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** L’après-Bouteflika se dessine

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 **Vidéo:

*La cause principale de la décadence:

elfassad essayassy- le pouvoir corrompu

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*Algérie: La genèse d’une décadence

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*Quand la raison est absente, la force règne !

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un militaire sans formation politique,

n’est qu’un criminel en puissance

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*Si tu ne t’occupes de politique, c’est la politique qui s’occupera de toi 

*La tyrannie ne perdure que par le silence complice

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**vidéo : Peaceful#demonstrations#on#Friday, 22 February 2019 Manifestations#pacifiques en Algérie 

*Grandiose manifestation contre le 5e mandat à Kherrata 16 02 2019

manifestation à Oran le 22 fivrier2019

آلاف الجزائريين يخرجون في مظاهرات

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Manifestation à Paris contre un 5ème mandat

*Le 24 février au Rassemblement Place de la République à Paris

*Rassemblement contre Abdelaziz Bouteflika (24 février 2019, Paris)

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Les Algériens se soulèvent contre le système actuel et prônent le changement

Des manifestations ont eu lieu aujourd’hui – vendredi 22 février 2019- dans plusieurs villes et régions d’Algérie, pour réclamer le départ du régime politique actuel et le refus du 5ème mandat de Bouteflika. Alger, Oran, Constantine, Sétif, Sidi Belabbes, Béjaia, Ouargla, Oum El Bouaghi, Tiaret, Tizi Ouzou, la contestation est partout.

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Rassemblements et marches pacifiques

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SELON UNE ÉVALUATION «INTERNE» À LA DGSN

100 000 manifestants vendredi à Alger

Les services de police ont évalué le nombre de manifestants qui ont marché, hier vendredi, dans les différents quartiers d’Alger, à «100 000 environ», selon une source sure. Cette estimation n’est pas destinée à être rendue publique. Il s’agit plutôt d’une «évaluation interne» au corps de la police. Les services de la DGSN n’ont avancé jusqu’ici aucun chiffre sur ces manifestations, hormis le nombre d’arrestations qui s’élève à 41 à travers le territoire national. *Liberté- samedi 23 février 2019

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5e mandat pour Bouteflika : L’Algérie dit non !

La «longue» marche vers El Mouradia

23 FÉVRIER 2019 – elwatan

L’appel lancé anonymement sur les réseaux sociaux pour des marches le vendredi 22 février a eu finalement un écho favorable auprès des jeunes qui sont sortis en nombre, dans différents endroits de la capitale, pour dénoncer le «5e mandat». Si une partie d’entre eux, partis de la Grande Poste, ont marché vers le siège de l’APN, d’autres ont choisi de rejoindre le palais d’El Mouradia.

Ainsi, dès 13h30, des dizaines de jeunes ont commencé à se regrouper au niveau de la place du 1er Mai. Un premier groupe a été vite encerclé par les policiers, qui ont occupé les lieux en nombre dès les premières heures de la matinée.

Certains protestataires, y compris des femmes, ont même été embarqués. La police espérait sûrement contenir cette «colère». Mais en un laps de temps assez cours, des dizaines de jeunes ont commencé à affluer des quartiers environnants.

Ce premier groupe s’est mis en branle. Un premier point de jonction a eu lieu au niveau de la «place de la Concorde». Les rangs ont commencé à grossir. Scandant majoritairement des slogans farouchement hostiles à Bouteflika, la foule a décidé de marcher vers la rue Hassiba Ben Bouali. Les policiers sur place se sont résignés à laisser faire.

Des jeunes de tout âge, pères de famille accompagnés de leurs enfants et des filles, ont décidé de faire entendre leurs voix. Vers 14h30, des milliers de personnes occupaient déjà les lieux. Rejoignant le boulevard Amirouche, et passant devant le commissariat central, les manifestants ont applaudi les policiers présents sur place.

Tous les marcheurs insistaient sur le caractère pacifique de l’action. Au niveau de la Grande Poste, un jeune, postant une vidéo en direct sur les réseaux sociaux, insistait sur le fait que toutes les tendances politiques de la société étaient là. «Il y a des laïcs, des communistes, des islamistes. Tout le monde est là», disait-il.

Probablement pour que ces protestataires ne puissent pas rejoindre ceux qui ont commencé à s’amasser au niveau de l’APN, la route menant vers le boulevard Zirout Youcef a été bloquée. En réaction, mot d’ordre a été donné parmi les manifestants de se diriger vers le Palais du gouvernement. Et c’est ce qui arriva.

Les brigades antiémeute se sont faites discrètes tout le long du parcours emprunté, hormis au niveau de quelques points stratégiques, comme ce fut le cas près du ministère de l’Intérieur jouxtant le Palais du gouvernement.

Une halte a été observée sur place pour fustiger le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, notamment pour lui apporter la contradiction par rapport à son affirmation relative à la «joie» des Algériens après l’annonce de candidature de Bouteflika pour un 5e mandat.

Un peu plus haut, au niveau du stade Ouaguenouni, les policiers ont fermé l’axe menant vers le ministère de la Défense nationale. Certains jeunes ont voulu se frotter à eux en forçant l’accès. D’autres les ont dissuadés. «Il ne faut pas rentrer dans leur jeu. C’est une marche pacifique. Evitons l’affrontement», criaient quelques-uns d’entre eux. La foule s’est dirigée donc vers Telemly (boulevard Krim Belkacem).

Galvanisés par les youyous lancés par des femmes depuis leurs balcons, les protestataires continuaient leur marche vers… El Mouradia. Des habitants du quartier ont disposé des bouteilles d’eau aux abords des trottoirs. Pas une seule ne fut jetée par terre. La marche est pacifique et les milliers de manifestants voulaient être exemplaires.

Un jeune ayant lancé une pierre contre un camion des brigades antiémeute a même été rappelé à l’ordre. Jusque-là, tout se déroulait dans le calme. Certains commerçants n’ont même pas baissé leur rideau. Les jeunes ont voulu surtout exprimer leur colère envers la démarche du pouvoir qui a opté pour le 5e mandat.

Pas pour autre chose. Devant l’Ecole des beaux-arts, des jeunes se faisaient photographier à côté d’une plaque de signalisation indiquant un passage pour handicapés (une chaise roulante), sur laquelle ils ont collé une petite affiche sur laquelle était inscrit : «Non au 5e mandat».

Chacun exprimait sa désapprobation comme il le concevait. La foule nombreuse était renforcée par de nouveaux arrivants. «Je viens de terminer mon travail et j’ai rejoint le mouvement», disait un jeune à des manifestants.

Une vieille femme, portant le drapeau national, appelait ceux qui regardaient depuis leurs balcons à rejoindre la manifestation. A la fin du boulevard Krim Belkacem, les milliers de manifestants, après près de deux heures de marche, n’étaient pas encore résignés à rentrer chez eux.

Au niveau de la place Addis-Abeba, ils ont emprunté le boulevard Souidani Boudjemaa pour aller vers El Mouradia. Là, les services de sécurité sont intervenus, puisque un barrage a été dressé un peu plus haut.

Pas question de laisser les manifestants rejoindre la présidence de la République. Si des centaines de jeunes ont commencé à se disperser, d’autres ont voulu forcer le passage. La symbolique est importante pour eux. Il fallait exprimer leur rejet du 5e mandat sous les balcons de ce «Palais». La police a usé de gaz lacrymogènes pour les en dissuader. Les escarmouches ont duré quelques quarts d’heure.

Selon des informations, plusieurs manifestants ont été blessés. D’autres ont été arrêtés.

En début de soirée, le calme est revenu dans la majorité des quartiers de la capitale. Beaucoup parmi les manifestants ayant pris part à cette marche vers le palais d’El Mouradia, et qui était à l’écoute des autres marches, notamment celle qui a mené des milliers de jeunes vers le siège de l’APN, discutaient entre eux sur «la poursuite de la protestation». Certains préconisaient de se retrouver, à la place du 1er Mai dès le lendemain (aujourd’hui, ndlr).

D’autres se donnaient rendez-vous pour vendredi prochain. En tout cas, plusieurs d’entre eux sont décidés à battre le pavé autant de fois qu’il le faudra jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications. Au-delà du rejet du 5e mandat, c’est le «changement du système» qui est recherché…ABDELGHANI AICHOUN – elwatan- Liberté- samedi 23 février 2019

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     ** la révolte !

Les autorités politiques et militaires font face à une révolte d’une ampleur pourtant inimaginable il y a peu de temps encore. Des centaines de milliers de citoyens ont exprimé leur colère et leur indignation pour l’incompréhensible et inexplicable 5e mandat dévolu au président Bouteflika.

Déterminés, sans peur, mais très soucieux de manifester pacifiquement, les jeunes ont marché dans toutes les villes du pays avec le sentiment qu’on doit dorénavant compter avec eux.

Le 5e mandat, porté à bout de bras par l’ensemble des tenants du pouvoir, en dépit de son caractère totalement anticonstitutionnel, est en train d’empoisonner la vie des Algériens et porte atteinte, de manière indélébile, à la stabilité du pays. Les images donnent à réfléchir…
A l’évidence, cette nouvelle mandature est de trop ! C’est une grave faute politique, commise par tous ceux qui l’ont négociée, portée et qui tentent de l’imposer à l’ensemble du pays.

Y a-t-il encore un peu de raison et de sagesse politique en mesure de stopper cette dérive, la cause d’un tollé général et qui risque de plonger le pays dans l’inconnu…

Le pouvoir va-t-il tenter le passage en force, en réprimant férocement la population avec le risque d’une accentuation de la crise politique ? Aura-t-il recours à la répression pour mettre au pas les Algériens ?

