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Rendez le pouvoir au peuple
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* 2éme anniversaire du Hirah et de contestation populaire pacifique inédite
*Le 22 février 2019, le peuple a sauvé l’Algérie et sa Révolution récoltera les fruits escomptés
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*Le Hirak, en forme et en force
Le Hirak a entamé sa troisième année avec force et vigueur comme l’attestent les grandes mobilisations populaires d’hier. Dans les principales villes du pays, à commencer par la capitale, les Algériens sont sortis par dizaines de milliers en brandissant l’étendard du changement.
Il est 13h45. Bab El-Oued. Un vieil homme brandit une pancarte sur laquelle on peut lire “Hirak, acte 106 : la confirmation”. Le mot d’ordre est ainsi donné, et la procession qui se forme peut avancer vers la citadelle du Hirak, la Grande-Poste d’Alger. Le mouvement populaire aura passé le dur test de la reprise.
Les milliers de personnes qui ont battu le pavé, hier, dans la capitale ont redonné vie au mouvement, né il y a un peu plus de deux ans. Il confirme son existence et son maintien, même si le topo a été donné lors de la célébration du second anniversaire du mouvement, quelques jours seulement avant ce 106e vendredi de manifestation populaire.
De Bab El-Oued, la procession humaine se dirige vers la rue Asselah-Hocine en empruntant le boulevard Abane-Ramdane. Sur l’autre côté, un autre groupe de jeunes bifurquait par la rue Zighoud-Youcef pour se retrouver à proximité de l’ex-hôtel Aletti à la rue Asselah-Hocine.
Face au dispositif policier renforcé qui a tenté d’empêcher la jonction entre les deux groupes, la tentative s’est avérée un échec. Les deux groupes de manifestants se sont retrouvés pour continuer à scander leurs slogans habituels. “État civil et non militaire”, “Casbah-Bab El-Oued, Imazighen”, “Indépendance”…
Du côté de la rue Didouche-Mourad et de la place Audin, en passant par la Grande-Poste qui a été complétement quadrillée par la police, une autre marée humaine avançait au fur et à mesure que les carrés se formaient à l’arrivée des manifestants venus de la rue Hassiba-Ben Bouali.
Sur place, d’autres slogans sont scandés. “Algérie libre et démocratique”, “À bas la presse du système”, “Nous sommes les enfants d’Amirouche, nous ne reculerons jamais”, ou alors “Nous sommes de retour”.
Une heure à peine après le début de la manifestation, les rues de la capitale sont submergées de monde. Il était même difficile de se déplacer tant l’affluence était importante rappelant celle des premières semaines du soulèvement.
“Ils ont fermé tous les accès à la ville, et malgré cela, nous sommes au rendez-vous”, a lâché une vieille femme qui a préféré rester à l’entrée d’un bâtiment à la rue Didouche-Mourad.
Moins de pancartes, moins de drapeaux, y compris le drapeau national, la crainte d’une répression s’était vite dissipée devant la détermination de milliers de personnes à marquer le premier vendredi de l’acte III du mouvement.
Au milieu de la foule, l’on apprenait que plusieurs jeunes, connus pour leur adhésion au mouvement, ont été arrêtés. Difficile de confirmer ou d’infirmer l’information. Contrairement aux manifestations habituelles, celle d’hier a duré jusqu’à 18h. les rues de la capitale n’ont pas désempli. Après 18h, des centaines de personnes occupaient encore la rue.
“N’oubliez surtout pas que nous avons rendez-vous vendredi prochain !”, criait une jeune fille à la place Audin, insistant sur la nécessité d’être muni, en plus de ce qu’elle a appelé “l’endurance” pour maintenir les marches, “d’un masque de protection”.
**Mohamed MOULOUDJ – Liberté- samedi 27 février 2021
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INLASSABLES, LES ALGÉRIENS CONTINUENT À MARCHER POUR LA DÉMOCRATIE
Plusieurs villes du pays ont connu un autre vendredi de mobilisation, confirmant ainsi la vitalité du mouvement populaire.
Il est midi. La circulation automobile est fluide sur les axes principaux d’Alger-Centre. Les restaurants sont ouverts. Quelques magasins aussi. Pour un vendredi à la mi-journée, l’affluence piétonne est relativement importante.
Seuls ou en groupe, les citoyens n’arborent aucun signe ostentatoire de leur participation potentielle à la marche (emblème national, pancarte, pin’s). Le dispositif de sécurité est nettement plus léger que celui déployé la semaine précédente.
Cinq à six fourgons cellulaires sont en position au Sacré-Cœur, à proximité du siège régional du RCD à la rue Didouche-Mourad, aux abords de la place Maurice-Audin et aux alentours de la Grande-Poste. La chasse à l’activiste n’est guère lancée. L’unique interpellation signalée est celle de Hamid Oudjoudi, P/APC d’Aït Bou Youcef (wilaya de Tizi Ouzou).
