Autopsie d’une opposition.2

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Autopsie d’une opposition.2

**Louisa Hanoune, à propos de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC:

     « C’est un processus suicidaire » 

«le parti El Istiqlal, joue avec le feu, tout en se laissant aller à la manipulation étrangère afin de déstabiliser l’Algérie»

«Les entreprises algériennes ne sont pas prêtes pour le marché de la concurrence internationale», selon Mme Hanoune.

Avançant des arguments qu’elle juge valables pour prévenir les décideurs politiques du pays, Louisa Hanoune a qualifié le processus de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de dérive très dangereuse pour l’avenir du pays. «Les entreprises algériennes ne sont pas prêtes pour le marché de la concurrence international. C’est une démarche qui va en contradiction avec les intérêts du pays» a déclaré hier, Mme Hanoune avant d’ajouter que «l’anarchie qui règne dans ce secteur prépare d’une manière ou d’une autre la déstabilisation du pays à long terme». Mme Hanoune s’exprimait lors de la session ordinaire du bureau politique du PT qui s’est déroulée à El Achour à Alger. Elle n’a pas ménagé également le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (Ptic). Ce dernier envisage la privatisation d’Algérie Poste et ce, malgré l’article 17 de la Constitution qui consacre cette entreprise, comme étant un bien de l’Etat et relève de la souveraineté nationale. La présidente du PT a également évoqué les mouvements de protestation publiques, comme la grève des médecins, de l’Education nationale, le mouvement des chômeurs qui tend à se transformer en un mouvement politique, la situation des étudiants qui enregistre un nombre de plus de 1 million. Louisa Hanoune a souligné que tous les ingrédients de la déstabilisation du pays sont présents en plus des convoitises des forces étrangères qui «exploitent les brèches à tous les niveaux, afin de faire avancer leurs projets de déstabilisation politique, sociale et économique à long terme». Face à toutes les menaces qui pèsent sur le pays, Louisa Hanoune a estimé qu’il convient désormais «de réactiver les comités populaires, la coordination étroite avec la centrale syndicale Ugta, la mobilisation de toutes les forces politiques et de la société civile afin d’empêcher non pas la privatisation des entreprises qui font l’objet de grands enjeux politiques et économiques aux dépens des travailleurs, mais aussi stopper la privatisation de tout le pays». Abordant le volet international, la secrétaire générale du Parti des travailleurs répond aux dernières déclarations provocatrices du parti El Istiqlal du Maroc. «A la merci de l’administration sioniste, Américaine et européenne, on se demande pourquoi le parti El Istiqlal a choisi ces moments précis pour s’attaquer à l’Algérie», s’est interrogée Mme Hanoune avant d’ajouter que «le parti El Istiqlal, joue avec le feu, tout en se laissant aller à la manipulation étrangère afin de déstabiliser l’Algérie». Louisa Hanoune n’a pas hésité à interpeller la conscience des mass-médias et les partis politiques qui minimisent les menaces des lobbies politiques étrangers contre la stabilité du pays. «Les 1200 marins américains qui ont installé leurs bases en Italie, témoignent largement de la volonté politique des USA d’intervenir en cas de chaos politique en Algérie», selon Mme Hanoune qui n’a pas hésité à lancer un appel solennel à toutes les forces du pays afin de réagir à tout moment et par tous les moyens contre les attaques qui menacent la stabilité du pays. *L’Expression-11.05.2013.

**On reste debout jusqu’à ce que le pouvoir tombe

Les responsables de la crise actuelle, ce sont les hommes du pouvoir.

Le seul responsable de la crise actuelle, politique, économique et sociale, etc., dans laquelle s’est embourbée l’Algérie depuis des décennies, ce ne sont surtout pas les partis politiques, a déclaré Ahmed Djeddai, membre du cabinet-conseil du premier secrétaire du FFS, lors d’un meeting populaire organisé ce samedi dans la ville de M’Chedallah, à l’est de Bouira.

« Les responsables de la crise ce sont les hommes du pouvoir. Ceux qui sont au devant de la scène, notamment le chef de l’Etat, et les hommes de l’ombre, les généraux », a-t-il affirmé. M. Djeddai a mis l’accent sur le paradoxe que vit l’Algérie d’un pays riche et une population pauvre. « Le pays a de l’argent et la population est de plus en plus pauvre. Le taux de chômage est énorme et la jeunesse est abandonnée », ajoute-t-il.

Ainsi, pour que les choses changent et la situation s’améliore, l’ancien premier secrétaire du FFS propose le changement. Mais pour que ce « changement » s’opère, il faut du combat. « Il ne faut pas baisser les bras. Il faut garder la tête haute. On reste debout jusqu’à ce qu’ils tombent », dit Ahmed Djeddai, sans ménagement aucun envers les hommes du pouvoirs. « Le vent du changement les emportera », souligne-t-il.

M. Djeddai n’a pas omis d’évoquer ce qui s’est passé durant les années du terrorisme. Le peuple a payé un lourd tribut, plus de 200 000 morts, des milliers sont portés disparus. Le docteur Ahmed Djeddai accuse vertement les gens du pouvoir qu’ils « ont la responsabilité du sang qui a coulé pendant les années du terrorisme ». De son côté, Djamel Bahloul, membre du conseil national, a saisi l’occasion de fustiger d’une manière virulente tout un demi-siècle d’une gestion  défaillante à tous les niveaux.

M. Bahloul est revenu sur le combat du FFS depuis 1962, date à laquelle, la souveraineté du peuple algérien, dit-il, a été détournée. Ainsi, sur la question de développement Djamel Bahloul a insisté sur l’inefficacité des programmes de relance économique menés par l’Etat en 2004 et 2010, dont la valeur financière avoisine les 400 milliards de dollar, de quoi faire développer le continent africain selon l’orateur, mais qui n’ont pas apporté de fruits.

« S’il y a des ministres, ils doivent être au service de la république. S’il y a des walis, ils doivent être au service des populations de leur wilaya et non pas au service de certains entrepreneurs et la mafia locale », a insisté M. Bahloul, tout en appelant les gens à aller voter massivement le 29 novembre prochain pour les listes FFS.*El Watan-24.11.2012.

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*Pour la première fois a l’APN, une opposition constituée 88 députés

C’est la première fois que l’APN s’offre une opposition constituée de dizaines de députés qui, s’il parviennent à une entente, peuvent bouleverser bien des situations.

«L'Algérien n'est pas seulement un tube digestif et qu'il faut le laisser respirer»

Sans grande surprise, le plan d’action du gouvernement, présenté le 25 septembre 2012. par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été adopté, hier à l’APN, par la majorité des députés. Ce plan d’action, critiqué par les islamistes de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) et du Front de la justice et du développement (FJD) a été approuvé grâce aux parlementaires du FLN et du RND. Les députés de l’AAV et du FJD (41 députés) ont carrément rejeté le plan d’action de l’Exécutif alors que le FFS et le PT (47 députés) se sont abstenus. Et c’est là la particularité de cet exercice qui a vu 88 députés refuser de donner leur quitus à un texte émanant du gouvernement. La sortie des islamistes de l’Exécutif est certes pour beaucoup dans cette situation inédite, car par le passé, notamment durant la sixième législature, rares étaient les voix discordantes qui disaient non aux projets de l’équipe gouvernementale. L’APN s’est donc, à la faveur de la défection des islamistes, offerte une opposition formée par les islamistes et le FFS, qui peut bien bouleverser des situations si elle arrive à s’entendre sur certains principes. C’est dire que cette septième législature s’annonce chaude entre les islamistes et le FLN accusé d’être majoritaire au sein de l’Assemblée grâce à la fraude électorale le 10 mai dernier.

