Météo-politique en Algérie.6

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**Le Parti des travailleurs prêt à soutenir le gouvernement de Sellal s’il prenait « une bonne direction »

Le Parti des travailleurs (PT) a exprimé vendredi à Alger sa disposition à soutenir le gouvernement de Abdelmalek Sellal, si celui-ci prenait « une bonne direction » vers la consolidation de la souveraineté nationale et l’ouverture de nouvelles perspectives.Intervenant à l’ouverture de la session ordinaire du comité central du parti, la secrétaire générale du PT, Louiza Hanoune, a indiqué que sa formation politique était prête à soutenir le gouvernement « s’il prenait une bonne direction vers la consolidation de la souveraineté nationale et l’ouverture de nouvelles perspectives (…) car l’Algérie, a-t-elle dit, est sujette aux pressions impérialistes ».Etant donné qu’il n’y a pas de majorité absolue au parlement, il fallait former « un gouvernement technocrate chargé de la préparation des prochaines élections », au lieu d’un exécutif « qui n’est ni technocrate ni partisan (…) mais un amalgame de deux tendances », a-t-elle estimé.Le dernier remaniement ministériel « reflète la poursuite de la crise politique » et « l’absence d’une rupture ou du changement escompté », a-t-elle soutenu, soulignant néanmoins que le plan d’action du gouvernement devant être soumis mardi à l’Assemblée populaire nationale (APN) a « de bonnes intentions ».Le projet de loi de finances 2013 « est celui qui dévoilera les véritables intentions du gouvernement », a-t-elle poursuivi, regrettant « l’absence d’un bilan de ce qui a été accompli jusqu’à présent ».Mme Hanoune a également évoqué le problème du chômage et les « pressions dans certains secteurs », appelant le gouvernement à clarifier sa politique socio-économique et ses véritables intentions « pour mettre un terme à ces problèmes ».Par ailleurs, la secrétaire générale du PT a rejeté toute ingérence étrangère dans la question des disparus, se déclarant étonnée de la visite prochaine en Algérie d’un groupe de travail de l’ONU en vue d’examiner la question des disparus durant la décennie noire.Sur le plan extérieur, Mme Hanoune a évoqué la crise du système capitaliste qui « s’aggrave de jour en jour ».Les travaux du comité central se poursuivront jusqu’à samedi en séances à huis clos au cours desquelles sera prise la décision de la participation ou non du parti aux prochaines élections locales.* Ennahar-22.09.2012.

**Abdelmalek Sellal Nouveau premier ministre

M. Abdelmalek Sellal, 64 ans, sans appartenance partisane, a été nommé ce soir (03.09.2012.), Premier ministre par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en remplacement de M. Ahmed Ouyahia…M.Sellal a occupé plusieurs postes de responsabilité dont plusieurs portefeuilles ministériels.

Météo-politique en Algérie.6

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a mis fin, hier, aux fonctions du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, et nommé M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, annonce un communiqué de la présidence de la République. « Conformément aux dispositions de l’article 77.5 de la Constitution, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a mis fin ce jour aux fonctions du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, qui lui a présenté la démission du gouvernement », indique le communiqué. « Le président de la République a nommé M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre », ajoute le communiqué de la présidence de la République.

Né le 1er août 1948 à Constantine, M. Sellal, occupait avant sa nomination à la tête de l’exécutif, le poste de ministre des Ressources en eau et assurait l’intérim du ministère des Transports. Diplômé de l’école nationale de l’administration (ENA), il avait assumé successivement les fonctions de ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, de la Jeunesse et des Sports, des Travaux publics ainsi que des Transports. Ayant exercé également dans le domaine de la diplomatie, en tant qu’ambassadeur d’Algérie en Hongrie, M. Sellal avait été wali de Boumerdès, d’Adrar, de Sidi Bel-Abbès, d’Oran et de Laghouat.

Au sein de la fonction publique, le nouveau Premier ministre avait été administrateur-conseiller technique, chef de cabinet à la wilaya de Guelma, conseiller technique au ministère de l’Education nationale, chef de daïra à Tamanrasset, Arzew, wali hors cadre auprès du ministre de l’Intérieur et chef de cabinet auprès du ministre des Affaires étrangères. Il avait également été, à deux reprises, directeur de la campagne électorale du candidat, M. Abdelaziz Bouteflika, pour les présidentielles de 2004 et 2009.

Biographie du Premier ministre sortant
M. Ahmed Ouyahia, remplacé, hier, par M. Abdelmalek Sellal, au poste de Premier ministre, est crédité d’un cursus professionnel qui l’a vu occuper plusieurs fonctions au sein des institutions de l’Etat. Né le 2 juillet en 1952 à Bouadnane dans la wilaya de Tizi Ouzou, M. Ouyahia a suivi ses études à Alger où il a obtenu le diplôme de l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 1975 et le diplôme d’études supérieures en Sciences politiques à Alger. Nommé secrétaire aux Affaires étrangères de 1975 à 1981, M. Ouyahia est désigné conseiller aux affaires étrangères à l’ambassade d’Algérie à Abidjan de 1981 à 1984 avant de devenir conseiller à la mission permanente de l’Algérie auprès de l’ONU entre 1984 et 1989.

Représentant adjoint au Conseil de sécurité, puis directeur général Afrique au ministère des Affaires étrangères, M. Ouyahia est nommé ambassadeur d’Algérie au Mali de 1992 à 1993 et de 1993 à 1994, il est désigné Secrétaire d’Etat à la Coopération et aux Affaires maghrébines. Directeur de cabinet à la présidence de la République en 1994-1995, M. Ouyahia est nommé pour la première fois chef de Gouvernement le 31 décembre 1995 avant d’être reconduit au même poste en juin 1997 jusqu’à décembre 1998. En décembre 1999, il est nommé ministre d’Etat, ministre de la Justice et en juin 2002, ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République.

En mai 2003, il est nommé, pour la troisième fois, chef de Gouvernement, poste qu’il a occupé jusqu’à mai 2006. De juin 2008 à novembre 2008, il avait occupé les mêmes fonctions avant d’être nommé le 15 novembre 2008 au poste de Premier ministre à la faveur de la révision constitutionnelle. Le 27 avril 2009, il est reconduit au même poste au lendemain de l’élection présidentielle jusqu’au 3 septembre 2012. Marié et père de deux enfants, M. Ouyahia est également secrétaire général du Rassemblement national démocratique depuis 1999. (Horizons.dz-03.09.2012.)

**Abdelmalek Sellal: Un homme du système politiquement inclassable

Abdelmalek Sellal est devenu depuis hier le sixième chef de gouvernement sous le règne de Bouteflika.

La nomination de cet énarque, de 64 ans, était presque attendue tant son nom est cité avec insistance depuis des années pour occuper le palais du docteur Saâdane. Si pour l’opinion publique, sa désignation  au poste de Premier ministre n’est pas une surprise, elle est une consécration d’un commis de l’Etat qui a évolué dans les rouages et les méandres de l’administration. Classique itinéraire. 35 ans après son premier poste comme chef de cabinet de la wilaya de Guelma en 1975, Sellal est bombardé au poste de Premier ministre à vingt mois de la présidentielle. A observer son parcours, l’originaire de Guenzet (Kabylie) a pris son «mal en patience».

Il commence sa carrière par la plus basse marche de l’administration, M. Sellal a grimpé graduellement les échelons dans l’appareil pour obtenir le plus élevé des galons.De chef de daïra à Tamanrasset en 1976 au wali hors cadre au ministère de l’Intérieur en 1994 en passant wali dans cinq wilayas (Adrar, Sidi Bel Abbès, Oran, Boumerdès et Laghouat), le plus «blagueur» des ministres, après un long apprentissage au sein de l’appareil bureaucratique, fait un détour par la diplomatie où il était nommé ambassadeur de 1996 à 1997 à Budapest (Hongrie).

Rompu au fonctionnement des différentes strates de l’Etat, il entre au gouvernement en 1998 par la plus grande porte en héritant du très influent ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Depuis, il a accompagné les différentes équipes gouvernementales, en faisant deux haltes à l’occasion des présidentielles de 2004 et 2009 où il dirigeait les campagnes du candidat du régime, Abdelaziz Bouteflika. Ce qui lui a permis d’avoir une proximité avec le chef de l’Etat et son cercle immédiat. 

Ministre de la Jeunesse et des Sports, des Travaux publics, des Transports, puis des Ressources en eau, le nouveau Premier ministre, sans faire trop de bruit autour de lui, a pu tisser un large réseau au sein et en dehors des rouages de l’Etat qu’il mettra sans doute à profit pour sa nouvelle mission. Là où il est passé, il n’a laissé que de «solides amitiés». Il est l’un des intouchables ministres. Il est le seul ministre que Bouteflika n’osait pas «blâmer» alors que ses collègues se faiaient écrabouiller par le chef de l’Etat. Sans doute pas parce qu’il est un proche du locataire du palais d’El Mouradia. Mystère !  Etiquette technocrate sans couleur partisane, M. Sellal, qui jouit d’un solide appui du pouvoir, est-il pour autant un personnage sans opinion idéologique ? Inclassable.

L’homme, qui en public affiche plutôt l’image d’un blagueur avec un sens de l’humour qu’il cultive soigneusement, dissimule scrupuleusement ses opinions idéologiques tout comme ses ambitions politiques. Une posture qui lui permet d’être au carrefour des différents clans du régime et d’être accepté par les partis politiques du pouvoir et une partie de l’opinion. Pour les tenants du pouvoir, M. Sellal est l’homme qu’il faut pour gérer la période pré-présidentielle. Si sa nomination n’éclaire pas suffisamment les projections politiques du régime, elle indique par contre un cap. Celui de 2014. .(El Watan-05.09.2012.)

**Comment peut-on devenir ministre ?

Après presque 4 mois d’attente où c’était le calme plat avec un été des plus chaotiques à plusieurs égards. Soudain tout bouge en ce Lundi tel qu’un séisme après cette annonce du nom du nouveau premier ministre qui a pris tout le monde de court. Il faut vite aller à la chasse, chercher les autres têtes qui allaient êtres couronnées dans peu de temps. On veut des noms ? clament les lecteurs.

La journée du Mardi 4 septembre 2012 aura été certainement une journée très particulière pour les prétendants au poste de ministre qui attendent que leur destin soit scellé en 24 heures d’intervalle après la nomination du premier ministre. Les rédactions de la presse se sont quelques peu affolées durant toute la journée avec ces noms de ministrables qui circulaient sur les TV d’Echorouk et d’Annahar ainsi que sur la toile.

La moindre information est disséquée par les internautes qui commentent ces rumeurs avec une certaine dérision. Le ministre de l’éducation nationale a été le favori numéro un de ces discussions. Tous les forums tournaient autour de son maintien ou non. Il y avait d’autres têtes qui était dans le collimateur de la plèbe mais ils l’ont échappé très belle. Il parait même que les enseignants et les élèves qui dépendent de ce ministère vont fêter cette rentrée comme il se doit. Il n’y a que les youyous qui manquent à l’appel. C’était en quelque sorte une véritable délivrance pour ce secteur qui espère avoir mieux avec le nouveau ministre. Mais souhaitons qu’ils ne se trompent pas de jugement en croyant que le même système ait subitement changé comme le pensent une certaine partie des facebookiens.

La question qui nous intéresse est comment devenir ministre dans ce pays ? Vous pouvez venir du néant en devenant subitement à la une de l’actualité. Dès que votre nom circule, la première question est de rechercher ton itinéraire. «Il a beaucoup de chance celui-là», dit-on quelque part. «Comment a-t-on pu vraiment penser à lui ?» Au moment où des centaines, voire des milliers de personnes caressent ce rêve fou depuis qu’on lui leur a mis à l’oreille cette idée d’être un jour en haut de l’affiche.

On a aussi constaté qu’il y a anciens ministres qui sont revenus après presque une décennie d’absence. Durant tout ce temps là, ils se sont abstenus de se parler. Ils ont fait presque le mort. L’essentiel est de se faire oublier jusqu’à leurs têtes pour espérer revenir un jour par la grande porte au grand dam de leurs détracteurs. C’est ce qu’on appelle un retour gagnant sur toute la ligne en étant plus que jamais lavé dans les hautes sphères de tous soupçons. D’une pierre deux coups !

Il y a ceux dont les dossiers ont été complètement dépoussiérés au dernier moment pour que le miracle puisse avoir lieu. «Allô Monsieur le futur ministre ! Préparez vos valises», C’est la fortune qui vient sonner hasardement à votre porte comme si vous étiez tirés au sort parmi tout ce monde qui est à l’écoute du messie. Ah ! Qu’elle est extraordinaire cette loterie.

Ce n’est pas non plus important si vous n’avez jamais fait de la politique dans un parti, vous pouvez à tout instant être appelé à exercer de hautes fonctions lorsque la chance vous sourit soudainement. Cela dépend comment vous réussirez à aborder chaque virage dangereux que vous empruntez. Attention aux marches !

Si vous avez gagné les élections législatives haut la main selon les chiffre officiels, ne vous attendez pas à avoir le grand lot, le plus de ministères régaliens ou ministres tout courts. Vous avez au contraire l’impression de les avoir perdues officieusement, ces élections. La preuve, votre silence l’atteste de la manière la plus flagrante. Contentez-vous de quelques subsides. Rasez les murs en attendant mieux.

Vous pouvez aussi être appelés à devenir ministre si vous venez de créer votre propre parti ou se scinder d’un autre comme si la finalité de la formation politique est d’obtenir un siège de ministre qui est vite squatté par le secrétaire général. C’est comme ça qu’on devient ministre en obtenant zéro siège à la chambre des députés. Vous pouvez narguer le plus grand parti qui vient de rafler la mise. C’est en quelque sorte faire de la gymnastique habile pour finalement atterrir sur un ministère.

Il y a d’autres partis qui disent ne pas être concernés par la composante du gouvernement sauf qu’à son annonce, on retrouve un des leurs qui occupe toujours le poste dans le nouveau staff. A ne rien comprendre. On se demande où se trouve la discipline partisane dans ce manège. Au fait, il ne faut guère s’étonner puisque la mode des redressements des partis est un style fécond chez nous où un député élu sous la bannière d’un parti se retrouve allégrement et sans aucun remords sous le manteau d’un autre. Même l’électeur n’arrive pas à comprendre ces voltes-faces puisque l’éthique est la dernière chose à laquelle puisse penser un élu.

Enfin, j’ai une pensée toute particulière envers ceux dont les noms ont défrayé la chronique dans cette fatidique journée jusqu’à ce que les postes qu’ils convoitaient secrètement étaient presque acquis mais jusqu’à la dernière minute leurs noms ont disparu de la liste des heureux élus de la nation dans le journal impitoyable de 20 heures de l’unique puisque c’est la seule qui détient toutes les vérités. Quel dommage ! Tout le rêve est repoussé à une autre fois. Qui sait ! Que la roue puisse tourner un jour. L’espoir est toujours gardé intact tant que ce mode de scrutin existe.

La vie politique du pays continue à nous réserver encore des surprises qui ne prennent en compte aucune considération logique, ni la composante officielle ni celle sous-terraine de la représentation politique du pays. Il y a qu’autres normes indéchiffrables qui gèrent ce pays et méconnus du grand public. Mais jusqu’à quand donc ces paramètres continuent à subsister 50 années après l’indépendance ?**par Mohammed Beghdad (quotidien d’Oran-septembre.2012.)

**Le lourd fardeau de Sellal

Les chantiers urgents ne manquent pas. M.Sellal aura-t-il la capacité de secouer le cocotier pour dépasser le statu quo actuel suicidaire?

Une dure épreuve pour le Premier ministre

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas jubilé en apprenant sa nomination à la tête de l’Exécutif. S’il présente l’avantage de passer pour une personnalité accessible, consensuelle, chaleureuse et conviviale, M.Sellal ne doit pas dormir sur ses lauriers tant la patate qu’on vient de lui refiler est trop salée pour être savourée. Nommé Premier ministre à 17 mois de la présidentielle de 2014, il lui est impossible de rattraper le grand retard accusé dans la gestion, le manque de vision politique des errements sur le plan économique. Mais, les chantiers urgents ne manquent pas. M.Sellal aura-t-il la capacité de secouer le cocotier pour dépasser le statu quo actuel suicidaire? N’ayant pas d’ambition présidentielle, comme a été le cas de son prédécesseur Ahmed Ouyahia, l’actuel Premier ministre aura en revanche la tâche de préparer, dans la sérénité, la présidentielle de 2014. Il ne s’agit pas d’une simple mission car sa réussite de ce rendez-vous électoral capital pour le pays, suppose plusieurs conditions.
D’abord, il convient de préparer dans la sérénité les prochaines élections communales tant attendues par les observateurs internationaux que la classe politique. Prévu officiellement le 29 novembre prochain, il n’y a pas de raison de rater ce virage électoral pour le pouvoir algérien qui a très bien négocié les législatives organisées au coeur de la tempête du printemps arabe. Auparavant, le gouvernement doit s’atteler à peaufiner le projet de loi de finances 2013, qui retient les regards des opérateurs économiques nationaux et internationaux. Cela d’une part, de l’autre, l’élaboration de cette loi de finance sera un véritable exercice de prospective pour le gouvernement. Suspendu au cours du baril dont l’évolution reste une énigme pour les prochains mois, l’Exécutif doit intégrer tous les paramètres des fluctuations du marché pétrolier et surtout mettre fin aux folies des dépenses publiques. Ce ne sera pas de l’austérité mais presque.
La révision de la Constitution est un autre grand chantier. C’est le gouvernement Sellal qui doit soumettre un avant-projet à l’Assemblée populaire nationale.
La révision de la Constitution, qui marquera l’actuelle législature, interviendra, selon des sources parlementaires, éventuellement au premier trimestre de l’année 2013. Après 50 années d’indépendance, l’Algérie doit se donner une nouvelle Constitution qui définira la future Algérie. Elle devra, en effet, trancher définitivement quant à l’ambivalence du fait religieux au sein de la société, revenir à la limitation du mandat présidentiel, définir la nature du régime (parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel), consacrer la séparation des pouvoirs, définir les attributions du Premier ministre, celles du président de la République et des Assemblées élues et probablement consacrer tamazight comme langue officielle, comme cela a été le cas au Maroc. Parallèlement à ces rendez-vous, l’équipe que drive M.Sellal doit garder l’oeil sur la «marmite» sociale qui bouillonne à la veille de la rentrée.
Les grèves ont repris dans plusieurs secteurs alors que d’autres menacent de débrayage.
A l’est, à l’ouest et même au sud du pays, les jeunes, notamment, revendiquent de l’emploi et des logements. Il faut revoir les mécanismes de fonctionnement de l’économie nationale qui, jusque-là, ont marginalisé le secteur productif national et favorisé les importations et la culture de la rente. «A ce rythme, nous ne faisons que différer l’implosion» avertissent les observateurs nationaux.
L’aspect sécuritaire est un autre chantier qui interpelle, en urgence la nouvelle équipe gouvernementale. Il y a lieu de rétablir un climat de sérénité.
Il a été constaté un certain relâchement sécuritaire qui s’est traduit ces derniers temps par l’explosion des actes de banditisme à travers les grands centres urbains.*L’Expression-09.09.2012.

