une nouvelle République à tout prix-2

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*une nouvelle République à tout prix-1

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Du vaillant peuple algérien a jailli une étincelle qui illuminera son avenir

Plus d’un demi-siècle après avoir combattu jusqu’au sacrifice pour libérer l’Algérie du joug colonial, l’islamologue éclairé et très respecté, Tahar Gaïd, porte à 90 ans un regard particulièrement avisé, clairvoyant et bienveillant sur l’extraordinaire révolution pacifique contre l’ère Bouteflika, qui reprend avec panache le flambeau du combat contre la tyrannie et pour la liberté de son pays.

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Il a gravé son nom dans l’histoire des luttes de libération, cet ancien ambassadeur d’Algérie au Ghana, dont nous avions relaté la rencontre historique en 1964 avec le charismatique Malcolm X – l’icône du mouvement noir aux Etats-Unis, revenue métamorphosée de son pèlerinage à la Mecque, salua à New York le  « grand inspirateur » que fut Tahar Gaïd – livre sur Oumma son analyse.

Une analyse à la lumière des espoirs qu’il fonde pour l’avenir et sur celles et ceux qui l’incarneront.

  • Vous attendiez-vous à un soulèvement populaire d’une telle ampleur et ferveur contre le cinquième mandat de Bouteflika ?

Certes, depuis quelques années, nous avons été témoins de quelques manifestations, ici et là, à travers le territoire algérien. Cependant, c’était des mécontentements sociaux. Justement, nous avons cru que la jeunesse algérienne n’était préoccupée que par des problèmes matériels. Quant au volet politique, elle était apparemment résignée à son sort. En vérité, je pense que la peur a été un facteur majeur dans cet immobilisme de la jeunesse, tant il est vrai que le pouvoir, qui régente le pays, arrêtait et emprisonnait toute personne coupable de critiquer un tant soit peu la situation politique qui prévalait. Ce pouvoir injuste annihilait toute velléité de soulèvement. Nous avons pour preuve le printemps noir (tafsut thaberkant) en Kabylie où il y a eu 120 morts. Cette peur avait étouffé la voix de la jeunesse. Celle-ci vient d’être libérée sous forme d’un cri surgi des entrailles du peuple et annonciateur d’un espoir certain.

Aussi, avons-nous été agréablement surpris que des jeunes des villes de l’intérieur du pays, Khenchela, Kerrata et Bordj Bou Arréridj, sonnent le tocsin de la révolte qui, au fil des semaines, allait se transformer en une révolution politique, disciplinée, civilisée et civique. Ces foules en marche ont balayé les préjugés malsains des occidentaux. Au fond, elles font l’admiration du monde qui voit pour la première fois une marée humaine sans débordement et sans casse matériel. Cette marée humaine rassemble maintenant toutes les couches sociales de la nation algérienne, bannissant le régionalisme, les barrières sociales, la misogynie et les différences politiques.

l n’est pas étonnant que le fort mécontentement vienne de l’intérieur du pays. Ce sont les habitants des régions profondes qui ont le plus subi ce que les Algériens appellent la hogra, terme qui, à lui seul, résume tous les maux endurés par le peuple. Ces jeunes ruraux, pour ainsi dire, ont drainé avec eux, hommes, femmes et enfants. C’est la première fois que les fils et filles de Massinissa, de l’Emir Abdelkader et des martyrs de la révolution de 54-62 se sentent fiers d’être Algériens et  Algériennes.

Si, en 1962, le peuple algérien a acquis, après une longue lutte armée, son indépendance, en 2019, il accède à la liberté et à la dignité au moyen d’une lutte pacifique.  

  • Bouteflika a fini par jeter l’éponge. Quel type de régime démocratique doit, selon vous, s’instaurer, en tenant compte de l’histoire et des spécificités algériennes ?

La chute de Bouteflika n’annonce pas encore la fin des combats à mener pour réaliser ce que le peuple réclame tout au long de ces manifestations, à savoir une Algérie libre, démocratique et sociale dans un Etat de droit. Ce qui suppose la fin totale et définitive du système actuel.

Des élections libres détermineront le choix du projet politico-social à mettre en œuvre. Cependant, quels que soient les résultats des urnes, tous les Algériens et toutes les Algériennes sont unanimes ou, dans tous les cas, la majeure partie d’entre eux, à revendiquer l’application de la séparation des pouvoirs, des libertés fondamentales, de la justice sociale, de la liberté de la justice, de l’égalité de l’homme et de la femme, des mêmes chances, pour le riche comme pour le pauvre,  d’accéder à l’instruction, d’occuper des fonctions politico-économiques, chacun selon ses compétences et de mettre fin aux privilèges.

Quoi qu’il en soit, il serait souhaitable que les artisans de cette Algérie nouvelle appartiennent à la jeune génération. Autrement dit, il convient d’injecter du sang nouveau et frais dans le corps de la nation.

Quel que soit le projet de société, les acteurs de leur élaboration doivent tenir compte des réalités objectives de la nation : l’Algérie est un peuple musulman et ses origines sont amazigh, sur lesquelles s’est greffé du sang arabe.

En d’autres termes, l’islamité, l’amazighité et l’arabité sont les trois concepts qui animeront les auteurs de la future Constitution. Il y a lieu de mettre en garde ceux qui crient au bannissement de l’islamisme, de ne pas porter atteinte à l’Islam. Si la séparation de la religion du politique est vivement souhaitable, la religion ne doit pas être, pour autant, exclue de l’espace public.

  • Les jours qui viennent seront décisifs. A quelle échéance doit se mettre en place une transition politique, avec quelles personnalités et dans quel but ?

Les semaines se suivent et se ressemblent. L’oligarchie, qui a présidé aux destinées de l’Algérie, est une pieuvre. Ce n’est pas en lui coupant une queue ou deux que la lutte prendra fin. Les prédateurs du peuple comptent sur l’essoufflement de ce dernier. A mon humble avis, il est temps de constituer un collectif émergeant des manifestants de tous les coins du pays. Il lui appartiendra de s’assurer de la cohésion des manifestations et de les gérer jusqu’à, dans un premier temps,  l’élection d’un président.

  • L’Armée doit-elle jouer un rôle dans cette phase transitoire cruciale ?

Dans le contexte que nous vivons actuellement, l’Armée doit respecter la volonté populaire. Son rôle est d’assurer l’ordre jusqu’à la mise en œuvre d’une nouvelle Constitution ; elle sera la garante de son respect et de sa juste application. Elle a été trop impliquée dans les problèmes du pays. Elle sera appelée à entrer progressivement dans les casernes. Entretemps, cette armée, émanation du peuple et héritière de l’A.N.P et des martyrs de la révolution, doit s’empêcher de renouveler le néfaste pouvoir et l’expérience d’Al-Sissi dans cette Algérie arrosée du sang des membres de leur famille. N’oublions pas que l’Algérie a combattu pour le droit des peuples à s’autodéterminer. Il est normal qu’elle applique ce principe à elle-même.

  • Enfin, diriez-vous que l’espoir renaît en Algérie ?

Il faut impérativement s’assurer que l’espoir qui renaît et qui vit en chaque Algérien ne s’estompera pas. Du vaillant peuple algérien vient de faire jaillir une étincelle qui doit se transformer en une flamme, qui illuminera son avenir.

Il en est capable car la libération du pays de ses prédateurs libérera le génie, le dynamisme et l’énergie de ces jeunes qui ont déjà montré leur esprit constructif et leur sens créateur.

Propos recueillis par la rédaction Oumma- jeudi 04 avril 2019

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*Affaibli et acculé dans ses derniers retranchements, le système politique s’emploie à mobiliser ses dernières ressources contre la Révolution citoyenne pacifique du peuple

***Commençons par énoncer une vérité qui n’a nul besoin d’être démontrée et qui, aux yeux de tous les Algériens et même des observateurs étrangers, s’apparente plutôt à une lapalissade : le système politique qui régente le pays depuis 1962, qui n’a jamais cessé d’être décrié ne va pas céder sous la pression de la rue au bout de quelques semaines de manifestations L’histoire est là pour nous rappeler qu’il a vacillé quelquefois, mais qu’il a su se régénérer à chaque fois. 

***Aujourd’hui acculé dans ses derniers retranchements, affaibli sans doute comme jamais auparavant, il s’emploie déjà à mobiliser ses dernières ressources, tout son “savoir-faire” maléfique et tout ce qui lui reste de résilience pour faire échec à une résurrection populaire porteuse d’espoir et de renouveau pour un pays que 67 ans d’autocratie, de prédation et de bureaucratie ont mis en lambeaux.
Le sursaut populaire que l’on peut qualifier de miraculeux pour avoir redonné vie à l’idéal de l’État républicain, démocratique et social va donc devoir faire face à une énième tentation de faire porter le chapeau à un clan du pouvoir au profit d’un autre. Une tentation déjà visible, dès les premiers jours qui ont suivi la démission de Bouteflika et l’échec de la manœuvre de sauvetage menée par l’ex-patron du DRS et ses acolytes. La reprise en main de l’ensemble des leviers de commande par le chef d’état-major de l’armée s’accompagne déjà de quelques signes d’une guerre clanique qui ne fait que repartir de plus belle.
D’un côté, est mise en évidence une volonté d’enclencher une transition politique qui ignore la volonté populaire clairement exprimée depuis le 22 février et réaffirmée avant-hier, au septième vendredi de mobilisation. L’on s’apprêterait ainsi à désigner, à la place d’Abdelkader Bensalah, honni par les Algériens, un certain…Salah Goudjil, vieux cacique du FLN, physiquement presque aussi affaibli que Bouteflika, pour la conduite de la transition ! Pour Gaïd Salah, semble-t-il, un seul critère, désormais, doit peser dans le choix des hommes : qu’ils ne soient pas dans les calepins de Toufik ou de Tartag. Peu rassurant pour la suite.
De l’autre côté, se laissent voir des manœuvres dangereuses qui ciblent le mouvement de contestation lui-même. Certains faits enregistrés depuis le retrait de Bouteflika, notamment ce dernier vendredi, et que l’on n’observait pas auparavant, en attestent. Il en résulte que le peuple se trouve face aux “faux barrages” de deux clans qui, sous prétexte de se livrer bataille, travaillent tous deux contre lui et sa volonté et, en conséquence, pour la survie du système. La persévérance dans la mobilisation et la vigilance dans l’action doivent rester de mise. Plus que jamais. * par Said Chekri - Liberté- dimanche 07 avril 2019

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*Bouteflika démissionne

Le président de la République, Abdelaziz  Bouteflika, a notifié officiellement au président du Conseil  constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République, a-t-on appris mardi auprès de la présidence de la République. *APS- mardi 02 avril 2019

