Météo politique-alg.7
***Limogeage du général Toufik
Chute d’un mythe et la fin d’une époque. Le tout-puissant patron des services de renseignement, le général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik, a été démis de ses fonctions après un quatre de siècle de règne dans l’ombre.
Il est – avec le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) – le symbole de la période la plus tumultueuse de l’histoire contemporaine du pays. Son départ est un événement, tant l’homme et les services qu’il dirigeait ont concentré de vastes pouvoirs hors de portée de tout contrôle et surtout au rôle politique considérable.
L’homme «sans visage» a été jusqu’à hier le dernier survivant en poste du cercle de militaires qui ont barré la route aux islamistes du FIS. L’ère Toufik a vécu laissant un DRS dépouillé de ses pouvoirs et de son influence. C’est par le biais d’un communiqué de la présidence de la République – un fait inédit – que sa mise à la retraite a été prononcée.
«Conformément aux dispositions des articles 77 (alinéas 1 et 8) et 78 (alinéa 2) de la Constitution, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a mis fin ce jour aux fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité, exercées par le général de corps d’armée, Mohamed Mediène, admis à la retraite», a annoncé le communiqué présidentiel.
Il est remplacé par le général-major à la retraite, Athmane Tartag dit Bachir, lui aussi a été longtemps officier des services ayant exercé auprès de son désormais prédécesseur avant de partir à la retraite.
Ainsi donc, prend fin une période remplie de conflits et de luttes d’influence entre différents pôles du pouvoir. Intervenu dans un contexte politique aussi flou qu’incertain, le départ du général Toufik ne manque pas de soulever des interrogations.
Un limogeage ? Est-il parti au terme d’une guerre d’usure entre son département et la présidence de la République qu’il a perdue ou bien suite à un arrangement – un départ négocié – dicté par une conjoncture sécuritaire nouvelle ? Au regard de la nature opaque du fonctionnement du pouvoir réel, il n’est pas si facile de confirmer une thèse aux dépens d’une autre.
Probablement les deux à la fois. Cependant, il faut rappeler que la décision de Bouteflika de briguer un quatrième mandat présidentiel avait révélé des désaccords profonds entre les clans et la guerre avait débordé le sérail pour être portée sur la place publique. Le tout-puissant des Moukhabarate a essuyé des attaques violentes venues pour la première fois de l’intérieur même du régime.
A quelques semaines de la présidentielle d’avril 2014, le secrétaire général de l’ex-parti unique, Amar Saadani s’est ouvertement attaqué à celui que tout l’establishment algérois redoutait, inaugurant ainsi une longue guerre d’usure où chaque «groupe» s’employait à neutraliser l’autre.
Ce jour-là, le prestige du Général était sérieusement atteint. Une première défaite symbolique mais non sans conséquences politiques. La raison de cette guerre déclarée serait une opposition du patron du DRS à un quatrième mandat d’un Bouteflika à la santé incertaine. Mais en réalité, le général Toufik n’avait jamais affiché clairement son opposition. La réalité est que Mohamed Mediène a de tout temps été «loyal» jusqu’au bout.
Cependant, il aurait «réfléchi à un plan B» dans le cas où le président sortant serait dans l’incapacité de briguer un autre mandat. Ce qui a été interprété par la garde prétorienne de Bouteflika comme une opposition.
Dans l’ambiance exécrable de la présidentielle, des officiers supérieurs au sein de l’armée connus pour leur proximité avec le patron du DRS étaient soudainement envoyés à la retraite, dont le général Djebar Mhena, chef de la sécurité de l’armée, la colonel Chafik chargé de la lutte contre la corruption et le colonel Fawzi qui s’occupait des médias, pour en arriver à l’arrestation fracassante du chef de la lutte antiterroriste, le général Hassan.
Dernier épisode annonçant la fin de celui que certains surnomment «dieu de l’Algérie» et symboliquement la victoire de Bouteflika qui a consacré l’essentiel de son énergie à «disloquer» le noyau dur constitué par les généraux de la période 1990 pour déplacer le centre du pouvoir à la Présidence.
DRS, fin et suite
Mais faut-il réduire l’événement à l’unique lutte clanique ? Ne s’agit-il pas aussi du «démantèlement» ou de la «mutation» d’un appareil aussi tentaculaire qu’hégémonique ? D’évidence, le départ du général Toufik, certes dans un contexte conflictuel, obéit à des impératifs politiques et sécuritaires nouveaux.
Le DRS, qui convenait durant une période marquée par une guerre contre le terrorisme, ne correspond plus dans sa forme actuelle à une nouvelle situation ou à la menace sécuritaire qui, elle, a connu des transformations profondes redoublant de férocité. «La nature de la menace a changé et pour la combattre, il faut adapter l’instrument de lutte», analyse un spécialiste.
Ahmed Ouyahia, dans sa conférence de presse d’avant-hier, a laissé entendre que les appareils sécuritaires du pays connaissent un changements «naturel» pour mieux les adapter. Une restructuration interne.
Même la notion et la vocation des Services devraient «subir» une mutation. Passer du sécuritaire au renseignement, à l’anticipation et à la prévention.
Héritier de la Sécurité militaire, le DRS est perçu par les acteurs politiques et sociaux ainsi que les militants des droits de l’homme comme «police politique» dont la mission est de museler la société. C’est Big brother.
Dans les milieux initiés, l’on parle d’une «réforme structurelle et doctrinale» des Services mise sur la table depuis des années, mais chahutée par des luttes politiques.
Il faut souligner que depuis quelques années, des failles sont apparues dans le dispositif sécuritaire, rendant «possibles» des attaques terroristes d’envergure : l’attaque contre l’Académie interarmes de Cherchell, les attentats commis par le Mujao dans le sud du pays et surtout la prise d’otages du site gazier de Tiguentourine.
A la menace «domestique» s’ajoute celle encore périlleuse du voisinage immédiat.
Le pays est cerné par des frontières à la fois hostiles et instables. Le chaos libyen et l’instabilité malienne sont deux menaces réelles et permanentes qui exigent une adaptation de l’outil sécuritaire.
La priorité est de «sanctuariser le territoire». Il s’agit là d’éléments objectifs. Le départ de Toufik, bientôt 76 ans, «négocié et sans contrepartie» – un départ consentant – devrait-il être analysé à l’aune de cette donne ? Vraisemblablement, d’autant que l’usure du temps et de la fonction a dû peser sur la décision.
De l’avis d’observateurs avertis, la fin de mission du général Toufik devrait conduire, à terme, au changement même de l’appellation du Service comme ce fut le cas pour la défunte Sécurité militaire.
En tout cas, le DRS dans sa forme actuelle est voué à disparaître. Et dans ce mouvement, d’autres changements aussi importants que nécessaires devraient suivre.
Mouloud Hamrouche avait convié les Toufik, Gaïd Salah et Bouteflika à préparer leur départ. Sommes-nous dans ce schéma ? La longue parenthèse fermée de l’ère toufikienne amorcera-t-elle un changement dans la nature du système politique ? Pas si sûr.*Hacen Ouali / lundi 14 septembre 2015 | el watan
***Le crépuscule d’une idole
Rab Edzaïr» n’est plus. En Algérie, décidément, même les dieux meurent. Par doses homéopathiques de décrets présidentiels sonnant le glas d’une époque, celle de «l’homme fort», du «faiseur et dé-faiseur de rois», avec son armada de pouvoirs illimités.
Hier, dimanche, l’indéboulonnable général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik, commandant depuis 25 ans du Département du renseignement et de la sécurité, — le DRS, les omnipotents Moukhabarate algériens —, a remisé son képi, ses galons, avant de prendre la porte de(s) «Services».
«Démissionné» par celui-là même qu’il a intronisé ou démissionnaire à l’insu de son plein gré. Le départ du général Toufik marquera assurément le dernier acte (concerté ou pas ?) d’un démantèlement/restructuration du DRS, mené méthodiquement, parfois à la hussarde, depuis ce 29 juillet 2013, date du retour en Algérie du président Bouteflika après une longue hospitalisation à l’hôpital du Val-de-Grâce, dans la capitale parisienne.
La présidence de la République, dans son laconique et expéditif communiqué rendu public dans la journée d’hier, ne s’encombre pas de formules épurées. Pas de quartier, surtout pas d’éloge panégyrique, ode au généralissime officier du Renseignement, longtemps la mascotte du pouvoir occulte, transfiguré, par la rumeur insistante sur la guerres de clans, en «contre-pouvoir» au régime du présumé «hyperprésident» aujourd’hui malade et impotent.
Les enquêtes du DRS, révélant une corruption politico-financière pratiquée à grande échelle, éclaboussant le proche entourage du président Bouteflika, parmi ses ministres et sa fratrie, ont visiblement précipité la chute de «l’homme au cigare».
«Conformément aux dispositions des articles 77 et 78 de la Constitution, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a mis fin ce jour aux fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité, exercées par le général de corps d’armée Mohamed Mediène, admis à la retraite», lit-on dans le communiqué rédigé dans un style télégraphique.
La Présidence annonce remplacer le général «admis à la retraite» par un général-major «retraité» : Athmane Tartag, en l’occurrence, désigné nouveau chef du Département du renseignement et de la sécurité.
Selon ses biographes officieux, Mohamed Mediène serait né à Guenzet, à Sétif, en 1939. Algérois d’adoption, c’est à Bologhine qu’il grandira, dans le mythique Bab El Oued, avant de rejoindre en 1961, soit avant la fin de la guerre d’indépendance, l’Armée de libération nationale.
A l’indépendance, il est en formation à l’école du KGB au sein des toutes premières promotions dites «tapis rouge». Mais c’est sous Chadli Bendjedid, le colonel-Président, son «parrain» présumé, que le «destin national» du général T a commencé à s’affirmer.
C’est à la tête de la sous-direction de la sécurité de l’armée, sous le commandement du général Lakehal Ayat, directeur central de la Sécurité militaire, successeur de Kasdi Merbah, éjecté à la mort de Boumediène, qu’il se ferra un nom.
Porté par sa bonne étoile, il succédera en 1987 au général Hocine Benmaâlem à la tête du Département des affaires de défense et de sécurité (DADS) coiffant les services de sécurité du pays (police, gendarmerie, Sécurité militaire).
Totem des décideurs
Au lendemain de la révolte d’Octobre 1988, fatale au général Lakehal Ayat, le patron de la terrible Sécurité militaire, l’ancêtre du DRS, il est nommé directeur central de la sécurité de l’armée, en remplacement du général Betchine.
Le départ/éjection de Betchine en octobre 1990 lui ouvrira grand le corridor du pouvoir réel. Et de prendre la tête de plusieurs directions relevant du Renseignement, créant, en plein tumulte des année 1990, le DRS. «Janvieriste» de la première heure, éradicateur impénitent, le général Toufik incarnera la décennie 1990, ses rivières de sang et ses contingents de victimes expiatoires tombées sur l’autel de la lutte sans merci contre le terrorisme islamiste.
Pourfendeur de la République pour certains, un de ses principaux sauveteurs pour d’autres, le général T. est régulièrement mis en joue par les ONG «droits de l’hommiste».
Son nom est associé à toutes les dérives sanglantes de la «décennie noire», dont l’assassinat du président Boudiaf par un élément du groupe d’intervention du DRS, le GIS. Personnage charismatique, cultivant l’intrigue, le secret – à la limite de la pathologie Big Brother – le général Toufik a réussi le pari de mettre en coupe réglée la société algérienne et des pans entiers de la vie publique. Personnel politique, médias, administration, secteur économique, aucune parcelle de liberté n’est épargnée par le club très restreint de «décideurs» dont il était un des totems.
A «l’international», la réputation des «services» algériens, façonnés par leurs mythiques fondateurs et chefs successifs (Abdelhafid Boussouf, Kasdi Merbah, Lakehal Ayat, Mohamed Betchine et Mohamed Mediène), tous éjectés, démis ou carrément assassinés (Merbah, chef de la SM de 1963-1978, a été assassiné en 1995), exhalent relents de «soufre» et suscitent des motifs de «fierté» quant à leur redoutable efficacité et marge d’autonomie vis-à-vis des grandes puissances, dont les USA et la France, avec qui le général Toufik, dit-on, ne serait pas en odeur de sainteté.
Les services d’intelligence américains pointent ainsi du doigt la «paranoïa» des services dirigés par le général T. Un câble WikiLeaks traitant de la coopération sécuritaire (du 6 décembre 2006) tartine, non sans clichés, sur ce «groupe épineux et paranoïaque avec lequel il est très difficile de travailler».
«L’Africom a offert beaucoup plus, mais les Algériens ont gardé volontairement un pied sur le frein. Ils veulent éviter la dépendance dans leurs relations militaires, de sorte à éviter que des informations sur leurs activités se propagent parmi les partenaires étrangers. Ils ont des capacités administratives limitées et les agents qui travaillent sur les activités bilatérales avec la France ou l’Allemagne ou la Russie sont les mêmes qui travaillent avec nous. Ils sont incompétents lorsqu’il s’agit des tâches polyvalentes. Pour cacher leur méfiance et leur paranoïa, ils utilisent des astuces bureaucratiques.
Contrairement à nos programmes avec d’autres pays, les services de renseignement militaires algériens effacent toute trace de nos activités bilatérales militaires. Ils sont intéressés de chercher à renforcer leur propre position au sein de la structure du pouvoir algérien en utilisant le contrôle de la relation de sécurité avec les Etats-Unis».
Avec la France, c’est le très classique «je t’aime, moi non plus». Dans Paris-Alger, histoire passionnelle, l’ouvrage écrit par Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet (paru en 2014), on dresse le portrait d’un général Toufik à la lumière de témoignages de responsables français (Claude Guéant, Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini, Jean-Yves le Drian). Mediène est décrit comme un «taiseux». «Il est marqué par la lutte sanglante qu’il a menée contre les islamistes dans les années 1990.»
DRS comme instrument du cabinet noir
«Un homme vif, subtil. Toufik fait partie de la génération des généraux qui ont le sentiment d’avoir sauvé la nation (…). Il pourrait être votre oncle. Un petit monsieur avec des lunettes. Un papy très posé, fin analyste, mais aussi très respecté : quand il parle, les généraux derrière ne bougent pas, lorsqu’il rit, ils rient», écrit-on dans l’ouvrage.
Auteur de La Mafia des généraux, Hichem Aboud, lui, ancien capitaine des «services» sous le commandement de Lakehal Ayat, qualifie la superpuissance du général Toufik de «mythe» (voir entretien El Watan, 5 juillet 2012). «Toufik faisait partie du cabinet noir. Le DRS a d’ailleurs été utilisé par le cabinet noir comme un instrument.
C’est ce que je reproche d’ailleurs à ces Services. Aujourd’hui, parmi le groupe des décideurs, le général Toufik est le seul à être resté en piste. On a fait du patron du DRS le ‘maître absolu’ de l’Algérie, le ‘faiseur de rois’, mais le DRS n’est plus ce qu’il était il y a dix ans.
Le DRS, je le dis et le répète : c’est du pipeau, un ballon de baudruche. Makan walou. Khouroutou. Quitte à froisser mes anciens collègues, le DRS n’a plus de pouvoir.
D’abord, son chef ne cherche pas la confrontation avec le Président, ce qui lui a valu d’être maintenu à son poste en 2004. Le général Toufik avait joué la carte de la ‘loyauté’ (à Bouteflika, ndlr) devant le quarteron de généraux qui voulait le remplacer par le secrétaire général du FLN, Benflis. Le général Toufik, les gens ne le savent pas, est excessivement légaliste.
Ce n’est pas parce qu’il est un idéaliste, mais parce qu’il veut se protéger.» Fin de citation. Le mythe, lui, ne fait que commencer.*Mohand Aziri / lundi 14 septembre 2015 | el wata
**Mirage et réalité de la police politique
Le président Bouteflika a mis fin, hier, aux fonctions du chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général de corps d’armée Mohamed Lamine Médiène dit Toufik.