Le soulèvement populaire est-il dirigé contre le 5e mandat, ou préfigure-t-il une démarche plus en profondeur pour bâtir une société réellement démocratique, plus juste et plus solidaire ?

Avec la crise économique et ses conséquences manifestes sur le travail des jeunes et l’absence de représentativité légitime, le système politique est à bout de souffle.

Il n’a plus la capacité de faire face à autant d’exigences de la société. Il doit impérativement se réformer pour préserver la paix civile en acceptant l’organisation d’une élection présidentielle, réellement ouverte, transparente et sans fraude. A moins que le chaos ne sert les intérêts étroits de ceux qui dirigent le pays. Ils seront comptables devant l’histoire.* Par OMAR BELHOUCHET – directeur d’elwatan- samedi 23 février 2019

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DES MILLIERS DE CITOYENS ONT PRIS D’ASSAUT LES RUES DE LA CAPITALE

Alger brise l’interdiction

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Manifestations grandioses, hier, à Alger. 

Les manifestants ont fait montre d’un civisme exemplaire. Aucun acte de violence n’a été commis.

Des milliers d’Algériens ont battu le pavé, hier à Alger, pour dire “non au 5e mandat” pour le Président candidat Abdelaziz Bouteflika. Ils ont, du coup, franchi l’écueil de l’interdiction des marches dans la capitale, arbitrairement, imposée par les pouvoirs publics immédiatement après la fameuse marche des Aârouch, un certain 14 juin 2001. Tout a commencé vers 14h, soit à la sortie des mosquées après la prière du vendredi, lorsque la première foule a commencé à se former à la place du 1er-Mai où un imposant dispositif de sécurité était déployé dès la matinée.
La manifestation, cela dit, n’a pas concerné que les fidèles et encore moins les islamistes, comme l’appréhendaient quelques supputations. Loin s’en faut. Elle a été marquée par la participation de citoyens, en majorité  des jeunes de tous bords. La gent féminine n’a pas manqué au rendez-vous. Plusieurs militants dont des députés du RCD et du FFS, des membres du mouvement Mouwatana, notamment  Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, et Zoubida Assoul, présidente de l’UCP y ont également pris part. Répondant aux appels anonymes lancés, quelques jours plus tôt, via les réseaux sociaux, les Algérois sont sortis pour exprimer leur refus du 5e mandat pour le Président, malade, Abdelaziz Bouteflika, que veulent imposer ses partisans contre la volonté du peuple. Le rassemblement place du 1er-Mai, n’a pas cessé de prendre de l’ampleur au fil des minutes jusqu’à former une foule immense. Une fois n’est pas coutume, les éléments des brigades anti-émeutes dépêchés en force sur les lieux, ont, bizarrement, dérogé à la règle de réprimer systématiquement les foules.

Une manifestation pacifique
Les policiers, faut-il le dire, ont adopté une attitude plutôt passive. Ce qui en a étonné plus d’un, à tel enseigne que des observateurs n’ont pas écarté une éventuelle instruction “d’en haut”. Les manifestants ont, pour leur part, fait montre d’un civisme exemplaire. Hormis les slogans hostiles au pouvoir, accompagnés de youyous de femmes, aucun acte violent n’a été enregistré. Les citoyens ont poussé leur civisme jusqu’à s’asseoir, par moment, devant les contingents des éléments des brigades anti-émeutes, forcés à la retenue. “Ya Bouteflika, Ya el-maroki, makench al-ouhda al-khamissa” (Bouteflika le Marocain, il n’y aura pas de 5e mandat), “Barakat, barakat, Bouteflika ou al-issabat (la mafia)”, “Ouyahia ya sarraq, (le voleur)”, “La nourid, la nourid, la Bouteflika, la Saïd” (on ne veut ni de Bouteflika ni de son frère Saïd), ou encore “pouvoir assassin !” sont autant de slogans hostiles au clan présidentiel scandés, en chœur, par la foule de plus en plus compacte. La vigilance du cordon policier tentant de l’empêcher de marcher ne va pas tarder à céder devant le nombre important de manifestants affluant de plusieurs endroits vers le rond-point du 1er-Mai. L’imposante foule a fini par franchir, pacifiquement, les barrières constituées par les brigades anti-émeutes. C’est ainsi que la première marche, plutôt tolérée, s’est ébranlée de la place du 1er-Mai pour atteindre, sans heurt, l’esplanade de la Grande-Poste. Empruntant le long boulevard Hassiba-Ben Bouali l’imposante marche a été accueillie comme un jour d’indépendance par les riverains qui applaudissaient depuis des balcons et des fenêtres. Les youyous des femmes mêlés aux chants des marcheurs ont donné lieu, par moment, à des scènes de grande liesse populaire. Pour autant, la circulation automobile n’a pas été bloquée. Les automobilistes n’ont pas hésité à apporter leur touche en actionnant les klaxons de leurs véhicules. Une fois à la Grande-Poste, les manifestants anti-cinquième mandat ont, une nouvelle fois, observé un imposant rassemblement avant de se diriger vers le siège de l’APN, au boulevard Zighoud-Youcef. Là également, un autre rassemblement a été tenu, malgré la forte présence de la police. La tolérance de cette dernière a donné des ailes aux manifestants pour improviser une nouvelle marche, cette fois-ci, vers le siège de la Présidence, à El-Mouradia. Au passage, ils n’ont pas manqué de s’en prendre au moindre portrait du président Bouteflika. L’action la plus spectaculaire, à ce titre, s’est produite au siège régional du RND, anciennement siège du parti unique (FLN), sis à proximité de la Grande-Poste où un groupe de jeunes s’est introduit pour arracher, avec acharnement, le portrait géant accroché à l’entrée qui finira par être brûlé sous le regard placide des policiers.
Les marcheurs poursuivront leur itinéraire vers El-Mouradia, où la police les a accueillis avec des bombes lacrymogènes et des jets d’eau chaude. Les manifestants ont riposté par des jets de pierres. La foule, empêchée de parvenir jusqu’au palais présidentiel, a fini par rebrousser chemin et à se disperser dans le calme. Le dispositif policier a été maintenu mobilisé tard dans la soirée dans plusieurs endroits de la capitale.  **Farid Abdeladim - Liberté- samedi 23 février 2019

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La rue, un rôle fédérateur

25 FÉVRIER 2019 

La travail de sape auquel fait face le mouvement citoyen Mouwatana depuis le soutien apporté par la porte-parole du mouvement, Mme Zoubida Assoul, au candidat à la candidature à la présidentielle le général-major Ali Ghediri n’a pas provoqué l’implosion du mouvement, comme le souhaitaient ses détracteurs.

Précurseur des manifestations de rues qui l’ont mené d’Alger à Constantine en passant par Béjaïa et dans d’autres villes appelant à faire barrage au 5e mandat de Bouteflika en faisant face à un harcèlement policier constant, le mouvement Mouwatana était confronté hier à son premier test de vérité d’après la crise organique qui l’avait secoué. Son appel à une manifestation à alger contre le 5e mandat a été massivement suivi. Certes, la manifestation d’hier n’a pas drainé l’affluence de celle de vendredi organisée dans la capitale, mais ce fut néanmoins une sortie pleinement réussie en dépit du dispositif de sécurité renforcé déployé sur le lieu de la manifestation, à la rue Larbi Ben M’hidi.

Le cantonnement des manifestants dans un espace fermé cernés par les brigades antiémeute pour empêcher le sit-in de se transformer en marche processionnaire à travers les artères de la capitale comme cela s’est passé vendredi dernier, n’a pas réussi à casser la manifestation qui a mobilisé au-delà des espérances de ses organisateurs. L’usage des bombes lacrymogènes, la nervosité des brigades antiémeute et les interpellations opérées parmi les manifestants ne sont pas venus à bout de la détermination des manifestants à faire passer une nouvelle fois, dans le calme et la civilité, leurs messages au pouvoir cristallisés autour de l’exigence du renoncement au 5e mandat. Présentes en nombre lors de cette manifestation, les femmes, des jeunes et des moins jeunes, ont marqué leur présence par des youyous à donner la chair de poule, entrecoupant les slogans et chants patriotiques qui ont empli l’atmosphère de cette place symbolique baptisée au nom du martyr de la Révolution, Maurice Audin .

S’il y a un enseignement à tirer de la manifestation d’hier à laquelle a appelé le mouvement Mouwatana, c’est bien celui de la maturité politique qui caractérise ce mouvement de contestation populaire national qui a démontré, hier, qu’il transcendait tous les clivages partisans pour ne se focaliser que sur l’objectif citoyen, transpartisan commun qui est celui de redonner espoir au peuple algérien quant à son avenir.

Le déclic qui s’est produit hier entre les citoyens et la classe politique – même si les organisateurs de la manifestation n’étaient pas représentés sous leurs casquettes partisanes, mais de représentants du mouvement citoyen Mouwatana – aura-t-il un effet d’entraînement sur les partis de l’opposition qui cherchent leurs marques dans ce mouvement de colère de la rue ?