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***C’est une fin de règne scandaleuse. Au long feuilleton de turpitudes que fut le régime finissant, succède un chassé-croisé communicationnel par lequel se déchirent deux institutions subitement brouillées jusqu’à l’affrontement.
À peine a-t-on cru déchiffrer le communiqué de l’état-major que “le Président” est venu se rappeler à notre attention par la présentation de sa démission au Conseil constitutionnel. Réponse à la sommation de Gaïd Salah ou manière de reprendre la main dans le duel ?
Auparavant, l’état-major de l’ANP s’était vu conforté par la cascade de révélations dénonçant les pratiques d’une “Présidence” usant de toutes sortes de machinations dans une tentative désespérée de peser sur la gestion de la transition qui devrait lui succéder.Tout se passe, côté “Présidence”, comme si le clan était prisonnier de son incapacité à admettre sa fin, s’enfermant dans une agitation décousue et suicidaire. Une fin de secte.Contraint aux manigances de dernière chance pour repousser l’heure de partir, Saïd Bouteflika s’emploie à repousser l’échéance en usant de marchandages souterrains, de faux et d’autres artifices peut-être… Depuis combien de temps fait-il ainsi survivre un frère Président impotent, voire inconscient, soumettant l’Algérie à l’autoritarisme et à la déprédation de “forces non constitutionnelles” ? La question se posera certainement plus tard de savoir comment il a fait pour réunir autant de complicités institutionnelles pour réussir cette durable situation de détournement privé de l’État.Pour l’heure, le voici pris la main dans le sac, avec faux communiqués et vraies conjurations.Les ressources du système sont insondables. Qui l’aurait cru ? Le général Toufik missionné par Saïd Bouteflika, force inconstitutionnelle s’il en est, pour convaincre Zeroual de diriger l’autorité de transition !
La réplique de “la Présidence” à la sommation de l’armée ne s’est pas fait attendre. Bouteflika a informé le Conseil constitutionnel de “sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République”, mais “une décision de mettre fin à son mandat” n’est pas encore une démission ! Sans compter le problème d’authentification qui, dorénavant, se pose à nous.Cela dit, le départ de Bouteflika, de toute manière imminent, marque la fin d’une étape importante de l’œuvre de récupération de la souveraineté populaire.Et pose de suite la question de la forme que devrait prendre le processus transitoire qui suivra.
Le chef d’état-major, qui proclame l’armée alignée sur les revendications populaires, se voit assigné à mettre en œuvre les requêtes clairement formulées par les millions de manifestants pacifiques, en particulier celle qui pose le principe de rupture totale avec le personnel du régime (“yetnahaou ga3”) et avec ses méthodes (en particulier en ce qui concerne le statut dans la vie politique). Le peuple a fait montre de patience et de résolution pour se débarrasser de la tête du régime ; il ne manquera pas de détermination pour mener à terme son désir de rupture. Et pour bâtir, enfin, son projet de république libre et démocratique.
Et tout cela avec la manière ! Combien la tenue de millions de citoyens contraste avec les mesquineries de ces scandaleux qui nous tiennent lieu de dirigeants ! - par Mustapha Hammouche - Liberté- mercredi 03 avril 2019

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Chronologie.

Retour sur les dates-clés de la mobilisation citoyenne contre le système

Du 10 février, date de l’annonce de la candidature de Bouteflika à l’élection présidentielle, à la demande du chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd Salah, d’activer l’article 102 de la Constitution le 26 mars, voici une chronologie des grandes dates de la contestation populaire qui a précipité la démission du chef de l’Etat.

Dimanche 10 février, Bouteflika annonce qu’il briguera un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril.

Samedi 16 février, première manifestation pacifique contre le 5e mandat à Kherrata (Béjaïa).

Vendredi 22 février, journée inaugurale du mouvement populaire, une foule impressionnante défile pacifiquement à travers tout le pays contre sa candidature.

Dimanche 24 février, Bouteflika se rend à Genève, en Suisse, pour des «soins de santé périodiques».

Mardi 26 février, des milliers d’étudiants marchent pacifiquement à Alger.

Jeudi 28 février, une dizaine de journalistes sont brièvement détenus après avoir participé à un rassemblement dénonçant les restrictions de couverture «imposées par (leur) hiérarchie».

Vendredi 1er mars, nouvelles manifestations à travers le pays alors que les magistrats et les médecins rejoignent la contestation.

Dimanche 3 mars, Abdelghani Zaâlane, nouveau directeur de campagne, dépose la candidature de Bouteflika auprès du Conseil constitutionnel. Le même soir, dans une lettre, Boufelika s’engage, s’il est élu, à quitter le pouvoir à l’issue d’une élection anticipée à laquelle il ne participera pas.

Mardi 5 mars, le général Ahmed Gaïd Salah déclare que l’armée demeurera «la garante » de la stabilité face à ceux «qui veulent ramener» l’Algérie aux années 1990.

Vendredi 8 mars, nouvelles manifestations massives à travers le pays. Beaucoup de femmes y prennent part, dont Djamila Bouhired, héroïne de la Guerre de Libération.

Dimanche 10 mars, retour de Bouteflika au pays après son séjour médical en Suisse alors que la contestation ne faiblit. Etudiants et enseignants occupent plusieurs universités. Appel à la grève générale diversement suivi. Le général Ahmed Gaïd Salah déclare que l’armée «partage» avec le peuple «les mêmes valeurs».

Lundi 11 mars, le Président annonce, dans une lettre, le report de l’élection présidentielle et la tenue d’une Conférence nationale pour élaborer une nouvelle Constitution. Il s’engage à quitter le pouvoir à l’issue d’une période de transition. Le même jour, le

Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est remplacé par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui.

Vendredi 15 mars, nouvelles manifestations à travers le pays pour dire non à la prolongation du 4e mandat de Bouteflika.

Lundi 18 mars, à la veille de la fête de la Victoire, Bouteflika adresse une nouvelle lettre aux Algériens et confirme qu’il resterait en poste jusqu’à la fin de la transition. La rue maintient la pression.

Mercredi 20 mars, le FLN, soutien indéfectible du Président, apporte son soutien au mouvement populaire.

Vendredi 22 mars, les manifestants en masse continuent de demander le départ du Président, de son entourage et du système.

Mardi 26 mars, le chef d’état-major de l’armée propose que Bouteflika soit déclaré inapte à exercer le pouvoir, en vertu de la Constitution, ou qu’il démissionne.

Mercredi 27 mars, le RND et le FLN demandent la démission du président Bouteflika, affaibli par la maladie. L’UGTA, principale centrale syndicale, apporte son soutien à l’appel du chef d’état-major.

Jeudi 28 mars, Ali Haddad, président du FCE et réputé proche de président, démissionne.

Dimanche 31 mars, Bouteflika nomme un nouveau gouvernement conduit par Bedoui. L’ex-chef du patronat Ali Haddad est arrêté à un poste-frontière avec la Tunisie.

Lundi 1er avril, la présidence de la République annonce que Bouteflika démissionnera avant l’expiration de son mandat, le 28 avril.

Mardi 2 avril, le chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd Salah, demande que soit «appliquée immédiatement» la procédure constitutionnelle permettant d’écarter le Président du pouvoir. Selon l’armée, l’annonce la veille de sa démission avant la fin de son mandat n’émane pas du chef de l’Etat, mais «d’entités non constitutionnelles et non habilitées». Peu après, Bouteflika informe le Conseil constitutionnel de sa démission à compter du jour-même.

Mercredi 3 avril, le Conseil constitutionnel constate «la vacance définitive de la présidence de la République» et entérine la démission de Bouteflika.

**elwatan-  jeudi 04 avril 2019

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*Le discours intégral de Gaïd Salah

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Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, Vice-Ministre de la Défense Nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire a présidé, l’après-midi d’aujourd’hui, 02 avril 2019, une réunion au siège de l’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire, avec les Commandants de Forces, les Commandants des Régions Militaires, le Secrétaire Général du Ministère de la Défense Nationale et les Chefs des deux Départements de l’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire. Sa dernière intervention en date, était lors de la réunion tenue au niveau du siège de l’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire, en date du 30 mars, au cours de laquelle il a réitéré la nécessité de mettre en application les articles 7, 8 et 102 de la Constitution et qu’aucune autre solution en dehors du cadre constitutionnel ne peut être envisagée.

« Le peuple algérien a approuvé cette démarche et l’a accueillie favorablement, voyant en elle un signe de bon augure et un espoir pour sortir de la crise. Cette initiative a été présentée par l’Armée Nationale Populaire, partant de son sentiment de responsabilité historique envers le peuple et la patrie. Malheureusement, cette démarche a été accueillie  par l’entêtement, la tergiversation et la sournoiserie de certains individus qui œuvrent à faire perdurer la crise et la rendre plus complexe, avec comme seul souci la préservation de leurs intérêts personnels étroits, en se souciant que peu des intérêts du peuple et de l’avenir du pays.

Les efforts consentis par l’Armée Nationale Populaire depuis le début de la crise et son alignement total sur les revendications populaires, confirment que son unique ambition est de veiller à préserver la conception constitutionnelle de l’Etat, garantir la sécurité et la stabilité du pays et protéger le peuple d’une poignée de personne qui s’est indument accaparée des richesses du peuple algérien. A l’heure qu’il est, elle s’affaire à contourner ses revendications légitimes en fomentant des plans douteux, tendant à déstabiliser le pays et l’entrainer dans le piège du vide constitutionnel.

Alors que le peuple algérien attendait avec impatience la satisfaction de ses revendications légitimes, parut en date du 1er avril un communiqué attribué au Président de la République, alors qu’en réalité il émanait d’entités non constitutionnelles et non habilitées, ayant trait à la prise de décisions importantes concernant la phase de transition. Dans ce contexte particulier, nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue.

Certains semblent avoir oublié que l’Armée Nationale Populaire a payé de lourds tributs et sacrifié des contingents de martyrs du devoir dans sa lutte contre le terrorisme abject une décennie durant, lors de laquelle elle a réussi grâce à Allah le Tout-Puissant et à l’aide de ce peuple vaillant, d’éradiquer ce fléau et de prémunir notre pays de ses nuisances. Elle continue de consentir tous ses efforts au service de sa patrie afin qu’elle demeure fière et jouissant de la paix, en se déployant dans tous les recoins du territoire national et aux abords de nos étendues frontières, vigilante de jour comme de nuit, afin de contrecarrer tous les fléaux de terrorisme, trafic d’armes et de drogues, ainsi que la criminalité organisée sous toutes ses formes.