C’est tout un pan de l’histoire de la police politique en Algérie qui tombe. Car au-delà des missions du renseignement et de la sécurité inscrites dans les Constitutions successives qu’a connues le pays, ce département — qui organiquement est lié au ministère de la Défense — a régulé pendant 25 ans la vie politique nationale.
Il a fait et défait des partis politiques, dessiné leurs parcours, orienté leurs positions, fabriqué et déchu de hauts responsables du pays et même des présidents, supervisé des fraudes électorales au côté bien évidemment de l’administration. Rien ne se faisait sans la bénédiction du général Toufik, y compris les mandats successifs de l’actuel chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, dont la décision de mettre le patron du DRS à la retraite a provoqué, hier, un véritable séisme dans la vie politique nationale.
Pour le commun des mortels, Toufik est intouchable, c’est «Reb Edzaïr» (le dieu de l’Algérie), comme le qualifient certains pour mettre en évidence toute sa puissance. Hier, c’était la fin du mythe. C’est à se demander si Toufik était un mirage ou une réalité. Il est vrai que son service a puissamment contribué à lutter contre le terrorisme, a accompli des missions au service de l’Algérie, mais a aussi régenté la vie politique, économique et sociale.
Le DRS, comme son ancêtre la Sécurité militaire, la terrible SM, a fait la pluie et le beau temps. Il était partout : dans les ministères, dans les entreprises publiques, dans l’administration, au sein du mouvement associatif, dans les partis politiques, là ou il y a un regroupement humain. Il n’y a pas un seul parti de l’opposition qui ne s’en soit pas plaint.
Le Front des forces socialistes (FFS), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) n’ont pas cessé de revendiquer la dissolution de la police politique, donc les services du général Toufik. Même le secrétaire général du Front de libération national (FLN) — que préside le chef de l’Etat —, Amar Saadani, n’a pas arrêté de demander le retrait du DRS de la vie politique. Mais peut-être pour d’autre raisons.
Une question se pose d’elle-même : le départ du mythique et mystérieux patron des Services algériens et son remplacement par un de ses anciens bras droits, Bachir Tartag, est-il synonyme de la fin de la police politique ? A première vue, ou dans la forme qui était la sienne, le DRS est profondément restructuré.
On peut même dire qu’il est devenu squelettique : il a perdu ses services presse, police judiciaire — à l’origine des enquêtes sur la corruption au sein de Sonatrach et du projet de l’autoroute Est-Ouest —, de la direction de la sécurité intérieure, tous rattachés depuis quelque temps à l’état-major de l’Armée nationale populaire, dont le chef est le désormais puissant général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui cumule aussi le poste de vice-ministre de la Défense.
Le DRS s’est vu également dépouillé du service de l’Intelligence économique. Peut-on dire alors qu’il n’a vraiment plus aucun instrument pour contrôler la société comme il le faisait jadis ? Attendons pour voir. La restructuration qui se déroule au sein des Services de sécurité n’a pas encore livré tous ses secrets et ses implications sur la vie politique nationale.
Le clan présidentiel, qui a renforcé sa puissance en mettant sur le carreau tous ceux qui peuvent troubler sa démarche, ne serait plus dans le besoin des services que le DRS assurait. Le président Bouteflika et ses collaborateurs ont prouvé qu’ils ont mis en place leur système propre. Les terribles pressions que subit la presse ne sont certainement pas l’émanation du service presse, qui n’existe plus.
Les pressions exercées aussi sur les annonceurs privés ne sont forcément pas celles de quelques agents du DRS tapis dans l’ombre. La dernière élection présidentielle, qui s’est déroulée dans des conditions très contestées par la classe politique et les rivaux du président-candidat, a été marquée par les mêmes méthodes et les mêmes irrégularités que toutes les précédentes, sans l’implication des services de Toufik. Alors, l’argument du retrait de la police politique de la vie politique nationale est une idée qui doit faire ses preuves. Wait and see.*Said Rabia / lundi 14 septembre 2015 | el watan
**Le limogeage du général Toufik sur toutes les lévres
La mise à la retraite du général Mohamed Mediene, dit Toufik, et son remplacement par Athmane Tartag, dit Bachir, fait la une de la totalité des titres de la presse nationale ce lundi 14 septembre.
Le journal El Moudjahid titre en Une : « Athmane Tartag, nouveau chef du DRS en remplacement de Mohamed Mediene, admis à la retraite ». Le journal gouvernemental ne livre aucune lecture de l’événement, se contentant d’une reprise des communiqués de la présidence de la République annonçant le départ de Toufik et du ministère de la Défense faisant état de l’installation de Tartag dans ses nouvelles fonctions.
Liberté consacre deux pages à l’événement, évoquant la « fin d’un mythe » et s’interroge : « La question aujourd’hui est de savoir à quoi obéissent ces changements. Nouvelle stratégie des services dictée par de nouveaux défis sécuritaire ? Sanctions ? Opération de rajeunissement ? Lutte de clans en perspective de la succession à Bouteflika ? ». Avant de conclure : « Si le départ de Toufik traduit assurément l’ouverture d’une nouvelle page, il ne signifie pas nécessairement que l’Algérie inaugure une nouvelle ère politique pour asseoir la démocratie et la transparence. Mais il est annonciateur de chamboulement au sein du système ».
El Watan parle de « La fin d’une époque ». Le journal revient longuement sur le départ de celui qui a régné sur le DRS durant 25 ans. « Dans un pays gagné par la déstructuration économique et menacé par le spectre du désastre financier, comme l’ont affirmé de hauts dirigeants, l’inflation des limogeages et des nouvelles nominations dans les institutions sensibles ne fera qu’alourdir le climat général dominé par la sinistrose », écrit le journal qui se montre sceptique sur la promesse d’un « État civil ». « Les hommes politiques qui occupent ces dernières années la scène pour réclamer l’instauration d’un État civil, ainsi que le régime dont ils dépendent et qui s’illustre par le boycott des cérémonies commémoratives du Congrès de la Soummam, ne sont pas culturellement capables de réaliser le principe de la primauté du politique sur le militaire », estime l’éditorialiste.
Le Soir d’Algérie parle également de « La fin d’une époque » et s’interroge : « Le service de renseignement sera-t-il, dans le futur, rattaché à la présidence ? ».
L’Expression titre sombrement : « Le général Toufik mis à la retraite ». Le journal analyse les derniers changements opérés au sein des différents services de sécurité : « La paix revenue, l’Algérie s’étant relevée de ce drame se doit de s’adapter au nouveau contexte régional et international. C’est dans cette perspective que s’effectue la mue au niveau de ses services de sécurité ».
El Khabar parle de « La fin de la légende ». Sous le titre « Le président fait tomber le faiseur de présidents », le journal revient longuement sur les relations entre Toufik et Bouteflika. Il publie également un portrait du général Mediene, « le fantôme qui a dirigé l’Algérie pendant un quart de siècle ».
Echorouk parle du départ de « L’énigmatique général » et publie un portrait du général Tartag accompagné d’une photo qui n’est pas celle du nouveau chef du DRS ! **TSA/ lundi 14 septembre 2015 |
** « Louisa Hanoune, Amar Ghoul, Ahmed Ouyahia portent décidément la scoumoune. Tous ceux et celles dont ils prennent la défense finissent au rébus. Le dernier en date est l’ex-patron du DRS. Ils l’ont tant et si bien défendu, ainsi que tous ceux qui ont lynché Amar Saadani à la suite de la charge qu’il a osée contre le puissant général, qu’ils l’ont désigné au mauvais sort » nous confie une personnalité qui a souhaité garder l’anonymat..
« Le général Toufik va laisser un grand vide pour tous ceux et celles qui doivent leurs carrières ou leurs fortunes à sa sollicitude tutélaire. Ils sont à plaindre. Désormais, ils seront en mal de trouver, mais en vain, un nouveau parrain. C’est qu’ils sont légions dans tous les rouages de l’Etat en commençant par le haut, à El Mouradia et partout » souligne notre interlocuteur.
« Que va devenir l’innombrable clientèle de Rab dzayer ? Cette armée d’orphelins qui a perdu son géniteur ! Qu’adviendra-t-il de l’arrogance de ses suppôts ? D’une certaine presse à ses ordres ? Des journalistes qui écrivaient leurs papiers sous la dictée de leurs officiers traitants ? » ajoute t-il.
Un commentateur politique ayant appris le limogeage de l’inamovible général Toufik a eu ces mots : » Il ne va plus nuire au pays en servant ses desseins diaboliques. Il ne va plus se servir du DRS pour terroriser qui il veut. Il ne va plus pouvoir martyriser le président et ses proches par voie de presse, ni faire nommer qui il veut au poste qu’il veut » souligne t-il.
« La fin du toufikisme tentaculaire est assurément le début d’une bénéfique révolution psychologique, culturelle, politique et économique grâce à laquelle le peuple algérien va enfin accéder à la citoyenneté qui lui a été interdite pendant 25 ans malgré l’indépendance retrouvée » ajoute ce commentateur.
Un vieux militant du mouvement national, commentant le grand événement, nous confiait quant à lui : « vous allez voir, le président va, à présent, pouvoir doter notre pays d’une nouvelle Constitution qui va définitivement nous affranchir de la tutelle de l’armée et des services de sécurité, une constitution d’un pays réellement démocratique où l’armée n’est dotée d’aucune prééminence sur l’Etat et la Nation, où il n’y a plus d’article 25″.
« En effet, c’est ce fameux article, qui a fait plus de mal que de bien à notre pays en laissant l’armée sans tutelle. Souvenez vous de feu le général de corps d’armée Mohamed Lamari qui déclarait que « Lui (le président) il a ses prérogatives et nous, nous avons les nôtres » en référence à ce fameux article 25. Cet article tabou n’a jamais été évoqué ni par la vaillante et téméraire passionaria nationale de la démocratie, ni par le docte et courageux penseur cascadeur qui ne ménage même pas le Coran….et encore moins par les chantres de la démocratie » ajoute t-il.*Par Mourad Arbani | 14/09/2015 | 1
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*Mohamed Lamine Médiène, alias Toufik (photo) le chef du DRS, écarté au profit du général-major Bachir Tartag
Le général de corps d’armée Mohamed Lamine Médiène, alias Toufik (photo) a été démis de ses fonctions de patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) par le président de la république Abdelaziz Bouteflika selon de bonne sources, qui précisent que le chef du DRS a été mis à la retraite.
Le général Médiène a été remplacé par le général-major Athmane Tartag alias Bachir, ancien directeur de la direction de la sécurité intérieure (DSI) et actuel conseiller à la présidence. Avant de prendre ses fonctions de conseiller à la présidence, le général Bachir occupait la fonction de conseiller auprès du vice-ministre de la défense, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah.
Il faut remarquer que Amar Ghoul et Ahmed Ouyahia, ce dernier jusqu’à hier, démentaient tout différent entre le président Bouteflika et le général Toufik.
Pour rappel, le général Médiène est à la tête du DRS depuis novembre 1990.
Il est à noter que depuis plusieurs jours des informations concordantes susurraient que le président Bouteflika avait pris la décision d’écarter le général Médiène du DRS.*Par Mourad Arbani | 13/09/2015 | algerie1.com/
***A peine une heure après le communiqué du président de la république, mettant fin aux fonctions du général Médiène à la tête du DRS, le ministère de la Défense nationale (MDN) a publié un communiqué indiquant que le général de Corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a installé le général Athmane Tartag, dit Bachir, dans les fonctions de Chef du DRS.
« Sur instructions de Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées, Ministre de la Défense Nationale, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaid Salah, Vice-Ministre de la Défense Nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire a procédé, ce jour le dimanche 13 septembre 2015, au niveau du siège du Ministère de la Défense Nationale, en présence des cadres du Ministère de la Défense Nationale, à l’installation de Monsieur Tartag Athmane dans les fonctions de Chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, en remplacement du Général de Corps d’Armée Médiène Mohamed, mis à la retraite ».*dimanche 13/09/2015 | algerie1.com/
Le limogeage du général Toufik marque la fin officielle de la guerre des clans au sommet de l’État
Le limogeage du général Toufik et son remplacement par le général Tartag à la tête du DRS constituent le dernier épisode de plusieurs années de guerre froide entre le clan présidentiel et le camp du puissant chef du renseignement.
Cette guerre s’achève donc par une victoire de Bouteflika. Elle a longtemps alimenté les rumeurs et les discussions dans les chancelleries et les milieux d’affaires algériens et étrangers sur le véritable patron de l’Algérie : le président Bouteflika ou le général Tewfik ?
Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant a failli provoquer un incident diplomatique lors d’un déplacement à Alger. Il avait demandé à rencontrer le général Toufik sans passer par la présidence de la République. Le président Bouteflika avait alors réagi en refusant de la recevoir. Quelques mois après, le général Toufik avait été reçu discrètement à l’Élysée. Nicolas Sarkozy voyait en lui le véritable patron de l’Algérie.
Mais pendant plusieurs années, les rapports de force n’ont jamais basculé de manière claire et décisive d’un côté comme de l’autre. Le président Bouteflika y trouvait bien évidemment son intérêt. Ses proches mettaient en avant le DRS, ses colonels postés dans les ministères et les entreprises publiques, et ses relais, pour expliquer le blocage de certains projets économiques et l’inapplication des décisions présidentielles.
De son côté, le camp du DRS, avec sa puissante machine de propagande, utilisait exactement la même méthode, en accusant la présidence de la République d’être derrière certaines mesures non écrites sur le contrôle de l’activité économique et politique du pays.
Pendant ces années, les deux clans ont cohabité. Le président en a profité pour se débarrasser de tous ses adversaires réels ou supposés au sein de la hiérarchie militaire et placer ses hommes. Avec l’aide du chef du DRS. L’épisode le plus frappant est celui du limogeage du général Lamari en 2004. Le président n’aurait jamais réussi à se débarrasser de son chef d’État-major de l’époque sans l’appui de Toufik.
En fait, les rapports entre Bouteflika et Toufik n’ont pas toujours été conflictuels. Avant les tensions, le président Bouteflika n’écoutait que le chef du DRS et ne lisait que les rapports établis par son département, négligeant le travail des autres institutions.
Mais la cohabitation entre la présidence de la République et la police politique du régime ne pouvait pas durer éternellement. Il fallait que l’un des deux patrons cède sa place. La guerre entre les deux clans a véritablement commencé en 2010, avec le lancement par le DRS des premières enquêtes sur la grande corruption, notamment au sein de Sonatrach.
Curieusement, ces enquêtes ont touché des hommes clés du clan présidentiel dont Chakib Khelil, qui était un proche parmi les proches du président. La guerre des clans s’est accentuée lors de l’hospitalisation de Bouteflika en France en avril 2013, après un accident vasculaire. De retour en Algérie, le président avait aussitôt lancé son opération de restructuration du DRS, en limogeant, l’un après l’autre, les proches de Toufik. Avant de porter le coup de grâce au chef du DRS, en le limogeant.
Désormais, comme l’un bien dit Ahmed Ouyahia hier en conférence de presse, « Il y a un seul président qui dirige » l’Algérie. La question est de savoir que va-t-il faire de tout ce pouvoir alors qu’il a du mal à réunir plus d’un Conseil des ministres par trimestre ? *tsa-dimanche 13 septembre 2015 |
***Le séisme politique de l’année 2015 s’est produit ce dimanche 13 septembre 2015. Le général de corps d’armée Mohamed Médiene, dit Toufik, a été démis de ses fonctions de chef du DRS et mis à la retraite par le président Bouteflika. Il est remplacé par le général Bachir Tartag, son ex- numéro deux.
Alors que l’information vient à peine d’être confirmée, il est encore difficile de mesurer la portée du départ du général Toufik. Comment en est-on arrivé là ? Comment celui qui était considéré comme l’homme le plus puissant d’Algérie a-t-il pu finir ainsi, limogé par un président dont on s’interroge sur les capacités à diriger le pays ? Début de réponse.
