Depuis quand vous attribuez-vous le droit de réduire les gens en esclavage?
*Depuis quand vous attribuez-vous le droit de réduire les gens en esclavage?
*idées, opinions, commentaires de presse
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* Autonomie, liberté, bonheur
«Depuis quand vous attribuez-vous le droit de réduire en esclavage les gens, alors que leur mère les a engendrés libres ?» Omar Ibn al-Khattab
Il est souvent dit que les musulmans ne sont pas à la hauteur de leur religion. Cela n’est jamais aussi exact que lorsqu’il s’agit du respect des libertés individuelles. Majoritairement, les musulmans contemporains, on ne peut le nier, peinent à concevoir un ordre sociopolitique où l’observance des préceptes de la religion musulmane ne relèverait que de la libre adhésion et le bon vouloir du citoyen. Cette question est fondamentale. Non pas seulement, comme beaucoup l’affirment à juste titre, à cause des tensions politiques malsaines et itératives que suscite cette fermeture aux libertés, pour ne pas dire cette intolérance religieuse, dans les sociétés musulmanes telle l’Algérie. Non pas seulement aussi, comme le soutiennent d’autres avec raison également, du fait des conséquences de ce rejet des libertés sur l’image même de la religion musulmane et de ses adeptes auprès des opinions étrangères. Ni surtout pas, comme l’a écrit récemment un chroniqueur algérien, cette fois à tort, pour stimuler le tourisme en Algérie et augmenter la productivité de l’Algérien. La question des libertés individuelles est capitale pour un ultime motif à la fois plus simple et extrêmement plus profond, à savoir que ces libertés sont indispensables afin de précisément assurer le bien-être moral de l’individu, et partant, son bonheur. En effet, sans liberté point de bonheur. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître à prime abord, il n’est de bonheur pour un individu que dans le respect par soi-même et par autrui de son autonomie et de son intégrité morales. Cette autonomie représente un impératif pour le bonheur de chacun de nous parce qu’elle comble un besoin qui nous est aussi vital que celui de respirer. Sans le respect de cet impératif, nous ne pourrions vivre notre vie selon nos choix existentiels, nos convictions les plus profondes. Or, qu’est-ce qu’une vie qui ne serait que simulacre dicté par la contrainte d’autrui, quand bien même celle-ci serait désintéressée, voire altruiste ? Vivre la vie que les autres choisiraient pour nous et malgré nous, est-ce réellement vivre ? Est-ce vivre, sans parler de vivre heureux, que de vivre sous une camisole de force ?
Évidemment, parler de la liberté en termes d’autonomie morale, c’est d’emblée refuser de la réduire à de simples désirs plus ou moins éphémères et plus ou moins légitimes. Être libre n’a jamais signifié assouvir l’ensemble de nos désirs à n’importe quel prix, d’autant plus si ce sont d’autres personnes qui auraient à payer ce prix en partie ou en totalité. L’autonomie morale renvoie plutôt aux choix qui comptent particulièrement dans nos vies, qui sont significatifs pour notre bien-être moral, qui font de nous ce que nous sommes fondamentalement.
En fait, ce ne sont pas là des choix à proprement parler. Ce sont plutôt des états spirituels, moraux et intellectuels choisis en partie, mais davantage acquis au fil de nos expériences de vie.
Ces états – par exemple être musulman ou ne pas l’être, pratiquer tel ou tel précepte islamique ou ne pas le pratiquer, etc. – dépendent de ce que nos éducations familiales et scolaires, de même que des rencontres significatives mais souvent fortuites de nos vies personnelles et professionnelles, ont bien voulu faire de nous.
Une fois acquis et plus ou moins assumés, ces états façonnent notre être moral et déterminent inéluctablement aussi bien nos comportements privés que publics. Sans être immuables, ces états ne peuvent évoluer ou se transformer que lentement au fil du temps, dans le cadre d’un processus exigeant, jalonné d’interrogations difficiles, de révisions et de remises en cause déchirantes. Vouloir brusquer ce travail intérieur de l’individu avec son intimité, ou chercher à lui imposer une issue artificielle, c’est prendre le risque de blesser son âme et de porter préjudice à son équilibre psychologique.
Il est vrai aussi qu’au-delà même du cercle des désirs, du fait que nous vivons en société, le respect des choix les plus foncièrement moraux de l’individu ne peut également se concevoir sans limites. Vivre en société c’est en effet adhérer, et avant cela construire, un cadre en vertu duquel tout n’est pas permis. Cela, il est aisé pour nous tous de le concevoir. Cependant, il semble plus pénible pour certains d’entre nous de comprendre qu’à l’intérieur de ce cadre rien ne peut être interdit sans raison valable, c’est-à-dire sans que ne soit préalablement faite la démonstration que l’interdiction est elle-même nécessaire pour un vivre-ensemble dont la finalité doit demeurer le bonheur individuel et la justice collective, par l’entremise justement de la protection des libertés individuelles et le respect de l’autonomie morale des individus.