Poursuite de la réconciliation nationale Dans son intervention avant l’adoption de son plan, le Premier ministre a tenté de répondre aux questions des députés. Il soulignera d’abord que son gouvernement est soudé avant d’affirmer que ce plans n’est pas venu du néant et qu’il constitue une poursuite du programme du chef de l’Etat. M.Sellal a affirmé, dans ce contexte, que le processus de réconciliation nationale se poursuivra jusqu’à la régularisation de toutes les affaires relatives à cette question. Le Premier ministre a insisté, en outre, sur le développement économique et social, défendant l’option de la consolidation de la production nationale qui couvre, en matière de produits agricoles, 70% des besoins nationaux. M. Sellal a affirmé que l’Algérien n’est pas seulement un tube digestif et qu’il faut le laisser respirer. Abordant le thème de la lutte contre la corruption, l’orateur a indiqué que l’Etat soutient l’Office de lutte contre ce phénomène. Il a noté que 78 affaires liées à la corruption ont été traitées en 2011 par la justice, précisant que 2 209 personnes impliquées dans ces affaires ont été condamnées. Durant le premier semestre 2012, a-t-il ajouté, 712 affaires ont été traitées et 712 personnes condamnées. Concernant la réalisation des logements, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement compte en finir avec ce dossier, soulignant que le problème réside dans la distribution.

Le dossier des otages maliens suivi de près Dans ses réponses aux députés, le Premier ministre n’a pas éludé l’affaire des otages algériens au nord du Mali mais n’a pas, non plus, donné des réponses convaincantes. Pour des raisons sécuritaires, le gouvernement ne veut pas, a-t-il expliqué, communiquer sur ce dossier. Toutefois, M.Sellal a affirmé que les autorités algériennes suivent de près et quotidiennement le dossier de ces diplomates dans la discrétion totale. M.Sellal a indiqué que le travail se fait sur le terrain concernant cette affaire, précisant qu’il ne pouvait donner des détails sur cette question qui, a-t-il dit, «touche la vie de personnes et un domaine sécuritaire d’une extrême importance». «Il n’existe aucun pays au monde qui divulgue des données concernant des débats secrets qui touchent la vie de personnes», a-t-il encore expliqué. Les reporters photographes protestent Les photographes de la presse nationale ont été empêchés, hier, par les agents de l’APN d’accéder à l’hémicycle pour accomplir leur mission, sans qu’aucune explication sérieuse ne leur soit fournie. Ils ont improvisé un rassemblement à la sortie du Premier ministre pour dénoncer ce comportement qui est, faut-il le souligner, inédit.* L’Expression-02.10.2012.

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Karim Tabbou, l’ancien premier secrétaire national du FFS, lance son nouveau parti, l’Union démocratique et sociale (UDS).

L’annonce officielle a été faite lors d’une rencontre avec la presse, organisée, hier à Alger, en présence des membres fondateurs. Ce nouveau-né sur la scène politique nationale veut, selon Karim Tabbou, introduire de nouvelles mœurs dans la pratique politique. Présentant sa formation comme étant la «plus démocratique en Algérie», l’ex-jeune loup du FFS affiche d’emblée ses ambitions et celles de ses collègue de l’UDS. C’est pour cela qu’il délimite d’abord la ligne politique du parti. «Nous sommes une union de gens simples et humbles, pas de supers stars. Nous sommes forts, très forts. Chacun de nous a sa propre expérience et chacun de nous veut éviter ses propres erreurs.

Nous ne sommes pas un parti de labos et des salons de maquillage», explique-t-il. Selon lui, l’UDS, qui vient répondre à un besoin du changement sur la scène politique, s’engage «aux côtés de toutes les forces politiques et sociales autonomes à œuvrer par des moyens pacifiques à enraciner les pratiques démocratiques, à respecter les droits de l’homme, à promouvoir la culture de la tolérance et du débat apaisé, piliers essentiels d’une société juste». Karim Tabbou, qui donne aussi l’impression d’avoir gagné plus de maturité politique, affiche sa volonté de dépasser les querelles inutiles avec le reste de la classe politique. «Il faut un effort collectif pour transcender les faux clivages», déclare-t-il. Dans ce sens, il évite d’évoquer le différend avec ses anciens collègues du FFS. «Le FFS nous a donné la puissance, la crédibilité et la force dans le passé.

L’UDS va nous les donner à l’avenir», répond-il à une question de savoir ce qu’il éprouve en divorçant avec son ancienne famille politique. Mais il se sent heureux d’avoir coupé le cordon ombilical avec elle. «J’éprouve du bonheur. On a désormais le droit de nous immiscer dans nos propres affaires», lance-t-il. Ce faisant, l’orateur énonce les objectifs de l’UDS. «A travers notre Union démocratique et sociale (UDS), nous œuvrerons à réhabiliter le politique et restaurer l’ordre éthique, moral et intellectuel; nous poursuivrons cet exercice de pédagogie politique, citoyenne et démocratique de la conscience politique nationale», précise-t-il. Cela commence, enchaîne-t-il, par le divorce avec les anciennes pratiques. «L’UDS sera un parti où le régionalisme sera proscrit, le zaïmisme interdit et la cooptation bannie», indique-t-il. Pour prouver que cela ne relève pas d’une promesse sans lendemain, il cite le contenu des statuts du parti.

Un texte qui impose une décentralisation totale et une prise de décision commune. «Les statuts de l’UDS sont les plus démocratiques de tous les partis algériens en matière de prise de décision et d’accès aux postes de responsabilité», assure-t-il, affirmant que le parti respecte la parité homme-femme. Les responsables de l’UDS veulent même instaurer des primaires pour l’élection des candidats aux prochaines échéances électorales.  Mais avant de penser à la construction de cette nouvelle maison, ils doivent attendre le quitus de l’administration. Le dossier de demande d’autorisation pour la tenue du congrès constitutif de l’UDS devrait être déposé au niveau du ministère de l’Intérieur, selon Karim Tabbou, avant la fin du mois en cours.*El Watan-04.11.2012.

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*La secrétaire générale du PT estime que les prochaines élections seront un véritable examen pour rompre avec l’ancien système.

  «Des bombes à retardement guettent le pays», estime-t-elle.

La secrétaire générale du PT estime que les prochaines élections seront un véritable examen pour rompre avec l’ancien système. Elle appelle le président de la République à user de ses prérogatives pour prendre des mesures qui constituent, en réalité, des gages de transparence de ce scrutin. Pour elle, si toutes les conditions sont réunies pour assurer la transparence, le FLN et le RND ne seront pas majoritaires. Elle revient dans cet entretien sur plusieurs sujets.

L’Expression: L’actuelle législature arrive à son terme. Quel bilan en faites-vous? Louisa Hanoune: Nous considérons que c’est la pire des législatures, elle est vraiment calamiteuse. Nous avions appelé le président de la République à des élections anticipées depuis 2009. Pourquoi? D’abord, celles de 2007 étaient complètement truquées. Cette Assemblée a été le produit d’une abstention massive; 65% de la population si ce n’est pas plus. Et que, l’argent sale a investi avec force l’opération électorale. Le monde des affaires et des lobbies se trouve représenté à l’intérieur de l’Assemblée. Du point de vue des lois adoptées, cette Assemblée, par le comportement de la majorité en particulier, a été un obstacle à toute proposition visant à faire progresser les choses que ce soit sur le plan politique, économique ou social. C’est une majorité qui a tourné le dos aux intérêts de la Nation. Je citerai l’exemple du vote contre notre proposition d’interdire l’importation des médicaments fabriqués en Algérie qui a été rejetée. Heureusement que le gouvernement a pris des mesures dans ce sens. L’interdiction de l’importation de la friperie sans compter le nombre de propositions qui ont été faites pour améliorer le sort des larges couches, pour renforcer l’économie nationale. C’est une Assemblée qui est le produit du système ancien et c’est la raison pour laquelle les projets portant réformes politiques ont été avortés par les députés du FLN soutenus par ceux du RND et des députés représentant des intérêts «privés».