Tout ceci a été possible grâce à la stratégie judicieuse et pertinente adoptée par le Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire, constamment adaptée en fonction de l’évolution de la situation. Cette stratégie a porté ses fruits à travers l’instauration des facteurs de sécurité et de stabilité à travers tout le territoire national.

Ces réalisations ne sont pas le fruit du hasard, mais ont été réalisées grâce aux efforts des hommes et leurs incommensurables sacrifices. Nous nous sommes attelés, depuis des années, à construire une armée forte, moderne et professionnelle ; une armée aux rangs serrés, prête à s’acquitter de ses missions en toutes circonstances ; une armée dont les éléments sont imprégnés d’un haut sens de patriotisme et d’une discipline exemplaire, afin que l’Armée Nationale Populaire demeure la colonne vertébrale de l’Etat et le soutien du peuple dans les épreuves et les crises. Mais ceci a dû exaspérer certaines parties, qui s’échine à cibler l’Armée en portant atteinte à sa réputation et la cohésion de ses composantes, afin de réaliser leurs desseins malveillants. Des desseins que l’Armée Nationale Populaire, qui demeure une ligne rouge, saura contrecarrer avec toute la rigueur et la détermination et en usant de tous les moyens légaux.

Ces acquis précieux et inestimables qu’il nous appartient de préserver en toutes circonstances, notamment au regard de la situation délétère dans notre région. Partant de ce principe, nous ne permettrons jamais et en aucun cas que ces acquis, qui sont en réalité les acquis du peuple algérien, soient compromis.

J’ai confirmé à maintes fois qu’en ma qualité de Moudjahid ayant lutté par le passé contre le colonialisme tyrannique et ayant vécu la souffrance du peuple en cette période difficile, je ne saurai me taire aujourd’hui sur les complots et les conspirations abjectes, fomentés par une bande qui a fait de la fraude, la malversation et la duplicité sa vocation. Aussi, je suis avec le peuple et à ses côtés pour le meilleur et pour le pire, comme je le fut par le passé, et je m’engage devant Allah et devant la patrie et le peuple que je n’épargnerai aucun effort à cette fin, quoi qu’il m’en coûtera.

Ainsi, nous estimons qu’il n’y plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée, à savoir la mise en application des articles 7, 8 et 102 et entamer le processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle.

Aussi notre décision est claire et irrévocable. Nous soutiendrons le peuple jusqu’à ce que ses revendications soient entièrement et totalement satisfaites. Etant le fils du peuple et partant de la responsabilité historique qui m’incombe, je ne pourrai que m’aligner sur ce peuple dont la patience n’a que trop durer et qui a tant souffert des différentes épreuves. Car il est temps pour qu’il recouvre ses droits constitutionnels légitimes et sa pleine souveraineté.

Enfin, nous réitérons encore une fois que notre démarche pour trouver une solution à cette crise, émane exclusivement et strictement de notre allégeance envers la Patrie et uniquement la Patrie, car nous croyons fermement en la capacité du peuple algérien à surpasser les crises, aussi graves qu’elles puissent être, grâce à ses référents historiques et civilisationnels ainsi qu’à ses ressources humaines imprégnées de patriotisme et parce que nous sommes convaincus qu’aussi longtemps qu’une personne vive, elle est appelée à disparaître un jour, mais la patrie vivra éternellement ».

*Liberté mardi 02 avril 2019

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     *Ni Bouteflika, ni le système

*Le peuple dit non à la proposition de Gaïd Salah

Rejet unanime de la proposition d’application de l’article 102

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Marée humaine, hier, dans la capitale. 

Ce rejet de la solution préconisée par la grande muette, qui, soit dit en passant, est arrivée trop tardivement, était prévisible.
Le message ne souffre aucune ambiguïté. Pour le 6e vendredi consécutif, des millions d’Algériens ont massivement investi, hier, la rue, à Alger et dans plusieurs autres villes du pays,  pour exiger un changement radical qui passe par le départ du système. Petite nouveauté cette fois-ci : les manifestants ont brandi de nouveaux slogans adaptés à la nouvelle donne marquée par l’appel lancé mardi 26 depuis Ouargla par le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, au Conseil constitutionnel, pour procéder à l’application de l’article 102 de la Constitution pour mettre fin au règne de Bouteflika. “Le peuple veut l’application de l’article 2019 : yetnehhaw gaâ (ils vont tous partir)”, “Ni report ni prolongement. Vous partez tous”, “Pour la 102e fois, dégagez”, “102, c’est insuffisant”, “Bouteflika tu vas partir, emmène avec toi Gaïd Salah”, etc.  sont, entre autres, les nouveaux mots d’ordre clamés par une foule plus que jamais déterminée à avoir gain de cause. En clair : la proposition de Gaïd Salah est nulle et non avenue pour la rue algérienne. En réalité, ce rejet de la solution de la grande muette, qui, soit dit en passant, est arrivée trop tardivement, était prévisible. Pourquoi ? Tout simplement parce que la rue algérienne a, à partir de la grandiose marche du 8 mars, monté d’un cran le niveau de ses exigences et ne réclame plus la seule mise à l’écart du président Bouteflika mais également le départ de tout le système et des figures, civiles et militaires qui l’incarnent. Aussi, les manifestants, qui battent le pavé depuis plus d’un mois, ne peuvent pas objectivement se contenter de la demi-mesure du patron de l’Armée (indépendamment de la sincérité et de la bonne volonté de son auteur à trouver une issue à une crise politique qui traîne en longueur), eux qui clamaient à tue-tête leur ambition d’en finir avec le système politique mis en place depuis 1962, synonyme, pour beaucoup, d’arbitraire et de corruption, et surtout d’asseoir hic et nunc la deuxième République. Ensuite, les jeunes Algériens, qui ont fait preuve d’un éveil politique insoupçonné et si remarqué, ne peuvent pas ne pas comprendre qu’accepter l’application de l’article 102, c’est offrir une chance inespérée à ce système tant décrié de sauver les meubles et de se régénérer.
De nouveaux dirigeants pourront, peut-être, émerger à la tête de l’État, mais les vieilles pratiques resteront intactes. Cette fin de non-recevoir signifiée par les manifestants à la “recette” de Gaïd Salah était aussi attendue parce que l’opposition, dans sa grande majorité, a eu trois jours pour en dévoiler les visées et mener ainsi un travail explicatif auprès de l’opinion publique.  Tous les acteurs de l’opposition ont relevé le décalage de la proposition de l’armée avec la réalité du terrain et surtout ses desseins, à savoir le sauvetage du système. Certains d’entre eux, comme le Front des forces socialistes (FFS), n’ont pas hésité à qualifier la sortie du chef d’état-major de l’armée de “coup de force contre la volonté populaire”.
Le RCD, lui, est allé jusqu’à évoquer “un coup d’État contre le peuple”. Reste maintenant à savoir quelle lecture fera le patron de l’ANP de ce niet opposé par la rue et à l’opposition, qui sont plus que jamais en phase, et s’il va jusqu’à revoir sa copie en revenant avec une solution à la hauteur des attentes des Algériens. Le président Bouteflika, lui, en chargeant, hier, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, de le représenter à la Ligue arabe, a, quelque part, renvoyé dos à dos l’armée et la rue. Son message : j’y suis, j’y reste. *Par Arab Chih - Liberté – samedi 30 mars 2019

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«Les citoyens sont les seuls à garantir une véritable transition»

Le rassemblement pour la culture et la démocratie a estimé, mercredi, que «l’abdication annoncée du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, est la première grande victoire de la mobilisation populaire», soutenant que «le combat pacifique et déterminé est la seule voie pour recouvrer la dignité et la souveraineté pleine et entière sur notre destin».

Le RCD, qui réagissait à travers un communiqué publié sur son site Internet, a cependant prévenu contre «toute tentation totalitaire future».

«Les citoyens mobilisés dans la rue, chaque vendredi et dans leurs différentes corporations tous les jours de la semaine sont les seuls à garantir une véritable transition de rupture avec le système politique, ses symboles, ses pratiques et ses figures», insiste le parti de Mohcine Belabbas, affirmant que «les militants du Rassemblement continueront à se mobiliser aux cotés de notre peuple contre toute transition pilotée par des démembrements du système».

Le RCD considère dans le même sens qu’«aucune Algérienne, aucun Algérien ne peut croire que l’impotence du chef de l’Etat, avérée depuis longtemps par ailleurs, peut être la cause de sa décision de mettre fin à son mandat, à 25 jours de son expiration», et que «c’est la mobilisation populaire et pacifique qui a fait capoter les feuilles de route successives agréées pourtant par le système dans tous ses démembrements ».

Enfin, le parti maintient que l’«Algérie nouvelle se construira par la mise en place d’organes de transition issus de la société civile mobilisée à travers les différentes corporations qui portent les revendications essentielles d’un Etat de droit, une justice indépendante et une armée républicaine qui se consacre à ses seules missions constitutionnelles sous une autorité civile ».

*Par Sihem Benmalek - Liberté- mercredi 03 avril 2019

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Soulagement et vigilance

Bouteflika a fini par capituler mardi en présentant, dans une ambiance empreinte de gravité, sa démission au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en présence de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, dont beaucoup se sont interrogés sur le sens à donner à sa «convocation» pour assister à cette cérémonie, qui n’avait de solennel que son objet.

Faut-il voir dans ce geste beaucoup plus politique que d’ordre protocolaire – qui aurait peut-être trouvé sa justification dans une conjoncture apaisée – un signe que le choix sur le successeur au Président démissionnaire est tranché ? Dans sa lettre de démission, Bouteflika n’a pas manqué de préciser qu’avant de partir, il a veillé à réunir toutes les conditions et les mécanismes constitutionnels de la succession. Une manière de prendre à témoin l’opinion et d’anticiper sur les développements futurs qui pourraient survenir en dehors du cadre qu’il a tracé pour assurer «la continuité du fonctionnement de l’Etat».

Les Algériens ont vécu en cette journée folle du 3 avril, qui entrera certainement dans l’histoire de la nation et que certains ont déjà baptisée euphoriquement «le jour de la victoire», une accélération des événements que l’on pressentait fortement, mais que l’on n’attendait pas aussi précipitamment et dans cette forme martiale à couper le souffle. Tout était dit et écrit dans un style de réquisitoire d’une rare violence, à charge et sans appel dans le communiqué rendu public en fin d’après-midi par l’état-major de l’Apn, réuni en conclave laissé ouvert depuis le début de la crise.