Comprendre la question des libertés de la sorte transforme notre façon de la poser dans le cadre du débat public en cours aujourd’hui dans nos sociétés. Une telle compréhension permet en effet d’arracher cette question à l’appréciation subjective des contenus concrets des libertés accordées ou refusées. Défendre un droit ne devient plus tributaire de notre accord personnel avec les comportements qu’il autorise.
Nous pourrions ainsi reconnaître à nos concitoyens qui le voudraient le droit de vivre une religiosité qui serait à nos yeux plutôt excessivement conservatrice, à l’instar de ces imams salafistes dont l’adhésion à une certaine lecture religieuse amena dernièrement à s’inscrire en faux avec la manière officielle de saluer les symboles de l’État algérien, tel le drapeau national. Mais, de la même manière, comme dans le cas des non-jeûneurs d’Aïn al-Hammam, il nous devient possible de refuser à ce même État le droit de contraindre à la pratique religieuse d’autres citoyens, moins, non ou autrement croyants, sans que nous soyons obligés de cautionner leur comportement sur le plan religieux.
Bref, comme le disait à sa manière Omar Ibn al-Khattab, voilà maintenant quatorze siècles, une société juste est une société où c’est à l’interdiction de se justifier, la règle étant que les individus naissent libres et doivent pouvoir le demeurer dans le cadre de leur vivre-ensemble.(Le Quotidien d’Oran-14.10.2010.) Par Abdelaziz Djaout
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*Hogra, hagar et mahgor
Depuis pas mal de temps, le lexique algérien a intégré des mots d’un genre particulier, tels que hagar et mahgor, ce qui veut dire, en plus atténué, oppresseur et opprimé. Institutionnalisée par l’occupant pendant la période coloniale, les Algériens acceptent mal que soit reconduite une telle pratique et appellent, par sa dénonciation, à l’égalitarisme citoyen qui a toujours fait défaut entre gouvernants et gouvernés.
Lorsque Mohamed, jeune père de famille, apprend que la wilaya de Chlef compte raser le bidonville dans lequel il habite, son corps est au bord de l’explosion. La colère, tant réprimée au vu des rejets de demandes de logement et des innombrables frustrations, se heurte au mépris affiché par les responsables de l’APC de Chlef avec lesquels il souhaite avoir une explication. Bien sûr, les responsables locaux, par cynisme ou par dépit, ne voudront pas le recevoir, prétextant des affaires plus urgentes. Cette fin de non-recevoir est vécue comme un affront. Le jeune homme perd patience, la colère grandit jusqu’à prendre le dessus. Dans un sursaut suicidaire, il s’asperge d’essence et tente de mettre fin à ses jours.
Ce sentiment mêlant humiliation, injustice et violence est bien connu des Algériens, ils l’appellent : «Hogra». Ce mot, qui n’a pas d’équivalent sémantique dans les autres langues, est utilisé par les grévistes, toutes sections confondues, par les jeunes, en mal de considération, par les chômeurs, en quête d’occupation ou par les femmes peinant à trouver leur place dans une société machiste.
Pour Amir, étudiant, la hogra fait partie de la vie de tous les jours. «La hogra c’est lorsqu’on te retire ton permis de conduire pour une broutille, quand toutes les portes de l’administration se referment et qu’il n’y a même pas où déposer une réclamation, quand on te fait poireauter des heures pour un banal papier administratif. En somme, c’est la routine.» D’après lui, elle tire ses origines de l’apparition de ce qu’il qualifie de «secte d’intouchables» qui se croirait au-dessus des lois.
C’est aussi, selon lui, le «règne de la médiocrité» et la «déchéance des valeurs». Les plus âgés diront qu’ils ont toujours connu ce sentiment, de la période coloniale à l’indépendance du pays. Certains se rappellent sans doute de l’appel du président Ben Bella, en octobre 1963 lors «La guerre des sables», dans lequel il criait : «Hagrouna el merrakchia.»
Bouziane Benachour, journaliste et écrivain, auteur d’un roman intitulé simplement Hogra, considère que c’est là un concept strictement algérien, parce qu’il est le cri «communautaire» des exclus – de tous les exclus – et de toutes les exclusions face à la machine bureaucratique insinuée magistralement dans les arcanes de l’Etat-nation et de ses tentacules. «Le mot hogra, dit-il, ne peut être approché par d’autres langues mais ne peut être effectivement rendu qu’en langue populaire algérienne.
Hogra n’a qu’une seule nationalité : algérienne, qu’une couleur, la couleur des sans-voix, qu’un emblème, celui des sans-grade, ceux qui ne sont inscrits dans aucun réseau», une définition de Mouloud Hamrouche. «Depuis, la hogra est restée telle quelle. Le concept n’a pas bougé. Son sens premier non plus.» Selon le sociologue Abdenasser Djabi, les accusations de hogra se multiplient à mesure que les inégalités se creusent. «L’Algérien qui a vécu la hogra pendant la période coloniale la rejette aujourd’hui. Ce refus s’est cristallisé en une forme de culture politique populaire appelant à l’égalitarisme», décrypte-t-il, en précisant que le rejet de la hogra reflète le refus de l’inégalité sociale entre les Algériens.
