Législatives 2017.Alg.suite1

**Législatives 2017.Algérie. suite 1 **

*****************jeudi 04 mai 2017

***Articles similaires ici: Législatives 2017.Algérie

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* Le RCD ne veut pas rencontrer les observateurs de l’UE

**il l’accuse de « complaisance » avec le pouvoir algérien

Le RCD est remonté contre l’Union européenne. Le parti, engagé dans les élections législatives du 4 mai prochain, estime que Bruxelles tire des dividendes d’ordre économiques et sécuritaire, en contrepartie de sa « complaisance » avec le pouvoir algérien.

« Le RCD a reçu une demande d’audience d’une mission d’experts mandatés par l’Union européenne pour évaluer les élections législatives du 04 mai 2017. Le RCD qui lutte pour la constitution d’une instance indépendante de gestion et d’organisation des élections ne donnera pas suite à cette requête.», a fait savoir ce parti dirigé par Mohcine Belabbè, dans un communiqué rendu public aujourd’hui mardi. Il a été rappelé que le RCD avait dépêché à Bruxelles cinq missions auprès du Parlement et de la Commission de l’UE pour demander l’envoi en Algérie des équipes de surveillance électorale similaires à celles envoyées dans d’autres pays engagés dans des processus de transition démocratique en Amérique latine, en Europe centrale et en Afrique. L’attitude de Bruxelles, selon le RCD, est « dictées par la complaisance ou imposées par le chantage du pouvoir algérien qui exige des mesures spécifiques pour bénéficier de surveillances au rabais ». Et d’ajouter : « l’UE s’accommode du refus des autorités de mettre à la disposition de ses équipes le fichier électoral national, chose qu’elle rejette sur tous les autres terrains de ses interventions ». Plus explicite, le RCD indique : « Nous comprenons que les experts de l’Union européenne adaptent leurs travaux en fonction des intérêts économiques, diplomatiques et sécuritaires de leur organisation ».  Elwatan.com / mardi 11 avril 2017

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* Observateurs étrangers : Une stricte caution de forme Agrandir la taille du texte

Ils sont un peu plus de trois cents observateurs étrangers à avoir confirmé, à ce jour, leur présence aux élections législatives du 4 mai 2017.

Quelque 100 à 120 viendront de la Ligue arabe, une quinzaine de l’OCI (Organisation de la conférence islamique), 150 de l’Union africaine, et quelques experts de l’Union européenne et de l’Onu. Tous ont été invités par le gouvernement algérien, qui pour la première fois n’a pas convié les ONG internationales. Leur mission se limite à l’observation du déroulement du scrutin, depuis la campagne électorale jusqu’à la proclamation des résultats. Comme leur qualité l’indique, ils ne peuvent qu’observer le déroulement, sans avoir le droit d’intervenir. Ils peuvent faire des remarques et proposer même des recommandations, mais dans le rapport qu’ils auront à rédiger dès la fin de leur mission, et à remettre au gouvernement. Ce rapport n’est pas exhaustif. Il renvoie une image générique du scrutin, avec des remarques en cas d’anomalies et des recommandations pour les corriger. Pour ce qui est de la prise en charge de ces missions, des sources proches du ministère des Affaires étrangères expliquent qu’elle «n’incombe pas totalement» au pays qui invite, mais plutôt aux institutions qui les délèguent. «Le volet financier est important. Par exemple, l’Union africaine a prévu dans son budget un chapitre consacré uniquement aux missions d’observation des élections. Pour des raisons de financement, l’Union européenne et pour des considérations financières a préféré dépêcher une mission d’experts qu’une délégation de parlementaires ou de hauts fonctionnaires. Généralement, la mission d’experts est réduite en nombre, mais son travail est plus objectif dans la mesure où elle s’écarte des considérations politiques et s’attache plus aux standards internationaux en matière d’organisation des élections. Les observateurs sont pris en charge par les institutions qui les délèguent et le pays qui invite peut intervenir en participant au paiement de certains frais…», précisent nos interlocuteurs. Pour ces derniers, le plus important est de dépêcher des observateurs dans les 48 wilayas du pays. «Cela est déjà acquis. Ils n’auront qu’à choisir les villes. Ils ont toutes les prérogatives pour rencontrer les candidats, les chefs de parti, les membres de la commission de surveillance des élections, les magistrats, etc. En fait, si nos partenaires ont préféré dépêcher des experts, c’est parce qu’ils considèrent que le niveau politique des Algériens s’est beaucoup élevé et que la question de l’organisation d’une opération électorale renvoie plutôt au respect des standards internationaux en la matière», notent nos sources, qui à propos de l’absence des ONG internationales ajoutent : «Aucune d’elles n’ a demandé à être présente, et le gouvernement algérien n’a pas estimé nécessaire de les inviter. La société civile est représentée au sein de la Haute instance de surveillance des élections. Elle a toutes les prérogatives d’aller plus loin que l’observation». En effet, les membres de cette instance jouent le rôle de surveillance des élections. A ce titre, ils ont le droit d’intervenir en temps réel pour apporter des corrections à des situations irrégulières, dénoncer ou saisir la justice lorsque cela est nécessaire, et surtout faire en sorte que la loi soit rigoureusement respectée.
Cependant, peut-on croire que les 410 membres de cette haute instance peuvent assurer la surveillance au niveau des 48 548 bureaux de vote répartis à travers le territoire national ? «Si toutes les forces politiques s’impliquent pour être représentées dans chaque bureau de vote, le scrutin se déroulera dans de bonnes conditions….», déclarent nos sources. Si les observateurs ne sont qu’un gage de bonne conduite pour le gouvernement qui les invite, la Haute instance de surveillance des élections avec son mode de fonctionnement et de désignation de ses membres n’est en réalité qu’un moyen de validation du scrutin pour un gouvernement en mal de légitimité. **Salima Tlemçani /  el watan / mardi 11 avril 2017

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*Tête de liste FFS à Alger : Salima Ghezali en campagne à la Casbah

el watan – le 24.04.17 |

A Bab Djedid, dans la Haute Casbah, au cœur d’Alger, un jeune de 22 ans, adossé à un mur, lance à l’adresse de Salima Ghezali, tête de liste FFS dans la capitale : «Je veux un logement.» La candidate, avec un léger sourire, réplique : «Nous ne sommes pas là pour construire des logements, nous sommes des militants et porte-voix des démunis.» Le jeune n’y croit pas trop. Il hausse les épaules et murmure quelques mots.

«A chaque élection, ils promettent à mon père un toit décent, 50 ans après, il n’en est rien ; alors les promesses, on n’en a ras-le-bol», ironise le jeune au passage de la délégation du FFS, qui a effectué samedi après-midi une sortie de proximité à La Casbah, et ce, dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain.

C’est aussi l’occasion pour le parti du défunt Hocine Aït Ahmed d’inaugurer son nouveau siège dans cette commune, qui portera désormais le nom du martyr Taleb Abderrahmane. Une foule nombreuse a assisté à cette cérémonie, plus particulièrement des hommes et des femmes qui portent le FFS dans leur cœur et qui vouent un grand respect à Hocine Aït Ahmed, figure historique et un des artisans de la Révolution algérienne. D’ailleurs, le nouveau siège comportera une bibliothèque et le premier ouvrage, classé par Salima Ghezali, porte sur les mémoires d’Aït Ahmed Esprit d’indépendance.