Dès lors que l’institution militaire – qui n’omet pas, à chacune des interventions publiques de Gaïd Salah, de rappeler son attachement au strict respect de ses missions constitutionnelles de garante de la souveraineté nationale – a pris acte devant l’opinion nationale de ne pas reconnaître les lettres et les décisions de la présidence de la République, imputées à une «issaba» (bande mafieuse) accusée d’avoir fait main basse sur les richesses du pays, éclaboussant dans la même saillie le Conseil constitutionnel pour ses tergiversations suspectes à s’autosaisir, en lui intimant l’ordre de s’exécuter «immédiatement», il apparaissait clairement que le sort de Bouteflika n’était qu’une question d’heures.

Le premier pas décisif franchi – le départ de Bouteflika qui n’a pas été facile à acter –, le plus dur reste désormais à faire pour mettre en œuvre le vaste et délicat chantier de la transition démocratique et du changement du système réclamé par la rue et l’opposition et adoubé par l’armée. Bouteflika, par le truchement de son frère Saïd, rompu aux manœuvres de pouvoir, a semé les graines de la discorde avant de partir en nommant un Premier ministre détesté et rejeté par les Algériens pour son parcours peu honorable d’ingénieur en chef de la fraude électorale et d’ennemi des libertés.

Il a nommé, quelques mois seulement avant l’élection avortée du 18 avril, un fidèle parmi les fidèles, Tayeb Belaïz, au poste de président du Conseil constitutionnel, qui lui est resté loyal et d’une soumission à toute épreuve jusqu’à son retrait. Avec son départ, Bouteflika emporte avec lui son plan fumeux de la dernière chance qu’il espérait faire passer par des intrigues de palais. Le peuple est déjà dans l’après-Bouteflika depuis le 22 février. Il a dit son mot et pris acte du serment fait par l’armée de soutenir et d’accompagner toutes les revendications de la rue, tout en affichant sa détermination à rester mobilisée et vigilante pour ne pas revivre le syndrome des révolutions arabes dévoyées.*OMAR BERBICHE - elwatan-  jeudi 04 avril 2019

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* une transition sans ingérence étrangère

La démission du président de la République a suscité des réactions de nombreux pays, notamment ceux avec lesquels l’Algérie entretient des relations étroites, particulièrement les grandes puissances mondiales. 

**Le département d’État américain, le Kremlin, mais aussi Pékin ont réagi à la démission d’Abdelaziz Bouteflika Tous appellent à une transition décidée par les Algériens, sans ingérence étrangère. La première réaction après l’annonce de la démission de Bouteflika est venue de Washington qui, par la voix de son porte-parole, Robert Palladino, a déclaré que le cadre de la future transition en Algérie, après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, doit être fixé par les Algériens eux-mêmes. Cité par l’AFP, Robert Palladino a indiqué “qu’il revient aux Algériens de décider comment gérer cette transition en Algérie”. Restant sur la prudence qui a caractérisé ses précédentes réactions dans lesquelles Washington saluait “l’engagement du gouvernement algérien d’assurer la sécurité de tous les manifestants” en respectant “le droit du peuple algérien à exprimer, de manière pacifique, ses opinions politiques”, le département d’État américain met en évidence l’impératif du respect de la volonté du peuple dans la gestion de la transition. De son côté, le Kremlin a appelé, hier, à une transition “sans ingérence de pays tiers”. Dans une déclaration à la presse, au lendemain de la démission de Bouteflika, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : “Nous espérons que, quoi qu’il arrive, les processus internes qui se déroulent dans ce pays et qui relèvent exclusivement des affaires intérieures de l’Algérie, se feront sans ingérence de pays tiers”, ajoutant que Moscou espère aussi que la transition qui s’annonce n’aura “aucune répercussion sur le caractère amical de nos relations bilatérales”. Suspecté un temps de vouloir peser sur la décision en Algérie après la visite de l’ex-vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, à Moscou, le Kremlin met en avant l’impératif du respect de la souveraineté algérienne et de la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays. Même son de cloche du côté de Pékin. Commentant la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné l’attachement de Pékin au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jing Shuang, a déclaré que “la Chine a confiance en la capacité du peuple algérien à gérer la situation”. - Par Smati Saïd -  Liberté- jeudi 04 avril 2019

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L’ONU souhaite «une transition qui reflète les désirs du peuple algérien»

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Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a espéré, ce mercredi, que l’Algérie connaisse « une transition pacifique et démocratique », après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, entérinée, aujourd’hui, par le Conseil constitutionnel Algérien, a rapporté l’AFP. «Le secrétaire général salue le calme et le respect dont fait preuve le peuple algérien dans l’expression de son désir de changement », selon l’agence de presse française. Antonio Guterres «souhaite une transition pacifique et démocratique qui reflète les désirs du peuple algérien », et réaffirme « l’engagement continu des Nations Unies de soutenir l’Algérie dans son processus de transition démocratique », souligne la même source.  *Liberté- mercredi 03 avril 2019

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Pour Washington, la transition post-Bouteflika doit être décidée par les Algériens

«Le cadre de la future transition en Algérie après la démission du président Abdelaziz Bouteflika doit être fixé par les Algériens eux-mêmes», a déclaré hier le département d’Etat américain. «Il revient aux Algériens de décider comment gérer cette transition en Algérie», a dit le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, à peine une heure après l’annonce de la démission immédiate du chef de l’Etat, sous la pression de la rue et désormais de l’état-major de l’armée.*AFP-  mercredi 03 avril 2019

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Après Washington et Paris, c’était au tour de Moscou de réagir ce mercredi à la démission de Bouteflika.   

«Nous espérons que, quoi qu’il arrive, les processus internes qui se  déroulent dans ce pays et qui relèvent exclusivement des affaires intérieures  de l’Algérie se dérouleront sans ingérence de pays tiers », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, rapporte l’AFP.

Moscou espère aussi que la transition qui s’annonce n’aura «aucune  répercussion sur le caractère amical de nos relations bilatérales»,  selon l’agence de presse française.  

La première réaction à la démission du Président Abdelaziz Bouteflika est venue de Washington. Le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, a déclaré, à peine une heure après l’annonce de la démission, qu’«il revient aux Algériens de décider comment gérer cette transition en  Algérie».

Plus tard dans la soirée, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le  Drian, a soutenu que «nous sommes confiants dans la capacité de tous les Algériens à poursuivre cette transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité».

**Liberté- mercredi 03 avril 2019

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Le système face à ses limites

Pour le sixième vendredi consécutif, le peuple algérien, droit dans ses bottes et fort du pouvoir que lui attribue la Constitution, continue de battre le pavé à travers toutes les villes du pays pour réitérer ses résolutions sur le départ indiscutable du clan Bouteflika, mais aussi de tout le système politique qui est en train de mener la nation à sa ruine. Des marées humaines ont déferlé dans une organisation et une discipline quasi impeccables, mais surtout une maîtrise de l’approche revendicative qui illustre, en fait, une formidable maturité et une ineffable prise de conscience politique. Le message que les foules ont renvoyé, hier, et d’une seule voix est clair comme de l’eau de roche : la proposition faite par le chef d’état-major de l’armée de recourir à l’application de l’article 102 de la Constitution est dépassée par les événements. 

Les Algériens, en masse, opposent à cet article une autre disposition constitutionnelle, l’article 7 en l’occurrence, qui octroie les pleins pouvoirs au peuple dans le choix de sa destinée. “Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple”, énonce la Constitution. Et si le peuple rappelle cet état de fait, ce n’est certainement pas fortuit. Il a compris que cette volonté d’enfermer le débat sur la situation du pays dans certaines dispositions constitutionnelles n’est pas indemne de tout calcul. Le système, qui se sait honni pour tout le mal qu’il a fait subir à la nation depuis l’indépendance, tente de vendre, par le biais de l’article 102, une marchandise qui, en réalité, est arrivée à expiration. Non seulement parce que le mandat du Président sortant s’éteint dans moins d’un mois, alors qu’une période de 45 jours est nécessaire pour la confirmation de la constatation de la vacance du pouvoir, mais surtout parce qu’avec la mise en œuvre de cette disposition, la transition politique se fera avec des figures du régime. 
Ce qui est inacceptable pour les citoyens algériens qui continuent de réclamer, ni plus ni moins, que le départ de toutes les tronches du système. Ce qui est certain, c’est qu’à mesure que le pouvoir persiste dans son déni de laisser au peuple algérien le droit à son autodétermination, le plafond des revendications brandies par la rue ne fait qu’augmenter. Ceux qui misaient sur l’essoufflement du mouvement en auront eu pour leurs frais. Le mouvement citoyen a déjà fait tomber des citadelles et il n’est visiblement pas près de céder une once de sa souveraineté.* par Hamid Saidani -  Liberté – samedi 30 mars 2019

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Manœuvres désespérées d’un système disqualifié

Inopérante manœuvre. A la veille d’un sixième vendredi consécutif de mobilisation populaire, des segments dans le sérail ont tenté d’introduire de l’incertitude dans l’esprit de l’insurrection. Semer le doute dans les rangs et diviser le corps national uni comme jamais.

En effet, la suggestion du chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, de mettre en marche l’article 102 de la Constitution devant aboutir à la constatation de la vacance du pouvoir présidentiel, a rebattu toutes les cartes.

Mais surtout eu pour objectif immédiat la fragmentation de la dynamique citoyenne en cours dans le pays depuis l’historique journée du 22 février. Elle a failli créer un schisme alors que la révolution démocratique est au milieu du gué.

Escortée d’un matraquage médiatique assourdissant, la démarche du chef de l’armée est vendue comme l’unique solution à l’impasse du système et Ahmed Gaïd Salah comme sauveur suprême. L’épisode ubuesque du directeur d’une télévision privée était «monté» comme une pièce dans ce scénario qui allait consacrer la suprématie définitive du chef d’état-major. Certains relais politiques et médiatiques reconvertis dans les temps morts ont même tenté de décréter la fin des mobilisations populaires et que l’heure de la «solution constitutionnelle» a sonnée.

Ils arborent avec zèle l’étendard du «vide institutionnel qui serait une menace pour le pays». Ejectés du système par la force de la mobilisation, ils tentent déjà de se recycler dans la nouvelle étape par la ruse et la manœuvre.

Ce fait intervient alors que la demande de l’activation de l’article constant l’empêchement n’a pas eu de suite. Elle n’a pas valeur d’ordonnance. Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, homme lige du régime de Bouteflika, n’a pas obéit immédiatement. Fait-il de la résistance ? Ebranlés, les différents segments du régime ont totalement perdu le contrôle de la situation à l’intérieur du pouvoir. La société mobilisée a repris à la fois le sens de l’initiative politique et le contrôle sur son action.

C’est elle qui fixe le tempo, qui dicte la conduite à tenir et l’agenda à respecter.

