrer la volonté du peuple»

Le coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, Karim Tabbou, exige dans cet entretien «la libération de Lakhdar Bouregaâ, figure emblématique de l’opposition et ex-commandant de l’ALN et considère la démission de Moad Bouchareb de la présidence de l’APN comme une tentative de ravaler la façade d’un Parlement en manque de légitimité»

M. Tabbou appelle les Algériens à «rester unis, vigilants et pacifiques pour déjouer les plans machiavéliques du pouvoir». Il salue la merveilleuse dynamique du peuple qui continue de se mobiliser pacifiquement et de «donner des leçons de maturité politique à un régime qui tente de diviser les Algériens».

Les Algériens continuent de se mobiliser en masse malgré la chaleur et les nombreuses arrestations opérées par les forces de l’ordre. Quels enseignements tirez-vous de cette mobilisation antisystème ?

En dépit de la persistance de la mise sous embargo de la capitale, la mobilisation était extraordinaire. Encore une fois, le peuple algérien a donné une leçon de civisme et de maturité politique à un régime qui tente de diviser les Algériens. La seule stratégie mise en place actuellement vise à susciter l’animosité dans la société et tenter d’affaiblir le hirak, et comme aboutissement, le chef d’état-major veut imposer ses choix, sa vision et son diktat. Les dizaines d’arrestations et toutes les brutalités, que je dénonce énergiquement, ne peuvent en aucun cas venir à bout d’une Révolution joyeuse, qui est en train de marquer l’histoire du pays.

Le moudjahid et militant politique, Lakhdar Bourregaâ, a été mis sous mandat de dépôt pour entreprise de démoralisation de l’armée et atteinte à corps constitué. Quelle est votre réaction ?

L’arrestation, puis l’emprisonnement du commandant de l’ALN, Lakhdar Bourregaâ, figure emblématique de l’opposition est, en plus de son caractère provocateur, un acte qui s’inscrit justement dans cette stratégie machiavélique visant à instaurer un climat de peur et de violence. La finalité de la stratégie du pouvoir est de tenter de mettre fin à cette révolution joyeuse en lui opposant une contre-révolution mafieuse dont les caractéristiques sont la violence, la brutalité et l’apologie du régionalisme. Devant une telle dérive autoritaire, nous devons faire preuve d’intelligence et opposer à cette caste mafieuse les réflexes de l’honneur, de résistance et d’engagement. Nous devons nous remobiliser fortement et d’une manière décisive pour exiger la libération de tous les détenus d’opinion et pour engager irréversiblement notre pays dans un processus démocratique véritable. Nous devons aussi nous mobiliser pour exiger la libération immédiate de l’une des figures incontestables du combat libérateur du pays, le moudjahid Lekhdar Bouregaâ et l’ensemble des détenus politiques.

Interpellés lors des deux derniers vendredis de mobilisation anti-régime pour port de drapeau amazigh, des manifestants ont été écroués pour «atteinte à l’unité nationale». A quoi joue le pouvoir ?

Je dénonce ces arrestations, ces intimidations et l’usage excessif de la brutalité policière. Assiéger Alger par des services de sécurité pour empêcher les Algériens d’exercer leur droit de circuler librement, c’est là une grave atteinte aux doits humains et à la loi. Ce qui s’est passé est une preuve supplémentaire qui démontre que la justice est aux ordres. Depuis quand un discours d’un chef militaire fait office de loi et donne une base juridique à des procureurs et des juges aux ordres pour engager de tels procès ?

Provoquer avec cette approche violente ce débat extrêmement sensible n’est pas de nature à aider le pays à aller démocratiquement et sereinement vers le changement. A travers cette opération, les visées sont politiciennes et sont aux relents sectaires et aspirent à provoquer des cassures dans le mouvement populaire. Encore une fois, le génie des Algériens a été bien au-dessus des conspirations. Les Algériens ont bien prouvé qu’ils ont un seul drapeau, à savoir le drapeau national, et que l’emblème amazigh est l’emblème de l’identité amazighe de toute l’Afrique du Nord. Je trouve curieux que Gaïd Salah ait capté la présence de cet emblème, mais n’as pas entendu les cris de colère des millions d’Algériens descendus dans la rue pour réclamer un changement politique.

Dans son dernier discours, le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, a, encore une fois, rejeté toute forme transition réclamée par le mouvement populaire et l’opposition, en insistant sur la solution constitutionnelle…

Gaïd Salah continue de réduire la crise, qui est une crise politique qui nécessite des solutions politiques, à une procédure constitutionnelle, allant jusqu’à vouloir imposer une élection avec les mêmes instruments électoraux, les mêmes procédures, les mêmes trafics enregistrés par le passé, pour une seule finalité, à savoir disposer d’un chef d’Etat qui doit lui obéir entièrement. Il a fait de l’élection présidentielle un objectif, alors que l’élection elle-même est un moyen pour consacrer la volonté des peuples. Une élection est un instrument démocratique qui doit reposer sur deux piliers sans lesquels aucune élection n’est fiable. Le premier pilier est lié à l’exercice des libertés. Or, sur le terrain, on constate que le rétrécissement voire l’interdiction d’exercer les libertés est ressentie autant dans les médias, la justice, mais surtout dans l’expression publique à travers l’interdiction des conférences dans les universités. En dehors des wilayas du Centre, la vie politique est soumise à autorisation des services de sécurité.

Le second pilier concerne la neutralité de l’administration et l’équidistance de tous les concurrents vis-à-vis de la loi et l’administration. Cependant, ces deux piliers n’existent pas. D’ailleurs, le chef d’état-major répète à qui veut l’entendre que l’institution militaire ne s’implique pas dans la vie politique.

Or, on voit bien que le vice-ministre de la Défense s’investit pleinement dans la politique, au nom de cette institution, en violation totale de toutes les lois, dont celles de l’armée et de la Constitution, qu’il prétend défendre et faire respecter. Dans son discours, il a déjà fixé le portrait-robot du futur Président, une preuve supplémentaire que ces gens ne peuvent pas accepter l’idée que le Président soit élu par le peuple. Je lance un défi au chef d’état-major de publier les PV des élections de toutes les casernes d’Algérie pendant les quatre derniers mandats de Bouteflika sur les résultats des votes des services de sécurité. On s’apercevra que cette institution n’a jamais bénéficié du droit de voter pour un candidat autre que celui qui est choisi par le chef d’état-major. Le peuple algérien a infligé pacifiquement une des plus belles leçons politiques. Il a déjoué toutes les tentatives de manipulation et a su s’extraire de tous les pièges provocateurs et surtout n’a pas succombé aux sirènes et à la propagande d’une certaine presse à la solde du régime, qui pendant des jours faisait l’apologie et l’incitation à la violence.

Des partis, des associations et des personnalités nationales ont dévoilé, la semaine passée à Alger, leur «pacte politique pour une véritable transition démocratique» alors qu’une conférence nationale de dialogue, initiée par d’autres formations, se tiendra le 6 juillet courant. Etes-vous favorable à ces initiatives politiques ?

Je pense que toutes les initiatives politiques qui apportent de nouvelles idées au débat sont louables et sont à encourager. Toutefois, je le dis avec regret, une partie de la classe politique considère que son avenir dépend beaucoup plus de sa compromission avec le pouvoir que dans son engagement dans le cadre de cette révolution. Certains partis ne dénoncent pas les atteintes aux libertés et l’intrusion du chef d’état-major sur la scène politique. D’ailleurs, certains dirigeants ont cessé d’exiger le retrait de l’armée des affaires politiques et font des concessions sur la nécessité d’engager le pays vers un processus de transition, et certains développent même un discours aux relents sectaires, voire même régionalistes en croyant apporter de l’eau au moulin des tenants du pouvoir actuel et en essayant d’apporter leur contribution à la mise en échec du hirak.

Personnellement, je suis scandalisé par l’attitude de certains partis politiques qui soutiennent les discours du chef d’état-major et ne trouvent même pas d’intérêt à dénoncer des arrestations, la brutalité politique, l’embargo sur Alger, les attitudes hostiles des services de sécurité envers le hirak… Lorsque des partis cèdent sur les libertés, le droit et les principes élémentaires de la politique, ils cessent d’être des partis politiques et deviennent des partis satellites du pouvoir. D’ailleurs, ces formations devront, par éthique et par respect à cette révolution, descendre un jour au milieu du hirak jauger leur audience, leur crédibilité et leur acceptation par la rue. Je crois profondément que cette révolution va secréter par elle-même de nouvelles idées et de nouvelles structures politiques. Le changement du système inclut le changement des structures politiques actuelles.

Ces dernières semaines, la justice a accéléré le rythme des enquêtes anticorruption contre des hommes d’affaires et d’anciens responsables politiques, proches du président déchu Bouteflika. Selon vous, cette opération dite «mains propres» s’inscrit-t-elle dans le cadre d’une lutte salutaire contre la corruption ou de luttes de pouvoir ?

Une véritable lutte contre la corruption ne peut être menée que dans un cadre démocratique et transparent par une justice indépendante, qui n’obéira à aucune injonction et ne se soumettra à aucune pression. La lutte contre la corruption exige aussi une liberté de la presse qui permet à l’opinion publique de prendre connaissance des enquêtes et des instructions dans le cadre de la loi. Ce que nous constatons n’est pas une lutte contre la corruption. C’est une lutte d’une partie du pouvoir, qui prend la place d’une autre partie du pouvoir.

En tant que citoyens et militants, nous ne pouvons que nous réjouir de l’arrestation ou de l’emprisonnement de tous ceux et celles qui se sont rendus responsables de crimes économiques ou politiques contre le pays. Toutefois, des interrogations sont à soulever. Des personnes impliquées dans de graves scandales révélés par le passé et qui avaient exercé de hautes fonctions d’Etat ne sont pas inquiétées, dès lors qu’elles considèrent que leur pouvoir est entre leurs mains. Seule une justice qui donne la prime à la loi peut lutter contre la corruption. Devant une telle justice, nul ne sera à l’abri. Le reste n’est que magouilles et règlements de comptes politiciens.

Le très contesté président de l’APN, Mouad Bouchareb, une des cibles du hirak, a démissionné hier. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?

Alors que la crise du Parlement qui avait défrayé la chronique les mois précédents n’a jusque-là pas livré tous ses secrets, voilà qu’arrive une nouvelle manœuvre. La démission de Bouchareb, qui n’est en réalité qu’une exécution d’un ordre donné d’en haut, vise à ravaler la façade et laisser place à une nouvelle figure pour présider les débats futurs du Parlement. Probablement, cette démission intervient aussi en exécution du discours du chef d’état-major qui avait évoqué récemment la nécessité d’une concession mutuelle à travers le remplacement de Bedoui par une personnalité acceptée de certains partis politiques inclus dans la manœuvre, en contrepartie ces partis cèdent sur l’exigence du départ de Bensalah.

