*Météo politique 5
*3 actions pour un changement souhaité…selon Abdelhamid Mehri 17 Février 2011 –
* une série de mesures susceptibles de hâter les mutations attendues par les Algériens.
Dans une lettre ouverte au Président de la République, M.Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN et ancien ministre du GPRA, émet une série de mesures susceptibles de hâter les mutations attendues par les Algériens.
Au frère Abdelaziz Bouteflika,
Président de la République,
Je m’adresse à vous par cette lettre dans un contexte particulièrement délicat et dangereux en étant conscient que seuls les liens de fraternité et les principes, qui nous ont rassemblés durant la période de la lutte pour la liberté de notre pays et son indépendance, me donnent cet honneur; c’est aussi ma conviction que ces liens demeurent le dénominateur sur lequel peuvent se rencontrer les bonnes volontés au service de notre pays et du bonheur de notre peuple.
J’ai privilégié cette voie ouverte pour m’adresser à vous car vous occupez une position principale et prioritaire. Néanmoins, vous n’êtes par le seul concerné par le contenu de la lettre, ni la seule partie appelée à traiter des questions qu’elle soulève. J’ai tenu, dans cette lettre, à faire preuve de la franchise, qui prévalait dans les délibérations des instances dirigeantes de la Révolution algérienne et, qui était, même si elle dépassait parfois les limites du raisonnable, certainement préférable au silence complice ou à l’assentiment dénué de conviction.
Monsieur le Président,
Vous êtes aujourd’hui au sommet d’un régime politique dont la mise en place n’est pas de votre seule responsabilité. C’est un régime à l’édification duquel a participé quiconque a assumé une part de responsabilité publique depuis l’Indépendance, que ce soit par son opinion, son travail ou son silence. Mais aujourd’hui, de par votre position, vous assumez, et avec vous tous ceux qui participent à la prise de décision, une grande responsabilité dans la prolongation de la vie de ce régime qui, depuis des années, est bien plus marqué par ses aspects négatifs que positifs. Il est devenu, en outre, inapte à résoudre les épineux problèmes de notre pays, qui sont multiples et complexes, et encore moins à le préparer efficacement aux défis de l’avenir qui sont encore plus ardus et plus graves.
Le système de gouvernement installé à l’Indépendance s’est fondé, à mon avis, sur une analyse erronée des exigences de la phase de la construction de l’Etat national. Certains dirigeants de la Révolution avaient opté, dans le contexte de la crise que le pays a connue en 1962, pour une conception politique d’exclusion pour faire face à la phase de la construction plutôt qu’une stratégie de rassemblement énoncée par la Déclaration du 1er Novembre 1954. Pourtant, cette stratégie avait prévalu, en dépit des divergences et des difficultés, dans la conduite des affaires de la Révolution jusqu’à l’Indépendance.
L’exclusion est devenue, à la suite de ce choix, le trait dominant de la gestion politique et de la manière de traiter les divergences d’opinions. Les cercles et groupes politiques qui étaient choisis au début du mois étaient susceptibles d’exclusion et de marginalisation à la fin du même mois. Ces pratiques, qui ont contaminé même certains partis d’opposition, ont eu pour effet de pousser des milliers de militants à renoncer à l’action politique, de réduire la base sociale du régime et de réduire le cercle de décision à son sommet.
Outre le fait qu’il est fondé sur l’exclusion, le régime a hérité de méthodes et de pratiques secrétées par les conditions difficiles de la lutte de libération et les a adoptées dans la conduite des affaires publiques après l’Indépendance.
Il s’est nourri également, d’emprunts et d’adaptations qui n’ont pas été façonnées par le libre débat, ni affinées, durant leur évolution, par une évaluation objective qui a été le grand absent dans l’expérience du pouvoir en Algérie.
Plutôt qu’une évaluation critique objective du régime politique, on a préféré les campagnes de glorification et de dénonciation taillées sur mesure pour des personnes et par l’attribution de couleurs à des décennies, de sorte à masquer la nature du régime, ses pratiques et sa vraie couleur qui ne change pas malgré le changement d’hommes.
Les voix, qui revendiquent le changement de ce régime et qui sont soucieuses qu’il advienne dans un climat de paix et de libre débat, sont nombreuses. Les signes, qui alertent sur le caractère impératif d’un tel changement, sont visibles depuis des années. Ils se sont encore accumulés ces derniers mois d’une manière telle qu’il est impossible de les ignorer ou de reporter la réponse.
Les événements, qui surviennent continuellement chez nous et qui adviennent autour de nous depuis des mois, évoquent ceux que le pays a vécus en octobre 1988 et des faits graves qui en ont découlé, de crise et de drames dont le peuple continue encore à avaler certaines des plus amères potions.
Les choses sont aggravées chez nous par le fait que le discours officiel, à des niveaux responsables, fait une lecture erronée – sciemment ou non – des réalités. Il en minimise l’importance et en nie les grandes significations politiques au prétexte que les manifestants, chez nous, n’ont formulé aucune revendication politique. L’aspect le plus incongru de cette lecture et de cette analyse est qu’elles renvoient à l’image d’un médecin qui attendrait de ses malades la prescription d’un remède! Cette lecture erronée de la part de plusieurs parties – avec des intentions sournoises de la part de certaines autres parties – a empêché, fort regrettablement, que les véritables enseignements soient tirés des événements d’octobre 1988. Elle a permis aux adversaires du changement, à cette époque, d’oeuvrer méthodiquement au blocage des voies menant à la solution juste qui consiste à assurer le passage vers un système politique réellement démocratique. Cela a fait perdre au pays, à mon avis, une opportunité précieuse de renouveler et de consolider sa marche vers le progrès et le développement.
Cette interprétation erronée s’étend également aux événements qui se déroulent dans des pays proches, comme la Tunisie et l’Egypte. Cette lecture insiste sur les différences afin de rejeter les enseignements qui en découlent. Pourtant, ce qui est commun entre l’Algérie et ces pays ne se limite pas à la vague tragique de recours aux suicides par le feu, il est encore plus profond et plus grave. Ce qui est commun est la nature même des régimes!
Les systèmes de pouvoir en Egypte, en Tunisie et en Algérie, se prévalent tous d’une façade démocratique clinquante et empêchent, en pratique et par de multiples moyens, de très larges catégories de citoyens de participer effectivement à la gestion des affaires du pays.
Cette marginalisation et cette exclusion nourrissent en permanence les ressentiments et la colère. Elles alimentent la conviction que tout ce qui est lié au régime ou émane de lui leur est étranger ou hostile. Quand s’ajoute à ce terreau de la colère, le poids des difficultés économiques, qu’elles soient durables ou conjoncturelles, les conditions de l’explosion sont réunies.
A ces facteurs communs s’ajoute le fait que la majorité des Algériens considère que le régime politique chez nous n’est pas fidèle aux principes de la Révolution algérienne et à ses orientations et ne répond pas à la soif d’intégrité, de liberté, de démocratie et de justice sociale pour laquelle le peuple algérien a sacrifié des centaines de milliers de ses enfants.
De ce qui précède, il apparait que la question centrale, qui exige un effort national global et organisé, est celle de la mise en place d’un régime réellement démocratique, capable de résoudre les problèmes du pays et de le préparer à relever les défis de l’avenir. Un régime démocratique, qui libère les larges catégories sociales du cercle de l’exclusion et de la marginalisation pour les faire entrer dans une citoyenneté responsable et active. Il en découle également, que le changement ne viendra pas d’une décision du sommet, isolée du mouvement de la société et de ses interactions. Il est, au contraire, nécessaire de faire murir le processus de changement et de le consolider par les initiatives multiples provenant, en toute liberté, des différentes catégories de la société.
Le peuple algérien, qui a pris en charge, de manière consciente et loyale, la Révolution quand elle a été jetée dans ses bras, et en a assumé la responsabilité avec abnégation et patience, est apte, du fait de sa profonde expérience, à prendre en charge l’exigence du changement démocratique pacifique du régime et à l’accompagner vers les rivages de la stabilité et de la sécurité.
Ce changement souhaité nécessite, selon moi, de commencer simultanément par les actions suivantes:
Un – Accélérer la suppression et la levée des obstacles et des entraves qui inhibent la liberté d’expression ou la restreignent. Réunir les conditions nécessaires permettant aux organisations et aux initiatives sociales des jeunes de la nation, ses étudiants, ses cadres et ses élites des différents secteurs et disciplines, d’exercer leur droit naturel et constitutionnel à exprimer par tous les voies et moyens légaux, leurs critiques, leurs aspirations, leurs opinions et leurs propositions.
Deux – Appeler à la multiplication des initiatives populaires émanant de la société et soutenant la demande de changement pacifique autour des axes et des modalités suivants:
1- Des séminaires de dialogue rassemblant à différents niveaux et dans la diversité des courants intellectuels et politiques, des citoyens engagés qui rejettent la violence et l’exclusion politique et qui oeuvrent à identifier les similarités et les préoccupations communes permettant la jonction des volontés et des efforts pour la réussite du changement pacifique souhaité.
2- Des groupes d’évaluation regroupant à des niveaux différents les représentants de divers courants intellectuels et politiques, des spécialistes intéressés par un secteur spécifique de l’activité nationale. Ils auront la charge de procéder à une évaluation objective de ce qui a été accompli depuis l’Indépendance, d’en identifier les forces et les faiblesses et de tracer des perspectives pour son développement.
3- Des amicales de solidarité contre la corruption qui auront pour mission d’édifier un barrage contre la généralisation de la corruption en sensibilisant les larges catégories sociales susceptibles d’être les victimes des corrompus. Il s’agit de les amener à une position ferme contre la corruption en adoptant le slogan «Nous ne paierons rien en dehors de ce que prévoit la loi». Cette mobilisation sociale interviendra en appui à des mesures administratives et légales contre la corruption. Les centaines d’initiatives qui peuvent éclore de cet appel et se multiplier, sans être dictées par le haut, seront comme des bougies qui éclairent la voie du véritable changement pacifique et traduisent les orientations du peuple et ses aspirations.
Trois- Etablir des ponts pour le dialogue et la concertation les plus larges avec les forces politiques pour préparer un Congrès national général qui aura pour mission:
1- D’établir l’évaluation critique et globale du système de gouvernance et de ses pratiques durant ses différentes étapes depuis l’Indépendance et de déterminer les tâches, les moyens et les étapes pour jeter les bases d’un système démocratique et de l’Etat de droit.
2- Prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays, définitivement, de la spirale de violence qu’il connait depuis vingt ans. La crise, dont les effets continuent à marquer la scène politique, est la somme d’erreurs commises aussi bien par des mouvements islamiques que par les autorités de l’Etat dans leur traitement. Il est impossible de résoudre la crise en traitant la moitié de celle-ci et en occultant l’autre moitié.
3- Etablir une plate-forme nationale sur les perspectives du développement national global et sur la préparation du pays à faire face aux évolutions imposées par les changements mondiaux.
4- Etablir une plate-forme nationale sur les fondements de la politique étrangère nationale et ses lignes générales et en premier lieu identifier les mesures permettant la réalisation de l’union entre les pays du Maghreb.
Frère Président,
L’Algérie doit célébrer bientôt le cinquantième anniversaire de son Indépendance. Le temps qui nous sépare de cette grandiose occasion est suffisant, selon moi, pour parvenir à un accord entre Algériens pour le changement pacifique souhaité. Le meilleur des présents à faire à nos glorieux martyrs est que l’on célèbre l’anniversaire de l’Indépendance avec un peuple algérien fier de son passé et rassuré sur son avenir.
Avec ma considération et mes salutations fraternelles.
Abdelhamid MEHRI
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*Bouteflika lève l’état d’urgence
** L’état d’urgence officiellement levé
Depuis hier, 24 février 2011, l’Algérie n’est plus sous état d’urgence. L’ordonnance présidentielle n°11-01 datée du 23 février 2010 portant levée de l’état d’urgence a été publiée dans le Journal officiel, signant ainsi la fin officielle d’une situation d’exception qui a duré 19 ans.
L’annonce de la levée de l’état d’urgence, promulgué le 9 février 1992 par le Haut Comité d’Etat présidé alors par le défunt Mohamed Boudiaf, a été faite par le président Bouteflika lors du Conseil des ministres du 3 février dernier. Le Journal officiel publie également une ordonnance présidentielle fixant les conditions de la résidence surveillée pour les cas de terroristes ainsi qu’une ordonnance modifiant la loi n°91-23 relative à l’intervention de l’armée pour la sauvegarde de l’ordre public. Un dernier décret présidentiel, n°11-90, charge le chef d’état-major de l’ANP du «commandement, de la conduite et de la coordination des opérations de lutte contre le terrorisme et la subversion sur toute l’étendue du territoire national». Un prochain arrêté conjoint ministère de la Défense-ministère de l’Intérieur devra définir les modalités de ce décret.
A signaler que la levée de l’état d’urgence intervient 48 heures avant une marche non autorisée décidée par la CNCD à Alger. Elle intervient également le jour de la visite-éclair à Alger de William Burns, sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques. Washington avait salué la mesure annoncée, mais le porte-parole du département d’Etat, Philip Crowley, avait écrit cette semaine sur son micro-blog twitter : «La décision du gouvernement algérien de lever l’état d’urgence est positive, mais elle doit se traduire par une extension des libertés et un véritable changement.» Or, question libertés, l’Algérie semble encore loin du compte.