Pouvez-vous nous expliciter votre incessante remise en cause du processus des réformes? C’est notre devoir de clarifier et d’expliquer en quoi les projets de lois déposés à l’APN ont été vidés de leur sens et en quoi ce processus a été avorté par les députés de la majorité. Ces derniers ont fait bloc pour empêcher toute amélioration et vider ces textes des mesures audacieuses visant à assainir le climat politique, restituer la confiance et à asseoir des règles démocratiques. Il aurait fallu commencer par la révision de la Constitution, puis le renouvellement des institutions qui passe, soit par la convocation d’une Assemblée constituante, soit par des élections anticipées, pour se pencher, par la suite, sur la révision des différents aspects de la vie politique avec de vrais représentants.

Vous avez appelé à une deuxième lecture des lois adoptées par le Parlement. Pourquoi? Non. C’est le président de la République qui en a parlé. Lorsque je l’ai saisi de ce qui se tramait à l’intérieur de l’Assemblée, à l’occasion de la cérémonie du Premier Novembre, il a dit qu’il pourrait s’orienter vers une deuxième lecture des réformes précisant qu’il avait soumis les projets à l’APN pour enrichissement et non l’inverse. Des sénateurs dont Mme Zohra Drif-Bitat se sont adressés à lui pour demander une deuxième lecture afin de rattraper et combler le déficit. Pourquoi cela ne s’est pas fait? Ce n’est pas à moi de donner des explications. Je prends l’exemple de la loi sur la présence des femmes dans les assemblées élues. C’est faux de parler de la représentation des femmes. Une femme ne représente pas une femme, ça serait du sexisme. Pour encourager sa présence au niveau des assemblées, le gouvernement a proposé un tiers des sièges, les députés du FLN soutenus par ceux du RND ont remplacé ce taux par une démarche graduelle qui non seulement porte atteinte à l’unité de la République mais c’est une escroquerie politique! Si vous prenez les 14 wilayas où il y a 4 sièges et pour lesquels ils proposent 20%, ça fait 0% siège pour la femme. L’émigration, ils proposent 50% alors qu’en dehors de la France où il y a deux listes de deux sièges chacune, pour le reste des circonscriptions dans le monde il y a un seul siège à chaque fois. On ne peut pas couper un siège en deux. Donc, ils se moquent de l’intelligence des Algériens. L’interdiction du nomadisme politique et l’obligation faite aux ministres candidats de démissionner ont été rejetées ainsi que toutes les propositions visant à garantir la transparence du scrutin, à consacrer des avancées démocratiques. Il y a une volonté claire d’empêcher toute amélioration. Faire le constat que ce processus a été avorté ne signifie pas que la situation est désespérée ou que l’on doit baisser les bras. Ces lois ne sont pas sacrées.

Vous avez appelé à une solution pour rattraper le déficit sur le plan politique. Qu’entendez-vous par là? Que le président de la République use de ses prérogatives pour prendre, par décret présidentiel, les mesures qui constituent, en réalité, des gages de transparence de ce scrutin. Le chef de l’Etat a donné des garanties lors de son discours à l’ouverture de l’année judiciaire, mais il faut les traduire par des actes. Il n’y a que lui qui peut le faire. Pour nous, les prochaines élections seront un examen. Celui qui fraudera, exposera le pays à des pressions étrangères. Ce ne sont pas les observateurs étrangers qui vont assurer la transparence du scrutin. C’est au gouvernement algérien de réunir les conditions et d’assurer la transparence des élections. Le climat social tel qu’il se présente aujourd’hui n’est pas serein. Le problème du logement est une bombe à retardement. Le gouvernement peut accorder une aide au loyer comme solution transitoire. Il y a aussi le chômage des jeunes, il faut arrêter avec cette politique de bricolage qui ne donne pas de résultats. Il faut assainir la situation sociale et politique.

Vous plaidez pour un gouvernement neutre. Pensez-vous que cela va garantir la transparence des élections? En tout cas, ça va rassurer les citoyens. Voyez-vous quand un Premier ministre annonce la composition de la future Alliance présidentielle, c’est très grave, c’est plus qu’une maladresse. De plus, quand un ministre, représentant personnel du président de la République, ose donner des résultats précis pour son parti et pour les islamistes, là ça devient très problématique. On nous annonce, en quelque sorte, une politique de quotas. Le président de la République s’engage à ce qu’il y ait le respect du choix des citoyens, mais les dirigeants des partis politiques, qui sont au niveau du gouvernement avancent des résultats. C’est pourquoi nous avons exigé un changement même partiel du gouvernement. L’opération électorale doit être confiée à des responsables qui ne soient pas marqués politiquement et surtout par la question de la fraude. Mais cela n’est pas suffisant. Il faudrait que le Président ordonne que les représentants des listes électorales soient présents au niveau des commissions électorales administratives. C’est là où tout se joue. Et pour qu’il n’y ait pas de confusion entre les listes, nous proposons que figurent sur les bulletins de vote les photos des chefs de partis. En effet, en plus des listes des partis agréés, la nouvelle loi a encouragé malheureusement la décomposition politique en facilitant la constitution des listes indépendantes dans le même temps. Le commerce avec les listes des petits partis, qui apparaissent à chaque scrutin puis disparaissent, a déjà commencé. La prochaine Assemblée constituera un danger pour la nation dans le cas où il y a un nombre important d’hommes d’affaires qui arrivent à se faire élire après avoir acheté des listes.

Il y a la loi sur le cas d’incompatibilité avec le statut de député… Oui, mais il n’y a pas le contrôle a priori. Il n’y a que le contrôle a posteriori, c’est insuffisant et c’est là le problème. Nous avons proposé l’instauration du contrôle a priori, cela a été rejeté. Preuve, il y a eu, par le passé, des députés qui ont commis des actes criminels mais ils n’ont pas été déchus de leur mandat.

L’abstention semble poser un sérieux problème. Craignez-vous un fort taux d’abstention? D’abord, la question de la participation ou pas aux élections procède du libre arbitre du citoyen. Chacun est libre d’adopter une attitude. L’abstention est une position politique. Elle est toujours motivée par des raisons politiques. Le terrain des élections est très mouvant: un rien peut provoquer une abstention et le contraire est vrai. Nous en sommes convaincus, si les Algériens avaient des garanties et des gages suffisants que leurs voix ne seront pas détournées et qu’ils pourront influer sur les événements et contrôler leurs représentants, alors ils iront voter pour certainement chasser ceux qui sont à l’origine de leur souffrance et sanctionner les partis de l’ordre ancien qui ont gouverné par la fraude. Il faut également assainir la situation sociale, lorsque les citoyens sont à l’aise, ils ont davantage envie de faire de la politique. Certes, il y a eu des augmentations de salaires dans différents secteurs, ce qui peut encourager le taux de participation, mais plusieurs secteurs n’en ont pas encore bénéficié et il y a des émeutes. Le gouvernement doit assécher le vivier de la colère et du désespoir.

En cas de forte abstention, comme cela a été le cas en 2007, allez- vous réclamer la dissolution pure et simple de l’Assemblée? On ne peut pas anticiper sur ce sujet à quatre mois des élections. Nous nous battons pour réunir les conditions pour rompre avec les méthodes du système ancien qui est à l’origine de l’abstention massive. Il est encore temps pour donner des garanties et protéger ce scrutin. Il faut que s’opèrent la décantation et la clarification politique.

Plusieurs partis politiques prendront part à la compétition électorale. Ne pensez-vous pas que la prochaine APN sera émiettée? La prochaine Assemblée nationale aura un caractère constituant puisqu’elle aura à réviser la Constitution. D’où l’importance du déroulement du scrutin. C’est aussi sur cet aspect que peut s’exercer l’ingérence étrangère. Cette Assemblée aura à définir le régime politique à mettre en place. C’est d’une extrême importance. Elle est censée être une assemblée de recomposition politique. Il faut que toutes les parties prennent conscience que nous sommes dans une période charnière. Si les élections se déroulent dans des conditions normales, quel que soit le résultat, il traduira la volonté des Algériens et confortera la souveraineté nationale. Il est certain que si les conditions sont réunies, le FLN et le RND ne seront plus majoritaires. Contrairement aux pays voisins, nous avons eu l’expérience du courant islamiste, y compris dans le gouvernement. Aujourd’hui, le peuple algérien aspire à une véritable démocratie. Maintenant, il veut opérer la rupture avec l’ancien système. Les institutions actuelles sont incapables de répondre à ses aspirations. Nous pensons que nous représentons en tant que parti l’alternative politique. Nous sommes un parti qui combat pour la démocratie véritable avec son contenu politique et social, il n’y a pas d’équivalent malheureusement à notre parti en Tunisie ou au Maroc. C’est la raison pour laquelle, il y a eu un vote par défaut.