Article 88
Il faut remonter à l’été 2013. Le président Bouteflika est victime d’une attaque cérébrale et se trouve en France, au Val-de-Grâce. Alors qu’il est malade et très affaibli, commencent à s’élever dans la scène publique des voix appelant à appliquer l’article 88 de la constitution. Ce dernier prévoit de déclarer l’état d’empêchement lorsque le président, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions. Immédiatement, le clan présidentiel associe ces voix à une tentative de coup d’État orchestré par le DRS. Ou tout du moins, le clan présidentiel reproche au général Toufik de n’avoir rien fait pour calmer ces ardeurs naissantes.
En juillet 2013, après 80 jours d’absence, Abdelaziz Bouteflika revient sur le territoire national. Même très affaibli, le président et son entourage entament à ce moment-là une vaste opération de déstructuration du DRS, avec l’objectif clair d’affaiblir le général Toufik.
Ses éléments les plus fidèles au sein du DRS sont mis à la retraite. Certains d’entre eux comme le général Hassan sont même poursuivis par la justice. En septembre 2013, des directions stratégiques du DRS, comme la DSI, la DCSA et la DDSE, sont retirées de la zone d’influence du général Toufik et rattachées à l’État-major.
Démystifier Toufik
Dans le même temps, le général Toufik demande au président Bouteflika de lui accorder le départ du général Tartag, le patron de la DSI, avec lequel il entretient de mauvaises relations. Demande acceptée. Un an plus tard, le général Tartag devient conseiller du président Bouteflika. La décision prise aujourd’hui de nommer le général Tartag chef du DRS laisse penser, avec du recul, qu’elle avait déjà été prévue par le clan présidentiel dès le moment où le général Toufik avait demandé la tête de Tartag. Peut-être même avant. À la présidence de la République, le général Tartag, fin connaisseur des services de renseignements, a été un élément précieux dans la restructuration de la maison DRS
Réduire le champ d’influence du général Toufik et préparer sa succession au sein du DRS ne suffisaient cependant pas. Il fallait aussi démystifier l’aura d’omnipotence entourant le général Toufik. Dans ce contexte, l’interview d’Amar Saadani accordée à TSA en février 2014 a joué parfaitement son rôle. Dans cet entretien, le Secrétaire général du FLN s’attaque frontalement au patron du DRS et bouleverse l’opinion, habituée à voir le nom de Toufik à peine murmuré sur la scène publique.
La passivité de Toufik
La terrible réaction du général Toufik était attendue, mais elle n’eut pas lieu. En ce sens, le rôle du général Gaïd Salah a été important. Le refus du chef d’État-major d’intervenir dans « une affaire privée » lorsque le général Toufik a demandé que Saadani soit poursuivi par le MDN a grandement limité la marge de manœuvre du chef du DRS, habitué à opérer dans l’ombre.
Bien entendu, quelques jours plus tard le président a publiquement affirmé son soutien au DRS sans vraiment désavouer Saadani. Mais la mission était de toute façon accomplie, l’opinion publique constatait que le général Toufik n’était, après tout, qu’un simple mortel.
Aujourd’hui, tandis que nous assistons à la fin d’une ère et au début d’une nouvelle où le pouvoir civil (soutenu par l’armée) règne sans partage, une interrogation subsiste. Alors que le clan présidentiel éventrait le DRS de ses prérogatives, réduisait la zone d’influence et mettait à la retraite les alliés du général Toufik, la passivité du désormais ex-patron du DRS reste tout à fait incompréhensible.
Qu’en était-il de « l’option nucléaire » représentée par les fameux dossiers que le général Toufik était censé détenir sur tout le monde ? Ce sont ces légendaires dossiers compromettants qui devaient expliquer l’équilibre des pouvoirs entre le clan présidentiel et le DRS.
À la lumière des événements, force est de constater que ces dossiers n’ont peut-être jamais existé. À moins qu’ils soient bien réels et que Toufik ait décidé de ne pas les utiliser, pour une raison ou une autre…*tsa-dimanche 13 septembre 2015
**le DRS était devenu une véritable « institution » avec de larges prérogatives et beaucoup de pouvoir, y compris celui de désigner des présidents.
« Toufik aurait dû démissionner ». Le 2 février 2014, Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, lâche une bombe. Dans un entretien exclusif à TSA, le patron du parti du président Bouteflika critique ouvertement le chef du DRS, considéré comme l’homme le plus puissant d’Algérie.
On est à moins de deux mois des élections présidentielles. Des rumeurs insistantes font état d’un conflit entre le président de la République et le patron des renseignements. Ce dernier aurait refusé de cautionner le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
La sortie de Saâdani, réputé proche du cercle présidentiel, confirme un sérieux malaise au sommet de l’État. Et pour cause : le général Toufik n’était pas le patron d’un simple service de renseignement dépendant hiérarchiquement du chef d’État-major de l’armée. Au fil des années, le DRS était devenu une véritable « institution » avec de larges prérogatives et beaucoup de pouvoir, y compris celui de désigner des présidents.
Cette fois, le conflit est sérieux. Rapidement, des proches de Toufik, notamment des militaires à la retraite, montent au créneau. Ils critiquent, se montrent menaçants et évoquent clairement des risques de déstabilisation de l’Algérie. En Face, le président et son clan jouent d’abord l’apaisement – le président a notamment renouvelé sa confiance à Toufik, une décision perçue à tort comme un désaveu de Saadani. Le temps pour Bouteflika de remporter la présidentielle d’avril 2014, malgré un état de santé dégradé et une absence totale durant la campagne des présidentielles.
Rapidement, les hostilités reprennent. Le DRS est dépouillé de ses structures et de ses principales prérogatives, transformé en coquille vide. Ces derniers jours, Ahmed Gaid Salah a demandé au président de mettre à la retraite le patron du DRS. Bouteflika lui a répondu qu’il préférait le voir démissionner. Mais Toufik ne démissionne pas. Il est finalement viré du DRS. Le président a mis fin à ses fonctions «Conformément aux dispositions des articles 77 (alinéas1 et 8) et 78 (alinéa 2) de la Constitution » lit-on dans le communiqué de la Présidence.
Ce limogeage suscite beaucoup d’interrogations. Pourquoi le président a-t-il attendu tout ce temps ? Pourquoi a-t-il quasiment démantelé le DRS avant de limoger son chef ? Et maintenant que Toufik est parti, que va faire le président ?
Sur le plan politique, ce départ va profiter au clan présidentiel. Il sera très difficile de justifier les blocages et les échecs par de prétendues tensions au sommet de l’État. Le départ de Toufik devrait logiquement libérer la révision de la constitution, en chantier depuis quatre ans. Ce sera le premier test pour le chef de l’État. Désormais, Bouteflika n’aura plus aucun argument pour justifier les retards et les incompétences au sommet de l’État.
Le départ du patron du DRS laisse le champ libre au clan présidentiel. Mais ces pleins pouvoirs ne doivent pas être mis au service d’ambitions personnelles ou de projets de prédation. Bouteflika a promis un pouvoir civil. Avec le seul départ du chef du DRS, cet objectif est loin d’être atteint. Ce sont les actes qui le diront. Les prochaines décisions politiques nous renseignerons davantage sur les véritables raisons du limogeage de Toufik : aller vers un état civil débarrassé des interférences des renseignements ou bien renforcer le clan présidentiel pour mieux organiser son maintien au pouvoir malgré ses échecs.*TSA- dimanche 13 septembre 2015 | Par Achira Mammeri
**Le général Athmane Tartag, dit Bachir, a été nommé hier à la tête du DRS, en replacement du général Toufik. TSA vous propose de découvrir son visage dans une photo prise il y a deux ans au moment où il dirigeait la sécurité intérieure du DRS (DSI). On le voit, en costume à rayures, assis à droite du général Boustila, ancien commandant de la gendarmerie nationale, mis à la retraite la semaine dernière.Natif de la région d’El Eulma, le général Tartag, surnommé « Le bombardier », a fait toute sa carrière au sein du DRS. Fin 2013, il a été remplacé par le général Bendaoud à la tête de la DSI. Il avait alors rejoint le ministère de la Défense en tant que conseiller de Gaid Salah avant d’être nommé à la présidence de la République, comme Conseiller du chef de l’État en charge des Affaires de sécurité.*tsa/ lundi 14 septembre 2015 | algerie1.com
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Soufiane Djilali
“La responsabilité du gouvernement dans la crise est engagée”
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, n’a pas été tendre, hier, dans sa réaction à la dernière sortie du SG par intérim du RND et chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, concernant la crise économique que vit le pays. Pour M. Djilali, les propos tenus par Ahmed Ouyahia, selon lesquels le gouvernement n’est pas responsable de la crise, relèvent de la “lâcheté”. Le président de Jil Jadid a rappelé qu’Ahmed Ouyahia était, à plusieurs reprises, chef de gouvernement, et il a “imposé des orientations économiques désastreuses pour le pays”, citant, à titre d’exemple le crédit documentaire… Visiblement très remonté contre le SG par intérim du RND, Soufiane Djilali est allé jusqu’à lancer un défi à Ouyahia l’invitant à un débat public sur la situation du pays. Soufiane Djilali n’a, par ailleurs, épargné aucun responsable au sein du régime. À ses yeux, ils sont tous responsables des maux qui rongent le pays, à commencer par le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika. M. Djilali a appuyé ses dires sur la situation qui prévaut actuellement. Dressant un constat sans appel de la crise multidimensionnelle que vit le pays, il a mis en garde “contre l’effondrement de l’État, de l’autorité morale des autorités”, mais aussi “de l’atteinte à la sécurité nationale” induits, selon lui, “par un coup de force imposant un 4e mandat” et “une crise du régime qui se transforme en crise de l’État”. “La situation est très grave”, a-t-il encore dit, se défendant, toutefois, de ne pas chercher à faire peur aux Algériens, contrairement aux tenants du régime “qui manipulent Mezrag et autres salafistes, qui ont imposé Bouteflika de force en menaçant les Algériens de leur faire comme les Syriens ou les Libyens”… La sortie d’hier de Soufiane Djilali est aussi suivie de propositions de sortie de crise. Ainsi, il a appelé à la réduction des impôts pour les investisseurs nationaux, mais aussi à “une criminalisation des bureaucrates qui bloquent les investissements”, à travers une réforme du code de procédures pénales. Il a aussi plaidé pour une réelle prise en charge des “secteurs primaires”, comme l’agriculture, la pêche, les services. Interrogé sur la CLTD, dont Jil Jadid est membre, Soufiane Djilali a appelé au renforcement des rangs de cette coordination avec des associations de la société civile, des personnalités nationales et des partis politiques, car “elle a besoin de renforcer ses rangs”, a-t-il dit. Il a estimé, en outre, que la CLTD a réalisé l’objectif de réunir une partie de l’opposition, avec, en prime, des orientations claires, référence la plateforme de Mazafran. Quant aux propositions, il a souligné que les pourparlers doivent être menés avec les gens du pouvoir, lesquels doivent accepter “une période de transition”, qui sera l’œuvre commune de l’opposition et du pouvoir autour “d’une personnalité consensuelle” et “du chef de l’État”, afin de préparer “des élections présidentielles anticipées”. M. Djilali a précisé que le pays n’est pas préparé à organiser une élection anticipée tout de suite.*liberte-algerie.com/13 septembre 2015
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Affaire de la résidence d’état de Zéralda
Limogeages, peines de prison et zones d’ombre
L’affaire des tirs d’arme à feu à proximité de la résidence du président de la République à Zéralda, fin juillet dernier, connaît de nouveaux rebondissements. Le directeur de la justice militaire ainsi que l’inspecteur de la même institution ont été «limogés» et des sources font le lien avec l’affaire
L’énigmatique affaire de la présumée «tentative d’attentat» contre la résidence d’Etat de Zéralda connaît de nouveaux rebondissements. Déférés devant le tribunal militaire de Blida, les six militaires poursuivis dans le cadre de ce dossier ont été jugés la semaine dernière, lors d’un procès «hâtif» dont le verdict a été une grande surprise. Cinq des mis en cause ont été relaxés alors que le lieutenant à l’origine des tirs entendus dans la nuit du 16 au 17 juillet, aux alentours de la résidence, a été condamné à trois ans de prison, apprend-on de sources judiciaires.
Moins de 24 heures après, le directeur de la justice militaire, le général-major Guendouz, ainsi que l’inspecteur général de la justice militaire, Ahmed Zerrouk, ont été limogés. Des décisions qui ont ajouté plus de flou à cette affaire qui ne livre toujours pas ses secrets.
Selon nos sources, le jeune lieutenant aurait été formel ; il aurait révélé avoir déjoué une tentative d’incursion à l’intérieur de la résidence par un homme armé qui aurait tiré sur lui avant qu’il ne riposte avec une salve de kalachnikov, suscitant la panique générale autour des lieux.
Des propos qui ne concorderaient pas avec les résultats de l’enquête effectuée par les gendarmes, confortée par une expertise balistique. Toutes les douilles récupérées sur les lieux sont celles des munitions utilisées par… l’officier. Aucune preuve sur l’utilisation d’une quelconque autre arme que celle de l’officier n’aurait été trouvée par les enquêteurs.
L’énigme de la tentative d’incursion reste donc entière. Néanmoins, se posent des questions aussi bien du côté de la Présidence que du ministère de la Défense sur cette affaire qui a vite été suivie de «purges» à la tête des services en charge de la sécurité présidentielle.
Aussi brutal que rapide, le limogeage de deux chefs de la Garde républicaine et de la Garde présidentielle avait été passé officieusement comme des sanctions pour «incompétence et manque de vigilance».
Au même moment, il était mis fin aux fonctions du patron de la sécurité intérieure. La théorie de la tentative d’assassinat du Président (qui ne réside que rarement dans cette villa) ou de son frère s’installe pour légitimer les changements opérés au sein des Services, tandis que l’affaire est transférée au tribunal. Mais la décision de ce dernier démontre que la «tentative» n’a pas eu lieu. Car si cette charge avait été retenue contre les mis en cause, des peines auraient été plus lourdes. Est-ce la raison pour laquelle le directeur et l’inspecteur de la justice militaire ont payé de leurs postes ? Pour l’instant, la réponse est très difficile à avoir. Les jours à venir nous réservent certainement d’autres surprises.*Salima Tlemçani/ el watan- lundi 21.09.15 |
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*Le dernier complot des janissaires
L’après-Bouteflika se prépare depuis le 17 avril 2014 dans la confusion. Cette situation tendue est aggravée par les interventions du chef de l’armée, alors que le soldat Ouyahia reprend du service pour se placer dans une course à haut risque pour le pays.
Cette semaine deux soldats sont de retour, dans la pure tradition de la milice indivisible de la régence d’Alger quand les Janissaires prenaient d’assaut la citadelle pour couper la tête du régent et imposer un des leurs. Le retour forcé d’Ahmed Ouyahia et l’inquiétante missive du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, à Saadani marquent un nouveau virage dans ce qui s’apparente à des primaires de la prochaine présidentielle. Echéance qui, en fait, s’était déjà installée dans l’inconscient national le lendemain même du coup de force du 17 avril 2014.
Le soldat Ouyahia, mis en parenthèses durant quelques mois, chargé de mission à la Présidence, auteur d’un rapport sur la réforme de la Constitution que le président Bouteflika récuse la copie, reprend du service pour participer à la configuration de l’après-Bouteflika. Une configuration qui naît peu à peu dans la douleur et la confusion, tant qu’aucun consensus ne semble être trouvé entre les trois pôles du régime : Bouteflika (ou son entourage), Gaïd Salah et «Toufik» Mediène qui ronge son frein en observant cyniquement la dégradation de la situation et l’étiolage accéléré des institutions.
Pour être clair, Ouyahia nourrit clairement une ambition présidentielle, lui qui symbolise cette génération de cadres de l’Etat sacrifiée par la caste plus âgée des décideurs, astreinte à la servitude docile et maintenue à la périphérie du vrai pouvoir. C’est, en somme, sa dernière chance, l’ultime tentative de revanche de ce protégé de l’Etat profond, qui, en bon soldat aux postes avancés de la zone dévastée par 15 ans de Bouteflika, a su attendre son heure pour «rencontrer son destin», selon ses propres termes, même si, faisant preuve de précipitation, il s’était grillé en s’attaquant à «l’argent sale qui gouverne le pays» en direct à la télé.