Mais là aussi la crise du logement s’invite. Yacef Zoubir entre dans la salle et crie sa détresse. Silence. Yacef Zoubir raconte qu’il est militant de la première heure, lui et ses deux frères condamnés à mort. «Je suis un enfant de La Casbah. Nous sommes trois frères moudjahidine, deux sont morts. Je n’ai rien demandé, sauf un logement décent que je n’ai jamais eu. J’ai deux enfants handicapés. Trouvez-vous cela juste», lance, avec amertume, Yacef Zoubir.

Une opportunité pour Salima Ghezali de rappeler les injustices que subissent les Algériens au quotidien et la nécessité de s’organiser pour opérer un changement pacifique. «Dans l’Algérie d’aujourd’hui, il y a des Yacef qui ont bénéficié de mille et un avantages et d’autres Yacef qui vivent dans la misère. Je comprends votre douleur mais notre seul salut est de lutter contre ces inégalités», explique la tête de liste d’Alger du plus vieux parti de l’opposition, qui espère un éveil des consciences. Le peuple, dit-elle, doit s’organiser dans des associations et dans des syndicats afin qu’il puisse recouvrer ses droits. «Ce peuple a failli être exterminé, mais il a trouvé la force, en lui-même, de se libérer.»**Nabila Amir / el watan – le 24.04.2017 |

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* Ils ont animé plusieurs meetings : Les chefs de parti lancent la campagne

Abdelmalek Bouchafa dénonce une grave décision politique :

«Les cadres du FFS empêchés de participer à Ghardaïa»

El Watan–le 10.04.17 | 

C’est par une visite au ksar de Tafilelt, huitième merveille du M’zab, que la délégation du FFS, conduite par son premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, accompagné du chef du groupe parlementaire, Chafai Bouaiche, et du député d’Alger, Karim Bahloul, a entamée sa campagne électorale à Ghardaïa.

En choisissant pour le coup d’envoi de sa campagne électorale cette wilaya où il n’a pas pu présenter de liste de candidats aux législatives, le plus vieux parti de l’opposition veut ainsi dénoncer l’arbitraire en accusant le pouvoir d’avoir tout fait pour empêcher ses cadres de Ghardaïa de se porter candidats à cette élection. «Nous avons pris la décision de lancer notre campagne électorale à partir de Ghardaïa en signe de soutien à nos cadres et militants de Ghardaïa et pour dénoncer les manœuvres du pouvoir qui les a empêchés, par des décisions judiciaires injustes et infondées, de se présenter à ces élections législatives. Sachez que de toute manière, ce n’est pas la seule région où le FFS n’a pas présenté de liste, où nous tiendrons des meetings et réunions de campagne. Mais, Ghardaïa reste pour nous un exemple de région par où les oligarques de l’extérieur et ceux de l’intérieur ont essayé de frapper les fondements de l’Etat algérien et de pousser le pays à la dérive», a expliqué M. Bouchafa. «C’est justement grâce à la mobilisation et au patriotisme, entre autres, des cadres et militants du FFS de Ghardaïa qui ont activement contribué à l’apaisement et au retour de la sérénité que le plan diabolique de ces forces obscurantistes a été déjoué», a poursuivi le premier secrétaire du FFS, lors d’un point de presse organisé au siège régional du parti. Pour sa part, le chef du groupe parlementaire, Chafai Bouaiche, a accusé certains cercles du pouvoir d’avoir jeté en pâture le député sur la place publique en le présentant comme un représentant budgétivore, sans grande utilité pour la société. «Quand ces cercles vous font entrer dans l’hémicycle des gens qui pèsent plus que leurs poids en argent et des pitres, clowns sans maquillage, c’est assurément à dessein. Leur but est de présenter cette auguste assemblée comme une estrade folklorique. On essaye à tout prix de dévaloriser le rôle du député qui est et qui reste à travers le monde démocratique une sorte de sentinelle de la chose publique», a-t-il dénoncé. Et de se demander : «Pourquoi ne parle-t-on que des députés comme des gens qui dégarnissent les fonds de l’Etat ?» «Pourquoi ne cite-t-on jamais des enfants de walis qui représentent 80% des entrepreneurs et qui, par des accords tacites, s’attribuent les uns les autres des marchés dans les wilayas autres que celles dans lesquelles leurs paternels exercent ? C’est ainsi qu’on essaye de détourner et de dégoûter notre jeunesse de l’action politique pour laisser libre champ aux oligarques et aux aventuriers», a-t-il soutenu. Et d’ajouter : «Notre jeunesse est sevrée de sa propre histoire. D’ailleurs, tout le monde a remarqué que l’immense majorité de notre jeunesse n’a découvert la stature de feu Hocine Aït Ahmed que lors de son enterrement. Notre jeunesse ne connaît pas ces grands hommes qui ont fait l’histoire de cette grande nation, c’est pourquoi nous militons à attirer le maximum de jeunes vers le combat politique pour faire avancer la démocratie dans notre pays.» Chafai Bouaiche, tête de liste à Béjaïa, assure que le FFS ne laissera pas «ces aventuriers prendre en otage le destin de notre pays». «Nous sommes des nationalistes et des patriotes, nous nous élèverons et nous nous opposerons contre toute atteinte à nos valeurs et à l’intégrité de notre territoire qui reste une ligne rouge», a-t-il martelé. Hamou Mesbah, le fédéral du FFS de Ghardaïa, a de son côté rappelé que «les militants du FFS de Ghardaïa sont des gens pacifiques et qu’ils ont toujours travaillé pour le bien du pays»**Djamel – K. /  el watan / mardi 11 avril 2017

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“Deux scénarios se présentent au pays :

le bout du tunnel ou le chaos, une éventualité à ne pas exclure”, met en garde le président du MSP.

Abderrezak Makri de l’Alliance du Mouvement de la société pour la paix (MSP), née de la fusion avec le Front du changement (FC) de l’ex-ministre Abdelmadjid Menasra, ne cache pas ses ambitions : il veut être un parti de gouvernement. En décodé : il considère qu’il dispose de suffisamment de compétences et de troupes pour aspirer à diriger le pays, à proposer des alternatives et à peser sur la décision. Hier, au siège du parti à Alger, Abderrazak Makri a dévoilé les grandes lignes du programme du parti en perspective des prochaines élections législatives. S’articulant autour de quatre axes, les “libertés et les droits”, “le développement économique”, “le développement culturel et social” et la “planification”, le programme, fruit d’un laborieux travail de trois ans, selon ses promoteurs, constituera “la principale base” de l’action du parti, qu’il soit au gouvernement ou dans l’opposition. “Il sera exposé aux citoyens. Le mouvement l’appliquera quelle que soit sa position : il le défendra face à la majorité si on est au gouvernement et on l’utilisera pour contrôler l’Exécutif si on est dans l’opposition”, soutient Makri en présence de quelques cadres du parti, mais également de quelques figures de la CLTD, à l’image d’Ahmed Benbitour, d’Abdelaziz Rahabi ou encore de Nacer Djabi. Au volet politique, Abderrazak Makri soutient que la vision de son parti englobe “une évaluation de la crise”, “les perspectives”, “les scénarios du futur” et “la solution”. “Deux scénarios se présentent au pays : le bout du tunnel ou le chaos, une éventualité à ne pas exclure”, met en garde M. Makri en plaidant “pour le consensus et la légitimité politique”. “Notre vision de la solution, c’est la légitimité et le consensus pour passer d’un système rentier à un système économique productif, d’un système totalitaire à un système démocratique.” Au chapitre économique, le parti préconise, entre autres, au-delà des projets sectoriels détaillés dans le programme, d’élargir l’assiette fiscale, d’encourager l’investissement et d’aller vers une transition énergétique. Chose inédite qui traduit une certaine évolution dans la conception de la régionalisation et le constat d’échec du système jacobin, le MSP plaide pour la révision du découpage administratif sur la base de la “proximité des similitudes du potentiel économique” entre les régions. “Notre programme ambitionne de faire de l’Algérie, dans 5 ans, le lieu de prédilection pour les services dans le monde arabe ; qu’elle réalise sa sécurité alimentaire en dix ans et devenir à l’horizon 2035 parmi les pays les plus industrialisés dans le monde.” Autres promesses : renforcer la citoyenneté, la justice, l’État de droit, la formation et la bonne gouvernance, la revalorisation du travail et le développement des valeurs. Au MSP, on veut également faire de l’armée la première puissance d’Afrique. “Il faut une autre perception de la force. Il faut renforcer le renseignement, l’améliorer et avoir la maîtrise technologique. On va donner de l’importance à l’armement stratégique”, soutient Makri qui relève, toutefois, comme pour s’expliquer sur les sources de financements de leurs projets dans un contexte de crise, “qu’à la base, il faut le développement économique”. Malgré la complexité de la situation, Makri affirme que son parti ne va pas céder à la paresse et va affronter la réalité. “Le plus grand crime commis depuis 2002 est le crime économique avec l’explosion de la facture d’importation passée de 12 à 68 milliards de dollars”, déplore-t-il.**Liberté / 09 avril 2017