Un mouvement qui se fait pour l’heure sans eux et qui risque de se faire contre eux s’ils ne jettent pas rapidement des passerelles avec les déçus du système en respectant son autonomie, sa souveraineté et ses revendications. L’expérience est inédite : en s’appropriant la parole, la rue algérienne est en train de jouer un rôle fédérateur et mobilisateur de la société dans ses différents segments : mouvement citoyen, classe politique, autour d’objectifs communs de sauvetage de l’Algérie.*OMAR BERBICHE - elwatan- lundi 25 février 2019

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Alors que la protestation se poursuit : Le pouvoir ignore la rue

Malgré un dispositif policier impressionnant :

Nouvelle manifestation contre le 5e mandat de Bouteflika à Alger

25 FÉVRIER 2019 

Plusieurs centaines d’Algériens ont manifesté hier à Alger-Centre pour protester contre le projet d’un 5e mandat que compte briguer le président Bouteflika lors de la présidentielle d’avril en dépit d’un impressionnant dispositif policier.

Les rangs des manifestants, qui répondaient à l’appel du mouvement citoyen Mouwatana (Citoyenneté), n’ont pas cessé de grossir au fil des heures, notamment après une première tentative des services de l’ordre d’empêcher avant l’heure le rassemblement de Mouwatana prévu à midi à la place Maurice Audin, au cœur de la capitale, où un important dispositif policier a été déployé depuis la matinée.

Zoubida Assoul, membre du collectif Mouwatana, était la première à arriver sur les lieux du rassemblement. Les premiers manifestants rassemblés au niveau de la place Audin, dont certains brandissaient des pancartes contre le 5e mandat de Bouteflika, ont été vite interpellés les uns après les autres et embarqués dans les fourgons stationnés autour de ladite place.

Les forces anti-émeute ont également utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants rassemblées qui scandaient : «Djazaïr hourra, démocratiya» (Algérie libre et démocratique), «Silmiya, silmiya (Pacifique, pacifique)» et «Non au 5e mandat». Délogés de force par la police, les manifestants se sont rabattus ensuite sur les artères de la rue Didouche Mourad, vite rejoints par de nombreux autres protestataires.

Ils y ont été bloqués par les forces de l’ordre, qui ont fini par évacuer la chaussée à coups de gaz lacrymogènes et à rétablir la circulation en cantonnant les manifestants sur les trottoirs de la rue Didouche Mourad.

Plusieurs manifestants ont été indisposés alors que certains sont tombés carrément dans les pommes. Les protestataires, par petits groupes, des jeunes essentiellement, ont scandé des slogans anti-5e mandat et des chants hostiles au président Bouteflika.  «Echaâb la yourid Bouteflika wa Saïd (le peuple ne veut plus du président Bouteflika et de son frère Saïd), «Bouteflika, yal maroki, makach 3ouhda khamsa» (Bouteflika le Marocain, pas de 5e mandat), «Pouvoir assassin», ont crié les manifestants, dont certains ont brandi des cartons rouges, sous les youyous des femmes venues également protester contre la candidature de Bouteflika.

Depuis les trottoirs, de nombreux badauds ont repris les slogans des protestataires. Plusieurs manifestants ont été interpellés par la police de manière musclée, parmi lesquels des figures de Mouwatana, dont Soufiane Djilali, coordinateur national du mouvement. «Arrestations massives des manifestants à Audin avec une attitude extrêmement violente des policiers», a dénoncé Soufiane Djilali sur Twitter.

Le collectif Mouwatana, qui rassemble des politiques et la société civile, avait appelé la semaine passée les Algériens à manifester «pour la dignité» à Alger et devant les sièges de wilayas sur tout le territoire national.* HOCINE LAMRIBEN - elwatan- lundi 25 février 2019

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Derrière l’affront, l’espoir démocratique

Jamais peut-être élection présidentielle n’a suscité autant de remous, en fait autant de contestations. Si on en est arrivé là, à assister aujourd’hui à une large fronde populaire qui saisit l’espace public pour faire entendre sa voix, c’est qu’il y a une sérieuse et grave raison à ce phénomène d’agitation qui secoue l’Algérie comme une lame de fond pour s’opposer à l’autoritarisme.

En point de mire, l’aveuglement du pouvoir à vouloir imposer par la force, l’intimidation et la menace de répression un 5e mandat à un Président sortant impotent, à bout de souffle, incapable donc de relever le défi d’une charge aussi lourde. On se retrouve à moins de deux mois de l’échéance présidentielle avec, d’un côté, une population de plus en plus massive à rejeter ce qu’elle appelle le «contrat de la honte» et, de l’autre, un sérail arc-bouté sur ses positions, fermement décidé à aller jusqu’au bout de son projet, même si cette entreprise porte en elle les germes d’une aventure suicidaire.

Quel est, en effet, le pays qui accepte de se voir dirigé par un Président très éprouvé et dont tout le monde sait qu’il n’est plus en possession de ses capacités physiques et intellectuelles ? Et où peut-on trouver des dirigeants irresponsables semblables aux nôtres qui défient à ce point les lois de la nature en exploitant honteusement la maladie d’un homme pour des considérations strictement politiciennes et de vénalité abjecte ?

Comment dans ce cas rester indifférent devant cette grossière machination qui se joue sur la tête des Algériens et qui fait planer les pires dangers sur le pays ? Il faut dire que les cercles dirigeants sont allés cette fois trop loin dans leurs calculs maléfiques. Et trop loin surtout dans leur attitude méprisante et fortement humiliante. En même temps, ils confirment qu’ils ne sont absolument pas à l’écoute des citoyens quand ceux-ci les mettent en garde contre leurs aberrations.

Maintenir un vieillard qui ne peut ni marcher ni parler à la tête de l’Etat au nom d’une certaine idée de «continuité» de l’œuvre de développement engagée que lui seul peut parachever ressemble davantage à une gageure grotesque qu’à une projection sérieuse qui aurait pu tenir si le postulant conservait intactes ses facultés. Bouteflika, dont on dit qu’il est lui-même inconscient des manigances qui se trament autour de sa personne et en son nom, offre en cette circonstance pénible l’image de quelqu’un qui termine mal son parcours politique en s’exposant à toutes sortes de manipulations.

Lui qui, au temps de sa grandeur, faisait trembler son entourage par un simple clignement des sourcils, est devenu l’otage de cette même camarilla qui n’éprouve aucun scrupule à se servir de son aura derrière la vénération hypocrite qu’elle lui témoigne. Il aurait pu entrer dans l’histoire s’il s’était conformé aux exigences de la loi fondamentale pour consolider le principe de l’alternance au pouvoir et donner encore plus de sens à la démocratie algérienne naissante qui avait fait sensation, notamment dans le monde arabe.

Mais non, il préféra briser le rêve de tout un peuple qui commençait à y croire. Pourtant, Zéroual avait ouvert la voie en instaurant une présidence tournante à deux mandats que son successeur a vite fait de ruiner en revisitant les articles de la Constitution qui l’empêchaient de conserver le fauteuil. Son fauteuil. L’obsession incontrôlée de l’esprit de domination était plus forte que la raison. En faisant sauter les verrous sacrés de la limitation des mandats, il franchit le pas qui mène vers le despotisme aveugle.

C’était l’erreur fatale qu’il ne fallait pas commettre pour un personnage de sa trempe qui voulait se faire passer pour un démocrate accompli, alors que son ambition autoritariste démontrait le contraire. La deuxième aberration a été de le voir toujours obsédé par le trône alors qu’il relevait d’un sévère AVC en 2013. Les Algériens n’en croyaient pas leurs yeux mais par la contrainte imposée par tous les cercles dominants qui le présentaient comme apte au service alors que médicalement il devait plutôt aller se reposer, ils finirent par subir l’affront, la mort dans l’âme, en sachant pertinemment que ce passage en force était de trop dans son agenda.

Fallait-il encore pousser le bouchon de l’affront en le réinsérant dans le circuit pour la cinquième fois, alors qu’il est vraiment au bout du rouleau ? Cette fois, la pilule a du mal à passer, puisque s’élève un peu partout à travers le pays un vent de révolte qui, non seulement rejette Bouteflika, mais adresse un sérieux avertissement au régime concernant les atteintes aussi frontales à la dignité et à la respectabilité que celui-ci veut infliger à l’Algérie. Partout dans le monde, les séquences sur Bouteflika dans les télés et dans la presse sont affligeantes et les algériens n’aiment pas qu’on touche à leur honneur.

Car c’est l’honneur du pays tout entier qui est bafoué par cette mascarade électorale et qui donne matière à dérision aux esprits avisés. Si les personnalités du régime comme Amar Ghoul, Ouyahia , Gaïd Salah, Sellal et d’autres ministres, usant d’un langage guerrier, mettent en garde contre les manifestations de rue qui pourraient à leurs yeux déraper et appellent dans une rhétorique devenue lassante et improductive à la préservation de la stabilité et de l’unité du pays, c’est plutôt la réaction de la population contestataire qui mérite le plus d’attention, car elle est pour l’heure la meilleure démonstration que la maturité politique et civique qui vient d’en bas est largement plus efficiente que celle prônée par le haut.

C’est même une preuve d’un réveil démocratique citoyen qui fait peur au sérail. Marches dans l’ordre, pas de casse, pas de violence malgré un nombre impressionnant de manifestants qui ne sont pourtant pas encadrés par des partis politiques. Ces algériens lambdas, parmi lesquels de nombreux jeunes, et qui sont représentés par toutes les catégories sociales expriment, en profondeur, un ras-le-bol social et politique que les dirigeants refusent d’admettre. Ils ne veulent plus de Bouteflika et veulent réellement apporter un changement au pays par une mobilisation qu’ils souhaitent pacifique et prometteuse.