“Il parlait au téléphone avec sa femme au moment où il passait devant des policiers. Ils lui ont saisi son appareil et l’ont embarqué. Ils ont probablement pensé qu’il les filmait”, nous explique un militant du RCD, témoin de la scène. L’édile est relâché dans l’après-midi. À 13h, une petite foule se forme devant la mosquée Errahma, attendant la fin du prêche et de la prière du vendredi.
Une demi-heure plus tard, des clameurs surgissant du lieu de culte, rompant le silence. “Dawla madania, machi âaskaria” (État civil et pas militaire) ; “Ni âaskaria ni islamiya, dawla madania” (ni militaire, ni islamiste, État civil), grondent des centaines de voix. La procession progresse rue Victor-Hugo, puis amorce la descente de la rue Didouche-Mourad vers la Grande-Poste.
À cet endroit culte du Hirak convergent aussi des dizaines de milliers de manifestants arrivant de Bab El-Oued et du versant opposé de Belcourt et de la place du 1er-Mai.
À 15h, il devenait laborieux de se faufiler entre une foule immense. “C’est la mobilisation des grands jours, n’est-ce pas ?” lance un septuagénaire, s’appuyant sur sa canne, légèrement en retrait sur le trottoir bordant la rue Khettabi. La présence massive des femmes, des enfants aussi, rappelle, certes, l’ambiance insurrectionnelle des premières semaines du mouvement citoyen.
“C’est comme une résurrection après une année de pause. Le régime est toujours là. Nous sommes également déterminés à aller au bout de notre révolution”, souligne Fatima, au carré des féministes devant la Faculté centrale.
Le visage protégé par un masque chirurgical, elle reconnaît qu’elle avait longuement hésité avant de reprendre le chemin de la protesta en raison du risque inhérent à l’épidémie virale.
“La situation devient insoutenable. Des militants sont jetés en prison, des femmes sont assassinées de manière sauvage, de plus en plus de familles ont des revenus insuffisants…
En face, le régime continue à nous opprimer. Vouloir enlever la nationalité à un Algérien est une honte !”, fulmine-t-elle. Les manifestants ont rejeté en bloc un avant-projet de loi portant déchéance de la nationalité aux ressortissants algériens établis à l’étranger, qui se rendront coupables d’une atteinte à l’unité nationale ou d’actes terroristes.
“Vous voulez la nationalité, alors que nous avons dans nos cœur le nationalisme” ; “Nous exigeons la liberté, ils veulent nous prendre notre nationalité” ; “La nationalité est un bien commun”, se sont-ils époumonés en chœur.
Des portraits de Zighoud Youcef, de Larbi Ben Mhidi, d’Ali La Pointe et d’autres martyrs de la guerre de Libération nationale ont été brandis, afin de rappeler le lourd tribut payé au recouvrement de la souveraineté nationale et par là même de l’affirmation de la nationalité algérienne.
Des slogans condamnant la torture pratiquée contre les détenus d’opinion ont été scandés. Des standards ont été repris, à l’instar de “Yetnahaw gaâ” (Ils dégagent tous) ; “Klitou lbled ya sarrakine” (Vous avez pillé le pays, bande de voleurs) ; “Ya hna ya ntouma, maranach habssine” (Ou c’est nous ou c’est vous, nous n’abdiquerons jamais)…
À 17h, les marcheurs se dispersent dans le calme. Ils ont préservé le caractère pacifique de la révolution. Les forces de l’ordre n’avaient pas à intervenir, dès lors que les manifestants n’ont pas tenté de forcer les barrages dressés à différents points du parcours traditionnel de la marche. *Souhila H. - Liberté- samedi 06 mars 2021
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APRÈS LA RÉPRESSION DE VENDREDI DERNIER
Les Oranais reviennent en force
Le cordon de policiers antiémeute qui s’est mis en travers de la route s’est vite retiré pour accompagner et encadrer les manifestants qui scandaient les slogans phare de la révolution du 22 Février.
Alors que tout présageait d’une répression semblable à celle du vendredi 26 février, les Oranais ont pu marcher hier.
En effet, le déploiement d’un dispositif sécuritaire impressionnant quadrillant les principaux carrefours de la ville, les barrages filtrants installés aux entrées Est et Ouest d’Oran et le contrôle systématique de tous les véhicules immatriculés hors wilaya, au niveau de la place du 1er-Novembre, ont laissé penser à l’empêchement de la marche hebdomadaire comme ce fut le cas la semaine dernière avec son lot d’interpellations, parfois violentes.
La coupure de l’internet, enregistrée vers 13h, a même renforcé ce sentiment de confrontation directe. Pourtant, vers 14h20, un premier groupe s’est ébranlé de la place forte du Hirak et a vite rejoint un autre groupe qui s’était formé rue Larbi-Ben M’hidi. La jonction s’est faite vers 14h35 sous le regard d’un important déploiement de policiers en uniforme et en civil.