Le tout est que le plan des élections soit exécuté concomitamment avec ces changements, le corollaire serait la mise en place d’une instance électorale en accord avec ces partis, alors que le Parlement relooké sera chargé donc d’élaborer une nouvelle loi électorale. Le coup consiste donc à faire croire au hirak qu’une élection peut avoir lieu avec des mécanismes enveloppés dans un semblant de démarche et avec de nouvelles figures. La finalité reste donc inchangée et inchangeable : désigner un Président à la solde du régime.

C’est une opération qui consiste à faire semblant de tout bouger pour que rien ne bouge. Certains cercles du pouvoir s’emploient, par tous les subterfuges et procédés possibles, quitte à recourir aux approches sectaires et aux manœuvres régionalistes, pour tenter de tisser des solidarités subjectives, archaïques et de ghettos autour de lui, et du même coup de tenter de hacher et déstabiliser le hirak. C’est pourquoi nous devons rester unis, vigilants et pacifiques pour déjouer tous ces plans machiavéliques du pouvoir.**elwatan 03 juillet 2019 

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*Des partis et acteurs politiques de la mouvance démocratique appellent à une rencontre nationale le 26 juin 

Des partis et acteurs politiques de la mouvance démocratique ont lancé, hier, un appel aux forces de l’alternance démocratique pour fédérer leurs efforts afin d’élaborer ensemble une solution politique pour sortir le pays de la crise.

Sept formations politiques et personnalités du pôle démocratique  – FFS, RCD, PT, PST, UCP, MDS, PLD ainsi que des responsables de la LADDH – se sont réunis, hier, pour la première fois depuis l’avènement du mouvement populaire, afin de se pencher sur la situation du pays et sur les voies et moyens visant à mettre fin, selon eux, au régime «dictatorial».

Les animateurs de cette action épousent l’idée d’aller vers une période de transition qui, selon eux, n’est pas un choix, mais plutôt une nécessité.

L’urgence aujourd’hui, expliquent-ils, est d’élaborer une solution politique ambitieuse, raisonnable et réalisable, loin des règlements de comptes et des calculs étroits, dans le but de changer radicalement le système en vue de propulser le pays d’un ordre constitutionnel obsolète vers un ordre démocratique.

Ils déplorent, à cet effet, l’attitude du pouvoir, qui a opté pour le pourrissement et la manipulation, et invitent les forces progressistes à unir leurs rangs afin de construire un pacte politique consensuel, qui définira par la suite les contours du processus de transition démocratique dans notre pays. «L’heure aujourd’hui est à la concertation et au dialogue. Libérer une dynamique politique de construction d’un Etat de droit et des libertés et de la société est une priorité en vue d’amorcer une véritable transition démocratique», notent les responsables de ce conglomérat qui ont, d’un commun accord, décidé d’organiser une première rencontre de concertation et de dialogue le 26 juin.

Ils lancent dans ce sillage un appel à d’autres acteurs politiques, aux syndicats autonomes, au mouvement associatif, ainsi qu’aux personnalités nationales indépendantes et à la communauté algérienne à l’étranger, qui se reconnaissent dans cette démarche à se joindre à cette initiative de dialogue sans préalable. «L’objectif est d’aller ensemble vers un dialogue sérieux, responsable et inclusif, pour une véritable transition démocratique et pour la construction d’un Etat de droit et une Algérie démocratique», affirment-ils.

«Le pouvoir persévère dans le déni de la réalité»

Hier, les représentants de ce pôle démocratique ont rappelé que le peuple algérien, après son soulèvement contre le colonialisme à travers une Révolution devenue un exemple pour le monde entier et une source d’inspiration pour les peuples opprimés, mène aujourd’hui sa deuxième révolution, pacifique et unitaire celle-là, pour imposer le changement radical et démocratique du système sous l’admiration de tous les pays. «La détermination reste inébranlable et l’espoir immense. Seulement, le pouvoir en place n’est pas disposé à saisir le sens profond de cet événement sans précédent depuis l’indépendance. Il s’obstinent délibérément dans le déni de la réalité et a fait le choix du pourrissement et de la manipulation», dénoncent les initiateurs de cette action, qui pensent que le rassemblement des forces de l’alternative démocratique est le seul à même de traduire fidèlement cette profonde aspiration populaire.

Il est, d’après eux, vain de croire à l’existence d’une issue positive à ce conflit dans le cadre de l’ordre actuel. «Ni le pouvoir ni ses diverses excroissances ne sont en mesure de constituer un recours. Pourtant, le sursaut citoyen, de par son caractère pacifique et massif, est une chance pour le pays.

C’est une force capable d’engager l’Algérie dans la voie de la souveraineté populaire, de la modernité et du progrès», estiment les rédacteurs de cet appel, qui exigent la libération immédiate et sans condition de tous les détenus d’opinion, condamnent par là même la judiciarisation de l’action politique, citant le cas de la leader du PT, Louisa Hanoune, et réclament la levée de toutes les entraves aux droits d’expression, de réunion et de manifestation.*NABILA AMIR -  elwatan- -mercredi 19 JUIN 2019

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Manifestement, l’Algérie ne cesse d’étonner le monde. Le 1er novembre 1954 ouvre la voie à la libération de l’Afrique du colonialisme par la lutte armée ; le 22 février 2019 annonce la fin des dictatures militaires par la voie pacifique. La clé se trouve dans l’unité d’un peuple face à l’humiliation, l’arbitraire, la division. Après des siècles d’engourdissement, les peuples reprennent conscience de leur passé glorieux, de leur aliénation présente, et de leurs forces potentielles futures. Les difficultés économiques, le malaise social, l’impasse politique, le règne de l’immoralité ne sont pas étrangers à ce réveil des peuples.

Ce qui frappe d’emblée l’observateur, c’est la jeunesse des mouvements contestataires. Partout dans le monde les jeunes aspirent à participer plus activement à la gestion des  affaires politiques et économiques. Cependant dans la plupart de ces pays les systèmes sont sclérosés empêchant le renouvellement des élites et la renaissance des idées. La jeunesse ne veut plus d’un Etat comme un legs du colonialisme ou comme un instrument hégémonique occidental.

Ce qu’elle désire par-dessus tout c’est d’un Etat de droit ouvert sur le monde fondé sur une morale et animé par des dirigeants honnêtes et compétents élus en toute liberté sur la base d’un programme  clair et d’un échéancier précis et sur la base duquel ils seront appelés à être jugés. L’Algérie contemporaine s’insère dans un ensemble géographiquement plus vaste plus prometteur qu’est le Maghreb des peuples qui s’étend du Maroc jusqu’en Libye et historiquement plus lointain remontant aux phéniciens, aux romains, aux arabes et aux turcs.

Les pays de la région ont tourné le dos à leur passé ancestral commun et les Etats veillent à l’intégrité géographique présente. Alors que le mur opposant des idéologies s’est effondré en 1989, de nombreux  murs séparant des peuples se sont élevés depuis en Amérique, en Russie, au Moyen orient, au Maghreb   Eternel dilemme : se combattre ou s’entre aider, se  faire tuer par l’autre ou s’allier à l’autre ; échange de balles (la guerre) ou échange de sœurs (la paix) entre maghrébins de race berbère et de religion musulmane vivant sur un même espace géographique depuis des millénaires envoûtés par le miroir aux alouettes que représente l’Europe.

Chacun veille à sa petite épicerie en empêchant l’implantation d’un super marché salutaire pour l’ensemble des peuples de la région par l’ouverture des frontières, la diminution drastique des dépenses militaires, la construction d’une économie complémentaire, la constitution d’un front uni contre la politique de division  des puissances étrangère qui a fait ses preuves depuis l’effondrement de l’empire ottoman. Le Maghreb des peuples renaîtra-t-il de ses cendres ?

Le Maghreb est une terre convoitée par les puissances étrangères et des peuples à asservir par leurs propres élites pour la prospérité et la sécurité de l’occident triomphant. Maghreb a connu plusieurs envahisseurs tout au long de son histoire. Le dernier en date est la France. La colonisation a émietté la région pour en faire la propriété des Etats qui vont en faire une propriété privée. Les Etats africains dans leur configuration actuelle sont les produits de la décolonisation opposant des monarchies aux républiques, des dictatures militaires aux régimes laïcs, des berbères aux arabes, les marocains aux algériens, des tunisiens aux libyens. L’Algérie dans sa configuration actuelle, est une création de la colonisation française qui a tracé ses frontières pour en faire un « morceau de la France »  laquelle a façonné les mentalités des autochtones  en les dressant les uns contre les autres (les kabyles contre les arabes, les harkis contre les fellagas, les illettrés contre les lettrés, les musulmans contre les musulmans !) et en inculquant au colonisé qu’il est inférieur au colonisateur, qu’il soit marocain, algérien, tunisien ou libyen.

L’un ne peut se définir que par opposition à l’autre. Par conséquent un colon ne peut être qu’un privilégié par rapport aux indigènes ; le colonisé est dépourvu de tout droit, c’est un être inférieur constamment soumis et humilié, en état de carence permanente. Du statut de l’indigénat au statut de citoyen, que de chemin à parcourir, que d’obstacles à franchir, que de pièges à éviter. Le passage de la soumission aux autres au contrôle de soi-même et de la domination à l’autonomie est une œuvre de longue haleine qui exige patience et persévérance. Avec la colonisation, l’Algérie s’est trouvée défigurée  urbanisée au nord sans industrie créatrice d’emplois, concentrée sur la bande côtière sans agriculture vivrière, centralisée dans la décision sans participation de la population locale, et tournée vers la métropole par l’exportation des hydrocarbures et ouverte à l’importation de produits de subsistance.

Ce schéma d’aménagement du territoire initié par De Gaulle dans sa politique de pacification sera poursuivi et amplifié par l’Algérie indépendante dans sa politique d’industrialisation et d’urbanisation à marche forcée. La reprise du plan de Constantine en est la preuve évidente. Industrialiser la bande côtière cultivable relativement bien arrosée et se rapprocher de la métropole pour remplir son couffin n’est-ce pas là une preuve évidente. Le regroupement des populations dans les villes permettant de mieux les contrôler en est un autre exemple. Le transfert du pouvoir perpétuait indirectement le système de dépendance économique et culturelle vis-à-vis de la métropole. Il s’agissait pour la France  d’imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. On peut dire qu’elle a réussi son pari au-delà de toutes ses espérances. En imposant des institutions dont la logique de fonctionnement était radicalement opposée à celle de la société algérienne, et en refoulant l’islam dans le domaine privé pour en faire une valeur refuge des déshérités, le colonisateur préparait en fait la société postcoloniale à l’échec de la modernisation et du développement.