Ils ne veulent pas de confrontation, appréhendent les provocations et les manipulations qui peuvent surgir de partout et aspirent surtout à être entendus pour que les erreurs du passé ne soient plus reproduites. C’est le cri de l’espoir de voir enfin l’Algérie sortir des ténèbres d’un ordre autocratique pour entrer dans une ordre qui lui sied le mieux, l’ordre de la démocratie et de la liberté. *A. MERAD - elwatan- jeudi 21 février 2019

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«Le cauchemar de Macron»: ce qui se passerait en France si Bouteflika mourrait

Les autorités françaises «sont terrifiées par la perspective d’une grave déstabilisation de notre ancienne colonie après la mort de Bouteflika», a déclaré un haut responsable à un journaliste de l’Obs, qui a listé les raisons de l’inquiétude de Paris.

À l’approche de l’élection présidentielle en Algérie, le journaliste Vincent Jauvert a écrit pour le magazine le Nouvel Observateur un article expliquant que l’Élysée et les services français de sécurité sont angoissés par l’idée d’une «déstabilisation de l’Algérie à la suite de la mort du Président Bouteflika ou d’une révolte».

Ainsi, un haut responsable français a confié au média «ce qui inquiétait le plus Emmanuel Macron». L’entretien a eu lieu en février, plusieurs jours avant les manifestations contre un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika.

«Le cauchemar du président de la République française, c’est l’Algérie. C’était aussi celui de ses prédécesseurs. Les plus hautes autorités de l’État sont terrifiées par la perspective d’une grave déstabilisation de notre ancienne colonie après la mort de Bouteflika», a-t-il affirmé.

Le journaliste souligne notamment qu’«une grave crise politique dans ce pays si proche — à la suite d’une révolte de la jeunesse et/ou d’une disparition de son président — risque, en effet, de poser des problèmes considérables à la France».

Dans son article, le journaliste énumère quatre raisons qui expliquent pourquoi une éventuelle mort de M.Bouteflika serait défavorable à la France.

Place de la Republique
Des Algériens manifestent à Paris contre un 5e mandat de Bouteflika 

Premièrement, le journaliste évoque une éventuelle crise énergétique: 10% du gaz importé par la France proviennent d’Algérie, le pays étant un de ses principaux fournisseurs d’énergie.Par ailleurs, une déstabilisation en Algérie pourrait pousser «des centaines de milliers de jeunes» Algériens à émigrer en France «ce qui, à l’évidence, poserait un défi politique majeur au gouvernement français», poursuit M.Jauvert.

Il faut également tenir compte «que l’immigration algérienne en France, et sa descendance, est nombreuse et attentive à ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée».

 

Manifestations contre le 5e mandat de Bouteflika
La police use de lacrymogènes à Alger en proie à des manifestations contre Bouteflika

Abdelaziz Bouteflika, 81 ans et victime d’un AVC en 2013, au pouvoir sans interruption depuis 1999, a annoncé le 10 février qu’il briguera un cinquième mandat en Algérie. L’élection présidentielle algérienne se déroulera mi-avril.

Des opposants à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle ont manifesté vendredi 22 février dans plusieurs villes d’Algérie. Dimanche, de nombreux manifestants ont également défilé à Paris et à Alger.*.sputniknews - lundi 25 février 2019

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DÉBORDÉES PAR LE DYNAMISME DES CITOYENS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Les autorités chahutent internet

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La baisse du débit internet notamment l’ADSL a rendu inaccessibles les réseaux sociaux dont Facebook. Algérie Télécom demeure aux abonnés absents pour expliquer la situation.

Surpris jeudi soir par une baisse conséquente du débit internet sur l’ADSL et même sur les réseaux de certains opérateurs de téléphonie mobile, les internautes n’ont pas hésité à attribuer les perturbations à la manifestation annoncée pour vendredi (hier, ndlr) contre le 5e mandat de Bouteflika, et ce, sur Alger et plusieurs autres wilayas du pays.
Problème technique ou censure ? Personne n’est en mesure de l’affirmer avec certitude dans la mesure où Algérie Télécom était aux abonnés absents, malgré plusieurs tentatives pour avoir sa version des faits. Un geste très mal perçu par les Algériens qui sont très nombreux à utiliser les réseaux sociaux pour communiquer, travailler, s’informer… et faire passer des messages. C’est justement ce point précis qui semble “déranger” les responsables au pouvoir. C’est, du moins, ce qui circule sur les réseaux sociaux de par les messages qui continuent à passer, malgré cette tentative plutôt “avortée” de priver les gens de la connexion car un grand nombre d’internautes n’hésitent pas à recourir au VPN. Il s’agit, selon certains posts, “de couper l’élan à ce qui commence à prendre des allures de prise de conscience populaire”. Les appels à s’exprimer contre un 5e mandat fusent de toutes parts depuis quelques jours, avec les avis des uns et des autres qui expriment un ras-le-bol jamais égalé jusque-là. Les internautes sont unanimes pour dire que “le pouvoir panique” notamment après la mascarade organisée à la Coupole qui a donné l’effet inverse de ce qui était attendu par ses initiateurs. Résultat des courses : les internautes s’emparent de l’événement pour tourner en dérision les responsables politiques au pouvoir tout en dénonçant des “pratiques dignes des plus grandes dictatures”. Pour tenter de stopper la mobilisation citoyenne, le pouvoir n’hésite pas à bloquer l’accès à Facebook. C’était le cas, hier, durant toute la matinée et, particulièrement, entre midi et 15h. La page Facebook s’affichait à la demande sans que le fil d’actualité ne fonctionne. La connexion sur le réseau des trois opérateurs (3G et 4G) fonctionnait, quant à elle, au ralenti sans doute alourdie par tant de sollicitations des internautes qui n’avaient d’autre choix que de recourir à l’internet sur leurs mobiles. Bloquer la communication via les réseaux sociaux, qui est une confiscation supplémentaire des libertés les plus élémentaires, a eu l’effet contraire. Les gens ont eu une raison supplémentaire de sortir.* Liberté- samedi 23 février 2019

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*L’appel à manifester, lancé par des anonymes sur les réseaux sociaux, contre le 5e mandat a eu un écho favorable auprès des Algériens. Des processions de manifestants ont envahis, vers 14 h00, après la prière de vendredi, les rues de nombreuses villes. A Alger des milliers de citoyens ont manifesté pour dire non au régime de Bouteflika qui dirige le pays depuis 20 ans. « Le peuple ne veut pas de Bouteflika et Said », ont crié les Algérois sur la rue Hassiba Benbouali, menant de la Grande poste à la place du 1er mai. Toujours au niveau de la capitale, une foule nombreuse se dirige, à l’heure où nous mettons en ligne, vers le palais d’El Mouradia (siège de la présidence).

En Kabylie, un imposant rassemblement a eu lieu devant le Palais de la culture de Béjaia. Les slogans hostiles au pouvoir, comme de coutume, ont été au rendez-vous.

A Ouargla, dans le sud du pays, des milliers de manifestants ont scandé : « le peuple veut la chute du régime et « Fln et RND, c’est eux qui ont vendu mon pays ». A Tiaret, des dizaines de personne sont sorties pour dire « 20 ans barakat ( ça suffit) ». A Ain Beida, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, la population a exprimé, pour la deuxième fois, son rejet du régime des Bouteflika.

Les manifestations contre la candidature de Bouteflika ont commencé dès la matinée avec des rassemblements et des marches organisés à Annaba, Boumerdès,  Sétif et d’autres villes d’Algérie.

*FAROUK DJOUADI - elwatan – vendredi 22 février 2019

**************************juste après la prière du vendredi, des centaines de citoyens de tous âges, notamment des jeunes, ont battu le pavé du centre-ville de Sidi Bel-Abbès, notamment la place du 1er-Novembre-1954, pour exprimer pacifiquement leur opposition, leur rejet et leur colère contre le
5e mandat du chef de l’État sortant. Durant plus de trois heures, les manifestants, encadrés par un impressionnant dispositif policier, brandissaient l’emblème national, des pancartes et des affiches sur lesquelles on pouvait lire : “Non au 5e mandat”, “Pouvoir assassin”, “Je suis Algérien, je suis contre le 5e mandat”. Ils n’ont pas cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir.
Une heure après, ce rassemblement s’est transformé
en marche où les manifestants ont sillonné les principales artères de la ville pour converger devant le siège de la wilaya où ils ont observé une halte de quelques minutes. La foule s’est ensuite dirigée vers le carrefour de
l’ex-Petit Vichy, via le boulevard de la Macta, pour revenir à la place du 1er-Novembre-1954 pour un second rassemblement de plus d’une heure et lors duquel les protestataires ont longuement exigé le retrait de la candidature du Président sortant et l’organisation d’élections honnêtes et libres pour un véritable changement de régime. Au terme de ce mouvement de protestation, les manifestants se sont dispersés sans incident et dans le calme.* Liberté- samedi 23 février 2019