Le fait est, d’après le sociologue, que dans l’imaginaire collectif, la société algérienne a toujours été homogène, du moins idéologiquement. L’émergence d’une nouvelle classe qui n’éprouve aucune honte à étaler son faste et sa puissance creuse l’écart et attise le sentiment de marginalisation. «La société algérienne, dans les campagnes ou dans les ville croit avoir vécu une hogra émanant du colonisateur, qui a failli être une hogra ‘’acceptable’’. Mais la hogra de l’Algérien envers l’Algérien est, elle, inadmissible», souligne Nacer Djabi.
Haggar et mahgour
Mais si l’Algérien était à la fois bourreau et victime, le haggar et le mahgour de la société algérienne ? Pour mieux étudier ce phénomène, Salaheddine, cadre dans une entreprise privée, recommande d’observer le comportement des conducteurs sur une autoroute : «Les voitures 4×4 y narguent les Renault Symbol et celles-ci doublent les Maruti qui, à leur tour, dénigrent les vieilles R4.»La moindre once de pouvoir autorise ainsi un comportement méprisant envers les autres. «Malgré son rejet de la hogra, l’Algérien la pratique chaque jour, souligne Djabi. L’enfant algérien subit la hogra dans la rue, à l’école ainsi qu’à la maison, car le père algérien est un ‘’grand haggar’’, usant de son autorité sur la femme et les enfants. Cependant, il subit, lui, aussi, la hogra dans son milieu de travail de la part de ses supérieues hiérarchiques.» Au final, on est tous le mahgour de quelqu’un. «Le mahgour devient lui aussi haggar, quand les conditions le lui permettent. Quand l’Algérien n’use pas de son pouvoir, il estime qu’il fait là une ‘’faveur’’ envers lui, parce que c’est ‘’un homme’’ ou un ‘’fils de bonne famille’’», explique encore Nacer Djabi.
En tout cas, la hogra reste une injustice à détente multiple, dont les victimes se tournent rarement vers un juge pour se voir rétablis dans leurs droits. «La loi est totalement absente dans cette relation, explique Djabi. Ce qui est étrange, c’est que lorsque les Algériens rejettent une personne ou un groupe d’individus, on demande de changer les personnes nuisibles et les haggarine mais on ne réclame point le changement de l’institution ou l’application de la loi.» La psychologue Cherifa Bouatta explique, pour sa part, que le sentiment de hogra est amplifié par le fait qu’il y a une crise de confiance dans le fonctionnement des institutions de l’Etat. «Face à un système politique autoritaire, les jeunes semblent persuadés se disent sous le règne de la hogra», précise-t-elle.Car ce qui fait la particularité de la hogra c’est ce sentiment d’impuissance qu’elle génère.
Les jeunes, qui s’en disent victimes, se révoltent par le moyen d’émeutes ou en retournant cette violence contre eux-mêmes. Dans son roman, Bouziane Benachour décrit un douar de «laissés-pour-compte» qui s’élèvent contre le diktat et l’arbitraire des pouvoirs publics.«Les personnages disent non, mais leur impuissance est avant toute chose une forme de repli avant réaction, précise l’auteur. Un repli qui peut dire je suis vaincu mais je ne me laisse pas abattre. Je suis en position de faiblesse mais ne comptez pas sur moi pour capituler. Les personnages de Hogra donnent le dos, mais n’offrent pas leur poitrine.» Il poursuit : «Leur résignation est une forme de dédain à l’endroit de tous ceux qui se sont autoproclamés guides des masses. Elle est carapace de mépris face à tous ceux qui se croient investis d’une mission céleste. Ceux qui pensent être des pasteurs alors qu’ils n’ont jamais quitté l’habit du berger selon la vieille formule populaire de chez nous.»
«El Harga» plutôt que la «hogra»
Dans les faits, la majorité des personnes ayant subi la hogra sont contraintes à courber l’échine. «On peut avancer sans se tromper qu’une très grande partie de la jeunesse algérienne est profondément convaincue qu’elle vit sous le règne de la hogra. Ce sentiment est profondément intériorisé au point où tous considèrent, même quand ce n’est pas le cas, qu’ils sont mahgourine», explique Chérifa Bouatta.