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*L’administration n’exigera plus le certificat de nationalité
Les autorités administratives ne délivreront plus de passeports classiques à compter de novembre prochain, a indiqué, hier à Alger, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
«Le ministère a été chargé, depuis quelques mois, de limiter au maximum le nombre de pièces qui doivent être déposées pour n’importe quel dossier», a-t-il également expliqué. «Il y aura un assouplissement. Par exemple, pour ne pas exiger le certificat de nationalité, quand quelqu’un est muni d’un passeport ou d’une carte d’identité nationale, cela peut lui suffire pour ne pas lui réclamer ce document», a-t-il ajouté. Il a indiqué avoir demandé, aux APW/APC, la création de services de contentieux et des bureaux d’accueil et d’orientation des citoyens ainsi que l’utilisation d’un système moderne et de contact entre le citoyen et l’administration par le biais d’Internet. «Cela fait partie d’un très grand programme de travail qui est en train d’être réalisé. Nous allons le publier très prochainement, au cours d’une réunion avec les walis et les P/APC», a ajouté M. Ould Kablia. (APS-25.02.2011.)
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**Le conseil des ministres a adopté une série de mesures sur les plans politique, économique et social.
C’est officiel. La décision sur la levée de l’état d’urgence a été entérinée hier. Un projet d’ordonnance abrogeant le décret législatif du 6 février 1993 portant prorogation de l’état d’urgence, institué par décret présidentiel du 9 février 1992, a été adopté par le Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat. «Ce projet d’ordonnance entrera en vigueur dès sa publication imminente au Journal officiel», indique le communiqué sanctionnant les travaux de ce conclave. L’entrée en vigueur de cette décision dépendra de la publication du décret présidentiel dans le Journal officiel. Ce qui est sûr, sa levée sera juste une question de quelques jours. Dans le communiqué, l’expression «publication imminente» démontre bel et bien que cette mesure ne saurait tarder. En vigueur depuis 19 ans, l’état d’urgence va enfin être levé. Or, cette décision ne signifiera pas l’arrêt de la lutte antiterroriste. L’institution militaire poursuivra la lutte contre ce phénomène le plus normalement. Un projet de décret présidentiel relatif à la mise en oeuvre de l’engagement de l’ANP dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la subversion a été adopté. «Ce texte confirme que la conduite et la coordination des opérations de lutte contre le terrorisme et la subversion sont prises en charge par l’état-major de l’ANP», indique le communiqué du Conseil des ministres.
Un projet d’ordonnance modifiant et complétant la loi relative à la participation de l’Armée nationale populaire (ANP) à des missions de sauvegarde de l’ordre public hors des situations d’exception, a été également adopté. «Ce complément intègre au texte le recours aux unités et formations de l’ANP pour répondre à des impératifs de lutte contre le terrorisme et la subversion», note le communiqué de la Présidence. Ce document explique que le projet d’ordonnance et le projet de décret présidentiel, relatifs à l’engagement d’unités et formations de l’ANP dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la subversion, «viennent substituer un fondement législatif et réglementaire nouveau à celui prévu dans le texte législatif de 1993 prorogeant l’état d’urgence». «De ce fait, relève le communiqué, ces deux textes n’instaureront aucune situation nouvelle mais permettront par contre la poursuite de la participation de l’ANP à la lutte contre le terrorisme jusqu’à son terme». Ce n’est pas tout.
Le Conseil des ministres a adopté un train de décisions. Sur le plan économique et social, plusieurs mesures ont été prises en faveur de l’économie nationale, autant dans le domaine financier et bancaire que pour l’investissement des entreprises et l’emploi.
Le Trésor a été chargé de mettre à la disposition des banques publiques une ligne de crédit à long terme de 100 milliards de dinars renouvelables afin de permettre à ces banques «de financer les projets à maturité longue». Il a été décidé la mobilisation des sociétés d’investissements dont la création par les banques publiques est parachevée, pour gérer les fonds d’investissements des wilayas et promouvoir leur participation pendant une période initiale au capital des petites et moyennes entreprises (PME), qui le souhaitent. A partir du mois de mars 2011, des sociétés publiques de leasing destinées à alléger le coût de la location-vente des équipements pour les nouvelles PME seront lancées. Le Conseil a fait également un cadeau au patronat. Une augmentation de l’abattement des charges patronales de cotisation à la sécurité sociale pris en charge par l’Etat a été entreprise. Cet abattement passera de 56% à 80% dans les wilayas du nord du pays et de 72% à 90% dans les wilayas des Hauts- Plateaux et du sud du pays. Elle vise à encourager le recrutement des jeunes. Dans le secteur agricole, l’Etat prévoit la création de nouvelles exploitations. Il a décidé de relever de 5 et de 10 ha, selon la zone, la surface de la concession agricole, avec l’application des abattements sur la redevance de concession, arrêtés pour l’investissement dans les petites et moyennes entreprises (PME). Des prêts bonifiés à hauteur de un (1) million de DA par hectare seront alloués pour la mise en valeur des terres et la création d’exploitation. Un dispositif de garantie de crédits bancaires destinés aux agriculteurs sera mis en place. Enfin, les dispositifs de micro-crédit et d’insertion des diplômés seront mis à contribution pour développer le tissu des entreprises de services à l’agriculture. Des prolongements des contrats allant jusqu’a 3 ans seront accordés aux bénéficiaires du Dispositif d’attente à l’insertion professionnelle (Daip). Le président de la République a invité les opérateurs économiques à accorder la priorité, lors des recrutements, aux jeunes. Le Président a rappelé que le chômage des jeunes, particulièrement des diplômés, «pèse fortement (…) à travers le monde», soulignant que l’Algérie «n’échappe pas à cette réalité». (L’Expression-23.02.2011.)
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*des initiatives pour apaiser les tensions actuelles
En réponse à la requête du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, plusieurs membres du gouvernement ont donné des directives aux responsables de leurs différents secteurs au niveau des wilayas et des institutions économiques.
Cette initiative tend à apaiser les tensions actuelles et à pondérer le comportement des responsables envers les citoyens en général, et les travailleurs plus particulièrement.
Parmi les mesures prises, il y a l’allègement des procédures administratives ainsi que «la prise en considération des préoccupations relevées par la population», indiquent certaines sources à la presse. Dans ce contexte, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, a été le premier, selon les mêmes sources, à avoir pris les mesures nécessaires dans ce sens. Cela par des instructions fermes aux maires d’être mieux à l’écoute des besoins et des préoccupations de leurs administrés, comme d’être particulièrement attentifs aux préoccupations des jeunes chômeurs.
Le ministère a pareillement appelé à ne pas minimiser les revendications exprimées par cette frange de la population. Il est ainsi recommandé de travailler en coordination avec les divers secteurs afin de répondre au plus grand nombre de sollicitations des jeunes chômeurs.
Pour sa part, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a instruit les différents responsables de son département et des agences de l’emploi de diligenter toutes les demandes en souffrance. M.Louh a, d’autre part, exigé l’amélioration de l’accueil des jeunes chômeurs et demandeurs d’emploi, comme de prendre en considération leurs dossiers. En guise de suivi de ces instructions, M.Louh a ainsi effectué des visites surprises aux différentes agences de l’emploi, afin de constater par lui-même la qualité de la prise en charge de cette catégorie de personnes. Dans ce même contexte, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, a réitéré la nécessité d’accélérer les finitions des quartiers achevés. Il a notamment mis l’accent sur leur aménagement et la distribution, dans les plus brefs délais, des logements. Il a aussi prié les responsables des départements concernés, de travailler en coordination avec les autorités locales, pour rassurer les citoyens bénéficiaires de ces habitations, et les informer des délais de remise des clés. De son côté, El Hadi Khaldi, ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels, a demandé la régularisation immédiate des stagiaires et des travailleurs qui attendent leur dû depuis 2009.
Quant au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, il a exigé plus de flexibilité et de compréhension de la part des médecins envers leurs étudiants.
La même chose pour M.Ould Abbès, ministre de la Santé, qui a demandé aux responsables des centres hospitaliers et des hôpitaux de faciliter les procédures d’admission des malades. Il a aussi, demandé aux responsables au niveau de son ministère de recevoir les représentants du syndicat des paramédicaux.
Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, est aussi en tenue de combat. C’est à lui qu’échoit la tâche d’introduire sur le marché les mesures concernant la disponibilité des produits alimentaires et la régulation de leurs prix. Encore faut-il que le département de l’Agriculture dirigé par Rachid Benaïssa, puisse fournir une production suffisante en produits divers pour remplir le couffin de la ménagère. Du côté du ministère des Finances, c’est Karim Djoudi qui doit veiller à ce que les subventions puissent parvenir à leurs bénéficiaires et que les entrepreneurs publics et privés puissent traduire sur le terrain les encouragements à l’investissement. Des aménagements sont contenus dans la loi de finances pour faciliter le recrutement et la création de l’emploi. Le ministère est chargé de répartir les revenus tirés de l’exportation des hydrocarbures. Ils permettent au gouvernement Ouyahia de dégager 1200 milliards de dinars en tant que transferts sociaux. C’est ce qu’avait affirmé depuis une semaine, Kamel Aïssani, directeur des transferts sociaux et de la protection sociale au ministère des Finances.
Ces transferts sont l’équivalent de 15 milliards de dollars. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, est aussi en première ligne. (L’Expression-17.02.2011.)
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**Retour à l’Etat de droit en Algérie
La levée de l’état d’urgence interviendra dans les jours prochains, selon Médelci
La levée prochaine de l’état d’urgence, en vigueur depuis une vingtaine d’années en Algérie, signifiera un «retour à l’Etat de droit qui permettra l’expression des opinions», a affirmé hier, le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, sur les ondes d’Europe1. «Prochainement, on en parlera au passé (à), mais je dis bien (que la levée de l’état d’urgence) interviendra dans les jours prochains», a déclaré M.Medelci, expliquant que cela signifiera un «retour, en Algérie, à l’Etat de droit qui permet, de manière totale, l’expression des opinions, mais toujours par référence à la loi».
A propos des marches, il a soutenu que ces manifestations «ont bien démontré que ces mouvements sont des mouvements minoritaires. (…) D’élection en élection, ces minorités n’ont pas amélioré leurs scores et je suppose que de marche en marche, elles ne feront pas mieux».
Les révolutions tunisienne et égyptienne aiguisent l’appétit de l’opposition en Algérie reconnaît-il cependant. Elles «réveillent un certain nombre de voix, minoritaires», a toutefois précisé Mourad Medelci. «Les marches qui ont été organisées (…) ont bien démontré que ces mouvements sont des mouvements minoritaires», a-t-il ajouté pour argumenter son analyse.
Le chef de la diplomatie algérienne a balayé par contre, d’un revers de la main toute démission du gouvernement. Il n’a cependant pas écarté la possibilité d’un remaniement.
Des «ajustements» – sans plus – selon ses déclarations. «Le changement de gouvernement appartient au seul choix du président de la République qui évaluera la possibilité, comme il l’a fait dans le passé, d’apporter des ajustements», a tenu à faire remarquer le responsable du département des affaires étrangères. Que signifient toutes ces mesures? «Le retour à l’Etat de droit qui permet de manière totale l’expression des opinions», a estimé le chef de la diplomatie algérienne.
Pour rappel, le président de la République a aussi répondu, il y a quelques jours, sans équivoque à une des plus anciennes revendications de l’opposition: l’ouverture du champ audiovisuel.
«S’agissant enfin de l’accès des partis politiques à la télévision et aux radios, aucune loi ou instruction ne l’ont jamais interdit à quelque formation ou association légale que ce soit.
La télévision et la radio doivent donc assurer la couverture des activités de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés, et leur ouvrir équitablement leurs canaux», a annoncé le Président Bouteflika dans un communiqué qui a sanctionné un Conseil des ministres qui s’est tenu le 3 février 2011. Le chef de la diplomatie algérienne a, par contre, minimisé la portée de la participation des islamistes et, notamment celle d’Ali Benhadj (ex-numéro deux du FIS dissous) aux manifestations. «Je crois que les islamistes ont montré leurs limites en Algérie. Et pour en arriver là, l’Algérie a payé un prix très fort…Il faut être vigilant (…). Le gouvernement sous l’égide du Président Bouteflika a ramené la paix mais il n’a jamais baissé la garde», a tenu à rappeler Mourad Medelci. (L’Expression-15.02.2011.)
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**La marche du « changement » divisée entre manifestants, curieux et pro-Bouteflika.