La révision de la Constitution sera entamée dès l’installation de la nouvelle Assemblée. A votre avis, faut-il procéder d’abord à l’ouverture d’un débat national? Si! En réalité, c’est au peuple algérien que revient la prérogative de trancher cette question. Nous pensons qu’il faut ouvrir un débat pour l’associer pleinement dans la révision de la Constitution pour que s’exerce la souveraineté populaire. Le peuple algérien a été exclu du débat sur les réformes politiques alors que le président de la République avait déclaré, dans la réunion du Conseil des ministres du 2 mai dernier, qu’il reviendra au peuple de définir le contenu des réformes. Ce débat va permettre de combler le déficit et d’apporter les rectifications nécessaires aux lois votées pour consacrer le renouveau, c’est-à-dire la rupture avec l’ordre ancien.

Des milliards ont été injectés sans donner de résultat probant. Des émeutes se poursuivent dans le pays. Quelle solution préconisez-vous? Il faut en finir avec la précarité sociale. Quand l’Etat injecte des milliards dans l’Ansej, ce n’est pas la vraie solution et cela produit des dérives. Il faut rouvrir les entreprises fermées et les zones industrielles, accroître l’aide publique pour relancer la production nationale dans l’industrie et l’agriculture, donc la protéger de manière effective, et, jeter les bases d’une économie viable, créatrice de richesses. C’est ainsi que nous pourrons, avec l’ouverture aussi de postes dans la Fonction publique, résorber le déficit dont elle souffre, régler le problème du chômage durablement et réduire la dépendance de l’étranger.

Qu’est-ce qui vous tracasse actuellement? C’est l’opacité qui règne. Ce sont les déclarations très contradictoires et les provocations de la part de certains responsables qui semblent ne pas saisir l’importance des enjeux du moment. (L’Expression-26.01.2012.)

**transparence des élections: Les partis en état d’alerte

L’approche du rendez-vous électoral accentue les doutes. La transparence de l’urne tracasse sérieusement les partis. Ces derniers multiplient les propositions au quotidien. Certains réclament un gouvernement neutre, d’autres appellent carrément au report des élections. Le cheikh Djaballah soutient le report du rendez-vous électoral. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue avant- hier, le président du Front de la justice et du développement (FJD), parti non agréé, a demandé le report des élections. Pour lui, les nouvelles formations en attente d’agrément n’ont pas suffisamment de temps pour bien se préparer à la bataille électorale. Même préoccupation exprimée par les nouvelles formations. Le Parti de la liberté et de la justice PLJ de Mohamed Saïd souhaite également le report de l’échéance électorale afin d’avoir suffisamment de temps pour activer sur le terrain. «Si les pouvoirs publics veulent réellement aller vers une Assemblée nationale représentative, il faut donner le temps qu’il faut aux partis politiques en cours de constitution pour mieux se préparer, d’autant plus que la mission majeure de la prochaine Assemblée portera sur la révision de la Constitution Il faut associer un maximum de partis pour que nul ne remette en cause la prochaine Assemblée», estime le RCD. L’ancien candidat à l’élection présidentielle ne voit pas de difficulté pour jumeler les législatives et les locales. Le parti du RCD était parmi les premiers à avoir proposé cette idée. «Nous ne demandons pas le report pour le plaisir de reporter, mais le report s’impose si l’on veut une Assemblée légitime», se défend le RCD. Il estime que les conditions nécessaires pour leur tenue ne sont pas encore réunies. Il demande d’abord à assainir le fichier électoral. Le RCD soutient qu’il y a beaucoup de choses à revoir. Des noms sont inscrits deux ou trois fois sur le fichier. «Il faut au moins six mois pour l’assainissement du fichier électoral», précise le parti. D’autre part, les partisans d’un gouvernement neutre sont de plus en plus nombreux. Malgré les gages donnés par le président de la République, les partis estiment qu’ils sont insuffisants. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a estimé lors d’une réunion avec les militants d’Alger, tenue samedi dernier, que le gouvernement qui peut assurer des élections transparentes doit être neutre. Elle a appelé le président de la République à prendre des dispositions pour assurer davantage de transparence. Le secrétaire général du parti En Nahda, M.Fateh Rebaï, a appelé à la mise en place d’un «gouvernement neutre et apolitique», composé de «grandes compétences» en prévision des prochaines élections législatives. Dans un entretien à l’APS, M.Rebaï a précisé que la mission de ce gouvernement consistera à réunir les conditions à même d’assurer le déroulement d’élections «libres, crédibles et transparentes conformément à la volonté du peuple». Ces appels viennent conforter l’appel lancé par le Mouvement de la société pour la paix le MSP. Son président Bouguerra Soltani ne cesse d’appeler au départ de ses anciens alliés du gouvernement. Le Front national pour le changement (FNC), non encore agréé, plaide pour cette option. Dans une plate-forme de revendications sur la transparence des élections, M.Menasra a demandé, a priori, la désignation d’un gouvernement «neutre» pour superviser l’opération de vote. Il reste à savoir si les appels des partis politiques auront un écho favorable auprès du gouvernement. (L’Expression-25.01.2012.)

**Hanoune remet en cause le processus sur les réformes politiques

«Il faut trouver des solutions pour barrer la route à la déchéance politique qui menace les institutions de l’Etat à la manière égyptienne», a-t-elle déclaré.

«Les institutions de l’ordre ancien sont incapables d’apporter le changement», a martelé Louisa Hanoune. La secrétaire générale du PT a dressé hier un bilan critique sur les réformes politiques. «Les réformes ont échoué et ça été confirmé», a-t-elle clairement déclaré lors d’une réunion avec les militants de la capitale. Louisa Hanoune a complètement remis en cause le processus des réformes en qualifiant le débat de «faux débat». «Il fallait commencer par l’ouverture d’un débat sur la révision de la Constitution», a-t-elle réitéré. Pour donner un sens aux réformes, Louisa Hanoune pense qu’il fallait définir d’abord le régime politique en précisant le régime parlementaire. «Le système bicaméral n’est pas démocratique», a-t-elle estimé. Elle a mis en garde le gouvernement contre une déchéance politique. «Il faut trouver des solutions pour barrer la route à la déchéance politique qui menace les institutions de l’Etat à la manière égyptienne», a-t-elle averti en citant le phénomène de la corruption. La conférencière a appelé le président de la République à prendre des dispositions pour assurer plus de transparence durant les prochaines élections. «Les lois ne sont pas sacrées. Le Président peut prendre des décisions par ordonnance», a-t-elle expliqué en rappelant que la loi électorale a été vidée de son sens par le Parlement. Sur ce sujet, Mme Hanoune considère que le gouvernement qui peut assurer des élections transparentes doit être neutre. Evoquant l’apparition des formations saisonnières, la porte-parole du PT craint qu’il y ait une confusion lors des prochaines élections. Par ailleurs, Mme Hanoune s’est exprimée sur la situation sociale et économique du pays. Elle a sévèrement critiqué le gouvernement dans sa politique de gestion. «Le gouvernement fait dans le bricolage. Il n’y a pas de traitement des problèmes à la racine», a-t-elle lâché en citant la multiplication des mouvements de protestation. La priorité, à son avis, est de définir en urgence une politique de création de richesses renouvelables. «Un plan d’industrialisation intensif est le seul moyen pour sauver notre économie et réduire la facture des importations», a-t-elle soutenu. Abordant la crise qui secoue les pays développés, la responsable du PT n’a pas écarté les conséquences sur notre pays. «Les réserves de change sont en danger et personne ne peut assurer que les banques centrales sont à l’abri d’une défaillance», a-t-elle relevé. Sur le plan international et à propos de la cause palestinienne, Louisa Hanoune a affirmé que les courants islamistes sont en train de marchander leur position sur la cause palestinienne. Elle a cité dans ce sens que les Frères musulmans en Egypte ont promis aux Etats-Unis de ne pas revoir les Accords de Camp David, alors que les Egyptiens le revendiquent. Le président du Conseil national de transition en Libye a également rassuré Bernard-Henri Lévy sur la normalisation des relations avec Israël. Louisa Hanoune précise que même le parti d’Ennahda en Tunisie a affiché sa volonté de normaliser les relations avec Israël. Vu les liens entretenus avec les partis islamistes algériens, Mme Hanoune interroge sur la position de nos partis sur la question palestinienne. «Les partis islamistes doivent exprimer aux Algériens leur position sur la question palestinienne, la démocratie et la justice sociale», a-t-elle exigé. Au sujet de l’intervention militaire en Syrie, la secrétaire générale a averti le gouvernement à 24 heures de la tenue de la réunion de la Ligue arabe qui planchera sur le dossier: «On ne peut imaginer que l’Algérie participe à cette décision», a-t-elle affirmé en précisant que ce sera une rupture avec la démarche du pays et ses principes de non- interférence et non-ingérence dans les affaires internes des pays.(L’Expression-22.01.2012.)