Sur le plan psychologique, la hogra ne laisse pas indemne. Dans les stades, rare espace d’expression pour des jeunes en quête de liberté, ils crient que la «harga» (immigration clandestine) vaut mieux que la «hogra». Comme si l’unique moyen d’échapper à l’humiliation était de brûler ses papiers d’identité. «C’est l’identité même du sujet qui est ainsi attaquée, diagnostique le Dr Bouatta, vous vivez rejeté, exclu, méprisé… Ces sentiments sont très douloureux à vivre, ils engendrent la honte chez la victime de hogra et/ ou la colère et la révolte, d’où souvent les émeutes.» S’il est déjà établi que l’enfer était les autres, l’humiliation peut entraîner des conséquences souvent destructrices pour les victimes. Amrane Layachi, auteur d’un blog sur la hogra dont il se dit lui-même victime, affirme qu’il passe auprès de sa famille et de ses proches pour un «aliéné». «La hogra, dit-il, amène des gens à mettre fin à leurs jours en s’infligeant d’atroces souffrances. D’autres sont au bord de la folie. Et même quand cela ne transparaît pas au premier coup d’œil, elle laisse des blessures qui ne guériront jamais.» Au fil du temps, l’Algérie devient, pour une partie de la population, un enfer très ordinaire…
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A l’ère des indignés de Hessel
Avant même le succès de l’ouvrage de Stephane Hessel, appelant à l’indignation, les Algériens avaient déjà montré des signes d’exaspération face à la hogra. «Non à la hogra» est d’ailleurs devenu, ces dernières années, un slogan politique. Cela pourrait faire penser au mouvement des indignés apparu dans plusieurs pays à la différence près que l’indignation passe, chez nous, par l’émeute.
Mais s’il y avait une analogie à faire entre les deux formes de protestation, il apparaîtrait que les deux mouvements pèchent par un excès d’utopisme et d’absence de solutions alternatives.
«Les déclinaisons de la hogra sont forcément multiples et en tout cas suffisamment ductiles pour devenir un argument d’élaboration d’un rapport de force avec les acteurs institutionnels – on l’a observé d’abondance et pas seulement en Kabylie – apparaissent, en même temps, encore trop floues pour initier de véritables mouvements sociaux porteurs autant de contestation que de projets alternatifs», souligne le sociologue Abdelmadjid Merdaci.
Abdenasser Djabi considère, pour sa part, que le «non à la hogra» est une «idée utopique visant à réaliser une société idéale ne se trouve pas sur le terrain».
L’auteur de Indignez-vous, Stephane Hessel, explique, lui-même, qu’il fait «rapprendre à s’indigner» mais pas «n’importe comment ni contre n’importe quoi». «Tout ne mérite pas l’indignation. Je crains toujours ceux qui s’en prennent aux institutions sans proposer d’alternative.» C’est là aussi un mal algérien. (El Watan-07.06.2012.)
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Amrane Layachi, auteur d’un blog contre la hogra : l’homme qui demanda à être déchu de sa nationalité algérienne
L’histoire d’Amrane Layachi, ex-cadre à la direction des impôts de la wilaya de M’sila, ressemble à une magistrale pièce de théâtre de l’absurde. Se disant victime de «la hogra», il aura surpris tout le monde en demandant, dans une lettre adressé au ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères, à être déchu de sa nationalité algérienne. Comble de la provocation : il sollicite l’acquisition d’un passeport israélien. La réaction des Autorités publiques ne se fit pas attendre : Amrane Layachi a été écroué, cinq jours après l’envoi de sa requête, pour… «divulgation d’informations secrètes au journal El Watan».
«Ces informations ayant trait aux impôts n’avaient rien de secret, elles sont sur le Journal officiel, c’est juste qu’ils n’ont rien trouvé à mon encontre», nous a-t-il expliqué.
Son «enfer» a débuté lorsque ses responsables de la direction des impôts de la wilaya de M’sila l’ont accusé d’avoir falsifié un extrait de rôle. «J’ai eu à subir les foudres d’un lobby au sein de l’entreprise. On m’a démis de mes fonctions. Ayant fait un recours à la justice, j’ai été innocenté mais j’ai dû subir l’acharnement d’un groupe de personnes. Ce clan n’a cessé de grossir, englobant des membres de la police, un procureur, etc. Excédé par les pressions, j’ai préféré donner sa démission», raconte-t-il à El Watan. Son expérience de la hogra l’a amené à s’intéresser à d’autres cas de mépris. Il a ainsi lancé, sur la Toile, un blog consacré à la hogra (hogra.centrblog.net) dans lequel il répertorie soigneusement tous les cas d’injustice allant des affaires de mœurs aux scandales de corruption. «Depuis quelques temps, je n’arrive plus à poster quoi que ce soit sur mon blog, c’est comme si on me l’avait bloqué», confie-t-il.
Ayant renouvelé sa demande après avoir envoyé sa demande au ministère de la Justice, on lui remit, le 7 février 2012, la réponse suivante : «Dites-nous quel est votre problème, nous vous apporteront notre appui sur le plan légal.» Mais pour Amrane Layachi, l’affront qu’il a subi ne peut être lavé avec quelques mots.
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Cherifa Bouatta. Psychologue : «Cette forme de mépris engendre la honte, la colère et la révolte»
-La hogra est-elle un mal algérien ?