**Le portefeuille de la Communication

La profession attend du nouveau ministre un geste fort dans le sens de la consolidation du principe de dépénalisation du délit de presse, arraché de haute lutte.
La profession attend un signal fort du ministre de la Communication                                    Plusieurs chantiers en instance

 

C’est donc Mohamed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui a hérité du portefeuille de la Communication dans le nouveau gouvernement, en remplacement de Nacer Mehal, une nomination qui n’a pas manqué de surprendre dans les milieux politiques. L’homme qui déclarait à l’issue des dernières législatives : «Le jeu politique est fermé» se voit ainsi tendre une perche inespérée. Dans le gouvernement Sellal, il est le seul (avec Amara Benyounès du MPA), à être issu de l’une des formations politiques fraîchement agréées.
En parcourant le CV du nouveau ministre de la Communication, force est de reconnaître qu’en termes d’expérience, il a indéniablement la «tête de l’emploi». Diplômé en droit public international, Mohamed Saïd, de son vrai nom Bélaïd Mohand-Oussaïd, 65 ans, collabore très tôt avec divers titres de la presse nationale. D’abord pigiste au quotidien régional An Nasr dans les années 1960, il passe avec succès un concours de l’ex-RTA et devient présentateur du JT de 20h. Sa bouille débonnaire ornera le petit écran, six ans durant. En 1976, il est nommé directeur du quotidien Echaâb, avant de prendre carrément les rênes de l’APS en 1980.
En 1982, il devient porte-parole du ministère des Affaires étrangères. A partir de là, il entame une carrière diplomatique. Il est d’abord ministre conseiller près de l’ambassade d’Algérie en Arabie Saoudite, avant d’être nommé ambassadeur plénipotentiaire au Bahreïn. Il connaîtra ensuite une longue traversée du désert. «C’est le prix de son amitié avec le docteur Ahmed Taleb El Ibrahimi qu’il ne quittera pas», peut-on lire sur le site du PLJ (www.plj-dz.com). Il revient sur le devant de la scène comme directeur de communication de la campagne du candidat Ahmed Taleb El Ibrahimi à la présidentielle de 1999. Dans la foulée, il fonde avec lui le parti Wafa dont il est secrétaire général, mais Zerhouni lui refuse l’agrément au prétexte qu’il compterait dans ses rangs des éléments de l’ex-FIS.
Quand El Ibrahimi décide de se retirer de la vie politique et de se consacrer à ses mémoires, Mohamed Saïd lance son propre parti et ce sera le PLJ. Le parti est créé officiellement, le 10 janvier 2009, mais il n’obtient son agrément que 32 mois plus tard. Candidat malheureux à la présidentielle de 2009, Mohamed Saïd se jette dans la bataille des législatives du 10 mai dernier. Il déchante très vite quant aux velléités de changement du pouvoir, en voyant tous les «tripatouillages» qui ont émaillé le dernier scrutin.
De guerre lasse, il finit donc par rejoindre l’Exécutif. D’aucuns diraient qu’il est «rentré dans les rangs». Par-delà les raisons qui ont motivé sa participation au gouvernement, il y a surtout lieu de se demander si le président du PLJ sera l’homme de la situation pour un secteur qui a souvent eu maille à partir avec le pouvoir politique. L’homme a suffisamment eu à se plaindre de l’hégémonie du système pour comprendre que la consécration de la liberté de la presse dans notre pays est un impératif catégorique.
Un paysage médiatique à reconstruire
Il faut, toutefois, souligner que Mohamed Saïd est avant tout engagé pour exécuter la feuille de route du président Bouteflika et n’a d’autre choix ‘ du moins dans un premier temps ‘ que de parachever l »uvre de son prédécesseur. Rappelons que sous Nacer Mehal, plusieurs chantiers avaient été lancés, et tous ces dossiers doivent déjà l’attendre sur son bureau, à commencer par le nouveau projet de loi sur l’audiovisuel. Un dossier qui urge dans la mesure où trois ou quatre chaînes de télévision (Ennahar TV, Echourouk TV et El Djazaïria’) travaillent déjà depuis plusieurs mois dans le flou le plus total. D’autres chaînes qui se veulent légalistes piaffent d’impatience de voir le nouveau texte de loi entrer en application. Nacer Mehal avait déclaré, peu avant son départ, que le projet de loi en question «sera présenté au gouvernement à la fin du mois d’octobre prochain ou au plus tard au début de novembre». Sitôt ce texte entré en vigueur, l’une des épreuves sur lesquelles Mohamed Saïd sera très attendu est sans doute le traitement des demandes d’agrément des nouvelles chaînes TV.
Il sera également jugé sur le changement qu’il pourrait insuffler à l’ENTV, en vue de la doter d’un vrai service public, avec plus d’ouverture sur la société. Quand on sait que le chef du PLJ, lui-même, a eu à pâtir de l’ostracisme de la Télévision nationale, il serait intéressant de voir comment l’ancien présentateur du JT va s’y prendre pour faire rentrer l’ENTV dans l’âge moderne. D’autres textes réglementaires découlant de la nouvelle loi organique sur l’information sont également en souffrance. On attend toujours l’installation de l’autorité de régulation de la presse écrite ainsi que l’autorité de régulation de l’audiovisuel, instruments-clés dans le mécanisme d’accréditation des nouveaux médias, qu’il s’agisse de la presse écrite, des chaînes télé ou de la presse électronique.
Les nouveaux projets de loi sur la publicité et le sondage d’opinion sont un autre chantier qui guette Mohand Oussaïd. La réorganisation du marché publicitaire est, en ce sens, un autre enjeu de taille, tant la publicité étatique a longtemps servi de levier pour booster la trésorerie des journaux «amis» aux dépens de la presse critique. Last but not least : la profession attend du nouveau ministre un geste fort dans le sens de la consolidation du principe de dépénalisation du délit de presse, arraché de haute lutte. (El watan-07.09.2012.)

**Bouteflika nomme les ministres du gouvernement Sellal

Le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, a procédé ce mardi soir (04.09.2012.) à la nomination des nouveaux membres du gouvernement de Abdelmalek Sellal, qui a remplacé Ahmed Ouyahia au poste de premier ministre.

La première grosse surprise de ce gouvernement est le départ définitif, après près de 20 ans, de Boubekeur Benbouzid et le retour de Amar Ghoul, de Amara Benyounes, de Anbdelmadjid Tebboune et de Cherif Rahmani, principalement.

Parmi les partants et en plus de Benbouzid, il y’a Zerhouni, Ouyahia, Belkhadem, Berkat et Ould Abbas.

Le Communiqué de la présidence de la république:

« Conformément aux dispositions de l’article 79 de la Constitution, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a pris, ce jour, après consultation du Premier ministre, un décret présidentiel portant nomination des membres du gouvernement », indique le communiqué de la présidence de la République.

Sont nommés Mesdames et Messieurs :

Abdelmalek SELLAL, Premier Ministre

Abdelmalek GUENAIZIA, Ministre délégué auprès du Ministre de la Défense Nationale

Dahou OULD KABLIA, Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales -

Mourad MEDELCI, Ministre des Affaires Etrangères

Mohamed CHARFI, Ministre de la justice, Garde des Sceaux

Karim DJOUDI, Ministre des Finances

Youcef YOUSFI, Ministre de l’Energie et des Mines

Hocine NECIB, Ministre des Ressources en Eau

Bouabdallah GHLAMALLAH, Ministre des Affaires Religieuses et des Wakfs

Mohamed Cherif ABBAS, Ministre des Moudjahidine

Amara BENYOUNES, Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de la ville

Amar TOU, Ministre des Transports

Abdelatif BABA AHMED, Ministre de l’Education Nationale

Rachid BENAISSA, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural

Amar GHOUL, Ministre des Travaux Publics –

Souad BENDJABALLAH, Ministre de la Solidarité Nationale et de la Famille

Khalida TOUMI, Ministre de la Culture

Mustapha BENBADA, Ministre du Commerce

Rachid HARAOUBIA, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Mahmoud KHEDRI, Ministre des Relations avec le Parlement

Mohamed MEBARKI, Ministre de la Formation et de l’Enseignement Professionnels

Abdelmadjid TEBBOUNE, Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme

Tayeb LOUH, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale

Abdelaziz ZIARI, Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière

Mohamed BENMERADI, Ministre du Tourisme et de l’Artisanat

Mohamed TAHMI, Ministre de la Jeunesse et des Sports

Chérif RAHMANI, Ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprises et de la Promotion de l’Investissement

Moussa BENHAMADI, Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication

Sid Ahmed FERROUKHI, Ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques

Mohand Oussaid BELAID, Ministre de la Communication

Abdelkader MESSAHEL, Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères, chargé des Affaires Maghrébines et Africaines

Bachir MESSAITFA, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, chargé de la Prospective et des Statistiques

Belkacem SAHLI, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Affaires Etrangères, chargé de la Communauté Nationale à l’Etranger

Dalila BOUDJEMAA, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de la Ville, chargée de l’Environnement

Mohamed Amine HADJ SAID, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre du Tourisme et de l’Artisanat chargé du Tourisme

Belkacem MELLAH, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de la Jeunesse.

Par ailleurs, et en application de l’article 78 de la Constitution, Monsieur le Président de la République, a nommé Monsieur Ahmed NOUI, Ministre Secrétaire Général du Gouvernement.(APS+El Watan-04.09.2012.)

***Réactions d’internautes aprés la nomination du nouveau gouvernement

Un kabyle remplacé par un Kabyle. C’est la seule décision politique prise depuis les dernières législatives, mettant ainsi fin à une inertie qui aura duré presque 4 mois. La presse algérienne est longuement revenue ce matin sur cet
évènement politique. La photo de Sellal occupe toutes les unes des journaux. Toutefois, à l’image de ses prédécesseurs qui ont occupé cet important poste sous l’ère de Bouteflika, depuis 1999, Ahmed Benbitour, Ben
Flis, Abdelazziz Belkhadem, Ouyahia n’a présenté aucun bilan. Il est parti comme il est venu. Un comportement digne des républiques bananières. Les Algériens ne connaîtront rien de sa gestion catastrophique. Personne ne saura où sont partis les milliards de pétrole et du gaz exportés. Les scandales financiers qui ont éclaboussé les hautes sphères du gouvernement d’Ahmed Ouyahia…Les ambitions personnelles sont placées loin devant celles du peuple
algérien. Sellal, âgé de 64 ans, proche collaborateur de Bouteflika, connaît bien les arcanes du pouvoir. De parents originaires de Kabylie, il était dans le sérail depuis fort longtemps. Sa nomination, même si elle n’était pas attendue,
n’a surpris personne, lui qui a toujours été directeur de campagne de Bouteflika en 1999, en 2004 et en 2009.

La nomination de Sellal, annoncé via un communiqué laconique qui laisse autant d’interrogations sur la manière dont Ahmed Ouayhia été scellé (a-t-il démissionné ou a-t-il été démis de ses fonctions ?), est un fait qui n’intéresse
pas les Algériens..« Dans ce pays, il se passe des choses contraire à la logique. …« Bonnet blanc, blanc
bonnet », commente un vieux de la capitale du Djurdjura rencontré ce matin dans
un café maure à Tizi ville ». « Ouyahia, Sellal ou autre, il n’y aura aucun changement. C’est la politique d’un état militaro-policier qui va continuer à régner comme mode de gestion. La nomination d’un Kabyle de service veut dire que le pouvoir prépare toujours d’autres mauvaises surprises aux….Cet avis est partagé par nombre de citoyens. Personne ne voit un changement. Des nouveaux bacheliers, rencontrés devant l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou pour s’inscrire, s’interrogent : « qui est-ce Sellal ? Y a un changement d’une personne, pas un changement de politique. La misère collera toujours à peau du peuple », fera remarquer Said.
Par contre, pour le devenir d’Ahmed Ouyahia, qui a occupé plusieurs fois le poste de premier ministre depuis 1995, sous l’ère de Zeroual, puis avec Bouteflika, son poste de ministre de la justice lors des évènement de la Kabylie, ou plus de 126 jeunes ont été tués par les service de sécurité, reste la tâche noire de sa carrière. Pour services rendus au pouvoir, il n’a jamais caché ses ambitions de postuler au poste de la présidence. Il est même annoncé en 2014 pour remplacer Bouteflika. C’est tout naturellement qu’il se voit dans le costume d’un présidentiable.

Mais l’enfant de Bouadnane sait bien que ce n’est pas le peuple algérien qui va le placer. Il doit impérativement convaincre les décideurs, les vrais, les invisibles. Leur choix est-il déjà fait ? …(Tizi-Wezzu, Tamurt.info- 04.09.2012.)

***Boubekeur Benbouzid déboulonné de l’Education nationale…

Il a quitté le gouvernement. Enfin. Après 19 ans passés au gouvernement sans interruption, multipliant les échecs, notamment dans le secteur de l’Éducation, qu’il a marqué de son empreinte, Boubekeur Benbouzid a fini par quitter l’exécutif. Le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas reconduit celui qui symbolise depuis plusieurs années l’échec du système éducatif national. Il est remplacé par le recteur de l’université de Blida, Abdelatif Baba Ahmed.

Boubekeur Benbouzid a, pendant près de dix ans, collectionné les échecs dans le domaine de l’Éducation nationale.
D’abord en optant, en 2003, pour une réforme « désastreuse, pleine de contradictions et appliquée dans la précipitation », selon les professionnels et les syndicats. Une réforme mise en place sans concertation avec les acteurs du secteur ou débat national.
Ensuite, en gérant approximativement les problèmes socioprofessionnels des enseignants et des autres travailleurs du secteur. Depuis plusieurs années, les grèves sont récurrentes dans le secteur, avec à chaque fois les mêmes revendications exprimées, sans qu’elles ne soient jamais satisfaites.
Enfin, en procédant à la nomination de responsables aux compétences fort discutables, selon les syndicalistes. Boubekeur Benbouzid laisse à son successeur une école sinistrée qui patauge dans la violence et la médiocrité.
Même si la nouvelle a suscité une certaine euphorie parmi les travailleurs de l’Éducation, beaucoup préfèrent rester lucides. Pour eux, Boubekeur Benbouzid n’a fait qu’appliquer la politique du gouvernement. « Benbouzid était membre d’un gouvernement et l’échec du système éducatif est donc l’échec de tout le système politique », lance le premier responsable du Snapest, Meziane Meriane. (TSA-05.09.2012)

**Peu de nouveaux ministres, la parité oubliée

Un gouvernement sans priorités ni orientations claires

Abdelaziz Bouteflika a nommé, ce mardi 4 septembre, un nouveau gouvernement qui sera dirigé par Abdelmalek Sellal, le nouveau Premier ministre. Au total 36 membres, entre ministres, ministres délégués et secrétaires d’État. Au‑delà du nombre élevé de ministres, ce qui frappe c’est aussi la composition de l’équipe. Hormis Boubekeur Benbouzid, qui quitte enfin le gouvernement après 19 ans de présence ininterrompue, et Djamel Ould Abbès, limogé de la Santé, tous les ministres importants ont conservé leurs portefeuilles, malgré des résultats parfois catastrophiques.

Abdelaziz Bouteflika a attendu presque quatre mois après les législatives du 10 mai pour nommer un nouveau gouvernement. On s’attendait à un véritable changement qui donnerait une dynamique nouvelle jusqu’à la présidentielle de 2014. Il a fini par reconduire la même équipe qui a échoué ces dernières années à accomplir correctement sa mission. Et ce n’est pas la présence de quelques ministres issus de nouveaux partis récemment agréés qui va masquer une réalité : le chef de l’État n’a plus personne avec qui gouverner. En treize ans de pouvoir, il a fait le vide autour de lui.

L’opposition ne veut pas prendre part à un gouvernement sans réelle marge de manœuvre et sans orientations claires. Les partis islamistes, après la mauvaise expérience gouvernementale du MSP, ne veulent plus refaire l’expérience gouvernementale, très coûteuse en popularité et en voix pendant les élections. Enfin, les véritables compétences, des technocrates capables d’apporter un vrai savoir‑faire, ne veulent pas se discréditer en acceptant des postes ministériels sans réel pouvoir. En fait, Bouteflika n’avait visiblement aucun autre choix que de conserver la même équipe, avec quelques changements. Au moins, il a l’avantage de bien la connaître. Il n’aura pas à gérer des surprises éventuelles.

Fortement promues au Parlement, les femmes oubliées au gouvernement

En nommant le nouveau gouvernement, Abdelaziz Bouteflika n’a même pas soigné les apparences. Alors que 147 femmes ont fait leur entrée à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors des dernières législatives grâce à la loi électorale, elles ne sont que trois à siéger au gouvernement. Deux ministres, Souad Bendjaballah et Khalida Toumi, et une secrétaire d’État, Dalila Boudjemaa. Elles occupent des postes ministériels non stratégiques.(TSA-05.09.2012)

**L’absence d’images d’une rencontre entre le président et son Premier ministre sortant a suscité des interrogations.

Les deux hommes ne se sont plus vus depuis plusieurs jours

« Conformément aux dispositions de l’article 77.5 de la Constitution, monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a mis fin ce jour aux fonctions du Premier ministre monsieur Ahmed Ouyahia, qui lui a présenté la démission du gouvernement », annonçait lundi soir le communiqué de la Présidence de la République. L’absence d’images d’une rencontre entre le président et son Premier ministre sortant a suscité des interrogations.

Comment Ahmed Ouyahia a‑t‑il présenté la démission de son gouvernement au président de la République ? Selon nos informations, Abelaziz Bouteflika n’a pas reçu Ahmed Ouyahia hier. Les deux hommes ne se sont pas vus plus tôt dans la semaine, ni même la semaine dernière. Ahmed Ouyahia n’a donc pas « présenté » la démission de son gouvernement au président de la République. Au mieux, il aurait rédigé une lettre. Peu probable.
La même source explique en effet qu’Ouyahia a été informé de la date de l’annonce de son départ de la tête du gouvernement lundi 28 août. Mais là encore, ce n’est pas Bouteflika qui a informé son Premier ministre. « C’est  un proche collaborateur du président qui a informé Ouyahia de la décision de Bouteflika de mettre fin à sa fonction en tant que Premier ministre juste après l’ouverture de la  session d’automne du Parlement », précise notre interlocuteur. L’annonce n’a pas constitué une surprise pour Ouyahia. « Il [Ouyahia] s’apprêtait déjà à quitter l’exécutif dès mars dernier, avant les élections législatives. Mais le président, sans donner d’explications, avait décidé de maintenir le statu  quo jusqu’aux élections, puis au‑delà. »
Pour le RND,  seuls  les acteurs ont changé
Au RND, le départ d’Ahmed Ouyahia du gouvernement « était programmé », révèle notre source. Un départ a été pris en considération dans l’élaboration de l’agenda du SG du RND. « Ouyahia va désormais se consacrer à son parti », poursuit notre interlocuteur. Et la présidentielle ? Au RND, les proches de l’ancien Premier ministre pensent qu’il devra saisir pleinement sa chance en 2014. « Bien évidemment, il sera candidat en 2014 », explique un proche qui rappelle que le président de la République et son Premier ministre « n’ont jamais été des amis ». « La relation entre les deux hommes a toujours été tendue. Nul n’ignore que chacun d’entre eux adopte sa propre idéologie et une vision différente de la politique et du projet de société. »
Pour des raisons politiques ou tactiques, le RND maintient la même discipline même après le départ de son chef du gouvernement. « On ne fera pas de l’opposition et on continuera à soutenir le président de la République et son programme », ajoute notre source. À l’intérieur du parti, on n’entretient aucune illusion sur ce changement que certains revendiquent ou espèrent. « En Algérie, seuls les acteurs changent, les scénarios sont toujours les mêmes ! » Comprendre : comme en 1999, en 2014, c’est un autre homme du « consensus » qui sera porté à la tête de l’État. Au RND, on pense qu’Ouyahia  peut avoir un tel profil. .(TSA-05.09.2012)

**Ouyahia, «Bourourou» ou phénix ?

A 60 ans, Ouyahia fait déjà figure de vieux jeune parmi le personnel de la nomenklatura, battant bien des records,
dont celui de la longévité en poste.

L'homme mérite plus d'égards et de considération.

Les neuf vies d’Ahmed Ouyahia, suite ou fin ? Depuis son baptême du feu, en 1995, Ouyahia a dirigé, comme chef de gouvernement ou premier des ministres, neuf équipes gouvernementales, entre nouveaux gouvernements et gouvernements liftés. A 60 ans, Ouyahia fait déjà figure de vieux jeune parmi le personnel de la nomenklatura, battant bien des records, dont celui de la longévité en poste, longévité dont le secret est imputé par la vox populi à la proximité charnelle de l’enfant de Bouâdnane, sa Kabylie natale, avec les omnipotents «services» de renseignements, le DRS, le dépositaire du réel pouvoir en Algérie.

Affublé de l’étiquette peu flatteuse de «l’homme des basses besognes» pour avoir endossé notamment des décisions impopulaires (ponctions sur les salaires des travailleurs, licenciements massifs, privatisations d’entreprises, opérations manu polite, etc.), cultivant l’image d’un rouleau compresseur, d’un homme froid et intraitable, Ahmed Ouyahia n’avait pourtant pas que des défauts à faire valoir.
Certains observateurs s’étaient même laisser aller à le comparer à Raspoutine, notamment pour son «éminence grise» à la cour et pour sa fidélité légendaire au régime et à sa couveuse. Diplomate avéré, il a aidé à la résolution de deux conflits régionaux, celui de l’Azawad en 1992 au Nord-Mali et le conflit armé entre l’Ethiopie et l’Erythrée en 2000. A Ahmed Ouyahia, cet énarque de la vieille école, parfait trilingue, on reconnaît des «qualités intellectuelles», sa «maîtrise des dossiers» et surtout le volume «impressionnant» de travail qu’il abat tous les jours : plus d’une dizaine d’heures par jour, d’après des témoignages. Ouyahia survivra à tous les scandales, toutes les crises, nationales et internationales, qui ont éclaté alors qu’il était chef de gouvernement ou Premier ministre (du Printemps kabyle en 2001 au Printemps arabe en 2011, de l’affaire Khalifa à l’affaire Sonatrach en passant par celle de l’autoroute Est-Ouest, etc.), à des milliers de mouvements sociaux et émeutes (10 000 par an). Il démontrera plus d’une fois sa capacité à retomber sur ses pattes, à renaître tel un phénix de ses cendres.

Un funambule au-dessus d’une planète au relief apocalyptique

Samedi 2 juin 2012. Quatre semaines après les élections législatives du 10 mai remportées par le FLN, sentant sa «fin» proche, Ahmed Ouyahia prend les devants, anticipe sur un probable «procès en échec» qui commence à lui être froufroutement endossé. Ouyahia est rageur, ne veut pas porter, seul, la responsabilité d’un bilan de gestion désastreuse, cumulé durant les trois mandats du Président. «L’échec du gouvernement, haussait-il le ton, est un échec collectif. La responsabilité l’est aussi.» « Si vous pensez, ajoute Ouyahia comme pour conjurer une imminente jetée en pâture, que le fait de changer de gouvernement ferait que ça irait mieux, je voterais avec dix doigts, mais je vous signalerai que le train a mal démarré en 1990, lorsque l’Algérie a opté pour l’économie libérale basée sur l’importation qui a pris le dessus sur la production.» Rompu à l’art de la diatribe, parfait rhéteur, Ahmed Ouyahia ose, pour une première, une charge violente que d’aucuns croient dirigée contre le «clan présidentiel». Ouyahia parle d’«argent sale», «puissance de l’argent», en décodé, «maffia polico-financière». «L’argent commande en Algérie. Il commence à gouverner et à devenir mafieux», lâchait lourdement le Premier ministre. Les casseroles, nombreuses, qu’il traîne, bon gré, mal gré, le déficit abyssal en capital sympathie, semblent l’offusquer au plus haut point. «En Algérie, il y a un bourrourou et c’est moi», s’épanchait-il à la radio, le 4 mars 2010. Bourrourou, monstre mythologique, produit de l’imaginaire populaire algérien, sert d’éventail pour effrayer des âmes nigaudes.