Citron
Déjà en 2008, l’ambassade américaine câblait à Washington que «Ouyahia est le mieux placé pour succéder à Bouteflika», selon les révélation de WikiLeaks. Et quand il affirme : «Il y a des gens qui se portent candidats juste pour passer des messages ou pour exister. Ce n’est pas dans ma culture», c’est qu’il est presque sûr qu’il n’y a aucun doute sur ses ambitions et qu’il saura attendre l’occasion de devenir Président, pas un numéro sur la «short liste» que pourrait préparer le système comme illusion d’une prochaine présidentielle semi-ouverte. Ouyahia a aussi survécu aux purges de 2013 quand Bouteflika dégomma Belkhadem du FLN et obtint la tête de Soltani du MSP.
Mais il reste que la capacité de servitude handicape sérieusement cette génération que le régime a pressé comme un citron. Une génération incapable de se projeter dans un schéma de construction politique. Qui ne peut faire de la politique car ayant trop tété au sein des appareils. Une servitude qui n’est pas le meilleur gage chez ceux qu’on présente comme étant ses parrains, et qui exigent – paradoxalement – un minima de fermeté en face d’eux : les militaires. Encore qu’il faudrait définir de quels militaires on parle ici ? L’état-major ?
Les Régions ? le DRS (ou «les» DRS) ? Les anciens faucons de l’ANP tel Nezzar ou Touati ? Sa profession de foi : «Je reste un janviériste convaincu», qui déplaît profondément au président Bouteflika, suffira-t-elle pour l’adoubement de l’aile dite dure de l’armée ? Rien n’est moins sûr. «Non, je n’aime pas ce discours qui évoque l’alternance au pouvoir. Le pouvoir n’est pas un manège», a déclaré l’actuel chef de cabinet de la Présidence ajoutant plus tard que «le pouvoir n’est pas un cadeau qu’on cède facilement».
Manege
«Depuis 1956 les militaires ont tué pour garder le pouvoir, ils ont continué à le faire depuis plus de 60 ans, ils ne lâcheront rien facilement», rappelle dans ce sens un ancien ministre. On l’aura compris, le soldat Ouyahia sait que la partie sera rude, d’autant que les événements s’accélèrent préparant une rentrée politique agitée et que le manège du pouvoir tourne à toute vitesse, menaçant d’éjecter ceux qui ne se cramponnent pas assez à leur monture.
Mais la vitesse de rotation trop élevée peut désagréger le mécanisme de ce terrible carrousel et l’envoyer dans le décor. C’est ce qui risque de se passer après cette inédite lettre du général de corps d’armée, chef d’état-major qui cumule maladroitement un poste de vice-ministre. Il faudrait d’abord ne pas trop discourir naïvement sur l’illusion de la neutralité de l’armée, une armée qui structure l’Etat au point que ce dernier n’est qu’un accident du passage de l’ALN à l’ANP.
Second préalable à retenir, et sans aller dans le sens des dures assertions du général Hocine Benhadid qui ne pouvait même pas considérer Gaïd Salah comme chef d’état-major, il faudrait préciser ici que le chef d’état-major semble oublier que son poste, maintes fois suspendu puis rétabli, n’est qu’une tentative de rééquilibrage entre le haut commandement central et la puissance des Régions militaires et des différentes armes, dont… le DRS.
Son grade et son poste symbolisent l’accomplissement d’un long processus, parfois douloureux, de création de la cohésion entre les sept ALN et aussi entre plusieurs générations matricielle de l’ANP. Ahmed Gaïd Salah, qui veut se voir comme un Al Sissi algérien de dernier recours, n’a fait que contredire brutalement les appels à la cohésion d’un ancien officier, Mouloud Hamrouche, qui exigeait de lui d’être le chef de l’ANP et non pas le bouclier d’une partie au pouvoir.
Deux têtes
Son message qui a tant choqué la classe politique, au point que Louisa Hanoune du PT parle de «viol des consciences des soldats et des officiers», peut également être interprété non pas comme un soutien à Saadani et au clan présidentiel, mais aussi et surtout comme un appel de détresse : «Un chef n’a pas besoin de crier sur les toits que c’est lui le patron, analyse un cadre de l’Etat.
Si Gaïd Salah a écrit cette lettre, c’est pour venir au secours du clan présidentiel en pleine déconfiture, avec l’affaiblissement du Président et l’absence de consensus autour de la prochaine étape.» «Une manière aussi de dire à l’étranger : ‘‘C’est moi l’interlocuteur en dehors de Bouteflika, il n’y a pas deux têtes à l’armée (en allusion au taiseux Mediène)’’», poursuit l’ancien ministre qui évoque la proximité de la visite de complaisance de François Hollande le 15 juin prochain.
«On l’a laissé trop longtemps à ce poste, qu’il n’a eu que par allégeance, note un général-major poussé vers la retraite anticipée. Il ne peut plus se défaire de sa fonction de chef qui l’habite comme une seconde nature. Il a oublié le sort réservé à l’un des ses prédécesseurs, Beloucif, dont la puissance a fini par se retourner contre lui.» Dernier quasiment de la première génération encore en activité (comme Ghezaïel et Mediène), Gaïd Salah sait que c’est aussi sa dernière chance de briller dans la conjoncture de préparation de la succession de Bouteflika, en tant qu’arbitre suprême ou comme… candidat potentiel.
Mais il lui manque le consensus et il aggrave son cas en lançant un bélier contre la citadelle que ses collègues sacralisent : la cohésion de la troupe. «Fais ce que tu veux, à condition que je ne t’attrape pas», dit-on dans nos casernes. Mais cela concerne les bidasses qui sautent de nuit le mur de la caserne pour profiter d’un week-end en ville ou chez eux. Mais là, il s’agit du chef d’état-major de l’ANP qui se fait en plein jour attraper.*Adlène Meddi-vendredi 12 juin 2015
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*la police algérienne en rébellion contre sa hiérarchie. Plus qu’inédit !
un quasi « coup d’état policier »
Il n’est pas dans les traditions de la police algérienne d’entrer en rébellion contre sa hiérarchie. Plus qu’inédit, c’est tout simplement inouïe. De tellement inédit que même la société algérienne n’en revient pas de voir les policiers quitter leurs unités. Pire : assiéger le palais présidentiel d’El Mouradia. Symboliquement c’est très fort. C’est une action qui est de l’ordre d’un quasi « coup d’état policier » pour reprendre une formule qui a fait florès ces jours-ci dans la presse.
Ainsi donc la Police dont la vocation est d’être le bouclier défenseur des institutions de l’Etat, a choisi pour le coup de passer de l’autre côté de la « manif ». C’est d’autant plus grave que cette mutinerie survient à un moment où l’Etat est fragilisé par l’absence du président Bouteflika. Et son absence, que d’aucuns, de plus en plus nombreux, assimilent à une vacance du pouvoir présidentiel, aiguise les appétits voraces pour les successions.
Les luttes entre les différents clans ont toujours été pris en charge « en interne », loin des projecteurs de la presse, mais pas cette fois-ci, puisque depuis lundi les dagues sont tirées, balle au canon, le doigt sur la gâchette ! Et pour de nombreux observateurs qui ne croient pas à la génération spontanée des dynamiques de foule, cette incursion subite de la police dans l’espace public, n’est qu’un symptôme de la guerre qui se joue, en ce moment, en sourdine au sommet du pouvoir.
La tête du général Hamel, réclamée à cor et à cri par les policiers mutins est une revendication qui n’est pas de l’ordre du socio professionnel même si à l’échelle des policiers manifestants on le tient pour responsable de la « militarisation » de l’institution. Dans cette guerre des clans, Hamel, un proche du cercle présidentiel, est donné comme un prétendant à la succession. Cette montée des policiers rebelles, qui exigent son départ comme préalable au retour aux casernes, serait-elle une sorte de tir de sommation contre le DGSN, enjoint à ravaler son ambition présidentielle ?
Sellal au charbon
Mais en attendant de voir les choses se préciser dans les jours qui viennent au sujet de cette guerre des clans, revenons au présent pour constater que c’est encore une fois Abdelmalek Sellal du haut de sa bonhomie qui est envoyé au charbon pour dégoupiller la bombe de la police, face à l’incapacité de Tayeb Bélaiz à faire le job. Mardi, au premier jour de la mutinerie à Alger, Sellal avait pourtant refusé de rencontrer les policiers qui manifestaient sous les fenêtres du palais du Gouvernement.
Avantage donc pour Sellal dont les rapports pourris avec Bélaiz et certains autres ministres poids-lourds font délices des salons et des rédactions algéroises. «C’est la façon de Bouteflika de gérer les hommes en les montant les uns contres les autres pour pouvoir intervenir après en arbitre des élégances », racontait un ancien ministre de Boumediene. Sellal a donc accepté, sur « instruction du président », a-t-il insisté devant les caméras à se coltiner la rébellion des policiers en montant mercredi à El Mouradia, où Ahmed Ouyahia, en essayant, le matin, de mettre son grain de sel, a failli en prendre pour son grade.
Au bout de trois heures de négociations avec les délégués des policiers, le Premier ministre, visiblement sur les dents, est sorti pour déclarer devant les caméras que la quasi totalité des revendications sont acceptables et discutables. Une réunion interministérielle est annoncée pour dimanche. Sauf deux revendications : la création d’un syndicat de la police, suggérant à la place une commission nationale et surtout le départ de Hamel. « C’est une prérogative qui appartient au président », a tranché de façon lapidaire le Premier ministre.
Alors Sellal a-t-il réussi à renvoyer les mutins dans leurs casernes ? Pas tant que ça puisque ce jeudi encore ils étaient quelques centaines de récalcitrants à camper devant l’esplanade de la présidence, sous l’œil vigilants des militaires réquisitionnés pour la circonstance, avant de s’engouffrer dans les bus et rejoindre leurs casernes. Mais il y a fort à parier qu’ils finiront par rentrer dans les rangs et mettre fin à leur mouvement, en échange de quelques dividendes sociaux que l’Etat consentira au nom de la paix sociale. Une paix plus que jamais en ballotage à cause de la guerre de succession qui fera de plus en plus rage.
Que Dieu préserve l’Algérie !
**Par Khidr Omar | 16/10/2014 | algerie1.com/
*D’autres articles dans le même sujet: cliquer ici: Une Algérie avec deux collèges
*déliquescence de l’Etat et un signe de faillite
Le RCD organise depuis vendredi son université d’été à la localité balnéaire de Souk El Thnine dans la wilaya de Béjaia. La première journée a surtout été marquée par la longue intervention de Mohcin Belabbes, le président du parti qui a dressé un sombre tableau de la situation politique que vit actuellement le pays.
Actualité oblige, il a commencé par revenir sur la mutinerie de la Police en notant «le débrayage public des URS, bien que porteur de revendications socioprofessionnelles légitimes, exprime, on ne peut mieux, la déliquescence de l’Etat et l’ampleur de la crise et de l’impasse institutionnelle algérienne ». Un état « otage des clans rivaux « ajoute t-il.
Au plan politique, même constant de sinistre dans un pays en situation de blocage politique et institutionnel. « Aujourd’hui toutes les institutions de l’Etat sont illégitimes et frappées de sclérose à cause de la persistance de la crise politique » souligne t-il en notant que « le constat de la vacance du pouvoir au niveau de la première institution de l’Etat » est partagé par tous y compris par nos partenaires étrangers.
Les choses ne sont pas meilleures au plan économique avec des perspectives sombres, plombés par la volatilité des prix du baril sur le marche. «Le déclin des gisements pétroliers et gaziers et l’explosion de la facture des importations pour des impératifs du maintien de la paix sociale, d’une poussée démographique et des lobbies de toutes sortes finiront d’épuiser plus vite que prévu le fond de régulation des recettes auquel le gouvernement à recours pour le financement du déficit budgétaire », relève le chef du RCD pour qui la précarisation des larges couches de la population pendant qu’une minorité affiche scandaleusement et ostensiblement une richesse mal acquise et insolente « est une bombe à retardement ».
La situation sécuritaire n’a pas échappé au constat de Mohcin Belabbes qui parle d’ »incompétence dans la gestion de la situation sécuritaire , notamment avec la récente recrudescence des actes de violence qui sonnent pour lui comme un échec de la politique de réconciliation. « Pendant ce temps, le pays est livré aux louvoiements d’un pouvoir qui, passée la farce électorale qu’il a organisée en avril dernier et le casting des clientèles pour la révision de la constitution, replonge dans des luttes de sérail confirmant son isolement et l’absence de cap et de vision pour la Nation » dit l’intervenant devant les participants.
Et d’appeler à «un renouveau dans les idées, renouveau des institutions, renouveau de la gouvernance et renouveau des élites ». Puis sa proposition de la transition démocratique portée par l’opposition laquelle, selon son avis doit« retrouver énergie, vigueur et lucidité ».*Par Abbès Zineb | 17/10/2014/ algerie1.com/
**il y a péril en la demeure!
Tout en affirmant que l’ensemble des revendications socioprofessionnelles des policiers seront prises en charge, les hautes autorités du pays savent qu’il y a péril en la demeure, que la colère des hommes en bleu n’est que la partie visible de l’iceberg, celui de la colère profonde au sein de la population. Le recours à l’achat de la paix sociale en ne lésinant pas sur les moyens n’est plus possible à présent que le malaise a atteint des structures de l’Etat les plus sensibles, où la moindre expression publique de la grogne interne ne peut avoir que des répercussions politiques dont il est difficile de prévoir l’issue.
Même s’il multipliait par deux le salaire des policiers et leur garantissait l’accès automatique au logement – ce qui ne ferait, du reste, qu’accentuer les disparités sociales – le pouvoir ne serait pas au bout de ses peines. Pour la première fois depuis des décennies, l’un des pouvoirs les plus autocratiques et les plus riches au monde voit ses bases dangereusement secouées, sans possibilité de réaction ou de répression. Il n’est plus possible de tirer sur la foule, comme en octobre 1988 à Alger ou en avril 2001 en Kabylie.
Les mots de «sommations» rapportés par la presse aux dernières heures du rassemblement de jeudi devant la présidence de la République n’étaient que des… mots. Ce serait mettre le feu aux poudres et il ne sera pas possible d’accuser la main de l’étranger ou des forces antinationales, islamistes ou autres. Maintenant que le pouvoir a pris conscience de la crise interne qui menace la stabilité du pays, après avoir longtemps affirmé dans les capitales étrangères que nous étions des exportateurs de cette prétendue stabilité, il n’y a pas d’autre choix aujourd’hui que d’engager véritablement les réformes globales promises en avril 2011.
Aucun des chantiers, annoncés lors du fameux discours présidentiel conçu pour échapper à la montée des révoltes dans les pays de la région, n’a été mené à son terme ni engagé dans le sens de l’ouverture démocratique. Lors de la protesta des policiers devant la Présidence, un homme politique a été complètement évacué des débats et des pourparlers, c’est précisément le directeur de cabinet à la Présidence, le représentant du pouvoir chargé du chantier de la réforme constitutionnelle.
Tout ce qui a été mené ces dix dernières années – élections, consultations politiques, adoption de nouveaux textes législatifs – semble n’être qu’une énorme farce dont les effets commencent à prendre une tournure dramatique. Si le pouvoir a, jusqu’ici, réussi par diverses parades et avec force budgets à résorber le moindre indice d’explosion sociale, il est à présent, depuis la semaine dernière, devant le spectre de l’implosion. Après les tares de corruption, de fraude et d’autoritarisme, le régime en place ne peut pas se laisser gagner par celle de l’irresponsabilité qui, à ce moment de l’histoire, risque de précipiter le pays dans le chaos.*Djaffar Tamani*El Watan–19/10/2014
*Revendications légitimes ou complot?
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le ministre de l’Intérieur Tayeb Belaiz et les représentants de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qui se sont exprimés sur le mouvement de protestation de la police qui a dominé l’actualité de la fin de la semaine écoulée avaient le souci commun de minimiser la portée de l’événement.