Le nationalisme s’est révélé qu’un acte illusoire de souveraineté. L’indépendance politique n’avait pas suffi à elle seule à briser les liens de dépendance tissés à travers 132 ans de colonisation. L’Etat centraliste et ostentatoire dérivé du modèle colonial a suscité le régionalisme, les dérives de l’intégrisme de ceux qu’il enferme dans un nationalisme formel et dans un rituel religieux sans esprit novateur. Si la recherche de l’indépendance fût un principe légitime, les pouvoirs mis en place n’ont pas toujours respecté les aspirations populaires qu’elles impliquaient. La décolonisation a donné  naissance à des entités étatiques artificielles dominées par des régimes politiques  autocratiques et despotiques sans légitimité historique ou démocratique qu’ils soient monarchiques, militaires, ou policier  veillant jalousement sur leurs frontières c’est-à-dire leur espace de domination politique, économique et culturelle. Pourtant, toutes les frontières sont aberrantes et artificielles mais aucun chef d’Etat arabe ne veut remettre en cause les frontières héritées de la colonisation, chacun tient à sa petite épicerie qu’il veut protéger des supermarchés. A un moment où la planète tend à être un village, le Maghreb des peuples doit renaître de ses cendres. C’est un impératif politique, économique et social majeur. Que serait-il devenu le Maghreb aujourd’hui si la conférence de Tunis s’était tenue comme prévue en 1956 ?  Que ce serait-il passé si les peuples maghrébins s’étaient soulevés comme un seul homme face à un ennemi  commun ?

Peut-être que le problème des frontières ne serait-il pas posé ? Tout nous unit, notre géographie, notre histoire, notre religion, nos réalités, nos rêves. Malheureusement, comme disait Ibn Khaldoun : « les arabes se sont mis d’accords pour n’être jamais d’accords » faisant ainsi le jeu des puissances dominantes depuis la nuit des temps tombant dans le jeu de la division mené par les puissances pour mieux les dominer et exploités leurs richesses naturelles et minières en toute impunité. Du Maghreb des Etats au Maghreb des peuples, l’espoir serait-il permis ? Le hirak algérien ouvre la voie. Les jeunes manifestants qui n’ont pas connu la colonisation scandent « khaoua-khaoua ». La France n’occupe pas leur cerveau. Ils l’ont remplacée par leurs propres logiciels. Des logiciels faits maison. Un vent nouveau souffle sur le Maghreb. Il est jeune, doux,  paisible et prometteur. Toutes les religions nous enseignent que les peuples n’existent que pour se connaître les uns les autres. Nous sommes tous des descendants d’Adam et Eve. L’humanité est une, dieu est un. Le diable est partout. Il porte plusieurs masques.

Par Dr A. Boumezrag -  pulié dans algeriepart.com-jeudi 20 JUIN 2019

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Tout pour empêcher la marche : Fouilles et interpellations à Alger

Le pouvoir retrouve sa véritable nature… répressive.

Après avoir cédé face à la déferlante populaire au bout du 3e vendredi de la mobilisation, il tente de «fermer la parenthèse» en actionnant, à nouveau, son lourd appareil répressif.

Des centaines, voire des milliers de policiers, en civil et en uniforme bleu foncé, ont été déployés au cœur d’Alger pour tenter d’empêcher les manifestants de marcher, comme ils avaient l’habitude de le faire depuis le 22 février dernier, dans leur capitale, pour exiger le départ du système et les figures qui le représentent. En effet, parallèlement à la fermeture des accès à Alger en renforçant les barrages de la gendarmerie pour empêcher les renforts de manifestants d’arriver à la ville, les tenants du pouvoir ont mobilisé, à l’occasion du 19e vendredi de la mobilisation populaire, une armada d’agents de police pour tenter d’empêcher la marche d’hier. Les habitants de la capitale ont été, en effet, étonnés, hier matin, par ce déploiement massif des hommes en bleu dans les rues et places de la ville.

La capitale était complètement quadrillée dès les premières heures de la matinée. De la place du 1er Mai à la place des Martyrs, en passant par la Grande-Poste, le rue Didouche Mourad et la place Audin, la présence policière étaient impressionnante. Des centaines de fourgons cellulaires et d’autres véhicules de ce corps de sécurité étaient stationnés des deux côtés des rues, donnant l’impression que la ville était en état de siège.

Usage injustifié des gaz lacrymogènes

a volonté de réprimer était affichée dès le début de la matinée : les forces de l’ordre fouillent tous les passants, vérifient l’identité des personnes et embarquent manu militari ceux qui sont, à leurs yeux, «des suspects».

Selon des témoins, des femmes en tenue traditionnelle kabyle et des jeunes portant des t-shirt de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) ont été interpellés. «C’est scandaleux ! Il ne manquait qu’à déshabiller les gens en public», dénoncent plusieurs internautes, qui ont alerté contre ces graves dépassements. Les interpellations violentes de manifestants se sont poursuivies durant toute la matinée. Les policiers ont arrêté et conduit aux commissariats même des manifestants n’ayant ni drapeau ni emblème sur eux. «Le mouvement populaire veut une Algérie nouvelle, le pouvoir s’emploie à imposer le même système avec les mêmes méthodes dictatoriales», dénoncent des manifestants.

Les agents de police s’en sont également pris au siège du RCD à Alger, où ils ont procédé à l’arrestation de militants, de la députée Fetta Sadat et du journaliste Bouzid Ichaalalen, responsable du site d’information Interlignes Algérie. Ils ont été libérés une heure après, à l’exception de Samira Messouci, maintenue en détention pour avoir brandi un drapeau amazigh. Instruites, depuis la semaine dernière, de faire la chasse au drapeau amazigh, les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de plusieurs jeunes l’ayant brandi. Ils n’étaient pas encore libérés au moment où nous mettons sous presse.

Les policiers ont également fait usage injustifié de gaz lacrymogènes contre des manifestants pacifiques. Ils n’ont pas hésité à asperger les manifestants pour les disperser, comme nous l’avons constaté à la rue Hassiba Ben Bou-ali et à la Grande-Poste. Le mouvement populaire, qui a bravé, malgré tout, la répression en se mobilisant en masse, a déjà une idée sur la nature du future Etat que le pouvoir lui prépare. Un Etat qui lui interdira d’exercer ses droits constitutionnels.*MADJID MAKEDHIelwatan- samedi 29 juin 2019 

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Le FFS dénonce «l’arsenal répressif et les interpellations de citoyens»

29 JUIN 2019 

Le FFS a réagi aux interpellations de citoyens lors de la 19e marche de vendredi à travers le territoire national. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, le plus vieux parti de l’opposition a vivement dénoncé ce qu’il qualifie d’«arsenal répressif digne des républiques bananières». «Plusieurs interpellations sont signalées. Les forces de l’ordre, visiblement très remontées, ont arrêté plusieurs militants appartenant à des partis politiques, dont le FFS ainsi que ceux issus des mouvements sociaux», a relevé le parti du défunt Hocine Aït Ahmed, pour lequel «ces descentes répressives ont aussi ciblé les manifestants qui brandissaient des pancartes dont les mots d’ordre et slogans étaient jugés hostiles au pouvoir autoritaire et despotique».

Le FFS affirme «condamner d’une manière forte cette campagne violente et féroce, destinée à créer la terreur et la résignation chez les Algériennes et les Algériens, dans l’espoir de briser ce sursaut populaire pacifique». «Le pouvoir visiblement désemparé souhaite provoquer l’irréparable et pousse la situation vers le pourrissement et le chaos», a mis en garde ce parti qui considère qu’«aucun discours ni injonction autoritaire ne peuvent s’ériger en loi !» Le plus vieux parti de l’opposition réclame ainsi «l’arrêt immédiat de cette opération répressive contre le peuple algérien» et exige «la libération sans conditions des personnes interpellées et l’annulation des poursuites judiciaires entamées contre elles». Le FFS estime que «le pouvoir devrait écouter les revendications légitimes du peuple algérien au lieu de le punir pour avoir osé réclamer son autodétermination». «Rien ne pourra arrêter une révolution populaire pacifique dans sa quête de la liberté», a conclu le FFS, pour lequel «le combat continue». * MOKRANE AIT OUARABI - elwatan- samedi 29 juin 2019 

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*des propositions  pour mettre fin à la crise politique que traverse le pays

une nouvelle République à tout prix-6 etat-major-manifestant--324x235

S’exprimant au nom de l’Etat-Major, le général Gaid Salah a plusieurs fois appelé au dialogue pour mettre fin à la crise politique que traverse le pays. Cet appel est en soi positif et est un acquis du hirak qui a obligé les décideurs à écouter la population. Des partis politiques, des syndicats et des associations ont accueilli favorablement l’initiative du général Gaid Salah et ont fait des propositions dans ce sens.

Ils ont exprimé une revendication de la majorité de la population qui veut un changement réel du régime devenu obsolète aux yeux des nouvelles générations. Cependant, les propositions pêchent par leur formalisme et ne tirent pas les leçons de l’échec de l’expérience du multipartisme introduit par la réforme de la constitution de Février 1989. La hiérarchie militaire de l’époque avait donné son feu vert pour l’abandon du système de parti unique, mais avait chargé le DRS de contrôler le champ politique et médiatique pour empêcher l’alternance électorale. Le même régime s’est reproduit avec une façade pluraliste parce que les militants démocrates de l’époque s’étaient satisfaits du formalisme institutionnel et avaient négligé la réalité des rapports d’autorité dans l’Etat. La même erreur risque de se reproduire si l’on suppose qu’il y a seulement des dysfonctionnements institutionnels qu’il faut corriger.

Il n’y a pas de dysfonctionnement dans le régime algérien qui a sa propre rationalité et sa propre logique. Ce que la protestation populaire demande avec clarté, c’est une autre rationalité politique, c’est-à-dire le transfert effectif de la souveraineté populaire vers l’électorat pour toutes les fonctions électives.

Toute proposition cherchant le changement doit tenir compte de la spécificité du régime algérien qui n’est pas une dictature militaire. C’est un régime populiste autoritaire qui prétend protéger la société des divisions politiques. Il n’utilise pas les unités militaires pour réprimer les libertés publiques et les opposants. Il utilise une police politique qui a soumis à sa volonté la gendarmerie, la DGSN et le ministère de la justice. Ces trois institutions, indispensables pour la protection des libertés publiques, échappent à l’autorité du président et du gouvernement en violation de la constitution.

À travers ces trois institutions, le Commandement militaire étouffe la société civile et fausse la représentativité des assemblées élues. Si la transition de 1989 a échoué, c’est parce que le Commandement militaire, par le biais du DRS, a refusé toute autonomie aux partis et aux syndicats. C’est pour cette raison que les propositions pour une sortie de crise doivent être concrètes et porter sur les rapports réels d’autorité dans le champ de l’Etat afin que le Commandement militaire n’absorbe pas la transition comme il a avalé les partis après 1989. Pour le Commandement militaire, les partis doivent être une extension du pouvoir exécutif et non un contre-pouvoir institutionnel inscrit dans l’alternance électorale.
Le mouvement populaire demande une rupture totale avec cette conception et non son réaménagement. C’est le sens du slogan Yetnahaw ga3 qui signifie que le Commandement militaire se comporte comme une institution de l’Etat et non comme le pilier d’un régime politique.