*vidéo ici:http://www.youtube.com/watch?v=5oXcwN5UMH0&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=mGAIWY_eWZM&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=lO0FZUXnlco&feature=player_embedded
Comme prévu, ceux qui ont appelé à la marche du samedi 12 février à Alger se sont regroupés à la Place du 1er-Mai à Alger. Pour rappel, cette marche a été initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).Alors que les organisateurs de cet événement estiment le nombre des participants à plus 2000 manifestants, certains observateurs officiels estiment pour leur part que le nombre n’était que d’environ 500 personnes. Les manifestants ont scandé des slogans réclamant des changements. Des opposants à cette marche ont quant à eux soutenu que l’Algérie n’est pas l’ Égypte et ont réitéré leur soutien au président Bouteflika.Un impressionnant dispositif sécuritaire a quadrillé Alger. En effet, les forces de l’ordre se sont déployées en grand nombre au niveau de la Place du 1er -Mai à Alger. Il est à noter qu’il n’y a pas eu de graves affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, excepté quelques escarmouches sans gravité. A la mi-journée, les manifestants se sont dispersés, alors que certains leaders ont quitté les lieux en silence. Les initiateurs de cette marche revendiquent le changement et la démocratie, la levée de l’état d’urgence, la libération des détenus des émeutes de janvier, le travail et la justice sociale ainsi que la libération des champs politique, syndical et médiatique. Cette marche initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a été soutenue par le parti de Saïd Sadi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme. La marche pacifique du samedi a encouragé les commerçants à ouvrir leurs magasins qui se trouvent tout au long de la rue boulevard Hassiba-Ben Bouali et sur l’ensemble des rues reliant la Place du 1er Mai à la Place des Martyrs. Les commerçants étaient un peu inquiets dans la matinée sur d’éventuels dépassements ou des actes de saccage mais leurs craintes se sont avérées infondées. La marche a été pacifique et les participants ont fait preuve de civisme et ont agi avec respect envers les forces de l’ordre déployées en grand nombre à Alger samedi. Quelques escarmouches ont été enregistrées mais sans gravité.. (Echorouk-12.02.2011.)
**APRÈS LA TUNISIE ET L’ÉGYPTE
Les médias étrangers focalisent sur l’Algérie
S’appuyant sur les derniers événements qui ont eu lieu en début janvier à travers le pays, les médias et les observateurs étrangers guettaient le moindre dérapage pouvant allumer l’étincelle.
Les chaînes étrangères s’acharnent sur l’Algérie. Après la Tunisie et l’Egypte, elles ont braqué leurs projecteurs sur Alger. L’Algérie sera-t-elle le troisième épisode de «l’épuration» entamée en Tunisie et poursuivie en Egypte? s’interrogent les médias étrangers. Il n’y a pas une émission ou un journal télévisé qui n’aborde pas cette question. Les débats télévisés consacrés à la situation en Tunisie et en Egypte finissent toujours par virer vers l’Algérie. En décortiquant le climat de tension qui plane sur le Monde arabe, les observateurs n’hésitent pas à faire le lien avec l’Algérie. Ces derniers multiplient leurs analyses sur la situation politique et sociale de l’Algérie. Certains d’entre eux traçaient tout un schéma sur le cours que prendront les «événements» dans les prochains jours. Pour eux, un basculement de la situation à la tunisienne ou à l’égyptienne est inévitable en Algérie. S’appuyant sur les derniers événements qui ont eu lieu en début janvier à travers le pays, les médias et les observateurs étrangers guettaient le moindre dérapage pouvant allumer l’étincelle. Pourtant, l’Algérie n’est pas la seule à connaître des agitations périodiques. Plusieurs pays de la région sont marqués par ces mouvements de protestation. Au Yémen, en Jordanie, en Libye comme au Maroc, la situation est loin d’être reluisante. Des mouvements de protestation contre la mal-vie sont signalés un peu partout en Afrique du Nord et au Moyen-Orient sans pour autant attirer l’intérêt des «spécialistes». Pourquoi alors cet acharnement contre l’Algérie? En politique comme en communication, rien n’est fortuit. Le zoom sur Alger obéit clairement à des enjeux purement politiques. Certains pays par leus médias profitent de cette occasion pour régler leurs comptes. C’est le cas d’ailleurs, de la chaîne qatarie Al Jazeera dont les activités en Algérie ont été restreintes. Or, cela n’a pas empêché cette chaîne d’informer ses téléspectateurs sur le moindre bruit qui se fait entendre d’Alger. Face à l’Entv qui reste déconnectée de la réalité, les chaînes étrangères occupent le terrain en captant tous les regards des Algériens.
Comme dit le proverbe, «la nature a horreur du vide». Au moment où les chaînes étrangères diffusaient en direct les images d’Alger, la Chaîne 2 algérienne Canal Algérie s’amusait à diffuser un documentaire sur les requins. N’est-ce pas un désastre au plan professionnel? Au moment où les gens ont soif d’informations pour savoir ce qui se passe dans leur pays et dans le monde, la Télévision nationale passe complètement à côté de la plaque. Ce n’est pas la première fois que les cinq chaînes publiques algériennes font l’impasse sur des événements phares. Malgré les instructions données par le ministre de la Communication pour varier l’information, l’Unique a du mal à se démocratiser et se connecter à la réalité. (L’Expression-13.02.2011.)
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**Polémique autour de la marche du 12 février *La marche prévue pour le 12 février continue d’alimenter la chronique quotidienne de la presse algérienne. Les représentants de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie ont observé hier leur premier sit-in à Hydra, ils ont exprimé leur solidarité avec le peuple égyptien et également réitéré leur appel à la marche pacifique de samedi. En guise d’action inaugurale avant la manifestation de samedi prochain, ils ont décidé de se rassembler devant l’ambassade d’Égypte, à Hydra, afin d’exprimer leur solidarité avec le peuple égyptien et soutenir les mouvements de révolte dans les pays arabes.
Venus par petits groupes, les manifestants se sont vu empêchés d’accéder à la rue Abdelkader-Gadouche, Hydra, où se situe le siège de la représentation diplomatique égyptienne en Algérie. Un important dispositif sécuritaire les attendait sur les lieux. Les éléments de la Sûreté nationale ont carrément fermé l’accès de la rue aux véhicules et même procédé à la vérification systématique des papiers d’identité des piétons. Certains manifestants, qui ont pu atteindre ladite rue, où se situe également l’ambassade de France, ont été vite escortés vers les rues adjacentes afin de les disperser. Toutes les voies menant vers l’ambassade d’Égypte ont été bouclées par les éléments de la police. Vers 14h, des dizaines de manifestants ont pu tenir leur sit-in du côté du pont d’Hydra, pas loin du carrefour. Sur place, des banderoles dénonçant le régime de Moubarak sont déployées. “Dégage Moubarak, le peuple égyptien a le droit de choisir son avenir”, pouvait-on lire sur l’une des banderoles. Les manifestants ont, également, scandé des slogans hostiles au régime de Moubarak, l’accusant de “dictateur” et d’“assassin”, ils criaient aussi : “Partez Moubarak, le peuple égyptien en a marre de vous”, “votre peuple vous déteste”. C’était peut-être l’un des objectifs recherchés, cette action n’a pas manqué d’attirer l’attention des passants et même des automobilistes qui ont exprimé leur solidarité avec des coups de klaxon. “Les pouvoirs publics, qui ne veulent pas s’exprimer sur les évènements en cours dans les pays arabes, devraient laisser le peuple parler librement et manifester sa solidarité avec les mouvements de révolte en Tunisie et en Égypte”, nous dira un représentant de la coordination qui explique que “cette action n’est qu’un test pour la coordination”. Les manifestants ont vite enchaîné avec leur slogan fétiche : “Algérie libre et démocratique”, avant de lancer : “Nous voulons manifester pacifiquement et nous exprimer librement.” Des tracts appelant la population à rejoindre la manifestation pacifique de samedi ont été distribués aux passants. Une heure après, les représentants de la CNCD se sont dispersés dans le calme. À moins de quarante-huit heures de sa première action d’envergure — la marche de samedi —, la coordination continue d’enregistrer des soutiens de poids et une adhésion de plus en plus large de la société civile. Une centaine d’associations à caractère culturel ou scientifique, autant de collectifs socioprofessionnels et de comités locaux regroupant des femmes, des jeunes, des étudiants et autres, ont appelé leurs adhérents à participer massivement à cette manifestation. Au même moment, et alors que certains commençaient à désespérer de voir les robes noires s’impliquer de manière plus visible dans le mouvement, 245 avocats ont adopté l’appel de la CNCD et affirment, selon un document listant les noms des avocats, leur disponibilité à prendre part à la marche pacifique, donnant, du coup, une autre dimension à l’action envisagée. Constituée notamment de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), de partis politiques de diverses tendances, de syndicats autonomes représentant différents secteurs d’activité, ainsi que de divers autres groupements tels que les étudiants, les internautes, les femmes, les chômeurs,… la CNCD continue donc de ratisser large au sein de la société civile. Elle le doit, certes, à “une société qui ne demandait qu’un cadre de mobilisation pour exprimer ses attentes”, mais aussi au “caractère consensuel des revendications brandies par le mouvement”, selon un animateur de la coordination. (Liberté-10.02.2011.)
**Place du 1 er mai – Place des martyrs
La marche de la liberté
La marche est maintenue et elle aura lieu. Les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur action, malgré l’impressionnant dispositif policier déployé dans la capitale pour empêcher la marche d’aujourd’hui.
«Le régime se donne en spectacle», déclare le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Mustapha Bouchachi, en réaction à cet affolement des autorités à la veille de «la marche de l’espoir». «C’est aberrant ! Les autorités qui ont déploré les violences lors des dernières émeutes, viennent de mobiliser tous les policiers du pays pour empêcher une marche pacifique à laquelle a appelé un groupe d’organisations», dénonce-t-il. Selon lui, le régime algérien est démasqué. «Avec cette réaction, le régime démontre qu’il ne veut plus s’ouvrir et qu’il refuse la démocratisation de la société», commente-t-il.
Et d’ajouter : «Ils (les décideurs) savent qu’ils ne pourront plus continuer à gérer le pays de la même manière.» Pour le président de la LADDH, les membres de la CNCD et le peuple algérien sont décidés à marcher. «La marche aura lieu inch Allah (si Dieu le veut). Je lance un appel aux jeunes pour manifester pacifiquement et à ne pas répondre aux provocations», lance-t-il. Sur le même ton, le chargé de communication du Snapap, Mourad Tshicou, affirme que la CNCD poursuit ses préparatifs et ses membres sont décidés à investir la place du 1er Mai, d’où s’ébranlera la marche. «La mobilisation est au maximum. Les jeunes des quartiers d’Alger sont prêts à marcher», assurent-il. «Nous avons préparé les banderoles et les pancartes», souligne-t-il encore.
Intimidation et désinformation
Les membres de la CNCD dénoncent, dans la foulée, le recours par le pouvoir à l’intimidation et la propagande pour empêcher cette action. Selon Mustapha Bouchachi, des militants de la LADDH et du MDS ont été arrêtés jeudi dernier pour avoir distribué des affiches appelant à la marche. «Jeudi dernier à Oran, 5 militants de la LADDH ont été arrêtés, puis relâchés. A Alger, des militants du MDS ont été également interpellés avant d’être remis en liberté», explique-t-il. Pour empêcher les citoyens de l’intérieur du pays d’arriver à Alger, explique-t-il, les policiers contrôlent tous les véhicules. Selon des témoins, les bus de transport de voyageurs venant de l’est du pays ont été refoulés.
Tous les moyens sont bons pour empêcher les manifestants d’arriver à la capitale. Outre les intimidations, les autorités ont actionné les médias publics et parapublics pour réduire l’ampleur de la mobilisation. Ces derniers n’ont pas cessé, depuis une semaine, de donner la parole à des organisations satellites qui se sont démarqués d’une action à laquelle elles n’ont jamais appelé. Interrogé à ce sujet, le chargé de communication du Snapap tire à boulets rouges sur Felfoul. «Les députés et les retraités de l’APN ne représentent pas le Snapap et il n’ont pas le droit de parler au nom des fonctionnaires», précise notre interlocuteur. (El Watan-12.02.2011.)
**Alger quadrillée par des milliers de policiers
Un impressionnant dispositif policier a été mis en place dés vendredi à Alger pour empêcher la marche pour le changement du 12 février 2011. Des centaines de bus et de camions pleins de policiers, armés jusqu’aux dents, sont disposés un peu partout à travers Alger. Même la maison de la presse Tahar Djaout est encerclée. Plusieurs camions sont stationnés devant l’entrée, avec des policiers « prêts au combat », comme s’ils voulaient faire peur aux journalistes. Au niveau de l’hopital mustapha, des dizaines de véhicules de la police sont stationnés. On nous signale la mise en place, vendredi dès le matin, de nombreux barrages filtrants sur les principales routes menants à Alger. Des bus civils ont été réquisionnés pour ramener des centaines de policiers à alger, à partir de plusieurs wilayas. (El Watan-12.02.2011.)
**Le pouvoir algérien interpellé
Le pouvoir algérien va-t-il prendre la mesure de la lame de fond qui agite le monde arabe? Au bout de trois semaines à peine de révolte et une mobilisation exceptionnelle des Egyptiens, le président Moubarak lâche le pouvoir et s’en va… laminé par une inimaginable ferveur populaire. Après la fuite de Ben Ali, Moubarak chute. L’homme était pourtant indétrônable, appuyé par des redoutables services de sécurité parmi les plus puissants du monde arabo-musulman. Comme Ben Ali, le raïs a fini par capituler face à la rage populaire.