Bouteflika-Ouyahia : «Je t’aime, moi non plus»

Avec le président Bouteflika, c’est «lune de miel, lune de fiel». Des indiscrétions font carrément état de rapports «exécrables» entre les deux hommes, qui ne se «piffaient» point et s’insupportaient réciproquement. Souvent, les Conseils des ministres, dit-on, se déroulaient dans une atmosphère lourde, électrique et où échanges enflammés sont fréquents.
Ahmed Ouyahia n’oubliera sans doute pas de sitôt la façon peu chevaleresque avec laquelle le président Bouteflika le débarquera, en 2006, de «son» poste de chef de gouvernement. Humilié, il ne tardera pas à reprendre le poste, deux ans après, poste qui a échoué entre-temps entre les mains de l’indécrottable Abdelaziz Belkhadem, son rival du FLN.
Du président, et en public, Ouyahia en dit le grand bien, joue la carte à toute épreuve utile, la carte de la loyauté, ménage la chèvre et le chou, soutient, sans broncher, Bouteflika , dans sa quête existentielle des mandats présidentiels. «Jamais, dit-il, je ne me présenterai à une élection contre Abdelaziz Bouteflika.»

La «maison de l’obéissance», Ouyahia connaît, lui qui aime se présenter comme «commis» de l’Etat, un de ses serviteurs le plus zélés.
En 2008, il est de nouveau Premier ministre. Dans son nouveau costard (la Constitution de 2008 réduit la fonction de Premier ministre à celle de simple coordinateur), Ahmed Ouyahia se sent terriblement à l’étroit. Réduit au silence, à la réserve, l’homme encaisse en silence. Libéral et éradicateur en 1995, étatiste et réconciliateur en 2005 (2006), Ouyahia jongle avec les doctrines, malmène les idéologies, change de cap aussi vite que son ombre. Ouyahia est une «girouette» pour certains, un parfait «opportuniste» pour d’autres. L’homme a de l’ambition : devenir, un jour, calife à la place du calife, ce n’est pas le cadet de ses soucis. Le patron du Rassemblement national démocratique (RND) en rêve. Même Debout. Contrairement à Bouteflika qui aime citer de Gaule, Ouyahia cite Giscard. Devenir président, c’est, selon lui, la «rencontre d’un homme avec son destin».
Bouc émissaire ou à la réserve de la République, à 20 mois de l’élection présidentielle d’avril 2014, Ahmed Ouyahia se met à coup sûr en orbite. L’homme est désormais en roue libre. .(El Watan-05.09.2012.)

**  «L’ENFER» D’UN PREMIER MINISTRE NOMMÉ OUYAHIA

On savait que les hommes peuvent malmener la République. On savait aussi que la République peut, à l’occasion, se montrer ingrate à l’égard des hommes.

Mais pas à ce point quand même!  On savait que Ouyahia allait partir. C’était même dans la logique des choses. L’homme a si longtemps servi l’Etat, et à de si hauts niveaux de responsabilité, que sa candidature à la prochaine présidentielle est devenue normale et prévisible, et de ce point de vue-là, il devait céder sa place à quelqu’un d’autre. Mais ce qu’on ne savait pas c’est qu’il allait partir de cette manière. Annoncé par un simple communiqué de la Présidence de la République, son départ n’a rien du départ d’un Premier ministre. Cela ressemble plutôt à l’éviction d’un chef de service dans une boîte mal portante et sans culture. Non, on ne se débarrasse pas d’un Premier ministre de la sorte! Quel que soit le différend qui l’aurait, directement ou indirectement, opposé à un quelconque puissant personnage de la République, si différend il y a, l’homme mérite plus d’égards et de considération. Il a été à la tête d’un gouvernement formellement désigné et il occupait le poste officiel de Premier ministre de la République. Sa fonction oblige au respect et son poste aux égards. Toute autre perception des choses ne serait que manquement au pays, aux valeurs de la République et à la République elle-même. Mais, bien sûr, remercier les hommes n’est pas dans nos habitudes et ne peut l’être car cela irait à l’encontre de notre culture de mépris, de déconsidération et de banalisation des efforts d’autrui. Cela porterait atteinte à notre conception erronée des hommes et à notre hiérarchisation boiteuse des choses et des idées. Alors que rien ne nous empêche d’aduler un coureur, de porter aux nues un footballeur même venu d’ailleurs et d’élever, sur les boulevards troués de la République, des statues en l’honneur d’un chanteur débutant qui ne sait même pas lire le solfège, nous éprouvons toute la gêne du monde à remercier publiquement le Premier ministre de notre pays. Il ne s’agit pas ici de tirer le bilan de M.Ouyahia pour savoir s’il a, oui ou non, accompli sa mission convenablement. Il ne s’agit pas, non plus de savoir s’il avait, oui ou non, les mains liées durant ses mandats. Il est question tout simplement de la manière dont il est parti. Sur la pointe des pieds, dirait l’autre! Et il ne s’agit pas de défendre l’homme contre quoi que ce soit ni qui que ce soit, mais de défendre des principes qui, perdus, feraient indiscutablement basculer et la société et la République. Comment une société peut-elle prétendre progresser sur la voie du savoir et de la technologie alors qu’elle ne sait même pas reconnaître les efforts des siens?
Et comment pourrait-elle aspirer à s’améliorer si elle n’arrive pas à séparer le personnel de l’impersonnel? La République est, par définition, la «chose publique», c’est-à-dire non personnelle, non intime, non individuelle et… non subjective. Sans la reconnaissance et les remerciements de sa société, Churchill ne serait pas Churchill. Et sans la gratitude et les égards de sa société, Thatcher ne serait pas Thatcher. Alors que les autres sociétés aiment avoir des «présidentiables», qu’elles les encouragent à porter haut leurs ambitions et à faire preuve d’un haut niveau de ténacité et de persévérance, nous nous faisons, pour notre part, un point d’honneur à piétiner quiconque ose rêver d’avoir des ambitions. Incapables de respecter les hommes pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des humains, nous ne considérons même pas ce qu’ils font. Ni comment ils le font. Le jour où nous saurons nous respecter les uns les autres et le jour où nous saurons valoriser les efforts d’autrui, ce jour-là, nous pourrons parler de République et des hommes de la République. *L’Expression-08.09.2012.

**Le FLN, le RND et le MSP dans de mauvais draps

Belkhadem, Ouyahia et Soltani sont les personnes les plus «endommagées» par le changement du gouvernement.

S’il y a des personnes à qui le dernier changement du gouvernement est préjudiciable, ce sont bien les secrétaires généraux du RND et du FLN, respectivement Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem qui n’ont plus aucun statut au sein de l’Exécutif.
Les deux hommes, qui ont affiché leurs ambitions présidentielles, sont désormais en roue libre pour l’échéance de 2014 et en même temps, ils sont appelés à faire face aux crises internes que traversent leurs partis. Et c’est à juste titre que les contestataires de Belkhadem au sein du FLN et de Ouyahia au sein du RND ont salué leur éviction du gouvernement et promettent l’accélération des événements avec comme objectif principal: la destitution des deux ex-chefs du gouvernement de leur poste de premier responsable de parti. Le sort politique de ces deux hommes est-il scellé et leur fin à la tête de leurs partis respectifs est-elle si proche comme leurs contestataires le pensent?
«On a évalué la situation et enregistré avec satisfaction l’éviction de Belkhadem du gouvernement. Cette décision nous facilite la tâche car Belkhadem, qui se cache toujours derrière le chef de l’Etat pour justifier ses dérives, n’a plus de couverture», a déclaré, hier, le porte-parole du mouvement de redressement du FLN, Mohamed Seghir Kara. Notre interlocuteur estime qu’avec cette éviction, les événements vont s’accélérer au sein de l’ex-parti unique et aboutiront, à coup sûr, à l’éviction de Belkhadem de la tête du parti. M.Kara explique: «Maintenant que Belkhadem a perdu la couverture du Président, puisqu’il ne fait plus partie du gouvernement, les choses ne se présentent plus de la même manière. Les militants vont nous soutenir sans conditions. La corde du mensonge est coupée et cette décision est, en partie, le résultat de nos luttes qui ont mis le personnage à nu en dévoilant son vrai visage.» Accusant Belkhadem d’avoir lié le parti à l’argent sale, l’ex-député de Bouira précise que «la bataille contre Belkhadem n’est pas conjoncturelle ni une fin en soi». Sans aucune couverture, le secrétaire général du FLN résistera-t-il aux répliques de la crise qui a failli l’emporter lors de la session extraordinaire du Comité central des 15 et 16 juin dernier lorsqu’il a usé de la force pour débloquer la situation?
La même jubilation est observée par les contestataires du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, éloigné lui aussi du gouvernement. L’une des membres du Mouvement de sauvegarde du RND, Noria Hafsi, a indiqué, hier, que le départ de M.Ouyahia de l’Exécutif facilitera la tâche aux contestataires qui demandent son départ de la tête du RND. «Après son départ du gouvernement, il (Ouyahia, Ndlr) se trouve dans une situation délicate. Cette décision est une avancée pour nous car ceux qui avaient peur de représailles lorsqu’il était Premier ministre n’ont plus de raison d’observer la même attitude», a déclaré Mme Hafsi au téléphone. Misant sur l’aboutissement imminent de leur mouvement de contestation, notre interlocutrice a annoncé une rencontre régionale la semaine prochaine des wilayas de l’ouest du pays, qui sera suivie d’une rencontre de la région Centre. Rappelant que la rencontre de l’Est est déjà tenue, Mme Hafsi a ajouté que ces rencontres régionales seront couronnées par une «action nationale de grande envergure». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, la commission nationale du Mouvement de sauvegarde du RND a dénoncé le recul du parti sur la scène politique nationale et la médiocrité des instances dirigeantes. Seulement, pour le cas de Ahmed Ouyahia, les observateurs avancent une tout autre thèse. Ils estiment que M.Ouyahia sera le candidat le plus potentiel à la présidence de la République «vu ses qualités d’homme d’Etat, d’homme de dossiers, d’homme de décisions et de personnalité politique forgée». L’autre parti qui sort affaibli de ce changement du gouvernement est le MSP qui se trouve, pour la première fois depuis 17 ans, hors la sphère gouvernementale. Si le MSP a décidé de ne pas faire partie de la composante de l’Exécutif, il demeure que la position de certains de ses cadres, comme le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui a accepté sa reconduction, prête à équivoque et cela participe à l’approfondissement de la crise du parti de Bouguerra Soltani.*L’Expression-08.09.2012.

**Louisa Hanoune : « Ce nouveau gouvernement n’est pas imposé de l’extérieur »

La secrétaire du Parti des Travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a été ce vendredi à Blida où elle a saisi l’occasion pour commenter la composition de la nouvelle formation gouvernementale en disant « qu’il s’agit d’un gouvernement de technocrates pour assurer la transition. Dommage qu’il n’y ait pas assez de femmes».

Intervenant devant les cadres de son parti et des élus, pour préparer les prochains rendez-vous électoraux, elle a exprimé sa confiance dans la désignation du premier ministre Sellal « connu pour avoir soutenu le secteur public », a-t-elle déclaré, en citant sa position « honorable » vis-à-vis des entreprises publiques du secteur des eaux.

Toutefois, Louisa Hanoune est allée plus loin dans ses déclarations en disant que « Cette fois-ci, la composition du gouvernement n’a pas été imposée de l’extérieur, et ce contrairement à celle de 1999 où il y avait la nomination de ministres dans des secteurs stratégiques qui avaient servi plus l’intérêt des multinationales que celui des sociétés nationales ».

Et de poursuivre « Nous espérons qu’il n’y aura plus, grâce à ce gouvernement, d’élections entachées de trafic et d’irrégularités comme c’était le cas des dernières législatives ».

Pour elle, les priorités vont à la loi de finances, en cours de préparation, l’emploi, le pouvoir d’achat, le commerce extérieur pour réduire la facture des importations, notamment alimentaires et des médicaments, la souveraineté dans le secteur des hydrocarbures, le secteur de la pêche, la relance de la production nationale.

Abordant le sujet de la politique extérieure, elle a réitéré ses craintes quant aux convoitises et complots de la part de pays de l’Otan avec le soutien de la France, visant notre pays en particulier avec les frontières du Sud.

Dénonçant l’acte criminel d’exécution du diplomate algérien enlevé au nord du Mali, elle a dit qu’il s’agit d’une provocation pour « entraîner l’Algérie dans la spirale de la nouvelle stratégie interventionniste ».*El Watan-08.09.2012.

**Ils quittent l’exécutif …C’est sur un simple coup de téléphone que les ministres El Hachemi Djiar, Boubekeur Benbouzid, El Hadi Khaldi, Nouara Saâdia Djaâfar, Saïd Barkat, Djamel Ould Abbès, Noureddine Moussa, Abdellah Khanafou, Nacer Mehal et Halim Benatallah ont été remerciés hier.

Le poste de vice-Premier ministre a été supprimé. Yazid Zerhouni et Abdelaziz Belkhadem ne figurent pas dans la nouvelle équipe gouvernementale. De nouveaux et revenants ministres font leur apparition au sein de ce gouvernement, il s’agit de Mohamed Charfi au poste de ministre de la Justice, de Abdelmadjid Tebboune à l’Habitat. Dans le changement, opéré sur la composante de l’Exécutif, le ministère de la Santé aura un nouveau locataire, Abdelaziz Ziari. Amara Benyounès sera désigné au poste de l’Environnement et l’Aménagement du territoire, alors que Mohamed Saïd Belaïd a été désigné pour s’occuper de la Communication. Mohamed Mebarki,  chef de cabinet  du président du Conseil de la nation, a été désigné à la Formation professionnelle.

Musptapha Benbada, du MSP, est revenu au Commerce en dépit de la décision de son parti de se retirer du gouvernement. Baba Ahmed Abdellatif, recteur de l’université de Blida, gèrera le secteur de l’Education. Amar Ghoul  le «très médiatique» et ne faisant pas consensus sera reconduit au poste de ministre des Travaux publics, et Mohamed Taâmi est désigné ministre de la Jeunesse et des Sports. Mohamed Benmeradi est chargé du Tourisme. Ce n’est pas le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui a pris la peine d’appeler les membres de l’Exécutif pour leur signifier leur départ du gouvernement, mais Abdelmalek Sellal, le nouveau Premier ministre, désigné lundi à la tête de l’Exécutif en remplacement d’Ahmed Ouyahia, qui a eu à s’en charger. «M. Sellal ne nous a pas convoqués dans son bureau. Il nous a appelés par téléphone pour nous annoncer de la manière la plus correcte, la décision de notre limogeage», explique un des ministres remerciés qui a voulu garder l’anonymat.

M. Sellal a transmis aux ministres partants le message du président Bouteflika les remerciant pour le travail fourni et les efforts déployés dans leurs secteurs respectifs, tout en leur demandant de rester à la disposition de la République pour toute autre éventuelle mission. «M. Sellal m’a demandé d’assister le nouveau ministre dans ses fonctions. J’ai répondu favorablement et j’ai expliqué que j’étais et je serai toujours au service de mon pays», a affirmé l’un des ministres qui ignorait lundi dans la soirée s’il était maintenu ou pas au sein de l’équipe gouvernementale. «Ce n’est que dans l’après-midi de lundi que nous avons appris le départ d’Ouyahia, nous avons été informés de bouche à oreille.

Le président de la République avait préparé la composante du nouveau gouvernement dans la discrétion», explique un ministre sortant, précisant qu’après l’annonce d’un remaniement, aucun ministre ne disposait de la liste comportant le nouveau gouvernement. Dans le changement opéré sur la composante de l’Exécutif, Boubekeur Benbouzid, le ministre ayant la plus grande longévité dans un poste ministériel, quitte ainsi l’Exécutif et sera remplacé par Baba Ahmed Abdellatif, recteur de l’université Saâd Dahleb de Blida. Autre nouveauté, la suppression du poste de ministre délégué chargé de la Condition féminine qu’occupait Mme Nouara Djaâfar. «M. Sellal m’a appelée,  m’a d’abord remerciée pour le travail effectué au niveau de mon département et m’a informée que le département que j’occupe a été supprimé.

Personnellement, je pense que j’ai donné le meilleur de moi-même et je souhaite du courage au ministre qui sera désigné au poste de la Solidarité et de la Famille», a affirmé Mme Djaâfar,  précisant au passage qu’elle n’a aucune information sur la nouvelle équipe gouvernementale issue du remaniement. Mellah Belkacem, conseiller auprès du ministre de l’Education nationale, est désigné comme secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse, Rachid Harraoubia revient au ministère de l’Enseignement supérieur, alors que Mme Souad Bendjaballah, qui était ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargée de la recherche scientifique s’est vu accorder  le département de la Solidarité et de Famille. Tayeb Louh revient aussi à l’Exécutif pour occuper le poste de ministre du Travail, alors que Cherif Rahmani s’est vu attribuer le poste de ministre de l’Industrie. Le secrétaire général du ministre des Travaux publics, Hocine Necib, est désigné pour remplacer Abdelmalek Sellal au département des Ressources en eau.(El Watan-05.09.2012.)

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*statu quo renforcé et climat délétère

C’est dans un climat aussi délétère que celui qui marque la vie politique nationale, que s’est ouverte, hier, la session d’automne du Parlement. Les nouveaux députés se sont retrouvés face aux mêmes membres du gouvernement, dont les plus importants ont brillé par leur silence et refus de s’exprimer sur les nombreux sujets brûlants de l’actualité. L’affaire des otages algériens au Mali, la révision de la Constitution, le changement du gouvernement…, etc autant de dossiers sur lesquels le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères n’ont voulu souffler mot. En somme, le pays est bloqué et le gouvernement reste muet. La conjoncture actuelle aurait pourtant voulu une communication sereine et des positions fermes des autorités algériennes. Mais au lieu de cela, l’opinion a droit à une fuite en avant du gouvernement qui ne dit pas son nom.
Cette fuite en avant du gouvernement, dont les membres donnent l’impression de naviguer à vue, ajoutée au maintien du statu-quo sont intenables.
A la veille de la rentrée sociale, le gouvernement fonctionne avec sept ministres intérimaires. Il serait pour le moins problématique pour le département de l’enseignement supérieur d’entamer la rentrée universitaire avec un premier responsable par «intérim».
Idem pour le secteur de la justice, impliqué malgré lui dans les élections et qui doit se préparer aux locales du 29 novembre prochain. L’opinion publique et les observateurs qui attendent depuis le 10 mai dernier la composition d’un nouveau gouvernement doivent encore attendre, la gestion des affaires de ce pays étant devenue une affaire de «complaisance». Rien pourtant, ne justifie cette fuite en avant qui ne dit pas son nom. Jusqu’à quand les Algériens doivent supporter cette situation? N’ont-ils pas le droit d’être informés et accessoirement rassurés par leurs responsables?
Les nouveaux députés se sont retrouvés face aux mêmes membres du gouvernement

Dans son allocution d’ouverture, le président de l’APN, Larbi Ould Khelifa, n’a voulu accuser aucune partie en affirmant que le rythme de la rentrée sociale et de la reprise des activités dans différents secteurs «était à son plus bas niveau». «D’aucuns, au sein de la classe politique et de l’opinion publique, pensent que la faiblesse ayant caractérisé le rythme de l’action institutionnelle et des différents secteurs d’activité connexes a entraîné la généralisation du laisser-aller dans le service public, la faiblesse du contrôle, tout en comptant sur le partage de la rente et en revendiquant la plus grande part de celle-ci sans effort ni mérite», a-t-il souligné.
Cependant, M. Ould Khelifa a appelé à adopter la critique constructive et à ne pas verser dans l’alarmisme et à ne pas semer le désespoir au sein des citoyens. Le président de l’APN a expliqué que les enjeux et les défis qui attendent l’Algérie «exigent l’approfondissement du dialogue entre les différentes formations politiques représentées à l’Assemblée».
«Nous invitons ceux qui ont des avis et de l’expérience parmi les hommes politiques, les intellectuels, les créateurs et les organisations de la société civile à contribuer au diagnostic, à la conception et à la proposition de solutions aux véritables questions auxquelles fait face notre société aussi bien à l’intérieur qu’au niveau régional et international», a lancé l’orateur. Ce dernier s’est étalé par la suite sur l’agenda de l’assemblée durant cette session, dont le projet de révision de la Constitution.
«Le projet de la nouvelle Constitution ainsi que les amendements qui y seront introduits, sera l’un des projets qui susciteront l’intérêt des députés, des organisations de la société civile et de larges franges de l’opinion publique», a-t-il estimé. Pour sa part, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a insisté à l’ouverture de la session d’automne au Sénat, sur la loi de finances 2013. Ainsi l’ouverture de la session d’automne de la septième législature est loin d’être le déclic qui remet sur rails la vie politique nationale. (L’Expression-04.09.2012.)