****************L’appel, bien qu’anonyme, à des marches contre un cinquième mandat pour Bouteflika, a eu un écho des plus favorables, hier, à Tizi Ouzou où, même si la journée du vendredi paraît peu propice à une marche populaire, plusieurs milliers de personnes ont finalement battu le pavé sur fond de slogans très hostiles au pouvoir en général et au 5e mandat en particulier. La marche qui n’a réuni que quelques centaines de personnes à son départ, vers 13h30, du portail du campus Hasnaoua de l’université Mouloud-Mammeri, n’a pas tardé à grossir et finir par se transformer en une véritable démonstration de force avant même d’atteindre le centre-ville de Tizi Ouzou. D’innombrables groupes de personnes rejoignaient la marche au fur et à mesure qu’elle avançait vers son point de chute fixé initialement à l’ancienne mairie, transformée en musée, au centre-ville. “Bouteflika y en a marre !”, “Bouteflika dégage !”, “FLN dégage !”, “La li ouhda el khamdja” (non au sale mandat), “Pouvoir assassin”, “Bouteflika-Ouyahia houkouma irhabiya”, “Y en a marre de ce pouvoir”, scandaient, sans relâche et, visiblement, avec beaucoup d’acharnement, les manifestants qui n’ont déployé aucune banderole mais dont le message était clair. Arrivée devant l’ancienne mairie du centre-ville, la manifestation a gagné en ampleur. Aux dires de nombreux participants, le prêche des imams, ce vendredi, sur ordre de la haute autorité religieuse, n’a pas manqué de produire un effet contraire auprès de nombreux fidèles qui n’avaient, au départ, aucune intention de prendre part à la marche mais qui ont fini par descendre dans la rue après que leur colère eut été exacerbée par ce prêche “politique” qui a qualifié de “haram” le fait de se révolter contre les dirigeants. Galvanisée et même chauffée à blanc, après ce ralliement massif, la foule composée essentiellement de jeunes et d’adolescents qui, pour la plupart, seraient nés et auraient grandi sous le règne de Bouteflika, s’est résolue alors à ne pas s’arrêter en si bon chemin et à poursuivre la marche jusqu’à la placette de L’Olivier reprenant en chœur les slogans contre ce qu’ils qualifient de “nouvelle mascarade que prépare le pouvoir pour le 18 avril prochain”. À la placette de L’Olivier, la procession ne se disperse finalement pas. Elle rebrousse chemin et prend la direction du siège de la wilaya qu’elle atteint peu avant 16h. Comme depuis le début de la marche, la foule se disperse dans le calme. Aucun incident n’est venu émailler cette manifestation pacifique à travers laquelle les milliers de jeunes participants viennent incontestablement assener une véritable leçon de civisme et de pacifisme à la bête effarouchée du pouvoir et ses laudateurs qui veulent assimiler toute action de rue à une volonté de déstabiliser le pays. Il est à souligner qu’un dispositif policier discret a été déployé depuis les premières heures de la matinée devant toutes les mosquées de la wilaya, mais finalement c’est hors des mosquées que le premier noyau de manifestants s’est formé. Il ne restait donc aux services de sécurité que leurs yeux pour suivre, impuissants, les événements.* Liberté- samedi 23 février 2019

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Quand les foules s’exaspèrent…

En règle générale, une manifestation tire sa légitimité de son organisateur qui peut être un parti politique ou une organisation agréés et clairement identifiés. Elle devient suspecte dès le moment où elle est l’œuvre d’un groupe occulte ou extrémiste. Valable en Etat démocratique, cette règle ne s’applique pas à notre pays, où les citoyens n’hésitent pas à descendre dans la rue dès lors qu’ils sentent que leur honneur est bafoué et que leurs intérêts vitaux sont menacés ou remis en cause.

De quelques pneus brûlés sur une route de village à des sit-in et marches dans les agglomérations et des manifestations dans les grandes villes, l’histoire est jalonnée d’insurrections de masse spontanées dirigées contre des dirigeants honnis, car oppresseurs, la plus emblématique étant celle d’Octobre 1988 qui a ébranlé toute la nation.

Cette fois-ci, les Algériens ont ressenti comme une offense, voire comme un danger pour l’avenir du pays la perpective d’un 5e mandat pour Bouteflika cloué dans une chaise roulante depuis cinq années, ne prononçant pas le moindre mot, incapable d’honorer les lourdes tâches incombant à un chef d’Etat.

Une perspective portée à bout de bras par tout le système politique adossé à l’Etat, aux institutions et au gouvernement, se départissant de toute neutralité ou réserve. Les propos des soutiens les plus zélés ont été jugés particulièrement provocateurs à leur égard, tels que ceux d’Ouyahia, selon lequel «l’Etat maîtrise la rue», du général Gaïd Salah pointant un doigt accusateur sur «l’ennemi extérieur et… intérieur», de Amar Ghoul traitant les opposants à Bouteflika de «dictateurs» ou du secrétaire général de l’UNPA, qualifiant ce scrutin de «guerre».

Aussi, les marches du week-end dernier dans plusieurs régions du pays, à Kherrata notamment, ne peuvent qu’être prises au sérieux. Elles seraient annonciatrices d’un mouvement plus large et surtout plus radical si les autorités n’en tirent pas les leçons, c’est-à-dire tout simplement renoncent au 5e mandat de Bouteflika. Ce n’est malheureusement pas le cas.

La campagne en faveur du Président sortant monte en cadence avec la mise en place de sa direction de campagne, dirigée par Abdelmalek Sellal, limogé par Bouteflika de son poste de Premier ministre. Il roule aujourd’hui pour lui, tout comme Lamamra qui vient d’être nommé conseiller diplomatique après que Bouteflika l’eut dégommé sans ménagement, lui préférant Messahel au poste de ministre des Affaires étrangères. Lamamra ne revient pas à la diplomatie pour contrer les Marocains dans l’affaire du Sahara occidental ou «relancer» la politique extérieure algérienne en panne depuis des lustres.

Il est chargé, tout simplement, de mettre sa «crédibilité» nationale et internationale au service du «5e mandat», mais de ce fait, il perd de son estime auprès de la population, bien réelle à son limogeage. Il revient vers son ancien «bourreau» et endosse une cause perdue, pire, porteuse de chaos.

S’agissant du directeur général de la Sûreté nationale, Lahbiri, il n’a pas été dégommé pour «incompétence», mais il a tout simplement été convié à céder sa place à un cadre supérieur de la police bien discipliné, sans jeu personnel, en mesure «d’encadrer» le 5e mandat dans le sens du propos d’Ouyahia, selon lequel «l’Etat maîtrise bien la rue».

Ces deux dernières nominations renseignent sur le souci majeur actuel du serail présidentiel : «sécuriser» au maximum le passage en force vers un 5e mandat et cela à tous les niveaux : dans la rue, la sphère politique et médiatique et dans les profondeurs de la société. Un forcing aveugle, sans aucun calcul scientifique des risques majeurs sur la stabilité du pays.

*ALI BAHMANE – elwatan – lundi 18 février 2019

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Des supporters expriment leur rejet du 5e mandat :

              La fronde gagne les stades

Le week-end passé a été marqué par plusieurs actions de contestation contre un 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika qui ont eu lieu dans des stades de football. Certaines se sont même prolongées dans la rue, comme c’était le cas à Jijel, vendredi dernier.

Les jeunes qui ont battu le pavé dans cette ville de l’est du pays, à la fin d’un match de football de leur club JSD Jijel, dans une rencontre du championnat amateur, ont scandé des slogans ouvertement hostiles à la «prolongation» de la présidence de l’actuel chef de l’Etat d’un mandat.

A Alger, des fans du CR Belouizdad ont été filmés à l’intérieur d’une station du métro d’Alger en train d’exprimer leur désapprobation vis-à-vis du «5e mandat». Plusieurs autres stades, comme ceux de Tiaret, Biskra, Aïn M’lila, ont été le théâtre, durant ce même week-end, de tels «positionnements». Le stade tend à devenir un enjeu majeur à la veille de l’élection présidentielle d’avril prochain.

Si les «tribunes» ont de tout temps été, et d’une manière générale, une sorte de défouloir, conduisant parfois même à des scènes de violence inouïes, les chansons entonnées par des supporters farouchement hostiles au régime ont été par contre l’apanage des clubs du centre nord du pays, Kabylie et l’Algérois, et de certaines grandes villes, comme Constantine et Oran.

Une chanson composée par des supporters d’un club de la capitale – dont le patron est un fervent soutien de ce 5e mandat –, faisant remarquer qu’ «il n’y a pas un président mais une image», a été partagée des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux.

Mais depuis l’annonce de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat, le 10 février dernier, il semble que la contestation a gagné toutes les régions du pays. Et il se pourrait que cela s’accentue dans les jours à venir, à l’occasion des prochaines rencontres de football.

Que vont faire les autorités si jamais la contestation gagne du terrain en se déplaçant des tribunes des stades vers la rue ? Vont-elles jusqu’à reporter le championnat afin que le «stade» ne puisse pas «perturber» le processus électoral mis en marche, même si cela risque de créer d’énormes difficultés pour les instances ayant en charge la gestion du football national pour ce qui est de la programmation ?

Il faut rappeler que la Ligue de football professionnel (LFP) avait reporté, au mois d’octobre dernier, et à la dernière minute, la 12e journée du championnat professionnel (la veille de sa tenue) sous prétexte que le lendemain devait se tenir une assemblée générale extraordinaire de la FAF. Une AG qui était pourtant programmée plusieurs jours auparavant.

Beaucoup d’observateurs avaient lié, à ce moment-là, cette décision prise par la Ligue, sur «injonction» d’en haut, disait-on, avec le contexte prévalant à ce moment-là, marqué par les arrestations de l’artiste Kamel Bouakaz, et l’ex-footballeur Fodil Dob.

Vrai ou faux ? En tout cas, le report en intégralité des rencontres de cette journée de championnat avait fait polémique. Quoi qu’il en soit, les autorités feront face dans les tout prochains jours à un véritable dilemme, si jamais la contestation du 5e mandat, observée dans certains stades algériens le week-end passé, prendrait de l’ampleur.

Y aurait-il des présidents de clubs qui vont oser, dans le contexte actuel, exprimer leur soutien au 5e mandat de Bouteflika, comme c’était le cas par le passé, alors que leurs supporters y sont farouchement hostiles aujourd’hui ? Peu évident.