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* Louisa Hanoune: 

Par votre bulletin, vous barrez la route à ceux qui prônent la politique de la division et le fait accompli

Après avoir entamé la veille sa campagne électorale à Bordj Bou Arréridj, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a animé hier matin un meeting populaire à la salle omnisports Kechkouchi Sayah d’El Eulma (Sétif).

Mme Hanoune a, de prime abord, invité ses militants à aller voter en masse. «Par votre bulletin, vous barrez la route à ceux qui prônent la politique de la division et le fait accompli», dira-t-elle. Puis, elle a mis l’accent sur la situation économique du pays et la politique de l’austérité ne touchant, selon elle, que la classe moyenne. «Cette politique arrange les affaires d’une minorité qui tire les ficelles, au détriment de la population qui ne sait plus où donner de la tête», martèle Mme Hanoune très en verve. Elle n’a pas, en outre, manqué de dénoncer une corruption qui fait mal et pollue le pays. «Je vous invite à faire preuve de vigilance et dire la vérité au peuple sur cette politique et ce régime qui est devenu un danger pour le pays», interpelle l’oratrice. Pour Mme Hanoune, l’avenir de notre pays est incertain tant que cette politique est entre les mains d’une minorité. S’agissant des législatives de mai, elle a tenu à dénoncer la mainmise sur l’information et son utilisation sélective. Sans le nommer, le message est adressé au ministre de la Communication, Hamid Grine, égratigné indirectement par la secrétaire générale du PT. Laquelle n’a pas omis de faire part de la fraude électorale qui a fait mal à son parti, par le passé. Celui-ci, selon elle, a récolté plus de 85% des suffrages, devançant même le FLN. A l’aise dans ses sujets de prédilection, Louisa Hanoune a fustigé les décideurs sur la loi de finances et ses retombées sur le pouvoir d’achat des citoyens et sur la mort lente des collectivités locales. Lesquelles se retrouvent, selon elle, du jour au lendemain sans moyens pour répondre à l’attente des citoyens. Enfin, elle a insisté sur un nouveau découpage administratif de manière objective, en donnant aux nouvelles entités des moyens suffisants, afin de faire face aux préoccupations de la population. Sur un autre plan, elle a mis l’accent sur la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le monde et les menaces qui pèsent sur notre pays. **Lakhdar Bourdim/ el watan / mardi 11 avril 2017

***Nadia Chouitem. 2e candidate de la liste pt à Alger

«Le risque de voir l’Assemblée contrôlée par l’argent sale n’a jamais été aussi grand»

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*El Watan /le 25.04.2017 | 

Deuxième sur la liste des candidats du Parti des travailleurs (PT), à Alger, après Louisa Hanoune, secrétaire générale, Dr Nadia Chouitem évoque, dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la discrimination dans la couverture, par les médias publics, de la campagne électorale, sa crainte de voir la prochaine Assemblée contrôlée par l’argent sale, des aventuriers qui utilisent les inégalités pour des projets de dislocation du pays et des grandes puissances qui recourent à toutes les opportunités pour provoquer le chaos…

- Comment le PT a-t-il vécu les deux premières semaines de la campagne électorale ?

Nous avons mené une campagne intense avec des sorties de proximité durant lesquelles nous avons rencontré énormément de citoyens à qui nous avons remis les engagements des candidats du Parti des travailleurs. Nous avons eu beaucoup d’échanges avec les jeunes, les travailleurs, les pères de famille qui sont très remontés contre le gouvernement et la majorité parlementaire qui ont mis en œuvre une politique d’austérité qui les accable. Pour le moment, nous avons enregistré beaucoup de défiance à l’égard des élections compte tenu des fraudes successives d’un côté, et de l’envahissement des élections par l’argent sale, de l’autre.

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Nous avons également noté une colère qui gronde du fait de l’érosion du pouvoir d’achat, du taux de chômage qui grimpe en raison du gel des recrutements dans la Fonction publique, la réduction des budgets sectoriels et de l’annulation de milliers de projets à l’échelle nationale. Contrairement aux idées reçues, la population s’intéresse beaucoup à la politique et observe scrupuleusement tout ce qui s’y passe. Les citoyens savent ce que chaque parti a voté ou refusé à l’APN.

- Pour la première fois, on voit des visages masqués sur des listes de candidats à la députation. Pourquoi, selon vous, les partis recourent-ils à cette pratique qui a choqué plus d’un ?

Nous ne sommes pas concernés par cette pratique. Nous avons pratiquement fait des listes paritaires homme/femme, 46% des candidats sont des militantes. C’est le fruit d’un long processus de formation politique et d’actions militantes. Les candidates du PT sont sur le terrain. Elles distribuent l’engagement électoral, le discutent et débattent sur le terrain et dans les tribunes médiatiques.

Cette pratique est injustifiable dans un pays qui a vu la femme prendre les armes à «égalité» avec l’homme pour libérer le pays du joug colonial. Cela démontre aussi que la politique des quotas ne modifie pas la nature réactionnaire de certains partis et responsables.

- Quelle lecture faites-vous de la couverture médiatique de la campagne électorale aussi bien par les médias publics que privés ?

Concernant les médias publics, il y a un recul par rapport à l’ouverture des débats contradictoires qui précèdent la campagne électorale et pendant cette dernière. Il n’y a pas d’équité dans la couverture des partis participants au scrutin de mai prochain. Par exemple, les meetings animés par la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, ne sont couverts au JT de 20h qu’un jour sur deux, alors que nous avons présenté 39 listes.

Idem pour la Radio nationale, qui omet souvent de parler de nos activités tout en évoquant trop souvent l’activité des partis du gouvernement et de l’allégeance. Alors qu’il s’agit d’un secteur public qui assure un service public financé par les contribuables. Le traitement est clairement discriminatoire.

Pour le secteur privé, certainement faute de moyens, des médias ont conditionné la couverture des déplacements de la secrétaire générale par la prise en charge totale de leurs journalistes. Il y a des médias qui ont fait des efforts indéniables pour faire connaître les programmes et engagements des différents partis. C’est le cas de Dzair TV, nous sommes invités comme tous les autres partis sur ses plateaux. Par contre, d’autres chaînes TV nous ont ignorés complètement durant toute la campagne.