**Le groupe parlementaire FFS attaché à la nécessité d’un « changement démocratique et pacifique »

Le groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) à l’Assemblée populaire nationale (APN) a affirmé lundi, son attachement à un « changement démocratique et pacifique du régime » qui ne saura intervenir qu’à travers «l’ouverture d’un dialogue véritable et sérieux » avec tous les courants de la classe politique, indique un communiqué du parti publié en marge de l’ouverture de la session d’automne de l’APN. Le groupe parlementaire FFS qui détient 27 sièges sur les 462 que compte l’actuelle assemblée, a précisé que l’ouverture de ce dialogue sera «un prélude à une période de transition qui ouvrira grand le champ politique et médiatique et qui sera sanctionnée par l’élection d’une assemblée constituante souveraine qui jettera les fondements d’une nouvelle république à travers une constitution qui consacrera la souveraineté du peuple et la suprématie de la loi ».

Le groupe, poursuit le communiqué, estime qu’une participation tactique au parlement actuel exige «la mise au point d’un agenda indépendant de celui du régime afin d’œuvrer à la réhabilitation de l’action politique et la mobilisation des citoyennes et citoyens pour apporter le changement pacifique et démocratique ». Le groupe parlementaire FFS dénonce «toute forme de pression visant les militants, syndicalistes et journalistes », souligne le communiqué. D’autre part, le FFS estime que «la rentrée sociale de cette année porte en son sein moult craintes et appréhensions » car «tous les secteurs, a-t-il argué, annoncent une rentrée chaude qui menace la paix sociale si les autorités n’interviennent pas pour trouver des solutions rapides et sérieuses ».

Il a déploré par ailleurs, «la politique de bricolage suivie par le gouvernement dans la gestion des affaires publiques » et qui a été mise à nu cet été à travers la non intervention rapide pour l’extinction des incendies qui ont ravagé des dizaines de milliers d’hectares de forêts. »

Le groupe FFS n’a pas manqué de souligner à ce propos, « les fréquentes coupures de courant durant cet été… sans évoquer la crise de l’eau qui a touché toutes les régions du pays en dépit des milliards investis dans ce secteur », a-t-il enfin conclu.(L’Expression-04.09.2012.)

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* changement imminent du gouvernement. Fin de la léthargie ?!

L’annonce sera faite très prochainement. Probablement, aujourd’hui ou au plus tard au début de la semaine prochaine. Le changement ou un remaniement du gouvernement est imminent. C’est ce qu’on apprend de sources sûres.

Un changement imminent annoncé : fin d’une léthargie ?

Il était temps. Les Algériens attendent avec impatience le changement du gouvernement. Annoncé plusieurs fois en diverses occasions, il n’en fut rien. Le chef de l’Etat a pris tout son temps pour composer l’équipe gouvernementale qui conduira les affaires du pays.

Il est annoncé un remaniement imminent du gouvernement. Il était temps si cela se traduit dans les faits. Il était annoncé depuis les élections législatives du 10 mai dernier la formation d’un nouveau gouvernement qui remplacerait celui dirigé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

Ou à tout le moins son remaniement. De par la tradition, il est convenu que le Premier ministre présente la démission de son gouvernement au président de la République, dès l’annonce par le Conseil constitutionnel des résultats des élections législatives, même si constitutionnellement rien n’oblige à le faire. Ahmed Ouyahia ne l’a pas fait. Le gouvernement est resté en place. Le président est resté muet.

Il n’a pas renouvelé sa confiance au Premier ministre ou mis fin à ses fonctions et nommé une autre personne pour le remplacer. Le gouvernement partira ou ne partira pas, les spéculations n’ont pas cessé d’alimenter la chronique depuis le soir de l’annonce des résultats. Annoncé par les «salons d’Alger» à l’occasion de la double commémoration de la Fête de l’indépendance et de la jeunesse, le 5 juillet, il n’en fut rien.

Ce sera après les fêtes de l’Aïd, assurent des sources. Il semble que cette fois-ci le nouvel appareil exécutif a de bonnes chances d’être installé très prochainement. On laisse entendre que c’est imminent. Le chef de l’Etat a pris tout son temps pour choisir les ministres qui composeront l’équipe gouvernementale. A-t-il pris en considération les résultats des élections législatives, là aussi rien ne l’oblige à le faire.

Et personne n’est en mesure d’avancer ce que décidera le président Bouteflika. C’est qui est sûr, c’est qu’il y aura du changement. Un changement réclamé par la classe politique et le peuple algérien et l’une des initiatives les plus attendues est ce remaniement ministériel qui a trop tardé, que beaucoup d’indices prédisent pour les tout prochains jours. Un évènement majeur est attendu, début septembre.

C’est la rentrée qui pointe du nez. Une rentrée marquée par l’incertitude pour de multiples raisons. Rentrées scolaire et universitaire, rentrée sociale sur fond de bouillonnement en raison d’un pouvoir d’achat largement laminé par l’inflation et la proximité d’échéances importantes comme les élections locales du 29 novembre, la loi de finances que le gouvernement doit présenter devant le Parlement qui, lui, reprendra du service le 3 septembre prochain.

Toutes ces échéances font que le temps n’est plus à l’attentisme, plus, il urge de se mettre au travail et le mieux, ce sera avec un nouvel exécutif qui bénéficiera d’un état de grâce, généralement accordé à la nouvelle équipe mise en place. Il est attendu que la composante du gouvernement ne connaîtra pas un grand chamboulement dans l’immédiat.

Le chef de l’Etat procédera, il est logique, à la nomination de titulaires pour les sept ministères gérés à titre intérimaire par d’actuels membres du gouvernement depuis les dernières élections législatives. Pour le reste, certains sont déjà partants Parmi eux ceux qui gèrent les départements qui ont connu des «problèmes» durant le mois de Ramadhan, particulièrement éprouvant pour les citoyens. Il s’agit particulièrement du Commerce.

D’autres sont aussi partants pour raison de santé, on parle notamment de Karim Djoudi, ministre des Finances. De nouvelles têtes vont apparaître. Il reste à savoir si elles seront puisées dans les rangs du FLN et du RND qui constituent l’alliance présidentielle.

Les autres partis politiques, notamment ceux qui siègent à l’APN ont fait savoir d’ores et déjà qu’ils ne participeront pas au prochain gouvernement. En attendant, les paris sont lancés pour le poste de Premier ministre. L’ex-ministre des Travaux Publics est donné favori. Amar Ghoul a particulièrement impressionné lors des législatives de mai dernier. L’aura qu’il a récolté auprès des électeurs sera un des ses atouts et lui servira de tremplin pour les ambitions qu’il affiche déjà. *Sadek Belhocine (clubdz-22.08.2012.)

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*Les élections législatives étant bouclées, les professionnels de la politique se placent déjà sur la ligne de départ pour l’échéance de 2014 

Comment «fabriquer» un Président

Nous manquons de gourous de la communication, capables de faire admettre à l’opinion publique un nouveau candidat fraîchement sélectionné.

L'actuel Président a signifié qu'il ne rempilera pas pour un quatrième mandat

Les élections législatives étant bouclées, les professionnels de la politique se placent déjà sur la ligne de départ pour l’échéance de 2014. A deux années de la présidentielle, l’Algérie a-t-elle les moyens de «fabriquer» un président? La question taraude l’opinion nationale et internationale dès que l’actuel président a signifié qu’il ne rempilera pas pour un quatrième mandat. En affirmant «Tab Djenane na» (notre génération est finie, Ndlr), dans son discours du 8 mai dernier à Sétif, M.Bouteflika a compris que quand l’heure a sonné, il est inutile de vouloir bricoler le balancier de l’horloge biologique. Adieu la légitimité historique! Nous avons au moins un élément de réponse aux questionnements de l’opinion: le futur président de l’Algérie ne sera pas issu de la génération qui a participé à la guerre de Libération nationale. Mais, il est difficile de trouver qui parmi le personnel politique le plus en vue, celui qui a la stature d’un présidentiable.
L’actuel secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem? Embarrassé par le mouvement de déstabilisation au sein de son parti, M. Belkhadem est en très mauvaise posture pour cette échéance. Ali Benflis? Sa candidature en 2004 contre Bouteflika a fait des dégâts. Son retrait de l’arène politique a été perçu comme un abandon du combat, ce qui lui colle une image de looser. Technocrate avéré, on reproche à l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour un manque flagrant de réseaux et de relais. Les spéculations dans les milieux politiques vont bon train entre Mouloud Hamrouche et l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce dernier avait déjà annoncé la couleur en faisant sienne la sentence de l’ancien président français Giscard d’Estaing que «la présidence de la République est la rencontre d’un homme avec son destin». Enarque, homme de poigne, de réseaux et surtout de dossiers, M.Ouyahia, 62 ans, est à la tête du gouvernement depuis juin 2008. Il a appelé au secours face à des lobbys qui s’apprêtent à lui barrer la route vers le palais d’El Mouradia en 2014. Dans son intervention, samedi 30 mai, devant le conseil national du RND, il a affirmé que «l’argent commande en Algérie, il commence à gouverner et à devenir un argent maffieux», a-t-il lancé comme un appel au secours face à la mafia. Autre méthode, autre sature. Mouloud Hamrouche peaufine sa stratégie dans l’ombre. Il ne s’est pas manifesté depuis le début des révoltes arabes. Pas un mot lors des contestations de janvier et février 2011, il a décliné l’invitation de Abdelkader Bensalah pour le dialogue avec les personnalités politiques en juin dernier, et il ne s’est pas exprimé sur les élections législatives et la situation politique du pays. Vous voulez être entendu? Alors, taisez-vous. Ce n’est pas véritablement le silence, mais la diète. Toujours la rareté, ce ressort du désir. C’est à cette gymnastique que s’adonne Mouloud Hamrouche qui traîne le boulet de sa connivence, en 1990, avec le FIS dissous mais qui a toujours le label de l’homme qui a créé le déclic des réformes économiques et l’ouverture médiatique en Algérie. Finalement, le personnel politique ne foisonne pas en candidats présidentiables. Cela est un fait à qui on peut trouver plusieurs explications. Mais avons-nous un personnel médiatique à même de fabriquer des présidents? Des gourous de la communication capables de faire admettre à l’opinion publique un nouveau candidat fraîchement sélectionné? En effet, nous manquons de spécialistes en marketing politique qui peuvent installer une personnalité au coeur de la vie politique non pas comme un simple produit de consommation courante, vite posé vite oublié, mais comme une «marque» destinée à durer et à être déclinée au moment opportun. Pour cela, il faut avoir des Jacques Séguala, le créateur de «La force tranquille», le slogan qui a porté François Mitterrand à la présidence de la République française en 1981. Nous n’avons pas de Jacques Pilhan, ce conseiller surnommé «le sorcier de l’Elysée», qui a façonné les relations de deux présidents, François Mitterrand et Jacques Chirac, avec les Français. Nous manquons de Spin Doctors à l’image de Karl Rove, le cerveau grâce à qui George Bush a été élu gouverneur du Texas, puis président des Etats-Unis. Un stratège politique dont la religion était: attaquer l’adversaire. Ou alors pouvons-nous prétendre avoir un Chris Hughes, le fondateur de Facebook, qui a fait des réseaux sociaux un outil de propagande politique d’où a jailli, le président Obama? Nous manquons de tous ces ingrédients pour fabriquer un président. Nous nous contentons donc de ce qui sera servi par les réseaux politiques traditionnels. Dans l’ombre, ils savent concocter des mélanges finement dosés et qui respectent les équilibres des… saveurs de ceux qui pensent à notre place. A chaque pays ses Séguala et ses Spin Doctors. (L’Expression-07.06.2012.)

**Une Assemblée sous le label du FFS

Le Front des forces socialistes (FFS) rejoint la chambre basse du Parlement, après 10 ans d’absence, avec ses 27 députés. Cela fait dire cependant aux observateurs que désormais, la 7e législature porte désormais le label du chef charismatique du FFS, Hocine Aït Ahmed.

La présence des députés du FFS à la nouvelle APN, un sérieux gage de crédibilité

Un sérieux gage de crédibilité pour une assemblée pourtant contestée. Mais qu’importe cette appréciation pour le plus vieux parti d’opposition puisque le résultat final du scrutin législatif a été reconnu avec satisfaction par le secrétaire national chargé de la communication, Chafaâ Bouaïche. «Le FFS enregistre avec satisfaction la décision du Conseil constitutionnel de donner une suite favorable à 6 des 10 recours introduits par le parti» a-t-il soutenu.
Les résultats du Conseil constitutionnel ont, en effet, fait grimper le nombre des parlementaires du FFS de 21 à 27. Cependant, tout n’est pas blanc au FFS. La démarche de la direction du parti ne semble pas faire l’unanimité absolue. Des cadres et des militants du parti commencent à s’interroger. Ainsi, le candidat malheureux du FFS dans la zone1 Nord de la France, Samir Bouakouir, est sorti de sa réserve, il y a quelques jours, pour dénoncer le silence observé par son parti, pourtant réputé par ses positions envers le pouvoir en place. Pis encore, M.Bouakouir accuse son parti d’avoir procédé au marchandage avec le pouvoir. «Les marchandages actuels auxquels j’ai refusé de participer ne visent qu’à taire toute forme de contestation du scrutin», a-t-il souligné. De son côté, l’ancien député du FFS, en l’occurrence Djamel Zenati, a souligné dans une déclaration à L’Expression que «le scrutin législatif, qualifié de moment historique, s’est très vite révélé une vulgaire course aux sièges. L’attribution des titres s’est faite selon le degré de soumission et de compromission». Et de poursuivre: «Jamais la politique n’a atteint un tel niveau de discrédit.» Selon lui, les prochains jours promettent beaucoup de surprises. Car, explique-t-il, «nous sommes en présence d’un processus qui ne s’arrêtera que lorsqu’il aura son statut, à savoir la succession en 2014». Et de soutenir à ce sujet: «Il apparaît de plus en plus évident que des arrangements secrets ont été conclus d’avance.» Ainsi, il a précisé que «quand le complexe de Néron côtoie le syndrome de mimique il se produit une ambiance tragi-comique où les esprits s’égarent et les alliances s’inversent au grand bonheur de l’ordre autoritaire: Merhaba bel djalia el-djadida». Notons en outre que des cadres du FFS, auteurs du rapport destiné au président du parti, Hocine Aït Ahmed, pour lui signifier leur désaccord avec la ligne unilatérale de l’actuelle direction ayant opté pour la participations aux législatives, se préparent à la riposte quant aux éventuelles sanctions décidées contre eux. Ainsi, ils ont tenu, samedi dernier, deux conseils fédéraux à Tizi Ouzou et Béjaïa, lesquels ont été sanctionnés par deux déclarations mettant au banc des accusés l’actuelle direction du FFS. «Il est à craindre que l’incohérence du discours politique, le mutisme de la direction actuelle du parti devant les graves dérapages politiques du pouvoir, son silence complice face à la fraude devenue scientifique, soient le prélude d’une compromission avec le pouvoir», lit-on dans la déclaration du conseil fédéral de Tizi Ouzou, qui s’est tenu samedi dernier à Ouacifs. En outre, le conseil fédéral a entériné deux résolutions capitales. La première porte une mention de soutien à leur camarade Farid Khalef, premier secrétaire fédéral du parti à Béjaïa, sanctionné par la direction pour avoir refusé de cautionner la liste des candidats de Bejaia, confectionnée selon le bon vouloir de la direction.
La deuxième résolution appelle à la tenue d’un conseil national et une conférence nationale des cadres et militants du parti pour débattre de la situation du parti au plan interne et externe avant que l’implosion touche le FFS. C’est-à-dire que le plus vieux parti d’opposition risque de se voir emporté par les vents de la discorde.
Analysant la participation du FFS à la précédente consultation, Chafik Mohammed Mesbah, un colonel à la retraite, a fait savoir, pour sa part, que le FFS qui a été le pivot du courant démocratique en Algérie, va évidemment supplanter le RCD et gagner son quota de sièges au prix, s’il n’y prend garde, de sa survie. C’est cela l’avancée démocratique attendue de ces élections? Et de conclure que «la présence du FFS à l’Assemblée nationale et son éventuel accès au gouvernement ne constituent rien moins qu’une caution pour le régime». En sommes, précise-t-il, «cette participation constitue une normalisation tactique du FFS». (L’Expression-28.05.2012.)

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Ahmed Ouyahia: « L’argent commande en Algérie, il commence à gouverner et à devenir un argent mafieux »

La situation sombre des années 90 « peut revenir dans un monde impitoyable si on ne construit pas le pays ».

La situation difficile vécue par l’Algérie dans les années 1990, sur le plan sécuritaire et économique « peut revenir si rien n’est fait pour construire le pays », a averti, samedi à Alger, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia.

S’exprimant lors d’une conférence de presse animée au lendemain de la tenue de la 6ème session du conseil national du RND, M. Ouyahia a estimé que la situation difficile vécue par l’Algérie dans les années 90 « peut revenir dans un monde impitoyable si on ne construit pas le pays ». Pour M. Ouyahia, « les enjeux importants pour le pays ne sont pas: être candidat à la présidentielle, ministre ou député », mais plutôt l’édification d’un pays stable et une économie productive. Le responsable du RND a expliqué qu’il  » faudra du temps pour que les choses changent » mais a toutefois souligné que ça ne voulait pas dire qu’ »il ne faudra pas aller dans le sens du changement ».

Par ailleurs, Ouyahia a regretté que « l’argent commence à gouverner en Algérie » sous l’impulsion de cercles mafieux.« L’argent commande en Algérie, il commence à gouverner et à devenir un argent mafieux », a-t-il dit, relevant qu’il s’exprimait en tant que secrétaire général, mais aussi en tant que Premier Ministre. M. Ouyahia, a, à ce titre, reconnu « l’échec du gouvernement », mais a toutefois estimé que « c’est un échec collectif », et que « la responsabilité est collective ». « Si vous pensez que le fait de changer de gouvernement, ferait que ça irait mieux, je voterai avec dix doigts, mais je vous signalerai que le train a mal commencé en 1990, lorsque l’Algérie a opté pour l’économie libérale basée sur l’importation qui a pris le dessus sur la production », a martelé M. Ouyahia.(APS-02.2012.)

*Louisa Hanoune invite le Président à intervenir : «Où va notre pays?»

Louisa Hanoune invite le Président à intervenir

«Où va notre pays?», c’est par cette question très lourde de sens que la présidente du PT s’est adressée, hier, aux membres du comité central de son parti, pour débattre des résultats des élections législatives du 10 mai et des réactions qu’ils ont suscitées au sein de la classe politique et des citoyens. Clamant haut et fort que le PT est la formation politique qui a été la plus lésée à l’issue de ce scrutin, Louisa Hanoune est revenue longuement sur les résultats et sur le désordre qu’ont voulu créer certains partis, en appelant à la création d’une assemblée parallèle pour chambrer l’APN. Qualifiant cette fronde comme un appel du pied, destiné à faire réagir les grandes puissances pour qu’elles interviennent et s’immiscent dans nos affaires, la dame de fer fustige les «comploteurs» qu’elle accuse d’ «intelligence avec l’ennemi». «Une invitation nous avait été adressée pour nous joindre au mouvement, mais nous avons refusé, estimant que la chose n’était pas très légale et que d’autres voies existaient pour nous exprimer», a-t’elle déclaré. Se voulant plus explicite et afin de marquer son désaccord, elle a tenu à préciser:«Nous savons que les élections ont été entachées de nombreuses irrégularités, que seulement 30% des électeurs inscrits sur les registres ont voté et que l’on a procédé au bourrage des urnes après dix-huit heures pour favoriser les deux partis au pouvoir, cela ne nous a pas empêché, cependant, de participer à la cérémonie de présentation des députés qui s’est déroulée le 26 mai au Parlement pour marquer notre présence et honorer tous les citoyens et citoyennes qui nous ont fait confiance» Lors de son intervention, la présidente du Parti des travailleurs n’a pas manqué, comme à son habitude, d’égratigner, au passage, «le FLN qui, selon elle, sans le coup de pouce des autorités, n’aurait jamais remporté autant de sièges, lui qui était confronté à des problèmes internes et à une crise très difficile à surmonter». Pour elle, la razzia du «parti unique» ne réglera pas la crise, bien au contraire, elle ne fera que l’accentuer. L’élection présidentielle se profilant à l’horizon, Louisa Hanoune n’écarte pas de nouvelles frondes et de nouvelles luttes au sein de cette formation pour la désignation de son candidat, notamment. Persuadée que le Parlement issu des élections de mai dernier n’est pas légitime en raison des soupçons de fraude qui pèsent sur lui, la présidente du PT a indiqué qu’il n’est pas apte à réviser la Constitution. «Lors du Conseil des ministres qu’il avait présidé le 2 mai, le président de la République avait indiqué clairement, qu’il était hors de question de confier les réformes qu’il avait annoncées à l’ex-Assemblée. Celle qui vient d’être installée n’est pas qualifiée, que va faire, maintenant le chef de l’Etat?», s’est-elle demandée. «La clé du problème, affirme- t-elle, est entre les mains de M. Bouteflika, il appartient à lui, et à lui seul, de prendre les décisions qui s’imposent pour faire passer les réformes.» D’ailleurs, elle n’a pas manqué d’humour à l’égard du nouveau Parlement qui se retrouve, dit-elle, avec une direction bicéphale. Comme elle n’a pas manqué de s’interroger sur la position de certains partis, à l’image du FFS qu’elle a qualifiée de trouble. A une question sur la mission des observateurs qui étaient chargés de superviser les élections, Louisa Hanoune s’est dite persuadée qu’ «ils n’ont pas rempli convenablement leur mission et que la caution qu’ils ont apportée cache beaucoup de choses». (L’Expression-02.06.2012.)

**Pour le FFS, «C’est le temps des incertitudes»

Dans sa déclaration, le secrétariat national du FFS n’a pas évoqué la crise qui secoue actuellement le parti.