Deux dictateurs sont tombés en moins d’un mois. Le monde arabe est à présent dans un nouveau cycle politique. Un peu partout, du Maroc au Yémen en passant par les monarchies du Golfe, tous les régimes autoritaires de la région sont rejetés par leurs peuples, y compris le nôtre — l’aspiration à la liberté, à la démocratie, au bien-être social sont de fortes exigences populaires.
Le régime algérien doit impérativement initier des réformes pour transformer en profondeur le système politique s’il ne veut pas subir, comme en Tunisie et en Egypte, la colère du peuple. Le président Bouteflika doit engager une véritable ouverture politique au sens plein du terme, sincère, sans faux-fuyant, sans laquelle il prend le risque de plonger notre pays dans une tourmente. Les appels montent et se font de plus en plus pressants, il est tenu de les écouter et de les prendre en charge.
La répression n’a pas de raison d’être dans cette phase historique que traverse en profondeur le monde arabe. S’il ne veut pas être chassé du pouvoir par une révolte populaire, il doit prendre les devants et ne pas attendre que le feu atteigne la maison.
Il est encore temps. Il doit délivrer aux Algériens un message d’ouverture, en évitant au pays de nouvelles factures….Omar Belhouchet (El Watan-12.02.2011.)
**La démocratie, maintenant !
Les manifestants ont commencé à arriver depuis hier, par centaines, à la capitale afin de ne pas rater le rendez-vous de la marche pacifique. Ils espèrent pouvoir manifester librement, sans répression. Pour le changement. Pour la démocratie.
Hier, à J-1 de la marche pacifique à laquelle la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a appelé, un important dispositif sécuritaire – près de 30 000 policiers – a commencé à être installé dans les grandes artères de la capitale et devant les bâtiments officiels. En prévision de cette manifestation, des fourgons de la sûreté nationale, des voitures de police et des chasse-neige sont déjà sur place du côté de la place du 1er-mai, lieu du départ de la marche. Des éléments de la sûreté nationale, dispersés dans la capitale, quadrillent les accès au centre-ville et procèdent même à la vérification de papiers dans les gares routières et les stations de bus afin d’empêcher l’afflux des manifestants vers Alger. “Le plus grand déploiement de police sera installé durant la nuit, comme cela s’est fait lors de la dernière manifestation de janvier”, nous dira un habitant d’Alger-Centre. Du côté de la coordination, qui a appelé à cette marche, rien n’est laissé au hasard et l’on se dit prêt. “Rien n’entravera notre décision de marcher pacifiquement à Alger. Les pouvoirs publics ont tout à gagner en nous laissant manifester librement. Au cas contraire, c’est au gouvernement et à lui seul d’assumer les conséquences de ses décisions”, a déclaré Me Ali Yahia Abdenour. Côté logistique, les membres de la coordination ont préparé, eux aussi, leur “artillerie”. Depuis des semaines, des appels à la marche pacifique ont été diffusés sur le web, des tracts ont été distribués à la population, des pancartes et des slogans ont été préparés par la commission technique de la CNCD. Si chaque organisation faisant partie de la CNCD est libre de choisir ses slogans, elle doit néanmoins respecter le mot d’ordre de la coordination qui se résume à la levée de l’état d’urgence, l’ouverture du champ politique et médiatique, l’instauration d’une réelle démocratie, la libération des détenus arrêtés durant les dernières émeutes et une justice sociale en Algérie. “Toutes les revendications et les slogans sont tolérés mis à part ceux qui appellent à la violence et à la récupération du mouvement”, a affirmé M. Sadali du Satef. Pour le comité national de la défense des droits des chômeurs, ses slogans sont déjà prêts. Ils réclament particulièrement le droit à un travail stable et une vie digne. “Ce n’est pas trop compliqué, nous revendiquons une vraie démocratie, une bonne éducation et un travail stable pour assurer notre pain quotidien”, a déclaré
M. Samir Larabi, porte-parole du comité national de la défense des droits des chômeurs. En plus du mot d’ordre de la coordination, chaque syndicat, association ou autre organisation, scandera ses propres slogans. Il faut s’attendre également à entendre “Algérie, libre et démocratique”, le slogan fétiche des démocrates algériens, qui s’invite à toutes les actions de ce genre. Hier, la coordination mettait les dernières retouches et quelques détails liés à l’encadrement des manifestants afin d’empêcher les débordements. Tout cela devait être discuté et finalisé hier soir, à huis clos, selon un membre de la coordination. Les ONG, syndicats et partis politiques, ont également tenu des permanences au niveau de leurs sièges respectifs, afin d’accueillir les manifestants arrivant d’autres wilayas. Venus par bus, taxi, voire même par avion pour certains travailleurs, ils espèrent manifester pacifiquement aujourd’hui. “Nous sommes optimistes et nous espérons pouvoir marcher librement et sans répression aujourd’hui. Nous n’imaginons pas que les 30 000 policiers ont été déployés pour assurer notre sécurité”, ironise Lamine, un enseignant venu d’Annaba. Afin d’arriver à Alger, plusieurs manifestants ont dû changer d’itinéraire pour entrer dans la capitale. C’est le cas du jeune Takfarinas et de ses deux copains qui ont décidé de faire escale à Boumerdès, puis à Rouiba, avant de prendre un taxi et rallier Alger-centre où ils devaient se réunir avec d’autres étudiants. “J’ai dû faire tout un détour pour contourner les barrages et arriver enfin à la capitale, afin d’être au rendez-vous de la marche pacifique”, nous dira Takfarinas. Ils sont des centaines de manifestants, comme lui, à avoir fait le déplacement et à être hébergés dans des hôtels, chez des particuliers, ou encore à l’intérieur des sièges des ONG afin de ne pas manquer le rendez-vous d’aujourd’hui. (Liberté-12.02.2011.)
**Attention aux dérapages!
Décidée par l’opposition et interdite par le pouvoir, la marche prévue aujourd’hui à Alger suscite beaucoup d’appréhensions.
Citoyens, politiciens ou simples observateurs de la scène politique nationale, tout le monde souhaite que la situation ne dégénère pas et que la manifestation garde «son caractère pacifique», comme l’espèrent les initiateurs. Cette appréhension est liée à une conjoncture particulière qui s’est installée au lendemain de l’annonce de l’organisation d’une marche par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie.
Dès lors, la mobilisation s’est généralisée. Cela aussi bien dans les rangs des organisateurs de la marche que dans les rangs du pouvoir. Comme première réaction, le gouvernement a rappelé que les marches sont interdites au niveau de la capitale. Il y a quelques jours, la wilaya d’Alger a refusé la demande d’autorisation de marche et propose à ses initiateurs une des salles de la capitale, selon un communiqué de la wilaya rendu public le 7 février dernier.
«En application des textes réglementaires en vigueur, un refus a été notifié aux auteurs de cette demande», indique la wilaya. «La manifestation peut être tenue dans l’une des différentes salles de la capitale, y compris la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf d’une capacité de 10.000 places», ajoute le communiqué.
Cette décision n’a pas démobilisé la coordination qui a maintenu son action en dépit de l’interdiction. A l’approche du jour J, la tension est montée d’un cran. Pour l’occasion, un impressionnant dispositif de sécurité dissuasif a été mis en place par les autorités au niveau de la capitale.
Des dizaines de milliers de policiers antiémeute ont rejoint Alger durant les dernières 48 heures. L’objectif est d’empêcher les manifestants d’emprunter l’itinéraire qui mène de la place du 1er-Mai à la place des Martyrs. Entre la mobilisation des forces de l’ordre et la détermination des manifestants, le risque de débordement n’est pas à écarter.
Les manifestants seront opposés à des centaines des policiers.
Une simple dérive peut conduire à un grand débordement. Autrement dit, une petite étincelle peut provoquer une grande explosion. La dernière marche organisée par le RCD à Alger renseigne de fort belle manière sur le risque que comporte la manifestation d’aujourd’hui. Des échauffourées y ont eu lieu entre les services de l’ordre et les militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie.
Des dizaines de blessés ont été recensés dans les deux camps.
En termes de mobilisation, la marche prévue pour aujourd’hui serait plus étoffée que celle organisée le mois dernier par le RCD, dans la mesure où elle regroupe plusieurs organisations, partis politiques, syndicats, associations estudiantines et autres comités de quartiers.
La conjoncture nationale et même régionale sont également des facteurs à l’origine de cette appréhension, d’où l’impératif de faire très attention aux dérapages. C’est ce qui a, d’ailleurs, poussé les autorités concernées à renforcer le dispositif de sécurité. (L’Expression-12.02.2011.)
***Bouchachi « Notre marche est pacifique, pourquoi avoir mobilisé un tel dispositif sécuritaire !»
Le président de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme, Mustapha Bouchachi, a indiqué dans une déclaration au journal Echorouk que les initiateurs de la marche de ce samedi ont décidé de la maintenir en dépit de son interdiction par les services de la wilaya d’Alger.
Mustapha Bouchachi nous a expliqué, par ailleurs, que les initiateurs de cette marche pacifique ont effectué les dernières retouches liées à son organisation et à son agenda. Notre interlocuteur prévoit que cette marche drainera une grande foule de participants. pour rappel, elle devrait commencer à 11 h de la place du 1 Mai et se dirigerait vers la place des Martyres, en passant par la place de la liberté de la presse, le boulevard Amirouche et la Grande Poste. Mustapha Bouchachi s’est étonné de l’impressionnant dispositif sécuritaire mobilisé, notamment à Alger (40 000 policiers) pour faire face aux manifestants. « C’est étonnant de mobiliser un tel dispositif sécuritaire alors que notre marche est 100 % pacifique et son objectif est de dénoncer la démocratie de « façade » et exprimer la nécessité d’aller vers une véritable démocratie », a-t-il déclaré à cet effet. « Durant cette marche, nous porterons des slogans appelant aux libertés politique, individuelle et collective, la liberté syndicale, la nécessité de répondre favorablement aux revendications légitimes des citoyens, notamment les droits aux logement et à l’emploi. Nous appellerons également le pouvoir à mettre un terme à l’harcèlement des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes. Nous revendiquons, en outre, la séparation des pouvoirs ainsi qu’à l’indépendance de la justice », a-t-il ajouté. L’avocat, Bouchachi, enfin, appelle les citoyens, les étudiants, les médecins, les avocats, les chômeurs, les jeunes, les hommes et les femmes a prendre part à cette marche. « Ce samedi sera une journée pour exprimer nos revendications, nos préoccupations, nos idées. Les pouvoirs publics doivent répondre à nos revendications légitimes », a-t-il conclu. (Echorouk-11.02.2011.)
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Professions … émeutiers ou policiers
Il est bien entendu que, selon la place où l’on se trouve, soit en tant qu’observateur, soit en tant qu’acteur, on peut avoir une appréciation différente des événements qui se déroulent devant les yeux, à la face du ciel. Comme il est bien entendu qu’on a une autre vision des événements selon ses intérêts. D’où le proverbe qui circule sous le burnous dans tous les pays où la matraque fait loi: dis-moi qui te paie, je dirai qui tu es.
C’est ainsi que le policier, qui vient de sauter de joie en apprenant que son salaire vient d’être augmenté de 50%, ne peut pas avoir la même appréciation pour le temps qu’il fait, qu’un chômeur de longue durée qui n’a même pas de quoi se payer une place assise dans un Zodiac à géométrie variable qui fait voile vers la Costa del Sol. C’est pourquoi, il ne faut pas chercher qui a raison des deux, de M.Farouk Ksentini qui est à la tête d’un observatoire qui fonctionne comme un tournesol, ou de M.Benissad dont il n’est pas utile de rappeler le parcours ni l’indépendance. Chacun appréciera. Mais mon propos n’est pas de me glisser entre ces deux habiles polémistes qui manient chacun les concepts selon les besoins de son propre combat. Au moment même où certains chefs de gouvernement français, victimes des attentions délicates de leurs homologues du sud de la Méditerranée, réduisent les droits de l’homme à la dimension d’un tube digestif qui fonctionne dans le bon sens, il est utile de se poser quelques questions sur le sens de certain mot qui, depuis quelques mois, fleurit sur les rives de l’Afrique du Nord: émeutier. C’est un joli nom camarade, qui marie colère et courage et qui fleurit en toute saison. Si dans l’imagerie officielle, on tente d’accréditer l’émeutier comme un type mal habillé, mal nourri, qui végète dans quelque bidonville d’une sordide banlieue et qui fait irruption de temps en temps sur la place publique pour procéder au renouvellement de l’air de ses poumons en poussant des cris de barbare incompréhensibles à ceux qui touchent vingt fois le Smig, qui brûle des pneus non pas pour faire sortir les écolos de leurs gonds ou de poser un problème de recyclage du caoutchouc usé à M.Rahmani, mais, c’est bien entendu pour faire des signaux de fumée aux tribus d’en face à la manière des Amérindiens qui n’avaient pas encore découvert le stylo à bille, le téléphone portable ou Internet. Non, l’émeutier est un être civilisé comme vous et moi, mais qui ne connaît pas l’adresse du député pour lequel il a voté, il y a déjà trois bourrages d’urnes, et qui cherche à se faire entendre du député, du maire, du préfet, du commissaire de police du coin, de l’imam qui a l’habitude de monopoliser la parole, tous les vendredis que Dieu fait, et même et cela, l’émeutier le sait, du président par l’intermédiaire des canaux d’information spécialisés, comme l’Entv qui n’envoie jamais ses caméras là où il pleut des pierres.