- Certains partis, qui ont à peine quelques années d’existence, dépensent des sommes colossales en matière de confection d’affiches, d’organisation de meetings, y compris dans des hôtels 5 étoiles, et prennent en charge des délégations de plusieurs personnes pour chaque déplacement. Quel est votre avis sur ces financements suspicieux ?

Il y a des questions à poser sur les sources de financement de certaines listes qui font des campagnes à l’américaine. On dirait que nous avons à faire à des investisseurs en attente de retour sur investissement. C’est grave pour la démocratie politique. Il existe des situations flagrantes qui doivent normalement faire l’objet d’enquêtes judiciaires.

La justice doit s’autosaisir. La Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) devrait aussi agir. Le risque n’a jamais été aussi grand de voir l’APN contrôlée directement par l’argent sale. Les partis, qui acceptent ce type de financement, prennent une lourde responsabilité dans la décomposition actuelle. Des hommes d’affaires de tout acabit cherchent à s’assurer une immunité, plutôt une impunité.

- Comment se passent les élections dans des régions où le système tribal, comme dans les Aurès, les Hauts-Plateaux et le sud du pays, et où les crises communautaires, comme à Ghardaïa, façonnent la vie de ces localités ?

Malheureusement, cette situation (tribalisme) qui a connu son heure de gloire du temps du parti unique et qui avait fortement reculé avec le multipartisme est en train de revenir avec la régression tous azimuts. Lorsqu’il n’y a pas de développement, lorsque les disparités entre régions prennent des proportions graves et lorsque l’Etat n’est pas présent socialement et économiquement, le tribalisme et l’archaïsme remontent en surface. C’est inquiétant pour l’unité nationale. D’autant plus qu’il y a beaucoup d’acteurs aventuriers qui utilisent ces inégalités pour des projets de dislocation du pays, sans oublier les gouvernements, les grandes puissances qui utilisent toutes les opportunités pour provoquer le chaos.

- Durant cette campagne, de nombreuses affiches ont été arrachées et d’autres marquées par des graffitis contre les élections. Ne voyez-vous pas là un signe de colère et de contestation des Algériens contre les députés ?

Cette pratique n’est pas nouvelle. Parfois c’est le fait de citoyens en colère. Mais aussi des concurrents peuvent payer des jeunes en détresse pour cibler des affiches de tel ou tel parti. Ceci dit, il n’est pas juste de mettre tous les députés dans le même sac. D’ailleurs, les citoyens font la différence entre ceux qui ont voté les lois d’austérité et qu’ils ne voient jamais durant leur mandat et les députés qui ont plaidé leur cause et voté contre les lois régressives, antisociales et finalement antinationales. La campagne de dénigrement des députés sans différenciation nuit à la démocratie de mandat, au multipartisme.

- Ne craignez-vous pas la désertion des urnes ?

C’est le régime en place qui doit craindre un taux d’abstention record. Si cela se produit, le régime ne doit en vouloir à personne, sinon qu’à sa propre politique. Il en sera le seul responsable. La non-transparence des élections passées, le manque de garanties pour le prochain scrutin auxquels viennent s’ajouter les attaques sans précédent contre les acquis de la majorité du peuple, ainsi que les provocations contre les citoyens-électeurs sont les conditions qui militent pour que cela se produise (insultes contre les abstentionnistes ; préparation d’un code de travail moyenâgeux…). L’abstention, c’est la défiance des citoyens à l’égard du système politique actuel, obsolète et moribond. Ceci dit, les élections sont un état d’esprit.

Si les citoyens décident d’aller en masse aux urnes à la faveur de tel ou tel événement, cela sera pour sanctionner les partis qui sont les béquilles du gouvernement. Un gouvernement qui a multiplié les coups contre la population laborieuse ces dernières années et qui remet en cause les acquis de la loi de finances complémentaire 2009 que nous avons soutenus (51/49%, arrêt des privatisations, pas d’endettement extérieur, préférence nationale….).

- Certains partisans du boycott des élections  pensent que les jeux sont faits et qu’il ne sert à rien d’aller aux urnes, puisque la prochaine Assemblée est déjà projetée par ceux-là mêmes qui organisent les élections. Pensez-vous que ce rendez-vous sera réellement transparent ?

Nous avons décidé de participer aux élections pour aider à la mobilisation des travailleurs et des jeunes qui se battent pour préserver leurs droits et nous avons fixé comme objectifs de construire un rapport de forces pour stopper le rouleau compresseur du gouvernement et des partis de la majorité parlementaire et ceux de l’allégeance.

Nous sommes en train de réussir notre campagne avec des centaines de milliers d’échanges entre nos candidats et militants d’un côté et les citoyens de l’autre (1,5 million de programmes électoraux distribués…). Des milliers adhèrent au parti et des liens sont tissés avec des syndicalistes, des étudiants, des jeunes chômeurs… pour préparer les luttes futures.

Les meetings animés par la secrétaire générale attirent de nombreux citoyens. C’est dans des salles omnisports combles qu’elle a présenté les engagements des candidats du PT et leurs propositions. Malgré le manque de garanties dans la transparence du scrutin, nous sommes mobilisés et déterminés à arracher le maximum de sièges à l’APN pour doter le PT d’un grand groupe parlementaire qui poursuivra le combat à l’intérieur de l’APN contre toutes les lois régressives à venir et militer pour l’abrogation de celles qui ont été adoptées et qui écrasent le peuple.

- Pensez-vous que la Haute instance indépendante de surveillance des élections puisse être le garant d’une élection libre et démocratique ?

Nous n’avons pas de doute ni d’illusion sur les capacités réelles de la HIISE. La question est : y a-t-il une réelle volonté politique chez les hautes autorités du pays pour faire respecter le choix du peuple, en éliminant les doubles, voir triples inscriptions ? Y a-t-il une volonté politique pour combattre l’argent sale qui a envahi la sphère politique en général et les élections en particulier ?***Salima Tlemçani / El Watan /le 25.04.2017 | 

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Nacer Djabi. Chercheur en sociologie politique

«Le système politique gère une vieille Algérie»

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* El watan-le 23.04.17 | 

Spécialiste de la sociologie politique qui scrute depuis des années les dynamiques politiques et sociales qui «agitent» le pays, Nacer Djabi pose un regard différencié sur une sociologie électorale bien algérienne. «Dans le cas du système politique dominant, l’élection n’opère pas de changement, mais la stagnation.» «Une situation qui pousse plus de 70% de la population en dehors du jeu politique qui du coup n’est pas représentée dans les institutions politiques», ajoute Nacer Djabi.

Le pays organise son cinquième scrutin législatif sans parvenir à dégager de nouvelles majorités politiques, une exception politique. Peut-on parler d’une élection à l’algérienne ?

Nous avons en effet des éléments et des tendances qui nous autorisent à soutenir cette thèse. Quelles sont alors ces spécificités ? Formellement, les élections en Algérie connaissent une stabilité depuis 1997, elles se tiennent de manière périodique donnant l’impression d’une stabilité politique. Cependant, d’un point vue politique, ces élections ont conduit à une stagnation et non à une dynamique de la vie publique. Les détenteurs du pouvoir savent bien qu’au lendemain de chaque scrutin, le système ne sera pas chamboulé, encore moins déstabilisé. Les élections n’opèrent pas de changements profonds sur la carte politique algérienne.