Et de ne l’entrevoir que comme un simple conflit de travail et rien de plus. Vendredi dans la soirée, sur le plateau de la chaîne privée de télévision Echourouk, un officier de la DGSN, responsable de la direction des œuvres sociales de l’institution, a tenu à préciser que le nombre de policiers sortis dans la rue est insignifiant et du point de vue de la représentation géographique (un ou deux milliers sur un effectif global de la police évalué à 208 000 éléments) pour bien souligner qu’il ne faudrait pas accorder au mouvement plus d’importance qu’il n’en a.
S’il ne s’agissait que d’une piqûre de moustique, pourquoi alors les pouvoirs publics ont-ils crédibilisé ce mouvement, accepté de recevoir leurs délégués à un haut niveau, par le Premier ministre, de surcroît au niveau de la plus haute institution de l’Etat : la présidence de la République ? Pourquoi M. Sellal a-t-il accédé, séance tenante, à une grande partie de leurs revendications sans même avoir pris connaissance du fond des dossiers et ouvert les discussions avec les protestataires ? Les négociations sont programmées pour aujourd’hui.
Face à ce mouvement de la police qui a remis en cause, dans une certaine mesure, la loyauté jusqu’ici inconditionnelle d’un corps de sécurité auquel on a fait joué un rôle de rempart contre les aspirations citoyennes, les pouvoirs publics ont réagi de manière intempestive et avec panique. Le profil bas adopté face à cet événement n’est pas du tout rassurant devant les défis sécuritaires internes et régionaux qui menacent le pays. Les pouvoirs publics se sont empêtrés dans des contradictions qui ont montré toute la fragilité de l’Etat, prêt à vaciller au moindre coup de froid qui viendrait à affecter ses institutions de l’intérieur.
Par ricochet, c’est toute la problématique du dialogue et de la résolution des conflits sociaux, avec ses procédures légales et ses lois, qui est posée avec ce privilège accordé aux policiers d’accéder à leurs revendications en dehors du cadre organique de conciliation. Est-ce la vocation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, d’enfiler le costume d’inspecteur de travail ? Par ailleurs, l’évacuation des négociations du départ du patron de la police réclamée par les policiers protestataires montre bien les limites de la mission de bons offices de M. Sellal. La dimension politique de ce conflit dépasse ses prérogatives. Le fait de renvoyer la patate chaude de la revendication de l‘éviction du général-major Abdelghani Hamel au président de la République renseigne à quel point le pouvoir est embarrassé par cette exigence, qui a des ramifications politiques évidentes.
Le patron de la police n’est pas n’importe quel PDG d’entreprise pour s’en séparer aussi facilement. L’annonce faite par le Premier ministre de l’ouverture, en interne, d’une enquête sur une éventuelle implication de responsables de la police dans ces événements, n’a rien d’exceptionnel. Ce qui l’est, en revanche, c’est le fait que la Présidence de la République, en lieu et place des services de renseignement compétents en la matière, se soit emparée du dossier confié au général Tartag, conseiller pour les affaires de sécurité au niveau de la Présidence. Cette décision ne fait que confirmer le climat de suspicion et la culture du complot qui s’est «démocratisée» dans les rouages du système.
Mais si la colère des policiers est l’œuvre d’un complot, comme on le laisse supposer en filigrane, pourquoi alors les autorités se sont-elles empressées d’ouvrir des négociations avec les policiers protestataires avant même que la lumière ne soit faite sur ce dossier ?*Omar Berbiche–El Watan–19/10/2014
*Réaction d’un internaute:
froufrou le 19.10.14 | 12h25
Solution
mettez fin à la politique de l’impunité des seigneurs mafieux au dessus des lois et de leur progéniture insolente , appliquez les lois justement et équitablement pour tous en mettant tout le monde dans le même panier et tout ira bien…
*Nouredine Boufellaga, chef de la Sûreté de la wilaya d’Alger, et Mohamed Houalef, inspecteur général de la DGSN ont été démis de leurs fonctions après les mutineries de Ghardaia et d’Alger.
Les deux responsables sont accusés d’avoir été les instigateurs de la mutinerie des policiers des unités d’intervention. Selon des sources bien informées, ces deux officiers de police ont été renseignés, il y a quelques semaines, par le ministre de l’intérieur Tayeb Belaiz sur leur prochaine mise à l’écart par le DGSN, le général Abdelghani Hamel, dans le cadre de la restructuration de la sûreté nationale.
Dés ce moment, les deux officiers auraient entrepris des démarches en vue de soulever les policiers contre leur hiérarchie. Le mot d’ordre scandé par les mutins exigeant le départ de Hamel et son remplacement par Boufellaga ainsi que les confidences de plusieurs policiers rebelles ont en fait permis de mettre à jour le complot ourdi par les deux officiers selon les mêmes sources. *algerie1.com–19/10/2014
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*Les raisons du limogeage spectaculaire de Abdelaziz Belkhadem
Le spectaculaire limogeage de Abdelaziz Belkhadem, ministre d’État et conseiller spécial du président de la république Abdelaziz Bouteflika a fait couler beaucoup d’encre, non pas par le licenciement dont il a été l’objet, mais par la façon assassine de sa décapitation publique qui a donné lieu à beaucoup de spéculations quant aux raisons de ce brutal débarquement .
Des sources autorisées ont confié à Algérie1, au cours d’un entretien à bâtons rompus, que le renvoi du désormais ex conseiller avait pour origine, entre autres, un rapport qui a fait mauvaise impression.
« Lundi soir, le 25 aout, le président était mis au courant de la présence du ministre conseiller spécial à une réunion de l’opposition (photo), au cours de laquelle, il siégeait en compagnie de Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Sid Ahmed Ghozali…sans l’accord du président. Celui-ci a estimé que le conseiller avait outrepassé ses prérogatives en s’arrogeant des libertés qui pouvaient laisser les observateurs imaginer une implication quelconque du président dans cette initiative qui a été considérée, à juste titre comme une trahison ».
Mais est-ce la seule raison du limogeage ?
« Non c’était la goutte qui avait débordé d’un vase bien rempli par les manigances et les trahisons de Belkhadem qui ne s’est pas imposé un droit de réserve inhérent à son rang. Depuis sa nomination au poste de conseiller, il n’a pas cessé de courir de plateau télé en plateau radio et d’investir toutes les rédactions, tel un grand bavard, allant jusqu’à révéler sur la place publique des faits confidentiels, comme la réunion qui a regroupé le président Bouteflika, le Directeur de cabinet Ouyahia, le chef du DRS le général Toufik, le Premier ministre Sellal et le conseiller spécial Belkhadem, laquelle réunion aurait selon ce dernier, entre autres points, inscrit à l’ordre du jour la session du Comité central et la nomination d’un nouveau SG du FLN ».
« Belkhadem a commis un faux. Il n’ a jamais été question au cours de cette réunion du parti FLN et encore moins de l’élection d’un nouveau SG ».
Y a t-il d’autres raisons ?
« Ses deux absences non justifiées à ces réunions restreintes ont fortement déplu ainsi que son attitude lors de la dernière session du Comité central qui a laissé une mauvaise impression. Ses algarades à l’hôtel Aurassi n’ont pas été dignes du rang qu’il occupait. Le cinéma qu’il a joué et ses déclarations intempestives à la presse, ameutant les journalistes autour de sa personne, invectivant, hurlant, déversant son amertume et ses déceptions n’ont pas été appréciées ».
Belkhadem voulait revenir à tout prix sur le trône du FLN…
« Oui c’est devenu une obsession, une idée fixe qui lui a fait perdre toute notion de la réalité, le personnage n’avait d’yeux que pour le poste de SG qu’il avait perdu, du reste, en soumettant aux voix la confiance alors que rien ne l’y obligeait. En vérité il a été piégé par un personnage puissant qui l’a poussé à aller vers l’urne. C’est là que le piège s’est refermé sur lui ».
Ce personnage puissant c’est le général Toufik ?
« Affirmatif ».
Comment expliquer le retour de Belkhadem comme conseiller ?
« Le président ne voulait pas que soit réédité le malheureux épisode de la candidature de Ali Benflis en 2004. Il ne voulait donc pas que sa candidature soit parasitée par Belkhadem ou par Ouyahia; c’est pour cette raison qu’ils ont été menottés par leurs nominations à la présidence. Pour la petite histoire, la première proposition qui a été faite à Ouyahia c’était uniquement un poste de ministre d’État qu’il a prestement refusée arguant qu’il était Premier ministre et le dégringoler ne serait pas digne pour lui; Le même puissant personnage est intervenu auprès du président et c’est ainsi qu’il lui a été offert le poste de Directeur de cabinet à la place du malheureux Moulay Kandil, qui a été débarqué pour laisser la place et qui a été consolé avec un poste d’ambassadeur ».
Y a t’il d’autres explications au renvoi de Belkhadem ?
« Belkhadem a trahi comme avant lui Ali Benflis. Lorsque Bouteflika a eu la volonté de se présenter à la présidentielle pour son premier mandat en 1999 et que dans son programme il avait en vue d’initier la réconciliation nationale, on lui a parlé de Ali Benflis qui était avocat à Batna et on lui a narré son arrivée en tant que ministre de la justice du temps de feu Chadli Bendjedid. En novembre 1988, ce dernier voulant impliquer, dans la vie politique, les droits-de-l’hommistes, en avait convoqué quelques membres influents qui ont tous refusé le poste de ministre de la justice, dans le gouvernement Kasdi Merbah, sauf Ali Benflis qui a sauté pieds joints sur l’occasion.
On a dit aussi à Bouteflika, on est toujours en 99, que Benflis a ensuite démissionné en 1991 pour protester contre l’ouverture de camps de sûreté dans le sud du pays pour les militants fisistes qui menaçaient la sécurité nationale. Donc pour Bouteflika, Benflis pouvait constituer un élément crédible dans le cadre de la politique de réconciliation nationale.
Même scénario pour Belkhadem, qui en sus du look du parfait islamiste qu’il arborait, était très proche des idées défendues par les partis islamistes de l’époque et, qui plus est, avait servi d’intermédiaire entre les islamistes du FIS et la présidence et les services de renseignements.
Il est donc arrivé lui aussi dans les bagages du président en faire-valoir, malgré l’opposition de l’armée à son égard, une opposition qui ne sait jamais démentie jusqu’à l’heure actuelle. Demandez au général de corps d’armée Gaid Salah ou à n’importe quel chef de région militaire ou même à n’importe quel officier supérieur son avis sur Belkhadem et vous aurez une réponse aussi cinglante que foudroyante sur le personnage.
La trahison de Benflis est connue de tout le monde mais à la décharge de ce personnage très influençable, il y a lieu de souligner que ce sont les généraux Khaled Nezar et Mohamed Lamari qui l’ont poussé à trahir et comme l’être humain est de nature avide, cupide et insatiable il accepta malgré les mises en garde de ses amis politiques.
La trahison de Belkhadem a, quant à elle, commencé depuis son éjection du parti, qui d’ailleurs a été encore une fois le fait du même puissant personnage qui le poussa à aller vers le vote de confiance alors que personne ne l’y obligeait. La même opération de déstabilisation a poussé Ouyahia à démissionner du RND et Boudjerra Soltani à passer le témoin au sein du MSP. Les buts de guerre de cette opération consistaient à éloigner ces personnages des appareils politiques qui pourraient leur servir de rampe de lancement pour des ambitions personnelles.
Belkhadem, malgré sa nomination à la présidence a commencé à faire cavalier seul. Il s’approcha des partis islamistes et a commencé à fricoter avec l’opposition.
Il leur donna des gages de sa bonne volonté en affirmant que le président n’aurait jamais dû se présenter à un quatrième mandat, qu’il n’était plus capable d’assumer ses fonctions, que c’est son frère Said qui dirige le pays et que c’est impensable qu’il puisse se présenter à un quatrième mandat sans faire le moindre discours à la nation. Il donna aussi son accord pour que son nom figure dans un document interne de l’opposition. Pis encore, lors de son dernier voyage en Arabie Saoudite pour le petit pèlerinage (Omra), il répètera à ses interlocuteurs saoudiens ce qu’il avait déjà affirmé aux partis d’opposition sur le quatrième mandat et l’incapacité du président à assumer ses fonctions.
Manque de pot pour lui, un rapport saoudien était déjà sur le bureau du président bien avant qu’il ne termine à la Mecque ce pourquoi il était parti. Cette trahison commise à l’extérieur du pays a d’ailleurs incité le président à ne pas recourir à ses services pour le représenter à l’étranger alors que c’était la personne idoine pour ce genre de travail ».
Passera t-il devant une commission de discipline du FLN ?
« C’est très peu probable bien que son exclusion des rangs du FLN soit possible légalement pour avoir trahi le président d’honneur du parti qui est Abdelaziz Bouteflika. Par contre ce qui est acquis c’est qu’il ne sera pas proposé par la commission de candidature pour se présenter de nouveau en tant que membre du Comité central lors du prochain Congrès du parti ».
Belkhadem a parlé de divergences profondes avec le président…
« Belkhadem cache le soleil avec un tamis. Il n’ y aucune divergence, il ne peut pas y avoir de divergences, le président décide, lui il applique. On n’est pas sur la même longueur d’ondes ni sur le même registre. Autrement dit, il n’est pas l’égal du président. L’un tire sa légitimité du suffrage universel et l’autre du président.
C’est plutôt son ambition démesurée, son désir obsessionnel de reprendre les rênes du FLN, pour en faire un marche pied en vue d’une hypothétique présidentielle anticipée, ses critiques contre le président ici et ailleurs, ses accointances suspectes avec l’opposition qui ont causé sa perte ».*algerie1.com/ Par Khidr Omar | 14/09/2014 | 17:25
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Ouyahia ferme la porte devant l’opposition et met la «Constitution consensuelle» entre guillemets.
La conférence de presse du ministre d’Etat, Directeur de cabinet de la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia aujourd’hui a au moins ce mérite d’avoir donné plus de visibilité à l’attitude du pouvoir.
On sait désormais que l’idée d’une transition démocratique défendue par les partis d’opposition, est une ligne rouge que le pouvoir n’entend point franchir.
«La période de transition brandie par ceux ayant préféré boycotter les consultations sur la révision de la Constitution est l’une des plus dangereuses formes d’opposition».
Par cette formule sèche, Ouyahia a définitivement fermé la porte devant l’opposition et par là même mis la «Constitution consensuelle» entre guillemets.
Ahmed Ouyahia qui s’est fait à l’occasion le porte-voix du pouvoir a ainsi signifié aux animateurs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique que leur initiative est rejetée globalement et dans le détail comme l’a été le contrat de San Egidio en 1995.
Son argument ? «L’Algérie d’aujourd’hui est un Etat aux Institutions démocratiques et n’a nullement besoin de période de transition».
Comprendre qu’aux yeux du régime, le parlement pourtant fortement décrié y compris par les partis de sa périphérie est suffisamment crédible pour être brandi comme une institution légitime.
La Coordination de l’opposition qui devrait mettre au propre un texte consensuel qu’elle va soumettre aux autorités, s’en trouve ainsi face à un mur infranchissable.
Transition ? C’est quoi çà ?
Le pouvoir joue en effet plus que jamais en bloc contrairement à ce que ces partis et ces personnalités pensaient durant leur conférence nationale.
C’est en tout cas la tonalité générale qui se dégage du discours d’Ahmed Ouyahia pour qui n’a pas manqué de brandir comme un trophée de guerre la participation du «doyen des partis d’opposition» à ses consultations. A son corps défendant, le FFS a donc servi d’alibi à une démarche politique qui se voulait consensuelle mais qui a été «calée» avec des partis «maison».
De fait, la prise de parole de Ouyahia à mi chemin de la fin des consultations qui vont finalement s’étirer jusqu’à début juillet, se veut être une mise au point. Elle est destinée à fixer les règles du jeu à l’opposition à savoir que c’est à elle de rejoindre l’agenda du pouvoir et non pas le contraire.