Si, dans un premier temps, un cordon de policiers anti-émeute s’est mis en travers de la route, il s’est vite retiré pour accompagner et encadrer les manifestants qui scandaient les slogans phare de la révolution du 22 Février. Ils étaient près d’un millier à battre le pavé en revendiquant un État civil et démocratique, une justice libre et une presse indépendante.
Parmi les manifestants déterminés, une vingtaine d’avocats qui ont tenu à marquer leur solidarité avec leurs confrères Ahmed Mebrek et Omar Boussag, interpellés lors de la marche de la semaine dernière.
Il faut dire que la manifestation d’hier était très attendue avec l’arrivée d’activistes d’autres régions du pays, telles que Biskra, Tlemcen, Mostaganem, Kherrata, Alger, Mascara…, pour soutenir les hirakistes d’Oran. Cet apport a fait prédire à Hamid Amiri, hirakiste d’Oran de la première heure, qu’il y aura un engouement pour la marche.
Pour Abdelkrim Zeghilèche, journaliste et ancien détenu venu de Constantine, sa présence est une réponse à ce qui s’était passé à Oran et “un simple réflexe de soutien aux militants locaux, un réflexe qu’on essaye de développer au niveau national”.
Le journaliste a également mis en exergue l’importance de la ville, estimant qu’il n’était nullement dans l’intérêt du Hirak de voir le mouvement s’affaiblir à Oran. Quant à une éventuelle répression de la marche, il a précisé que c’est le nombre qui la détermine.
“S’il y a un nombre consistant de hirakistes aujourd’hui à Oran, il n’y aura pas de répression, c’est évident. On sait qu’en réalité, ce n’est pas la police qui décide de réprimer ou pas”, dit-il.
Arrivé au rond-point du lycée Lotfi, le cortège des manifestants s’est heurté à un barrage d’uniformes qui ont bloqué l’accès au siège de la wilaya où les hirakistes avait traditionnellement l’habitude de se retrouver avant de repartir vers la place du 1er-Novembre.
Après une confrontation qui aura duré une vingtaine de minutes, les manifestants ont décidé de rejoindre la place d’Armes via le Front de mer. *SAïD OUSSAD- Liberté- samedi 06 mars 2021
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*les marches empêchées à Oran
*plusieurs personnes arrêtées et emmenées vers les différents commissariats
à Oran, dans une tentative de renouer avec les marches du vendredi, des militants du hirak ont dû faire face à un dispositif policier des plus impressionnants. Un groupe d’une cinquantaine de hirakistes a formé une procession pour se diriger du boulevard Maata à la place du 1er Novembre quand un cordon policier les a rapidement dispersés et interpellés.
D’après les dires de militants du hirak, qui ont réussi à joindre leurs proches sur les réseaux sociaux – la connexion, en effet, était des plus exécrables –, 60 personnes ont été interpellées hier.
A l’heure où cet article est mis sous presse, leur libération se fait au compte-gouttes. Beaucoup, éparpillés un peu partout au centre-ville, ont décidé de rebrousser chemin quand ils ont constaté le climat délétère, pour ne pas prendre le risque de se faire interpeller. C’est que le dispositif policier, installé à Oran, était des plus impressionnants, que ce soit à la place du 1er Novembre ou à celle des Victoires, ou encore à la place attenante au lycée Lotfi.
A Témouchent, la marche a également été dispersée au niveau de la rue Raho Kada, à 300 m du début du boulevard du 1er Novembre, alors qu’elle devait rejoindre, à quelques autres centaines de mètres, la placette où la marche avait pris son départ lundi dernier.
Ce vendredi, les marcheurs ont pris le sens inverse en démarrant du nord de la ville. Les policiers les attendaient en nombre, les manifestants n’étaient pas très nombreux. Ceux qui ont fait défection ont préféré manifester à Oran ou Alger. Injonction a été donnée aux marcheurs de se disperser. Des voix se sont élevées pour signifier que la marche était pacifique.
Repérés, les protestataires ont été arrêtés. Demeurés solidaires, ceux qui ont refusé de se disperser ont été également poussés dans les fourgons de police. Seules quelques femmes qui étaient là n’ont pas été arrêtées. Aucune réponse n’a été fournie aux passants, choqués par le spectacle, qui se sont enquis de la raison des arrestations et de la dispersion de la manifestation.
Des policiers en civil ont embarqué une dizaine de manifestants qui s’apprêtaient à rejoindre le centre-ville pour marquer la reprise du hirak en cette journée du vendredi. Toutes les personnes arrêtées ont été emmenées vers différents commissariats de la ville, selon plusieurs témoignages. Il y a lieu de préciser que la place du 1er Novembre (ex-Carnot), lieu de rencontre habituel des manifestants du hirak, avait été quadrillée en début d’après-midi par un important dispositif policier.
*elwatan- samedi 27 février 2021
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Oran : le récit glaçant de l’arrestation violente d’un journaliste et d’un avocat
L’avocat originaire d’Oran, Omar Boussag en compagnie de notre collègue graphiste, Seddik Tououala, ont fait l’objet d’une violent interpellation ce vendredi, au niveau de la place d’Armes, à Oran, lors de la manifestation du Hirak, qui a eu lieu dans la même ville.