***Louisa Hanoune accuse:

«Les islamistes sont au service de l’Occident»

Elle reproche à Abdallah Djaballah d’aller faire «une offre de service» aux diplomates américains et français accrédités en Algérie.

« Djaballah a remis ses lettres de créances aux Américains, le FLN et le RND ont trahi le chef de l’État »

Toujours sur l’offensive, Louisa Hanoune poursuit ses attaques et prend pour cibles les islamistes d’abord, puis les partis au pouvoir. Sans aller par quatre chemins, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a été très virulente envers les islamistes. Abdallah Djaballah et Bouguerra Soltani sont les deux leaders politiques de cette mouvance que Mme Hanoune a descendus en flammes, hier, lors de son passage à l’émission «L’invité de la rédaction» diffusée par la Chaîne III de la Radio nationale. Elle reproche d’abord à Abdallah Djaballah d’aller faire «une offre de service» aux Américains. Cet homme politique, dont le parti n’a pas encore été agréé, est allé critiquer devant les diplomates américains et français la politique algérienne et les positions de l’Algérie vis-à-vis de la situation dans le Monde arabe. Pour elle, un tel pas se veut comme une caution aux forces de l’Otan qui mènent, selon ses dires, une politique visant à déstabiliser l’Algérie. Quant au président du MSP, elle se dit ne pas comprendre ses positions. Louisa Hanoune qualifie la situation des islamistes en Algérie de différente à celle qui prévaut en Tunisie, au Maroc ou en Egypte. «En Algérie les islamistes sont émiettés et dispersés», a-t-elle jugé. Elle défend son constat par deux éléments importants. Elle le corrobore par le fait que les islamistes étaient défaillants dans la gestion des communes en 1990. L’autre élément évoqué par Mme Hanoune est relatif au fait que les islamistes sont entrés au gouvernement et ont partagé les décisions avec le pouvoir en place. C’est le cas du MSP et même d’En Nahdha sous l’ère de Abdallah Djaballah. En un mot comme en dix, elle estime que les islamistes n’ont aucune chance de ressurgir sur la scène politique nationale. Les Algériens gardent vivaces, selon elle, la souffrance et les peines vécues durant des années de la tragédie nationale. Revenant sur ce qu’elle appelle un complot contre l’Algérie, elle analyse que l’Occident veut calquer sur certains pays arabes, le modèle turc présentant une gouvernance islamiste modérée. Ce modèle turc est en réalité au service des forces occidentales, soutient-elle. Les islamistes ne sont pas la seule préoccupation de la secrétaire générale du PT. Elle n’a pas manqué de fustiger les deux autres formations au pouvoir, à savoir le FLN et le RND. Elle estime que leurs actions, concernant les projets de réformes, sont immorales politiquement. Elle s’est montrée intriguée de voir ces deux formations afficher des positions contradictoires sur un même sujet. Elle cite l’exemple des réformes politiques. Le FLN et le RND ont apporté leur soutien aux projets de réformes débattus et examinés en Conseil des ministres, alors qu’ils sont derrière les plus grands amendements apportés à ces projets lors des débats à la chambre basse du Parlement. Toujours au sujet des réformes, Mme Hanoune a réitéré l’appel de son parti au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, afin qu’il intervienne pour sauver ces réformes qui, selon elle, «sont déviées et vidées de leur sens». Elle s’est félicitée que d’autres voix se soient élevées pour soutenir cette même démarche. Le PT sollicite également le chef de l’Etat pour dissoudre l’APN. La secrétaire générale du Parti des travailleurs insiste sur la dissolution de l’APN. Elle estime que la concrétisation effective de réformes politiques exige la dissolution de l’actuelle Assemblée populaire nationale (APN). Pour elle, les lois sur les réformes doivent passer par un nouveau Parlement plus légitime et plus crédible. Elle qualifie l’actuelle législature d’incapable d’apporter de vraies réformes.(L’Expression-08.12.2011.)

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*Karim Tabou : « Redonner aux Algériens le droit d’être représentés par des institutions démocratiques »

Pour  le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabou, la priorité aujourd’hui en Algérie, est de mettre en place des institutions démocratiques qui « réussiront à rétablir la confiance des Algériens en l’Etat et ses institutions ».

« Il faut d’abord redonner aux Algériens le droit d’activer politiquement, d’élire des assemblées, d’être représentés  par des institutions démocratiques qui auront la charge de légiférer », a déclaré ainsi le premier secrétaire du FFS lors de son passage, mardi matin, sur les ondes de la radio chaîne III. Pour Karim Tabou, c’est le rapport établi entre les Algériens et leurs institutions qui doit changer aujourd’hui car « une fois le rapport des Algériens aux institutions rétabli et devenu normal, les Algériens vont trouver eux-mêmes les moyens de rédiger leur première  Constitution », estime-t-il.  « Aujourd’hui, (…) tout ne vient pas d’une représentation démocratique  légitime et on continue d’imposer des représentations qui ne sont pas l’émanation  de la société mais qui sont octroyées, cooptées et désignées par le pouvoir »,  a dénoncé Karim Tabbou qui a plaidé vigoureusement pour « l’élection  d’une assemblée nationale constituante qui oeuvrerait à mettre en place « une  base institutionnelle dans laquelle va s’élaborer la première constitution qui  sera l’émanation de la volonté populaire ».

En l’absence de cette assemblée nationale constituante, la révision de la Constitution « se fera sans le peuple  algérien », relève Karim Tabou selon lequel  « toutes les constitutions de ce pays ont été l’élaboration d’un groupe de personnes, d’une institution particulière qui n’a jamais donné aux Algériens le droit d’élaborer eux mêmes leur constitution ». Concernant la révision de la loi sur les partis, le premier secrétaire national du FFS a assuré qu’elle  « ne change  absolument rien si on ne donne pas au peuple algérien, aux personnes et acteurs  concernées le droit d’élaborer par eux mêmes leurs lois ».  Enfin, le porte-parole du FFS n’a pas hésité à accuser l’administratio d’ »accaparer le pouvoir des élus », estimant que « la place de l’administration  est plus importante que celle accordée aux élus ». A ce sujet, il a fait remarquer que « la totalité du pouvoir s’exerce en dehors de tout contrôle ». En guise de conclusion, Karim Tabou a plaidé pour un changement « sérieux pacifique » afin « de mener le pays vers la démocratie ». « Les Algériens ont payé le prix fort du changement et nous devons  leur rendre le prix des sacrifices consentis par un changement sans violence », a-t-il soutenu. (El Watan-26.04.2011.)