Comment peut-on être émeutier?
On peut l’être seul ou à plusieurs. Diogène le Cynique, à lui seul, était une émeute, étendu près de son tonneau et respirant à fond le soleil par tous les pores, il avait réussi à faire sortir le grand Alexandre de sa majestueuse indifférence. Cependant, il vaut mieux être à plusieurs comme les étourneaux ou les bancs de sardines à 400 DA le kg, c’est plus sûr, pour échapper aux coups tordus des forces de l’ordre. Comment devient-on émeutier? En passant une bonne partie de sa vie contre un mur du Sud, avant d’aller vers la plus proche station d’essence, pour faire le plein, et brûler ses angoisses et son désespoir.
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*A cette souffrante Algérie *La part de vérité
«Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des puissants… Car les puissants ne travaillent qu’à marcher sur nos vies.» (William Shakespeare)Ce samedi, une marche de protestation, une de plus, pour faire entendre au pouvoir les revendications des jeunes… et pour la liberté et pour les droits de l’homme. Pourquoi marcher? Est-ce un artefact? ou devons-nous prendre la décision de marcher sans s’arrêter? Notre petit confort en tant qu’intellectuel qualifié à tort ou à raison d’organique, nous incite à préserver des «acquis» durement acquis et non volés. Pourtant, nous sommes en faute, nous n’avons pas su guider notre peuple; nous avons une faillite morale pour n’avoir pas su dire «non!», «basta!» aux multiples dérives d’un système qui fait dans la «aççabya» un mode de gouvernance qui perpétue et fait de la Révolution un fonds de commerce qui lui permet de se fidéliser les organisations de masse en tout genre. Quand j’ai vu l’Unique nous ressortir les mêmes têtes avec des spectateurs qui pensent à autre chose, je me suis dit cela ne peut pas continuer pour le bien de ce pays, il faut réagir et dire «basta!» à l’instrumentalisation. D’abord, du sacré où les prêches d’une rare platitude se disputent de semaine en semaine le comble de l’irrationalité. Ensuite l’instrumentalisation des valeurs de Novembre qui ne doivent pas passer de mode contrairement à tous les nihilistes qui croient trouver dans les chancelleries occidentales un sauveur contre les tenants actuels du pouvoir.
Je n’ai pas vu, à moins que je me trompe, dans la feuille de route de ces manifestations autre chose que les mots démocratie, liberté. Quelle est la priorité pour celui qui s’immole ou brave la mer? Un travail, une vie décente? Un avenir ou la liberté. Beckett disait qu’«un bulletin de vote ne se mange pas». De son côté, l’instrumentalisation de la religion a fait dire à Boumediene dans son discours à Lahore: «Les musulmans ne veulent pas aller au paradis le ventre creux.» Qu’en est-il du sentiment de l’Algérie profonde de ces jeunes qui galèrent, qui veulent vivre et contribuer au ciment de la société. Nous n’avons des jeunes que la dimension «destruction», essayons de voir en eux des bâtisseurs. Quelle tragédie que des jeunes gens en arrivent à jouer leur vie à pile ou face dans des embarcations de fortune ou, pire, à offrir leur corps aux flammes pour simplement clamer: chaque harraga qui disparaît, chaque immolation sont des actes de désespoir et aussi des actes d’accusation contre notre indifférence et celle d’un système qui n’a pas su leur donner une perspective de sortie du tunnel Doit-on chercher les exemples ailleurs? Je ne suis pas convaincu par la Révolution au parfum de jasmin ou de harissa. S’il est vrai qu’un vent de liberté souffle, il serait tragique de croire que la démocratie se fera par un apport extérieur, et qu’en prenant à témoin les puissances occidentales nous pourrons donner à ces jeunes de l’espoir On présente comme un miracle la Révolution du jasmin, certains l’ont comparée à la Révolution française, mais est-ce une référence? Personne ne se souvient et pour cause que l’Algérie a été de tout temps un guide à la fois sur le plan religieux et révolutionnaire. Qu’il suffise de retenir que Le Caire fut créé par une dynastie algérienne qui partit d’Ikjen en petite Kabylie? Qui se souvient encore de la Révolution de Novembre 1954, la Révolution du million de morts? Unique dans le monde moderne et exceptionnelle dans le Monde arabe. Je sais que les nihilistes vont dire que c’est du réchauffé et que ceux qui en parlent roulent pour le système. Je suis d’autant plus fier d’en parler que je crois qu’une grande partie de l’errance des jeunes est due à la main basse sur les symboles par une caste qui en a fait un fonds de commerce et de ce fait, en parler, déclenche l’urticaire chez certains et l’indifférence chez les jeunes à qui nous n’avons pas su inculquer ces valeurs. Qu’on le veuille ou non, une nation ne peut pas vivre sans symboles sans évènements fondateurs, ailleurs des mythes sont érigées en dogmes fondateurs…
Qui se souvient pour la période récente du 5 octobre 1988, qui a vu la fine fleur du pays être fauchée. Il est, de mon point de vue, le déclencheur du vent de liberté des peuples arabes. Cet événement donnait l’illusion que tout était permis, que l’Algérien, ce frondeur, avait le droit au chapitre, il pouvait critiquer. Il était, en un mot, acteur de son destin. la démocratie semblait à portée de main. L’espoir s’insinuait dans le coeur des citoyens. La vie politique s’alluma, les langues se délièrent et une formidable ouverture se dessina. Parler, agir dans l’opposition, défendre ses opinions, écrire dans une presse libre, crier à gorge déployée dans les manifestations de rue, lancer ses diatribes à la télévision, tout était devenu possible. Mais le fol espoir allait vite retomber. Les Algériens perdirent pied et s’accrochèrent par réflexe atavique ou eschatologique aux discours les plus radicaux, les plus sectaires, les plus dangereux qui nous amenèrent à la décennie rouge qui joue encore les prolongations. La population de 1988 n’est pas celle de 2011 qui, à bien des égards, est toujours aussi fragmentée et en errance. Quand on montre à la télévision, plus indigente que jamais, des harraga, c’est que nous sommes en train de traverser le no man’s land qui nous amène inexorablement au chaos. Et pourtant, vus de loin, tous les attributs, tous les insignes dignes d’un État de droit semblent réunis: une Constitution, un Sénat, un Parlement, une Assemblée populaire.
C’est un fait, les jeunes sont en pleine errance! Nous avons tous nos parts de responsabilité. Quand des jeunes brûlent des écoles ou des CEM d’où ils ont été, vraisemblablement, exclus, c’est un message! vous m’avez exclu, je me venge à ma façon avec mes «frères de condition» pour que l’Ecole ou le CEM ne serve pas aux autres! C’est dire si le système éducatif dans son ensemble est interpellé! J’en veux à la culture qui a réussi à abrutir la jeunesse en lui proposant une sous-culture de l’abrutissement où il est invité à «se divertir», alors qu’il faut lui proposer de l’éducation, du travail, bref, de la sueur au lieu de soporifiques coûteux et sans lendemain. On croit à tort que le football et la Star Ac, voire les émissions de danse et chants de stars payés avec l’argent du contribuable, pouvaient amener une sérénité permanente. Cruelle erreur: c’est une drogue dure car l’addiction se paie en émeutes de mal-vie.
Comment un pays riche d’une rente pétrolière en est-il arrivé là, s’interroge Luis Marinez? La rente pétrolière a fait le bonheur d’une minorité et le désespoir de la majorité. L’absence de contrôle de la rente pétrolière a conduit à sa dilapidation. L’Algérie est redevenue un grand chantier: des routes, autoroutes, ports, aéroports, métro, hôpitaux, universités, usines, logements sont en construction, dessinant un paysage à l’opposé de celui des années 1990. (…)Quarante ans après le premier choc pétrolier, l’Algérie ne dispose toujours pas d’institutions politiques susceptibles d’exercer un contrôle sur les usages de la rente pétrolière. Dans un article paru dans L’Expression, le professeur Chems Eddine Chitour exprime le sentiment de chacun vis-à-vis de ce troisième choc pétrolier: «Il faut plus que jamais revoir tout ce que nous faisons. Pour commencer, l’Etat doit arrêter de vivre sur un train de richesses qui ne correspond pas à une création de richesses. Il nous faut réhabiliter notre savoir-faire en comptant sur nous-mêmes et non sur les Chinois, les Français, Turcs et autres Coréens pour qui l’Algérie est un bazar où l’on peut refiler n’importe quoi pour l’équivalent de 30 milliards de dollars de gadgets sans lendemain… Il faut un nouveau programme pour gérer l’Algérie, un programme fondé sur la formation des hommes. Cela commence à l’école. La rente pétrolière a détruit le savoir-faire local, fait naître des attentes de consommation, entretenu l’illusion de la richesse et marginalisé les investissements dans le capital humain.» (1)
Dans l’anomie actuelle en Algérie, des voix outre-Méditerranée et outre-Atlantique se permettent de nous donner des leçons à distance, encouragées en cela par une presse qui fait dans la démonétisation de l’élite endogène une façon de faire du chiffre puisque tout ce qui vient de l’extérieur est du pain bénit. Que connaissent ces donneurs de leçon à distance, qui se permettent par pur mimétisme de s’immiscer dans une Algérie qu’ils ont abandonnée au plus fort de sa détresse pour des cieux plus cléments. Quand nos journaux qui se piquent de donner le ton et de surfer sur la colère des jeunes font feu de tout bois en donnant la parole à tout ce qui vient de l’extérieur, notamment les intellectuels autoproclamés à qui il manque une vertu fondamentale: l’humilité et la retenue de l’Algérie profonde, de celle qui galère au quotidien. J’invite ces juges et censeurs à venir vivre et vibrer à la fréquence de la mal-vie des algériens d’en bas et non pas à celle du Quartier latin derrière un verre ou celle encore dénuée d’humilité à partir de Montréal. A tous les spécialistes du «Armons-nous et partez», qui donnent des conseils, je les invite à rentrer au pays vivre ses espoirs et ses déceptions, écouter ce que ces jeunes ont à dire, payer de leur personne, rattraper leur dette pour avoir fui ce pays quand il était à feu et à sang. Je les invite ici et maintenant à venir participer à une longue marche celle qui consiste à suer, à baver, à créer in situ en faisant fleurir cette jeunesse non pas à distance avec le «Y a qu’à…».
Où est, alors, la solution? Si on peut déplorer le désordre, on peut comprendre par exemple que tout a été fait pour provoquer ces émeutes. Personne à ma connaissance n’a analysé les dynamiques souterraines qui sous-tendent le monde des jeunes, leur mal-vie, leur façon de s’organiser pour garder la tête hors de l’eau, leur désespoir dont le phénomène harraga n’est qu’une des multiples facettes. C’est un fait que les jeunes ont un langage à eux. Ils ont aussi, par la force des choses, mis en place des stratégies d’évitement, de contournement des problèmes qui sont en fait des stratégies de survie dans un monde qui leur échappe.Un projet de société viable
Au-delà des grandes envolées lyriques sur la liberté, il faut être en mesure de permettre à chacun de donner la pleine mesure de son talent, d’être utile, de gagner dignement son pain non pas par des perfusions faisant des citoyens des assistés à vie ou des oubliés à vie. Tout travail mérite salaire. La façon dangereuse dont le pouvoir se donne des sursis en paix sociale en distribuant les miettes de la rente fera que rien de pérenne ne sera construit et tout retombera d’un coup une fois que la rente ne sera plus là pour couvrir les atermoiements et les errances d’une gouvernance au jour le jour, qui ne prépare pas l’avenir
Quelle est la place de la religion? Doit-on importer une laïcité comme un prêt-à-porter que l’on ne peut pas porter? Il n’est que de voir la place misérable de l’Islam en France pays «de laïcité» et où la République devrait se tenir, en théorie, équidistante des religions. Pour avoir payé le prix du sang d’un projet de sang l’Algérie forte d’un Islam tolérant de 14 siècles ne doit pas tourner le dos à son histoire, à sa culture. Cet Islam ouvert, et vécu en sérénité ne doit plus constituer un fonds de commerce politique. Pourquoi faut-il que les néoconservateurs aient considéré l’Islam comme «l’ennemi»? Il y a bien des démocrate-chrétiens et personne ne s’en offusque en Europe, S’il y a un danger fondamentaliste dans certaines sociétés musulmanes, il dépend bien plus du jeu extrêmement trouble que jouent certaines dictatures arabes, laissant se développer une religiosité qui absorbe les mécontentements, mais réprimant sauvagement toute émergence politique, ce qui favorise aussi les dérives terroristes. Si le danger fondamentaliste existe ici ou là, il a été largement exagéré par une certaine propagande occidentale, qui y trouve des intérêts évidents en termes de géo-stratégie et de justification au soutien de pays alliés soi-disant remparts contre l’Islam comme le martelaient Ben Ali et Moubarak.