En tout cas, c’est en Algérie que le mot est utilisé pour rendre compte d’une sorte de «condensation» qui dit mépris, humiliation, injustice, impuissance, face aux détenteurs du pouvoir, à ceux qui détiennent les places sociales qui peuvent permettre ou empêcher l’accès aux travail, au logement, aux services…
-La hogra dénote-t-elle la vulnérabilité d’une certaine frange de la population par rapport à une autre ?
Effectivement, cette «notion» dénote la fragilité d’une population qui se voit livrée au bon vouloir de ceux qui détiennent les ressources, entendu au sens large du terme, et cela exprime des rapports de classe où des parties de la population, et particulièrement des jeunes se voient privés de leurs droits par les puissants. On peut avancer sans se tromper qu’une très grande partie de la jeunesse algérienne est profondément convaincue qu’elle vit sous le règne de la hogra. Ce sentiment est profondément intériorisé au point où tous considèrent, même quand ce n’est pas le cas, qu’ils sont mahgourine.
-Y a-t-il, d’après vous, un lien entre l’absence de démocratie et la pandémie de la hogra ?
Sentiment de hogra et sentiment de justice vont ensemble. Il y a ce sentiment de hogra parce qu’il n’y a pas de confiance dans le fonctionnement des institutions de l’Etat, parce que les gens ne croient pas que la société fonctionne selon des lois qui s’appliquent à tous. Il y a ceux qui se situent du bon côté de la barrière et pour lesquels les lois peuvent être détournées voire ne s’appliquent pas et puis il y a les autres.
-Comment expliquer que, dans la société algérienne, la moindre once de pouvoir autorise des comportements condamnables ?
La hogra est en fait générée par la perversion des lois. En disant cela, on soulève la question de l’Etat de droit, un citoyen qui pense que la société dans laquelle il vit est une société qui fonctionne selon des lois qui s’appliquent à tous est un citoyen qui respecte les règles de l’Etat, qui peut comprendre et accepter les sanctions que cet Etat peut prendre à l’encontre de ceux qui transgressent les règles. Mais un citoyen qui est convaincu que c’est le règne de la hogra, il est persuadé que lorsque la justice s’applique, ce n’est pas l’application de la loi, mais plutôt une question de hogra. C’est ce qui donne ce sentiment d’anarchie et de perversion de la loi dont je parlais auparavant. Et face à ces convictions profondes qui sont partagées par de larges pans de la société, il n’y a que l’Etat de droit qui peut remettre de l’«ordre» dans le monde.
-La hogra peut laisser indemne sur le plan psychologique ?
Il est évident que celui qui subit la hogra est profondément blessé, son narcissisme est ainsi mis à mal. C’est l’identité même du sujet qui est ainsi attaquée, vous vivez rejeté, exclu, méprisé… ces sentiments sont très douloureux à vivre, ils engendrent la honte chez la victime de hogra et/ou la colère et la révolte, d’où souvent les émeutes. Je ne veux pas établir de liens directs entre hogra et immolation, mais je ne peux m’empêcher de relever que la majorité des jeunes qui se sont immolés par le feu l’ont fait suite à la hogra, un responsable a refusé de les recevoir, ils ont été déboutés de leurs droits…
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Abdelmadjid Merdaci. Sociologue : «L’impunité est l’un de ses ferments»
-La hogra, terme intraduisible et polysémique, est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Est-ce là un concept strictement algérien ?
Les sociétés déclinent selon leurs legs historiques et culturels les rapports de force entre acteurs sociaux, particulièrement sur le registre de la stigmatisation des passe-droits, de l’impunité, des atteintes à l’intégrité et aux droits des personnes, singulièrement sous les régimes autoritaires. En Algérie, la hogra a longtemps été un marqueur d’une culture victimaire fédératrice de diverses situations et statuts sociaux. Cette notion est désormais entrée dans une forme de normalité lexicale néo-urbaine.
-Est-ce que la hogra dénote la vulnérabilité d’une certaine frange de la population par rapport à une autre ?
Les conditions de la redistribution de la rente, qui est à la base de la configuration des rapports politiques et sociaux, brouillent la lecture nécessaire d’une précarité sociale qui n’est pas forcément là où on l’imagine. Sous réserve d’un inventaire documenté, les acteurs éligibles à la vulnérabilité se trouvent-ils moins dans l’informel que dans l’économie institutionnelle et je pense précisément au salariat.
-L’Algérien n’est-il pas à la fois victime et bourreau ?
Outre son opacité – on ne peut que spéculer sur les conditions de prise de décisions souvent décisives pour l’avenir de la collectivité nationale – l’irresponsabilité éthique et judiciaire est l’une des caractéristiques du système autoritaire en place depuis la crise de l’été 1962 et l’impunité en est l’une des expressions. Aujourd’hui, et tout en se démarquant sans ambiguïté du facile «tous pourris» est-ce des enchevêtrements des réseaux d’influence, de protection, de clientélisme qu’il est question ? Il n’est pas facile, à ce propos, de relever d’inattendues filiations avec les conduites des collaborateurs zélés de la colonisation.