***Le FIS annonce avoir l’intention de poursuivre l’Etat au niveau international

Le front islamique du salut (interdit) a annoncé avoir chargé des avocats internationaux de saisir les instances internationales judiciaire et des droits de l’homme contre les autorités algériennes pour l’annulation de la loi sur les partis qui interdit à ses dirigeants et partisans l’exercice de la politique et leur fait porter la responsabilité de la « tragédie nationale ». L’ancien président du FIS, Abassi Madani et sont vice président, Ali Belhadj ont indiqué dans un communiqué hier que la plainte qui pourrait être déposée vise à « recouvrer leurs droits spoliés, en vertu du texte de l’article 132 de la constitution algérienne ».Le communiqué précise qu’il ne peut y avoir de réconciliation et de concorde sans « dialogue national, sans condition ni restriction, qui n’exclut pas de personne ou de catégorie ou de courants.. et dans lequel le régime serait une partie et non l’autorité, parce qu’il porterait l’entière responsabilité de l’évolution de la situation, à commencer par la spoliation de la volonté populaire, du déclenchement de la révolte, pour ensuite accuser la victime et accorder l’immunité aux tortionnaires ».Le communiqué a été publié à l’occasion du 20ème anniversaire du premier tour des premières élections législatives multipartistes, lors duquel le FIS avait obtenu 188 sièges et était en passe d’obtenir le reste des sièges au second tour. L’institution militaire était intervenue et avait annulé les résultats des élections dont le fait le plus marquant a été la démission (ou le renvoi) du président Chadli Ben Djedid. L’ancien dirigeant du FIS, Anouar Haddam a publié un communiqué depuis les Etats-Unis, dans lequel il a indiqué qu’ « il était temps de changer le régime actuel qui a été incapable de comprendre la réalité de la crise algérienne, qui est essentiellement une crise politique, et que le principal problème réside dans le choix du pouvoir politique en Algérie ». (El Khabar-26.12.2011.)

*Le FFS, le PT et la CNCD soutiennent la démarche d’une assemblée constituante

A l’instar du Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs (PT), dirigé par Louisa Hanoune, a plaidé dimanche pour l’élection d’une Assemblée constituante afin de rompre avec le système politique actuel «dominé par les réflexes du parti unique» et prendre en charge les aspirations de la société. L’élection d’une Assemblée constituante est une revendication que le plus vieux parti de l’opposition, le FFS, défend depuis pratiquement sa création en 1963 et reste persuadé qu’elle constitue la seule voie susceptible de permettre aux Algériens de se réapproprier leurs droits et leur liberté.Pour une révision de fond de la constituanteLes pouvoirs successifs depuis l’indépendance sont toutefois restés sourds à cette demande, y compris au lendemain des événements d’Octobre 1988 qui ont permis une certaine ouverture démocratique. La situation ne semble pas avoir évolué depuis, puisque les partis membres de l’Alliance présidentielle se sont dits, la semaine dernière, opposés à la proposition d’Aït Ahmed au prétexte qu’elle faisait «table rase du passé». Chose attendue, le FLN, le RND et le MSP se sont dits favorables plutôt à une révision de «fond» de la Constitution. Dans un message adressé le 22 mars dernier aux «Algériens et aux Algériennes», intitulé «Pour une alternative démocratique et pacifique : le droit d’avoir des droits», Hocine Aït Ahmed, avait, rappelle-t-on, réitéré son appel en faveur d’«(…) une refondation institutionnelle qui remette les droits des citoyens, leur sécurité et leur développement ainsi que ceux du pays au cœur d’une Constitution digne de ce nom». Et pour le leader du FFS, une Constitution ne peut être digne de ce nom que si elle est l’émanation d’une «Assemblée constituante librement élue par des Algériens libres». Dans sa lettre au peuple algérien, Hocine Aït Ahmed a suggéré néanmoins que la mise en place d’une telle assemblée ne peut se réaliser qu’au terme d’un travail de longue haleine qui passe par une «re-mobilisation citoyenne et politique» de la société. En d’autres termes, le FFS n’entrevoit pas une possibilité de changement dans l’immédiat dans la mesure où «il manque à toutes les résistances (celles de la société, ndlr), à l’injustice, à la violence et à l’oppression un ancrage social plus large». Cela tout comme, a-t-il ajouté, il manque aux mobilisations observées depuis des années «de se voir et de savoir ce qui les lie et ce qui les sépare et comment ne pas tomber dans les pièges de la division, de la dispersion et de la diversion». Mais si pour le moment l’élection d’une Assemblée constituante ne fait pas beaucoup d’émules au sein de la classe politique, il reste néanmoins que l’idée commence à faire du chemin. Pour preuve, certains acteurs ont avancé des propositions qui s’en rapprochent. C’est le cas de la proposition faite récemment par l’ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri. Durant le week-end, les membres de l’aile de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui représente les partis politiques, ont aussi suggéré, pour changer de système, d’organiser une conférence nationale «qui aura pour mission de désigner un Conseil national de transition (CNDT)». Et c’est à ce CNDT auquel il reviendra l’initiative d’«engager le pays dans une refondation nationale dont la clé de voûte sera la rédaction d’une Constitution qui sera proposée au peuple algérien par voie référendaire». Pour réaliser leurs objectifs, il reste maintenant à tout ce beau monde de créer dans la société un rapport de force suffisamment important afin de parvenir à faire plier le pouvoir. Mais avant cela, il faudrait qu’ils fassent le plus dur à savoir apprendre à parler d’une seule voix. (El Watan-29.03.2011.)

**Louisa Hanoune fustige l’Alliance présidentielle

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, ne rate pas une occasion pour revenir sur un sujet devenu l’une de ses principales préoccupations : l’élection d’une «vraie» Assemblée constituante qui aura le pouvoir de désigner un gouvernement technocrate et le contrôler, mettre en place une nouvelle Constitution et définir les prérogatives du président de la République.

Une thèse qui a été critiquée ouvertement ces derniers jours par certains partis, à leur tête le «trio» de l’Alliance présidentielle. Comme pour donner la réponse de la bergère au berger, Louisa Hanoune a défendu avec ardeur ses idées lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti, où elle n’a pas manqué de fustiger les réactions de ses détracteurs : «Ceux qui qualifient ce processus de saut dans l’inconnu ou un retour vers la case de départ ne mesurent pas la gravité d’une situation où la société connaît un climat d’ébullition sans précédent dans l’histoire du pays, avec les prémices d’une crise et, si l’on ne prévoit pas dès maintenant une issue aux aspirations des différentes couches de la société, on risque de se retrouver avec de véritables bombes à retardement.» Le cadre politique devenu obsolète et dépassé par les événements, avec une administration débordée, un gouvernement en panne d’idées, des assemblées locales sans moyens et des passerelles absentes entre le peuple et le pouvoir ne font qu’accentuer le pourrissement d’une situation exceptionnelle qui impose des solutions radicales, selon Louisa Hanoune.Cette dernière préconise le lancement en urgence de réformes politiques, avec en première étape la dissolution pure et simple d’un Parlement sans aucune légitimité, l’abrogation du bicaméralisme (APN-Sénat) qui n’a plus aucune raison d’être et l’instauration d’une Constitution inspirée d’un vrai débat d’idées avec les garanties de protéger tous les droits des citoyens. «Ceux qui soutiennent aujourd’hui que notre pays est à l’abri de ce qui se passe dans le monde ne font qu’induire les gens en erreur, car personne ne peut prévoir ce que cache cette situation ; il n’y a qu’à méditer sur l’exemple de la Syrie», a-t-elle déclaré. (El Watan-29.03.2011.)