Nonobstant du caractère extraconstitutionnel de l’intervention du chef d’état-major dans cette crise politique, la parole de Gaïd Salah aussi lourde soit-elle n’a pas été tranchante. Les gigantesques mobilisations d’hier n’ont pas non plus apporté la caution populaire attendue au plan du chef des Tagarins. D’une seule voix, les Algériens revendiquent «le départ du système et de ses visages». Pour la première fois depuis le début de l’insurrection, le nom d’Ahmed Gaïd Salah est associé sans équivoque à ce système qui doit «dégager».

Les manifestants ont clairement signifié que l’article 102 est dépassé et ne peut constituer la porte d’entrée vers un processus de transition démocratique. Si désormais Bouteflika et son camp sont écartés – en attendant de décréter leur fin politique – le chef de l’armée, étroitement lié à la gestion bouteflikienne des affaires du pays depuis le 2e mandat, tente de tirer son épingle du jeu. Sacrifier Bouteflika et sa galaxie pour sauver le système.

Cependant, son offre, si elle «peut séduire» sur la forme, sur le fond elle ne présente aucune garantie pour aider à l’émergence du nouvel ordre démocratique. Elle ne comporte aucune mesure sérieuse qui peut au moins rassurer les Algériens. En réalité, elle est vide politiquement parce qu’elle ne correspond ni à l’exigence politique de l’heure, encore moins aux revendications hautement supérieures des manifestants.

Confier la gestion d’une période aussi sensible à un Abdelkader Bensallah – personnage anachronique –, qui incarne le régime dans ses aspects les plus honnis, est une provocation de trop. Garder le gouvernement incomplet du transparent Noureddine Bedoui c’est faire preuve de légèreté politique dans un moment aussi crucial.

In fine, il propose d’enfermer l’insurrection citoyenne dans un jeu institutionnel désuet, sous le contrôle d’hommes du régime rejeté et avec les mécanismes du système dont les citoyens ne cessent de décréter la fin. Une ultime manœuvre visant à reprendre le contrôle sur le cours des événements face à un processus politique révolutionnaire dans son esprit qui écrit – chaque vendredi – une page nouvelle du nouveau système. D’où cette capacité chez les citoyens de discerner, d’anticiper sur les événements et surtout de lire le moment politique avec pertinence.

Il est évident que le pays est pris entre une dynamique populaire libératrice, lui ouvrant de nouvelles perspectives historiques, et un régime politique dépassé et plongé dans l’impasse. Paradoxal ! Un peuple qui reconquiert sa souveraineté contre un système qui a totalement perdu sa légitimité. Inédite et complexe équation politique.

Certes, il n’existe pas de modèle «prêt à l’emploi» à appliquer à la situation algérienne, mais la communion nationale retrouvée dans une diversité politique assumée peut bien aider à forger un compromis démocratique. La nation recèle de suffisamment de compétences politiques à la hauteur de l’ambition que veut se donner l’Algérie.* HACEN OUALI - elwatan- samedi 30 mars 2019

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* depuis ces sept dernières années, ce sont des forces anticonstitutionnelles qui ont dirigé le pays. 

Seddik Chihab a jeté un gros pavé dans la mare en déclarant sans la moindre hésitation que depuis ces sept dernières années, ce sont des forces anticonstitutionnelles qui ont dirigé le pays. Si on traduit sa pensée, on déduira que le gouvernement et les instances dirigeantes ne pesaient rien par rapport à ces forces invisibles qui se recrutaient particulièrement dans l’oligarchie dominante.

Normalement, une révélation aussi alarmante, venant d’un homme politique appartenant à l’alliance présidentielle et représentant à l’Assemblée nationale le deuxième parti de la majorité, ne devrait pas rester sans suite. Soit il en a trop dit, soit pas assez, ce qui dans les deux cas de figure constitue un aveu gravissime qui doit être accompagné de clarifications.

Or, l’auteur de cette révélation n’a a aucun moment été sollicité pour approfondir ses accusations ou ses dénonciations. Il continue de fréquenter les plateaux de télévision pour participer aux débats actuels sur l’ouverture démocratique en tentant de tirer à chaque fois la couverture à lui pour dédouaner autant que faire se peut sa responsabilité dans une telle déliquescence touchant à la gestion politique du pays. Ni la justice qui est en plein processus de contestation pour récupérer son indépendance vis-à-vis du Pouvoir, ni les services de sécurité n’ont jugé utile d’ouvrir une enquête pour savoir qui sont ces gens qui gouvernent dans l’anonymat, et avec quelles complicités ils ont pu détenir cette marge de manœuvre alors que nos institutions sont bien en place. Seddik Chihab, qui savait très bien que son intervention allait avoir l’effet d’une bombe, n’a donné aucun nom.

Il n’a fait que mettre sur la table une perversion de la gouvernance commise par une camarilla de notables et d’affairistes avec la bénédiction des locataires du palais présidentiel que les Algériens soupçonnaient déjà mais sans jamais pouvoir évaluer exactement son ampleur et ses effets destructeurs. Pour le commun des mortels, le clientélisme de Bouteflika existe bel et bien, mais pas au point de livrer la conduite du pays sur les plans politique et économique à des tiers qui interviennent à titre officieux avec cependant une emprise sur la décision qui leur offre une capacité d’action dans différents secteurs.

Les hommes d’affaires qui après avoir fructifié leurs fortunes se sont tournés vers la conquête du pouvoir politique pour investir et peser sur la sphère dirigeante est loin d’être une vue de l’esprit. C’est une réalité qui s’est développée avec le règne de Bouteflika à telle enseigne que la classe des entrepreneurs résolus comme Haddad ou Kouninef, pour ne citer que les plus introduits dans le pré carré présidentiel, s’est totalement confondue avec cette entité indéfinissable qu’on appelle les décideurs.

Ce n’est plus un secret pour personne de constater aujourd’hui la grande influence de ces favoris du sérail sur les questions cruciales que l’Algérie doit affronter. Plus que Ali Haddad dont le souci est surtout d’engranger le maximum de marchés publics pour faire gonfler ses comptes bancaires ici et à l’étranger en contrepartie du parrainage de l’organisation des entrepreneurs (FCE) et d’une assistance financière illimitée pour régler les factures des campagnes électorales, Réda Kouninef est vraiment l’homme de confiance du clan Bouteflika qui a le droit de participer aux conciliabules les plus déterminants avec une voix de surcroît très écoutée. C’est sur ce dernier élément que le frère du Président s’appuie pour contrer ses adversaires politiques et s’ouvrir des horizons salutaires compte tenu de la maladie du premier magistrat du pays. S’il a décidé de ne jamais sortir à la lumière pour ne pas s’exposer, Réda Kouninef s’est toujours intéressé, au-delà de son empire économique, à la trajectoire des Bouteflika, avec ce sentiment de les assister en toutes circonstances pour rendre un tant soit peu les faveurs que le Président a accordées au père de la fratrie, un vieil ami.

C’est donc un lien très profond qui rassemble les deux familles et qui place le fils cadet dans une position très privilégiée. Au point de devenir une figure emblématique du Pouvoir algérien sur laquelle se cristallise aujourd’hui toute la grogne de la vox populi. Ce sont ces oligarques auxquels on a ouvert les portes de la régence pour mieux asseoir leur domination que vise le deuxième responsable du RND. Tout en dénonçant les compromissions qui ont contaminé les relations entre les dirigeants politiques et les hommes d’affaires, il laisse des pointillés dans sa confession pour suggérer que de telles trahisons ne doivent pas rester impunies. Et de nous amener naturellement à nous poser la question de savoir pourquoi donc la magistrature sur laquelle les regards sont désormais braqués à travers son combat libérateur continue-t-elle à se voiler la face devant une situation aussi sensible, alors qu’elle a réussi à avoir le soutien des masses populaires.

La Justice n’est-elle pas encore prête à s’affranchir de son état de dépendance vis-à-vis des cercles occultes des décideurs ? N’a-t-elle pas le courage de se débarrasser du téléphone «rouge» auquel elle a été soumise depuis l’indépendance ? Tout comme la Télévision publique qui reste prisonnière d’un «moule» de servitude façonné depuis des lustres et qui demande du temps pour disparaître, le secteur de la magistrature éprouve lui aussi des difficultés morales et psychologiques pour revenir à la raison. Pourtant, sa métamorphose serait d’un apport inestimable pour le mouvement protestataire qui réclame le droit à la justice et à la liberté. Et cette prise de conscience doit impérativement se concrétiser sur le terrain avec des mesures qui ne doivent laisser aucun répit aux prédateurs et aux corrompus de tous bords.

Devant le lamentable spectacle offert actuellement par tous ceux qui changent allègrement de camp comme on changerait de chemise, à l’image de ces personnalités politiques qui osent encore parler et donner leur avis alors qu’elles traînent des casseroles passibles des tribunaux, l’air de la purification se fait attendre. La pollution de l’environnement est trop grande pour que la Justice maintienne encore ses distances au moment où les forces vives de la nation exigent son implication. La remise en ordre de la souveraineté du pays passe par là. Elle commence par faire le ménage entre l’honnêteté et l’imposture. Car il est sidérant de voir avec quelle désinvolture les défenseurs du régime dans toutes ses manifestations se mettre sans aucune vergogne aujourd’hui du côté de ceux qui dénoncent ouvertement les agissements de ce même régime et revendiquent son abolition.

Les revirements aussi spectaculaires ne font pas honte à leurs auteurs. Ils s’inscrivent comme une simple passe d’armes dans l’effervescence générale pour un repositionnement qui pourtant ne s’avère pas aussi facile à admettre. Si la lutte continue pour instaurer le vrai changement, pas celui auquel se livre le Pouvoir en adoptant la diplomatie des petits pas pour sauver les meubles, il y a des comportements qui restent insupportables. De Ouyahia à Saadani en passant par les caciques du FLN, la coupe paraît pleine.*A MERAD - elwatan- 28 mars 2019

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Sale temps pour les oligarques algériens

Les puissants oligarques algériens, intouchables il y a peu encore, ne sont plus désormais en odeur de sainteté dans l’Algérie de l’après-Bouteflika… 

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Parmi les premières têtes qui tombent, dans le cadre de la purge lancée contre une douzaine d’affairistes très en vus, qui étaient jusqu’à présent dans les petits papiers du pouvoir en place, figurent deux éminents et richissimes magnats de l’industrie :

  • Ali Haddad, président du patronat algérien et propriétaire du fleuron national du BTP “ETRHB Haddad”, classé par le magazine américain Forbes, en 2018, dans le top 5 des personnalités les plus riches d’Algérie, vient d’être écroué à la prison de El Harrach (voir ci-dessous) ;
  • Mahieddine Tahkout, homme d’affaires et patron d’une usine de montage de voitures Hyundai, a été frappé par une interdiction de sortie du territoire algérien.