-N’est-ce pas, là aussi, une illustration des rapports complexes entre Etat et société ?
Au quotidien se déclinent moult figures du «hagar» et du «mahgour», dans l’espace public, dans l’espace privé et en tout état de cause dans des jeux de rôle qui interdisent à la hogra d’être le générique commode d’exclusions plus décisives. J’ai presque envie de dire que jusqu’à aujourd’hui, le clivage qui fait sens est celui qui démarque les divers formes et degrés d’exclusion de la rente d’une part de tous ceux qui portent l’exclusion de la citoyenneté. Par Amel Blidi (El watan-07.06.2012.)
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**Combien coûte un Etat ?
par Ammar Koroghli
Aun moment, où la crise économique (d’aucuns suggèrent plutôt récession) s’est installée dans tous les pays et dans les foyers, force est de constater que l’Etat -où qu’il soit- ne veut pas renoncer à son train de vie. Que l’on en juge au regard des chiffres disponibles. En France, le budget de la Présidence qui a toujours été tenu secret est révélé. Et du coup le train de vie du Président de la République qui dispose, apprend -on, de quelque 300 mètres carrés d’appartement de fonction où les fleurs doivent être fraîches en permanence (coût 280.000 euros par an ; pour les boissons, les dépenses s’élèvent à 1 million d’euros). Le même Président dispose de 61 voitures de fonction, 2 Airbus et 6 avions Falcon-Jet (le dernier avion en date coûterait quelque 60 millions d’euros).
Il aurait presque 1.000 employés à son service (deux fois plus que la Reine d’Angleterre) ; parmi eux 44 chauffeurs et 87 cuisiniers ; les cuisiniers-chefs peuvent, nous dit-on, se servir librement dans les caves à vin du Palais de l’Elysée, le repas de midi leur est servi par des laquais (1).
En France, outre-mer…
Et, selon la Cour des comptes (qui joue son rôle imparti par les textes), la Présidence de la République a dépassé de 10% le budget alloué (la garden-party, annulée cette année, coûterait chaque année quelque 700.00 euros); certains journaux de l’Hexagone continuant de parler de « bling-bling »…
A lire ces mêmes journaux, l’émoi gagne les citoyens d’autant qu’ils sont affranchis sur le peu de cas fait à leurs doléances alors même qu’ils apprennent qu’un ministre leur coûte 14 .000 euros en rémunération à laquelle il y a lieu d’ajouter, pour certains, une retraite de parlementaire qui oscille entre 4000 à 9000 euros ; ce, outre leurs frais : les jets privés utilisés à raison de 100 000 euros et autres logements souvent dépassant les 100 m² et pris en charge par le Trésor public (parfois le coût d’un appartement étant de 15000 euros par mois de location ; de quoi permettre, en toute vraisemblance, à un jeune couple maghrébin d’acheter un F2 de taille modeste dans une petite ville de l’intérieur du pays)… Et ce qui a donné lieu à au moins une démission. Nous aurions besoin en Algérie d’un journal style « Le canard enchaîné »…
Certains ministres, « débarqués » du gouvernement, se voient confier des missions avec une rémunération mensuelle de 9000 euros (le coût d’un appartement de modeste taille valable pour un jeune couple, dans un quartier populaire de Fès qui se trouve quelque peu excentré de la ville il est vrai…). L’actualité a parfois rapporté également que certains ministres -ou hauts fonctionnaires- bénéficieraient d’appartements HLM que certains n’honorent pas de leur présence, voire les louent ou les cèdent à des parents qu’ils hébergent ; ce pour un loyer souvent réduit de 50% du prix du marché.
Inutile d’insister sur certaines dépenses à la charge de l’Etat de la part de certains augustes ministres, ainsi des frais pour achat de cigares (12.000 euros, nous dit-on). De quoi là aussi rendre heureux un couple de retraités au Maghreb avec cet argent parti en fumée comme la somme colossale évaporée par le prestidigitateur des finances, monsieur MADOFF…
Bien entendu, il n’y a pas que chez nous où le népotisme fait des ravages ; ainsi, certains ministres ou parlementaires n’hésitent pas à faire travailler leur propre progéniture pour eux -voire des neveux ou nièces- comme directeurs de cabinet ou assistants parlementaires par exemple. Les journaux français rapportent également que l’affaire Tapie s’est soldée au bénéfice de celui-ci par quelque 130 millions d’euros dont 45 millions au titre du préjudice moral (à la charge du contribuable précisent ces journaux).
Les grands patrons ne sont pas en reste puisque, outre les fameux stocks options qui leur assurent souvent des parachutes dorés pour des retraites non moins dorées, certains quittent leurs entreprises en empochant des indemnités qui dépassent l’entendement (parfois équivalent à un siècle de salaires d’un ouvrier ou d’un employé au SMIC, salaire minimum). Ah, il est vrai que, du temps de la coupe mondiale, il n’était pas superfétatoire de relever qu’un joueur de football toucherait entre 35.000 euros par mois en moyenne jusqu’à 18 millions d’euros par an…
Et pendant ce temps-là, on pense à demander aux gens à travailler plus (deux ans de plus) pour aspirer à une retraite, avançant l’argument éculé de la démographie dont certains experts disent qu’il est un tantinet vieillot.