«C’est le temps des incertitudes», tel est le constat dressé par le Front des forces socialistes (FFS). Faisant l’analyse de la situation politique induite par les législatives du 10 mai, le vieux parti d’opposition estime qu’elle est «inédite et complexe». «La situation politique née au lendemain des élections législatives du 10 mai 2012 est inédite et complexe», indique-t-il dans une déclaration rendue publique hier. Selon lui, des décisions et des mesures politiques attendues depuis la proclamation des résultats officiels par le Conseil constitutionnel tardent à voir le jour.
Le parti de Aït Ahmed s’interroge sur la pratique politique. «On ne sait pas encore si la recomposition politique en cours est de nature à permettre un jeu politique plus ouvert ou au contraire à renforcer le statu quo», se demande l’auteur de la déclaration. Faisant un bilan des élections, il estime qu’elles ont permis au FFS, à travers sa campagne électorale et les résultats obtenus, d’ouvrir «une brèche» dans le dispositif «d’empêchement de la représentation politique» de la population. Le FFS note avec satisfaction l’existence d’un potentiel militant que la campagne électorale a révélé au-delà de ses propres structures. «C’est un premier pas vers la réhabilitation du politique», souligne-t-il.
Le FFS dit qu’il s’est présenté à ces élections sans «aucune illusion» sur le caractère limité des possibilités objectives de faire aboutir, à l’intérieur du Parlement, l’ensemble des transformations radicales que requiert le passage à une véritable transition démocratique. Pour lui, il ne sert à rien de dénoncer le système de fraude. «Il nous semble, de ce fait, inutile de nous attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d’un système de fraude, dont les instruments résident essentiellement en amont…», soutient le secrétariat national. Les irrégularités constatées lors du scrutin ne sont pas de nature à changer les résultats «fabriqués» depuis longtemps. Pour lui, il est plus sérieux de s’atteler à forger les instruments politiques et pacifiques de mise en échec de ce dispositif par la remobilisation de la population, la reprise de confiance dans l’action citoyenne, la formation des militants à une vigilance de tous les instants et à tous les stades de l’organisation et de la conduite d’une bataille électorale. Justifiant sa participation aux dernières élections, le secrétariat indique: «Il en va du devenir de notre pays, de la cohésion de notre société et de la poursuite du projet libérateur, démocratique et moderniste entamé par le Mouvement national algérien dans les années 1930 et toujours inachevé malgré la victoire éclatante sur un colonialisme dont le caractère barbare a rarement été égalé au travers de l’histoire de l’Humanité».
Les choix stratégiques du FFS en faveur de la démocratie, de l’Etat de droit, de la liberté, de l’action citoyenne, partisane, syndicale et associative comme mode de mobilisation de la société, la dimension nationale de son ancrage politique et le caractère populaire de sa base sociale orientent naturellement son redéploiement sur l’ensemble du territoire national. Voulant répondre indirectement aux mauvaises langues, le FFS rappelle que depuis sa création en 1963, il a une vocation nationale; il confirme sa détermination à être présent partout où les Algériennes et les Algériens se battent pour la cohésion nationale, pour la chute de la dictature et pour construire la démocratie dans notre pays.
«Le FFS est ouvert à toutes les formes d’organisation démocratique et citoyenne qui ont pour finalité la prise en charge des préoccupations des Algériennes et des Algériens», assure le secrétariat national. Pour lui, le parti est ouvert à toute initiative visant à réunir les conditions les meilleures pour un rassemblement réel de toutes les énergies décidées à sauver, pacifiquement et démocratiquement, l’Algérie des griffes de la prédation, de la violence, du dépérissement moral et des multiples régressions qui ont proliféré à l’ombre de l’autoritarisme d’Etat. Le secrétariat national n’a pas évoqué la crise qui secoue actuellement le parti. Des voies s’élèvent à l’intérieur du parti pour dénoncer l’attitude de la direction actuelle. (L’Expression-06.06.2012.)

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*Amar Ghoul pressenti pour le poste de Premier ministre

Un homme qui a fait ses preuves sur le terrain

Amar Ghoul a créé la surprise lors des législatives du 10 mai dernier. Et ce n’est que le premier de ses succès puisqu’il a eu à mener en grande pompe d’importants chantiers et à réaliser des infrastructures et de grands ouvrages à travers tout le pays. A son talent de gestionnaire, s’ajoute donc depuis peu, le prestige de la notoriété. Ce sont là les quelques qualités qui le prédestinent à prendre, peut-être, les rênes du futur gouvernement. Des sources bien informées le donnent en bonne position pour succéder à Ouyahia au poste de Premier ministre.

°°°° Tête de liste de l’Alliance Algérie verte dans la capitale, Amar Ghoul a créé la surprise lors des législatives du 10 mai dernier. Et ce n’est que le premier de ses succès puisqu’il a eu à mener en grande pompe d’importants chantiers et à réaliser des infrastructures et de grands ouvrages à travers tout le pays. A son talent de gestionnaire, s’ajoute donc depuis peu, le prestige de la notoriété. Ce sont là les quelques qualités qui le prédestinent à prendre, peut-être, les rênes du futur gouvernement. Des sources bien informées le donnent en bonne position pour succéder à Ouyahia au poste de Premier ministre.
Mais d’abord comment a-t-il pu gagner le coeur des Algérois pourtant peu enclins à se rendre aux urnes?
Le candidat Ghoul a sillonné les quartiers de la capitale comme nul autre. Il était parti à la rencontre des citoyens pendant des semaines. Il a même fait du porte-à-porte. Il a été accueilli avec bienveillance par les jeunes et les familles.
A Aïn Benian, à Bab El Oued et ailleurs, ses scores sont éloquents. La tâche n’était pas facile. On disait que la mission était impossible. Mais il a quand même tiré son épingle du jeu.
Et avec brio. D’autres hommes politiques auraient bien voulu accaparer une telle aura mais ils étaient hantés par l’échec et appréhendaient le spectre de l’abstention à Alger. Sa liste a remporté 13 des 37 sièges de la circonscription. Joli score pour un coup d’essai! Seuls quatre autres partis y ont décroché des sièges: le FLN (10), le PT (7), le FFS (4) et le RND (3). A elle seule, sa liste composée de trois partis, offre à l’alliance le tiers de ses députés.
Il se place de la sorte comme celui dont le discours a produit un large écho auprès de la population. N’est-ce pas l’idéal pour une personnalité pressentie pour une charge importante? Il peut même surfer sur cette vague de popularité pour prétendre à d’autres responsabilités. Il a le vent en poupe et cela a des chances de durer jusqu’en 2014. A cette date, il peut très bien soumettre sa candidature à la présidentielle.
Cette éventualité suscite même un courant favorable au sein du MSP. Car dans cette formation aussi, on aspire à apporter du sang neuf après la fin de règne de Bouguerra Soltani dont le mandat à la tête du parti expire dans un an et demi.
Sa crédibilité, il la tient aussi du fait qu’il s’impose en tant qu’islamiste modéré, brisant ainsi l’image d’un mouvement rétrograde qui lui colle à la peau. Le changement est aussi un credo qui est dans l’air du temps. Partis et Etat sont contraints de se soumettre à la règle de passation du témoin. Entre parti et Etat, Ghoul n’hésiterait pas à opter pour le second.
A la Slimane Amirat. Aux plus hautes sphères de l’Etat, Ghoul n’aura pas de mal à remplir les clauses du cahier des charges. L’obligation de résultat est l’une des contraintes à laquelle il se soumettra sans encombre.
Il a géré pendant des années l’un des plus gros budgets de la nation au sein du ministère des Travaux publics. Sa connaissance du sérail a commencé lorsqu’il était député puis chef du groupe parlementaire du MSP. Propulsé à plusieurs postes, il a eu à jauger la classe politique et les grands corps d’Etat.
Il a eu également à mener des négociations avec les étrangers qui ont eu à intervenir dans la réalisation de divers projets. Grâce à sa formation, la chose technique ne lui est pas, non plus, étrangère. Au vu de ce palmarès, sa réputation est loin d’être usurpée.
Celui qu’on surnomme désormais l’homme de la bataille d’Alger, aura les coudées franches pour former le prochain gouvernement de la République algérienne qui célèbre son Cinquantième anniversaire de l’Indépendance. C’est tout un symbole. Et c’est tout un tabou qui est brisé puisque nombreux seront ceux qui y verront une belle revanche sur l’islamisme hargneux et belliqueux. Celui-là même qui s’attaqua aux fondements de l’Etat républicain. Si Ghoul maintient son élan, il y a des chances que ses actions puissent continuer à révolutionner le paysage du pays. Il suffirait de circuler en voiture ou en bus pour se rendre compte que l’Algérie est sillonnée de nouvelles routes et autoroutes. Aéroport et ports ont eu droit aussi à un nouvel habillage. Ces secteurs sont générateurs d’emploi, ce qui redonnera espoir aux jeunes.
Avec tous ces atouts, si des sondages existaient en Algérie, Amar Ghoul serait sur la première marche du podium. Un petit clic sur sa page Facebook durant la dernière campagne électorale suffirait pour se convaincre de la vague de sympathie qu’il suscite. (L’Expression-24.05.2012.)

**Présidentielle de 2014…A la recherche d’un successeur à Bouteflika

Le lancement du chantier de la Constitution va accélérer les choses pour la présidentielle de 2014.

Bouteflika l'a annoncé: il ne briguera pas un 4e mandat

L’installation de la nouvelle APN, ce samedi, ouvre une nouvelle étape dans la vie politique du pays. Ainsi, le compte à rebours commence pour l’élection présidentielle de 2014. L’un des grands chantiers de la septième législature est la révision de la Constitution. Ce projet va recomposer le paysage politique et déterminer le système de la République. Parlementaire, semi-présidentiel ou présidentiel, la révision de la Loi fondamentale va clarifier une bonne fois pour toutes les choses. C’est pourquoi certains juristes qualifient la future APN de Constituante.
Le lancement du chantier de la Constitution va précipiter les choses pour la présidentielle de 2014. Le rendez-vous se prépare d’ores et déjà. Il interviendra dans 24 mois, soit 720 jours. Certains leaders politiques s’entraînent déjà. La déclaration du président de la République à Sétif leur a balisé le terrain. Lors de son dernier discours de Sétif, le chef de l’Etat a clarifié sa position pour 2014. «Notre génération est finie», a-t-il expliqué à ceux qui lui demandaient de briguer un quatrième mandat. En menant à bon port le chantier des réformes politiques, le chef de l’Etat aura ainsi accompli son programme présidentiel de 1999. Pour les observateurs avisés de la scène politique, le message de Bouteflika explique tout. Il élucide, sans ambages, qu’il ne se présentera pas à sa propre succession. Ce message a certainement soulagé ses collaborateurs qui nourrissent des ambitions présidentielles. Les leaders de l’Alliance présidentielle sont les premiers à s’en réjouir.
Pour eux, il n’y aura plus d’obstacle pour se lancer dans la course au Palais d’El Mouradia. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, avait bien déclaré qu’il ne se présenterait pas contre le Président Bouteflika. Idem pour le secrétaire général du FLN qui a toujours été le premier à balayer le terrain au président d’honneur du vieux parti. L’absence d’un concurrent crédible facilite leur tâche. Du moins estime-t-on les choses ainsi. Qui succédera à Bouteflika en 2014? Dans les sphères du pouvoir, la question de la succession est sur toutes les langues. Bien que deux ans nous séparent de la présidentielle de 2014, il n’en demeure pas moins que les bases se mettent en place dès maintenant. En misant sur les législatives du 10 mai dernier, les partis avaient tous à l’esprit le projet de 2014. Les courants, toutes tendances confondues, ont fait courir plusieurs lièvres à la fois. L’enjeu vaut bien la chandelle. La carte politique qui sera issue de ces élections aura un bon impact sur le rendez-vous de 2014, était-il ainsi espéré. Arracher le maximum de sièges sur l’échiquier national, permettra de garantir un résultat en 2014. Or, l’absence d’un leader politique qui jouit d’une stature présidentielle et d’une longue expérience complique davantage la tâche.
De tous les candidats qui se préparent, aucun n’a le profil d’un homme d’Etat. Ballotté par le mouvement de contestation des redresseurs et fragilisé les centristes, M.Belkhadem se retrouve en mauvaise posture pour survivre à la tête du FLN et ses chances s’amenuisent quant à ses prétentions présidentielles. A en croire certaines sources, pour le Président Abdelaziz Bouteflika M.Belkhadem est un mauvais cheval sur lequel il ne faut pas miser. Le secrétaire général du RND n’est pas plus épargné par le malaise. Ses opposants s’organisent pour préparer un congrès extraordinaire et élire un nouveau secrétaire général. Le président du MSP n’est pas mieux loti. Bouguerra Soltani subit également des pressions au sein de son parti. Selon notre source, le chef de l’Etat veut provoquer une dynamique de changement et surtout de rajeunissement au sein des courants politiques. Exit M. Belkhadem, M.Ouyahia et M.Soltani? Le message aura été reçu cinq sur cinq au sein des états-majors des partis où les couteaux s’aiguisent pour faire émerger une nouvelle génération. (L’Expression-24.05.2012.)

***voie ouverte pour une succession présidentielle

*Plus de 1.700.000 de bulletins nuls…plus que le nombre recueilli par le FLN.

Le président Bouteflika a très largement réussi son pari d’organiser – et de faire très largement reconnaître, en interne et en externe – le scrutin législatif du 10 mai 2012.

Tout semble s’être passé selon un scénario minutieusement préparé en laboratoire, avec ou sans l’aval des puissances occidentales, qui avaient tout à gagner d’une reconduction «démocratique» du système politique algérien.
Il lui fallait crédibiliser le scrutin. Il l’a fait au-delà de toute espérance : le taux de participation, même s’il reste faible (43%), est largement meilleur que celui du scrutin de 2007. S’il y a eu bourrage d’urnes, ou manipulation des listes électorales, cela s’est fait de manière beaucoup plus intelligente et moins excessive que lors des scrutins passés. Personne parmi les observateurs, analystes ou même les partis politiques ayant participé au scrutin, n’est encore capable de démonter le mécanisme de la fraude (si, bien entendu, il y a eu fraude) et le porter à la connaissance de l’opinion publique.

Pourtant, tout porte à croire qu’il y a eu fraude massive. Il y a d’abord, le résultat final du scrutin qui a donné une large majorité au parti du Front de libération nationale. Celle-ci semble incroyable, compte tenu du rejet viscéral par la majorité des citoyens, du système de prédation économique et sociale mis en place depuis l’indépendance du pays par le FLN.
Il y a ensuite la déroute historique de la mouvance islamiste que tous les observateurs et analystes politiques prédisaient comme les larges vainqueurs du scrutin, en se basant sur sa forte présence (idéologique et sociale) sur le terrain et sur l’effet d’entraînement des élections tunisiennes, égyptiennes et marocaines.

Mais ce qui semble nouveau – et très intéressant à étudier – c’est que la fraude, si elle a réellement eu lieu, s’est faite de manière «scientifique», presque impossible à démontrer pour les partis politiques et pour les analystes et observateurs de la scène politique algérienne. S’il y a eu manipulation, elle s’est faite en rupture avec les comportements passés. Avant le scrutin du 10 mai 2012, la fraude se faisait de manière presque transparente. Et les fraudeurs – ainsi que le système dans son ensemble -assumaient leurs actes sans honte. Le scrutin du 10 mai, par contre, a mis en évidence un «saut qualitatif» dans le (ou les) mécanisme (s) de fraude : tout, dans les résultats obtenus, semble plausible et peut être argumenté et défendu par les fraudeurs eux-mêmes. Et d’un autre côté, même si tout le monde se doute bien qu’il y a eu une très grosse manipulation des résultats, personne n’est en mesure d’en apporter une preuve concrète (en dehors des quelques fraudes «normales» qui seront corrigées par le Conseil constitutionnel.

La confirmation de l’abstention comme premier parti politique du pays

Le taux de participation (environ 43%), bien que probablement gonflé par rapport à l’absence totale d’engouement dont ont fait preuve les citoyens au cours de la campagne électorale, ne contredit aucunement une réalité empirique, qui fait du parti des abstentionnistes, le premier parti, par sa taille, du pays. Le taux d’abstention est certainement plus important que ce que le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a annoncé, mais, sauf à disposer d’informations ayant un caractère de secret d’Etat, personne n’est en mesure de démonter le mécanisme utilisé pour amplifier le taux de participation.

Le manque d’intérêt de l’immense majorité des citoyens pour le scrutin du 10 mai est confirmé par l’importance, jamais atteinte jusque-là, du vote nul. Plus de 1 700 000 de bulletins glissés dans les urnes étaient nuls, soit plus de 18% des votants (9 339 000). Le nombre de citoyens ayant refusé de s’exprimer pour un parti ou un candidat est très largement supérieur au nombre total de suffrages recueillis par le parti du FLN, grand vainqueur, avec 221 sièges, du scrutin : 1 324 363. Le vote nul a été, pour une bonne partie de l’électorat, une autre manière de contester le système mis en place depuis l’indépendance. Parmi tous ceux qui ont voté nul, il y a ceux qui l’ont fait:
- par peur ou par méfiance à l’égard de l’administration (la peur du «pas de papiers sans présentation d’une carte électorale dûment tamponnée»), et qui n’ont voté «qu’au cas où…»,
- par provocation (tous ceux qui ont voté pour des dictateurs déchus, des artistes, des animaux, des héros de dessins animés, etc.) pour montrer leur animosité envers le système politique en place,
- par conviction citoyenne, parce que pour eux l’acte de voter est essentiel mais qui, n’ayant été convaincus par aucun parti, ni par aucun candidat, ont voté blanc.

L’abstentionnisme des jeunes, un phénomène politique inquiétant

Les chiffres donnant la répartition, par tranches d’âge, des votants n’ont pas été encore rendus publics par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Mais beaucoup d’indices – y compris l’observation directe effectuée dans les centres de vote – montrent que les abstentionnistes se recrutent surtout chez les jeunes. Ces derniers, par désintérêt «naturel» pour la chose politique, par désespoir devant un horizon complètement bouché ou par adhésion au choix politique du boycott du scrutin, n’ont montré aucun intérêt pour les élections : ni au cours de la période qui a précédé la campagne électorale (la période consacrée au vote par l’APN et le Conseil de la nation des réformes politiques initiées par le Président), ni pendant la campagne, ni même le jour du vote. Les quelques sondages (informels) établis çà et là indiquaient déjà un très fort taux d’abstention de la jeunesse algérienne pour les élections législatives du mois de mai 2012.

Ce serait donc les «séniors» qui auraient voté «en masse». Il est vrai qu’il y a chez une grande majorité de nos séniors, une tradition de participation massive aux élections quelles qu’elles soient. Cela expliquerait – en partie – le sens du choix FLN par la majorité d’entre eux. Il s’agirait d’une espèce de vote refuge de cette catégorie de citoyens qui craint plus que tout l’instabilité politique et qui rejette donc l’aventurisme supposé des partis de la mouvance islamiste ainsi que le manque de «crédibilité » des partis de la mouvance démocratique. Mais l’explication n’est qu’en partie vraie. Elle ne saurait en aucune manière justifier la razzia des sièges remportés par le parti du Front de libération nationale. La fraude est «criante», malgré tous les arguments que distillent les vainqueurs pour justifier «l’exploit» réalisé par le FLN au cours du scrutin du 10 mai 2012: impact du discours du 8 mai 2012 à Sétif du Président, adhésion massive des citoyens au programme du Président, adhésion aux idéaux «révolutionnaires» du FLN, rejet de l’aventurisme des partis d’opposition, y compris islamistes, etc.

Ce qu’oublient de dire les thuriféraires du FLN, c’est que le bilan de celui-ci au bout de cinquante ans de pouvoir, quasiment sans partage, est complètement négatif. Il est absolument impossible, de trouver au sein de la société une majorité pour donner – encore une fois – sa confiance au parti qui a mené le pays à la ruine, par la mal-gouvernance et la prédation. Il est vrai qu’avec 1 324 363 voix (soit seulement 14% des 9.339.026 votants et un peu plus de 6% des 21 645 841 électeurs inscrits) on ne peut pas dire que le FLN soit un parti réellement majoritaire au sein de la société. Mais le code électoral algérien avait été réformé spécialement pour conforter le FLN en tant que première force politique du pays et lui donner un maximum de sièges, malgré un nombre de voix en deçà des espérances mises en lui.

Le soutien des puissances étrangères

On aurait pu croire que la présence des observateurs étrangers (occidentaux surtout) aurait pu dissuader l’administration algérienne de manipuler le scrutin du 10 mai 2012. En fait il n’en est rien. D’une part, la manipulation s’est faite de manière intelligente et discrète (même le refus du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales de permettre l’accès du fichier électoral national, aux observateurs européens, n’a pas été jugé suffisamment grave par ces derniers pour jeter la suspicion sur le scrutin).
D’autre part, il paraît évident que les résultats officiels des élections législatives sont une vraie bénédiction pour les puissances occidentales qui se sont empressées de les reconnaître et de juger transparent et satisfaisant, le déroulement du scrutin. Elles craignaient réellement une extension du phénomène islamiste. Car même si, pour des raisons d’intérêts politiques, économiques et géostratégiques supérieurs, elles sont prêtes à reconnaître et travailler avec des régimes islamistes plus ou moins intégristes, elles tiennent avant tout à la stabilité politique des Etats avec lesquels elles ont des relations privilégiées. Or l’installation au pouvoir de régimes islamistes dans certains pays -à la suite du Printemps arabe et grâce à des élections libres- s’est accompagnée d’une instabilité politique plus ou moins grave selon les pays concernés. Or l’instabilité politique est malvenue pour les intérêts bien compris des grandes puissances. Le cas de l’Algérie leur apporte donc un argument majeur pour défendre l’idée que l’islamisme politique n’est pas une fatalité pour les pays arabes. Il pourrait même être un exemple pour le scrutin présidentiel égyptien au bout duquel tout le monde prédit un succès – à l’issue du deuxième tour – du parti des Frères musulmans. Ce qui – pour les Etats Unis, surtout – n’est pas une bonne nouvelle, eu égard à la position de ce parti vis-à-vis d’Israël.