Elles produisent une stagnation, alors que le pouvoir politique veut faire croire à une stabilité. Se pose alors la question de la fonction de ces élections. Nous savons d’avance que ces élections ne vont pas impacter le système dans ses fondements. Elles sont sans enjeu politique et non mobilisatrices. Le seul enjeu concerne uniquement les partis et les candidats et leur environnement familial et tribal. En résumé, les élections, dans le système actuel, ne mènent pas vers le changement politique, ne mobilisent pas, ni ne transforment la carte politique. Et la conséquence directe est l’indifférence qu’elles suscitent chez le citoyen. Les taux de participation sont dans une courbe décroissante.

Cela n’a-t-il pas conduit justement à un changement dans la sociologie électorale ?

Absolument. Traditionnellement, les élections captent l’intérêt des catégories de fonctionnaires, d’instituteurs, des professeurs, en gros ceux qui ont pour employeur l’Etat. Mais avec les changements dans la société, il est apparu un  phénomène qui est celui des nouveaux riches et des patrons qui ont un autre rapport aux élections. Il ne s’agit plus pour eux de s’assurer une promotion sociale, mais d’avoir une immunité, une proximité avec la rente et les centres de décision au niveau central.

Nous sommes en présence d’un nouveau profil politique qui n’aspire pas à représenter les citoyens, mais à satisfaire des ambitions en tant qu’individu pour faire fructifier ses affaires. Des affairistes dont la richesse est suspecte deviennent des députés pour s’assurer une certaine reconnaissance sociale. Alors qu’historiquement, la bourgeoisie traditionnelle ne s’intéressait pas aux élections, elle s’est contentée de sa légitimité économique et sociale.

Le profil politique du prétendant à un siège au Parlement n’est plus alors celui d’un militant classique ?

Le profil militant porteur d’idées qui adhère à un projet de société tend à disparaître au profit de personnes qui monnayent leurs sièges sur les positions éligibles. Elles n’en ont cure de l’idéologie ou du programme du parti. Les places se vendent et s’achètent comme on a eu à le vérifier dans la confection des listes du FLN. C’est un phénomène est apparu dès 2002. Les partis sont devenus un faire-valoir. L’intérêt est plus croissant pour se porter candidat que de se mobiliser autour d’un parti et d’un projet à défendre. Les candidats se bousculent et les notables locales veulent arriver au Parlement pour avoir une visibilité et une notabilité nationales.

Dans ce paysage, quel est le comportement du corps électoral ?

C’est justement à l’aune de l’interaction des citoyens avec l’élection que l’on pourrait comprendre et mesurer la relation du système politique avec la société. On observe au rythme des élections que les villes y participent peu. Plus la démographie est grande, plus la participation est faible. Contrairement aux régions démographiquement faibles, où les taux de participation sont élevés. Dans les Hauts-Plateaux, le Sud et dans les zones rurales, l’élection mobilise plus la société traditionnelle en hystérisant les liens du sang.

A Tébessa par exemple, les Nemouchi et les Harkatis participent parce qu’un des leurs est candidat. Les élections dans ces régions ravivent les appartenances traditionnelles tribales. Et on assiste à un jeu politique intéressant entre le parti et le clan ou la tribu. Qui utilise l’autre ? Les technocrates des partis s’estiment intelligents et se disent qu’ils manipulent les tribus.

Pour rester à Tébessa, les partis choisissent la tête de liste parmi les Nemouchis, un Yahiaoui second et un Deradji en troisième position pour s’assurer les voix de ces tribus et pouvoir battre les partis concurrents. Mais en réalité, ce sont les tribus qui, conscientes de leur prépondérance, manipulent les partis en réussissant à placer leurs candidats dans tous les partis politiques en compétition. Au final, quel que soit le parti gagnant, elles ont leurs représentants.

Le sociologie électorale est-elle homogène au plan national ou bien se détermine-t-elle par des particularités régionales ?

Effectivement, il existe ce qu’on pourrait appeler des élections à l’algérienne qui produisent une carte politique nationale avec des spécificités régionales. Elle se décline différemment de la Kabylie aux Hauts-Plateaux, du Sahara aux grandes villes. Chacune de ces régions a ses particularités démographiques et sa profondeur politique en interaction sous des formes diverses avec les élections en termes de taux de participation et de qualité des votes.

La Kabylie est connue depuis l’indépendance pour une participation faible aux élections nationales et aux référendums. Plus fortement structurée et mieux encadrée politiquement, son suffrage est ciblé. Il va souvent vers les partis les mieux implantés dans cette région, comme le FFS et le RCD, mais dans une moindre mesure pour d’autres partis et candidats. Ce que l’on peut aussi observer en Kabylie, c’est la surveillance stricte et un contrôle ferme du scrutin par les électeurs.

Cela ne laisse aucune marge de manœuvre à l’administration pour frauder. Les résultats des élections jouissent d’une grande crédibilité. Dans la région des Hauts-Plateaux et le Grand-Sud, les élections se caractérisent par un taux élevé de la participation en raison du rôle des tribus et des clans qui est déterminant. Un phénomène sociologique très fort qu’on peut observer à Djelfa, Laghouat, M’sila, El Bayadh… Dans ces régions, l’électeur fonde son choix électoral sur l’appartenance tribale. Il vote pour le candidat de son clan d’abord, l’appartenance partisane et les programmes sont de moindre effet.

Par ailleurs, les grandes villes aux nombres de sièges importants sont souvent marquées par un taux de participation très faible, une absence de surveillance des électeurs et une incapacité des partis à encadrer le processus, ce qui laisse la voie ouverte à la fraude massive. Il ne faut pas perdre de vue que les grandes villes n’échappent pas non plus au régionalisme. Une sociologie rendue moins visible en raison d’un scrutin aux listes proportionnelles.

Et en terme de catégories d’âge, qui se mobilise le plus et le moins ?

L’analyse approfondie nous montre que la tendance de la non-participation touche largement les jeunes diplômés et lettrés. Cette catégorie est fortement implantée dans les grandes villes. C’est un autre indice révélateur d’une crise de confiance. A partir de ce constat, on peut conclure que notre système politique ne sait gérer que le rural et les vieux. Il a coupé les ponts avec les jeunes et les villes, finalement avec la majorité de la population. Le système politique est en train de gérer une vieille Algérie. L’Algérie réelle, qui travaille et qui étudie lui échappe totalement. Le discours politique dominant n’a plus aucune emprise sur l’Algérie d’aujourd’hui. Nous sommes en présence d’un système politique avec un discours et des institutions qui ne gouverne plus la vraie société. C’est une situation extrêmement dangereuse.

C’est le cas aussi pour le parti politique ?

Cette situation a impacté aussi l’institution partisane. Le parti est fermé aux transformations que connaît la société, il n’exprime plus les évolutions sociétales. Il a des difficultés, par exemple, à trouver des femmes candidates alors que la société dans ses strates qualifiées et diplômées se féminise. Les mêmes difficultés à capter la jeunesses. Cela veut dire que le discours ne parle plus à ces catégories. La rhétorique nationaliste et l’islamisme politique ne font plus vibrer. Le peuple a besoin d’élections qui débouchent sur un changement de la carte et du système politiques, dans le discours, des élites, des institutions et dans la façon de conduire les affaires.

Comment voulez-vous qu’un jeune de Skikda participe aux élections de 2017 pour faire élire Saïd Bouhadja (tête de liste FLN), qui était peut-être mouhafedh en 1962 et a atteint les 80 ans. Ce système politique n’a trouvé à Skikda avec ses élites et ses universitaires qu’un Bouhadja. C’est la démonstration d’une rupture entre les institutions, les partis et les élections comme forme de mobilisation d’une part et la vraie société d’autre part.