Au Maroc, notre voisin…
A en croire Gilles Perrault (2), sous feu Hassan II: «Le roi donne l’exemple. Premier propriétaire foncier du pays, premier exportateur d’agrumes, premier entrepreneur, il rachète les possessions de la Banque de Paris et des Pays-Bas, il investit dans les produits laitiers, la betterave à sucre, les fleurs coupées. Ses placements à l’étranger sont innombrables. La corruption est partie intégrante de son mode de gouvernement(…). Ifrane, Tanger, Agadir, Marrakech, Rabat, Fès, Meknès, Casablanca : chaque grande ville du royaume devait avoir son palais. A Fès, toute la robinetterie était en or…
La somptuosité des bouffes fait l’émerveillement général. Montagnes de homards et de langoustes, piles de saumons, caviar à la louche, fruits, gâteaux et sorbets. Des moutons tournent par dizaines sur la broche des méchouis… ».
Le nouveau roi, Mohamed VI, roi des pauvres s’il en fut, rompt avec ce faste. Un journal marocain a tenté de se poser la question de savoir combien coûte l’Etat, à travers la monarchie. S’il est vrai qu’il s’est fait tancer en se faisant sévèrement rappeler à l’ordre et se faire taper sur les doigts, il a permis tout de même d’exposer quelques données pour y répondre. Du numéro «TEL QUEL» (repris par « Le Monde» du 28 décembre 2004) traitant de cette question, il résulte que la monarchie marocaine coûterait quelque 210 millions d’euros par an, le salaire mensuel du Roi étant de 36.000 euros. Quelque 110 personnes travailleraient ainsi pour les palais royaux dont l’entretien, les salaires desdites personnes et les voyages et cérémonies coûteraient quelque 163 millions d’euros.
Le cabinet royal compte, nous apprend t-on, 300 permanents dont les conseillers du Roi (dont les salaires sont alignés sur ceux des membres du Gouvernement). Le budget annuel des consommations des palais royaux comprendrait 6 millions d’euros de carburant, autant pour l’eau, 4 millions d’euros pour l’électricité et deux millions pour les dépenses vestimentaires…
En Algérie, notre pays…
Chez nous, qu’en est-il ? Dispose t-on de chiffres et/ou d’outils pour avoir une approche permettant de savoir ce que nous coûte notre Etat : institutions et personnel ?
Selon les quelques éléments disponibles à travers les journaux algériens et quelques sites consacrés à notre pays, il s’avère que pour reprendre le titre de l’un de nos quotidiens (de mémoire El Watan) « Les députés se taillent un statut en or massif », leur rémunération avoisinerait les 30 millions de centimes de dinars. Pour le reste, c’est le flou artistique.
Ne disposant donc pas d’éléments fiables, en l’absence d’un outil comprenant les statistiques particulières aux dépenses de l’Etat (institutions et personnel), force est de rester sur sa faim pour savoir ce que nous coûte notre Etat et ses hauts représentants civils et militaires : présidence de la République, du Sénat et de l’Assemblée nationale par exemple ; les hauts fonctionnaires exerçant au sein des institutions politiques, militaires, administratives et judiciaires. Combien coûte un Ministère et son personnel ? Une ambassade ? Quel est le coût du patrimoine immobilier de l’Etat et de son entretien, singulièrement celui abritant nos institutions ?
Le CNES dont le président, le défunt Mohamed Salah Mentouri (Allah Yarahmou), souhaitait en faire un outil performant devrait permettre, à tout le moins par son éclairage critique des projets économiques du gouvernement, de pallier un tant soit peu à cette lacune. Pour peu que des chiffres soient livrés à l’opinion publique, même si d’aucuns pourraient douter de l’efficacité de cette institution.
Il reste également à espérer que la Cour des comptes, réactivée ces derniers temps nous dit-on, puisse combler en partie cette même lacune à l’occasion de son contrôle des dépenses publiques dès lors qu’elle sera en mesure d’assurer ses prérogatives avec une marge de manœuvre suffisante et un accès nécessaire à la documentation.
Et encore, quel que soit le coût de notre Etat, institutions et personnel, une question se pose : hormis deux instances, l’Armée et sa Direction et la Présidence de la République qui exercent sans doute le pouvoir politique réel, quelles sont les autres institutions à même d’assurer une mission autrement que celles assignées par ce même pouvoir politique qui agit souvent en coulisses et en dehors de tout contrôle effectif. Il s’agit là d’institutions légales mais pour autant sont-elles légitimes ? That is the question. (Le Quotidien d’Oran-14.10.2010.)