Dans le communiqué que le ministère algérien de la Défense a rendu public hier, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah a expliqué que cette “poignée de personnes”, qu’il a qualifiée  “de bande”, “s’affaire à contourner ses revendications légitimes en fomentant des plans douteux”, tendant “à déstabiliser le pays et l’entraîner dans le piège du vide constitutionnel”.

S’interrogeant sur “les moyens qui ont permis à cette poignée de personnes d’amasser des richesses immenses par des voies illégales et dans un court laps de temps, en toute impunité”, le chef d’état-major a qualifié les agissements de cette “bande” de “vastes opérations de pillage et de dilapidation”, ciblant “les potentiels et les ressources économiques et financières”, du pays.

Il a tenu à souligner que cette opération de pillage a été rendue possible par “la proximité et l’accointance” de cette “bande” avec “certains centres de décision douteux”. Ces “centres de décision douteux”, selon le même responsable,“tentent, ces derniers jours, de faire fuir ces capitaux volés et s’enfuir vers l’étranger”. 

Concernant les mesures judiciaires prises à l’encontre de certains affairistes proches du cercle présidentiel, le vice-ministre de la Défense nationale souligne qu’il y a lieu “d’indiquer que les décisions de poursuites judiciaires contre ces derniers émanent de la justice par le biais du procureur général, par son adhésion aux revendications populaires insistantes”.

Selon l’article d’El Watan :

“Soupçonnées de «corruption» et de «transfert illicite de capitaux vers l’étranger», 12 personnalités qui gravitent autour du cercle présidentiel font, depuis dimanche dernier, l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) et de remise de leurs passeports au greffe du tribunal de Sidi M’hamed, pour une période non déterminée.

Ali Haddad, patron de l’ETRHB a été placé ce matin sous mandat de dépôt par le tribunal de Bir Mourad Raïs, selon son avocat Me Khaled Bourayou. L’ancien chef du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE) a été transféré à la prison de El Harrach, en attendant la tenue de son procès. Ali Haddad a été arrêté le 31 mars au poste frontalier de Oum Tboul. L’homme d’affaires avait tenté de quitter l’Algérie malgré une interdiction de sortie de territoire. Il était en possession de passeports algérien et une non-déclaration de devises.Ce sont ces deux infractions qui lui valent cette incarcération, selon son avocat.

Mahieddine Tahkout, homme d’affaires et patron d’une usine de montage de voitures Hyundai, est également interdit à son tour de sortie du territoire algérien. Il a été refoulé ce dimanche 31 mars 2019 à l’aéroport international d’Alger, a-t-on appris auprès d’une source interne à la PAF.

L’avion privé de l’homme d’affaires a également été mis sous scellé. “Il n’a actuellement pas le droit de s’en approcher”, poursuit la même source au HuffPost Algérie, sans donner plus de détails.”

* Oumma-mercredi 03 avril 2019

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Des hommes d’affaires, objet d’enquêtes judiciaires

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-photo: Rédha Kouninef / Mahieddine Tahkout / Mohamed Baïri . 

Un communiqué émanant du procureur de la République confirme l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre des hommes d’affaires. Certains sont interdits de quitter le pays.

L’arrestation, dimanche 31 mars à l’aube, de l’ex-président du Forum des chefs d’entreprise et patron du groupe ETRHB, l’homme d’affaires Ali Haddad, l’un des plus influents oligarques sous le long règne d’Abdelaziz Bouteflika, a fait découvrir aux millions d’Algériens l’existence d’une caste soupçonnée d’avoir détourné de l’argent et surtout d’avoir transféré des fonds à l’étranger. Ce qui n’était qu’une rumeur populaire, partagée sur les réseaux sociaux avant d’être portée par les manifestants, s’est vite transformée en faits. Quasiment avérés.
Pendant que l’ancien patron des patrons se trouvait dans les locaux des services de sécurité, aucune autorité ne voulait communiquer sur les faits. Sur les réseaux sociaux et les journaux électroniques, les spéculations vont bon train. 
Des listes de personnalités concernées par l’interdiction de quitter le territoire national sont rendues publiques. Des hommes d’affaires, qui ont toujours évolué dans la proximité des Bouteflika, sont particulièrement ciblés. De quoi seraient-ils coupables ? 
On n’en sait quasiment rien. Peu d’informations ont filtré sur l’origine de ces décisions qui donnent l’impression d’être une chasse aux sorcières. Hier, en début d’après-midi, un communiqué du parquet d’Alger est venu éclairer l’opinion publique sur l’existence d’une enquête préliminaire sur des soupçons de corruption, de détournements de biens publics et de transfert illicite d’argent. Étrangement, le communiqué du procureur général n’est pas signé, ne porte pas de nom. s’agit-il d’une méprise ? Le document a-t-il été fait dans l’urgence ? Pendant ce temps, la brigade de Gendarmerie nationale de Bab Jedid, à Alger, a déjà convoqué certains des suspects pour les besoins de l’enquête préliminaire. 
Dans le fond, le communiqué du parquet évoque l’établissement d’interdictions de quitter le territoire nationale à l’encontre de certains hommes d’affaires et autres personnalités. 
Il ne donne aucun détail. Mais on sait au moins que l’ancien président du FCE fait partie des personnes concernées. 
Cependant, jusqu’à hier soir, aucun communiqué n’est venu évoquer le cas Ali Haddad. Seules des informations données par des sources médiatiques évoquent son transfèrement à Alger pour une présentation devant le procureur de la République en vue d’une éventuelle inculpation. (Lire le papier de A. Allia).
Dans le lot des hommes d’affaires concernés par ces enquêtes, figurent d’anciens vice-présidents du FCE, donc des hommes très proches de Saïd Bouteflika. Il s’agit notamment des trois frères Kouninef, de Rebouh, frère d’Ali Haddad, de Mohamed Baïri, de Mahiedine Tahkout, son fils et son frère et d’autres entrepreneurs qui ont soutenu, durant de longues années, les différentes campagnes électorales d’Abdelaziz Bouteflika. Ces hommes d’affaires auraient   bénéficié de prêts bancaires sans limites, de quasiment tous les grands marchés publics et de la protection des décideurs. Pis encore, une bonne partie des fonds fournis en prêts n’aurait pas été remboursée. 
Des informations de plus en plus insistantes ont indiqué que certains de ces hommes d’affaires ont transféré de grosses sommes d’argent à l’étranger. Cela s’est souvent fait par des opérations de surfacturation sur des produits importés. Mais du point de vue pénal, cela est difficile à vérifier. 
Seule la justice peut démêler les écheveaux d’opérations aussi complexes. Au-delà des noms cités dans ces affaires, se pose la question de savoir qui est derrière ces décisions. Par quel miracle la justice, qui s’est toujours abstenue d’intervenir lorsque la presse et la classe politique évoquaient les dépassements de ces oligarques dont des activités ont conduit jusqu’à la fermeture de certaines entreprises publiques, agit-elle aujourd’hui ? 
S’agit-il d’une nouvelle chasse aux sorcières ou d’une vraie opération mains propres ? 
Seuls les jours à venir pourront nous renseigner sur les réelles intentions des autorités. En attendant, la psychose s’est emparée des milieux d’affaires, notamment ceux qui ont profité des largesses du clan Bouteflika.*Par Ali Boukhlef -Liberté mardi 02 avril 2019

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     *Rendez les biens volés au peuple

Plus de 400 enquêtes judiciaires en cours

***Plus de 400 enquêtes judiciaires sur des faits de corruption avérés et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger sont engagées par la justice algérienne à l’encontre de plusieurs hommes d’affaires, tous frappés par la mesure d’interdiction de quitter le territoire national (ISTN). Soupçonnées de crimes économiques et financiers, certaines de ces personnalités ont déjà été auditionnées par les brigades et les sections économiques et financières relevant de plusieurs corps des services de sécurité. Certaines de ces enquêtes ont été confiées à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Bab-Jedid (Alger) qui travaille, par ailleurs, en coordination avec les autres services de sécurité pour tenter de cerner les contours de ces faits gravissimes. Selon nos sources, d’autres personnalités, notamment dans les milieux financiers et des affaires, ont été frappées par l’ISTN à caractère conservatoire, comme l’avait indiqué le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed et qui avait procédé à l’application des dispositions de l’article 36 bis-1 du code de procédure pénale. Selon des indiscrétions, certaines personnalités de l’oligarchie seraient touchées par plusieurs affaires, dont la surfacturation, la fuite de capitaux, la corruption, le non-remboursement de crédits bancaires, le blanchiment d’argent, le délit d’initié dans l’octroi des marchés et les fausses déclarations… Lundi, une copie de la liste des personnalités frappées par l’ISTN a été transmise par le parquet général aux procureurs de la République, aux procureurs généraux et aux présidents des chambres chargés de traiter les affaires de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger. Selon nos sources, la justice a, d’ores et déjà, ordonné la confiscation de tous les documents de voyage, comme elle a ordonné le gel de lettres de crédit au profit de ces personnalités durant la période de l’instruction judiciaire, d’autant, révèlent nos sources, que des cadres des institutions financières et bancaires sont concernés par l’ISTN à caractère conservatoire pour les besoins de l’enquête. Aussi, indiquent nos sources, plusieurs directeurs exécutifs, des DG et des P-DG d’entreprises publiques et privées sont frappés par la même mesure. Certains, qui détiennent par ailleurs des comptes bancaires en Suisse, en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne, seront présentés devant le juge d’instruction pour transfert illégal de devises. En ce sens, d’importantes mesures et décisions ont été prises par la justice pour accélérer les investigations en offrant tous les moyens adéquats pour faciliter aux enquêteurs spécialisés le travail sur le terrain. À ce propos, d’importantes dispositions ont été prises au niveau des tribunaux pour sécuriser la présentation des personnalités concernées devant les chambres d’instruction, alors que d’autres dispositions, dont nous ignorons pour le moment la nature, seront prises dès aujourd’hui. Selon nos sources, tous les outils et mécanismes légaux seront mis à contribution pour faire la lumière sur les scandales financiers et économiques qui ont ruiné l’économie du pays. Il s’agit, entre autres, de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes qui seront, probablement, sollicitées, dès aujourd’hui, par la justice et les enquêteurs.*Par Farid BELGACEM - *Liberté- mercredi 03 avril 2019

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*378 nouvelles fiches d’interdiction de sortie du territoire national 

*De gros bonnets concernés

La Police de l’air et des frontières (PAF) activera, ce dimanche, dans la matinée, 378 nouvelles fiches d’interdiction de sortie du territoire national (ISTN) à l’encontre des individus concernés par les enquêtes préliminaires enclenchées par le parquet général. 