Dans un témoignage à Radio M, l’avocat en question nous révélé avoir subi toutes sortes de violences verbales et physiques, à la suite d’une première interpellation visant un journaliste au quotidien « El Wasat », du nom de Noureddine Guellid. Ce dernier n’a toujours pas été libéré. « Nous nous trouvions au milieu de la foule lorsque des policiers ont surgi pour arrêter un journaliste. » A-t-il confié. Et d’ajouter : « Suite à cela, des policiers nous ont violemment appréhendés, mon ami et moi (en l’occurrence notre collègue Seddik Touaoula. Ndlr), bien que j’ai décliné mon identité en ayant précisé que j’étais avocat. »
« L’intervention des forces de l’ordre, qui fût d’une violence inouïe, se caractérise par son aspect humiliant. Nous avons été insultés et traités de tous les noms. » A regretté l’avocat.
Les deux manifestants ont été conduits à un commissariat du centre ville, ou ils ont été immobilisés pendant près de 4 heures. Ils ont été conduits à un dispensaire, où ils ont établis des certificats médiaux. Notre collègue souffrant d’une lombalgie. Ils ont été relâchés vers les coups de 18H.
A noter que la ville d’Oran a été le théâtre d’une répression sans précédant des manifestants, qui sont sortis en nombre pour participer à la marche du Hirak. Parmi les personnes arrêtées, figure le militant et ancien détenu d’opinion, Keddour Chouicha.
*Radio M - vendredi 26 février 2021
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CAS DE TORTURE EN ALGÉRIE
L’ONU demande une enquête “impartiale”
Après des mois d’observation, la communauté internationale réagit à ce qui se passe dans notre pays. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme enjoint les autorités algériennes à “mettre fin aux violences” contre les manifestants pacifiques.
S’exprimant au nom de Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, Rupert Colville, un des porte-paroles de l’organisation, estime que “nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak”.
Pour appuyer ses accusations, le responsable onusien évoque “des informations crédibles” qui indiquent que “quelque 1 000 personnes ont été poursuivies pour avoir participé au mouvement Hirak ou pour avoir publié des messages sur les réseaux sociaux critiquant le gouvernement”.
Il ajoutera que selon les mêmes informations, “au moins 32 personnes sont actuellement détenues pour avoir exercé légitimement leurs droits humains, et certaines d’entre elles encourent de longues peines tandis que d’autres sont toujours en détention provisoire”.
Le document appelle les autorités “à libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement pour avoir prétendument soutenu le Hirak et à abandonner toutes les charges retenues contre elles”.
Le Haut-Commissariat des droits de l’Homme des Nations unies ne se limite pas à la dénonciation des arrestations. Il évoque les “allégation de torture et de mauvais traitement en détention, y compris des violences sexuelles”, pour lesquelles, il exige de “mener des enquêtes rapides, impartiales et efficaces” et de “demander des comptes à tous les responsables et à garantir que les victimes aient accès à des réparations”.
En plus de ces actes immédiats, l’organisation onusienne exhorte les autorités algériennes à “abroger les dispositions juridiques et les politiques utilisées pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits à la liberté d’opinion et d’expression et de réunion pacifique”.
C’est la première fois que l’Organisation des Nations unies réagit fermement face aux violations des droits de l’Homme en Algérie depuis le début du Hirak en 2019. Jusque-là, l’ONU se limitait à évoquer “la nécessité d’instaurer un État démocratique”.
C’était le cas d’ailleurs, la semaine dernière, lors d’une communication de Michelle Bachelet qui évoquait l’impératif d’aller vers des “ élections transparentes et crédibles”.
En dehors de l’ONU, seuls des parlementaires européens ont évoqué jusque-là la dégradation de la situation des droits de l’Homme en Algérie. En réponse, les autorités ont organisé une campagne médiatique dénonçant “un complot contre l’Algérie”. Comment réagiront-elles maintenant ? - Ali BOUKHLEF - Liberté- samedi 06 mars 2021
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Le PAD dénonce l’entêtement du pouvoir :
«Le peuple exige de mettre fin au système autoritaire»
Le Pacte pour l’alternative démocratique (PAD), composé de plusieurs formations et mouvements politiques, déplore l’entêtement du pouvoir à réduire l’exigence populaire massive «de changement démocratique radical» à une affaire «d’élections anticipées législatives ou présidentielle» menées sous «l’emprise du système autoritaire, ou de Haut Conseil de la jeunesse, ou de remaniement gouvernemental malmené par les intérêts claniques…»
Les forces du PAD rappellent, lors d’une réunion tenue ce week-end, que seule une transition démocratique indépendante, à travers un processus constituant souverain, est une solution sérieuse et durable. Elles réitèrent dans ce sens l’exigence de lever immédiatement et sans conditions l’état d’urgence «illégal» qui entrave, selon elles, les champs politique et médiatique.