Par conséquent, un dialogue serein et franc doit s’ouvrir avec l’Etat-Major pour trouver un compromis autour des demandes du hirak telles qu’elles s’expriment lors des manifestations populaires. Une lecture des pancartes des manifestants fait ressortir les demandes suivantes :

1. Dissolution de la police politique (DRS) et renforcement des capacités de l’espionnage et du contre-espionnage pour protéger le pays des velléités étrangères
2. Mise à la retraite automatique de tous les officiers supérieurs âgés de plus de 65 ans
3. Démission de tous les officiers possédant en leur nom ou sous prête-nom des affaires commerciales
4. Acceptation du principe que le ministre des gouvernements futurs de la défense soit un civil ou un militaire à la retraite depuis au moins 3 ans
5. Transfert de la gendarmerie sous l’autorité du ministère de l’intérieur comme dans tous les Etats de droit
6. Permettre aux policiers d’avoir un syndicat pour garantir l’autonomie institutionnelle de la DGSN
7. Libération du champ médiatique privé et public
8. Libération de tous les détenus politiques
9. Nomination d’un journaliste respecté par l’opinion et ses pairs à la tête de l’Agence Nationale de Publicité
10. Fermeture des chaînes de télévision privées qui incitent à la haine et à l’intolérance religieuse
11. Dissolution du FLN avec une cérémonie symbolique où les responsables de ce parti demandent pardon pour avoir terni l’image du FLN de Larbi Ben M’Hidi
12. Dissolution de l’UGTA avec la même cérémonie de pardon
13. Dissolution du RND et enquêtes sur l’enrichissement de ses membres dirigeants
14. Dissolution de l’APN et du Sénat et enquêtes judiciaires à l’encontre de députés et sénateurs qui se sont enrichis après leur « élection ».
15. Révocation de tous les magistrats et juges dont les noms sont cités dans des affaires de corruption

Comme le montrent les slogans scandés lors des vendredis, les Algériens n’ont aucun problème avec leur armée qui continue de jouir d’un capital symbolique très grand. Le hirak ne s’arrêtera pas jusqu’à ce que sa principale revendication soit satisfaite : l’annonce d’une transition sincère et réelle. C’est dans l’intérêt du pays, des générations futures et de l’armée, partie inséparable de la nation.

Par Lahouari Addi – publié dans algeriepart.com/ lundi 24 juin 2019

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Pour remédier à la situation de blocage qui prévaut actuellement sur la scène politique en Algérie, il est urgent de désigner des personnes « consensuelles » qui joueront le rôle d’intermédiaire entre l’Armée et le mouvement populaire qui manifeste de manière grandiose chaque vendredi. C’est la proposition que vient de formuler pour la première fois Abderrahmane Hadj Nacer, un éminent économiste et ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie. 

« La solution la plus sage, au-delà des problèmes formels, c’est d’afficher face au reste du monde une volonté commune, portée par le peuple et son armée. D’où la nécessité de trouver une personne ou un groupe de personnes « consensuelles », en qui la troupe et ses officiers auraient confiance et en qui la population doit se retrouver, dans ses volontés d’émancipation et d’être prise en considération », a-t-il ainsi proposé lors d’une rencontre organisée au siège de SOS Bab El Oued en présence de jeunes adhérents de cette association de proximité.

La personnalité ou le groupe de personnes désignés devront, selon M. Hadj Nacer, permettre « un compromis inclusif » au sein de l’armée et faire que « toutes les tendances et diverses forces se sentent partie intégrante », parce qu’il est important « d’assurer la sécurité, la pérennité de l’armée pour les prochaines étapes ».

« À cette personnalité – ou groupe – reviendra la mission d’obtenir un positionnement politique clair de et pour l’armée, dans toutes ses composantes, pour que l’armée puisse assumer toutes ses responsabilités sans être dans la nécessité de manipuler un pouvoir civil. Il s’agira de définir le rôle de l’armée et le rôle des services de sécurité dans les décisions portant sur les choix fondamentaux du pays », a précisé en dernier lieu l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie et l’une des figures du mouvement réformiste algérien à l’époque de l’ex-chef de gouvernement Mouloud Hamrouche.**algeriepart.com/ lundi 24 juin 2019

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Conférence nationale de la société civile : à partir du 15 juin 2019

Les options de la transition sur la table

***pour une transition démocratique et pacifique

11 JUIN 2019 – elwatan

Samedi prochain devrait se tenir la Conférence nationale de la société civile. Quelque 500 participants sont annoncés à cet important conclave. Pour rappel, trois pôles travaillent d’arrache-pied depuis plusieurs semaines pour la préparation de cette conférence. Il s’agit du Collectif de la société civile pour une transition démocratique et pacifique, du Forum civil pour le changement et de la Confédération des syndicats algériens. L’objectif de cette grand-messe citoyenne est de parvenir à une feuille de route commune pour une sortie de crise. Si un large consensus s’est d’emblée constitué entre les parties engagées dans ce dialogue inédit – autour notamment de la rupture radicale avec le système en place et le rejet des élections à courte échéance –, des divergences subsistent néanmoins, à propos surtout de la stratégie et des mécanismes de la transition.

Deux tendances lourdes se dégagent, l’une plaidant pour une Constituante comme préalable à toute refondation du système, l’autre préconisant d’aller directement à une élection présidentielle, à charge pour le futur Président élu d’ouvrir les chantiers de réformes qui s’imposent. Hakim Addad, une des figures de proue du Collectif de la société civile pour une transition démocratique et animateur du CSVM-22 Février (Comité soutien et vigilance du mouvement du 22 février), et Abderrahmane Arar, président du Réseau Nada et membre du Forum civil pour le changement, exposent, dans les entretiens qui suivent, leur point de vue sur la meilleure transition possible.

Tous deux insistent sur la nécessité d’aller au bout de la Conférence nationale du 15 juin et de maintenir coûte que coûte, par-delà des divergences somme toute normales, ce formidable espace citoyen qui permettra de peser dans le rapport de force à l’heure des grandes décisions…* MUSTAPHA BENFODIL – elwatan- mardi 11 juin 2019

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La primauté du militaire sur le politique : le problème de l’Algérie ?

Jamais la revendication d’un Etat de droit n’a été aussi claire et aussi massive en Algérie. Jamais le commandement militaire n’a été mis sur la défensive comme aujourd’hui.

L’obstacle le plus important à la réalisation de cet objectif est la primauté du militaire sur le politique que nous avons héritée de notre histoire.

Pacifiquement et de façon déterminée nous devons inverser ce principe en expliquant aux militaires que ce n’est pas une revendication contre l’armée. L’armée est une partie indissociable de la nation. Mais la modernité à laquelle aspirent les jeunes générations imposent de dépolitiser la religion et l’armée.

Leur dépolitisation est nécessaire parce que l’armée appartient à tous les Algériens dont les opinions politiques sont différentes, et la religion appartient à tous les croyants dont les opinions politiques sont différentes.

Par Lahouari Addi -  pulié dans algeriepart.com-mercredi 19 JUIN 2019

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*les généraux contre l’Etat de droit et une société démocratique?

L’armée est devenue le principal garant de cet Etat post colonial qu’elle administre soit directement soit par procuration. Le noyau dur du pouvoir est concentré entre les mains du haut commandement militaire.

Une administration tétanisée par les affaires en justice de ses hauts représentants. Son activité s’étend à toutes les sphères de la vie économique et sociale. L’envoi des militaires dans le civil vise la constitution d’une sorte de club de managers sur lequel le pouvoir prend appui notamment dans les entreprises publiques et dans les administrations. Le développement du pays  est une volonté de l’armée. Un développement qui passe par la rente et non par le travail, par l’appel à l’extérieur et non par une mobilisation interne. L’action de l’armée fonde la légitimité du pouvoir.

Il est admis que l’armée a régenté l’économie et la société. En effet, maître de l’arène politique, le militaire devient politicien. A ce titre, il émarge à deux univers normatifs : l’univers militaire et l’univers politique. Or ces deux systèmes de normes sont indiscutablement contradictoires ; l’un est à base de compromis, de contestations, l’autre à base de conformisme et de discipline stricte. Dés lors, cette interpénétration contribue dans une large mesure à paralyser le contrôle social exercé par les normes militaires. En outre étant donné l’assujettissement du pouvoir civil au pouvoir militaire, les organes judiciaires ne remplissent pas totalement leur fonction de contrôle. En subissant le règne des personnes au lieu et place des règnes de lois, le citoyen se trouve privé de toute perspective et de toute liberté. Un pouvoir qui interdit la liberté d’entreprendre, de produire, de s’organiser, de s’associer, de s’exprimer peut asseoir son pouvoir dictatorial pendant un certain temps mais il condamne par là même son peuple au déclin en le nourrissant de peurs et de pain.

Trois instruments font fonctionner le système ; la terreur, la corruption et la manipulation. La scène politique sert de façade à l’intrusion du militaire dans le champ économique. Cette militarisation du politique et cette politisation de l’économie ne peuvent être saisies sans prendre en charge la dimension corporatiste de l’armée algérienne.

L’institution militaire est elle-même une structure de pouvoir. Le retrait de l’armée de la scène politique est problématique parce qu’elle a des avantages à préserver et d’éviter d’assumer la responsabilité des échecs recommencés en les imputant à la façade politique qui lui sert de pis-aller. On comprend dès lors pourquoi les militaires s’acharnent-ils à rester au pouvoir. Les militaires ont tendance à réagir lorsque leurs intérêts sont menacés ou du moins perçus comme tels. Cette réaction toutefois ne traduit pas la défense d’intérêts personnels mais plutôt celle du statut privilégié de l’institution militaire. Il s’agit donc de la défense d’intérêts d’une corporation spécifique qui a certainement sa place dans l’édifice institutionnel mais ne doit pas mettre de l’ombre sur les autres institutions comme la justice par exemple. Il y a là un phénomène d’identification aux intérêts et au statut de l’organisation militaire par ses membres même en situation de retraite, à croire que la tenue militaire et les galons leurs collent à la peau. Certainement parce qu’ils en retirent de gros avantages par rapport au reste de la population. Un débat devant être engagé sur le rôle et la place de l’armée dans la transition démocratique.

La transition d’un régime militaire autoritaire à un régime civil démocratique est périlleuse. La transition peut se faire pacifiquement si l’initiative de changement démocratique est prise par les forces sociales et politiques agissant en dehors de l’Etat mobilisant la société civile et poussant les militaires à quitter le pouvoir. Le contrôle du pouvoir politique sur l’institution militaire ne signifie pas que les militaires soient coupés du reste de la population mais tout simplement qu’ils regagnent les casernes qu’ils n’ont d’ailleurs jamais quittés (ils ont un pied dans la caserne et l’autre dans le civil) pour amorcer un début de changement. Le problème essentiel est la légitimité des institutions qui permet de privilégier le débat par rapport aux armes et le droit par rapport à la force. Mais est-ce dans l’intérêt de l’armée et des puissances étrangères que la démocratie s’instaure en Algérie et que son marché se ferme aux importations tous azimuts ?