La CNLTD sait désormais avec clarté à quoi s’en tenir et devra tirer les conséquences qui s’imposent*Par Rafik Benasseur | 20/06/2014 -algerie1.com
**Ahmed Ouyahia rejette les initiatives de l’opposition
Le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, mandaté par Bouteflika pour mener les consultations avec les partis et personnalités politiques sur la révision de la Constitution, s’est prêté, vendredi, au jeu des questions-réponses avec la presse. Fidèle à lui-même, l’homme ne s’est pas départi de ses convictions que le régime est sur la bonne voie et demande à l’opposition, qui appelle à une transition démocratique, de rejoindre la démarche du pouvoir.
Le pouvoir tient à sa feuille de route et invite l’opposition à intégrer sa démarche. Le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, confirme les intentions du régime et livre trois messages : «Pas de transition», «pas de retour du FIS», «seul le chantier entamé par le pouvoir est valable». Intervenant lors d’une conférence de presse animée, hier à Alger, il tente d’expliquer «l’idée du consensus» voulu par le pouvoir.
Une idée qui, sans l’avouer, tend à faire entrer toute la classe politique dans le moule conçu sur mesure par les responsables du régime. Pas de place donc à d’autre initiative qui ne cadre pas avec l’objectif visé. Convoquée pour faire le point sur le déroulement des consultations sur la révision constitutionnelle, cette conférence a été exploitée par Ahmed Ouyahia pour signifier une fin de non-recevoir aux initiatives de l’opposition, qui demande un «changement du système».
Dans ce sens, il souligne d’emblée que «le pouvoir est à l’aise». De ce fait, laisse-t-il entendre, il n’acceptera pas «la transition» exigée par une large partie de l’opposition. «L’Algérie d’aujourd’hui est un Etat aux institutions démocratiques et n’a nullement besoin de période de transition. L’option d’une période de transition brandie par ceux ayant préféré boycotter ces consultations se veut l’une des plus dangereuses formes d’opposition à l’appel de la présidence de la République à la participation au dialogue sur la révision constitutionnelle», lance-t-il.
Faisant une lecture superficielle de la plateforme de la CLTD, initiatrice du premier sommet de l’opposition en Algérie, Ahmed Ouyahia qualifie même l’idée de transition de «contraire à la volonté populaire». «La transition défendue par les boycotteurs des consultations est un choix entre eux et le peuple algérien souverain et non pas seulement entre eux et le président de la République élu par le peuple», soutient-il.
L’ancien Premier ministre ne se contente pas de critiquer la démarche de l’opposition ; il remet en cause même ses propositions, notamment l’appel lancé à l’armée pour jouer son rôle pour la réussite de la transition.
Un appel lancé d’abord par l’ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, avant d’être repris par d’autres partis. «L’ANP, digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), assume une responsabilité constitutionnelle clairement définie et ne saurait être au service de manœuvres politiques», déclare-t-il. Brandissant ses propres chiffres, il doute même de la représentativité des participants à la conférence nationale de transition. Selon lui, les partis ayant répondu favorablement à son invitation «représentent 88% à l’APN et 90% des assemblées élues».
«Mezrag et Sahnouni n’ont pas évoqué le retour du FIS»
Après les critiques, Ahmed Ouyahia lance à nouveau un appel, au nom du président Bouteflika, à venir «dialoguer» dans le cadre de la démarche du pouvoir. Dans ce sens, Ahmed Ouyahia ne manque pas de saluer le geste du FFS qu’il qualifie, pour la première fois, de «doyen de l’opposition». Même si le FFS se défend d’être parti au siège de la Présidence pour «cautionner les consultations sur la révision constitutionnelle», il le comptabilise quand même comme «un acquis» témoignant du sérieux de la démarche du pouvoir.
«L’attitude du FFS est civilisée et le pouvoir ne s’opposera pas à sa conférence pour un consensus national. Nous leur avons dit que la participation du pouvoir à cette conférence est difficile, mais les partis qui le soutiennent peuvent y prendre part», indique-t-il. Cependant, Ahmed Ouyahia ne se gêne pas pour tomber dans les contradictions. Tout en saluant toutes les rencontres de l’opposition, il dit que le pays n’a pas besoin de «conférences nationales». Dans la foulée, il se livre à un exercice d’autoévaluation de la démarche qu’il conduit actuellement : «Le pouvoir ne dialogue pas avec lui-même et la réalisation d’un consensus est possible. Le déroulement des consultations est positif.»
La seconde question évoquée lors de cette conférence est la participation des anciens dirigeants du FIS dissous à la démarche du pouvoir et la réhabilitation de ce parti. La promotion au rang de «personnalités nationales» de l’ex-chef de l’AIS, Madani Mezrag et d’El Hachemi Sahnouni, dit-il, ne signifie pas retour du FIS. «Je vous confirme qu’il n’y aura pas de retour du FIS dissous. Madani Mezrag et El Hachemi Sahnouni n’ont pas évoqué cette question», assure-t-il, en esquivant une question sur un éventuel retour du FIS sous une autre appellation.
Ce faisant, le directeur de cabinet de la Présidence défend les deux hommes qui ont joué, selon lui, un rôle que les dirigeants politique du FIS ont refusé d’assumer durant les années 1990 pour mettre fin à la violence islamiste.*El Watan-21.06.2014
**Des partisans du changement démocratique indignés
Atmane Mazouz du RCD, l’invitation faite aux forces de l’opposition, «pour servir de décor dans des consultations qui ont tourné à une véritable comédie burlesque, ne peut être prise au sérieux».
L’option de la transition brandie par ceux ayant préféré boycotter ces consultations se veut l’une des plus dangereuses formes d’opposition à l’appel de la présidence de la République à la participation au dialogue sur la révision constitutionnelle.» C’est en ces termes que le directeur de cabinet de la Présidence, chargé de mener les consultations sur la révision constitutionnelle, a qualifié la démarche prônée par les partis impliqués dans la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD).
Invité à réagir à cette déclaration au nom du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz a estimé qu’«Ouyahia est dans une partition qui signe son conditionnement définitif. Il est le parfait missionnaire du clan qui cherche à donner l’illusion de tuteur».
M. Mazouz, dont le parti est partie prenante dans la CNLTD, considère que la sortie du directeur de cabinet de la Présidence est «un aveu d’échec et les Algériens n’oublieront pas de sitôt que ces déclarations viennent d’un homme qui a institutionnalisé les fraudes électorales, exécuté tous les coups bas portés à une démocratie balbutiante et raté toutes les occasions pour la stabilité de la nation dans le seul souci de complaire au clan dominant».
Plus encore, note le même responsable du RCD, l’invitation faite aux forces de l’opposition, «pour servir de décor dans des consultations qui ont tourné à une véritable comédie burlesque, ne peut être prise au sérieux». M. Mazouz, notant ne pouvoir participer à un processus décrié par l’écrasante majorité de la classe politique, estime que «la réaction venant de ce genre de profil, devant l’impotence du chef de l’Etat et le blocage de toutes les institutions, sont l’un des symptômes les plus sévères révélant la déchéance et la régression nationales». Et d’indiquer qu’«Ouyahia feint d’ignorer ce que propose l’opposition dans son document portant sur la transition démocratique pour ne pas désavouer le suzerain».
Le RCD considère que ces propos «ont permis de mettre à nu, encore une fois, les intentions cachées d’un clan qui s’est imposé par la force à tout un peuple». Zinedine Tebbal du Mouvement pour la société et la paix (MSP), autre membre actif de la CNLTD, s’interroge pour sa part sur les contours de cette évaluation prématurée des consultations par Ouyahia : «Les consultations n’ont pas encore pris fin, pourquoi donc Ouyahia s’empresse-t-il de les évaluer ?»
Le chargé de communication du MSP estime qu’il y a là une volonté affichée et préméditée de la part du directeur de cabinet de la Présidence de s’attaquer à l’opposition. «Cela prouve que ce pouvoir n’a aucun respect pour l’opposition, mais aussi que la CNLTD a réussi son pari et c’est ce qui le fait réagir ainsi», indique encore notre interlocuteur. M. Tebbal relève que le ton de la menace adopté par Ouyahia est le même qui a servi le discours électoraliste pour le quatrième mandat, basé sur une volonté de faire peur aux Algériens et d’assimiler la transition au danger : «Ce discours qui veut nous replonger dans la peur ne peut plus fonctionner, nous ne sommes pas dans les années 1990.»
Le responsable du MSP relève que la fraude qui a servi à hisser un parti ou un Président ne peut garantir un Etat démocratique. «L’analyse d’Ouyahia est basée sur de la fiction ; il parle de l’Algérie comme d’un Etat démocratique. Il est très mal placé pour parler de démocratie, lui qui a présidé le parti élu par la fraude. Il n’a pas de leçon à nous donner. Un pouvoir sérieux dialogue avec l’opposition et ne l’insulte pas», dit-il. Et d’ajouter que ce que prône la CNLTD est la construction d’un Etat démocratique : «Nous sommes dans la phase de préparation des propositions sur la marche à suivre pour une transition réelle et nous n’excluons pas de dialoguer avec le pouvoir.»**Nadjia Bouaricha-El Watan-22.06.2014
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**Ali Haroun écrit à Ouyahia
«Les lois ne valent que par les hommes qui les appliquent»
Invité à donner son avis sur le projet de révision constitutionnelle dans le cadre des consultations dirigées par l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, maître Ali Haroun, ancien moudjahid et ancien membre du Haut Comité d’Etat, a rendu public avant-hier un document contenant sa réponse, dont El Watan détient une copie.
En relisant le texte de ma déclaration à l’‘instance de consultation en vue des réformes politiques, dite ‘commission Bensalah’, il me paraît que la plupart des observations formulées dans ce texte du 14 juin 2011, toujours d’actualité, n’ont retenu aucune attention», fait d’emblée remarquer Ali Haroun, qui «se sent troublé sur le sens de la démarche proposée», s’interrogeant «sur la manière de procéder retenue pour ces consultations et la suite qui leur sera donnée».Il eut été, à son sens, «plus crédible et plus conforme aux principes d’une démocratie de base qu’une instance aussi représentative que possible, incluant les représentants de l’opposition, soit chargée de dégager, synthétiser et formuler les propositions d’amendement en vue de la révision constitutionnelle projetée».
«Si la Constitution et les textes subséquents avaient été librement débattus, régulièrement votés puis loyalement appliqués, les réformes à répétition ne s’imposeraient guère», indique Ali Haroun, pour qui «les lois ne valent que par les hommes qui les appliquent et celles qui nous régissent n’ont été ni élaborées par un législateur crédible ni loyalement appliquées, mais au contraire souvent dévoyées et parfois trahies». Dans sa réponse à Ahmed Ouyahia, l’ancien membre du HCE n’a pas manqué de s’attarder sur l’amendement de la Constitution du 12 novembre 2008. «Il a constitué, selon lui, une violation grave du principe de l’alternance au pouvoir en permettant la réélection indéfinie du Président en exercice, aboutissant en fait à la présidence à vie.»
Ce qui, pratiquement, confiait à la République les attributs de la monarchie, ajoute Me Ali Haroun. Abordant la question du non-respect de la volonté populaire, en remontant à l’été 1962 et à la prise du pouvoir par la force, ce dernier précise, en s’adressant au chef de cabinet du président Bouteflika : «Aussi, l’objectif primordial de la révision constitutionnelle initiée par monsieur le président de la République serait d’exclure définitivement ces pratiques néfastes de nos mœurs électorales, ce qui, malheureusement, n’est même pas visé par les propositions d’amendement transmises à vos interlocuteurs.»
«Elever la ‘réconciliation nationale’ au stade de valeur et constante de notre Etat au même titre que l’islam, l’arabité et l’amazighité est contraire au concept d’unité admis par l’ensemble du peuple algérien», affirme-t-il, en expliquant qu’«elle laisserait supposer que cette unité serait fragile, menacée en permanence, alors que ceux à qui cette réconciliation profiterait n’ont pas, et de loin, visé la division de la nation mais son maintien comme Etat théocratique, après destruction de l’Etat démocratique annoncé dans l’appel du 1er Novembre 1954.» «En faire une valeur, une constante comme les trois autres et l’inscrire sur le marbre de la Constitution, loi fondamentale qui exprime les options profondes et pérennes du peuple, souligne encore Ali Haroun, suppose que l’on veuille se prémunir contre un probable avenir de non-conciliations et de discordes.»
«L’amendement constitutionnel de 2008 est une régression très préjudiciable»
«Si cette ‘réconciliation’ est constitutionnalisée, ce serait pour assurer davantage les bénéficiaires de grâce et d’amnistie», estime l’avocat, qui fait remarquer que «cette réconciliation nationale, toujours contestée par les ayants droit des morts et des blessés de cette décennie, aurait sans doute été acceptée par tous si, comme dans d’autres pays, on avait répondu au vœu général : justice d’abord, clémence ensuite».
Parlant de l’alternance démocratique, cet ancien responsable de la Fédération de France du FLN affirme sans détour que «la Constitution de 1996 a eu le mérite remarquable de mettre un terme au pouvoir à vie du président de la République et d’instaurer l’alternance en limitant à deux le nombre de mandats présidentiels». Pour lui, «la modification de l’article 74 par l’amendement du 12 novembre 2008 constitue une régression très préjudiciable à l’évolution démocratique de l’Algérie». «A cette date, les deux Chambres réunies en Parlement sont invitées à voter certains amendements, dont l’essentiel était l’abrogation de l’article 74 de la Constitution, les autres ne constituant que l’habillage accessoire pour faire passer le principal, c’est-à-dire la présidence à vie du chef de l’Etat alors en exercice.»
Quoi qu’il en soit, indique Ali Haroun, «la limitation à un maximum de deux mandats de la charge présidentielle est souhaitable». Quid de la délégation des pouvoirs au Premier ministre ? Selon lui, «cette délégation porterait atteinte au libre choix de l’électeur qui verrait une personne non élue exercer des attributions présidentielles». «En droit civil, le mandataire ne peut déléguer son mandat. En droit constitutionnel ce serait un viol de la volonté nationale», explique-t-il. Considérant que «la réforme primordiale et fondamentale des amendements serait d’assurer la régularité et la sincérité du choix du citoyen électeur par un texte constitutionnel», Ali Haroun affirme encore que «la liberté du citoyen, l’indépendance de la justice, la sécurité du justiciable et le respect des droits de l’homme ne sauraient être garantis si la volonté du peuple continue à être méconnue ou bafouée comme elle l’a été jusqu’à nos jours».
Selon lui, «pour éviter dans cette phase importante de révision constitutionnelle que le pouvoir ne soit contraint de dialoguer avec lui-même», il serait indispensable de «prévoir dans l’immédiat la création de l’institution ad hoc, comprenant les diverses tendances de l’opinion publique, chargée de la préparation de cette révision». Cet ancien membre du HCE croit que «l’institution serait le premier pas en vue de restaurer le consensus national indispensable à notre société future».*El Watan-21.06.2014
*Ali Yahia Abdennour à Oran
«Quand il y a confusion du pouvoir, il y a dictature»
Pour Me Ali Yahia Abdennour, les différentes Constitutions qu’a connues l’Algérie indépendante n’ont jamais servi le peuple.
Venu à Oran pour la promotion de son dernier livre, La Crise berbère de 1949 (éditions Barzakh), Ali Yahia Abdennour a animé, dans la matinée d’hier, une conférence au siège du bureau d’Oran de la Ligue algérienne des droits de l’homme. Il est revenu, durant sa conférence, sur de nombreux sujets qui font l’actualité algérienne, notamment «le consensus et le rôle qu’il doit tenir». Comme à son habitude, Me Abdennour a tiré à boulets rouges sur le pouvoir en place : «Le bilan de Bouteflika est catastrophique : depuis 1962, l’Algérie a dépensé plus de 1000 milliards de dollars. De 1962 à 1999, on a dépensé 275 milliards de dollars. De 1999 à aujourd’hui : on a dépensé plus de 623 milliards. Or, est-ce que l’Algérie est devenue, pour autant, un pays émergeant ou développé ? La réponse est bien sûr négative !» Il dira également qu’il existe actuellement ceux qui réclament un changement du système et ceux qui veulent le changement dans le système.