Ce conglomérat appelle le pouvoir à respecter ses engagements, comme l’a fait le peuple qui a réinvesti la rue et montré, s’il en faut, qu’il a pris ses responsabilités historiques face à son avenir.
«Il appartient à chacun – les sociétés civile et politique et dans l’Etat – de se déterminer avec ou contre son peuple», tranchent les forces du PAD qui sont, quant à elles, décidées à œuvrer au «triomphe pacifique de l’alternative démocratique».
En réinvestissant la rue ce lundi à l’occasion du deuxième anniversaire du mouvement populaire, le peuple, dans les quatre coins du pays, a bravé comme attendu, estime le PAD, le dispositif de répression, et ce, dans le but de réaffirmer massivement et pacifiquement son attachement à la concrétisation des objectifs de la révolution de février 2019.
«Les citoyens viennent de réitérer l’exigence légitime de mettre fin au système autoritaire par la mise en place d’un Etat civil, démocratique et social, à travers un processus de légitimation incontestable et un Etat de droit garantissant une justice indépendante», affirment ces parties, qui restent convaincues que la poursuite de la mobilisation populaire et l’auto-organisation citoyenne sont les seules garantes pour faire aboutir les objectifs de la révolution de février.
Le PAD a rendu hommage aux étudiants et à la communauté algérienne à l’étranger, qui ont à nouveau prouvé leurs engagements constants dans les rangs de la révolution, et condamné la répression et les interpellations massives dont ont usé les services de sécurité à l’encontre les manifestants dans l’objectif de tuer dans l’œuf le retour du hirak.
Il a, en outre, félicité le peuple algérien pour la libération d’une partie des détenus politiques et d’opinion grâce à sa mobilisation constante et il exige, à ce titre, la libération immédiate de tous les autres otages ainsi que la réhabilitation morale, juridique et matérielle de toutes les victimes de la répression menée par «la contre-révolution autoritaire». * NABILA AMIR - elwatan- samedi 27 février 2021
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Lahouari Addi, professeur émérite de sociologie politique à Sciences Po-Lyon :
«L’une des solutions à la crise est d’accepter un dialogue sérieux avec des membres de la société civile et des représentants du Hirak»
Reporters : Le président Abdelmadjid Tebboune a libéré des dizaines de détenus d’opinion et dissout l’Assemblée populaire nationale en vue d’élections législatives anticipées. Et pourtant, les Algériens sont sortis en masse manifester les 22 et 26 février. Comment expliquer le rejet des gestes du Président ?
Lahouari Addi : Les manifestants ont estimé que les décisions annoncées ne sont pas suffisantes. Ils considèrent que les détenus libérés n’auraient pas dû être arrêtés et que des élections anticipées, sans autonomie de la justice et sans liberté de la presse, seront truquées comme les fois précédentes. Pour que les manifestants soient convaincus, il faut des garanties que seul un gouvernement de transition pourra donner.
Certaines rumeurs font état de la démission du Président, alors que certains partis ont appelé à une élection présidentielle anticipée…
Ce ne sont que des rumeurs, mais la désignation de Salah Goudjil comme président du Sénat laisse penser que les décideurs se préparent à cette éventualité.
Que voulez-vous dire par les décideurs ?
Cette expression a été utilisée pour la première fois par Mohamed Boudiaf. Elle désigne les «généraux» qui lui avaient demandé de diriger le Haut-comité d’Etat. Ce ne sont évidemment pas les mêmes «généraux» aujourd’hui, et la hiérarchie militaire actuelle a hérité d’un système politique qu’elle ne veut pas changer par peur du futur et par ignorance des changements intervenus dans la société depuis des décennies.
C’est ce qui explique, selon vous, l’hostilité du Hirak à l’endroit des «généraux» ?
Si on fait attention aux slogans du Hirak, il n’y a pas d’hostilité envers les «généraux» en tant que chefs militaires. Les manifestants leur reprochent d’avoir des fonctions politiques, notamment de désigner le Président. Ils leur demandent de s’occuper des affaires militaires et de laisser la politique aux civils.
Que doivent faire les militaires pour sortir le pays de cette crise ?
L’histoire de l’Algérie a fait que la hiérarchie militaire joue un rôle politique depuis l’Indépendance. Il est temps que les concernés corrigent cette malformation héritée du passé. Le Hirak demande la dépolitisation du grade de général.
Vous parlez de dépolitiser la hiérarchie militaire. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Cela signifie concrètement que la hiérarchie militaire cesse de désigner le Président et que la DCSE, service d’espionnage qui dépend du ministère de la Défense, cesse de s’occuper des élections, des partis, de la société civile et de la presse.
Quelle serait la solution à la crise, selon vous ?
L’une des solutions est que le régime accepte l’idée d’un dialogue sérieux avec des membres de la société civile et des représentants du Hirak pour travailler sur le principe d’un gouvernement de transition. Ce gouvernement, d’une durée de 12 à 18 mois, aura pour tâche de gérer les affaires courantes, de préparer l’élection présidentielle et les législatives. Pour cela, il lui faudra autoriser de nouveaux partis pour modifier l’offre électorale, protéger la liberté de la presse et garantir l’autonomie de la justice.