Qu’implique une telle situation ?

Nous sommes dans une situation politique incertaine et périlleuse. Les institutions et les élites politiques sont d’un côté et la société réelle de l’autre. Il y a un fossé énorme entre le système politique, ses élites, ses institutions, son discours, sa gestion et la société. Les institutions tournent dans le vide. Face à une telle «vie politique», la manipulation devient facile.

Des groupes de pression, qui disposent de l’argent, peuvent manipuler facilement les masses, dès lors que la société réelle et active s’est retirée du jeu politique. Les militants ont déserté les partis devenus otages des apparatchiks et des affairistes changent de nature. Nous sommes en train d’offrir les institutions politiques du pays aux groupes de pression et d’affairistes aux intérêts étroits. Et le jour où on aura de vraies élections, on aura des difficultés sérieuses qui peuvent provoquer une rupture violente, parce que le système craquera. L’architecture du système actuel ne permet pas des élections avec un enjeu politique réel.

Comment sortir de cette impasse ?

Il y a urgence de réhabiliter le politique et la politique et de redonner un sens aux élections de sorte qu’elles remplissent leurs fonctions politiques. Dans le système politique actuel, on ne peut tenir des élections à enjeu politique sérieux, d’où la nécessité d’un consensus. Si l’on veut une élection présidentielle en 2019 réelle, elle devrait être précédée par un compromis négocié des forces politiques et sociales.

Et si le changement ne s’opère pas par les partis et les couches moyennes à travers des élections, il va se faire par la rue et dans la violence, parce que conduit par des catégories sociales non organisées, non structurées, non encadrées et non politisées. Soit il faut recréer une société politique avec des partis sérieux et une classe moyenne lettrée, organisée et consciente de son rôle historique dont l’intérêt est dans un système qui évolue, sinon c’est la porte ouverte à l’aventure de la rue.
 *Hacen Ouali /  El watan-le dimanche 23.04.2017 | 

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* Fausses Affiches de candidats et photomontages

La campagne tournée en dérision

On ne vote pas pour les voleurs !» la phrase a été peinte en noir… sur le blanc d’un panneau d’affichage de la commune de Bachdjarrah (Alger).

Cette même sentence critique et menaçante et bien d’autres, aussi violentes les unes que les autres, ont noirci bien des panneaux dans nombre de communes du pays : «Non aux élections mensongères», «Qui sera le prochain voleur ?» «La France est partie et a laissé ses enfants, les harkis !» «On ne vote pas pour les traîtres». Avant même le début officiel de la campagne pour les législatives 2017, dimanche 9 avril 2017, dès leur installation au mois de mars, les panneaux d’affichage n’ont pas tardé à être pris pour cible. Tag, graffiti y ont très vite fleuri pour dire la démission populaire face à un scrutin qui peine, encore une fois, à susciter l’adhésion. On y retrouve des messages politiques, des moqueries, de la dérision et même des insultes. Des citoyens n’ont pas manqué l’occasion de prendre en photo ces panneaux d’affichage. Photos relayées, à souhait, sur les réseaux sociaux, certaines d’entre elles montrent avec beaucoup d’humour le discrédit dont souffre la classe politique, d’autres dénotent d’un rejet exprimé avec violence. A peine placés par les services des communes, plusieurs panneaux ont, aussi vite, été arrachés. A certains endroits, la contestation est allée encore plus loin : des poubelles ont été accrochées sur certains panneaux, en accusant, noir sur blanc, l’APN d’être «un ramassis d’ordures». Une véritable démonstration de force qui vient démentir tous ceux qui affirment que les Algériens ne s’intéressent pas à la chose politique. De l’avis du sociologue Nordine Hakiki, «les Algériens n’adhèrent pas au discours officiel, mais s’intéressent à tout ce qui touche le domaine politique. Ils s’y intéressent en jugeant les politiques parfois même violemment». Pendant que les 11 334 candidats engagés dans la course électorale enchaînent meetings, rencontres et sorties de proximité, sur le Web les photos de cette contestation spontanée et surtout anonyme circulent comme une traînée de poudre et viennent enrichir une campagne parallèle qui bat déjà son plein sur les réseaux sociaux : celle des fausses affiches et des photomontages toutes plus insolites les unes que les autres. «Fais entendre ta voix !» Dès la convocation du corps électoral, le 4 février, le ministère de l’Intérieur a lancé une campagne de sensibilisation pour inciter les Algériens à voter. Les affiches grandeur nature ont été placardées un peu partout dans le pays, mettant en scène des personnes souriantes brandissant leurs cartes de vote. Pour faire barrage à la menace du boycott, le ministère de l’Intérieur opte pour un slogan court et percutant : «Semaa soutek» (Fais entendre ta voix, ndlr). Mais c’était compter sans l’absence dérangeante d’un Président qu’on n’entend plus (au sens propre). Justement, le slogan a été une véritable aubaine pour les trublions du Web. L’affiche du ministère a vite été parodiée, en mettant en scène le Président lui-même brandissant une carte de vote avec comme slogan : «Semaa Soutek.» Sur la même image, une foule d’Algériens le montre du doigt et répond : «Toi, d’abord.» Pour Belkacem Mostefaoui, professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information, cette violence est une réaction naturelle à une violence subie dans l’impuissance. «Les dispositions sociales de réactions dans l’espace public physique algérien en face de décisions autoritaires, en particulier du feuilleton d’élections tronquées,  se manifestent souvent par la dérision, la colère, un détournement de rage exprimant un refus en face d’une mascarade, d’une farce… ou alors un mépris/évitement/silence sidéral de réaction», commente-t-il. Le rire semble devenir un réflexe inconscient de survie à une situation socialement et politiquement intenable. Sur une autre image de campagne parodiée, en réponse au slogan  «Fais entendre ta voix», dans un phylactère, on peut lire : «Impossible, j’ai une bronchite aiguë !» L’allusion à l’annonce «d’indisponibilité temporaire» du président Bouteflika pour «bronchite aiguë» en février dernier, expliquant le report de la visite de la chancelière allemande, est évidente. «Montre ton visage !» Pour alimenter leurs attaques et moqueries, les agitateurs du Web exploitent toutes les failles. Même la hausse des prix des bananes, qui a marqué ces dernières semaines, inspire. Sur un fond gris portant le sigle du FLN en rouge, un homme en costume brandissant ostentatoirement une banane. Sur cette affiche, on peut lire : «Votez FLN et vous ne manquerez plus de bananes.» Contrairement à bon nombre de fausses affiches qui circulent sur la Toile, celle-ci est signée. Elle a été produite et publiée par EL Manchar, un site d’information parodique et satirique qui excelle dans le détournement.  «On tourne en ridicule ce scrutin pour faire rire et pour répliquer aux politiques qui eux-mêmes nous tournent en ridicule», assume son fondateur, Nazim Baya. Autres images qui font le buzz, celles de ces candidates qui refusent de montrer leurs visages sur les affiches. Les potentiels électeurs n’ont droit qu’à des formes de têtes voilées et sans visage. Ces affiches n’ont pas manqué d’inspirer un nouveau slogan d’anticampagne : «Montre ton visage !» «Mieux vaut en rire qu’en pleurer», semble nous dire la Toile algérienne. C’est chose faite.  **Bouredji Fella / samedi 15 avril 2017 : el watan

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 «Le 4 mai, chad martak fiddar – retiens ta femme à la maison !»

Les Algériens ne manquent pas d’inspiration et d’imagination. Ils ont trouvé dans les panneaux réservés à la campagne électorale des espaces pour exprimer leur colère. Avant le jour J, les candidats en ont déjà pris pour leur grade.