Entre 2014 et 2019, les choses semblent différentes sur ce plan là. Ce qui était valable à la veille de la précédente présidentielle, l’est moins aujourd’hui. La fronde des supporters sera-t-elle contenue à l’intérieur des stades ? Les jours à venir nous le diront…

*ABDELGHANI AICHOUN -  elwatan – lundi 18 février 2019

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*vidéos:

L’Algérie, ce pays gouverné par un « mort »

*  وقفة احتجاجية سلمية ضد العهدة الخامسة

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Les manifestations de rejet du 5e mandat se multiplient

Les faits qui se sont déroulés hier dans la ville de Khenchela renseignent sur l’état d’esprit de la rue, à quelques semaines de la clôture des délais légaux de dépôt de candidatures à la présidentielle 2019.

Avant Khenchela, les villes de Kherrata dans la wilaya de Béjaïa, celles de Jijel et de Bordj Bou Arréridj ont connu des manifestations, où il a été fermement question du rejet populaire d’un 5e mandat pour Bouteflika.

Dans les prochains jours, ce vendredi 22 février et le 24 du même mois, sont prévues des manifestations de protestation contre cette envie de rempiler du Président qui, depuis son annonce, a donné un coup d’accélérateur aux événements.

Des voix s’élèvent aujourd’hui, de plus en plus nombreuses, pour avertir contre les dangers d’éventuels dérapages de la situation d’ici la date fatidique du scrutin, le 18 avril prochain

L’expérience apprend que la montée en cadence de la tension est imprévisible, d’autant que le pouvoir politique semble foncer tête baissée sur l’objectif de maintenir Bouteflika à El Mouradia.

Hier à Khenchela, le post Facebook franchement belliqueux du président de l’APC (FLN) affirmant un soutien inconditionnel à Bouteflika et hostilité ouverte à tous les autres candidats a fait se rassembler des centaines de citoyens devant le siège de la municipalité.

Ils ne se sont pas contentés de la bravade de se démarquer publiquement de la passion de l’édile local pour l’actuel Président, mais ont exigé que son portrait géant, tapageusement tendu sur la façade de l’APC, soit séance tenante enlevé.

La symbolique est forte et signe la première abdication des soutiens survoltés de l’aspirant au cinquième quinquennat devant le rejet populaire.

Elle rappelle également des scènes vécues dans ces pays où personne n’avait vu souffler les primes vents de ce qui a été appelé le Printemps arabe avec les suites chaotiques que l’on sait.

L’arrogance avec laquelle les promoteurs du 5e mandat ont lancé leur campagne, au-delà du pari fou de porter à la candidature un homme que les Algériens n’ont pas entendu parler ni vu marcher depuis de longues années, est en train de se retourner contre ses initiateurs.

Hier, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a sorti l’argumentaire des ennemis du pays qui veulent cette fois «gâcher la fête de l’élection présidentielle».

Il a averti plus loin que l’Etat est bien décidé à user de ses moyens pour leur faire barrage, avec un menaçant et ambigu : «Attention, nous sommes bien ancrés dans les institutions.» Difficile de ne pas comprendre que la mise en garde du premier policier du pays s’adresse au manifestant de Bordj ou de Khenchela, car jusqu’à l’heure, aucune voix ne s’est engagée à gâcher «la fête de l’élection présidentielle».

Ces mises en garde, qui font suite à celles du chef d’état-major de l’armée, la semaine dernière, disent bien que la précampagne ne se déroule pas tout à fait comme l’avaient souhaité les autorités, qui, en l’occurrence, ont assumé de muer en comité de soutien institutionnel à la «continuité» par et pour Bouteflika.

A Khenchela, les autorités de wilaya ont dû faire les pompiers et seraient intervenues rapidement pour freiner la ferveur déplacée du maire provocateur et prévenir des réactions plus vives de la population.

Même si elles demeurent pour l’heure pacifiques et sans autre prétention que de marquer le rejet spontané d’un 5e mandat, les manifestations risquent de glisser vers la confrontation, si la machine répressive du pouvoir se mettrait en action.

Et le pouvoir préfère aujourd’hui laisser s’exprimer ces attroupements isolés en attendant de voir ce que vont charrier les prochains jours en événements.

D’autres rendez-vous test, nationaux quant à eux, sont posés en effet comme l’appel (anonyme) à la protestation ce vendredi 22 avril et les rassemblements auxquels appelle le mouvement Mouwatana, deux jours après.

Les deux mois qui séparent du soir du 18 avril risquent d’être longs et éprouvants pour les partisans de Bouteflika et pour toute l’aventure du 5e mandat.*MOURAD SLIMANI  – elwatan – mercredi 20 février 2019

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Mouwatana appelle à une manifestation contre le 5e mandat à Alger

Le collectif Mouwatana a dévoilé, aujourd’hui mercredi, les détails relatifs à la manifestation qu’il compte organiser le 24 février 2019 à Alger, pour  exprimer son « rejet » du 5e mandat et du régime politique en place.

« Mouwatana appelle ses militants, ses sympathisants et toutes celles et tous ceux qui aspirent à une citoyenneté digne et honorable, à se réunir ce dimanche 24, au niveau de la place Audin ( Alger-centre), de 12h à 14h, pour une manifestation pour la dignité », a annoncé le collectif qui regroupe des partis et des personnalités politiques de l’opposition, dont Jil Djadid, Ahmed Benbitour et Abdelaziz Rahabi.

« Les citoyens sont invités à exprimer leur rejet du 5 ème mandat et du régime politique en place et à exiger l’Etat de droit promis depuis la déclaration du 1 er novembre 1954 », a expliqué le collectif dans un communiqué signé par son coordinateur Soufiane Djilali. Mouwatana, précise la même source, « soutient toutes les manifestations citoyennes et à toutes les dates ».

Pour rappel, le collectif Mouwatana avait tenté, en août 2018, d’organiser des manifestations à Alger et Constantine qui ont été empêchées par les forces de sécurité.** elwatan – mercredi 20 février 2019

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        L’aveu d’un échec !

Réformer l’économie en vue de la redresser et de lui donner un cap, voilà ce que promet de réaliser Abdelaziz Bouteflika durant les cinq prochaines années s’il venait à être reconduit au poste de président de la République, qu’il occupe depuis le printemps 1999. Une promesse qui est en réalité un aveu d’échec de la part de ce chef d’Etat, resté vingt années durant aux commandes du pays, sans jamais être parvenu à impulser cette dynamique d’insertion dans la compétition mondiale qu’il avait promise à l’occasion de ses quatre campagnes électorales consécutives.

Rien de notable n’a changé durant son long règne. Il avait, on s’en souvient, pris les commandes d’un pays dépendant exclusivement des recettes d’hydrocarbures, il y a vingt ans, et il le demeure, aujourd’hui encore, plus que jamais. A son arrivée au pouvoir, l’Algérie n’importait qu’environ pour 10 milliards de dollars de denrées alimentaires, elle en importe aujourd’hui pour plus de 40 milliards de dollars, en dépit des restrictions apportées récemment par le ministère du Commerce.

Ce ne sont pourtant pas les moyens de faire de l’Algérie un pays émergent qui lui avaient manqués. Il avait à sa disposition pas moins de 1200 milliards de dollars de recettes d’hydrocarbures, presque autant de recettes fiscales ordinaires et des réserves d’or substantielles.

De quoi remettre définitivement sur les rails un pays fortement pénalisé par son passé socialiste et la dure épreuve du terrorisme islamiste. Vingt années de pouvoir absolu et des ressources financières disponibles auraient dû suffire à la mise en œuvre de ses promesses de campagnes électorales, consistant à donner une forte dynamique à tous les secteurs d’activités au moyen d’investissements, impliquant aussi bien les ressources publiques que celles des opérateurs privés.

Si l’atteinte d’objectifs quantitatifs (logements, équipements publics, importation de blé, etc.) est importante au regard des besoins immédiats de la population, d’autres domaines extrêmement importants pour l’avenir du pays ont par contre été négligés, comme ce fut le cas, on l’a compris, des nouvelles technologies, de la recherche scientifique et de la formation de qualité, de la culture, qui devait tirer les Algériens vers la modernité, de la réforme bancaire, qui devait produire un système financier et des moyens de paiement modernes, restés à la traîne.

Rien n’a été définitivement acquis dans tous ces domaines stratégiques durant les vingt ans de règne d’un Président qui, dans une lettre adressée aux Algériens, reconnaît qu’il a échoué et qu’il lui faudrait une rallonge de cinq autres années pour y parvenir.

La question qu’on est évidemment en droit de se poser est de savoir comment Bouteflika compte opérer pour y parvenir, lui qui n’y était pas arrivé lorsqu’il était en bonne santé physique et disposait de centaines de milliards de dollars et de milliers d’entreprises publiques et privées à son service.

Comment s’y prendra-t-il dans les cinq prochaines années qui promettent d’être beaucoup plus compliquées au regard de la rareté des ressources qui va affecter gravement le pays du fait de la fonte de ses réserves de change et du déclin des prix des hydrocarbures ?

Il faut ajouter à toutes ces difficultés celles inhérentes à l’explosion démographique (plus d’un million de naissances par an), à la surconsommation locale d’énergie, qui réduit considérablement nos capacités d’exportation de gaz et de pétrole, et à l’agriculture, désertée par les jeunes fellahs au point qu’elle n’est plus en mesure de pourvoir aux besoins alimentaires de la population.