Mais si les élections sont remportées par les islamistes, certains partis vont appeler l’armée à annuler les élections…
Si le scrutin est à la proportionnelle à un tour et non majoritaire à double tour, aucun parti n’aura la majorité parlementaire. Le ou les partis islamistes seront obligés de faire des concessions pour former une coalition gouvernementale avec des partis dits laïcs.
Selon des spécialistes de la sociologie électorale, le scrutin proportionnel favorise l’instabilité gouvernementale. Le pays deviendrait ingouvernable…
Il vaut mieux une instabilité gouvernementale et des bagarres dans les assemblées élues que des émeutes dans les villes et villages. L’Italie est dans l’instabilité gouvernementale depuis 1945 et cela ne l’empêche pas d’être la 8e puissance mondiale, la 4e économie d’Europe et le 5e pays le plus visité au monde.* reporters.dz/01 mars 2021
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Les étudiants font vibrer la Casbah
Après leur marche réprimée du 23 février dernier, les étudiants ont réussi hier à se réapproprier «leur» mardi en faisant entendre vigoureusement leur voix au milieu d’une ville assiégée. Déjouant le dispositif imposant des forces de l’ordre qui les ont encerclés à la place des Martyrs, ils ont investi fougueusement les ruelles de La Casbah résistante, sur les traces de Ali La Pointe. Une inspiration de génie qui restera comme l’une des plus belles pages du hirak étudiant.
Encerclés par la police à la lisière de la Place des Martyrs, les étudiants réussissent à échapper à l’emprise des forces de l’ordre en s’engouffrant dans les ruelles de la Casbah et son labyrinthe inextricable. Ils sortent par la rue Ali Amar en scandant des chants à la gloire du légendaire Ali La Pointe. La symbolique est saisissante.
Alger, 2 mars 2021. Place des Martyrs. Il est un peu plus de 10h. Temps couvert. Gris. Des brumes épaisses recouvrent la baie. Une imposante armada quadrille la place. Des agents en uniforme et en civil arpentent l’esplanade. Le hirak estudiantin devait s’ébranler de Sahate Echouhada à 10h30, son point de départ habituel, comme le précisait un communiqué diffusé la veille par la principale coalition du mouvement étudiant.
Les minutes filent et point de manifestants. Seule une poignée de reporters et quelques citoyens occupent la place. L’impressionnant dispositif policier complique la tâche aux étudiants.
«C’est bien ici la marche des étudiants ?» s’enquiert un jeune homme en lunettes, dans les 22-23 ans, qui suit des études en gestion des ressources humaines dans un centre de formation professionnelle à Birkhadem. «Je n’ai pas manifesté vendredi passé (lors de la reprise du hirak hebdomadaire, ndlr), mais aujourd’hui, j’ai tenu à sortir par solidarité avec les étudiants, après la répression de mardi dernier», nous confie-t-il. Une dame, professeure à la retraite, vient aux nouvelles.
Elle s’approche de Sami, notre reporter-photographe, le prenant pour un étudiant et lui recommande : «Mettez les filles au milieu. On a peur pour vous, wallah on a peur. Moi, malheureusement, je suis malade. Regardez.» Elle extirpe une ordonnance de son sac à main, s’excusant presque de ne pas pouvoir participer à la manif.
«Notre cœur brûle pour ce pays. Faites attention à vous», dit-elle d’une voix émue. 11h10. Les agents de police intiment l’ordre aux présents, citoyens et journalistes, pêle-mêle, de quitter les lieux. «Il faut qu’ils circulent, ne les laissez pas occuper le terrain», grésille une voix dans un talkie-walkie tenu par un policier en civil.
Nous marchons jusqu’à l’orée du TNA lorsque des confrères nous alertent qu’un groupe de manifestants a réussi à s’incruster dans la place. Nous revenons dare-dare sur nos pas et nous trouvons effectivement un groupe d’étudiants auxquels se sont joints de nombreux citoyens de toutes catégories, qui donnaient de la voix.
Le noyau de manifestants regroupé devant un arrêt de bus de la Basse Casbah, en contrebas de la Mosquée Ketchaoua, est encerclé par un cordon sécuritaire hermétique.
Ils réussirent tout de même à s’accrocher en scandant : «Djazaïr horra dimocratia !» (Algérie libre et démocratique), «L’étudiant s’engage, système dégage !», «Haggarine etalaba !» (Oppresseurs des étudiants), «H’naya tolab, machi irhab !» (Nous sommes des étudiants, pas des terroristes), «Dawla madania, machi askaria !» (Etat civil, non militaire), «La khawf, la roâb, echari’ mik echaâb !» (Ni peur, ni crainte, la rue appartient au peuple), «Ya lil ar ya lil ara talaba taht el hissar !» (quelle honte !, les étudiants assiégés), «Silmiya, silmiya, matalebna charîya !» (Pacifique, pacifique, nos revendications sont légitimes)…
Les manifestants brandissaient plusieurs pancartes très expressives. Sur l’une d’elles, on pouvait lire : «Les étudiants sont le carburant de la révolution».