Une majorité absolue à l’APN

Les résultats obtenus officiellement par le parti du Front de libération nationale, augmenté des élus «indépendants» qui ont d’ores et déjà demandé à rejoindre le groupe du FLN (13 sur les 19 sièges acquis), donnent à ce dernier la majorité absolue à l’APN (234/462). Cela lui suffit donc pour «gouverner» seul, sans l’appoint des autres partis satellites.
Il est vrai que le système constitutionnel algérien ne permet pas à un parti – aussi majoritaire soit-il – de gouverner. Il ne peut même pas prétendre légalement à coordonner – et encore moins diriger- le gouvernement : le Premier ministre est nommé par le président de la République pour assurer la coordination d’un gouvernement, dont la seule mission est d’appliquer le programme présidentiel. Et aucun autre ! Le parti majoritaire n’a donc pas le droit d’appliquer son propre programme (si jamais, il en avait un). Le FLN tout seul assure donc au Président la majorité dont il a besoin pour faire voter tous les projets de loi figurant dans son programme. Et si cette majorité ne suffisait pas (pour le vote des lois organiques et aussi, et surtout, pour la révision constitutionnelle en projet, qui exigent une majorité qualifiée), il est garanti d’avoir un appoint considérable avec les élus appartenant à l’autre parti de «la famille révolutionnaire», le RND.
Le résultat des législatives du 10 mai lui permet aussi de faire voter très largement la prochaine révision constitutionnelle par le congrès (réunion de l’’APN et du Conseil de la nation) dont la composante favorable à la politique présidentielle dépasse très largement les 75% exigés pour l’adoption de la révision. Il n’aura donc même pas besoin de faire adopter la nouvelle révision constitutionnelle par voie référendaire.

Une majorité sociale islamiste et une majorité politique nationaliste

En organisant les législatives du 10 mai 2012, le président Bouteflika avait un objectif précis : se donner les moyens légaux de réviser la Constitution, pour pérenniser encore plus le système en place et assurer sa succession de manière à sauvegarder ce qui est essentiel à ses yeux : l’intérêt du clan (famille et amis) qui pourrait souffrir d’une succession autre que celle organisée par le Président lui-même.
Avec les résultats obtenus à la suite du scrutin du 10 mai, le clan a les mains libres pour tout organiser à sa guise. Les islamistes, dont la mouvance semblait socialement majoritaire et qui devait bénéficier de l’effet domino des révolutions arabes, ont été très fortement laminés. Ils ne pourront en aucun cas s’opposer efficacement à la promulgation d’une Constitution qui aurait un contenu plus présidentiel que la présente : Bouteflika, n’a jamais caché sa préférence pour un régime réellement présidentiel. Et c’est certainement ce type de régime qu’il prépare pour son successeur. Quel qu’il soit : un très proche, choisi par lui-même, avec pour mission de maintenir en l’état le système actuel de partage de la rente pétrolière, ou un candidat du sérail -même s’il est actuellement inconnu du grand public- qui sera investi de la même mission, mais qui aura, en sus, pour objectif de protéger le clan Bouteflika, après la disparition de ce dernier. Il est dans les mœurs politiques de ceux qui ont dirigé le pays d’assurer leurs arrières et ceux de leurs proches, une fois loin du pouvoir. Par contre, il est de notoriété publique que les partis islamistes dans leur intégralité ont une préférence pour un régime parlementaire qu’ils pourraient contrôler à leur guise. Le Président a ici aussi agi avec une intelligence manœuvrière hors du commun, en élaborant et en appliquant, au pas de charge des réformes politiques importantes (lois organiques sur les partis politiques, le régime électoral, la place des femmes, etc.) qui ont morcelé l’opposition islamiste (création de plusieurs partis qui sont venus paître dans un pâturage qu’ils croyaient illimité, mais qui, en fait, s’est avéré très restreint. La guéguerre que se livraient les zaïms de la mouvance (Soltani, Djaballah, Menasra, Mohamed Saïd et les anciens du FIS dissous) n’a fait que morceler encore plus une mouvance qui avait besoin d’unité pour gagner les élections et accaparer le pouvoir.

Le FLN gardien des constantes nationales et islamistes

La mouvance islamiste n’a, en fait, perdu les élections que nominalement. Elle est très largement représentée au sein du parti du Front de libération nationale. Durant toute son histoire – d’après l’indépendance – il a fait preuve d’un zèle islamiste hors du commun. C’est lui qui a adopté la première Constitution de l’Algérie indépendante faisant de l’Islam la religion de l’Etat. Cette clause ne sera vraisemblablement jamais remise en cause – ou du moins pas avant plusieurs décennies – tant la société, dans sa très large majorité, a adhéré à cette conception de l’Etat. C’est aussi l’Etat FLN qui a tout fait, tout au long des cinquante années d’indépendance du pays, pour rendre de plus en plus difficile l’exercice des autres religions en Algérie. Et il n’est pas besoin ici de signaler le chemin de croix que doivent suivre les chrétiens (et les autres confessions) pour ouvrir un nouveau lieu de culte. C’est encore lui, qui a fait voter une loi qui encadre l’exercice des religions autres que l’Islam. Et que dire du code de la famille, voté à la surprise de tout le monde, par une APN dirigée par un certain Abdelaziz Belkhadem, déjà surnommé «barbéfélène». La mouvance islamiste n’a donc pas perdu de poids avec la victoire «miraculeuse» du FLN au cours du scrutin du 10 mai 2012. Elle est très fortement représentée dans les plus hautes sphères de l’Etat. Par contre, ce qu’elle semble avoir perdu, c’est une part importante de la rente qui lui revenait de droit par l’intermédiaire des grands ministères «économiques» qu’elle gérait et qu’elle ne pourra plus diriger du fait qu’elle a maintenant les deux pieds dans l’opposition : l’énorme gâteau que représentaient les ministères du Commerce, des Travaux publics, de la Pêche, de la PME va leur échapper et avec lui la manne financière qu’ils leur garantissaient.*Par: Rachid Grim : politologue (El Watan-24.05.2012.)

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*Changement imminent la tête de l’Exécutif.

Un changement «technique» du gouvernement serait opéré dans un proche avenir. Une source gouvernementale a confié à L’Expression qu’un léger remaniement serait annoncé «d’ici peu de temps».

Comme il s’agit d’un remodelage technique, la même source affirme que la composante actuelle de la chefferie ne sera pas chamboulée, mais il concernerait tout de même la tête de l’Exécutif. Ahmed Ouyahia, Premier ministre, serait sur le point de quitter le Palais du gouvernement. Il ne s’agit guère d’une éviction, mais il était attendu à ce que M.Ouyahia quitte ce poste, car il ne peut être juge et «partie» en même temps.
Quant au successeur d’Ahmed Ouyahia, deux noms circulent dans les coulisses. Il s’agit de Yazid Noureddine Zerhouni, qui occupe actuellement le poste de vice-Premier ministre, et Abdelmalek Sellal. Le ministre des Ressources en eau a été pressenti à plusieurs reprises pour occuper ce poste. Il a été ministre de l’Intérieur. Il n’a pas de parti politique. Il répond au profil d’autant plus que ce changement serait motivé par les prochaines élections législatives. Lors de la révision de la Constitution en 2008, le législateur a prévu plus d’un poste de vice-Premier ministre. M.Sellal était justement pressenti comme deuxième vice-Premier ministre.
Quant à M.Zerhouni, ce choix est motivé par deux raisons principales. Primo, il est vice-Premier ministre. Il n’est partisan d’aucun parti politique. Secundo, il se présente comme un vieux briscard dans la gestion des élections. Il a mené plusieurs scrutins (entre élections locales, législatives et même présidentielles) lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. C’est ainsi que notre interlocuteur évoque «une succession logique» de Yazid Zerhouni à d’Ahmed Ouyahia. «Le poste de vice-Premier ministre a été créé pour des circonstances pareilles. Il est appelé à succéder au Premier ministre sortant», a affirmé notre source. De son côté, Amar Tou, ministre des Transports, serait remercié.
Quant à son successeur, notre source affirme que cette question n’est pas encore tranchée. En ce qui concerne le timing, la même source affirme que le changement interviendrait avec la convocation du corps électoral. Ce dernier se fera dès la clôture de la session d’automne du Parlement, prévue officiellement pour le 2 février prochain.
Or, le Parlement pourrait décider de clôturer cette session bien avant cette date. Autrement dit, le Parlement peut clôturer la session une fois les projets de loi examinés et adoptés. Selon une source parlementaire, la clôture de la session d’automne pourrait avoir lieu au cours du mois prochain. «Les projets de loi les plus importants ont été adoptés. On finira avec ce qui reste dans un peu de temps et l’on pourra annoncer la clôture de cette session avant le 2 février», a affirmé un député dans une déclaration à L’Expression. A propos des raisons de ce changement, ce membre du gouvernement affirme qu’il s’agit d’un changement dicté par la conjoncture électorale que l’Algérie s’apprête à vivre au printemps prochain. Explication: à la suite des dernières consultations politiques dirigées par Abdelkader Bensalah, les personnalités politiques, les chefs de parti et la société civile ont émis le souhait que les présidents des commissions chargées de la préparation et de l’organisation des prochaines élections législatives ne soient pas adhérents dans des partis politiques. Autrement dit, il est revendiqué que les prochaines élections législatives soient dirigées par un gouvernement neutre, et dont le Premier ministre ne serait pas militant au sein d’un parti politique.
Une proposition qui aurait recueilli l’unanimité. Une proposition que même le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aurait validée. Une caution pour le départ de Ouyahia de l’Exécutif. D’autre part, le secrétaire général du RND aura donc à s’engager à plein temps dans la campagne électorale de son parti.
Quant au départ de Amar Tou, il s’inscrit dans cette même logique. En sa qualité de ministre des Transports, il est membre de cette commission. M.Tou est un ministre du FLN (Front de libération nationale). Il est concerné par ce lifting. Quant aux autres membres de la commission, aucun d’entre eux n’est militant dans une quelconque formation politique. Présidée par le Premier ministre, la commission regroupe le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, le ministre des Finances, le ministre délégué auprès de Monsieur le ministre de la Défense nationale, le ministre des Transports, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication et le ministre de la Communication.
Daho Ould Kablia, Tayeb Belaïz, Karim Djoudi, Abdelmalek Guenaïzia, Moussa Benhamadi et Nacer Mehal n’ont aucune couleur politique. A noter que la commission chargée de la préparation et de l’organisation des élections a déjà tenu une première réunion au début du mois en cours. Mais les choses sérieuses commenceront dès la convocation du corps électoral. Il est important de signaler que ce changement est conjoncturel.
Après les élections législatives, un nouveau gouvernement sera mis en place. Le gouvernement dépose sa démission au lendemain de chaque élection législative. Il appartient au Président de la République de décider la reconduction ou non de la même équipe ou effectuer de grands changements.(L’Expression-27.12.2011.)

*Louisa Hanoune :

“La démocratie est un facteur d’immunité pour la souveraineté nationale”

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, signe et persiste : l’ouverture d’un débat national autour de la révision de la Constitution constitue “une priorité” et doit précéder l’amendement des autres lois. Comme elle a eu à l’exprimer le 6 août dernier, lors des travaux de la session ordinaire du bureau politique de son parti, Mme Hanoune a fait savoir, cette fois encore, à l’ouverture de l’université d’été du PT, qui se tient à Alger jusqu’à demain, que la révision de la loi fondamentale, engageant l’avenir du pays, doit être une question de priorité. Dans ce cadre, elle a considéré nécessaire d’“associer le peuple” à ce débat. La responsable du PT a, cependant, observé qu’“il n’existe pas de volonté pour le changement démocratique” en Algérie, non sans rappeler les positions de sa formation soutenant la mise en place de réformes politiques, prélude à une “réforme radicale” visant le changement de la nature du système politique algérien.
Au début du mois d’août, le gouvernement a décidé de poursuivre le processus de “réformes politiques”, à travers les modifications d’un certain nombre de lois. Seule la révision de la Constitution n’est pas concernée par ce processus. Le PT, qui semble impatient de voir les réformes politiques se concrétiser sur le terrain, s’est montré critique, quant à la manière de poursuivre le processus de réformes.
Jeudi, Louisa Hanoune, abordant la révision du dispositif législatif national, notamment dans son volet institutionnel, a informé que son parti n’a pas reçu de copies des avant-projets de lois relatives aux partis politiques, aux associations et à l’information, qu’il en a donc pris connaissance par le biais de la presse. Par ailleurs, elle a estimé que les avant-projets de lois en question sont en “contradiction” avec les aspirations du peuple algérien, ce qui risquerait d’exposer l’Algérie à “l’ingérence étrangère”. Pour Mme Hanoune, la démocratie constitue un facteur d’“immunité” pour la souveraineté nationale, au regard de la situation régionale. Aussi, a-t-elle appelé à “tirer les enseignements qui s’imposent” des évènements ayant ébranlé des pays arabes, à l’exemple de la Tunisie, de l’Égypte et de la Libye.
Concernant la situation en Libye, la secrétaire générale du PT a salué la position algérienne, qui prône le dialogue entre les parties, la qualifiant de “responsable”. Mais, elle a mis en garde contre les conséquences de la crise libyenne et de l’intervention militaire de l’Otan. Dans son discours d’ouverture, Louisa Hanoune a déclaré que son parti appuie les aspirations démocratiques des peuples, mais rejette les ingérences étrangères dans leurs affaires internes. Par ailleurs, elle a abordé la situation socioéconomique et considéré que la flambée des prix des produits de première nécessité signifie ni plus ni moins “l’échec” du gouvernement à réguler le marché et à combattre la spéculation.
Aujourd’hui, l’université d’été du PT se penchera sur la question des réformes politiques en Algérie. Mme Hanoune devra s’exprimer sur ce “thème central”, en présence des médias. (Liberté-27.08.2011.)

*M.Mehri plaide pour un changement du système et pose les défis de l’avenir

«Le pouvoir n'a aucune volonté réelle d'aller vers une réforme sérieuse»

M.Mehri plaide pour la participation de tous, y compris les islamistes, au changement du système.

Après les consultations politiques et le début de l’élaboration des textes de réformes préconisés par le Président Bouteflika, reste-t-il un brin d’espoir pour un changement radical du système politique?
Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN, est de ceux qui y croient. Et il l’a répété avant-hier dans une rencontre dans l’espace culturel Mille et une News du quotidien Algérie News, sous le thème «Algérie, quelles perspectives?». M.Mehri estime d’abord que le pouvoir n’a aucune volonté réelle d’aller vers une réforme sérieuse à travers ses consultations. Puis, il explique le changement auquel il aspire et ses défis d’avenir.
«C’est un avis personnel sur l’avenir basé sur l’expérience du passé pour traiter le présent et prévoir le futur», avertit-il. Le changement du système politique qu’il préconise se base sur deux principes: il ne s’agit pas de changer les personnes et garder les mêmes pratiques et le même fonctionnement institutionnel antidémocratique car, «changer les personnes en gardant le système, argue-t-il, cela ne relève pas de changement». Il s’agit donc de changer le système de gouvernance, ses pratiques et son fonctionnement.
«Le système instauré depuis l’Indépendance a échoué dans ses missions: il est incapable de résoudre les problèmes actuels et ceux à venir. Si ce système ne change pas, l’horizon restera bouché», a-t-il noté.
Abdelhamid Mehri voit ce changement en le projetant dans l’avenir.
Pour qu’il réussisse, il estime nécessaire de relever trois défis internes: économique, politique et de justice sociale.
Pour ce qui est du défi économique, Mehri plaide pour la construction d’un système économique «fort» à même de constituer une alternative au système actuel basé sur les hydrocarbures. Il explique que tous les responsables qui se sont succédé au pouvoir depuis 1962 ont ressassé le discours sur la nécessité de construire une économie alternative aux hydrocarbures qui sont épuisables. Or, 50 ans après, aucun résultat n’a été réalisé. De son point de vue, cet échec est dû au fait que cette politique ne reflète pas les aspirations des Algériens qui ne sont pas consultés.
Concernant le défi politique, le conférencier défend le principe de la nécessité de la construction d’un Etat de droit, garantissant toutes les libertés et la démocratie.
Défendant le projet du 1er Novembre, le conférencier a estimé que la liberté et la démocratie dont le pouvoir se vante ne sont qu’apparentes et de façade. Pour ce qui est de la justice sociale, l’ex-S.G. du FLN dit qu’il faut éradiquer les inégalités entre les citoyens pour préserver l’équilibre de la société.
Abdelhamid Mehri plaide également pour la mise en place d’une politique nationale des langues qui prenne en considération toutes les dimensions de l’identité nationale.
Un autre défi, cette fois-ci sur le plan international, est suggéré par Mehri pour réussir le changement voulu. Pour lui, à la lumière des mutations actuelles des relations internationales, l’Algérie doit recouvrer sa place dans le concert des nations. Mais, au préalable, estime-t-il, elle doit clarifier sa politique étrangère. M.Mehri s’appuie sur le cas des relations avec la France pour exprimer son souhait de les corriger. Il dira que l’Algérie ne sait plus si elle exige le pardon, la repentance ou autre chose.
Pour mener à bon port ce changement, le conférencier pose une seule condition: le rassemblement et la participation de toutes les forces politiques du pays. Il s’explique en puisant dans l’expérience de la Guerre d’indépendance. «Durant la révolution, toutes les forces de la nation se sont rassemblées autour du même objectif qui est celui d’en finir avec le colonialisme (changement d’un système). Après l’Indépendance, on a changé de stratégie pour passer de celle de rassemblement à celle de la sélectivité (l’exclusion qui explique l’échec)». Cela pour avertir que si «on ne revient pas à ces principes, l’horizon restera encore bouché».
M.Mehri plaide de ce fait à faire participer toutes les forces politiques du pays, y compris les islamistes, à l’élaboration de la stratégie de changement du système politique. (L’Expression-20.08.2011.)

** Louisa Hanoune: les Algériens « n’ont pas adhéré » à la marche .

* Bouteflika n’est ni Ben Ali, ni Moubarak …et détient le  pouvoir de prise de décisions pour restaurer la confiance entre les citoyens  et le pouvoir.

*Louisa Hanoune a critiqué  la chaîne qatarie Al-Djazeera …Al-Arabiya  … »France 24″ …et d’autres médias étrangers  qui sont contre l’Algérie et le peuple algérien…

La secrétaire générale du parti des travailleurs (PT),  Mme Louisa Hanoune a affirmé hier, que les Algériens « n’ont pas adhéré »  samedi à Alger à la marche non autorisée.
Intervenant à l’ouverture de la session ordinaire du bureau politique  du PT, Mme Hanoune a indiqué que « la non adhésion des Algériens à cette marche  organisée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) était  prévisible », soulignant que « les citoyens sont capables de distinguer entre  les positions des différents partis politiques ».
« Lorsque les citoyens veulent participer à des marches, rien ne peut  les arrêter, ni barrages sécuritaires ni forces de l’ordre public », a-t-elle  soutenu, ajoutant que  » les travailleurs ne participent pas à une marche  à laquelle appelle un parti de droite ».
La SG du PT a salué l’attitude « digne » observée par les officiels,  saluant « la discipline dont ont fait preuve les forces de l’ordre qui n’ont  pas eu recours à la répression ».
Cependant, elle a estimé que « le déploiement des forces de l’ordre public  était important, anachronique et injustifiable ». Mme Hanoune a appelé de nouveau à « la levée des restrictions sur l’activité  politique, notamment par l’autorisation de marches à Alger, car « la crainte  systématique d’un éventuel dérapage est infondée, d’autant que la police est  capable de faire face à toute situation ». « La liberté est un facteur d’ordre et non d’anarchie », a-t-elle estimé,  car « elle permet d’écarter les conspirateurs et de révéler la position réelle  de chaque parti politique ».
Elle a appelé le gouvernement « à faire confiance à la capacité du citoyen  à distinguer entre ce qui le sert et ce qui ne le sert pas », réitérant son appel  à la levée de l’état d’urgence.  « Le Président Bouteflika n’est ni Ben Ali, ni Moubarak et détient le  pouvoir de prise de décisions pour restaurer la confiance entre les citoyens  et le pouvoir », a-t-elle affirmé.
La SG du PT a critiqué la manière dont certains médias étrangers  avaient traité la marche, défiant « la chaîne qatarie Al-Djazeera de couvrir  une quelconque manifestation au Qatar ou que la chaîne Al-Arabiya fasse   de meme en Arabie Saoudite ».
Elle a souligné que la chaîne « France 24″ devrait également annoncer  que 6 millions de Français étaient sortis dans la rue pour réclamer l’annulation  de la décision relative au relèvement de l’age de départ en retraite de 60 à  62 ans », qualifiant ces chaînes d’ »antidémocrates ». Par ailleurs, Mme Louisa Hanoune a évoqué la note du Fonds monétaire  international (FMI) concernant l’Algérie estimant qu’elle était synonime de  « pression » sur l’Algérie » car elle demande de limiter les augmentations des  salaires de la fonction publique, de réduire les dépenses publiques, et considère  que les mesures prises par le gouvernement pour protéger l’économie ne sont pas incitatives à l’investissement étranger. Elle a réitéré, en outre, son appel au Président de la République  à convoquer des élections parlementaires anticipées « pour la mise en place d’une souveraineté populaire transitoire », l’amendement de la loi électorale  et la séparation du monde des affaires de la politique. D’autres part, Mme Hanoune a abordé l’ordre du jour de la session ordinaire  du bureau politique du parti réuni pour discuter du plan d’action de son parti  pour la prochaine étape. Elle a souligné dans ce sens que la session axera ses travaux sur la  création des comités populaires au niveau des quartiers dans le but de  recenser les revendications et préoccupations des jeunes et des différentes  catégories sociales.
La secrétaire générale du PT a indiqué dans ce cadre que son parti oeuvre  à « la mise en place d’un cadre réglementé de la dynamique sociale latente  qui prend forme à travers des grèves et des protestations légitimes ». « Une dynamique  qui dénote, selon elle, de la bonnes santé de la société ».
Le bureau politique « discutera de la question des comités populaires  pour parer à toute éventualité en vue d’encadrer cette dynamique et revendiquer  des solutions algériennes », a-t-elle affirmé, avant d’ajouter qu’il « est temps  que la parole revienne au peuple ».  Evoquant la situation internationale, Mme Hanoune a d’abord félicité  le peuple égyptien pour « ses réalisations », indiquant que le PT suivait avec  prudence « le coup d’Etat blanc en Egypte ». Elle a estimé que les révolutions tunisienne et égyptienne ne signifiaient  pas l’annonce d’une révolution arabe » car, a-t-elle expliqué, les situations  socio-politiques « diffèrent » d’un pays à l’ autre. La situation dans les deux pays et en Algérie « n’est pas identique.  Même si le partage des richesses en Algérie est inique, il ne l’est pas  de  la même manière qu’en Tunisie et en Egypte. De même que la nature de la corruption  en Algérie est différente de celle existant dans ces deux pays », a-t-elle encore  soutenu.
APS 

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*Ahmed Benbitour :  “Nous soutenons la marche du 12 février”

3Ahmed Benbitour, l’ex-Premier ministre, revient sur la nouvelle alliance qu’il vient de lancer en compagnie de plusieurs partis “islamistes” et se prononce sur la marche du 12 février.