«Le 4 mai, retiens ta femme à la maison !», «un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups», «étant donné que vous aimez la “chkara’’, on vous l’accroche !». Depuis la mise en place des panneaux d’affichage et le lancement de la campagne «SAMA3 SOTAK», la voix des Algériens se fait déjà entendre. Un peu partout où les panneaux sont dressés, les citoyens ont exprimé leur mécontentement. Si certains déchirent les affiches, d’autres accrochent des sacs-poubelle sur les panneaux ou les cassent carrément. Le vote, «ils n’ont rien à faire», disent-ils. Samira, une Algéroise de 34 ans se désole : «Malheureusement, aucune loi n’est respectée dans notre pays. Pour en être arrivé à ce point, je n’ai que deux explications. Soit nous sommes gouvernés par des gens qui ne connaissent rien dans la politique et donc forcément, ils mettent le pays en péril et nous avec, soit cette situation est voulue par le pouvoir, et nous sommes leurs pions». Cette informaticienne en colère se questionne : «Comment se fait-il qu’un ministre se présente aux législatives sans qu’il démissionne de son poste ?». Et de poursuivre : «Il est vrai que je ne connais pas grand-chose aux lois, mais le Conseil constitutionnel est inexistant et les lois sont piétinées. C’est grave d’en arriver là». Ilyes, un jeune de 28 ans dit comprendre les réactions, parfois violentes, des Algériens. «Ils disent que nous sommes en période d’austérité. Cela ne les empêche pas pourtant de gaspiller des sommes astronomiques pour la campagne. Il est tout à fait logique que les Algériens se sentent manipulés et réagissent avec violence». Ce dernier conseille : «Arrêtez de vous donner toute cette peine. On ne va pas voter, car nous pensons au bien de notre pays. Arrêtons de gaspiller du papier, des panneaux, de l’encre pour des élections truquées». Hashtag De son côté, le sociologue Mohamed Kouidri explique ces faits de vandalisme en assurant : «Je ne suis pas sûr que tous les Algériens agissent de la sorte ou approuvent ces actes quelle que soit leur position par rapport aux partis ou par rapport à la politique en général. Les actes de vandalisme comme forme d’expression, ne sont pas le propre de tous les Algériens pas plus qu’ils ne sont l’apanage d’autres peuples de la région ou ailleurs dans le monde». Le sociologue estime que le désintérêt pour la politique est évident, mais cela n’est pas propre à l’Algérie. Finalement, ces actes de vandalisme ne sont-ils pas dus à un manque de confiance entre l’élu et l’électeur ? «Certainement pas parce que cela équivaudrait à dire, comme le titrait Le Monde après les élections de 1992 que le peuple algérien est suicidaire. En fait, ce sont les journalistes de Le Monde qui n’avaient rien compris à l’expression du vote des Algériens qui signifiait un vote sanction adressé au parti unique de l’époque qui avait trahi les idéaux de son propre acronyme. Pire que la perte de confiance en l’élu, il s’agit, à mon sens, d’une forme d’expression propre à des auteurs qui se sentent exclus et s’en prennent aux symboles d’un système politique qu’ils pensent être la cause de leur exclusion», explique Mohamed Kouidri. Par ailleurs, ce mécontentement se fait aussi ressentir sur les réseaux sociaux. En effet, des groupes de boycott des élections ont vu le jour sur la Toile. Tous appellent à s’abstenir le 4 mai. Nassim explique son choix de boycotter : «J’irai voter le jour ou le député ne touchera plus 40 millions par mois et n’habitera plus à Club des Pins. Je voterai lorsque le député sera un citoyen comme les autres. Lorsqu’il continuera à exercer son métier et se préoccuper réellement des soucis du citoyen lambda». Des Hashtag ont même été créés pour l’occasion afin de marquer le point. «#tous-boycotteurs, #Moi-je-boycotte-et-toi ? ou encore #je-ne-vote-pas», peut-on lire sur les réseaux sociaux. **Sofia Ouahib et Ryma Benyakoub /  el watan : vendredi 14 avril 2017 

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* Soufiane Djilali. Président de Jil Jadid

Il y a des clans qui se déchirent derrière le corps semi-inerte du Président

- Comment expliquez-vous ce genre de comportements ? Ces comportements traduisent sans l’ombre d’un doute un ressentiment profond envers le pouvoir et tout ce qui peut lui être assimilé. Pour beaucoup d’Algériens, ces élections sont tout simplement une provocation. Il n’y a qu’à voir la situation socio-économique qui s’est profondément dégradée, à cause précisément des politiques du gouvernement. Dans cette forme d’expression il y a un aspect positif et un aspect négatif. Le bon côté c’est qu’au final, le citoyen réagit contre un système pervers qui l’assujettit tout en l’impliquant dans sa propre aliénation. L’argent sale, la corruption, le clientélisme et au besoin la menace sont les instruments avec lesquels une caste se maintient au pouvoir tout en faisant semblant d’être l’émanation d’une volonté populaire. Les caciques se prévalent en fait de leurs propres turpitudes : «Nous trafiquons les élections pour votre bien», nous disent-ils. Alors les citoyens, qui se sentent, à juste raison, méprisés par les politiques accrochent les sacs- poubelle à l’emplacement des affiches. Le mauvais côté de la situation est que le rejet du régime se confond avec l’acte de voter. Le bébé est jeté avec l’eau du bain ! Au final, le boycott est une arme à double tranchant, mais entre deux maux nous sommes obligés de choisir le moindre. - Fallait-il s’y attendre ? Bien sûr que c’était prévisible. Pour être franc, j’ai bien peur que les choses ne s’arrêtent pas à ces gestes qui restent en définitive assez pacifiques. Je n’exclus pas que des agissements autrement plus graves puissent survenir. La colère est difficilement contenue chez bon nombre de jeunes et moins jeunes. Il y a une détestation prononcée des hommes et des symboles du régime. Déverser sa hargne et sa frustration sur les affiches est un moindre mal. Mais tout cela est de mauvais augure. - Pourquoi les Algériens réagissent avec violence à cette campagne ? Il y a des facteurs politiques que nous venons de citer. Il y a d’autres causes plus profondes. Tout le monde constate que l’Algérien est de plus en plus tendu, stressé, voire agressif pour un rien. D’ailleurs, les pathologies psychosomatiques ont une prévalence très élevée. Votre journal titrait, il y a quelques mois, que 40% des Algérois étaient hypertendus. Nous connaissons également les ravages du diabète. Tout cela révèle des tensions psychologiques et nerveuses que subit l’Algérien. Cela est le résultat d’un quotidien difficile, parsemé d’embûches, d’obstacles et de déceptions. La gouvernance y est donc pour beaucoup, d’autant que les Algériens voient bien l’injustice violente qui leur est faite : les ministres, les «pontes» du régime et leur progéniture sont bien dorlotés au Club des Pins, profitent des meilleurs postes et avantages à Sonatrach, Air Algérie, etc. Bien entendu, ils bénéficient de l’immunité malgré les énormes scandales de corruption qui les éclaboussent, alors que le simple citoyen est harcelé constamment. Enfin, il y a encore d’autres causes, plus profondes, qui expliquent la malvie et qui relèvent d’un problème de société qu’il n’est peut être pas vraiment le lieu ici pour en parler. - Est-ce cela dû à un manque de confiance entre l’élu et l’électeur ? Tout le monde sait bien qu’il n’y a pas «d’élus», il y a des quotas en fonction de données internes du pouvoir. Comment voulez-vous que les Algériens agissent en citoyen lorsque la fraude électorale est systématisée ? La confiance se pose au moins entre gouvernants et gouvernés et probablement, de façon plus grave, entre l’Algérien et l’Etat. Voyez comment ont réagi les parents d’élèves lorsque le ministère de la Santé a voulu procéder à la vaccination des enfants à l’école. J’ai vu des gens complètement paniqués parce que leurs enfants avaient reçu une dose de vaccin. Pour eux, il s’agissait là d’une opération commerciale avec un vil produit, au profit d’un clan prédateur mettant ainsi en danger la vie de nos enfants. Ainsi, les institutions de la République sont ressenties comme un danger potentiel pour la sécurité du citoyen sans compter le fait que celui-ci perçoit tout responsable comme un corrompu potentiel. Il y a donc une rupture très profonde et très dangereuse à la fois entre les citoyens et le personnel politique. - Quel conseil donneriez-vous pour faire avancer les choses ? Il faut remettre de l’ordre dans le pays. Il faut cesser cette folie où on veut duper tout un peuple en essayant de lui faire croire qu’il a un Président qui dirige alors que celui-ci n’est même plus en situation d’être maître de lui-même. Les gens ne sont pas dupes et ont bien compris la forfaiture. Ils savent qu’il y a des clans qui se déchirent derrière le corps semi-inerte du Président pour s’emparer du pouvoir. Il faut rapidement aller vers une solution politique. Nous avons besoin d’un dirigeant à la tête de l’Etat qui soit capable de parler au peuple, de l’interpeller, d’être en mesure de lui réclamer un engagement, des sacrifices. Il nous faut un homme qui puisse apaiser les tensions, qui inspire la confiance et qui suscite l’espoir. Il faut un homme probe, capable d’agir, et de mettre un peu de raison et de sagesse dans ce pouvoir aveuglé par la cupidité et noyé dans la corruption. Le pays a besoin d’un électrochoc. Sinon, l’enlisement dans l’immobilisme et la gabegie des institutions va nous conduire vers une implosion. - Vous qui boycottez ces élections, quels avis portez-vous sur la réaction des Algériens ? Nous entrons dans une phase délicate. Le moment de vérité approche. Il est important que le peuple refuse de cautionner cette fausse élection. Un boycott très large affaiblira le gouvernement et l’amènera à composer. Il est vital, pour l’avenir de nos enfants, que ce système soit réformé. Malheureusement, ceux qui détiennent le pouvoir ne le veulent pas. Ils ont peur de perdre les avantages matériels et sécuritaires, ils ont peur de l’esprit vengeresse. Ils ont fait beaucoup de mal, certains ont détourné et volé beaucoup d’argent Ils ont l’impression que s’ils devaient céder sur quelques principes de droit, ils pourraient être brutalement balayés par l’histoire. Alors ils s’accrochent. Ils sont prêts à mettre le feu au pays plutôt que de partir. Ils peuvent hypothéquer la souveraineté nationale et brader les richesses du pays pour qu’ils soient protégés par les puissances étrangères. Cette situation est aussi le destin d’un peuple qui est resté trop passif et parfois complice de la déprédation par une caste d’hommes sans foi ni loi. **Sofia Ouahib et Ryma Benyakoub / el watan : vendredi 14 avril 2017 