Un autre proclame : «Le hirak n’est pas fini. Nous sommes revenus poursuivre le combat parce que rien n’a été réalisé dans l’Algérie nouvelle». Sur d’autres écriteaux, on pouvait lire : «Notre hirak se poursuit», «Le CNUAC et le SESS avec les étudiants», «La répression n’est pas la solution». 11h48. Les étudiants tentent de briser le siège des forces antiémeute.
Le cordon ne cède pas. Les manifestants prennent alors la police de court en s’engouffrant dans une ruelle, en l’occurrence la rue Saâd Ben Ferhat, qui recoupe la rue du Vieux Palais.
Sur les traces d’Ali La Pointe
La foule sort du côté de la rue Hadj Omar, tout près de la Mosquée Ketchoua. Le cortège prend ensuite à droite et s’engage dans une autre venelle étroite, la rue Ahmed et Mohamed Mecheri, passe près du Musée national de la Miniature, rue Abdelkader Aoua, puis se faufile dans le dédale vertigineux de la vieille ville.
Dans ce labyrinthe inextricable, impossible de les arrêter. Une inspiration de génie ! Des voix hurlent «Nodo ya Assima nodo !» (Réveille-toi Alger) ; d’autres crient «l’Istiqlal !» (L’indépendance !). Un homme d’un certain âge lance d’un ton bienveillant : «Hadou ouledna» (Ce sont nos enfants).
La marée humaine pousse encore dans le dédale délabré de la cité historique. «On allie hirak et tourisme, c’est fabuleux !» s’amuse un monsieur visiblement enchanté. Un autre fulmine, n’ayant pas le cœur à faire le touriste : «Regardez ce qu’ils ont fait de La Casbah ! Lebled rabet (le pays est en ruine) et eux ils ont tout siphonné.» La foule compacte continue à monter, gravit les marches d’un escalier antique. Une dame lance un émouvant «Tahyia El Djazaïr !» (Vive l’Algérie !).
Des youyous fusent. On débouche sur la rue Ali Amar, du nom du légendaire Ali La Pointe dont les hirakistes, par millions, n’ont de cesse d’acclamer le nom en lui adressant leurs complaintes rageuses. La symbolique est saisissante.
D’aucuns en ont la chair de poule. Les manifestants répètent : «Oh ya Ali, ouledek ma rahoumche habssine, oh ya Ali, âla el houriya m’awline !» (Oh Ali, tes enfants ne s’arrêteront pas, ils arracheront la liberté).
La lave incandescente enflamme La Casbah, continue à battre furieusement le pavé en traversant l’ex-rue Randon jusqu’à Djamaâ Lihoud, l’ancienne synagogue devenue mosquée Ibn Farès. «Partagez ! Partagez ! sawrou (filmez)», martèle un homme. Un autre hurle à tue-tête en s’adressant à la foule : «Qu’est-ce que vous voulez ?», et un marcheur transi de lui rétorquer avec vigueur : «La liberté !»
La procession continue jusqu’à la rue Bouzrina, enchaîne par la rue Patrice Lumumba avant de rejoindre la rue Larbi Ben M’hidi aux cris de : «Ahna ouled Amirouche, marche arrière ma n’ouellouche !» (Nous sommes les enfants de Amirouche, on ne fait pas de marche arrière). La police s’avoue vaincue. Le dispositif sécuritaire est submergé par les flux insurgés. Ils sont à présent quelque 2500, peut-être 3000, à faire trembler la capitale.
A hauteur de la place Emir Abdelkader tonne un fulgurant «Etalaba bravo alikoum, wel Djazaïr teftakhor bikoum !» (Bravo les étudiants, l’Algérie est fière de vous). Une large banderole est déployée, assortie de ce message : «L’amendement de la Constitution, la dissolution de l’APN, la grâce présidentielle, sont une comédie, le problème est dans la légitimité».
12h30. Le cortège transite par l’avenue Pasteur. Il se voit bloqué un bon moment par un imposant cordon des forces antiémeute à hauteur de la galerie Omar Racim. Les digues bleues finissent par céder.
La marée en ébullition traverse Pasteur, bifurque par la rue du 19 Mai 56, poursuit par la rue Sergent Addoun avant d’être accueillie par un autre dispositif imposant qui empêche les manifestants d’emprunter le boulevard Amirouche comme à l’accoutumée.
Une dame s’écrie : «Ya lil aâr Açima taht el hissar !» (Quelle honte ! La capitale en état de siège). 13h25. Immobilisés au niveau du carrefour qui sépare le boulevard Amirouche de la Grande-Poste, les frondeurs chantent à l’unisson Min Djibalina avant d’entonner Qassaman cinq minutes plus tard. Mais la marche n’est pas encore finie.