Paix sociale

Dans ce contexte de restriction des ressources, il faudrait également que Bouteflika trouve les moyens de garantir le maintien des transferts sociaux (soutien des prix de nombreux produits de première nécessité, allocations allouées aux anciens moudjahidine et ayants droit, transport et cantines scolaires, assainissement financier des entreprises publiques, etc.) s’il veut maintenir la paix sociale auprès d’une population exaspérée par l’inflation, les pénuries et le déclin du pouvoir d’achat qui se feront fortement sentir dès l’année 2020.

Toucher à ce dispositif auquel les Algériens ont été habitués depuis des décennies pourrait servir d’étincelle à un soulèvement populaire auquel Bouteflika ne se risquerait certainement pas, quand bien même le prix de cette paix sociale serait exorbitant.

On se pose également la question de savoir à quelles réformes économiques sa lettre fait référence, sachant que toutes celles qui avaient été mises en œuvre dans les années 90 par les gouvernements Merbah, Hamrouche et Ghozali ont toutes été torpillées par Abdelaziz Bouteflika qui, dès sa prise de fonction en 1999, avait déclaré que tous les maux du pays venaient précisément de ces réformes provoquées par le soulèvement populaire du 5 Octobre 1988.

Toutes ces réformes sans exception ont été abrogées (lois sur l’autonomie des EPE, les capitaux marchands de l’Etat, les syndicats et le mouvement associatif, l’investissement et autres), ou détricotées, comme ce fut le cas de la loi sur la monnaie et le crédit.

Depuis le milieu des années 2000 déjà, il ne restait pratiquement plus rien des réformes de 1988, l’économie algérienne étant depuis cette date totalement adossée à l’accord de libre- échange euro-méditerranéen, qui avait orienté le pays vers le «tout-importation» qui, non seulement a saigné nos avoirs en devises, mais, plus grave encore, ouvert la voie à la corruption, généralement matérialisée par les surfacturations encaissées à l’étranger.

Les réformes, qui consistaient en réalité à fluidifier les importations, étaient faites à coups de lois de finances annuelles et complémentaires qui ont fait de l’Algérie un importateur net de marchandises et de force de travail. Le secteur productif, devenu exsangue, en a pris un mauvais coup.

Oligarchie

Comment Bouteflika s’y prendra-t-il pour mettre fin à cette dérive économique et commerciale dont se rendent coupables aujourd’hui encore, la plupart de nos oligarques qui, ne l’oublions pas, constituent ses plus puissants soutiens politiques et financiers ? La question mérite en tout cas d’être posée.

Comment s’y prendra-t-il pour orienter des hommes d’affaires habitués au gain facile que procurent l’import-import et le commerce informel, sachant pertinemment que l’appareil administratif, bureaucratique et clientéliste, qui travaille beaucoup plus à la perte de l’investissement qu’à sa promotion, n’est vraiment pas à la hauteur des enjeux.

Et on voit mal Bouteflika, qui nous avait longtemps habitués à des lois liberticides (cas du credoc qu’il avait imposé en 2009 comme unique moyen de paiement des importations, de la règle du 51/49, de l’arrêt du processus de privatisation, de la remise des EPE sous tutelle des ministères, de l’accord obligatoire du CNI pour les gros investissements, etc.), devenir subitement plus ouvert envers les créateurs de richesses en leur offrant contre toute attente un environnement juridique stable et attractif.

C’est dire à quel point les promesses de réformes économiques émises par le candidat à sa propre succession ne sont pas crédibles. Elles rappellent à tous points celles qu’il avait promises en 2012 aux Algériens qui s’apprêtaient à rejoindre la déferlante du «printemps arabe».

Mis à part les augmentations de salaires de tous les employés du secteur public, la revalorisation des retraites et le soutien des prix des produits de première nécessité, toutes les réformes à caractère politique et social promises ont été abandonnées dès que le danger du «printemps arabe» fut écarté.

Peut-on légitimer un cinquième mandat électoral présidentiel au profit d’un candidat qui ne dispose pas de la santé requise, en se basant uniquement sur une promesse de réformes ? Le cas étant inédit, il serait hasardeux de répondre rationnellement à cette question. Il est, de surcroît, trop tôt pour épiloguer sur la recevabilité populaire de ces promesses venant d’un candidat qui dirige l’Algérie depuis deux décennies.

Pourquoi n’a-t-il pas opéré en vingt ans de pouvoir absolu les réformes qu’il propose aujourd’hui  ? Comment s’y prendra-t-il, sachant qu’il est gravement handicapé par une maladie chronique et invalidante ? Est-il certain que les réformes qu’il va proposer ne rencontreront pas d’opposition ?

Vivra-t-il le temps nécessaire à la conception et à la mise en œuvre des réformes qu’il souhaiterait apporter au fonctionnement de l’économie ? Difficile d’apporter des réponses à toutes ces questions centrales, tant l’avenir de ce candidat grabataire pris en otage par d’autres centres de décision paraît fragile et incertain.

*NORDINE GRIM -  elwatan – lundi 18 février 2019

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Divorce à l’amiable dans l’intérêt des enfants

Naïfs, innocents et amoureux de la nation, on aimerait croire qu’une pluie de printemps puisse lancer le montage de la banane à Oued Tlélat et croire le nouveau Bouteflika et ses promesses d’un Etat moderne et d’une économie réelle, avaler l’idée qu’il va faire en 5 ans assis ce qu’il n’a pas fait en 20 ans debout.

Sauf qu’objectivement, on voit bien que les méthodes employées pour convaincre d’un renouveau ressemblent comme deux gouttes d’huile périmée aux anciennes. On actionne la justice, on arrête les manifestants anti-5e mandat, on oblige les employés des entreprises publiques à signer les formulaires de candidature du Président et on profite de la pauvreté et de la crédulité des gens pour s’octroyer des soutiens en échange de cachir.

On menace les opposants, on arrête les représentants des candidats adverses et on envoie même la police interrompre le meeting d’un candidat à la présidentielle, Ghani Mahdi à Boumerdès en l’occurrence. On annule les poursuites contre les jeunes de l’Ansej, on envoie quelques vieux au hadj avec l’argent du Trésor, on utilise les bus d’étudiants pour faire campagne, on brandit l’épouvantail usé des ennemis de la nation et enfin, on repasse à la télévision les images des années du terrorisme pour terroriser la population.

Comment croire que ceux qui ont recours encore aux mêmes et anciens procédés de manipulation, corruption, terreur et l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins personnelles puissent produire quelque chose de neuf ? Si changement il devait y avoir, il devrait déjà se voir au niveau de la campagne électorale.

C’est toute l’impossibilité de croire un menteur, quel que soit le saint ou Sidi sur lequel il jure. Parce que si un menteur jure qu’il dit la vérité, c’est qu’il ment. S’il dit qu’il ment, il dit la vérité, donc ce n’est pas un menteur, mais ayant dit qu’il ment, c’est donc aussi un menteur. Rien ne sert de l’écouter, il faut parler à sa place. Si possible plus fort et plus vite. Tout en courant pour éviter la police. *CHAWKI AMMARI -  elwatan – lundi 18 février 2019

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Des artistes et des personnalités politiques appellent au rejet du 5e mandat

Je suis contre le 5e mandat» et «il faut s’insurger partout dans le pays» contre ce choix… L’opposition contre la nouvelle mandature du président Bouteflika va crescendo.

Sur le terrain et dans l’espace virtuel, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre le forcing des tenants du pouvoir qui s’apprêtent à valider un autre bail pour un Président malade et absent depuis plusieurs mois, voire durant tout le mandat qui tire à sa fin. En effet, le cercle des opposants à la candidature du chef de l’Etat ne cesse de s’élargir.

Outre les partis de l’opposition qui ont exprimé leurs positions sur la question depuis plusieurs mois déjà, des intellectuels, des artistes et des personnalités ont joint aussi leurs voix à celles de ces milliers d’Algériens qui refusent ce énième affront.

Sur les réseaux sociaux, ils s’appellent à rejeter la démarche des tenants du pouvoir. C’est le cas de Djamel Zenati, ancien député du FFS et homme politique connu pour ses analyses mesurées de la situation politique du pays.

Exaspéré par ce qui se passe actuellement, l’ex-directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed en 1999 vient d’appeler, sur sa page Facebook, à s’élever contre la reconduction du président Bouteflika. «Il faut s’insurger contre le 5e mandat partout dans le pays», écrit-il. Des artistes et des acteurs connus ont aussi exprimé leur rejet d’un mandat supplémentaire pour le chef de l’Etat, à l’image de Samira Sahraoui.

L’actrice qui a joué dans plusieurs séries populaires diffusées par l’ENTV a crié son ras-le-bol en postant, il y a quelques semaines, un «non au 5e mandat» sur sa page Facebook.

Elle s’est montrée en colère contre les partisans du maintien de l’actuel chef de l’Etat. «On est fatigué, laissez un sens à l’indépendance de l’Algérie, vous la videz de son sens. Ayez honte !» lance-t-elle. D’autres acteurs, moins célèbres, ont aussi reproduit le même geste, signe d’opposition à la volonté des soutiens du président Bouteflika d’anéantir tout espoir d’alternance au pouvoir dans le pays.

Le net fait peur

Considéré comme un espace d’expression accessible à de larges couches de la société, le Net et les réseaux sociaux sont largement exploités dans la mobilisation contre la candidature du Président sortant. Les Algériens suivent, en direct, les actions menées à travers le pays, comme ils peuvent lancer des appels à manifestation qui touchent un plus grand nombre d’utilisateurs. Et cela fait déjà peur aux promoteurs du 5e mandat.