Liberté : Monsieur Benbitour,
vous venez de lancer en compagnie de plusieurs autres partis et syndicats, l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Beaucoup ont été surpris de vous voir vous associer à des organisations cataloguées islamistes. Que pouvez-vous dire à ce propos ?
* Ahmed Benbitour : Je leur dirai  de voir ce qui se passe en Égypte. Il y a  eu la prière de l’absent et la messe  sur les mêmes lieu et jour. Qui est sur maydane tahrir ? Il y a bien les frères musulmans, les coptes, les communistes, des jeunes sans appartenance politique, les libéraux, ceux du mouvement Kifaya et bien d’autres.
Il s’agit bien du lancement d’une alliance stratégique sans exclusion dans le respect des règles bien définies parmi lesquelles la non-utilisation de la religion à des fins politiques. Le plus important, donc, c’est de faire face à la  catastrophe qui s’annonce si rien ne change. 

Cette initiative ne risque-t-elle pas de vous démarquer des autres  initiatives politiques lancées dernièrement ?
*Je vous rappelle que pour la manifestation du RCD, j’avais dit “oui, je soutiens”, que pour celle de la coordination j’ai dit également “oui, je soutiens”. Maintenant, le mouvement El-Islah, le Snapap et d’autres partis et syndicats m’ont invité à une rencontre pour le changement, et moi j’ai dit “oui, bien sûr que je vais venir”. Ils ont accepté les règles qu’on a définies.
Je ne regrette pas d’y être allé, et je n’ai pas le droit de les exclure parce qu’ils sont appelés “islamistes”. Je soutiens toute action pour le changement et sur des bases bien claires, sans que cela veuille dire que nous sommes alliés idéologiquement.
Encore une fois, je tiens à rappeler que je ne suis pas en campagne électorale. J’apporte plutôt un message.

Donc vous croyez toujours en une convergence entre ces différentes initiatives ?
*Elle est absolument nécessaire. Nous devons travailler fort pour la rendre possible. Il y a des actions encourageantes qui apparaissent ces derniers temps. C’est un bon début.
L’expérience égyptienne prouve que l’on peut converger vers un objectif commun, en l’occurrence, le changement du système de gouvernance, tout en gardant nos différences idéologiques. C’est cela, la voie vers la démocratie et la tolérance.
Pour réussir le changement, il faut réunir trois facteurs : une pression de la société sur le pouvoir, forte, croissante et maintenue dans le temps ; une convergence entre les forces du changement ; un élément déclencheur.

La marche lancée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), pour le 12 février, est maintenue. Seriez-vous au rendez-vous ?
*Nous avons adopté une position de principe de soutenir toute action qui appelle au changement, sans que cela ne signifie un alignement idéologique. Je pense que le contenu politique est clairement inscrit dans le titre de la coordination : changement et démocratie. Cela fait des années que j’appelle au changement et à la démocratie, il est par conséquent naturel que je soutienne la marche. Très clairement, nous soutenons la marche et nous appelons les autorités à faire preuve de beaucoup de retenue et à déployer les moyens pour assurer la sécurité de la marche, pas pour l’empêcher ou la réprimer.
S’agissant d’une marche et d’une personnalité politique, ce qui compte, en premier lieu, c’est le soutien politique.
Avec ce soutien, je mets ma notoriété au service de la marche, je lui donne une dimension politique plus importante et je lui apporte le soutien et probablement la présence de sympathisants qui sont nombreux. Le reste relève d’autres considérations qui ne sont pas politiques.

Dans les trois revendications prioritaires du manifeste que vous avez lancé le 1er février, vous demandez la levée de l’état d’urgence. Le président Bouteflika vient de donner une réponse positive en préconisant sa levée “dans un proche avenir”. Quelle est votre réaction ?
*Je voudrais préciser que cela fait des années que je propose un programme pour la mobilisation pacifique pour le changement de tout le système de gouvernance et pas seulement des hommes au pouvoir.
Ce manifeste arrive à un moment crucial dans la vie de la nation et dans la trajectoire de ce programme. J’ai eu à le préciser, la nation est en danger et le pays à la dérive.
Nous devons être particulièrement attentifs à ce qui se passe en Tunisie et en Égypte. Tous les facteurs du déclenchement de la révolte existent chez nous. Un pouvoir autoritariste qui n’accepte ni contre-pouvoir ni avis différent.
Un pouvoir patrimonialiste, à savoir la présence d’un chef entouré de cercles de courtisans qui se font la compétition dans le zèle pour plaire au chef afin de bénéficier de ses gratifications et qui considèrent la société comme arriérée, donc non apte à la question politique. Un pouvoir émietté. Un État défaillant qui dérive vers un État déliquescent, comme l’a démontré l’autisme de toutes les institutions face aux évènements du 5 janvier passé. La corruption généralisée, la pauvreté et la perte de la morale collective. La rente et la prédation. La violence qui devient le seul élément d’expression du mécontentement de la jeunesse. Et bien d’autres facteurs…
Face à cette impasse, la situation peut devenir incontrôlable à tout moment. Le manifeste propose la construction d’un interlocuteur valable entre la société et le pouvoir par l’alliance des forces du changement. Il propose une feuille de route pour conduire une période de sauvegarde et de transition vers une nouvelle République démocratique dans les faits et pas dans le discours populiste. Les actions proposées sont un ensemble. La levée de l’état d’urgence est un élément qui s’inscrit dans une stratégie.
Ceci dit, ce que vient d’annoncer le pouvoir n’est en rien la levée de l’état d’urgence mais plus un programme de renforcement du contrôle de la volonté de la société par la répression et la violence. On parle de la levée de l’état d’urgence, une fois que des lois spécifiques “de lutte contre le terrorisme” sont prises. En règle générale, les prescriptions spécifiques sont plus contraignantes que la réglementation normalisée de l’état d’urgence. Ceci sur un plan purement technique. Ensuite, que signifie cette levée de l’état d’urgence tout en interdisant les marches dans Alger ? Y a-t-il deux territoires dans le pays : Alger et le reste du pays ?
Au lieu de donner une réponse politique à une situation périlleuse, le pouvoir s’est encore plus enfermé dans la logique sécuritaire.

On vous reproche, pour un politicien, le fait de vous contenter d’une présence dans la presse et sur la toile mais pas sur le terrain. Pensez vous que c’est suffisant pour rassembler le maximum d’Algériens ?
* En réalité je suis présent sur le terrain, puisque je me déplace régulièrement dans les différents coins du territoire pour rencontrer des gens très fortement engagés pour le changement. Les rencontres organisées ne se font pas dans des espaces publics. C’est pour cela qu’elles passent inaperçues. Mais c’est très efficace. Par ailleurs, chaque fois que je suis invité par des étudiants ou des professeurs à l’université pour une conférence, la rencontre est annulée en dernière minute.
Ceci dit, la question de terrain doit être revue, parce que la toile est devenue un terrain formidable. Par exemple, en 24 heures, 15 000 personnes ont lu le manifeste sur le site du journal Liberté. Donc l’accès à Internet s’est très démocratisé et toutes les catégories de la population le fréquentent.
La presse écrite est aussi un élément important de présence sur le terrain, puisque lorsque vous écrivez un article attendu, il est lu par des centaines de milliers de personnes. Il y a une différence entre les instruments de mobilisation pour des objectifs stratégiques et les instruments d’une campagne électorale. (Liberté-08.02.2011.)

**Test de vérité

Le maintien de l’interdiction, qui ne se fonde sur aucune base juridique, faut-il le souligner, aura pour effet immédiat de plomber le préjugé favorable accordé par l’opinion nationale et internationale aux mesures prises par le président de la République. En fait, c’est un premier test de vérité, grandeur nature, quant à la bonne foi du pouvoir.

Mme Zohra Drif, qui jouit d’une grande respectabilité aussi bien dans le système que dans l’opposition, a estimé hier sur les ondes de la radio, et à juste titre, que la levée de l’état d’urgence “est une exigence de la société”. Curieusement, le jour même où elle tenait ces propos, frappés au coin de la sagesse politique, la wilaya d’Alger rendait public un communiqué dans lequel elle confirmait l’interdiction de la manifestation de la CNCD prévue le 12 février à Alger.
Les Algériens en général et les Algérois en particulier auront bien du mal à comprendre cette fin de non-recevoir arbitraire de la wilaya d’Alger quand, dans le même temps, des personnalités de la trempe de Mme Drif-Bitat plaident pour l’abolition de ce dispositif “limitatif des libertés”, quand des partis politiques et organisations de la société s’extasient sur les vertus des mesures prises en Conseil des ministres jeudi, notamment la levée de l’état d’urgence.
À moins que dans l’esprit des responsables de la wilaya d’Alger, qui ont pris la décision d’interdire la manifestation, dans une attitude qui tient beaucoup plus du fait du prince, la capitale soit considérée comme une cité interdite, un territoire à part qui ne fait pas partie du même espace occupé par la société dont parle Mme Zohra Drif. Les responsables de la wilaya d’Alger et leurs supérieurs ont suffisamment de temps, d’ici à samedi, pour mieux apprécier la situation, car le monde nous observe, et revoir dans le bons sens leur décision.
Car le maintien de l’interdiction, qui ne se fonde sur aucune base juridique, faut-il le souligner, aura pour effet immédiat de plomber le préjugé favorable accordé par l’opinion nationale et internationale aux mesures prises par le président de la République. En fait, c’est un premier test de vérité, grandeur nature, quant à la bonne foi du pouvoir.
Maintenant, s’agissant des risques de dérapage, qui semblent être la hantise des responsables de la wilaya d’Alger, la chose est simple : il suffit de redéployer les milliers de policiers mobilisés contre la marche du RCD du 22 janvier et de les jalonner le 12 sur tout le parcours de la marche (place du 1er-Mai, place des Martyrs). C’est largement suffisant pour sécuriser la manifestation. En politique, messieurs les responsables, l’audace doit l’emporter sur la réticence quand l’histoire s’écrit au présent. (Liberté-08.02.2011.)

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*vers la levée de l’état d’urgence

*Après un très long silence, le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé hier, jeudi, que la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 1992, interviendra «dans un très proche avenir».

* Bouteflika tente de désamorcer les colères ?

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« Pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question, je charge le gouvernement à s’atteler, sans délais à l’élaboration de textes appropriés qui permettront à l’ État de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu’à son aboutissement, avec la même efficacité et toujours dans le cadre de la loi », a souligné le président de la République qui intervenait dans le cadre du Conseil des ministres.Le président de la République a rappelé, à ce propos, que l’état d’urgence a été instauré « pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste, et c’est cette raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale ». Pour le président de la République, l’état d’urgence « n’a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l’avis même des observateurs qui les ont suivies ». S’agissant de l’organisation des marches et hormis la wilaya d’Alger, « rien ne l’entrave dans toutes les autres wilayas, pour autant que les demandes et les conditions exigées par la loi soient réunies », a encore précisé le chef de l’État. « Certes, la Capitale fait exception dans ce domaine pour des raisons d’ordre public bien connues, et certainement pas pour y empêcher une quelconque expression », a-t-il relevé. « Au demeurant, Alger compte plusieurs salles publiques de capacités diverses, qui sont gracieusement disponibles pour tout parti ou association en faisant légalement la demande, en vue d’y faire entendre son point de vue », a rappelé le président de la République. Cette annonce intervient deux jours  seulement après une action menée dans ce sens par des parlementaires. En effet, 21 députés de plusieurs formations politiques ont déposé, mardi, un projet de loi devant l’Assemblée populaire nationale (APN) pour lever l’état d’urgence, en vigueur depuis 19 ans. Ces députés estiment que l’amélioration de la situation sécuritaire «enlève tout argument pratique au maintien de cet état de fait». Pour les élus de la nation, le décret législatif 93-02 du 6 février 1992 instituant l’état d’urgence «ne trouve pas de fondements au triple plan juridique, sécuritaire et politique». Le projet de loi a été proposé par des députés indépendants, du MSP, d’El-Islah, du Mouvement de la jeunesse, de l’ANR, d’Ennahda, du FLN, du FNA et du Mouvement El-Infitah. S’exprimant, hier mercredi, en marge de la clôture de la session d’automne du Parlement, le vice-Premier ministre, Nourredine Yazid Zerhouni,  a exclu la levée de l’état d’urgence, rejetant ainsi cette revendication de l’opposition. «Nous n’allons pas lever l’état d’urgence», a-t-il dit, réfutant les accusations selon lesquelles l’état d’urgence est utilisé par le pouvoir pour restreindre les libertés politiques et individuelles. La déclaration de jeudi du président de la République mettra un terme à toute la polémique soulevée à ce propos depuis plusieurs mois en Algérie.. (APS-03.02.2011.)

**Me Bouchachi : « Se diriger vers la levée de l’état d’urgence est quelque chose de positif »

Le président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme, Mostefa Bouchachi, a loué le cheminement vers la levée de l’état d’urgence, considérant cette décision de «positive»

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*D’autres  décisions pour tenter de désamorcer les colères

-Emploi  Le président Bouteflika a ordonné au gouvernement de diligenter plusieurs chantiers importants, tout en fixant des délais à la fin de ce mois pour l’examen des dispositifs de leur mise en œuvre. Il est question de diligenter la finalisation de mesures nouvelles en vue notamment d’améliorer les soutiens publics aux jeunes, candidats aux dispositifs de micro-crédits, d’élargir ces dispositifs à des créations groupées de cabinets par les diplômés universitaires, d’alléger les conditions et procédures y afférentes et de dynamiser la mise en exploitation des locaux réalisés pour les jeunes au chômage. Il est également question de prolonger les durées de validité des dispositifs de pré-insertion dans la vie professionnelle déjà en place, pour en améliorer l’efficacité et d’augmenter les capacités d’accueil des dispositifs d’emplois d’attente pour répondre à une importante demande, tout en renforçant leur attractivité. Il donne l’ordre également à élargir les mesures incitatives au recrutement des jeunes demandeurs d’emploi par les promoteurs et les investisseurs, à tous les domaines d’activité, y compris le secteur agricole, et d’accroître les incitations et encouragement à la création de petites et moyennes entreprises.-LogementCinq décisions destinées à augmenter la réponse à la demande de logement sont annoncées. Un rapport d’étape sur leur avancement est prévu à la fin de ce trimestre. Le Président ordonne l’accélération de l’affectation, localement, de l’importante quantité de logements sociaux locatifs déjà réceptionnés et la finalisation de certains sites de logements promotionnels demeurés en chantier au motif de contentieux divers. Aussi, il faut accélérer l’exécution du programme de logements ruraux totalisant 700 000 unités, au moins un tiers de ce contingent devra être lancé avant la fin de cette année et d’intensifier la réalisation déjà engagée des 340 000 logements destinés à la résorption de l’habitat précaire à travers le pays. Autre mesure pour répondre à l’attente en matière de logement : l’encouragement des banques locales à faciliter l’accès des citoyens aux crédits pour la promotion immobilière, dans le cadre des dispositifs mis en place l’année dernière. Le cas échéant, le gouvernement mettra en place un fonds de garantie de ces crédits aux citoyens pour la construction ou l’acquisition d’un logement individuel dans des ensembles collectifs.-Pouvoir d’achat

Le Président instruit le gouvernement d’élargir notamment aux légumes secs, le champ d’application du dispositif de stabilisation des prix des produits de base. De fixer les marges de prix plafonds applicables pour ces produits et leurs dérivés, à la production ou à l’importation, ainsi qu’aux niveaux de la distribution et de la vente au détail et d’impliquer ainsi les pouvoirs publics dans l’approvisionnement et la régulation du marché local en produits alimentaires de base. Le Président demande également d’intensifier l’encouragement du développement de la production agricole et agroalimentaire locales ainsi que la régulation du marché des produits maraîchers et des viandes, et de renforcer l’administration du contrôle commercial pour un meilleur encadrement du marché. A ce titre, cette administration doit prendre les dispositions  requises pour pourvoir, avant la fin de l’année prochaine, les 5000 postes budgétaires initialement mis à sa disposition sur la période quinquennale. Le gouvernement est tenu de mettre en œuvre sans délai ces directives et d’en présenter un rapport d’étape à la fin du mois de mars prochain.

-Prestations du service public

Il instruit le gouvernement d’introduire une mise en avant du rôle des APC dans la réponse aux attentes locales des citoyens et d’engager immédiatement un programme de renforcement de l’encadrement des communes en compétences à même de leur permettre d’améliorer la qualité de leurs prestations. Il est également question d’alléger la consistance des dossiers administratifs et des procédures de leur traitement. D’ores et déjà, les documents requis pour la délivrance des nouvelles pièces d’identité doivent faire l’objet d’une disponibilité plus grande et de procédures plus rapides et de veiller à la qualité, la célérité et l’efficacité des prestations des administrations et établissements publics. Les walis sont tenus de concourir activement à la réalisation de cet objectif chacun dans sa circonscription. Le service public doit rompre avec la routine. La population doit ressentir une amélioration rapide conduisant à un changement qualitatif, instruit le président Bouteflika.
Notons enfin que le Président charge le gouvernement de préparer les dispositions législatives appropriées en vue de la dépénalisation de l’acte de gestion, afin de rassurer davantage les cadres gestionnaires sans que cela puisse signifier l’impunité.*APS-04.02.2011.

**médias publics

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé, hier à Alger, que la télévision et la radio doivent assurer la couverture médiatique de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés en leur ouvrant équitablement leurs canaux.

Intervenant lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a affirmé que «la télévision et la radio doivent donc assurer la couverture des activités de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés et leur ouvrir équitablement leurs canaux». En ce sens, le président de la République a souligné que «s’agissant (…) de l’accès des partis politiques à la télévision et aux radios, aucune loi ou instruction ne l’ont jamais interdit à quelque formation ou association  légale que ce soit». Dans le même contexte, le chef de l’Etat a fait observer que de leur côté «les partis politiques et les organisations nationales agréés devront notamment tenir compte des dispositions de la Constitution et des lois relatives aux activités politiques», car, a ajouté le président Bouteflika, «la liberté ne devra pas aboutir dans quelque circonstance que ce soit aux dérapages ou à l’anarchie auxquels l’Algérie a déjà versé un lourd tribut» .(APS)

**Émeutes en Algérie : c’est regrettable, affirme Abdelaziz Bouteflika.

« Aucune revendication ne saurait autoriser l’atteinte aux personnes  et aux biens. Ces dépassements sont regrettables. Ils surviennent alors que  le pays n’a jamais autant réalisé pour rattraper ses retards et répondre aux  diverses attentes sociales de la population », a réagi Abdelaziz Bouteflika, lors d’un Conseil des Ministres tenu jeudi 03.02.2011. à Alger, à propos des récentes émeutes qui ont ébranlé le pays au début de cette année. 

Néanmoins, selon le communiqué du Conseil des ministres, le Chef de l’Etat reconnait que  »les récentes manifestations sont, sans aucun doute, l’expression d’inquiétudes et d’impatiences chez nos compatriotes ».   »Il est donc de notre devoir d’en tenir compte et d’y répondre par des  efforts accrus », souligne-t-il.