C’est par l’instauration d’une démocratie véritable que l’armée ne sera plus un moyen de règlement des conflits politiques Aujourd’hui que la rente se tarie, que l’armée se recroqueville, la société s’affole, les institutions vacillent, le système s’agite. Faute de légitimité, l’Etat n’est plus en mesure de lever les impôts notamment sur la fortune. D’autre part, imposer des algériens sans activité productive, sans emploi, sans assiette fiscale dans une économie fondamentalement rentière revient au régime « à se tirer une balle dans les pieds ». Le pouvoir a commis deux erreurs stratégiques impardonnables : la première est de croire que l’armée est détentrice exclusivement de la légitimité historique de l’accession à l’indépendance du pays, la seconde est de croire que le pétrole et le gaz sont les seules ressources nationales qui permettent de rester aux commandes du pays sans en rendre compte de leur gestion à personne même pas à soi-même. Le pouvoir ne croit pas ce qu’il voit, mais voit ce qu’il croît, il veut croire, il ne peut pas ne pas y croire. « Maâza wa law talet » (qu’elle vole ou pas, c’est une chèvre pour moi), Il est drogué. Croire à une chose parce qu’il ne peut pas croire à son contraire, c’est au-dessus de ses forces, il ne peut pas faire autrement. Alors que pour notre voisin de l’ouest, « gouverner c’est pleuvoir » ; pour les algériens, « gouverner c’est importer ». Heureusement que l’eau est un don de Dieu et non un produit marchand, que Dieu soit loué. Si la pluie était un produit fabriqué par les usines occidentales, on n’aurait pas hésité à l’importer pour peu qu’on touche sa commission au passage.

Mais l’horrible vérité, c’est peut-être que les gouvernants qui se sont succédé ont besoin des importations pour asservir leur population. Un peuple de paysans indépendants vivant de ses récoltes pourrait devenir têtu et fier pour demander l’aumône à ses dirigeants. C’est pourquoi les premières victimes des politiques agricoles sont les paysans indépendants et ce, à commencer par la révolution agraire. La révolution agraire a donné l’illusion que la justice sociale est rétablie alors qu’en réalité c’est le travail de la terre qu’on enterre. La rente pétrolière rend dérisoire le surplus agricole potentiel et la facilité de payer les importations croissantes joue un rôle dissuasif vis-à-vis de l’urgence du développement agricole. Les importations sont un instrument imparable d’aliénation de la population très efficace qui permet aux élites dirigeantes d’accumuler plus de pouvoir et plus de richesses. Mais cela peut également les mener à leurs pertes. La flambée des prix de produits alimentaires sur le marché international a été un des facteurs déclenchant de la chute des dictatures arabes et africaines.

 **Par Dr A. Boumezrag – pulié dans algeriepart.com-mercredi 19 JUIN 2019

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La période de transition instituée par l’article 102 a engendré un échec total »

 APS -18 JUIN 2019

L’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a affirmé, mardi, que la voie de sortie de la crise politique que traverse le pays consiste en « la préparation responsable et la réunion des conditions idoines » d’un dialogue national auquel participent tous les acteurs nationaux.

« Si la gravité de la crise était aujourd’hui une conviction partagée par tous les acteurs influents dans l’orientation du processus national, la seule voie à même d’y remédier consiste en la préparation responsable ainsi que la réunion des conditions idoines pour engager un dialogue national auquel prendront part tous les acteurs nationaux », a indiqué l’ONM dans un communiqué.
Pour l’ONM, « il est de son devoir de contribuer à l’enrichissement du débat national en proposant des éléments qui pourraient constituer un cadre de débats profonds et sérieux ». « En ignorant l’application des articles 7 et 8, réclamée avec insistance par le Hirak populaire, la période de transition instituée par l’article 102 de la Constitution a engendré le constat actuel, à savoir un échec total », estime l’Organisation des moudjahidine qui ajoute que « c’est là, le résultat naturel d’une réalité non objective en raison de différents facteurs, dont l’absence de conditions légales, organisationnelles, techniques et administratives ». Une situation qui explique, selon la même organisation, « la conviction de la Communauté nationale de l’impératif de rechercher ensemble une solution alternative alliant l’application des dispositions de la Constitution et les exigences de la réalité politique ».
Soulignant « la nécessaire implication de tous les acteurs dans la proposition de mécanismes pratiques, transparents et réalistes garantissant le passage d’une situation exceptionnelle à une autre normale donnant au pays l’opportunité d’engager de profondes perspectives permettant à notre peuple de réaliser un véritable développement national, répondant à ses aspirations au progrès social et à la prospérité économique (…) », l’ONM considère que « le dialogue national ou la Conférence nationale sont à mêle de conduire au plébiscite d’une personnalité nationale crédible et consensuelle pour assumer la gestion de la période après application de l’article 102 de la Constitution (90 jours) ».
Cette personnalité sera chargée de la formation d’une commission nationale indépendante qui supervisera sur le terrain, la préparation, l’organisation, la surveillance et l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, ainsi que la révision de la loi organique portant régime électoral. Elle aura également à assumer la responsabilité de démettre le gouvernement actuel et la formation d’un nouveau gouvernement technocrate, dont le choix des membres obéira aux critères de compétence, d’intégrité et de notoriété au sein de la société, estime l’organisation pour qui le rôle de ce gouvernement doit être limité à la réunion des moyens matériels et techniques inhérents à l’organisation de l’opération électorale sans avoir à s’impliquer directement dans le déroulement de la présidentielle.

Le communiqué de l’ONM met l’accent, en fin, sur l’impératif « d’accélérer les mesures adéquates pour l’association de la communauté nationale, toutes obédiences confondues, à la proposition de solutions mettant le pays à l’abri d’éventuels dérapages pouvant attenter à sa sécurité et à sa stabilité.*APS + elwatan- mardi 18 JUIN 2019

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Initiatives politiques pour une sortie de crise :

La mouvance démocratique s’organise

Des partis politiques et des personnalités de la mouvance démocratique se réuniront aujourd’hui pour adopter une déclaration commune sur la situation du pays et sur les voies et moyens pour le faire sortir de cette crise. Il s’agit en effet du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), du Parti des travailleurs (PT), du Front des forces socialistes (FFS), du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), de Jil Jadid, de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) et du Parti socialiste des travailleurs (PST). Deux personnalités bien connues se joindront à cette rencontre : Lakhdar Bouregaâ, ancien chef militaire de la wilaya IV historique, et Djamel Zenati, militant politique et ancien directeur de la campagne électorale du défunt Hocine Aït Ahmed en 1999. Cette réunion se veut, selon ses initiatives, comme une première étape pour le rassemblement de toutes les forces progressistes derrière une feuille de route visant la transition démocratique pour une IIe République. La rencontre d’aujourd’hui est le couronnement des premières discussions engagées ces deux dernières semaines par le plus vieux parti de l’opposition. En effet, le premier secrétaire du FFS, Hakim Belahcel, accompagné notamment de l’ancien premier secrétaire et conseiller de l’instance présidentielle du parti, Ahmed Djeddaï, a engagé des concertations sur la situation de crise que traverse le pays avec plusieurs responsables de partis politiques, de personnalités nationales, de responsables syndicaux, d’experts et de professeurs d’université. Parmi les personnalités consultées, il y a Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour, Djamel Zenati, Smaïl Lalmas et Zoubir Arous. La rencontre historique entre la direction du FFS et celle du RCD a été bien accueillie par les démocrates, qui appellent à l’unification des rangs dans ce contexte particulier, afin de défendre les idéaux démocratiques dans l’Algérie de demain.
Les participants à la réunion d’aujourd’hui ambitionnent ainsi d’aller vers un rassemblement des forces démocratiques afin d’élaborer une feuille de route commune de nature à concrétiser les idéaux de Novembre et du Congrès de la Soummam, qui ont défini la construction démocratique de la nation algérienne. Selon le coordinateur national du PLD, Mustapha Hadni, la réunion d’aujourd’hui va être sanctionnée par une déclaration commune. Cette initiative d’unification des rangs des forces démocratiques a suscité de l’intérêt chez des pans entiers de la société qui aspirent à l’avènement d’un Etat démocratique. Face à l’offensive des forces intégristes et rétrogrades, les démocrates sont appelés à unir leurs forces afin de défendre leurs idéaux et leur projet d’un Etat moderne et ouvert sur le monde.
Les enjeux sont tels qu’il est impératif, aux yeux de nombreux militants de la démocratie, de redoubler d’efforts et d’actions pour pouvoir contrer tout projet rétrograde. Depuis de longues années, les forces démocratiques ont évolué en rangs dispersés. Leurs divisions ont fortement profité aux forces rétrogrades qui avancent de pied ferme dans leur projet obscurantiste, gagnant subrepticement du terrain au nom de la démocratie. M.A. O.* MOKRANE AIT OUARABI-elwatan- 18 JUIN 2019 

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La lutte continue jusqu’au changement du système »

Des milliers d’étudiants ont marché aujourd’hui à Alger, pour le 17e mardi de suite. Il réclament toujours le départ de tous les symboles du régime et le changement radical du système.

La marche a commencé à la place des martyrs vers 10h30. Les étudiants ont brandi des slogans des plus variés, parfois contradictoires à l’exemple de « République badissienne ( Ibn Badis), novembriste ( proclamation du 1er novembre 1954) » et « Algérie libre et démocratique ». La foule des étudiants a observé une minute de silence, chanter l’hymne national avant de marcher vers la place Audin en passant par Bab Azzoun et la rue Ben M’hidi.

Les services de sécurité ont suivi la marche de près, sans toutefois la gêner. Les étudiants ont défilé avec des pancartes sur lesquelles ils avaient écrits, entre autres messages, « pas de confiance en les symboles des gangs », « une instance de surveillance des élections présidée par des juges » et « presse transparente pour un citoyen clairvoyant ». Les médias ont été vivement critiqués par les jeunes marcheurs qui ont crié, en arrivant à la place Port Said, « Sahafa chyatine  ( les médias flagorneurs ».

Le chef d’état-major de l’armée, comme de coutume, n’a pas échappé aux critiques. « Gaïd Salah dégage !», « Gaïd Salah arrêtez de jouer, le pouvoir au peuple » et « Gaïd Salah Soory, le peuple n’est pas naïf ».

Certains étudiants ont hissé des écriteaux pour réclamer l’élection d’une assemblée constituante qui saura « détruire entièrement le le régime dictatorial ». D’autres jeunes marcheurs ont exprimé leur solidarité avec le peuple soudanais : « Nous soutenons le peuple soudanais dans sa révolution pacifique. Nous sommes contre le gang militaire sanguinaire ».