Abdenour Aït Said, une des figures du mouvement, prend la parole quand une charge violente de la police disperse les manifestants. Bousculade. Cris. Panique. Les marcheurs sont repoussés vers Tafourah.
La manif se termine comme elle a débuté : d’une manière électrique, chaotique, à cause de l’intervention musclée de la police. Mais les jeunes fougueux des campus ont tenu magnifiquement leur pari. Le mardi des étudiants marque officiellement son retour de façon épatante. * MUSTAPHA BENFODIL- elwatan- mercredi 03 mars 2021
*Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs
“Le pouvoir continue dans le déni”
Les pratiques du pouvoir, à travers les médias, sont “un mépris et une moquerie insupportable envers la galère de la majorité des Algériens”, dénonce Mme Hanoune.
Le Parti des travailleurs (PT), par la voix de sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a dressé hier un constat accablant des pratiques du pouvoir visant à discréditer le Hirak et à criminaliser la libre pensée et l’exercice politique en Algérie.
“Le pouvoir use d’une propagande hideuse jamais vue même au temps du parti unique au sommet de sa puissance”, a déclaré, hier matin, Louisa Hanoune, lors de l’ouverture de la session ordinaire du bureau politique du PT, qui coïncide avec la célébration, le 22 février dernier, de l’an II du déclenchement du Hirak. Mme Hanoune accuse le pouvoir de distiller, à travers les médias publics, des “contrevérités” pour cacher ce que nous vivons en Algérie comme “impasse politique et crise socioéconomique”.
Les pratiques du pouvoir, à travers les médias, sont “un mépris et une moquerie insupportable envers la galère de la majorité des Algériens”, dénonce Mme Hanoune, qui les qualifie de “provocation”.
Parallèlement, “le régime continue de s’engouffrer dans ses crises, qui sont mortelles”, a-t-elle ajouté, notant que depuis le début du “processus contre-révolutionnaire”, engagé par le régime au lendemain de la démission forcée de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019, “nous avons vu comment ce pouvoir qui s’est imposé à nous exploite la religion à des desseins politiques et pour faire passer sa politique révisionniste”.
Pour la SG du PT, “ces manœuvres dangereuses ouvrent la voie à de graves dérapages, à la persécution” contre toutes celles ou tous ceux qui osent penser différemment et librement. C’est le cas du chercheur en islam, Saïd Djabelkhir, victime d’une plainte déposée par un enseignant universitaire de Sidi Bel-Abbès pour des publications sur les réseaux sociaux, qu’il considère comme une offense au prophète et à la religion musulmane.
“ Alors que l’État devrait protéger les droits et la liberté de recherche académique, la justice, elle, enregistre la plainte”, dénonce Louisa Hanoune. “En parallèle et pour des raisons religieuses, il est procédé à l’arrestation et au jugement d’activistes et de simples citoyens, comme si nous étions au Moyen Âge”, a-t-elle insisté, voyant en cela “une jonction entre les puissances obscurantistes et un régime non démocratique rejeté par la majorité écrasante du peuple.
Dans l’histoire de l’humanité, tout régime rejeté par le peuple ne peut s’appuyer sur une base populaire, mais sur les prédateurs, les corrompus, le clientélisme qu’il crée lui-même et les extrémistes religieux, ainsi que sur les esprits obscurantistes, les grandes puissances pour obtenir leur soutien, afin de garder le pouvoir”.
En d’autres termes, le départ forcé de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika n’a rien apporté de nouveau au pays, si ce n’est un changement d’homme au sein d’un même système politique décadent.
“Le système est resté le même, avec les mêmes politiques anti-sociales, les mêmes pratiques politiques totalitaires et de hogra”, a-t-elle déclaré dans son intervention, parce que, selon elle, “le processus électoral qui a été imposé, à partir de la présidentielle de 2012, était biaisé”.
Et deux ans après le déclenchement du Hirak, le 22 Février 2019, “le pouvoir continue dans son entêtement et dans son déni”, alors que la quasi-majorité des voix aspire à un changement politique profond, et à “aller de l’avant vers la deuxième République”, a appuyé encore Mme Hanoune, qui a multiplié les interventions dans ce contexte d’impasse politique et de rejet du pouvoir de toute initiative émanant de la rue et de l’opposition politique.
“Le pouvoir pense qu’il peut se jouer de l’intelligence des Algériens, en recourant à l’installation d’organisations (observatoire, hauts conseils, etc.), dont le but est la caporalisation de la vie politique et associative”, a-t-elle soutenu.
“Nous n’avons pas besoin d’observatoires. La plupart des Algériens ont besoin de politiques qui répondent à leurs aspirations, de décisions qui rompent avec des pratiques politiques et sociales qui sont à l’origine de la décadence dans notre pays”, a-t-elle insisté, estimant que cela contribue à la généralisation de la corruption. *Lyès MENACER- Liberté- samedi 27 février 2021
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