«Mais le système ne peut pas évoluer car il est basé sur la violence. Il faut qu’il parte !» Abordant la question de la corruption, c’est avec ironie qu’il évoquera la commission créée par le pouvoir pour combattre ce fléau, «alors que le pouvoir héberge les plus grands corrupteurs de la nation». Et de citer les affaires Sonatrach, Khalifa ou encore celle de l’autoroute Est-Ouest. A ce propos, il affirmera que le ministre de la Justice «a été désigné pour empêcher que les plus grands magnats du pouvoir ne passent pas devant la justice».
Pour Ali Yahia Abdennour, les différentes Constitutions qu’a connues l’Algérie indépendante n’ont jamais servi le peuple. «Le pouvoir n’a jamais tenu compte de la Constitution, car celle-ci consiste en trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Quand le législatif a-t-il joué un rôle ? Est-ce que la justice est indépendante ?» Pour Me Abdennour, il faut bien appeler un chat un chat : «Quand il y a confusion de pouvoir, il y a dictature, et l’Algérie est une dictature !»
Abordant le sujet de la révision de la Constitution, dont les consultations en vue de son élaboration ont été confiées à Ahmed Ouyahia, Ali Yahia Abdennour prend un malin plaisir à passer au crible ce dernier : «On désigne Ouyahia pour réviser la Constitution alors que c’est lui qui a fait un coup d’Etat au RND pour éloigner Benbaibèche et, aujourd’hui, ce parti est au service du président de la République…»
Le président d’honneur de la Ligue algérienne des droits de l’homme ne manque pas de critiquer la position plus ou moins confuse du Front des forces socialistes (FFS), qui a accepté l’invitation d’Ouyahia pour les consultations de la révision constitutionnelle : «Aujourd’hui, le FFS n’est plus un parti de militants. C’est un parti dont la direction est tenue par des affairistes.»
Quant à la réunion de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), tenue à Alger le 10 juin dernier, Ali Yahia Abdennour estime qu’il est impératif que celle-ci aille vers toutes les wilayas du pays et soit à l’écoute des réclamations des citoyens. Il est primordial également de ne pas laisser cette coordination aux seules mains des politiques mais, au contraire, d’y inclure la société civile et le mouvement associatif : «Si on intègre la société civile en entier, on s’en sortira, sinon on ne s’en sortira pas.»
A une question sur l’armée, il répond que cette institution n’a pas à servir un homme ou un clan, mais doit servir toute une nation : «Aujourd’hui, la légitimité politique est dépassée, aussi il faut revenir à la légitimité démocratique.»
Il soulève enfin la question du DRS, le service de renseignement algérien, réduit, selon lui, «à une police politique qui s’occupe de l’intérieur au lieu de s’occuper de l’extérieur». Il relate aussi les dernières zones de turbulences qu’a traversées cette institution : «En 2004, c’est Toufik qui a éliminé le chef d’état-major, Lamari… aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit». Et d’expliquer cela par une parabole significative : «En janvier dernier, le Président a déshabillé le DRS. Il lui a enlevé trois directions pour le laisser nu dans la perspective qu’il meure de froid. Or, ces mêmes habits, il les a donnés au chef d’état-major. Mais ce dernier, comme il est déjà trop habillé, étouffe !» *Akram El Kébir-El Watan-22.06.2014
*Zohra Drif décline l’invitation d’Ouyahia et juge que le document de la Présidence »n’apporte absolument rien »
Invitée comme, »personnalité nationale » à participer aux consultations politique sur le projet de révision constitutionnelle, en sa qualité de Moudjahida, Zohra Drif a dressé un véritable réquisitoire contre la démarche du pouvoir.
La réponse de la « Combattante de la guerre de libération nationale, Zone autonome d’Alger », c’est ainsi qu’elle a signé sa réponse à Ahmed Ouyahia, prend d’autant plus de relief qu’elle émane d’une sénatrice faisant partie du tiers présidentiel, c’est-à-dire choisie par le président Bouteflika.
Dans le point numéro huit de sa déclaration Mme Zohra Drif note que »en lisant et relisant les documents que vous avez eu l’amabilité de m’envoyer , je n’ai cessé de me demander ce qu’en aurait pensé le grand Benmhidi que j’ai eu la chance de côtoyer sous la direction duquel j’ai eu l’immense privilège de travailler jusqu’à son lâche assassinat par l’ennemi français ».
Car Zohra Drif , a mis en avant « la sincérité » de son cœur et « la fidélité à la rigueur morale hors du commun de Ben M’Hidi »pour dire ses vérités sur les consultations initiées par la présidence.
« En dehors de quelques dispositions qui n’ont aucunement lieu d’être dans une constitution, le document que vous m’avez fait parvenir n’apporte absolument rien ou presque » écrit t-elle.
Puis de relever dans le sixième point de sa lettre que les amendements proposés « ne constituent que l’énième trituration d’un texte qui devrait accéder à l’incontournabilité sacrée –ce qui confère à cette révision un statut d’énième sacrilège- les changements proposés ne font que rendre criardes des concentrations de pouvoirs présidentiels qui étaient déjà largement exorbitants. Quant à l’essentiel rien ne change ». Poursuivant la critique des amendements proposés , elle considère l’article 81 (relatif à la délégation de quelques pouvoirs réglementaires au Premier ministre en cas d’absence du président, comme une « une monstruosité au sens anatomique du terme ».
Pour la Moudjahida, qui profite de cette lettre pour régler aussi un compte avec Yacef Saâdi, qui avait remis en cause son engagement, « cet article représente non seulement une violation de toute une part de la constitution , dont elle fera partie (comme une maladie auto-immune), mais il est surtout question de négation de la volonté populaire en permettant le détournement illégal d’un mandat électif au suffrage universel ».
Poursuivant encore sa critique, l’épouse de l’historique Rabah Bitat note que « jusque-là on nous avait habitué à faire adopter une Constitution pour très vite la violer ou la triturer au besoin ».
Puis de conclure sa lettre à Ahmed Ouyahia en se posant la question cruciale de savoir « quelles sont les garanties pour qu’après 52 ans d’accession à l’indépendance , notre pays se dote enfin d’une constitution qui ne sera pas violée par ceux –là même qui seront chargés de la respecter .
Ultime observation : j’ai eu beau chercher dans vos documents ces fameuses garanties , mais force est de constater qu’il n’ y en a nulle trace », finit Zohra Drif dont le propos ne manquerait certainement pas de d’attiser le doute sur la démarche du pouvoir.*algerie1.com–09/06/2014
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*Boutéflika promet « révision consensuelle de la constitution».
*vidéo: Le président Bouteflika a prêté serment
Le président Abdelaziz Bouteflika a prêté serment, ce lundi 28 avril 2014, lors d‘une cérémonie officielle tenue au Palais des nations à Alger.
*******Le président Bouteflika a promis aujourd’hui dans son discours d’investiture qu’il réalisera «l’entente nationale» durant ce 4ème mandat qui vient de commencer. Point d’orgue de ce projet, Bouteflika s’est solennellement engagé à faire adopter une constitution après une « révision consensuelle».
«C’est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie, que je relancerai sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle».
C’est là le principal message de l’allocution présidentielle distribué aujourd’hui aux journalistes. Une révision de la constitution qui devra couronner «sous peu» le «chantier des réformes politiques», a dit le président.
Autre engagement important, Bouteflika a assuré que toutes les forces politiques et la société civile seront associées à la révision de la constitution et ce quel que soit leurs différences. « …les forces politiques, les principales représentations de la société civile ainsi que les personnalités nationales seront conviées à s’associer à cette entreprise de première importance», lit-on dans son discours.
Tout le monde sera associé
Plus insistant encore, le président de la république a lancé un appel pour mettre l’intérêt du pays «au-dessus de toute divergence ou différence politique». «Dans le même temps, je lance un appel à tous nos compatriotes à l’effet de placer l’intérêt national au-dessus de toute divergence ou différence politique au demeurant parfaitement admissible en démocratie», a noté le président Bouteflika.
Transition faite, il réaffirme sa volonté de travailler pour la préservation de la stabilité du pays, soulignant que la réconciliation nationale demeure sa «priorité». «Le premier de ces engagements est de travailler avec vous à la préservation de la stabilité du pays», a déclaré le président de la République.
Et en terme de timing, le président a donné rendez-vous aux algériens pour les semaines et mois à venir pour expliciter ses projets. «Je voudrais confirmer, dès ce jour, ces engagements étant entendu que j’aurai l’occasion, dans les semaines et les mois à venir, de revenir sur chacun d’entre eux dans le détail au fur et à mesure de l’action que j’aurai à mener pour les concrétiser», a expliqué le chef de l’Etat.
Au plan sécuritaire, le président a certes ouvert la porte aux terroristes pour se repentir, mais il a promis des «sanctions» contre les irréductibles. «La main de l’Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j’appelle à nouveau à revenir dans leurs foyers», souligne le président, affirmant que la réconciliation nationale «reste ma priorité».
Et d’avertir : «En même temps, la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens», relevant que «le peuple algérien pourra compter sur l’Armée nationale populaire et ses services de sécurité pour protéger le pays de toute tentative subversive ou criminelle d’où qu’elle vienne».*Rafik Benasseur-Algerie1.com | 28/04/2014
*Les chantiers du 4ème mandat
Investi désormais, pour un quatrième mandat qu’il place sous les auspices du « sacrifice pour la patrie que j’ai servie durant toute ma vie », le président Bouteflika a décliné sa feuille de route dans un discours qui a été distribué à la presse au terme de la cérémonie de prestation de serment. Il confirme ainsi ses engagements pris auparavant.
Premier engagement : la sécurité. Et Dieu sait combien cette question est centrale eu égard au contexte régional et national, marqués par de potentielles menaces. « Le premier de ces engagements est de travailler avec vous à la préservation de la stabilité du pays »,a-t-il souligné.
Une stabilité appuyée d’une politique de la main tendue à l’égard des groupes terroristes qui sont encore dans les maquis appelés « de nouveau à revenir dans leurs foyers » Et pour les récalcitrants, l’application de la loi « contre tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens ».
Lutte sans merci contre le terrorisme au niveau de la sous-région et précise à ce propos le président réélu « nous demeurons un partenaire loyal pour la lutte contre le terrorisme, dans le respect des principes qui guident notre politique étrangère ». Dans cette œuvre, l’armée est appellée à jouer le rôle de fer de lance dit le président Bouteflika qui note que « le peuple algérien pourra compter sur son Armée ses services de sécurité pour protéger le pays de toute tentative subversive ou criminelle d’où qu’elle vienne ».
Car le président se dit convaincu que sans le préalable de la paix et de la stabilité « ni la démocratie, ni le développement, ni aucune ambition nationale ne pourra avancer sans la stabilité interne et externe et sans une entente nationale forte qui sera la meilleure protection du pays contre toute entreprise hostile pouvant le menacer de l’extérieur ».
Mais cette sécurité doit désormais se conjuguer avec réformes politiques. Des réformes politiques auxquelles seront conviées « les forces politiques, les principales représentations de la société civile, ainsi que les personnalités nationales ». Au sujet la révision de la Constitution, le président dira qu’elle sera destinée « au renforcement de la séparation des pouvoirs, à conforter l’indépendance de la justice et le rôle du parlement , à l’affirmation de la place des droits de l’opposition et à garantir davantage de droits et de libertés aux citoyens ».
Le président promet également l’ouverture d’autres chantiers « notamment pour améliorer la qualité de la gouvernance, faire reculer la bureaucratie au bénéfice des citoyens et des opérateurs économiques et pour promouvoir une décentralisation appuyée par une démocratie participative qui associera mieux la société civile ». Réforme de la Justice et lutte contre la corruption seront également au centre des prochains chantiers du président Bouteflika. *Algerie1.com | 28/04/2014
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*Purge au FLN après l’élection présidentielle de jeudi 17 avril 2014
Le bureau politique veut réactiver la commission de discipline pour sanctionner les cadres du FLN opposés au 4e mandat.
Le FLN ne veut pas attendre pour replonger dans la crise. Il signe la fin de la trêve quelques jours seulement après la présidentielle de jeudi 17 avril qui a consacré le 4e mandat de Bouteflika. Le bureau politique du FLN, qui s’est réuni avant-hier sous la présidence du secrétaire général du parti, Amar Saâdani, a été sanctionné par une demande de réactivation de la commission de discipline pour traduire devant elle des cadres qui ont adopté des positions contraires à celles du parti. Une menace à peine voilée de mener une purge contre les membres du comité central qui s’étaient opposés au 4e mandat.
Pour les observateurs, les cibles sont facilement définissables. Il s’agit notamment du coordinateur du Mouvement de redressement, Abdelkrim Abada, qui avait demandé, avant l’élection, aux militants de choisir en toute conscience leur candidat. Mais ce dernier se sent-il concerné par la menace d’être convoqué par la commission de discipline?
«Je ne sais pas quels sont les critères et les catégories des militants et cadres visés par cette menace. Mais ce qui est sûr est que ceux qui ont porté atteinte au parti sont les partisans de Saâdani qui occupe le parti sans aucune légitimité», a répondu M.Abada, joint hier au téléphone. Notre interlocuteur ajoute qu’il est prêt pour la bataille, précisant qu’après la trêve observée durant la période électorale, les consultations se poursuivent pour les démarches à entreprendre dans l’avenir immédiat.
L’autre cadre visé par la menace du bureau politique est, sans aucun doute, le membre du comité central, Abdelkader Cherrar. Ce dernier a publié dans un quotidien national, en pleine campagne électorale, une contribution dans laquelle il a exprimé publiquement son opposition au 4e mandat, critiquant les partisans de cette option.
Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du bureau politique, qui tient toujours à ce poste, est-il lui-aussi concerné par le message des partisans de Saâdani?
«Je ne crois pas que le communiqué me concerne en personne ou le bureau politique. C’est une hypothèse fantaisiste», a-t-il commenté. Pour M. Belayat, le message du communiqué s’adresse plutôt à ceux qui n’ont pas soutenu Bouteflika durant la campagne électorale. «Ce n’est pas notre cas. Nous avons délivré durant la campagne électorale, le même message politique que le FLN. Nous avons défendu le bilan des trois derniers mandats et le programme pour le prochain», a-t-il expliqué. Toutefois, notre interlocuteur ne se sent pas vaincu dans le bras de fer qui l’a opposé aux partisans du secrétaire général, depuis son installation à la tête du parti le 29 août 2013. Il se dit déterminé pour la destitution de Saâdani. «Nous étions sages et compréhensifs en différant la date de la tenue du comité central jusqu’à après la présidentielle. Aujourd’hui, nous sommes sereins, calmes et sûrs de notre droit», a-t-il dit.
Il annonce une réunion de son bureau politique dans l’après-midi d’aujourd’hui. «Il y a trois points à l’ordre du jour. Il s’agit de faire le bilan de la présidentielle, de discuter de la situation politique et de préparer la session du comité central», a-t-il précisé. La crise du FLN ne fait donc que recommencer. *L’Expression-Mercredi 23 Avril 2014
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* immunité parlementaire pour une députée « voyou »
Une jeune personne ayant activé durant la période électorale présidentielle au profit du candidat Bouteflika dans la permanence des femmes de Annaba a fait l’objet, hier, d’une violente agression à l’arme blanche, avons-nous appris de la police locale.
L’agresseur n’est autre que le « bodyguard» de la maitresse des lieux, la députée MPA, Nabila Bayaza. Il a été arrêté par les éléments de la 7ème sureté de wilaya de Annaba après s’être rendu de son propre gré au commissariat. Quant à la victime, elle a été immédiatement hospitalisée suite à une grave blessure au niveau de son bras.
Selon les premières informations, la victime est venue réclamer son dû, représentant plusieurs jours de dur labeur, auprès de la députée MPA. N’étant pas satisfait, le jeune agent s’est mis à crier «Bouteflika est réélu, je veux maintenant mon argent que la députée m’a promise à la veille de mon recrutement ».