Les étudiants on commencé à se disperser dans le calme vers 13h00.

*elwatan.com – mardi 18 JUIN 2019

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Pourquoi les généraux doivent lâcher prise en Algérie

Le 17è vendredi a été aussi grandiose que les précédents. La pression est assez forte sur les généraux et ils finiront par lâcher prise. La mobilisation est massive et la solution est politique et non militaire.

Les généraux essayent de se protéger en jetant les civils de service en pâture, et quand tous les civils corrompus seront en prison, ils commenceront par se débarrasser des généraux les plus encombrants. Mais attention, si la mobilisation populaire baisse, une répression féroce s’abattra sur les Algériens. C’est ce qu’ont compris les jeunes manifestants qui scandent: ya hna ya ntouma. Amamouna dawla el kanoune, waraouna jahanama. Il vaut mieux avancer vers l’Etat de droit que de reculer vers la répression à grande échelle. « Ils » ont pris des photos de manifestants et de leaders, « ils » ont enregistré ce que nous avons écrit et dit. Il n’y a pas d’alternative. Ou bien l’armée devient une institution de l’Etat ou bien l’Etat restera une annexe de l’armée.

*algeriepart.com-  samedi 15 juin 2019

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Ouyahia, Saïd Bouteflika, Sellal et les autres :

Pourquoi le régime algérien s’est effondré très rapidement

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*Personne, absolument personne n’a jamais imaginé un tel scénario. Il y a quelques mois, Sellal et Ouyahia auraient pu devenir Président de la République s’il y avait un consensus autour de ces deux personnalités au sein du sérail algérien. 

Il y à quelques mois, Amara Benyounès marchandait son soutien au 5e mandat et espérait récolter une plus-value qui devait lui permettre de retrouver un portefeuille ministériel. Il y à quelques mois, Amar Ghoul complotait pour revenir aux commandes en rêvant de diriger un nouveau gouvernement de transition nationale le temps de résoudre la crise de succession d’Abdelaziz Bouteflika.

Il y a quelques mois, Zoukh, l’ex-Wali d’Alger, se voyait longtemps « intouchable ». Il y a quelques mois, Tayeb Louh se voyait comme l’un des potentiels successeurs à Abdelaziz Bouteflika. Il y a quelques mois, le régime algérien pensait survivre à une simple épreuve de succession. Aucune de ses officines n’a prévu un ras-de-marée populaire qui va l’engloutir et mener l’Algérie entière vers une période révolutionnaire !

Et le miracle fut ! Les Algériens se sont révoltés à la grande surprise du monde entier. Ouyahia ne sera candidat à l’élection présidentielle et ne deviendra jamais Président de la République. Au contraire, il finira à la prison d’El-Harrach. Sellal ne sera pas rappelé et ne pourra pas prétendre à la succession de Bouteflika. Il finira lui-aussi à la prison d’El-Harrach. Tayeb Louh ne détiendra plus aucun pouvoir. Il finira éjecté du gouvernement et se retrouve pourchassé par la vindicte populaire. Amara Benyounès ne réalise aucun de ses rêves et il finit lu aussi à la prison d’El-Harrach. Zoukh, Amar Ghoul, Boujdemaâ Talai, Zaalane et tous les autres hauts responsables du régime Bouteflika, ne tarderont certainement pas à retrouver leurs collègues à la prison d’El-Harrach.

Le cerveau du régime Bouteflika : « le seigneur Saïd » est tombé avant tous les autres. A la prison militaire de Blida, il sera bientôt jugé comme un « vulgaire traire à la nation ». Le puissant Tartag a trébuché définitivement et passera de longues années à la prison militaire de Blida. Et cerise sur le gâteau : le puissant et mystérieux général Toufik est définitivement humilié et emprisonné à Blida.

Qui l’eût cru ? Personne, absolument personne. Mais pourquoi une telle chute brutale, un effondrement aussi violent et surprenant. La raison est à la fois simple et complexe : le régime algérien était rongé depuis longtemps par un dangereux cancer qui n’a jamais été traité. Ce cancer porte un nom ô combien significatif : le clanisme !

Divisé par les querelles internes, affaibli par les guéguerres entre petits chefs, miné profondément par les divergences idéologiques, financières et politiques qui séparent ses principaux acteurs, le régime algérien a affronté le mouvement populaire algérien dans une posture catastrophique. Dépourvu d’un leader autour duquel les dirigeants algériens peuvent se fédérer, le régime algérien n’était pas prêt pour résister aux coups de poing de la rue.

Tel un vieux boxeur qui ne peut plus se battre, il tombe de très haut. Et le KO est prononcé. La détérioration gravissime de l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika a accéléré la fin de ce régime. Depuis fin 2018, il n’y avait presque plus de régime homogène, solide et fonctionnel. Il y avait le clan Gaïd Salah d’un côté, le clan Saïd de l’autre, les intérêts des oligarques richissimes, mais détestés par les Algériens, et les orientations d’un appareil administratif entièrement rongé par la corruption généralisée.

L’Etat est une notion qui a commencé à disparaître dans le sillage d’un 4e mandat catastrophiquement mal-géré. Le groupe Ahmed Ouyahia voulait le pouvoir, le groupe Bouchaoureb voulait le pouvoir. Le groupe Sellal voulait le pouvoir. Le groupe Tayeb Louh et général Belkecir voulait le pouvoir. Le groupe Gaïd Salah voulait le pouvoir. Le pouvoir, tout le monde le voulait. MAIS PERSONNE NE LE DÉTENAIT RÉELLEMENT.

Le régime algérien était devenu depuis 2014 un agencement d’intérêts claniques, financiers et tout l’équilibre était géré par des groupes affairistes. Il n’y avait ni vision, ni projet, ni la moindre structure de base.

Ce n’est pas le régime syrien solidement enraciné autour de la famille ASSAD, ce n’est pas la monarchie saoudienne capable d’avaler ses déchirements internes pour subsister aux menaces extérieures, ce n’est pas le régime cubain capable d’écarter ses vieux chefs et organiser ses propres successions, ce n’est pas le régime russe guidé par un leader patenté et charismatique comme Poutine, ce n’est pas le régime turc qui créé de la croissance et séduit les foules avec un Erdogan, non, le régime algérien n’avait plus aucun sens, plus aucune utilité.

Il était voué à l’échec et par ricochet à la disparition. Dans un futur proche, cet effondrement sera enseigné dans les livres d’histoire et les dirigeants algériens finiront là où ils étaient attendus depuis très longtemps : les poubelles de la mémoire collective de l’humanité…* algeriepart.com-  samedi 15 juin 2019

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*De l’impunité totale au châtiment sommaire

Résilients, les Algériens en marche depuis le 22 février poursuivent leur chemin vers la libération du pays avec la même vigueur. A chaque vendredi qui passe, ils montrent des signes de force. Les avis de faiblesse sont émis en face.

D’une inébranlable détermination, le «peuple du vendredi» n’est pas près d’abandonner. Il accomplit les tâches sans perdre de vue le but final de la grande bataille engagée. Impossible de le détourner du sujet central. Dans une intelligence collective, il ne se laisse pas non plus distraire par les coups de grâce spectaculairement donnés aux figures de premier plan du régime Bouteflika. Les Algériens prennent acte.

Cependant, les poursuites judiciaires lancées contre deux Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que d’ex-ministres placés en détention et d’autres qui font l’objet d’instruction en cours pour des faits de corruption sont des faits majeurs. Ils sont tout sauf marginaux. Un cas inédit dans les annales politiques et judiciaires du pays. Leur impact est certain. Une prise de guerre non négligeable du mouvement du 22 février.

Avant ces visages politiques rattrapés par l’histoire, la justice a placé dans son viseur les emblématiques hommes d’affaires dont la richesse a été acquise grâce à leur proximité – allégeance – avec le pouvoir de Abdelaziz Bouteflika. L’épisode judiciaire en cours, et qui se déroule à l’ombre de la révolution démocratique, signe le début de la fin d’une époque. Il témoigne si besoin est de l’interpénétration entre la gouvernance politique et les milieux d’affaires durant ces 15 dernières années.

Le jugement des responsables gouvernementaux, qui ont eu à contrôler directement l’appareil économique du pays, est directement lié aux poursuites contre les Haddad, Tahkout, Kouninef et consorts. Manifestation de deux mondes ultra connectés. Ce n’est pas une révélation. Cette union sacrée est connue de tous. Elle s’exerçait au grand jour. Ces méfaits palpables que certains – faussement étonnés – semblent découvrir aujourd’hui. Alertée sans cesse par les opposants, les acteurs de la société civile et les médias au moment opportun, la justice n’a pas osé agir à temps

Impossible, car c’était l’un des instruments de la gouvernance politique en vigueur.

Un choix assumé avec arrogance et au mépris des lois, malgré les prévisibles périlleuses conséquences sur le pays de ce mariage douteux entre l’Exécutif et les milieux d’affaires créés de toutes pièces. Siphonage des capitaux publics, anéantissement des institutions de l’Etat, perversion des rapports sociaux et émergence d’une classe d’hommes d’affaires sans projet économique, n’est-ce celui de la captation boulimique de l’argent public via des marchés publics aux budgets faramineux.

Paradoxe de l’histoire, c’est la raison d’existence du régime politique depuis 20 ans qui est la cause-même de sa désintégration. L’infra-système que Bouteflika a bâti à l’intérieur du supra-système s’écroule en entraînant ses propres acteurs dans une chute fatale. A l’impunité totale que leur a procuré la puissance du pouvoir, succédera le châtiment violent et sommaire infligé aux bannis. Délogés par les Algériens révoltés et condamnés par l’histoire.

Il va sans dire que les poursuites judiciaires bruissantes vont pleuvoir encore sur la galaxie bouteflikienne. Rares sont ceux qui ne passeront pas à la trappe. La saison de chasse aux «Bouteflika boy’s» est désormais ouverte. Mêlant règlements de comptes et «volonté» de faire justice, c’est tout le régime du raïs déchu qui sera mis au box des accusés après s’être placé au ban de la nation. Le procès d’une époque politique et de ses hommes forts, rendu possible par la révolution démocratique en cours, a eu comme conséquence immédiate l’inversion des rapports de forces à l’intérieur du sérail. Les maîtres humiliants d’hier deviennent des parias.

Si en effet dans ce contexte insurrectionnel, le jugement de ces symboles politiques emblématiques et les têtes d’affiche de la corruption est difficile à éviter, parce que c’est une demande populaire «légitime» et surtout politiquement rentable, il ne peut cependant constituer à lui seul l’unique réponse à la crise algérienne. L’exigence des Algériens va au-delà du procès du pouvoir. Aussi utile soit-elle, la pénitence infligée aux dirigeants responsables de la catastrophe nationale serait une supercherie si elle n’est pas accompagnée d’une véritable transition politique. Laquelle transition devra débaucher sur la mise en place d’un nouvel ordre politique et social où il ne sera plus possible de reconstituer les tares dégénératives du régime quasi monarchique de Bouteflika.** HACEN OUALI - elwatan – dimanche 16 juin 2019

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*l’Algérie  dans les méandres  du vide constitutionnel

Et maintenant qu’allons-nous faire ?