Ces derniers sont, en effet, paniqués à moins d’une semaine de la manifestation du 22 février prochain. Initiée par des anonymes, cette action commence visiblement à capter l’intérêt des internautes. Et cela met les partisans du Bouteflika mal à l’aise. Ils commencent déjà à agir pour faire avorter le rendez-vous.

Selon certaines sources, des journaux financés par l’argent de l’ANEP sont officiellement instruits par des responsables de certains ministères pour mener des campagnes de dénigrement contre cette manifestation.

*MADJID MAKEDHI - elwatan – lundi 18 février 2019

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Rassemblement contre le 5e mandat en France : 

«Nous voulons un Président jeune pour une Algérie moderne»

Rassemblement hier à la place de la République à Paris (photo : El Watan)

La mobilisation contre le 5e mandat de Bouteflika commence à prendre en Europe. Hier, ce sont les Algériens de France qui ont organisé un rassemblement à Paris pour dire au «système dégage» et de «nous épargner la honte».

L’appel a été lancé par des Algériens sans étiquette partisane et des personnalités très influentes sur les réseaux sociaux, tels qu’Amir DZ, Farid Yaker et bien d’autres.

Munis de drapeaux algériens et berbères ainsi que de nombreuses pancartes, où l’on pouvait apercevoir la photo de Bouteflika malade barrée avec la phrase «Non au 5e mandat».

Les manifestants ont scandé plusieurs mots d’ordre hostiles au pouvoir algérien. «Bouteflika dégage, Ouyahia dégage, Sellal dégage, Saïd (frère du Président, ndlr) dégage, Toufik dégage…».

Donnant la parole librement aux participants, tous ont vilipendé un «régime gérontocratique qui a sucé le sang des Algériens et volé ses richesses.

Nous voulons un Président jeune pour une Algérie moderne». «Ceux qui ont donné leur sang en Novembre 1954 pour qu’on soit libres aujourd’hui ont été trahis. L’Algérie a été déshonorée par un pouvoir malade et inculte», a estimé un jeune intervenant, qui souhaite que la mobilisation touche d’autres villes européennes.

Postés sur la statue de la République, des jeunes, munis de drapeaux et de banderoles, n’ont pas cessé de lancer des slogans hostiles au pouvoir. «Bouteflika, le Marocain, il n’y aura pas un 5e mandat», «Khawa Khawa (frères frères), on va chasser la mafia», ou encore «Non à la honte du 5e mandat, le peuple ne veut ni Bouteflika ni Saïd».

«Nous refusons aussi le pouvoir des rangers»

De nombreux harraga (sans-papiers) ont participé au rassemblement de la place de la République. S’adressant directement à Ouyahia, un jeune a pris la parole pour dire : «Les harraga sont contre le 5e mandat. Tous les pays pensent que des Algériens arrivent chez eux pour des raisons économiques. En fait, c’est faux, nous sommes ici pour des raisons politiques.»

Et d’ajouter : «Personne ne choisit de quitter sa famille et ses parents de son plein gré. C’est vous (les décideurs algériens, ndlr) qui nous y avez poussés. Mais le jour viendra où l’on vous effacera de l’histoire. Vous voyez peut-être ce jour loin, nous, nous le voyons proche.»

Présent au rassemblement, le youtubeur  Amir DZ a également scandé des slogans contre le pouvoir algérien. «A bas les généraux. A bas le régime corrompu. Nous sommes contre tout militaire. Nous refusons le pouvoir des rangers.

Nous sommes pour un Etat démocratique.» Un autre jeune a pris le micro : «Ne laissez pas les militaires vous trahir et prendre le pouvoir comme en 1962. Nous sommes là pour la restitution de la dignité de l’Algérie.»

Après avoir observé une minute de silence pour les harraga emportés par la mer, les manifestants ont repris de plus belle leurs slogans. «Le peuple veut faire chuter le régime. Il n’y aura jamais de pardon.» Ils ont également exhorté les autorités françaises à ne pas soutenir un «régime corrompu et un mandat de la honte».

Militant associatif, Farid Yaker voit en la mobilisation des Algériens de Paris un début pour le changement. «L’espoir est en train de se lever. D’une manière pacifique. On veut voir la fin du calvaire. On veut retrouver une Algérie libre et démocratique. Il faut balayer ce pouvoir illégitime qui a hypothéqué l’avenir de nos enfants.»

A la fin, les participants ont rendu hommage à tous les jeunes qui se sont mobilisés contre le 5e mandat à Kherrata, Béjaïa, Sétif, Annaba, Oran et partout en Algérie contre la «mafia», avant de se donner rendez-vous pour un autre rassemblement dimanche prochain.*YACINE FARAH -  elwatan – lundi 18 février 2019

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Mouwatana fustige la «diabolisation» des anti-5e mandat

L es récentes accusations proférées par deux poids lourds du gouvernement à l’encontre des opposants au 5e mandat de Bouteflika, qualifiés d’«ennemis de l’intérieur», suscitent l’indignation du mouvement Mouwatana (citoyenneté).

«Ceux qui prétendent qu’ils s’inquiètent pour l’Algérie, c’est eux le véritable danger pour notre pays», a dénoncé maître Abdelghani Badi, l’un des membres du mouvement Mouwatana, joint hier par téléphone. Notre interlocuteur réagissait aux allégations lancées, la semaine passée, par Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense nationale, et Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.

Alors que le premier avait fustigé les «ennemis de l’intérieur» et «ceux qui se nourrissent de rêverie et d’illusions», le second avait mis en garde contre «toute tentative de sabordage de la présidentielle» et menaçait d’agir contre les «ennemis de l’Algérie» qui, d’après lui, «parient sur le fiasco du rendez-vous électoral», Abdelghani Badi ne manque pas de fustiger la «politique de diabolisation» menée par des membres du gouvernement, qui s’adressaient, selon lui, aux membres du mouvement Mouwatana, opposé à un 5e mandat.

«Ils ont semé le désespoir en maintenant le statu quo et ensuite ils diabolisent les citoyens et accusent l’opposition de vouloir mener le pays vers le chaos. Ce discours a pour objectif d’instiller la peur parmi les gens afin qu’ils tournent le dos à l’opposition», a-t-il souligné.

Et de rappeler que les tenants du pouvoir avaient utilisé le même discours à l’encontre des militants du mouvement Barakat en 2014. Malgré ces menaces, le mouvement Mouwatana ne compte pas faire marche arrière et maintient sa journée de protestation contre le 5e mandat prévue le 24 février prochain. «Nous veillerons à ce que cette manifestation soit pacifique.

Notre objectif est d’alerter l’opinion publique, à l’intérieur et à l’étranger, sur le danger qui guette l’Algérie (…) Les partisans du 5e mandat constituent une menace pour la stabilité du pays, alors qu’un pouvoir parallèle se cache derrière un Président malade et gère le pays de manière opaque», a encore dénoncé Abdelghani Badi.

*HOCINE LAMRIBEN - elwatan – lundi 18 février 2019

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Il dénonce l’interdiction de manifestation publique :

Le RCD met en garde contre la répression

L e RCD réagit aux dernières manifestations dans plusieurs villes du pays contre le 5e mandat. Ce parti, qui ne participera pas à la prochaine présidentielle, considère légitime la protestation des citoyens «contre un nouveau viol de la souveraineté populaire pour maintenir un système politique finissant, au moyen de l’intronisation pour un 5e mandat d’un chef de l’Etat impotent».

Le RCD, qui dit militer pour l’avènement de l’alternative démocratique et pacifique, met en garde «contre les provocations et la répression contre des citoyens qui manifestent les mains nues».

Cette formation politique de l’opposition démocratique fait état de ses «vives inquiétudes» quant aux récurrentes menaces de hauts responsables du pays contre ce qu’ils qualifient d’«ennemis de l’intérieur». Il affirme dans ce contexte que «la remise en selle récurrente et grossière de la formule éculée ‘‘des ennemis de l’intérieur’’ a servi, en son temps, l’instrumentalisation de la violence». Même si les dernières manifestations n’ont pas été réprimées, le RCD craint pour l’avenir, d’autant plus que l’annonce de la candidature du président Bouteflika a été «précédée et suivie par les menaces des officiels contre toute velléité de résistance».

Affirmant que le 5e mandat est «vécu comme un affront de plus par des populations qui assistent depuis près de vingt ans au pillage des richesses du pays par des familles-oligarques sans foi ni loi», le RCD considère plus que légitime le recours à la rue «devant le refus d’autorisation de toute manifestation publique».

Le parti de Mohcine Belabbas estime que «face à l’aveuglement et aux provocations orchestrées par les sponsors d’un statu quo mortifère pour le pays et à l’embrigadement ou le musellement des partis politiques et des organisations, les populations n’ont d’autres choix pour s’opposer à un système de soumission et d’humiliations que la rue».

Il considère que si on en est arrivé là, ce n’est surtout pas la faute aux citoyens ni aux partis politiques et personnalités qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme «quant aux périls du maintien d’une gouvernance absolutiste et hors d’époque».

Il appelle dans ce sillage à «l’ouverture des espaces publics, à la vigilance et à la solidarité» afin de trouver «une issue positive qui sauvegarde l’unité de la nation et de notre peuple». Le RCD ne voit aucune autre issue à la crise qui secoue le pays que «la fin du système politique, symbolisé par la fraude à la ‘‘Naegelen’’  depuis l’indépendance». Pour lui, la fin du système constitue «la condition pour un renouveau national».*MOKRANE AIT OUARABI -  elwatan – lundi 18 février 2019

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