***Ce qui porte le nombre de personnalités touchées par cette mesure judiciaire et conservatoire à 540 ISTN, sachant que 162 ISTN avaient été déjà activées aux postes frontaliers par les procureurs de la République. Selon nos sources, ces dernières concernent notamment deux ex-hauts responsables du gouvernement, dont Abdelmalek Sellal, ex-Premier ministre et, néanmoins, ex-directeur de campagne (limogé) de l’ex-président Bouteflika. Les enquêteurs s’interrogent notamment sur les fonds collectés par l’ex-direction de campagne de Bouteflika, d’autant que les investigations en cours tentent d’établir la liste des sponsors et les sommes versées au lendemain de l’annonce de la candidature de l’ex-chef de l’État. D’ailleurs, le successeur de M. Sellal à la direction de campagne de Bouteflika, Abdelghani Zaâlane en l’occurrence, l’ex-ministre des Transports et des Travaux publics, sera concerné par cette opération, et pourrait, lui aussi, être cité dans le dossier sur la suite que ladite direction avait donnée aux fonds ramassés pour mener la campagne du candidat Bouteflika. En outre, ces ISTN frappent trois généraux-majors, dont l’ex-patron de la Direction des services de sécurité (DSS, ex-DRS), le général-major Athmane Tartag, dit Bachir, officiellement limogé jeudi dernier, et non démissionnaire contrairement à ce qui a été distillé. Ayant perdu l’appui de son ex-mentor Bouteflika, celui-ci est touché par une ISTN à titre conservatoire et pourrait également être assigné à résidence. On apprend également qu’une dizaine d’anciens ministres sont cités dans des affaires dont on ignore encore la nature et sont, du coup, frappés par des ISTN conservatoires. Par ailleurs, nos sources ont révélé que des P-DG de banques et de hauts cadres des institutions financières, complices dans l’octroi de crédits faramineux à des investisseurs novices, sont cités dans les enquêtes préliminaires que le parquet général suit de près. D’autant que ces derniers auraient facilité, à travers la surfacturation, le transfert de capitaux vers l’étranger au profit d’individus sans scrupules, qui n’ont jamais rapatrié l’argent de la garantie sur les services et encore moins les dividendes des investissements effectués à l’étranger. Dans le même sillage, des P-DG de concessions automobiles et propriétaires d’usines d’assemblage, des directeurs d’Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI), au même titre que des vice-présidents du Forum des chefs d’entreprise (FCE), dont la liste s’est allongée, ont été auditionnés dans le cadre de ces enquêtes. Le monde du football n’est pas épargné par ces investigations. L’argent dépensé inconsidérément par des présidents de club est dans le collimateur des magistrats instructeurs. Ainsi, on croit savoir que le sponsoring de certains clubs était effectué par ces entreprises avec l’argent des crédits octroyés par les banques dans le cadre des investissements, y compris par des concessions automobiles. Selon les mêmes sources, les enquêtes sont toujours en cours et des dizaines de personnalités ont déjà été entendues par la Section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Bab-Jdid (Alger), d’une part, et ont été notifiées de leurs ISTN, d’autre part. Aucune de ces personnalités ne bénéficiera d’une autorisation spéciale de sortie du territoire national, et ce, quelle que soit la raison, y compris pour des soins à l’étranger tant que la justice n’aura pas tranché leur cas. Les magistrats qui suivent de près l’évolution des auditions et des enquêtes judiciaires pourraient, dans un proche avenir, aller vers l’établissement d’un mandat d’arrêt international à l’encontre des personnalités qui se trouvent à l’étranger et qui refuseraient de rentrer. Aussi, indiquent nos sources, les personnalités et les mis en cause cités dans l’affaire de la saisie de 701 kilogrammes de cocaïne au port d’Oran au mois de mai 2018 sont tous frappés par des ISTN. Si Kamel Chikhi, dit El-Bouchi, est sous mandat de dépôt, ceux qui avaient bénéficié de ses privilèges seront tous touchés par ces mesures et seront probablement auditionnés cette semaine.*Par Farid BELGACEM - Liberté- dimanche 07 avril 2019

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le Front des forces socialistes (FFS) préconise une conférence nationale sous observation de l’ONU

Le parti propose l’ouverture d’un dialogue à travers une conférence nationale avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes.

*Alors que les convulsions au sein du régime continuent de rythmer la vie politique nationale, le Front des forces socialistes (FFS) a, de nouveau, présenté hier une initiative politique, une espèce de “feuille de route”, pensée comme une alternative à l’impasse politique actuelle, sous supervision de l’ONU. “Le FFS propose l’ouverture d’un dialogue à travers une conférence nationale avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les syndicats autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes”, a annoncé, hier, Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle lors d’une conférence organisée au siège du parti à Alger. Outre une convergence sur “l’arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre des militants politiques, défenseurs des droits de l’Homme, des acteurs de la société civile et des journalistes”, “la libération des détenus d’opinion” et “l’arrêt immédiat du bradage des richesses nationales”, les participants à la conférence devraient s’engager, selon le FFS, autour d’un “pacte politique”. Ce pacte comprend notamment : la concrétisation des idéaux de Novembre et du Congrès de la Soummam, l’instauration de la paix, de la démocratie, de la justice sociale et de l’État de droit, l’autodétermination individuelle et collective, le respect des droits de l’Homme, la non-utilisation de la religion à des fins politiques, le rejet de la violence comme moyen d’expression, de règlements des conflits ou d’accès au pouvoir, le droit d’association et de constitution de partis, la séparation des pouvoirs et l’organisation d’élections libres.
Aussi, la conférence se chargera de mettre en place des “institutions de transition” chargées de gérer une période de transition qui sera la plus courte possible : il s’agit de la convention nationale de suivi et de contrôle de la transition dont la mission, une fois sa composante définie par la conférence, sera“de veiller à l’application des mesures prises et des engagements pris”, “d’agréer les personnalités devant siéger au gouvernement de transition”, “d’élaborer l’ensemble du dispositif électoral”, “de fixer le calendrier électoral dans sa globalité avec l’élection d’une assemblée constituante comme première étape”, laquelle devrait intervenir avant la fin de l’année en cours, et “de mettre en place une instance de suppléance de l’institution présidentielle au terme de la mandature actuelle”. L’instance de suppléance, selon Laskri, est chargée de représenter l’État, de légiférer par ordonnance, d’orienter et de surveiller le gouvernement de transition avec l’approbation de la CNSCT.
Le FFS estime également que les deux Chambres parlementaires doivent être dissoutes au terme de la mandature actuelle. Quant à l’armée, “détentrice du pouvoir réel dans le pays” — qui doit se confiner à ses missions institutionnelles et dont le retrait du champ politique doit être effectif et définitif — “elle ne peut être que la garante du respect” de ce processus de transition, préconise le FFS. Le parti va entamer les contacts à compter d’aujourd’hui.

“Gaïd Salah veut pérenniser le système”
Comme nombre de partis de l’opposition, le FFS n’a pas manqué de s’interroger sur la sortie du général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, lequel a plaidé en faveur du recours à l’application des articles 102, 7 et 8 de la Constitution, présentés comme “l’unique solution à la crise”. “Il intervient à quel titre ?”, s’est demandé Ali Laskri. Selon lui, Gaïd Salah, par ses références à la Constitution de Bouteflika, rejetée par le parti, “tente de mettre les balises pour pérenniser un système que le peuple rejette”. “Il y a des solutions qui peuvent dépasser l’article 102”, précise-t-il encore. *Par Karim Kebir - Liberté -lundi 1er avril 2019

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L’ONU appelle à répondre aux préoccupations du peuple algérien

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué, hier, les efforts déployés pour une transition pacifique et démocratique en Algérie, où des manifestations ont été organisées depuis des semaines pour que le président Abdelaziz Bouteflika mette fin à son règne de 20 ans. S’exprimant lors d’un sommet de la Ligue arabe organisé à Tunis, Antonio Guterres a déclaré que toute mesure devrait être prise de manière à “répondre aux préoccupations du peuple algérien dans les meilleurs délais”, a rapporté l’agence Reuters. C’est la première fois que les Nations unies s’expriment sur les événements politiques que connaît l’Algérie depuis maintenant plus d’un mois. Antonio Guterres s’est offert une opportunité à Tunis pour appeler à satisfaire les revendications du peuple algérien qui fait montre d’une détermination inépuisable pour faire déloger le locataire d’El-Mouradia. Il y a trois jours, la vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a souhaité que “les demandes de la population qui appelle à la réforme de la gouvernance, à une ouverture politique plus large et à davantage d’opportunités économiques et sociales, spécialement pour les jeunes, soients suivies de réponses positives”.Tout en saluant le caractère pacifique des manifestations, Mme Mogherini a indiqué que “tout processus doit être transparent et doit inclure toutes les franges de la société algérienne. C’est aux Algériens de décider par eux-mêmes comment doit se dérouler la transition”.
L’UE, par la voix de la même responsable, a appelé à ce que les élections soient “libres” et “justes” et qu’elles doivent se tenir dans un “délai raisonnable”. Même son de cloche du côté des Américains qui ont déclaré, jeudi, qu’il appartenait au peuple algérien de décider de la transition à mener, soulignant que Washington respectait “le droit des Algériens à exprimer leurs points de vue”. - Par Ali Titouche -  Liberté -lundi 1er avril 2019

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*où est le vrai et le faux?