A partir de ce e soir la République algérienne entre dans une situation embarrassante du fait qu’aucune candidature sérieuse n’est venue justifier la consultation électorale prévue le 4 juillet prochain, de ce fait, l’Algérie pénètre « tout de go »  dans les méandres  du vide constitutionnel.

Même les pseudos partis politiques qui finassaient vainement pour pouvoir jouer un rôle dans la prorogation du système se sont retirés, tout bonnement, et rejoignent discrètement, l’abstention populaire.

Un mal pour un bien, avec ce renoncement collectif de ces « figurants » politiques qui s’ajoutent au  lot FLN, TAJ et RND, le Haut Commandement Militaire peut se réjouir de s’être débarrassé des  « boulets » embarrassants qui narguent effrontément le Harak.

Ceci étant dit, la question du vide constitutionnel peut s’expliquer, en partie, par l’omission des rédacteurs de la constitution algérienne  à prévoir ce scénario rarissime qui est : l’impossibilité d’organiser une élection pour cause d’absence de candidat ou autrement dit : la limite maximale de l’article 102.

Concrètement, il est maintenant, inutile de rester dans une optique de « légalité constitutionnelle » alors qu’elle (la constitution)  est vraisemblablement inemployable.

Il faut reconnaître que le  commandement de l’armée, incarné par le chef d’état-major le Général Ahmed Gaid Salah, est dans une position inespérée, géopolitiquement parlant.

Cette fois-ci, l’ANP peut ouvertement  assumer son rôle de pouvoir de transition  sans se soucier  d’être « taxé » de  dictature militaire par n’importe qu’elle ONG ou autres gouvernements de pays  « démocratiques ».

En effet , la situation dans laquelle se  retrouve l’Algérie, en cette année 2019, n’est pas un cas isolé comme le prétendent  certains analystes politiques sur les plateaux télés.

L’histoire, avec un grand H,  nous apprend que beaucoup de nations ont du se  débrouiller avec les moyens du bord  pour « rassoir » le pouvoir de l’état de manière légitime.

Des pays qui étaient dans des circonstances bien pires que les nôtres, les dispositions spéciales adoptées par ces derniers  n’ont pas  provoqué un « tollé » dans la communauté internationale ou chez les gardiens autoproclamés du « droit-de-l’hommisme » dans sa version d’autodéterminations des peuples.

Il n’en demeure pas moins que l’idéal pour nous aurait été de voir la Cour suprême ou le Conseil Constitutionnel êtres en porte-à-faux avec la décision d’annulation de l’élection  d’avril dernier  par l’ancien président Bouteflika. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, à vrai dire, le mal est fait.

Ces instances hautement qualifiées, en matière de droit constitutionnel,  auraient pu légiférer de manière « unilatérale » pour nous éviter de vivre  les affres du vide constitutionnel dans lequel nous sommes présentement.

Ils auraient pu réagir  comme ce fut le cas  aux Etats Unis en 1935,  ou le pouvoir judiciaire de la Cour suprême s’est  substituée au pouvoir politique contre le « New Deal » du Président Roosevelt, depuis la notion de « gouvernement des juges » était apparue et elle perdure aujourd’hui.

Devant le « laisser faire » de ces  hautes instances juridiques, l’Algérie se retrouve, bien malgré elle, dans une disposition de rupture avec la  légalité constitutionnelle.

Ipso Facto, Nous (algériens)  devons  considérer sérieusement le renouvellement de l’Etat, sans lequel, la notion de stabilité deviendra  qu’un vague souvenir.

Il ne faudrait,  ne surtout pas, confondre cette obligation de renouvellement impérieuse qui a pour but la survie de l’état algérien avec le renouvellement d’un système inique clairement  honni par le peuple.

Cette urgence que revêt le « renouvellement », peut être pratiquée lorsqu’un état retrouve son indépendance comme ce fut le cas pour l’Algérie en 1962.

En vérité,  cela dépend des particularités des  conjonctures, en ce qui nous concerne, il serait prompt d’opter simplement pour une nécessité  impulsée  par la révolution populaire du 22 février.

L’état de confusion dans lequel se retrouve le  pays, hier à minuit, n’est nullement une fatalité, les algériens en tant que peuple souverain, doivent  savoir  que de  nouvelles Constitutions ont été adoptées dans le passé par des nations dans des conditions bien plus compliquées que la nôtre Aujourd’hui.

En postulant que l’armée algérienne reste la seule institution hautement structurée, Il est important de prendre en compte qu’en ce moment aucune règle constitutionnelle  ne l’oblige (l’ANP) à choisir une voie plutôt qu’une autre pour sortir de cette impasse juridique.

Ceci dit, les exemples de renouvellement du pouvoir (non pas du système)   sont nombreux dans le monde, vu  la proximité géographique ou historique  nous pourrions citer le cas de  la France en 1789, 1814, 1848, 1870, du Portugal en 1976 ou encore ceux de l’Espagne en 1978 et des pays de « l’Est » après la chute du mur de Berlin et enfin celui de  la Russie en 1917

Rien ne doit paraitre impossible pour la pérennité de l’Algérie en tant que Nation, les divergences politiques ou idéologiques des uns et des autres doivent être mises en « mode silencieux » pour pouvoir surpasser cette épreuve, les différences auront bien le temps de s’exprimées dans l’Algérie de demain.

Une chose est désormais certaine pour nous autres algériens, nous avons  contribué, chacun à  sa manière,  à la déliquescence des principes fondamentaux qui font Le Citoyen.

A force d’ignorer notre pouvoir en tant que peuple, nous voilà au croisement des chemins ou deux options s’imposent à nous : soit nous réussissons collectivement à instaurer un état de droit, soit nous payerons individuellement le prix du chaos politique.

En Ukraine Volodymyr Zelensky, un jeune acteur humoriste, est aujourd’hui élu Président.

Il a déclaré  lors de son discours d’investiture :

« Je ne veux surtout pas que mes portraits soient accrochés dans vos bureaux, car le Président n’est pas une icône, pas une idole, il n’est pas un portrait, accrochez plutôt des photos de vos enfants et regardez-les avant de prendre chaque décision ».

Voilà, in fine,  comment de l’humour jaillit la sagesse dans un pays qui n’existait pas quand l’Algérie resplendissait dans le monde.

Par Maiza Nazim-   algeriepart.com-  dimanche 26 mai 2019

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la révolution du sourire en Algérie

Appeler les femmes le « sexe faible » est une diffamation, c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes » Gandhi

Dans les sociétés occidentales, la démocratie correspond à leur trajectoire historique, à leur philosophie politique, à leur élite intellectuelle qui place l’homme. C’est une  donnée endogène à la société européenne qui reflète sa propre histoire gréco-romaine et ses propres croyances religieuses. Une société qui  « féminise » les hommes dans leurs émotions, leurs sentiments, leur psychologie et « masculinise » les femmes dans leurs façon de vivre,  de s’habiller et de travailler. Une société où l’éducation des filles et des garçons est indifférenciée. Des couples qui mettent au monde des enfants sans attachement familial centrés sur leurs propres désirs. Une société où l’argent remplace le phallus au lit, castre l’homme et avilit la femme Une société où l’homme perd sa virilité et la femme sa féminité. Une société où la femme investit l’espace public et l’homme se réfugie dans l’espace privé. Les femmes ont investi massivement le marché du travail où toutes les carrières professionnelles leurs sont ouvertes.

En Algérie, les hommes fuient l’effort physique, l’endurance morale, les métiers manuels et agricoles et se consacrent au commerce de l’alimentaire et du cosmétique. Nous assistons à une « féminisation » rampante de la société. Une société où l’époux n’a plus d’autorité sur son épouse qui vaque librement à ses occupations abandonnant l’éducation de ses enfants les livrant aux démons de la rue.  Une société où la femme fatiguée par un rythme infernal qu’elle s’impose, s’épuise très vite, vieillit mal et meurt prématurément.

Une société où les liens de filiation sont rompus ; le frère ne demande plus après son frère et  les parents ne cherchent plus après leurs enfants.  Des enfants roi qui se transforment en adultes tyran. Est-ce l’individualisme que l’on recherche c’est-à-dire une société dans laquelle nos enfants ne seront plus solidaires de leurs familles mais agissent comme bon leur semble comme s’ils étaient tombés du ciel c’est-à-dire des enfants « x ». Des individus asexués sans identité, sans racine,, sans ancêtre, sans traditions, sans milieu, sans foi ni loi qui n’obéissent qu’ à la force du grand nombre. En investissant massivement le marché du travail, les femmes se sont coupées de leurs enfants pour en faire plus tard des adultes asexués. C’est cela la société démocratique qui nous envoûte, nous absorbe, nous ensorcelle. Nous adoptons sans état d’âme le mode de vie et de pensée  occidental. Nous tournons le dos à nos racines, à notre histoire, à nos traditions,  à notre religion. Nous finirons par rester seul face à soi-même, sans lien de filiation, sans honneur, sans dignité dans un dénuement total et un égarement manifeste.

Tout cela pour dire que la  femme est à la démocratie ce que l’homme est pour la dictature. Sur un autre registre, l’islam habille les femmes en les entourant de mystères alimentant les fantasmes des hommes. Et l’occident dénude les femmes et les expose en vitrine au regard impudique des hommes. Que nous enseigne les démocrates occidentaux : « Faîtes ce qu’on vous dit, et ne faites pas ce qu’on fait ». La laïcité n’est pas un cache sexe et le voile n’est pas une ceinture de virginité. « Couvrez moi ce sein que je ne saurais voir » disait Molière. Une femme sans foulard est comme une maison sans rideaux, elle est soit à vendre, soit à louer. Que les uns et les autres nous dévoilent leur part d’ombre et leur part de lumière. Entre la rigueur islamique et les libertés laïques, le monde arabe se recherche. En islam, être marié revêt une part importante de la religion musulmane. Le seul cadre pour l’activité sexuelle, c’est le mariage. Le mariage est devenu tellement cher que les prétendants au mariage attendent jusqu’à trente ans sinon plus pour se marier et à condition de disposer d’un logement et d’un travail ou d’un commerce. Le taux de chômage en Algérie est parmi les plus élevés dans le monde arabe et touche particulièrement la jeunesse. Les deux tiers de la population ont moins de trente ans. Le chômage touche plus de 30 % de la population en âge de travailler.