Notes :
1).http://www.bild.de/BILD/politik/2009/07/23/nicolas-sarkozy-gott-in-frankreich/8-flugzeuge-61-dienstwagen-1000-angestellte.html
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ce-que-les-allemands-pensent-de-62037
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Les élites face à la crise
Que peuvent faire les élites dans une telle situation ? (fin)
Par : Dr ahmed benbitour
Il y a toujours l’attitude qui consiste à dire : “Après tout, c’est le pouvoir en place qui a créé la crise, il n’y a qu’à se débrouiller avec”, et attendre en y allant doucement par la recherche d’une légitimité hypothétique qui viendrait des élections. Le changement ne peut venir d’élections organisées au profit du régime en place !
Il faut s’inspirer de l’expérience de 1954 et innover en matière d’organisation du travail politique, innover en matière d’instruments du changement et parier sur de nouvelles forces.
Bien entendu, cela commence par la constitution d’une élite (voir la première chronique).
L’innovation en matière d’organisation du travail politique peut venir de l’utilisation des possibilités offertes par les Nouvelles Technologies de l’Informatique et des Télécommunications : réseaux sociaux, facebook, Internet, youtube, etc.
L’innovation en matière d’instruments du changement peut se résumer en cinq éléments :
1. Une force motrice : c’est un discours politique mobilisateur qui explique clairement l’inéluctabilité du changement et qui définit le choix devant lequel se trouve la Nation algérienne : se taire aujourd’hui et subir le changement dans le désordre avec tous les risques de dérapages, ou se mobiliser dans le calme et la sérénité, identifier les problèmes et se préparer à les résoudre, concevoir le changement dans le long terme au bénéfice de tous.
2. Une vision qui expose la situation de l’Algérie d’aujourd’hui, avec tous ses risques et ses dérives et qui donne les contours de sa mutation grâce au changement proposé. De même qu’une feuille de route qui explicite clairement les missions et les étapes de mise en œuvre du changement, ainsi que les engagements des différentes parties prenantes au changement et le système de contrôle et de validation.
3. Un leadership collectif, capable de donner un sens au changement, de réaliser le consensus et de mener rapidement l’Algérie vers la prospérité. Il ne pourra être constitué que de compétences nationales de très haut niveau, avec à leur tête un groupe de personnalités respectées, réfléchies, visionnaires et au-dessus des partis, des clans et des intérêts privés.
4. Un certain nombre de personnalités et/ou de groupes d’appui ayant une présence de caution au sein de la société et disposant d’une respectabilité pour soutenir le leadership et la stratégie d’implantation du changement.
5. Les réalisateurs du changement seront des personnes qui assureront la préparation, la coordination et la mise en œuvre du changement dans tous les secteurs.
Le pari est à faire sur les compétences nationales aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger pour les engager dans la voie de la résolution de la crise.
Il faut bien noter que la mutation ne nécessite pas le nombre. C’est le respect scrupuleux par tous d’un certain nombre de principes qui assurent le succès.
Il s’agit de :
1. L’absence totale de violence, ni dans le verbe ni dans l’acte, lors des revendications pour enlever au pouvoir le justificatif de la répression.
2. La clarté intellectuelle, même si elle présente un grand défi pour le pouvoir avec les risques de répression.
3. La culture démocratique dans le travail au changement : le pouvoir de bas en haut et le respect des règles d’alternance.
4. Les principes démocratiques fondamentaux sont un garant du succès, d’où, il est impossible de réussir en utilisant les méthodes autocratiques.
5. Les forces du changement commenceront en petit nombre qui grossit au fur et à mesure par les relations directes avec la base, le lancement des idées et en présentant une alternative crédible.
6. Plus les gens se mobiliseront autour du changement plus le pouvoir en place perd confiance et se prépare à la négociation d’une sortie honorable.
7. Il faut qu’une personnalité assume le leadership et prenne la tête du mouvement pour le changement.
Les missions pour les élites reconstituées dans la voie du changement sont ainsi clairement définies :
1. Intérioriser la nécessité du changement dans le calme et la sérénité pour sauver la Nation algérienne.
2. Travailler à l’élaboration de la force motrice et de la vision.
3. Travailler à l’établissement d’un consensus pour un leadership assumé. 4. Repérer les personnalités d’appui.
5. Repérer les réalisateurs du changement.
Après cela définir une stratégie de communication qui doit comprendre deux premières étapes probatoires : la première consacrée à l’éducation citoyenne ; la deuxième à l’appel à l’imputabilité (accountability ou moussaala). (Liberté-28.10.2010.)
C’est le sens du travail que j’ai lancé depuis novembre 2009 (voir www.cicc-dz.net ).
Les élites ont perdu l’opportunité d’assumer le leadership du lancement de la Révolution de Novembre, elles continuent à le payer jusqu’à aujourd’hui. Si elles ratent une opportunité de prendre le leadership du changement, aujourd’hui, ce sera la marginalisation définitive !
Envoyez vos réactions à abrousliberte@gmail.com
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