Dérangée par ce qui semble être une atteinte publique à son image de marque, elle a lâché son garde du corps sur la victime qui n’a pas hésité à « dégainer » son cran d’arrêt et blessé le « perturbateur » au niveau de son bras, lui occasionnant une grave hémorragie. Selon des sources médicales, le blessé a subi des soins intensifs. Son état est stationnaire.
MmeBayaza Nabila, avocate de son état avant qu’elle n’accède à l’escarcelle du parti MPA avait « brillé » le 5 février 2013 par un autre incident de violence, mais plus grave. En effet, elle s’est rendue coupable d’une agression physique contre Me Zenadi Wafa,une jeune avocate au niveau de l’enceinte même du tribunal de Annaba.
«J’ai déposé une plainte, auprès du procureur de la République près le tribunal de Annaba qui m’a entendue en présence de maître Bouaricha, le doyen du bâtonnat régional de Annaba, à l’encontre de la députée MPA, Nabila Baiaza et sa fille. Je les accuse de violence contre ma personne», avait expliqué la jeune avocate du barreau de Annaba, lors d’une conférence de presse tenue le 21 février 2013 au siège de la ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH).
Devenue mandante malgré elle, la jeune robe noire accuse la députée et sa fille d’avoir fait usage de violence à son encontre dans le hall du tribunal en présence de cinq témoins, à savoir quatre avocats et un citoyen. La plaignante, qui regrette d’avoir voté pour cette députée, avait promis d’aller très loin pour recouvrer sa dignité, notamment après que son action n’eut pas abouti pour un problème d’immunité parlementaire.**M-F.G-*El Watan-22 Avril 2014
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*Un ex-wali témoigne sur la fraude électorale et le trucage des élections
L’ex-wali d’Oran, Bachir Frik est passé mardi soir aux aveux sur le plateau d’Echourouk TV s’agissant de la fraude électorale en Algérie et le trucage des élections depuis 1990.
Invité à l’émission « Al Halka El Mafqouda » (le chaînon manquant), l’ex-wali livre des témoignages inédits sur la haute main de l’administration sur tous les scrutins en Algérie depuis 1990.
A commencer précisément par les municipales de 1990 gagnées par l’ex FIS. D’après lui, ce parti a raflé majoritairement les APC « en toute transparence ».
Bachir Frik révèle ainsi ce qu’avait intimé Mouloud Hamrouche, alors chef du gouvernement aux walis. « Vous êtes les mouhafedhs du FLN avant d’être des walis. Vous êtes responsable du vote et des résultats ». « Une incitation évidente à la fraude » commente l’invité d’Echourouk.
Dans le même ordre d’idées il estime que la révision du découpage des circonscriptions électorales était destinée à « empêcher le FIS de gagner ».
Les walis et l’administration ont tout fait pour l’élection de Zeroual
L’ex wali d’Oran affirme que l’important pour Sid Ahmed Ghozali était que les élections soient gagnées par les démocrates au détriment du FLN et du FIS ».
Évoquant l’arrêt du processus électoral en janvier 1992, Bachir Frik révèle : « le général Larbi Belkheir alors ministre de l’intérieur m’a dit ceci : l’intérêt de l’État impose d’arrêter la vague du FIS au deuxième tour des législatives ».
Quid de la présidentielle de 1995 ? L’ex-wali d’Oran témoigne que les walis et les administrations « avaient tout fait » pour assurer l’élection de Liamine Zeroual en 1995, croyant à ce moment là qu’il était « dans l’intérêt du pays ».
Dans ce même ordre d’idées, il révèle, par ailleurs, que les walis s’étaient occupés personnellement de la collecte des signatures au profit de Said Sadi et Nourredine Boukrouh qui devaient jouer les lièvres de Zeroual.
Ouyahia m’a demandé de réduire le taux de participation…
« Nous avons en tant que wali recueillis des signatures de parrainages au profit de Said Sadi et Nourredine Boukrouh pour qu’ils soient candidats à la présidentielle de 1995″, témoigne-t-il.
Même le référendum sur la Constitution de 1996 n’a pas échappé au trucage selon Frik. « Je me rappelle qu’Ahmed Ouyahia m’a contacté durant la journée du référendum et m’a demandé de réduire le taux de participation, parce que, m’avait -t-il dit, « le taux de 75% à Oran ne rend pas service au pays ».
Comme quoi, la fraude électorale qui allait connaître son summum avec le raz de marrée du RND lors des législatives et locales de 1997, constitue une règle et non point une exception.
Faut-il appuyer que même le président Bouteflika avait reconnu dans son discours du 15 avril 2009 que tous les scrutins en Algérie sont truqués en évoquant même des élections à la « Naegelen ». (en référence à Edmond Naegelen, nommé en 1948 gouverneur général d’Algérie chargé de faire de « bonnes élections »). Le mérite de Bachir Frik est d’avoir soulagé sa conscience.*algerie1.com–09.04.2014
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*mutations et nouvelles nominations dans le corps des walis
Ce lifting était indispensable surtout après le remaniement ministériel intervenu en septembre dernier dont deux walis ont été promus au poste de ministre de la République.
«Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé jeudi dernier à un mouvement dans le corps des walis», indique la Présidence de la République dans un communiqué rendu public en fin de journée. Ce lifting était indispensable surtout après le remaniement ministériel intervenu en septembre dernier dont deux walis ont été promus au poste de ministre de la République. Ce changement est le troisième du genre opéré par le chef de l’Etat en l’espace d’un mois. Après le gouvernement et l’institution militaire, c’est au tour du corps des walis de faire l’objet d’une opération de lifting. Au menu, des mutations et de nouvelles nominations. Neuf mutations ont été opérées et huit nouvelles têtes rejoignent le corps des walis dont deux en qualité de délégués. Ces changements ont concerné, en tout et pour tout, quinze wilayas soit le tiers du pays. Du Sud au Nord en passant par l’Ouest et l’Est jusqu’a l’intérieur du pays, ce mouvement partiel a modifié la cartographie locale. Toutes les grandes villes du pays sont concernées, à leur tête la capitale Alger. Désormais, c’est Zoukh Abdelkader, wali de Sétif, qui chapeautera la capitale. Le président de la République l’a muté à Alger, en remplacement de Addou Mohamed Kebir. Ce dernier, précise le communiqué de la présidence, a été appelé à d’autres fonctions. Ainsi, après plus de dix ans de gouvernance, la wilaya d’Alger change de tête. Idem pour la capitale économique du pays, Oran. Sa gestion a été confiée au désormais ex-wali de Béchar, Zaâlane Abdelghani. La ville de Tlemcen aura son wali après plus d’un mois du départ de Nouri, ex-wali nommé actuellement ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Il sera remplacé par Saci Ahmed Abdelhafidh, wali d’Adrar. Idem pour la wilaya de Annaba qui sera gérée par le wali d’El Oued Sendid Mohamed Mounib. Le wali de Mostaganem a été également muté à la tête de la wilaya de Constantine. Le communiqué de la Présidence fait état également de la mutation du wali de Chlef, Djamaâ Mahmoud, à la wilaya de Ghardaïa. Ce dernier a été remplacé par le wali de Djelfa Boussetta Aboubakr Essedik, muté à Chlef. Le wali d’El Tarf, Maâbed Ahmed, a été muté à la wilaya de Mostaganem et en dernier, le wali de skikda, Bouderbali Mohamed a été muté à Sétif. Pour les nouvelles nominations, le chef de l’Etat a désigné quatre walis délégués d’Alger en qualité de walis. Il s’agit du wali délégué de Chéraga, Djellaoui Abdelkader, désigné en qualité de wali de Djelfa ainsi que Salamani Mohamed, wali délégué de Hussein Dey, en qualité de wali de Béchar, Lebka Mohamed, wali délégué d’El Harrach, en qualité de wali de Tarf et enfin El Affani Salah, wali délégué de Bir Mourad Raïs, en qualité de wali d’El-Oued. Les désignations ont concerné même les secrétaires généraux des wilayas. Le secrétaire général de la wilaya de Tlemcen, Benhassine Faouzi a été désigné en qualité de wali de Skikda, celui de Bouira, Madani Fouatih Abderrahmane en qualité de wali d’Adrar, et Chakour Mohamed, secrétaire général de la wilaya de Jijel, en qualité de wali délégué de Bir Mourad Raïs. Deux autres ont été désignés en qualité de walis délégués d’Alger. Il s’agit de Nedjlaoui Rachid, secrétaire général de la wilaya d’Illizi, désigné en qualité de wali délégué de Chéraga et de Soufi Abdel Illah, chef de la daïra de Sidi M’hamed Ben Ali, désigné en qualité de wali délégué de Hussein Dey. Et enfin de Abcir Slimane, chef de la daïra d’El Meghair, désigné en qualité de wali délégué d’El Harrach. Ce changement a touché même le centre du département des collectivités locales. Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Ouali Abdelkader, a été admis à la retraite. Il a été remplacé, indique le communiqué de la présidence, par Adli Ahmed, wali de Ghardaïa. Par ailleurs, ce changement opéré à six mois du rendez-vous de la présidentielle visent, sans doute, à donner une nouvelle dynamique aux collectivités locales. Désormais, le compte à rebours à commencé pour les walis. Ces derniers seront appelés a déployer plus d’efforts sur le terrain pour rétablir l’image de l’Etat et gagner la confiance des citoyens à la veille de la présidentielle. L’enjeu oblige.*Par Nadia BENAKLI -L’Expression.26.10.2013
**Rajeunissement
Le mouvement opéré dans le corps des walis par le président de la République, jeudi dernier, qui est plus important que celui de mars dernier cache mal le changement à la tête du ministère de l’Intérieur. Un peu plus d’un mois après le remaniement ministériel qui a vu Ould Kablia céder sa place de ministre de l’Intérieur à Tayeb Belaïz, c’est au tour du secrétaire général, Ouali Abdelkader de faire valoir ses droits à la retraite et être remplacé par le désormais ex-wali de Ghardaïa, Ahmed Adli. S’agissant du mouvement des walis proprement dit et alors que celui de mars concernait neuf wilayas du pays, ce sont 15 wilayas qui ont changé de wali dans ce dernier mouvement. Au total, les deux mouvements auront touché la moitié des wilayas du pays. Il est utile de relever également que 14 walis ont été mutés alors que les 10 autres sont des walis délégués promus. D’autre part et si 24 walis ont été maintenus à leur poste, la wilaya d’El-Oued aura changé, en moins d’une année, deux fois de wali. En effet, Sendid Mohamed Mounib qui avait été nommé wali d’El Oued en mars dernier, a été muté, jeudi à la wilaya de Annaba. C’est le wali délégué de Bir Mourad Raïs, El Affani Salah, qui l’a remplacé à El Oued. Ce large mouvement et contrairement à ce que certains pourraient croire n’a aucune relation avec les visites d’inspection effectuées par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans plusieurs wilayas. Aucune des wilayas inspectées par lui n’est concernée par ce mouvement. A l’exception de celle de Ghardaïa qui a vu son wali promu secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Mais au-delà de l’aspect purement organique de cette opération, il est clair que l’idée centrale qui s’en dégage est le rajeunissement du corps des walis. A titre d’exemple, le nouveau wali d’Oran est un jeune quadragénaire réputé très brillant. On peut ajouter que pour la première fois, ces deux mouvements ne répondent à aucun équilibre régional (le nouveau wali d’Oran qui était à Béchar est natif de Souk Ahras), ni à aucune considération partisane. C’est visiblement une nette rupture avec les anciennes pratiques qui faisaient de ces postes autant de gratifications pour satisfaire des caprices loin de l’intérêt général. Il apparaît évident que nous assistons à un nouveau mode de nomination qui n’a pour critère que la seule compétence couplée avec une volonté politique de rajeunissement du corps. Le tout avec un savant dosage effectué par étapes. Autrement dit, à doses homéopathiques. C’est tellement homéopathique que ce qui a pu se réaliser pour la représentation nationale, c’est-à-dire l’entrée en masse des femmes à l’Assemblée nationale, ne peut pas, pour l’heure, se répéter dans le corps des walis. Par la nature même de la fonction de wali qui est différente de celle de parlementaire à laquelle s’ajoutent des raisons socioculturelles évidentes. La fonction de wali, surtout à l’intérieur du pays, exige de ne pas heurter certaines sensibilités liées à nos us et coutumes. Ce qui donne un aspect héroïque à la seule femme wali depuis 14 ans dans notre pays, Mme Nouria Yamina Zerhouni, actuellement en poste à Aïn Témouchent. Ceci dit, ces mouvements trouvent également leur pleine signification dans le processus de réforme des structures de l’Etat en cours. C’est dans le même esprit qu’un ministre de la Réforme du service public a été nommé lors du dernier remaniement. C’est toujours dans le même esprit que le ministère du Travail organisera, lundi prochain, un séminaire sur la gestion des ressources humaines et des compétences au cours duquel est prévu le thème de «la préparation de la relève dans l’administration publique». Une relève qui a déjà commencé! *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression-Samedi 26.10.2013
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Voilà une aberration,une entorse à la constitution! C quoi ça une immunité parlementaire? Cette immunité devrait seulement être valable dans le cas où le délit est lié à la fonction! Sinon un député peut agresser,conduire en état d’ivresse,voler…,sans être inquiété? C pour ça que certains de nos députés ont acheté leurs mandats!! Les délits hors fonction d’un député devraient être punis plus sévèrement que ceux d’un citoyen! C gens devraient donner l’exemple!
lyes006 le 22.04.14 | 21h00
petite observation
Ce n’est pas apparemment un garde corps mais un sbire , car en général les gardes du corps ne portent pas de couteau, ils utilisent des armes de poings et ils agissent en réponse a une agression sur la personne qu’ils protègent .Dans le cas de l’article que je viens de lire il est question d’une personne qui exécute les ordres de son employeur et qui fait le travail d’un homme de main non pas celui d’un garde du corps au sens technique du terme.
palicaoui le 22.04.14 | 20h05
les pauvres jeunes
un dictant arabe qui dit le berger et l’ouvrier ce chamaillent pour le bien du patron « erra3i wa el khamas dabzou 3ala rezk ennas ».Pauvres jeunes l’un a l’hôpital qui va sortir surement avec des séquelles et le second en prison avec un casier judiciaire sale qui va hypothéquer son avenir.En face un à El Mouradia et l’autre à Zirout Youcef.
ladben le 22.04.14 | 18h03
dur dur…
étonnant ,un garde du corps avec un couteau .
mais,ils vivent à quelle époque ?
je dirais que cela ressemble plus a un comportement de voyou que de professionnel.
cette personne fait honte à la profession.
ce n’est rien d’autre qu’une tentative d’homicide.
deep le 22.04.14 | 17h25
le comble de l’ironie
maintenant on a des avocats voyous c’est grave ce qui se passe….
Norayasmine le 22.04.14 | 16h47
Quelle honte!
Cette députée « voyou » est l’exemple type du ou de la députée qui composent aujourd’hui l’APN. Une assemblée composée d’illettrés, d’incultes, d’affairistes, de médiocres, de voleurs … un ramassis de bandits de haffafettes et de femmes de ménage analphabètes( avec tout le respect pour les coiffeuses et les Femmes de ménages en tant que telles) et cela juste pour avoir une assemblée aux ordres du clan maffieux au pouvoir. Une assemblée qui coûte les yeux de la tête au trésor public juste pour lever la main.
Pauvre Algérie!
youce le 22.04.14 | 16h42
algerienne
UN METIER AUSSI NOBLE voué à DEFENDRE les citoyens , non pas à les AGRESSER et QUI DESCEND SI BAS C EST DOMMAGE!
TNT3646 le 22.04.14 | 16h18
Bayaza et Baha
Bayaza et Baha! Les deux foudres de la ville de Annaba! Ils font la pluie et le beau temps en compagnie du fils du wali et de celui du général Gaïd Salah, vice-sinistre de la défonce et autres choses encore! Ce sont des champions de l’immobilier. d’Annabais!
tarek-to-verso le 22.04.14 | 15h44
Immunité parlementaire
Quelle jolie invention! J’en veux une moi aussi!
Comme ça je pisserai sans crainte dans le jardin de mon voisin.