A titre d’exemple, ces dernières années, l’image de la Turquie auprès de la rue arabe n’a cessé de s’améliorer. Les institutions turques fonctionnent correctement et les atteintes à la démocratie seraient, paradoxalement, plutôt le fait des militaires ardents défenseurs de la laïcité. Les faits ont démenti cette paranoïa, au point qu’aujourd’hui le modèle turc est cité en exemple. Un sondage récent, conduit par la Fondation turque pour les études économiques et sociales (Tesev) et consacré à la perception de la Turquie par la population de sept pays du Moyen-Orient montre que ce pays est souvent cité comme étant un modèle dans ces pays. Selon deux tiers des personnes interrogées, la Turquie représente l’union réussie entre Islam et démocratie. On le voit, l’admiration sinon la sympathie pointe dans la perception de la Turquie par ses voisins arabes.
Les défis du pays sont immenses. Ayons confiance en nous-mêmes, départissons-nous avant tout, de cette soumission intellectuelle au magister dixit qui, à bien des égards, fait de nous, encore de nos jours, des colonisés mentaux. On l’aura compris, tant que le regard des gouvernants concernant l’université, sera ce qu’il est, rien de pérenne ne sera construit et ce n’est pas en consommant les ressources du pays d’une façon frénétique- donnant l’illusion factice que nous sommes un pays émergent- que nous irons vers l’avènement de l’intelligence, de l’autonomie. Il est nécessaire de revisiter fondamentalement le système éducatif. Le développement ne peut se faire sans l’Université qu’il faut impliquer. Il faut travailler avec ce que nous avons. Il faut faire confiance aux universitaires et tourner le dos à la rente pour donner une perspective de sortie du tunnel et d’épanouissement à cette jeunesse qui ne demande qu’à rester. Nos dirigeants doivent écouter en toute humilité, sans condescendance, avant qu’il ne soit trop tard. La gestion par la paresse intellectuelle est encore possible tant que nous pompons d’une façon frénétique une ressource qui appartient aux générations futures. Demain se prépare ici et maintenant. A quand, en définitive, un gouvernement fasciné par l’avenir, qui mise sur l’intelligence pour être une alternative à ces jeunes en panne d’espérance?
En définitive, il nous faut retrouver cette âme de pionnier que l’on avait à l’Indépendance en mobilisant, quand il y a un cap. Imaginons, pour rêver, que le pays décide de mettre en oeuvre les grands travaux autrement que de les confier aux Chinois et Japonais, sans sédimentation ni transfert de savoir-faire, il mobilisera dans le cadre du Service national, véritable matrice du nationalisme et de l’identité, des jeunes capables de faire reverdir le Sahara, de s’attaquer aux changements climatiques, d’être les chevilles ouvrières à des degrés divers d’une stratégie énergétique qui tourne le dos au tout-hydrocarbures et qui s’engage à marche forcée dans les énergies renouvelables. Nul besoin alors d’une Equipe nationale qui nous donnera le bonheur épisodiquement, le bonheur transparaîtra en chacun de nous par la satisfaction d’avoir été utile, et en contribuant par un travail bien fait, par l’intelligence et la sueur, à l’avènement de l’Algérie de nos rêves. Il ne tient qu’à notre volonté de faire de nos rêves une réalité. (L’Expression-12.02.2011.)(1) Luis Martinez: Algérie: les illusions de la richesse pétrolière CERI-Sciences Po 9.01.2011
Pr Chems Eddine CHITOUR
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*Sit-in de solidarité avec le peuple égyptien à Hydra
Même s’ils n’étaient qu’une trentaine à animer ce rassemblement, «c’est un succès politique à capitaliser», ont tenu à souligner les organisateurs.
Premier test réussi pour la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) en attendant la grande épreuve du 12 février : le rassemblement pacifique auquel elle avait appelé en soutien au peuple égyptien a bel et bien eu lieu. Prévu initialement devant l’ambassade d’Egypte à Hydra (à proximité de l’immeuble Antarès, en face de l’ambassade de France), le rassemblement s’est finalement tenu au carrefour de Hydra, place forte s’il en est. Les manifestants se sont ainsi regroupés devant les magasins Samsung après que la police ait bouclé les accès menant vers l’ambassade égyptienne.
«Tout compte fait, c’est mieux ainsi : cela donne plus de visibilité à notre mouvement. Là haut, ç’aurait été un rassemblement à huis clos», se félicite un membre de la CNCD. Même s’ils n’étaient qu’une trentaine à animer ce rassemblement, «c’est un succès politique à capitaliser», toute proportion gardée, ont tenu à souligner les organisateurs. Il faut dire aussi que l’appel était peu médiatisé. Le rassemblement a duré près d’une heure, et les participants ont eu tout le loisir de scander leurs slogans et d’enchaîner les interviews devant les caméras de plusieurs chaînes étrangères (Al Arabia, France 24, Al Horra et Reuter). Pendant ce temps, les «CRS» étaient massés sur le trottoir d’en face, devant le showroom d’un concessionnaire automobile. Le dispositif de police, faut-il le préciser, était relativement léger, et aucun incident n’est à déplorer. Le rassemblement, rappelle-t-on, devait avoir lieu à 14h.
A l’approche de ladite heure, les forces de l’ordre commençaient à s’agiter. Les manifestants ont été empêchés en grand nombre d’accéder à la rue Abdelkader Gadouche abritant l’ambassade d’Egypte. Vers 14h, une procession a démarré de la rue menant vers la placette de Hydra en scandant : «Irhal, irhal ya Moubarak ! Echaâb el misri rahou karhak !» (Moubarak dégage ! Le peuple égyptien ne veut plus de toi !).
Des drapeaux et des banderoles étaient déployés. «Nous sommes avec les revendications du peuple égyptien frère», peut-on lire sur l’une d’entre elles.
La police avait visiblement reçu instruction de ne pas intervenir. Le groupe de manifestants a donc pris tranquillement position sous le regard d’une foule de reporters, avant de se mettre à conspuer le régime de Hosni Moubarak. «Moubarak barra ! Massar horra !» (Moubarak Dégage ! Egypte libre), «Moubarak assassin !», «A bas les dictateurs !», «Djazaïr horra dimocratia», «Barakat ! barakat ! mel hogra barakat !», «Y en a marre de ce pouvoir», scandaient les frondeurs. Dans la foulée, le régime algérien est copieusement hué : «Djazaïr horra ! Bouteflika barra ! Système barra !» (Algérie libre, Bouteflika dégage ! Système dégage !) Un jeune lance : «Moubarak, Bouteflika, direct Saoudia !», allusion à «Zinochet» qui a trouvé asile en Arabie Saoudite.
Des jeunes crient : «DRS Dégage !» Fodil Boumala, l’un des animateurs les plus en vue de ce rassemblement, improvise un petit discours : «Ce rassemblement, nous l’avons voulu un petit geste symbolique pour exprimer notre solidarité avec les peuples tunisien et égyptien frères et pour saluer leur victoire», dit-il, avant d’ajouter : «Le pouvoir veut isoler Alger et, nous, nous voulons récupérer Alger. Nous voulons récupérer notre souveraineté. C’est pour cela que nous appelons les Algériens à venir manifester massivement le 12 pour exiger un changement radical de régime.» Yacine Zaïd, militant syndicaliste, martèle : «Les peuples vont s’émanciper du joug des dictatures. C’est une certitude.
Le peuple tunisien l’a dit, le peuple égyptien l’a dit, et maintenant, le peuple algérien va le dire le samedi 12 !» Analysant cette manifestation à chaud, Hamid Ferhi, du Mouvement citoyen de Aïn Benian et membre de la CNCD, dira : «C’est une victoire que d’avoir tenu ce rassemblement symbolique à cet endroit pour dire au peuple égyptien que son combat est le nôtre. Ce rassemblement aura ainsi permis de casser le mur de la peur. C’est un signal fort pour la population d’Alger. J’espère qu’elle recevra ce message positivement et que les gens vont venir en famille samedi.» (El Watan-10.02.2011.)
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*En prévision de la marche « non autorisée » du samedi: 25 000 policiers pour sécuriser la Capitale
Les services de sécurité ont pris une série de mesures sécuritaires pour faire face à tout dérapage ou incident, lors de la marche de samedi prochain, initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Ces services ont renforcé leurs nombres en effectifs, véhicules et matériels antiémeute au niveau des centres et unités sécuritaires à Alger.
Des sources fiables ont indiqué au journal Echorouk que 25 000 agents de police ont été mobilisés à cette occasion. 50 % de ces agents font partie des forces antiémeute. Un assez grand nombre de cette force provient de certaines wilayas limitrophes. Les 25 000 agents seront déployés à Alger pour faire face à tout dérapage durant la marche du 12 février qui n’a pas été autorisée par la wilaya d’Alger. L’interdiction de cette marche s’appuie sur les textes réglementaires en vigueur qui interdisent l’organisation de marches dans la Capitale pour des raisons sécuritaires, estime-t-on. Pour rappel, l’initiatrice de cette marche est la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Les responsables des services de sécurité ont donné des instructions fermes aux différentes unités de la police afin de rester en état d’alerte pour faire face à tout dérapage ou dépassement durant la marche, tout en leur interdisant l’utilisation de balles réelles contre les civils. Les services de sécurité ont reçu des directives de la part du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, leur recommandant de rester à leurs postes, d’interrompre leurs congés et leurs repos hebdomadaires. La DGSN a imposé à ses éléments et ses cadres de rester vigilants après qu’elle ait relevé l’état d’alerte au niveau 2. De leur côté, les unités de la Gendarmerie nationale ont renforcé leur présence sur les différents axes routiers menant à Alger et ce conforment au programme tracé par la direction générale de la Gendarmerie nationale. Cette dernière a, en outre, adressé une directive à ses services leur recommandant de veiller à la sécurité publique en prévision de la marche de samedi. Réunis mardi à Alger, les initiateurs de cette marche, cités mercredi par la presse locale, ont réaffirmé leur détermination à « braver l’interdit et battre le pavé à Alger ». Les membres de la CNCD ont également rejeté l’offre de la wilaya d’Alger leur proposant de transformer cette marche en un rassemblement dans une salle de la Capitale. « C’est la marche du peuple et nous ne ferons que l’accompagner », a notamment affirmé le président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour, qui s’exprimait lors de cette réunion. A travers cette marche, les initiateurs veulent exiger la levée de l’état d’urgence, l’ouverture du champ politique et médiatique et la libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d’opinion. Plusieurs formations politiques et organisations de la société civile devraient participer à cette marche.. (Echorouk-09.02.2011.)
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**Entretien avec Farouk Ksentini
Dans cet entretien, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh) estime que la levée de l’état d’urgence promise par le gouvernement est salutaire. Il précise que l’opposition peut manifester pacifiquement et utilement dans les autres wilayas, insistant sur le fait que l’interdiction des marches populaires à Alger obéit à des considérations strictement sécuritaires.
L’Expression: Le Président Bouteflika a décidé, au cours du dernier Conseil des ministres, de procéder à la levée prochaine de l’état d’urgence. Que pensez-vous de cette mesure?
Farouk Ksentini: C’est un acte salutaire. En annonçant la levée de l’état d’urgence, le président de la République vient ainsi de répondre favorablement, d’une part, à l’une des revendications fondamentales de la classe politique et civile, qui fait de cette doléance un cheval de bataille dans ses activités, et de l’autre, conscient que l’utilité de l’état d’urgence est arrivée à ses limites, du fait de la paix revenue, après la Réconciliation nationale, le président a usé, par voie de conséquence, de ses prérogatives pour ordonner la levée de l’état d’urgence, tout en suggérant au gouvernement de préparer un projet de loi portant sur la lutte antiterroriste. Aussi, il importe de dire qu’en évoquant la levée de l’état d’urgence, le président de la République a été très précis et clair. Il a donc pris l’engagement monumental de procéder à sa levée dans un avenir proche. La levée de l’état d’urgence devra donc intervenir bientôt.
Le Président peut-il procéder à la levée de l’état d’urgence par décret?
En effet, le Président Abdelaziz Bouteflika pourrait lever l’état d’urgence par décret, d’autant plus qu’une telle procédure ne demande pas assez de temps pour sa mise en application. Et pour y parvenir, il lui suffit, tout simplement, d’oeuvrer à l’annulation du décret paraphé en 1992 par lequel l’état d’urgence a été instauré et de décréter, par conséquent par un autre décret portant la levée de l’état d’urgence, et ce, selon le principe du parallélisme des formes. Par ailleurs, il convient de signaler, néanmoins, que décidément, le principe de la levée de l’état d’urgence est un acquis indiscutable.
En s’appuyant sur des considérations d’ordre sécuritaire, les autorités viennent d’interdire catégoriquement l’organisation des marches à Alger. Vous ne trouvez pas que cette mesure est injuste, d’autant plus que des voix se sont élevées pour la dénoncer?