**Pourquoi la Constituante fait peur au pouvoir?

Le retour nécessaire à une Assemblée constituante, comme gage d’une promesse de changement effectif du système politique algérien, fait l’objet d’initiatives de certains partis. L’idée est diversement appréciée. Des partis au pouvoir — le FLN et le RND — rejettent la démarche de ceux qui soutiennent la mise en place d’une Assemblée constituante évincée en 1963. Le vent du changement souffle sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Pratiquement ce sont tous les systèmes post-coloniaux qui se trouvent, depuis le début de l’année 2011, fortement contestés par les populations de la région. Composées essentiellement de jeunes, ces sociétés exigent la mise en place, sans attendre, d’un nouvel ordre et des systèmes politiques qui divorcent avec les régimes qui ont confisqué les souverainetés populaires des dizaines d’années durant. En Tunisie puis en Egypte, cela s’est déjà réalisé. Au Yémen et en Syrie, le changement est sûrement en voie de réalisation.

(…). La voix du changement s’élève aussi au Maroc, en Jordanie et même en Arabie Saoudite. L’Algérie n’est pas à l’abri. Depuis les violentes émeutes du 5 janvier dernier, les demandes de changement se multiplient. Les propositions aussi. Elles émanent toutes de l’opposition. Malgré une différence d’approche, ces propositions s’accordent sur un point : le changement radical du système. Et dans ce sens, l’idée d’aller vers une assemblée constituante, défendue par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, revient à nouveau sur le devant de la scène. Elle s’impose même, aujourd’hui, comme une solution à la crise politique dans laquelle patauge l’Algérie depuis l’indépendance.

Les demandes de changement se multiplient

Partagée par la majorité des partis de l’opposition – même si certains préfèrent lui donner une autre appellation –, la Constituante fait peur au pouvoir et ses formations politiques. C’est la levée de boucliers à chaque fois qu’ils entendent parler d’une Constituante. Le premier qui mène la campagne contre cette proposition est, bien sûr, le premier responsable de l’ex-parti unique, Abdelaziz Belkhadem. «Le Front de libération nationale est certes pour des changements politiques, mais contre le retour à l’Assemblée constituante, mise déjà sur pied en 1963», déclare-t-il, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. «On ne peut pas revenir au point zéro, comme si l’Algérie n’a pas d’institutions», ajoute-t-il. Lui emboîtant le pas, l’autre parti de l’administration, le RND en l’occurrence, s’oppose également à cette demande. «Cette proposition efface tout ce qui a été accompli depuis l’indépendance de notre pays», estime Miloud Chorfi, chargé de communication du RND. Ce dernier ne cache pas sa préférence à des réformes émanant de l’intérieur du système. «Le RND adhère aux mesures de réforme proposées par le président de la République au profit de la pratique démocratique», précise-t-il. Pourquoi ces deux partis s’opposent-ils à la Constituante ?

La réponse est évidente. Ils sont des piliers du système actuel. Un changement serait, pour eux, synonyme de la fin de la légitimité historique que leurs responsables font valoir pour rester dans la périphérie du pouvoir. C’est leur existence en tant qu’appareils du régime qui sera menacée de disparition. «Ces partis sont des éléments essentiels du pouvoir périphérique. Ils sont instrumentalisés par le pouvoir pour freiner toute volonté de changement», analyse le politologue, Rachid Tlemçani. «Qui dit Constituante, dit la mise en place d’une nouvelle République. Celle-ci exige un changement radical du système en mettant fin au statu quo. Ces partis ont peur d’un changement radical qui est pourtant une demande de la rue en Algérie et dans les pays de la région», ajoute-t-il. Selon lui, 80% de la population algérienne sont nés après l’indépendance et n’ont rien à partager avec le système actuel. Rachid Tlemçani pense encore qu’il y a une fausse interprétation du changement radical chez le pouvoir et ses appendices. «Un changement radical ne veut pas dire un changement revanchard. Ces partis ont peur d’un changement revanchard et essayent aujourd’hui de se repositionner en plaidant pour un changement de façade», explique-t-il. (El Watan-29.03.2011.)

**20 septembre 1962, une vie écourtée

Sur le plan de la procédure et du droit, l’Assemblée nationale constituante et législative a été élue, sur proposition du FLN, avec mandat de doter le pays d’une Constitution démocratique et populaire, dans le délai d’un an.

Détentrice exclusive de la souveraineté nationale, elle est donc seule habilitée à connaître des lois dont elle a l’initiative. Ces lois, avant d’être disposées sur son bureau sous forme de projets ou de propositions, ne sont rendues publiques qu’après que l’Assemblée en soit officiellement saisie. Or, le gouvernement vient de violer cette règle fondamentale. Il a soumis à de prétendus cadres d’un parti, qui, en fait, n’existe pas encore, un projet de Constitution sans que l’Assemblée en soit informée (…).» C’est en ces termes que le président de la première Assemblée nationale constituante (ANC), Ferhat Abbas, avait justifié sa démission de l’Assemblée constituante, le 12 août 1963, pour protester contre le coup de force du tandem Ben Bella-Boumediène visant à imposer le texte fondamental du pays en dehors et contre l’Assemblée constituante.

Composée de 196 députés, l’Assemblée nationale constituante a été élue le 20 septembre 1962, dont la mission fondamentale était d’élaborer la Constitution de l’Etat algérien indépendant. Aboutissement logique d’un mouvement révolutionnaire, la Constituante est devenue «seule dépositaire et le gardien de la souveraineté nationale». Mais il a suffi de dix mois d’exercice pour que les députés de l’ANC se rendent compte que la souveraineté de leur Assemblée est mise au pas par le pouvoir de Ben Bella. Dépouillée de ses pouvoirs, elle a été supplantée par «une autre Assemblée d’officiers saupoudrée de cadres civils ‘‘révolutionnaires’’ qui élaborera et adoptera la loi fondamentale en conclave et dans un cinéma», pour reprendre l’expression de Hocine Aït Ahmed. Seule détentrice de la légitimité de pouvoir «construire les fondations constitutionnelles et institutionnelles de l’Etat», le président Ahmed Ben Bella lui substitua une «Assemblée parallèle» pour imposer de force la conception d’une loi fondamentale d’un pouvoir dominateur. Le projet de Constitution, préparé sous l’égide du bureau politique, a été présenté le 31 juillet 1963 à une Assemblée ad hoc, réunie au cinéma Majestic, comprenant des députés, des membres des organisations nationales, de hauts fonctionnaires civils et militaires.

«L’Assemblée est sous la dépendance d’un homme qui nomme les ministres et qui, par le truchement du parti, choisit les membres de l’Assemblée nationale, après avoir été choisi lui-même par le parti», avait noté Ferhat Abbas dans sa lettre de démission. L’Assemblée constituante est humiliée et la Révolution fut détournée de sa trajectoire historique. C’était le second putsch en l’espace d’une année, après celui de l’armée des frontières contre le GPRA. Un putsch qui ouvrira grand la voie à une dérive autoritaire dont les répliques se font sentir jusqu’en l’Algérie de 2011. La lettre de Abbas était prophétique. «Nous jouons à pile ou face le sort du pays. Si le chef d’Etat est un homme sage, modeste et clairvoyant, nos libertés seront sauvegardées. S’il a l’étoffe d’un Batista, le pays vivra sous la terreur. Pourquoi donc nous placer, délibérément, dans cette dangereuse alternative ?» Le temps a malheureusement donné raison à Ferhat Abbas. Le pays n’a pas eu droit à un homme sage, modeste et clairvoyant. Depuis, de crise en crise, l’Algérie n’a jamais connu une stabilité politique. Elle se cherche encore. Près d’un demi-siècle après l’indépendance, la Constituante est plus que jamais nécessaire. Elle est la seule condition pouvant permettre l’instauration d’une République démocratique et sociale. La deuxième République. (El Watan-29.03.2011.)