Ce taux résulte de l’absence de stratégie saine de développement et d’une opacité dans la gestion des ressources financières du pays sans oublier un système éducatif inadapté où des diplômés de l’université sont sans emplois. Il s’agit d’un chômage de longue durée qui contribue à la dévalorisation de l’enseignement. Les compétences enseignées ne correspondent pas souvent aux besoins du marché. La politique d’infantilisation a féminisée la société. De l’enfant roi on est passé l’adulte tyran. Quand l’enfant est roi, ce sont les femmes qui exercent la régence. Devenu adulte, il cherche à se substituer à l’autorité de l’Etat. Les rapports parents-enfants sont de l’ordre de la séduction qui est le contraire de l’éducation. La télévision s’est substituée à la famille.

Le père n’est plus capable d’aider ses enfants à rompre le lien fusionnel avec leur mère. Une famille patriarcale où les relations parents-enfants se superposent entre le chef de l’Etat et la société. Le couple n’est plus un espace d’intimité mais une préoccupation de groupe. Il est clair que favoriser l’abstinence et la frustration est le meilleur moyen de conduire l’individu à enfreindre les règles avec toutes les conséquences qui en découlent. La répression sexuelle est la marque de fabrique de toute dictature qu’elle soit privée ou publique. Si la dictature arabe se voile la face et se cache sous un hidjab, la démocratie occidentale se dénude en se déhanchant et s’offre en spectacle alimentant les fantasmes des uns et frustrations des autres. Le meilleur moyen de garder le pouvoir sur la famille c’est d’empêcher ses enfants d’avoir des relations conjugales.  Et pour le chef d’Etat, d’empêcher ses sujets de s’émanciper, de s’opposer à lui, de disposer d’une pensée critique et d’une liberté de mouvement.

La sexualité imbibée de religiosité est un outil de contrôle puissant de la dictature. Le patriarcat vit ses dernières heures de gloire. Cette frustration sociale et sexuelle des jeunes donne un sentiment de mépris et d’humiliation. La question de la sexualité est un enjeu majeur pour l’émancipation individuelle et collective. La misère psychique et sexuelle des jeunes entretient les régimes politiques en place. Un Etat autoritaire a besoin de sujets soumis. Pour ce faire, la répression sexuelle est un des vecteurs de la reproduction de l’ordre social dominant. Le refoulement sexuel produit des ressorts émotionnels et mentaux de la soumission à l’autorité sous toutes ses formes ; parentales, sociales ou politiques. Les relations de pouvoir entre le chef d’Etat et son peuple sont reflétées dans les liens entre le chef de famille et ses descendants. L’Etat autoritaire a un représentant dans chaque famille. Le père devient la ressource la plus importante de la préservation du régime politique. Se marier et avoir des enfants, est un impératif individuel et social. Le droit au mariage ne se mendie pas, il s’arrache. Le recul de l’âge du mariage engendre aussi des problèmes de stabilité dans la vie psychique et aggrave les tentations. L’être humain a en lui-même toutes ses pulsions, il faut bien qu’elles s’expriment parce que s’il les garde en lui-même, il va être dévoré par le stress. L’instinct sexuel étouffe la raison. La force la plus puissante chez l’homme, c’est sa sexualité.

Et cela les gens du marketing politique ou commercial l’ont très bien compris. La sexualité des jeunes est un domaine éminemment politique, elle traduit un rapport de force dans la société.  La sexualité des jeunes reste un des leviers de domination politique de la société.. Pris en otage entre les préceptes religieux et les exigences de la modernité, la jeunesse se trouve désemparée. La satisfaction sexuelle des jeunes adultes, dans un cadre moral organisé, libère les énergies, stimule la production et éveille les consciences. « Si l’âme n’est pas satisfaite sexuellement, elle se cabre, se refuse au travail, devient triste » Le mariage en terre d’islam est considéré comme le cadre légitime par excellence de fusion de sexualité et de la procréation. L’arabe langue de l’islam commence par la lette « alif », un comme Adam et suivie par la lette « ba » comme Eve, l’une est debout et droite, l’autre est couchée et ronde. L’humanité s’est constituée à partir de ces deux êtres complémentaires et non opposées comme nous le suggère les chuchotements diaboliques débouchant sur des divorces multiples et rapides avec des retombées sur les enfants privés de parents et de toit se retrouvant pratiquement dans la rue livrés a la violence et à la perversion. Dieu unit, il est Un ; le diable divise, il a plusieurs visages.

Par le Dr A. Boumzrag-  algeriepart.com-  dimanche 26 mai 2019

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les harkis du système

*imposteurs, usurpateurs, prédateurs

Un jeune algérien, chômeur de profession,  artiste de vocation, poète à l’occasion, adossé au mur à la fleur de l’âge aurait dit : « Je ne suis pas né au milieu d’une palmeraie, mais j’ai la grandeur, la droiture et l’humilité d’un palmier, plus un palmier s’élance vers le ciel, plus ses palmes s’inclinent devant la volonté divine ». 

La génération de novembre qui dit avoir libéré le pays (le territoire ou sa population) a épuisé son capital de sympathie, elle est devenue par la force des choses l’obstacle principal du développement et de la démocratie. Cette génération est discréditée moralement et professionnellement. En dehors des ressources pétrolières et gazières, elle ne peut point gouverner. Elle tient au pouvoir que lui confèrent les recettes du pétrole comme elle tient à la vie. Elle manque d’ouverture d’esprit et de maturité affective.

Au crépuscule de sa vie, elle est dans l’incapacité physique et mentale de céder pacifiquement à la génération de l’indépendance le pouvoir de disposer de leur pays. Une tête bien blanche ne fait pas nécessairement une tête bien saine et encore moins bien pleine. « La valeur n’attend point le nombre des années » dit-on. Les jeunes n’ont pas de pays de rechange, ni passeport diplomatique, ni comptes à l’étranger. Ils vivent, étudient, se soignent en Algérie. Ils souffrent en silence.

Ils n’ont que leurs bras pour travailler, leur cerveau pour réfléchir et leur foi en Dieu pour survivre, la paix dans l’âme et l’esprit en éveil. Un pays qui leur a été confisqué par leurs aînés. Des ainés qui ont pour certains la patrie libérée dans leurs poches trouées, alors que les jeunes dans leur grande majorité ont le pays en détresse profondément ancré dans leurs cœurs meurtris. Antoine de Saint-Exupéry disait « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ». L’Algérie appartient à toutes les générations, les hommes sont mortels, nul n’en a la propriété exclusive et encore moins éternelle. « Quand dans l’œuf, le poussin arrive à maturité, s’il veut vivre, il doit briser la coquille.

Or les jeunes veulent vivre. Evidemment la coquille résiste mais le poussin s’agite depuis longtemps mais il naîtra… » . Aussitôt né, il s’est mis à marcher sur ses deux sur ses deux pattes. Cela n’a pas été le cas de leurs aînés qui ont marché toute leur vie « sur leur ventre » sans jamais se redresser un jour. Tel des animaux domestiques, ils se font servir par leurs maîtres. Terrible est l’épreuve infligée par Allah à la communauté musulmane ; l’argent. L’argent facile fascine et conduit tout droit à l’enfer et nul n’est à l’abri. Nous sommes au crépuscule de notre vie et la mort peut nous surprendre à tout moment. Que dire face à son créateur  si la mort nous surprend sans être soumis à lui car la mort n’est pas un échec de la vie mais un passage vers l’autre vie.

L’Algérie serait-elle un paradis pour tous ceux qui vont en enfer ?; Il n’y a pas de gens riches dans l’Algérie indépendante, il n’y a que des pauvres devenus riches par la grâce du pétrole et du gaz. « Dans un pays d’injustice, les honnêtes gens sont soumis aux lois des corrompus ». La corruption est un fertilisant pour les dictatures et un poison pour les républiques. Les riches autochtones de la période coloniale ont été éradiqués  au nom d’une certaine « révolution agraire » qui a enterré le travail de la terre et ouvert la voie à une dépendance alimentaire suicidaire. Le pétrole est un don de dieu et non un produit de l’homme. Il appartient à tous. Par conséquent, toute propriété d’une minorité doit être légitimée par la majorité.

La propriété privée est le prolongement du droit à la vie. Elle limite les violences sociales. Le droit de propriété est réducteur d’incertitudes et producteur de sécurité ; Par conséquent le premier devoir d’un Etat est de produire la paix civile laquelle passe par la légitimation du droit de propriété lequel est concomitant à un autre droit celui de l’emploi. Si l’un peut détenir des biens, l’autre doit disposer d’un emploi. La main droite a besoin de la main gauche pour travailler et produire. C’est cela une économie moderne. C’est cela un Etat de droit. Et cela ne tombe pas du ciel.

La reconnaissance de fortunes privées par la société passe nécessairement par la production de biens et services destinés au marché local et par la création massive d’emplois durables destinés aux jeunes qui forment la majorité de la population. L’Etat post colonial a fait la preuve de son inefficacité dans la conduite du développement, par la dilapidation des ressources rares (énergie fossile, terres agricoles, force de travail, etc…), la démobilisation de la population et la fragilisation des institutions minées par la corruption et le népotisme. L’Etat en Algérie est à réinventer. La ruse qui a fait ses preuves dans la lutte de libération a échoué dans la construction du pays. L’inertie des vieux doit céder sa place à la vivacité des jeunes. L’Algérie doit se débarrasser de la peau du renard pour revêtir celle du lion. Un récit de ma grand-mère est édifiant « Il était une fois, me disait-elle un bourricot a revêtu la peau d’un lion et décide de se rouler sur les champs de blé, les paysans l’ayant aperçu de loin se sont enfui abandonnant leur récolte. Un beau jour de disette ils s’armèrent de courage et décidèrent de l’affronter. Sur leur chemin, ils découvrirent la peau d’un lion et  voient au loin un âne qui broute de l’herbe, ils se mirent aussitôt à courir à ses trousses qui se sauve en ricanant ».

Déçu par tant de forfaitures et de lâchetés, un jeune poète algérien aurait poussé ce cri de désespoir : peuple algérien : pleure comme une femme un pays que tu  as libéré par le sang mais que tu n’as pas su construire par la sueur. Tu as succombé à la tentation de l’argent facile. Tes larmes ne te serviront  à rien. Retrousse tes manches. L’Algérie est un vaste pays avec un beau visage. Chaque région est une partie de ce visage. Qui aimerait sacrifier ou amputer toutes les autres parties pour ne laisser que le front (la côte méditerranéenne) ? Que vaut le front sans les yeux, les oreilles, le nez, la bouche. Que vaut l’Algérie sans  le Sahara ? Sans la Méditerranée ? Sans la Kabylie ? Sans les Aurès ? Sans le M’Zab ? Sans le Hoggar. Le club des pins n’est pas l’Algérie. C’est une exterritorialité. Il faut un passeport diplomatique pour y accéder. Le passeport vert n’y donne pas droit. Il a la couleur du paradis et l’amour de la patrie.

(*) Sid Ahmed Ghozali

Par Dr. A. BOUMEZRAG- algeriepart.com-  dimanche 26 mai 2019

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