Je pense que la position du gouvernement, qui venait d’interdire les marches dans la capitale, n’altère, en aucun cas, la liberté d’expression ou l’exercice des droits politiques et civils. Car, cette mesure répond à des conditions exceptionnelles bien précises et claires. Et puis, il faut dire que les conditions sécuritaires en sont à l’origine. L’environnement sécuritaire dans la capitale est différent de celui des autres régions du pays. Car, un attentat à Alger lors d’une marche peut faire des dégâts humains considérables. C’est dire que l’Etat est plus soucieux de la sécurité du citoyen. D’autant plus que la sécurité des biens et des citoyens demeure la première préoccupation d’un Etat. Néanmoins, il faut dire que dans un proche avenir l’Etat peut réviser cette décision. De ce fait, il est à noter que les raisons à l’origine de l’interdiction de la marche du 12 février prochain, initiée par la Coordination pour le changement et la démocratie (Cncd) sont purement sécuritaires. Pourquoi alors nous précipiter. Les choses évoluent par étape. D’ailleurs, il se peut que d’ici trè peu de temps, une mainlevée sera appliquée dans la capitale. Et puis, l’interdiction d’une marche à Alger ne constitue pas la fin du monde. Depuis que j’assiste à la vie politique de ce pays, je n’ai jamais vu une marche apporter de vraies solutions à des problèmes. Et puis, ce sont réellement, les gens qui projettent, aujourd’hui, de faire des marches pour poser leurs revendications. Je pense que les autorités sont claires à ce sujet. Il y a des grandes salles qui sont réservées à l’occasion. Comme ils peuvent également se prononcer autrement: par la presse, des réunions, des conférences de presse…On peut s’exprimer pacifiquement et utilement.
Bon nombre d’observateurs de la scène politique soutiennent que la loi portant sur la lutte contre le terrorisme préconisée par le Président, pourrait se substituer à l’état d’urgence. Qu’en pensez-vous?
Je pense que la levée d’état d’urgence est claire et précise. S’agissant de la loi portant sur la lutte contre le terrorisme, annoncée par le président, il convient de souligner cependant, que celle-ci sera également précise et claire. Elle portera à cet effet, sur la lutte contre le terrorisme résiduel. Et puis, il ne faut pas glisser, prématurément dans la polémique, alors que nous ne connaissons pas encore le contenu de cette loi. Donc, je pense qu’il faut d’abord attendre l’élaboration de cette loi pour se prononcer.
Pensez-vous qu’il y a réellement une volonté politique d’oeuvrer à l’ouverture du champ médiatique?
L’ouverture du champ médiatique relève de la volonté politique et effective des autorités. Par le biais du président, cette ouverture a été annoncée. Alors, je pense que le président de la République sait ce qu’il dit et ce qu’il fait. A partir de là, il est à signaler que l’ouverture des médias en Algérie, annoncée par le président lors du dernier Conseil des ministres, verra le jour incessamment. Car, le président a manifesté une volonté effective. Je ne pense pas qu’il y ait un doute la-dessus. D’autant plus qu’il a, souvent, oeuvré pour instaurer une véritable démocratie en Algérie. Toutefois, tout se fait par étapes, car l’on ne peut pas changer les choses du jour au lendemain.(L’Expression-10.02.2011.)
**POLÉMIQUE AUTOUR DE LA MARCHE DU 12 FÉVRIER
NOURDINE BENISSAD, VICE-PRÉSIDENT DE LA LADDH
«Un Etat est géré par des lois, pas par des déclarations»
Le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) affirme, dans cet entretien, que le droit des citoyens à manifester pacifiquement ne diffère pas d’une wilaya à une autre. Concernant l’état d’urgence, M.Benissad estime que son maintien ne repose sur aucune mesure légale.
L’Expression: Que pensez-vous de la levée de l’état d’urgence?
Nourdine Benissad: Je considère que cette mesure est salutaire dans la forme.
Cependant, il ne faut tout de même pas, à ce que l’annonce de la levée de l’état d’urgence soit juste introduite dans le discours populiste, visant à mystifier ceux qui revendiquent sa levée, depuis des lustres. Aussi, la levée de l’état d’urgence ne doit pas être faite par un projet de loi portant sur des mesures spéciales, sous prétexte de la lutte anti-terroriste, qui limiteront l’exercice des libertés individuelles et collectives.
Et puis, s’il y a réellement une volonté politique et effective pour lever l’état d’urgence, je pense que cette mesure peut être également levée par un décret présidentiel, comme elle a été instaurée par un décret présidentiel, et ce, selon le parallélisme des formes.
Par ailleurs, il faut dire que la levée de l’état d’urgence n’est pas une fin en soi. Car, notre pays a plus besoin, plus que jamais, de profondes réformes.
Des réformes politiques, économiques et sociales.
Voire une rupture radicale et pacifique pour parvenir enfin à un changement, où les institutions seront représentatives par des forces vives, où il y ait effectivement une séparation des pouvoirs et une redistribution équitable des richesses du pays.
Quelle évaluation faites-vous des 19 ans que l’Algérie a vécus sous l’état d’urgence?
L’évaluation est toute simple. L’état d’urgence a torpillé toute vie politique, laminé la société et empêché toutes formes d’expression libre.
L’état d’urgence a été instauré pour la lutte contre le terrorisme, mais on relève, fort malheureusement, une contradiction capitale quant à son maintien au moment même où l’éloge de la paix retrouvée à la suite de la réconciliation nationale est à chaque fois évoqué. Alors par quelle raison peut-on maintenir un tel état d’exception?
D’un côté on déclare, haut et fort, que le terrorisme est vaincu, et de l’autre, on maintient cette mesure pour justifier la lutte contre le terrorisme. Et pour la symbolique: l’état d’urgence a été instauré, en Algérie, par un décret présidentiel n°92 du 9 février 1992. Puis, il a été prolongé par un décret législatif n° 93-02 du 6 février 1993.
La notion d’état d’urgence a pour objectif la limitation des libertés publiques; c’est une sorte de doublé de l’état de siège politique. Aussi, il importe de dire que la Constitution algérienne précise expressivement que l’organisation de l’état d’urgence et l’état de siège sont fixés par une loi organique, toutefois celle-ci n’a jamais été promulguée. Il faut donc y remédier afin de les cadrer au lieu de persister dans le flou. Car, il s’agit là d’une entorse à la Constitution du pays.
Le président a ordonné l’ouverture du champ médiatique. Qu’en pensez-vous?
Comme je l’ai souligné plus haut, nous avons besoin d’un changement de système pour parvenir à l’avènement d’un Etat de droit. Et puis, l’ouverture du champ médiatique ne se fait pas par le discours. Elle se fait par une volonté effective accompagnée par une batterie de mesures concrètes, en mettant en oeuvre un cahier des charges pour le service public dont le champ audiovisuel, en l’ouvrant notamment aux investisseurs privés et permettre aussi l’expression plurielle.
Cependant, il ne faut pas qu’on se mente entre nous, étant donné que le système en place a, jusqu’ici, verrouillé la vie politique, la liberté d’expression et l’absence de l’indépendance de la justice, et, d’une manière générale, la confiscation des libertés, fait qui ne date pas, d’ailleurs, d’hier.
En d’autres termes, ce qu’il faut aujourd’hui est incontestablement d’entamer un processus de démocratisation, en lui donnant notamment un sens, c’est-à-dire par l’exercice des droits politiques et civils, sociaux, économiques et culturels, car ils sont essentiels à l’alternance au pouvoir.
Comment interprétez-vous l’interdiction des marches pacifiques à Alger?
La Constitution algérienne et les différents pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques ratifiés par l’Algérie accordent le droit de manifester pacifiquement et de s’exprimer librement sans pour autant toucher à la liberté de l’autre.
Cependant, le droit de manifester pacifiquement à Alger ou Tamanrasset est pareil. D’autant plus qu’il n’y a aucun texte de loi interdisant de manifester pacifiquement. C’est dire, donc, tout ce qui n’est pas interdit expressivement par la loi est autorisé par conséquent.
Nous sommes un Etat géré par des lois, pas par des déclarations. (L’Expression-10.02.2011.)
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**LES MENSONGES ÉHONTÉS DE REBRAB
Comme d’habitude, et surtout parce qu’il est très, très riche, Issad Rebrab croit que le monde est frappé d’amnésie. Cela lui permet de revenir à ses vieux mensonges éhontés avec le secret espoir d’abuser de la bonne foi des hommes. Ainsi, dans un entretien de propagande accordé à un quotidien de la place d’Alger, il affirme, toute honte bue, qu’il ne s’ingère pas dans la ligne éditoriale du quotidien Liberté bien qu’il soit le propriétaire légitime de ce journal. Plus le mensonge est gros, mieux il passe. A ce jour, il ne reste plus que deux propriétaires du journal, après que Hacène Ouandjeli et Ali Ouafek aient vendu secrètement, et sous la menace, en 1995, leurs parts à Rebrab. Par ce tour de passe-passe, celui-ci s’arroge illégalement 85% de la société. Le reste, soit 15%, est la propriété de M.Ahmed Fattani qui est aussi, à l’origine, le détenteur du titre Liberté et son directeur fondateur. L’affaire est toujours devant les tribunaux. Il y a à peine une année, trois directeurs des principaux quotidiens nationaux ont mis en garde Rebrab contre sa tendance à vouloir phagocyter les parts sociales d’Ahmed Fattani.
Le multimilliardaire, première puissance financière nationale, a eu recours à des méthodes immorales et amorales pour déposséder Ahmed Fattani de son bien. Il a augmenté le capital social de 300.000,00 DA à 463.000.000,00 DA, violant toutes les lois en matière de droit commercial! Pour lui, le riche a le droit d’écraser le faible. Toute la morale de l’histoire réside bien, hélas, dans ce «principe» qu’il a fait sien. Etre super-milliardaire lui donne-t-il le droit de voler le bien d’autrui? La justice algérienne qui a connu, hélas, de nombreux dysfonctionnements dans cette affaire, ne manquera pas de statuer prochainement sur la vérité et le droit qui demeurent inaliénables.Le gérant de la société continue toujours d’adresser à Ahmed Fattani les convocations à assister à l’assemblée générale du journal. La preuve en est que Rebrab n’est pas – et ne sera pas – le seul propriétaire de Liberté. Le président de la République a été saisi, tout dernièrement, sur le détournement inqualifiable d’un quotidien national par un homme qui n’a pas hésité, par ailleurs, à mettre en péril la stabilité du pays pour des ambitions mercantiles et vénales. Quant à Hacène Ouandjeli et à Ali Ouafek, ils sont trop honnêtes pour garder encore le silence sur cette sinistre affaire de tromperie qui restera dans les annales de la presse algérienne. Un jour, ils parleront! (L’Expression-10.02.2011.)
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*Un Manifeste pour les droits et libertés ….et le rétablissement urgent de « la perspective démocratique » en Algérie
* Naissance sur la toile d’un mouvement d’opinion pour la démocratie en Algérie
Un Manifeste pour les droits et libertés vient d’être proclamé sur internet par de nombreux citoyens Algériens issus de divers horizons. Intellectuels, artistes, poètes, étudiants ou cadres d’entreprises, ces citoyens réclament dans ce manifeste le rétablissement urgent de « la perspective démocratique ».
« Les promesses nées de l’ouverture d’octobre 1988 sont laminées par un nouveau processus de légitimation dévoyé par de multiples verrouillages et la fraude électorale, tandis que le maintien pour une durée indéterminée de l’état d’urgence fait régresser les libertés publiques », soulignent d’emblée les auteurs de ce manifeste publié sur internet.
Et « en l’absence de séparation des pouvoirs, de contre-pouvoirs institutionnels et non étatiques », les rédacteurs du Manifeste pour les droits et libertés estiment que « l’impunité devient la règle et la corruption prolifère ».
Dans ce contexte, les signataires du Manifeste appellent en premier lieu à la « la levée de l’état d’urgence comme condition première pour jouir pleinement des droits de l’Homme et des libertés publiques garantis par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie ».
A leurs yeux, il est urgent de procéder à « l’ouverture des espaces politique, syndical, associatif et médiatique nécessaires à la promotion et au respect du pluralisme ».
Par ailleurs, le Manifeste pour les droits et libertés demande »la construction de l’État de droit » qui est une « condition sine qua non à l’indépendance de la justice et à l’égalité de tous devant la loi ». Mais pour ce faire, il est essentiel d’accomplir »la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire comme fondement essentiel de l’équilibre des pouvoirs « .
Seules ces mesures peuvent permettre à l’Algérie de connaitre « le respect des droits de l’Homme dans leur intégralité et l’égalité des droits, indispensables à l’épanouissement de la dignité humaine et à l’exercice de la citoyenneté pleine et entière », relève le Manifeste.
Enfin, de nombreuses personnalités publiques, des anciens députés et militants de partis politiques, écrivains et journalistes, etc., figurent parmi les signataires du Manifeste pour les droits et libertés. (El Watan-26.01.2011.)