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* L’opposition après l’élection présidentielle

L’impératif politique actuel est de définir la notion du changement en l’adaptant aux aspirations du peuple. Quoique l’on dise du dernier scrutin, l’onde de choc des résultats qui l’ont sanctionné est fortement ressentie au sein des partis et des acteurs politiques se réclamant du camp du «changement». Pour ainsi dire, la recomposition de la carte politique s’annonce difficile et douloureuse. Alors, le changement est-il en phase de se traduire en une alternative politique lisible et visible? Cela est peu probable, d’autant plus que ces entités politiques semblent vivre une crise identitaire qui a eu pour effet de remettre en cause jusqu’au principe même de la légitimité militante. Les partis de la mouvance islamiste sont réduits à des appareils squelettiques complètement déphasés de leurs bases militantes respectives. Ainsi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) connaît une hémorragie en phase de déboucher sur une scission. La contestation menée par Abdelmadjid Menasra évolue vers la constitution du Mouvement pour la prédication et le changement (MPC). Cela dit, les prémices de cette scission étaient perceptibles dès lors que Menasra s’était retiré de la course pour la présidence du MSP au troisième jour du congrès de ce parti tenu fin mars et début avril 2008. Pour rappel, ses assises convoquées suite au décès de cheikh Mahfoud Nahnah ont vu la propulsion de Bouguerra Soltani à la tête du parti. S’en est suivi un échange d’amabilités et d’accusations entre l’actuel patron du MSP et son ancien rival qui a fini par jeter la lumière sur «une dérive idéologique et fonctionnelle latente de la ligne tracée par feu cheikh Nahnah», membre fondateur et premier président du parti. Au sein du mouvement El Islah, la situation n’est guère meilleure. Cette formation a été tout simplement laminée par les résultats de l’élection présidentielle qui a vu le candidat Djahid Younsi accrédité du taux dérisoire de 1,37% sur le taux de participation national qui était de 74,54%. Voilà qui remet en cause la logique participationniste de Djahid Younsi. La thèse de ce dernier, du reste inconnu au bataillon de l’électorat islamiste, s’inscrit en faux contre la position du chef charismatique du mouvement, en l’occurrence cheikh Abdallah Djaballah ayant opté pour le boycott. L’«éviction» de ce dernier successivement de En Nahda et d’El Islah a induit l’effritement des deux formations respectives. S’agissant de la mouvance de l’opposition «démocratique», la duplicité entre le discours truffé d’appels pour «le rassemblement», «l’alliance» et autre «front démocratique», et le fonctionnement de ces mêmes partis pose le problème du déficit démocratique dont souffrent ces organisations. Toute voix discordante et porteuse d’une aspiration à des réformes et une modernisation des structures de ces partis est assimilée, par les «chefs historiques», à une «tentative d’infiltration». Cette manie à indexer «les réfractaires» a été pour beaucoup dans l’atomisation du «camp démocratique». Ces procédés de neutralisation de toute initiative politique émanant des structures de base ont fini par réduire des initiatives politiques pourtant porteuses d’espoir à de simples expressions de voeux pieux, à l’instar de l’initiative du trio Aït Ahmed, Hamrouche et Mehri. Cependant, l’émergence de la notion du changement lors des dernières élections offre la possibilité de procéder à une analyse critique du travail politique accompli jusque-là par les différents partis et les acteurs politiques et de poser les jalons d’une perception nouvelle de la démocratie, considérée comme «une culture vécue».(L’Expression du 18.04.09.)

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*Louisa Hanoune insiste sur la dissolution de l’APN

La porte-parole du Parti des travailleurs a encore une fois insisté sur la dissolution de l’APN. «La dissolution de l’Assemblée populaire nationale est devenue plus que impérative, l’assemblée ne joue plus son rôle. Cette institution a perdu sa crédibilité», c’est ce qu’a déclaré Mme Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs, à l’occasion d’un point de presse tenu, hier, au niveau de son siège national à Alger. Ainsi, la conférence est intervenue suite à la publication des résultats définitifs du scrutin du 9 avril dernier par le Conseil constitutionnel. En profitant de cette occasion, la porte-parole du Parti des travailleurs s’en est prise à la l’Assemblée populaire nationale (APN). «L’APN est devenue un lobby dans les mains des tenants du pouvoir, les députés sont dans une mission de validation des instructions.» Ainsi, elle a mis l’accent sur le rôle que doit jouer l’APN dans la construction et le développement du pays. Dans ce cadre, la porte-parole du parti a souligné que «l’accréditation des députés doit être un devoir sacré». L’oratrice a insisté sur la rupture avec le système en place et les pratiques du parti unique. «Les pratiques du parti unique ont contribué à la décomposition politique du pays, et ce, à travers bien sûr le clientélisme qui est devenu une culture politique enracinée dans la société algérienne» car, soutient Louisa Hanoune, «ce système n’est pas en mesure d’extirper la crise que vit notre pays depuis l’Indépendance.» Et de regretter l’exercice démocratique en Algérie: «La démocratie de façade est flagrante dans notre pays.» Pour cause, a-t-elle ajouté: «Le champ syndical est bafoué et réduit en des comités de soutien au privilège du système.» En outre, la porte-parole est revenue sur l’élection du 9 avril passé. A ce sujet, elle a déclaré que «la fraude a été généralisée, elle a même dépassé l’imaginaire».Louisa Hanoune a qualifié ces résultas d’une sorte de « tsunami de fraude » …Selon elle, « jusqu’à 16h30, le jour du scrutin, aucun parmi les six candidats n’avait obtenu une majorité. C’est entre 16h30 et 18h30 qu’il y a eu fraude et bourrage des urnes ». Pour Louisa Hanoune, le recours à ces pratiques prouve une fois de plus que « les réflexes du parti unique sont toujours de mise ». Pour mieux convaincre, la responsable du Parti des travailleurs, a cité pas moins de sept wilayas dans lesquelles « il y a eu implication des agents de l’Etat dans des opération de fraude ». « Un président d’APC qui fuie avec l’urne est assimilable à une sorte de hold-up », a-t-elle poursuivi à ce propos. Par ailleurs, Louisa Hanoune s’est interrogée « pourquoi l’administration justifie ces actes alors que sur le plan politique la fraude est condamnée et dénoncée au plus haut niveau de l’Etat ». La Secrétaire générale du Parti des travailleurs, a estimé que son parti a été lésé dans cette élection. Plus explicité, elle a précisé avoir déposé 174 recours au niveau du Conseil constitutionnel. En réaction à « cette fraude », Louisa Hanoune a affirmé que sa formation politique compte entreprendre des actions de protestation et que la tenue, cette semaine, de la réunion des deux instances du parti s’y consacreront.Selon sa lecture politique, le peuple est allé voter le 9 avril afin de provoquer la rupture. Et cela s’est vérifié par les scènes de liesses et de joies auxquels s’est adonné le peuple algérien tout au long de la campagne électorale. Analysant le taux de participation, Louisa Hanoune a estimé « que le fait de plébisciter Abdelaziz Bouteflika avec plus de 90% jouera en sa défaveur ». Et de poursuivre : « Toutes les chancelleries sont au courant du taux réel de participation ce qui leur permettra d’exercer des pressions sur le président réélu ». Après avoir fustigé le système en place, elle s’en est prise au système capitaliste et aux institutions financières mondiales qui seraient, selon son analyse, la cause principale de la crise économique mondiale, en général, et de la précarité en Algérie, en particulier. «Les répercussions de la crise économique ne cessent de nuire aux différentes économies, notamment des pays émergents», souligne Louisa Hanoune déterminée à rompre tous les accords signés par l’Algérie, notamment l’accord d’association avec l’Union européenne, et surtout le rapatriement des milliards de dollars placés aux USA. La question de la privatisation des entreprises n’est pas dans l’intérêt des travailleurs d’une part et la souveraineté du pays d’autre part, selon la patronne du PT. Pour rappel, le Parti des travailleurs compte tenir une réunion extraordinaire la semaine prochaine pour débattre du bilan du parti et de la scène politique. (L’Expression du 18.04.09. et plus…)

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