*une hystérie numérique s’est emparée des internautes ainsi que de certains médias qui tentent de propager des messages à même de troubler les esprits

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***Depuis deux jours, une hystérie numérique s’est emparée des internautes ainsi que de certains médias qui tentent de propager des messages à même de troubler les esprits.La Toile est inondée d’informations difficilement vérifiables, souvent fantaisistes. Des personnes citées ou des institutions ont été contraintes de réagir et de démentir les informations les concernant. Les informations fausses (fake news) ou du moins invérifiables, prolifèrent sur les réseaux sociaux au point de donner le tournis aux Algériens à l’affût de la moindre évolution des événements qui semblent se précipiter notamment après le discours de samedi de Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense. Ce dernier, pour rappel, a réclamé, avant-hier, le départ du président Bouteflika en invoquant l’application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution sur un ton qui ne souffre aucune équivoque quant aux intentions du patron de l’ANP comme on peut le relever dans le dernier paragraphe du communiqué du ministère de la Défense. “Toutes les propositions découlant de ces réunions suspectes qui vont à l’encontre de la légalité constitutionnelle ou portent atteinte à l’ANP qui demeure une ligne rouge sont totalement inacceptables et auxquelles l’ANP fera face par tous les moyens.” Des allusions qui n’ont pas échappé aux internautes qui ont vite fait de poster des commentaires entre ceux qui applaudissent cette voie et d’autres qui la rejettent. Mais il est clair qu’il y a eu comme un flottement, en guise de moment de réflexion, qui n’a pas duré longtemps, vite balayé par l’information relayée par certains médias, dont notamment une chaîne de télé privée. Celle-ci avait évoqué dans son bulletin d’informations la sortie des éléments de la gendarmerie qui, selon elle, auraient pris position dans les rues d’Alger en pleine nuit. Une information qui a fait le buzz pour être aussitôt démentie par des internautes sur Facebook en postant carrément des images prouvant tout le contraire. Le lendemain (hier), la Toile s’est enflammée de plus belle avec l’annonce de l’arrestation d’Ali Haddad, ex-président du FCE, intercepté à la frontière algéro-tunisienne. S’en sont suivis d’autres posts concernant plusieurs autres personnes telles que Tahkout ou encore Tliba et même Saïd Bouteflika, qui, à son tour, aurait été arrêté notamment après une réunion qu’il aurait tenue avec Toufik, l’ancien patron du DRS et d’autres personnes qui lui sont proches.
Des informations, bien entendu, sans fondements ou du moins impossibles à vérifier mais qui ne les empêche pas de se propager telle une traînée de poudre parmi des internautes qui n’ont de cesse de demander “des nouvelles du front”. Les curieux, les malintentionnés, tout comme ceux qui s’inquiètent réellement du devenir du pays sont alors assaillis, via le Net, par des informations allant des plus farfelues aux plus plausibles poussant à “l’égarement”. C’est carrément, une hystérie numérique qui s’empare des Algériens entre manipulateurs et autres simples internautes qui au lieu d’y voir plus clair ne savent plus à quel saint se vouer.Le numérique s’est invité dans notre quotidien à tel point que les réseaux sociaux sont devenus la première source d’informations, vraies ou fausses, un défouloir et un moyen de communication mais aussi et surtout une chapelle où chacun prêche son discours qui n’enlève en rien, cependant, à l’intérêt de l’échange. Un espace de débats presque indispensable mais qui, malheureusement, est envahi par des manipulateurs qui s’attellent à propager des messages à même de troubler les esprits…

*Par Nabila Saidoun - Liberté -lundi 1er avril 2019

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Incroyable mais vrai ! -Le tout puissant Ali Haddad arrêté alors qu’il tentait de fuir vers la Tunisie

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Le tout puissant Ali Haddad, patron redouté du FCE par la grâce de Saïd Bouteflika et de l’entreprise de travaux publics ETRHB, a été arrêté, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu’il tentait de rejoindre la Tunisie par voie terrestre.

L’homme, sorti du néant depuis l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, a bâti un empire s’étendant jusqu’en Europe. Avec le temps, il a acquis un immense poids politique et est devenu l’un des principaux décideurs du pays. Sa puissance était telle, que personne n’osait le remettre en cause. Même si sa fortune subite en millions de dollars a laissé la place à des interrogations et à des doutes sur ses origines. On raconte qu’il est très endetté auprès des banques et qu’aucune d’elles n’ose lui demander des remboursements.

Son poids politique sur la scène algérienne était tel, qu’il s’est voulu un acteur incontournable parmi le clan, au point de se mêler de ce qui ne le regarde pas. C’est ainsi que lors d’un entretien téléphonique avec l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, après le 22 février, il n’a pas caché son arrivisme en affichant son mépris pour les Algériens. Parlant des manifestations à venir, il a osé dire qu’il suffit de donner à manger du couscous aux manifestants pour qu’ils se calment.

La question qui se pose aujourd’hui est évidente : pourquoi a-t-il cherché à fuir, alors qu’apparemment il n’y avait aucun mandat d’arrêt contre lui ? Quelqu’un de haut placé l’a certainement informé qu’il est frappé d’une ISTN (interdiction de sortie du territoire national). Le quotidien Liberté croit savoir qu’environ 150 hommes d’affaires sont dans la même situation. Et la liste pourrait ne pas être close.

Il faut dire que depuis la prise de pouvoir par Bouteflika et son clan, la corruption s’est développée de façon vertigineuse, gangrenant tout le corps social. C’était à qui pouvait piquer dans les caisses de l’Etat. L’impunité était garantie, à croire que c’était une politique délibérée du locataire d’El Mouradia, qui était mû par une volonté de nuire aux intérêts supérieurs de l’Algérie et de l’affaiblir sur la scène internationale. Un objectif atteint. Il aimait s’entourer de corrompus en tous genres. N’a-t-il pas protégé Chakib Khelil qui a pris des millions de dollars lors de son passage au ministère de l’Energie ?

N’a-t-il pas ramené un Amar Saadani à la tête de l’Assemblée nationale, puis du FLN et qui n’a pas raté l’occasion de se remplir les poches et de s’acheter un appartement à Neuilly (Paris) ? Ces deux personnes n’ont jamais été inquiétées et ce ne sont que des cas parmi des centaines d’autres. Son frère Saïd a servi de relais pour l’opération de pillage des richesses nationales. Le clan agissait comme si l’impunité était assurée pour l’éternité. Il n’a pas pensé que le peuple se réveillera un jour tel un volcan dévastateur et demandera des comptes à la pourriture qui a mis l’Algérie à genoux. Les Algériens exigent désormais des poursuites contre les prédateurs. Par les temps qui courent, ces derniers ont toutes les raisons de croire que la fête est finie. *elwatan- lundi 1er avril 2019

*************Ali Haddad, la fin d’un oligarque

Auditionné à El-Tarf par le CTRI, le mis en cause a été rapatrié, hier, vers Alger par les services de la Gendarmerie nationale pour une enquête approfondie confiée aux sections et aux brigades économiques et financières.

Le désormais ex-patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, a été arrêté, hier vers 3h du matin, au poste frontalier algéro-tunisien d’Oum Teboul, dans la wilaya d’El-Tarf. Selon des sources concordantes, M. Haddad qui se dirigeait vers la Tunisie, était en possession d’une grosse somme d’argent en devises (euros) et tentait de quitter le territoire national.Que s’est-il exactement passé ? L’homme proche du cercle présidentiel, de surcroît fidèle au frère cadet du Président, Saïd Bouteflika, était frappé d’une interdiction de sortie du territoire (ISTN) judiciaire. Ayant perdu la proximité qui le liait avec Saïd Bouteflika, cet homme d’affaires s’est retrouvé devant la seule solution, c’est-à-dire quitter le pays par voie terrestre, et ce, après plusieurs vaines tentatives de fuir par des aéroports d’Algérie, notamment via l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger. Ainsi, M. Haddad a tenté sa dernière parade, à savoir la frontière terrestre et en…nocturne pour fuir la colère et la révolte du peuple qui a demandé que l’oligarchie soit arrêtée et remise aux mains de la justice.
Selon nos sources, cet homme d’affaires a récupéré, la veille de son départ, une somme d’argent astronomique en dinars algériens chez deux de ses contacts dans la wilaya de Bouira avant de faire le change en monnaie européenne chez un cambiste d’Aïn Fekroun, dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi. Accompagné de son chauffeur, M. Haddad se dirige alors vers le poste frontalier algéro-tunisien d’Oum Teboul.Signalé, et à sa grande surprise, il a été intercepté par des douaniers qui alertent la Police de l’air et des frontières (PAF). Après avoir remis un passeport anglais, ce qui suppose que le passeport algérien lui avait été confisqué dans le cadre de l’ISTN, M. Haddad est invité à la fouille générale du véhicule. Et c’est là que le pot aux roses a été découvert. Informés, les services du Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) de la wilaya d’El-Tarf interviennent et récupèrent M. Haddad contre décharge de son arrestation. Celui-ci a été auditionné durant toute la matinée d’hier avant d’être rapatrié vers Alger par les services de la Gendarmerie nationale. Si, pour le moment, on ignore quelle sera la section et/ou la brigade économique et financière qui sera chargée d’auditionner M. Haddad, il est possible que plusieurs chefs d’inculpation soient retenus contre lui, à commencer par la fuite de capitaux. Selon nos sources, une alerte générale a été donnée, tôt dans la matinée d’hier, pour renforcer le contrôle et la surveillance des postes frontaliers aériens, maritimes et terrestres et de soumettre toutes les personnalités (hommes d’affaires, investisseurs et politiques) en déplacement à l’étranger à un examen de situation, notamment pour déterminer s’ils n’étaient pas frappés par des ISTN et/ou des enquêtes judiciaires.Il faut savoir que M. Haddad est sous le coup d’une enquête judiciaire, notamment quant à la gestion des projets qui traînent encore et qui n’ont pas encore démarré alors qu’il a bénéficié de versements à titre d’ordre de service, au transfert illégal des devises, à l’achat de l’hôtel de luxe, le Ritz de Barcelone (Espagne) pour la coquette somme de plus de 68 millions d’euros, en plus d’une autre grosse somme d’argent en euros qu’il avait, ensuite, transférée pour y effectuer des travaux.L’homme qui était dans le collimateur des enquêteurs depuis la publication d’une série de mises en demeure en 2017 et qui croyait, par ailleurs, échapper à la justice algérienne, a vite fait le vide autour de lui en transformant la puissante organisation patronale en syndicat, en provoquant une vague de démissions de plusieurs opérateurs après avoir soutenu ouvertement le 5e mandat de Bouteflika et en menaçant le peuple dans une conversation téléphonique avec l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal. - Par Farid BELGACEM - Liberté -lundi 1er avril 2019

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 il CONFIRME QUE DES ISTN ONT ÉTÉ ÉTABLIES À L’ENCONTRE DE CERTAINES PERSONNES

Le Parquet d’Alger ouvre des enquêtes préliminaires de corruption

 
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Le Parquet général près la Cour d’Alger a informé, aujourd’hui lundi, que « des enquêtes de corruption et de transfert illicites de capitaux vers l’étranger», conformément à l’article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale, précise la même source dans un communiqué.  Le parquet d’Alger a confirmé également la prise, par le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed,  de « mesures conservatoires en ordonnant l’interdiction de sortie du  territoire national à l’encontre de certaines personnes», et ce, conformément aux dispositions de l’article 36 bis 1 du Code de Procédures pénales.Il est à signaler que le communiqué en question ne mentionne pas l’identité des personnes concernées par les «mesures conservatoires» suscitées.  *Liberté -lundi 1er avril 2019

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