« II y a quelques années, mon engagement à prendre en charge les attentes  et les espérances de notre peuple comptait déjà comme priorité, la paix, la concorde et la réconciliation nationale. Ces deux exigences vitales se concrétisant  progressivement, l’horizon nouveau étant la relance du développement », relève encore Abdelaziz Bouteflika.

Le Chef de l’Etat a également demandé à ses ministres de « répondre aux besoins de notre peuple avec une prise en charge  affinée des urgences et une qualité de service et de prestations publiques meilleures,  et de rassurer aussi nos compatriotes, face aux effets de la crise économique  mondiale ». 

Selon les dépêches de l’APS, « le président de la République s’est incliné à la mémoire  des victimes des récents troubles » avant d’entamer  les travaux du Conseil des Ministres « par un examen des évènements survenus dans le pays ». (El Watan-04.02.2011.)

****Bouteflika joue l’apaisement

Contrairement à ses habitudes, c’est un président sur la défensive qui a présidé ce jeudi un conseil des ministres pour sauver les meubles. Il est vrai que la situation régionale inquiète les dirigeants algériens qui avouent, à demi-mot, qu’ils ne sont pas prémunis contre la contagion. Mais il est également vrai que la situation de l’Algérie diffère de celle qui prévaut en Tunisie ou en Égypte.
Le président Bouteflika a fait des annonces tendant à calmer le jeu. Il a dit avoir compris le message de ses détracteurs et a admis que les contestations exprimées jusque-là étaient légitimes. En présidant le conseil des ministres exceptionnel, le chef de l’État a apporté des réponses qui sont loin de constituer des solutions. Au-delà de l’effet d’annonce, les décisions prises ce jeudi sont destinées à absorber le malaise ambiant, sans pour autant s’attaquer au fond des problèmes posés.
L’annonce d’une levée de l’état d’urgence “dans un très proche avenir” semble, en apparence, répondre aux revendications de la classe politique et de la société civile qui la réclament depuis toujours. Mais en apparence seulement. Car, en réalité, rien n’indique qu’elle se fera dans l’immédiat. L’exemple égyptien est, à ce titre, illustratif. Hosni Moubarak avait fait la même promesse il y a quatre ans ! En fait, si l’état d’urgence avait pour seul objectif de lutter efficacement contre le terrorisme, il a été utilisé pour justifier toutes les restrictions faites à l’expression politique et sociale dans le pays. Même si Bouteflika tente de dissocier les deux, la réalité est là : on ne peut pas s’exprimer pacifiquement en Algérie, lorsqu’on est contre le pouvoir.
Contrairement à ses habitudes, Abdelaziz Bouteflika a désavoué son ancien homme de confiance, Noureddine Yazid Zerhouni, même s’il a maintenu l’interdiction des marches à Alger. Une curieuse décision, sachant qu’Alger est la capitale de l’Algérie et que, de ce fait, tout le monde veut faire entendre sa voix dans la capitale de son pays où se trouvent la Présidence, les ministères et les centres de décision. Encore faut-il préciser la question de la légalité des partis et du mouvement associatif, sachant que des partis et des associations attendent, depuis des années, des agréments qui ne viennent toujours pas, alors que des opportunistes, sans foi ni loi, agissent en toute “légalité”. Le pouvoir avait, pourtant, bien toléré, des jours durant, des marches et autres manifestations grandioses à Alger et partout ailleurs, en pleine fièvre footballistique. L’ordre a été donné aux médias lourds de couvrir les partis légaux et des associations légales.
Le ministre de la communication l’avait annoncé bien avant lui. Mais la manœuvre n’a aucune chance d’être prise au sérieux.  Bouteflika, qui avait annoncé, un jour, qu’il était le rédacteur en chef de l’APS, sans qu’aucun des responsables de cette agence ne bronche, ne semble pas déroger à la règle : les médias publics restent un outil de propagande du système. Le jour où on décidera d’ouvrir le champ audio-visuel, on pourrait, peut-être se mettre à espérer.
En attendant, force est de constater que les annonces faites pour répondre au malaise social ressemblent à de la poudre aux yeux. Que ce soit pour la poursuite du soutien au prix de première nécessité, ou celui d’abdiquer devant le diktat des trabendistes et des grossistes, ou que ce soit pour la poursuite de la politique de création d’emplois précaires ou, encore, pour ce qui est de la très litigieuse histoire de distribution de logements, Bouteflika a fait dans la fuite en avant, peut-être parce que pressé par les évènements en cours dans la région, ou peut-être, tout simplement, parce qu’il ne dispose pas d’autres solutions.
En tout état de cause, tout le monde admet que beaucoup de choses ont été faites durant le règne de Bouteflika. Ce dernier n’a, d’ailleurs, jamais raté l’occasion pour rappeler que ce qui a été réalisé durant la décennie précédente n’a jamais été fait depuis l’indépendance du pays. Mais le problème réside dans la manière de faire. Jamais la corruption n’a été aussi visible et aussi dangereuse que durant cette période, jamais un président de la république n’a fait autant de vide autour de lui comme l’a fait Bouteflika.
Ce qui pose un sérieux problème : un jour ou l’autre, Bouteflika ne sera plus là. Que faire ? Avec qui ? Une classe politique complètement discréditée et coupée de la réalité, un parlement budgétivore et nageant dans une autre galaxie et une société civile sinon asservie, du moins bâillonnée. Les mouvements de protestation qui se déclarent par-ci par-là sont généralement l’œuvre de syndicats autonomes, pour la plupart non agréés ou non reconnus par le pouvoir qui continue à travailler avec ses syndicats.
L’alternative au système en place n’existe pas, du moins pour le moment et ce ne sont pas les communiqués et autres déclarations d’hommes politiques qui feront croire le contraire. Le peuple, l’Algérie profonde, réelle, est complètement déconnecté de la chose politique, parce que n’y croyant plus. Qu’ils soient proches du pouvoir ou de l’opposition, les partis agréés sont l’autre image du système en place.
Le président Bouteflika cherche un sursis, le temps que la vague du changement qui balaye le monde arabe se calme. Que fera-t-il après ? Mystère. (Liberté-05.02.2011.)

** Le président de la LADDH, Mostefa Bouchachi :

  »nos revendications ne se résument pas en la levée de l’état d’urgences »

Le président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme), Mostefa Bouchachi, a affirmé qu’il tient toujours à la marche qui sera organisée le 12 février. Me Bouchachi a révélé que la décision du Président demandant au gouvernement de promulguer une loi pour la levée de l’état d’urgence dans  » un avenir très proche » n’est pas un objectif en lui-même.

Me Bouchachi a déclaré à Echorouk que « l’objectif de la marche du 12 février est de mettre fin à la démocratie de façade et de passer à une vraie démocratie et efficace », ajoutant que « la décision de la levée de l’état d’urgence, en ce moment, est une anticipation des événements, parce que la décision du président de la République est venue parallèlement avec l’événement international et la vague de révoltes populaires qui ont eu lieu dernièrement dans les différentes régions du pays. »

Me Bouchachi a indiqué que les espérances du peuple algérien ne se résument pas en la levée de l’état d’urgence. En vérité, ces espérances ciblent à atteindre la liberté et la vie décente. Le président de la LADDH s’est demandé si vraiment on a pris cette décision par souci d’une ouverture démocratique, ou bien c’est juste un moyen pour gagner plus de temps possible, ou bien même une injection anesthésiante?»

L’interlocuteur a réitéré : « Comment peut-on lever l’état d’urgence qui demeure une mesure illégale et anticonstitutionnelle, tout en maintenant l’interdiction d’organiser des marches dans la Capitale, qui est considérée la métropole de tous les Algériens et la base du système politique, le siège des pouvoirs central, financier et économique. »            Me Bouchachi s’est posé la question suivante : « Sommes-nous dans la capitale du Congo et non pas à Alger?» (Echorouk-04.02.2011.)

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*Sur initiative de Ahmed Benbitour

Un «Manifeste pour une Algérie nouvelle»

*La nation est en danger, et le pays est à la dérive. C’est le moment d’exprimer notre solidarité avec notre jeunesse.
Face à l’impasse et au désespoir, il ne reste à la jeunesse, pour s’exprimer, que la violence qui est devenue le seul moyen de règlement de conflits parmi les individus et entre les individus et l’Etat.
Cette double violence du pouvoir et de la société menace de devenir incontrôlable à tout moment.
Comme l’a montré l’expérience tunisienne, lorsque la situation devient insupportable, quand le sentiment d’injustice domine, il suffit d’incidents mineurs pour provoquer des embrasements majeurs.
Ce qui prime, aujourd’hui, c’est une prise de conscience collective de la menace sur l’avenir de l’Etat et de la nation.
Chaque citoyen doit intérioriser très fortement l’urgence et l’absolue nécessité du changement du système de gouvernance dans le calme et la sérénité.
Les récentes expériences algérienne, tunisienne et égyptienne, démontrent l’urgente nécessité de construire un interlocuteur valable face à un pouvoir aux abois et une jeunesse décidée à arracher sa liberté, y compris par la violence.
Adhérents à ce Manifeste, nous appelons à la constitution de cercles d’initiative citoyenne pour le changement, pour créer dans la société civile les espaces de négociation et de proposition, pour prévenir toute action visant à attiser la violence entre Algériens ou prônant l’anarchie ou l’effondrement de l’administration ou de l’Etat.  
Adhérents à ce Manifeste, nous nous mobilisons pour permettre le passage d’une société qui perd ses valeurs humanistes les plus précieuses, connait un incivisme généralisé, intériorise la violence, la prédation et la corruption comme mode de fonctionnement à une société qui repose sur des lois et des règles saines et respectées, sur la confiance et le respect entre citoyens, une société où la bonne éducation et le travail sont des atouts de réussite sociale et individuelle, où la justice prévaut et où la malhonnêteté, le vice et la brutalité comme mode de progression dans la sphère publique, sont proscrits et combattus.
Adhérents à ce Manifeste, nous nous engageons à nous mobiliser sans relâche en tant que citoyens pour que l’Etat algérien assure le plus rapidement possible les missions suivantes :
- Mettre fin à la corruption et au mépris trop répandus parmi nos responsables politiques et administratifs ;
- Mettre en place une économie de production, qui résorbe rapidement le chômage et la pauvreté ;
- Développer une véritable protection sociale conforme à nos valeurs pour une amélioration des conditions de vie de tous, notamment les couches les plus vulnérables de la population ainsi que l’égalité pour tous ;
- Améliorer le niveau d’éducation et de formation de l’ensemble de la population, et en priorité des jeunes générations.
Pour cela, nous nous engageons à œuvrer pacifiquement à changer le système de gouvernance algérien et pas seulement les personnes avec les objectifs suivants :
- Mettre en place une démocratie moderne avec des institutions qui fonctionnent correctement, qui ne dépendent pas du bon vouloir des individus et qui sont comptables de leurs actes et de leurs résultats ;
- Mettre en place des mécanismes politiques fondés sur une saine compétition, arbitrée par le peuple, seule source légitime du pouvoir, lors d’élections non manipulées ;
- Promouvoir l’avènement d’une nouvelle génération de dirigeants politiques, compétents et honnêtes, en mesure de mener un véritable programme de développement, à tous les échelons du pouvoir, de l’Etat et de l’administration.
Adhérents à ce Manifeste, nous prenons également l’engagement solennel de ne pas utiliser le combat de la jeunesse de 2011 à des fins personnelles ou idéologiques et de demeurer à la hauteur des enjeux de la situation et des attentes de notre peuple.
Dans une première étape, nous appelons à la mobilisation de tous les citoyens algériens pour faire aboutir les trois revendications suivantes dans les plus brefs délais :
- 1. L’instauration des conditions minimales de libertés démocratiques
Nous exigeons :- La levée de l’état d’urgence, abusivement utilisé comme instrument de confiscation des libertés publiques et individuelles ;
- L’ouverture du champ politique avec la possibilité de créer de nouveaux partis politiques représentatifs de la population, et de la jeunesse en particulier ;
- L’ouverture du champ médiatique, notamment des médias lourds que sont la télévision et la radio. 
-2. La mise en place d’un calendrier politique de transition et de sauvegarde pour parvenir à l’avènement d’une nouvelle république.
Le calendrier politique de transition et de sauvegarde permettra l’avènement du nouveau système de gouvernance et la mise en place des institutions de transition chargées de l’élaboration d’une nouvelle Constitution démocratique et de l’organisation d’élection présidentielle et législatives anticipées.
Un gouvernement de sauvegarde et de transition composé d’une équipe compétente, représentative des différents courants de la société, mettra  en œuvre un programme économique et social très clair de protection de nos richesses et de prise en charge des besoins les plus pressants de la population.
Une équipe de sauvegarde de la nation, en nombre restreint mais représentative des différents courants dans la société, élaborera le programme politique de transition et de sauvegarde y compris la rédaction de la nouvelle Constitution.
Dans cette phase cruciale qui s’ouvre, la mission de toutes les institutions républicaines, notamment de l’armée, de la police et de la gendarmerie, les oblige à ne plus permettre le maintien d’un illusoire statu quo, rejeté légitimement et unanimement par notre peuple. Au contraire, elles doivent contribuer, avec l’ensemble des acteurs politiques, économiques, intellectuels ainsi que les médias, à un engagement irréversible du pays dans une transition démocratique qui, à chaque avancée de la société civile, permettra aux institutions républicaines de réoccuper leur espace naturel et constitutionnel.
-3.  Sauvegarder les ressources de l’Algérie par la constitutionnalisation de l’utilisation des recettes d’hydrocarbures.
Le gouvernement de transition et de sauvegarde appliquera les règles suivantes pour l’allocation des recettes en hydrocarbures, qui seront par la suite inscrites dans la future Constitution :
- Une première partie des recettes alimentant un fonds pour les générations futures ;
- Une deuxième partie des recettes allant à des investissements avec un fort coefficient budgétaire sur la croissance de long terme, comme la santé et l’éducation ;
- Une troisième partie des recettes allant, dans une phase de transition, à la mise à niveau et à la revalorisation de la Fonction publique, tout en préparant un programme urgent de refondation de l’Etat, de l’école et de l’économie.
Tirant les leçons des expériences passées, il sera mis immédiatement fin à l’utilisation des recettes en hydrocarbures pour alimenter le circuit bancaire finançant l’économie rentière et d’importation, ou les comptes du trésor finançant des dépenses d’infrastructures décidées à la va-vite et sources de commissions. Adhérents à ce Manifeste, nous entendons préserver l’avenir de nos enfants et construire dès aujourd’hui les bases saines et durables de l’Algérie dont ils hériteront.
Manifestez-vous dès à présent individuellement ou en groupes en tant que forces du changement en contactant l’adresse électronique suivante et en créant ou rejoignant des cercles d’initiative citoyenne qui porteront nos revendications.
Mobilisés et unis, rien ne nous sera impossible.
Vive l’Algérie, vive les Algériens ! 
Dr Ahmed Benbitour
Adresse électronique :
adhesion@cicc-dz.net
Février 2011

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*Société civile….Sursaut d’orgueil

Longtemps réprimés bien qu’autorisés par les lois du pays, les associations et les syndicats indépendants ont fini par forcer le respect, ces dernières années.

Partis de rien dans un environnement tout à fait hostile et totalement plombé, des femmes et des hommes ont décidé de prendre leur destin en main. Au départ, ce sont les corporations de médecins et d’enseignants qui ont pris le taureau par les cornes pour se lancer dans l’aventure syndicaliste. Pour une aventure, c’en était bien une. Car contester l’ordre établi pouvait valoir alors à ses auteurs des représailles et beaucoup de cadres en ont fait les frais. C’est en effet dans la douleur qu’ont commencé à naître les syndicats autonomes et la société civile. Mais ils ne tarderont pas à s’affirmer sur le terrain.

Les médecins de la santé publique, le personnel de l’administration et les enseignants ont fini par s’imposer dans leurs secteurs respectifs en poussant à la porte le syndicat officiel, l’UGTA, qui a cessé depuis longtemps de représenter les travailleurs et de défendre leurs intérêts. Ils le prouveront sur pièce en paralysant, à plusieurs reprises, les hôpitaux, l’école, l’administration et l’enseignement supérieur. Bien que leurs revendications se soient toujours limitées au strict champ socioprofessionnel, ils ont eu par moment à aller au-delà pour s’installer sur le terrain politique en demandant expressément la levée de l’interdit sur les libertés en général et les libertés syndicales en particulier.

A vrai dire, ce n’est que très récemment que des syndicats autonomes ont commencé à investir la revendication politique en se joignant, à la faveur des dernières manifestations qu’a connues le pays, à la Coordination nationale pour le changement et la démocratie qui regroupe une pléthore d’organisations de la société civile. Le Syndicat national du personnel de l’administration publique (Snapap) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) sont parmi les initiateurs de la marche du 12 février et de l’appel qui revendique, entre autres, la levée de l’état d’urgence, le changement et la démocratie, et l’ouverture des champs politique et médiatique.
Outre la Ligue algérienne de la défense des droits de l’homme (Laddh) qui est, au demeurant, dans son rôle, d’autres segments de la société civile, des collectifs de chômeurs, d’intellectuels, des organisations estudiantines, des collectifs de journalistes et des comités regroupant d’autres catégories sociales, à l’instar de celui des chômeurs du Sud, ont résolument décidé de s’inscrire dans la dynamique citoyenne appelant au changement du système politique.

Par le passé, la scène politique nationale avait connu l’implication en politique de quelques organisations de la société civile, entre autres RAJ et les associations de victimes du terrorisme, mais c’étaient des actions disparates, sans portée réelle. Aujourd’hui, la société civile réagit de manière plus prononcée, gagne du terrain et des galons de crédibilité. Elle tente d’organiser et d’encadrer la contestation politique en repoussant les barrières de l’interdiction qui plombent le champ politique. Elle a fini par s’inscrire dans des revendications consensuelles. En fait, il y a une vraie prise de conscience qui a relégué les divergences paraissant, il y a quelque temps, aux yeux de certaines organisations, fondamentales, mais qui se sont finalement avérées sommaires aujourd’hui. (El Watan-02.02.2011.)

**Le pouvoir déconnecté

On a beau essayer d’interpréter la passivité des autorités algériennes face à l’accélération de l’histoire et au vent de démocratisation qui souffle à nos frontières immédiates et dans notre sphère géographique, on n’en trouvera aucun argument sensé et responsable expliquant cette déconnexion de l’Algérie officielle face aux bouleversements historiques qui s’opèrent autour d’elle. Le fait de détourner le regard de l’actualité brûlante qui se déroule à nos portes au point où l’événement est complètement ignoré par les médias officiels traduit-il un embarras du pouvoir quant au risque de contagion sur l’Algérie ?

Ou bien faut-il y voir dans l’attitude des autorités, à leur tête le président Bouteflika, le signe d’une confiance absolue dans la «sagesse» du peuple algérien qui, pour avoir d’autres préoccupations plus existentielles comme l’a admis le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, n’a pas la tête et le ventre à faire la Révolution ? La vérité, c’est qu’il se dégage un fort sentiment sinon de panique, du moins, de réelle inquiétude d’une telle posture faussement sereine qui donne l’impression que l’Algérie est loin de l’épicentre du séisme démocratique qui ébranle notre région. Comment peut-on rester aussi zen – c’est du moins l’impression que l’on veut donner – en s’efforçant avec un aplomb aussi déroutant de convaincre que l’Algérie n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte pour craindre de mauvaises surprises ? L’argument selon lequel, fort de son appareil répressif, l’Etat algérien n’a rien à craindre de la rue, vient de voler en éclats avec les révoltes populaires de Tunisie et d’Egypte, deux Etats policiers connus pourtant pour leur brutalité et leur politique de terreur érigée en mode de gouvernance. La force n’a jamais réglé et ne réglera jamais les crises et les rapports conflictuels entre gouvernants et gouvernés. Pour ne pas l’avoir compris, les présidents Ben Ali et Moubarak ont appris à leurs dépens que la violence d’Etat appelle inévitablement la violence ou la révolte du peuple. Tôt ou tard.

La peur a désormais changé de camp. C’est le premier enseignement à tirer de ces événements. L’autre donne nouvelle que les dirigeants arabes et tous les dictateurs de part le monde doivent sérieusement méditer est que l’on assiste, avec ces chaudes alertes, à un début de refondation des relations internationales. Les aspirations démocratiques des peuples sacrifiées jusqu’ici sur l’autel du pragmatisme économique et de la realpolitik constituent aujourd’hui une préoccupation majeure des grandes puissances qui régentent le monde. Convaincues en cela que c’est le seul vrai gage de stabilité des Etats et des nations et le moyen le plus sûr de préserver leurs intérêts menacés par l’instabilité chronique des régimes en place. Deux raisons fondamentales qui doivent pousser le pouvoir en Algérie à régler au plus vite son déficit de légitimité en engageant le pays dans la voie des réformes démocratiques.

Bouteflika aura-t-il la clairvoyance politique d’ouvrir le système en allant dans le sens de l’histoire ou continuera-t-il, imperturbable, son bonhomme de chemin, suivant le cap fixé qui a mené le pays à l’impasse dans laquelle il se trouve ? Le fait que la société civile se soit emparée de cette revendication – demain ce sera la rue – exige des gestes politiques forts et dans les meilleurs délais avant qu’il ne soit trop tard. (El Watan-01.02.2011.)

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2 réponses à “Météo-politique en Algérie.6”

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