Liste des signataires
Avec le soutien de : Boudjemaa ABDELLI, Intendant ; Ramdane ACHAB, Éditeur ; Lyès AHMANACHE, Informaticien ; Farid AIT IHEDDADEN, Enseignant d’université ; Madjid AIT MAAMAR, Cadre supérieur d’entreprise ; Taos AIT SI SLIMANE, Médiatrice scientifique ; Abdeslam ALI RACHEDI, Ex-député; Arab AOUDJ, Commissaire aux comptes ; Karim AOUGHILAS, P/APC ; Boudjema AOULI, chirurgien ORL ; Djillali AOURANE, Médecin ; Zoubir AROUS, Enseignant universitaire ; Ahcène ASSEMGHOUNE, Gérant de société ; Mohand AZIRI, Journaliste ; Abdelmadjid AZZI, Syndicaliste ; Fatma BABA AISSA, interprète-traductrice ; Aïssam BADRICI, Animateur associatif ; Madjid BEGTACHE, Député ; Malek BEKHOUCHE, Syndicaliste ; Abderahmane BELAID, Professeur en psychiatrie ; Boualem BELOUAR, Gérant de société ; Ali BENAMEUR, Infirmier ; Abdellah BENDAOUD, Cadre supérieur de la fonction publique ; HiziaBENDJEBAR, Animatrice d’association ; Tahar BENHOUMAR, Ex-député ; Youcef BENKHETOU, Directeur d’entreprise ; Brahim BENNADJI, P/APC de Tinebdar ; Djamel BENSEBA, Cadre associatif ; Mohamed BESSA, Journaliste ; BrahimBOUBRIT, Cadre supérieur ; Djamel BOUDJAOUI, Cadre supérieur ; Karim BOUDJAOUI, Ex-député ; HacèneBOUDJEMAA, Cadre ; Chahrazad BOUDRAA, Professeur de lycée ; Nadir BOUHITEM, Informaticien ; AbderrahmaneBOUKENTAR, Négociant ; Yasmine BOULAHIA, étudiante ; Mouloud BOUMGHAR, Professeur de droit public ; OmarBOURABA, Gérant de société ; Yacine BOUSEFSAF, Cadre supérieur de société ; Ali BRAHIMI, Député ; KarimaBRAHIMI, Poétesse ; Inès BRAHIMI, étudiante ; Amazigh BRAHIMI, lycéen ; Samir CHABATI, Fonctionnaire ; Jean-François CHALOT, conseiller municipal ; Omar CHAMI, cadre et ancien Papc ; Nawal CHAMI, Architecte ; FayçalCHAMI, commerçant ; Yacine CHAMI, fonctionnaire ; El Hassan CHERAFT, P/APC ; Arezki CHERIGUI, Employé ; LouisaCHETTI, ancienne Sénatrice ; Mohand CHETTI, Enseignant ; Mourad DERRIDJ, Profession libérale ; Amar DJADOUNE, Enseignant d’université ; Réda DJEBBAR, Enseignant d’université ; Hamid DJERNINE, Surveillant général ; Ihsene El KADI, journaliste ; Djamel FERDJELLAH, Député ; Abderazak FERDJI, commerçant ; Mokrane GACEM, Retraité ; SalahGAOUA, Artiste ; Ode GORISSE, Éducation Nationale ; Larbi GRAINE, Journaliste ; Boudjemaa GUECHI, Avocat, militant des droits de l’homme ; Abdelkader GUIDJOU, Salarié ; Hamid HADDAK, Entrepreneur, Ramdane HAKEM, Économiste ; Hamid HAMI, Inspecteur d’enseignement secondaire ; Florence HAMIMI, Fonctionnaire internationale ; Rafik HAMIMI, Urbaniste ; Arif HAMOUDI, Universitaire ; Djamel HASSISSI, Élu Apc ; Mokane HENDEL, Gérant de société ; Essaid HERGAZ, Chef d’entreprise ; Rachida IBRAHIM, Directrice de crèche ; Mohand ISSAD, Professeur de droit ; Samia KAID, Psychologue ; Yazid KHABER, Journaliste ; Mouhand Saddek KHELLADI, Élu Apw ; Kamel KILANI, médecin ; Azyadé Merième KORICHE, Étudiante ; Zoubir LAINCEUR, Ex-député ; Lamara LADOUL cadre retraité ; Samia LARDJANE, cadre ; Yazid LHADJ MOHAND, Informaticien ; Yazid LOUBAR, Gérant d’entreprise ; SaïdMADJOUR, Ex-député ; Mokrane MEBARKI, Retraité ; Nordine MECHOU, Cadre ingénieur ; Cherrif MELBOUCI, Ex-cadre d’entreprise El Hacène MERZOUK, Ex-député ; Nacer MEZAR, Ex-député; Tarik MIRA, Député ; MohamedMOHAMMEDI, Commerçant ; Abderrezak MOKHEBI, Élu Apw ; Omar MOUSSI, Acteur associatif ; M’hamed NACER, Professeur d’université ; Mohamed NAMAOUI, Cadre supérieur de société ; Madjid NATH CHERIF, Cadre supérieur de la fonction publique ; Boussaad OUADI, Éditeur ; Hamid OUAZAR, Ex-député ; Larbi OUAZIB, Commerçant ; Mahieddine OUFERHAT, Directeur de centre de formation ; Smaïl OUHARZOUN, Cadre à la retraite ; AbdenourOUYAHIA, Cadre chimiste ; Samir REKKIK, Journaliste ; Achour SACI, Elu Apw ; Naïma SAHRAOUI, Enseignante d’université ; Saïd SALHI, Animateur associatif ; Boussaad SARAOUI, Ex-député ; Ali SAYAD, Homme de lettres ; Massinissa SEBAI, Cadre supérieur d’entreprise ; Yasmina SI ABDERRAHMANE, Cadre supérieure ; Souad SI ABDERAHMANE, vétérinaire au chômage ; Fariza SLIMANI, Directrice de crèche ; Nabila SMAIL, Avocate ; NabilSOUAMI, Gérant de société ; Wassyla TAMZALI, Militante féministe ; Brahim TAZAGHART, Éditeur ; Ahmed TIMIZAR, Enseignant d’université ; Boualem TIMRI, Commerçant ; Azzedine TINOUCHE, Élu Apw ; Mouhend TOUAZI, Gérant de société ; Nesroulah YOUS, Artiste – militant des droits Humains ; Nouredine YOUNSI, Entrepreneur.
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**wikileaks et l’élection présidentielle de 2009…il y a eu “gonflement du taux de participation” Avril 2009. Alors que le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, est réélu à une majorité écrasante pour un troisième mandat, les Etats-Unis s’alarment, officieusement s’entend, de «l’usage de la fraude» lors du processus. La diplomatie US est ainsi plus que sceptique quant au déroulement «transparent» du scrutin., c’est-à-dire au lendemain de la réélection pour un troisième mandat d’Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême. L’ambassade américaine d’Alger évoque “les irrégularités” du scrutin présidentiel. Le câble parle de “stratégie savamment orchestrée” par le gouvernement algérien. L’ambassade américaine ne met pas de gants pour accuser le gouvernement algérien d’avoir orchestré et caché les fraudes aux observateurs onusiens.Le câble évoque les difficultés rencontrées par les observateurs de l’ONU de travailler librement et de rencontrer les ambassadeurs occidentaux notamment. Citant le chef de la mission d’observation de l’ONU, le gouvernement algérien aurait déployé d’importants “efforts pour contrôler ses rendez-vous et utiliser la présence de la mission pour transmettre la thèse officielle sur l’élection”. Le gouvernement a “activement tenté d’empêcher” les observateurs de rencontrer les diplomates américains et européens, en modifiant constamment leur emploi du temps.
Même la loi électorale algérienne n’est pas épargnée par le chef de la mission onusienne. Mais, c’est surtout l’affirmation américaine qu’il y a eu “gonflement du taux de participation” qui attire l’attention dans ce câble.
Les chiffres de la participation donnés par le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, ont été “largement exagérés”, est-il écrit dans ce câble. La participation a été plus proche de 25 à 30% que des 74% annoncés, selon les diplomates américains. Le câble révèle surtout que des employés de l’ambassade américaine ont joué, officieusement, le rôle de surveillants du scrutin présidentiel. Mais c’est surtout la conclusion de ce câble qui mérite d’être soulevée, dans la mesure où les diplomates américains basés à Alger expriment clairement leur inquiétude quant aux conséquences de ces irrégularités. Tout en mettant l’accent sur le fait que les citoyens algériens ne se sentent pas concernés par le processus politique, les diplomates suggèrent qu’il y a urgence à ouvrir un dialogue entre l’État et la population. Pour les diplomates américains, le statu quo politique en Algérie accentue la désillusion des jeunes et la stabilité du pays reste incertaine. Simple prémonition ? Ou analyse froide d’une situation que même un aveugle verrait ? En tout état de cause, le troisième mandat de Bouteflika était mal parti, bien avant son entame. Les contestations sociales, qui n’ont pas cessé de secouer le pays à différents intervalles, n’ont, peut-être, pas encore atteint le stade de revendications politiques claires et assumées par de larges pans de la société.
Mais elles constituent, à y voir plus clair, de sérieux avertissements à un pouvoir qui s’enfonce dans son entêtement à poursuivre une démarche contre-productive et se contente de jouer aux mauvais pompiers dès qu’un feu se déclare quelque part. Les Américains qui, pourtant, écartent officiellement la thèse de la contagion de la “Révolution des Jasmins”, envoient des signaux clairs aux dirigeants algériens : les relations privilégiées ne peuvent constituer un chèque en blanc aux dirigeants algériens. À eux de trouver le moyen de renouer le dialogue avec leur peuple au risque de subir le même sort que le régime de Ben Ali. (Liberté-24.01.2011.et plus)
**Le taux de participation, qui suscite plus de controverses que le résultat du scrutin en lui-même. «Deux heures seulement après la clôture, M. Zerhouni, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a annoncé un taux de participation de 74,11%, revoyant légèrement à la hausse ces estimations le lendemain.La télévision d’Etat, l’ENTV, ainsi que le journal du régime El Moudjahid ont montré de nombreuses images des foules d’électeurs faisant la queue devant des bureaux de vote», est-il mentionné dans le document. Pourtant, des anecdotes relatives au déroulement du vote suggèrent que «les chiffres donnés par Zerhouni sont grandement exagérés». «Certains de nos employés locaux ont noté que les électeurs montrés par les médias progouvernementaux étaient habillés en tenues hivernales», rapporte le diplomate américain. Le hic ? «Le 9 avril, le temps était plutôt doux et ensoleillé», objecte-t-il. Ce qui fait penser à Pearce que les images utilisées viennent des archives de précédentes élections. Et ce dernier de produire d’autres témoignages de bureaux de vote vides et d’autres exemples d’abstention. «Le ministère de l’Intérieur n’a pas autorisé le staff de l’ambassade à observer le processus électoral. Toutefois, le personnel de l’ambassade a pu assister, officieusement, au déroulement de l’opération dans quelque 30 bureaux de la capitale», explique le diplomate. Et ils n’ont aperçu qu’une poignée d’électeurs y entrer, et ce, même durant les heures de «rush». Même le chef de la délégation de suivi de l’ONU a affirmé au diplomate qu’il était «tout à fait certain que les choses ne tournaient pas rond», car il a reçu «un nombre important de vagues allégations de fraude».«Contrôler le scrutin et étouffer les voix dissidentes»Mais le manque de détails précis quant à ces irrégularités fait qu’il était «impossible» pour la délégation de l’ONU de décrire avec certitude «le type de fraudes qui se sont produites, ainsi que la manière dont elles se sont déroulées», rapporte l’ambassadeur. Pourtant, ce dernier ne semble pas à court d’exemples sans équivoques, des témoignages «détaillés de manipulation». «L’une de nos employées a assisté à un coup de téléphone reçu par le responsable d’un bureau de vote. C’était un officiel du ministère de l’Intérieur qui lui ordonnait de gonfler le nombre de bulletins de vote déposés au cours de la journée. A la fermeture du bureau, la police du ministère de l’Intérieur a présenté au responsable un protocole de vote à signer. Dessus, étaient consignées des statistiques largement supérieures et des noms qu’il n’avait tout bonnement pas vus de la journée», est-il affirmé dans le câble. Mais d’autres «signes» ont bien démontré les efforts fournis par le gouvernement pour «gérer l’optique du processus» et étouffer les voix dissidentes. «Un agent de l’ambassade a vu un soldat en uniforme obliger un jeune homme à décoller une affiche appelant au boycott des murs du siège du FFS à Alger», relate l’ambassadeur, et ce, précise-t-il, avant même l’annonce officielle des résultats.
«Le processus préélectoral et le scrutin en lui-même ont été géré par le pouvoir d’une manière telle qu’elle prouve une stratégie scrupuleusement orchestrée pour contrôler le déroulement du vote, et ce en utilisant des procédures et des réglementations des plus compliquées, mais qui maintiennent l’apparence extérieure de transparence», estime l’ambassade US à Alger.«L’Algérie est assise sur un volcan»Un protocole tellement alambiqué qu’il donne même le tournis aux observateurs diligentés par l’ONU. Le chef de la délégation, Abdool Rahman, a d’ailleurs résumé la situation en confiant : «Le cadre juridique algérien lui-même fournit la chambre pour la fraude.»
Le dignitaire onusien s’insurge de moult entraves rencontrées et des pressions subies par la délégation lors de sa mission. Et celui-ci d’épingler «le non-accès des autres candidats que Bouteflika aux médias lourds durant leurs campagnes». De même, Abdool Rahman est dépité par l’absence de rôle accordé à la société civile dans la chose publique. «Il y a nécessité de faire des progrès en termes de liberté d’expression et de séparation entre l’administration et le gouvernement. Il est impératif de créer un réel dialogue entre les citoyens, la société civile et le gouvernement», ont recommandé les observateurs.Car, comme l’indique l’un des émissaires%
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