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*Quand l’administration «distribuait» généreusement les sièges 

Les partis politiques ont toujours crié à la fraude électorale. Mais les preuves ont souvent manqué pour attester de cette grave violation des règles démocratiques. Cinq ans après les élections législatives de 2012, des documents, dont nous possédons des copies, attestent que dans certaines régions, le nombre de députés attribués à chaque formation politique ne reflète nullement les résultats des procès verbaux établis au niveau local. Ainsi, à Constantine, le Front des Forces socialistes (FFS) n’a obtenu que 1,6% des suffrages, mais l’administration lui a attribué deux sièges de députés. Pourtant, la loi est claire : sous la barre des 5%, aucun parti ne peut prétendre à un siège au parlement. Il en est de même pour les wilayas de Bordj Bou Arréridj et Bouira où le même parti a obtenu des scores inférieurs à 5 %, mais il dispose de parlementaires issus de ces régions. Le RND, sorti second à l’échelle nationale derrière le FLN, ne figure second que dans de rares circonscriptions. Le parti de Ouyahia était distancé par les formations islamistes ou par de petits partis politiques, à l’image du FNA, du FJD ou du MPA. C’est une preuve supplémentaire que l’attribution des sièges relève du fait du prince. Une pratique que dénoncent de nombreux partis politiques qui participent pourtant aux élections législatives de cette année !**Essaïd Wakli / algérie.Focus / mercredi 12 avril 2017

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* Le président de AHD 54 Fawzi Rebaïne accuse «L’administration et la justice ne sont pas neutres»Agrandir la taille du texte

Le président de Ahd 54, Fawzi Rebaïne, accuse l’administration de l’avoir sanctionné en rejetant 14 de ses listes de candidatures, mais aussi la justice qui ne l’a pas rétabli dans ses droits.

Ahd 54 participe aux législatives dans seulement 11 wilayas avec comme slogan «Pour l’alternance au pouvoir». «Nous avons déposé 25 listes, et nous nous retrouvons avec uniquement 11 listes. Les listes d’Alger, Tlemcen, Relizane et celle de l’étranger ont été rejetées de manière injustifiée et nos recours n’ont pas été pris totalement en charge. L’administration et la justice ne sont pas du tout neutres», assène Rebaïne lors d’une conférence de presse animée hier, et au cours de laquelle il a donné les grandes lignes de son programme électoral et le calendrier de sa campagne. «Ahd 54, selon M. Rebaïne, dérange, d’où l’acharnement de l’administration contre lui.» «En dépit des difficultés rencontrées durant la collecte de signatures, le parti a pu couvrir 25 wilayas. Nos listes ont été rejetées alors que le problème résidait dans l’inexploitation du CD que l’administration nous a remis et également pour des erreurs futiles, mais l’administration n’a pas pris en considération cet élément», souligne Rebaïne qui trouve «inadmissible» que l’on demande à un candidat établi en France la carte de nationalité française ! «Où est la justice dans ce cas ? Où est le rôle et la place de la commission présidée par Derbal ?» s’est interrogé le président de Ahd 54. De par le passé, explique-t-il, la commission chargée du contrôle et de la surveillance des élections intervenait auprès de l’administration pour régler les problèmes liés à la constitution des dossiers, mais cette fois-ci il n’en fut rien. La commission Derbal n’a pas bougé le petit doigt, ni dans cette affaire, ni dans le scandale du trafic des signatures. Il en est de même pour justice. M. Rebaïne pointe du doigt la justice qui a joué, selon lui, un mauvais rôle durant la collecte de signatures. «La justice n’est pas neutre. Elle a exclu de la compétition électorale certains partis. Je reste persuadé qu’aucun magistrat impliqué dans cette élection ne sera neutre. Ahd 54 a toujours été victime des pratiques frauduleuses de l’administration et de la justice», déplore Rebaïne qui compte sur le peuple pour lui rendre justice. Le conférencier est persuadé que «le citoyen ne donnera pas sa voix aux partis qui ont voté des lois antisociales, qui ont acheté des signatures et qui puisent dans l’argent public pour financer leur campagne». Le leader de Ahd 54 est d’ailleurs convaincu que la nouvelle Assemblée sera celle des milliardaires, à l’image de 2014 en raison de la fraude qui est déjà au rendez-vous.  **Nabila Amir / el watan / lundi 10 avril 2017

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