Matières premières

**L’or subit son plongeon le plus brutal depuis 30 ans

 Il a perdu près de 10 % ces derniers jours

L’or a subi sa plus forte chute depuis 30 ans lundi à New York, dans un marché miné comme le reste des matières premières par le ralentissement économique de la Chine et la perception d’une baisse du risque inflationniste.

Le contrat de référence, pour livraison en avril, a perdu 9,35% pour finir à 1.360,60 dollars sur la plate-forme d’échanges à terme du Comex. Il a perdu jusqu’à 10,9% en cours d’échanges électroniques, tombant à son plus bas niveau en deux ans à 1.338,00 dollars. 
Le métal jaune n’avait pas subi une telle dégringolade sur une séance à New York depuis le 28 février 1983. 
A Londres, l’once d’or a terminé à 1.395 dollars au fixing du soir, contre 1.535,50 vendredi soir, enregistrant une baisse de 9,15%. 
Le contrat pour livraison en juin, le plus échangé, a perdu jusqu’à 11% en cours d’échanges. 
Au-delà de la chute du métal précieux, très apprécié des investisseurs en temps d’incertitude et de peur du risque, la journée s’est également avérée historique en termes de participation, avec plus de 620.000 échanges sur le contrat de juin. « Jamais le Comex n’avait connu un tel niveau d’échanges sur une séance depuis le début du courtage d’options à terme aux Etats-Unis », le 31 décembre 1974, a indiqué Damon Leavell, un porte-parole du Comex. 
Le Comex, ou Commodity Exchange, est une filiale de l’opérateur CME Group, le numéro un mondial du courtage de dérivés. 
Au total, sur les deux dernières séances, l’or a perdu plus de 200 dollars l’once, un autre record sur deux jours depuis près de 40 ans aux Etats-Unis.*Source: Belga-16.04.2013.

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La Bourse de Tokyo finit en repli

**Les matières premières s’effondrent, à l’unisson de la débâcle des Bourses

Les cours des matières premières n’ont pas été épargnés jeudi par la tempête secouant les marchés financiers et le regain de pessimisme sur l’économie mondiale: pétrole et métaux industriels ont lourdement chuté, après l’avertissement de la Fed et un indicateur décevant en Chine.

Alors que les Bourses enregistraient une nouvelle dégringolade, les prix du pétrole descendaient à leurs plus bas niveaux depuis un mois: vers 16H00 GMT, les cours du baril abandonnaient plus de 4,50 dollars (-4,50%) à New York et 4,20 dollars (-3,80%) à Londres.

 Les prix des métaux industriels étaient particulièrement touchés: l’étain et le nickel ont ainsi lâché jusqu’à 7% et 10% respectivement sur le London Metal Exchange (LME), glissant tous deux sous le seuil des 20.000 dollars la tonne pour la première fois depuis l’été 2010.

Le prix du cuivre s’est effondré de plus de 8% en cours de séance, tombant sous 7.700 dollars la tonne, un niveau plus vu depuis septembre 2010. Il a perdu près de 25% de sa valeur depuis son sommet historique à 10.190 dollars en février: entretemps, les perspectives économique mondiales se sont nettement dégradées.

« La chute des prix aujourd’hui est certainement un peu effrayante. L’environnement économique mondial était déjà morose, et la Réserve fédérale américaine (Fed) n’a pas arrangé les choses mercredi en noircissant le tableau », a expliqué à l’AFP Nick Brown, analyste chez Natixis.

La banque centrale a certes annoncé son intention de vendre pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor pour tenter de faire baisser les taux d’intérêt à long terme, mais elle a également insisté sur les « risques importants » pour la reprise américaine.

« Les investisseurs ont surtout retenu cet avertissement et cela a plombé leur appétit pour les actifs jugés risqués », qu’il s’agisse de l’euro, des marchés boursiers ou de l’ensemble des matières premières, confirme James Moore, analyste de la société britannique Fast Markets.

Alors que le Fonds monétaire international FMI) a abaissé mardi ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis et la zone euro, les commentaires de l’institution de Washington sont venus aviver les craintes d’un retour en récession des économies développées.

Le dollar, jugé un actif sûr, a profité de la défiance des cambistes, montant à son plus haut niveau depuis janvier face à l’euro: ce fort renchérissement du billet vert rendait d’autant moins attractifs les achats de matières premières, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d’autres devises.

Jeudi, les indicateurs macroéconomiques publiés n’ont guère éclairé la situation.

« L’annonce d’une contraction inattendue de l’activité manufacturière en septembre en Chine« , premier pays consommateur de métaux industriels et deuxième consommateur de brut dans Le Monde, « a encore accentué la nervosité des opérateurs », a noté M. Moore.

Plus tard, « alors que les marchés restent obnubilés par un possible défaut de paiement de la Grèce, des indicateurs européens très décevants sont tombés », montrant notamment une contraction de l’activité du secteur privé en zone euro en septembre, pour la première fois depuis deux ans, ajoutait M. Brown.

Les matières premières alimentaires n’étaient pas en reste.

Les cours du blé, maïs et soja chutaient de plus de 2% sur le Chicago Board of Trade. Le blé est tombé à son plus bas niveau depuis la mi-juillet. Les cours du sucre ont lâché plus de 5% à Londres comme à New York.

La livre de coton cédait 1,6% à New York, renouant avec ses plus bas niveaux depuis la mi-août.

Même l’or, pourtant considéré comme une ultime valeur refuge, a lâché plus de 90 dollars (-5%) depuis mercredi soir, jusqu’à 1.722,03 dollars l’once, pâtissant lui aussi du raffermissement du dollar.

« La chute a été brutale, mais cela signifie aussi que les investisseurs pourraient revenir très vite sur les marchés des matières premières pour réaliser des achats à bon compte », tempérait Nick Penney, analyste du courtier Sucden. (Voila-22.09.2011.)

**La folle envolée du cuivre 

Matières premières 6bf72136-3231-11e0-a431-8be0ef9c752a

À plus de 10.000 dollars la tonne, le prix du cuivre a triplé en deux ans. Cette hausse est largement liée à la demande asiatique, mais l’appétit croissant des financiers n’arrange rien. 

coeur- Ils sont 12 apôtres de la finance. «Ring Dealers» de catégorie 1. Au cœur de la City, derrière la façade néoclassique du 56, Leadenhall Street, seuls ces traders de choc, issus de banques renommées, sont autorisés à occuper les banquettes rouges du «Ring», la corbeille de la Bourse londonienne des métaux, le London Metal Exchange (LME). Une centaine d’autres, debout, s’agitent, calepins en main, plusieurs téléphones à l’oreille, afin de recevoir les positions d’investisseurs et industriels, les informant des prix en temps réel.

Ceux du cuivre, de l’aluminium, du zinc, de l’étain, du plomb ou de l’acier, qui s’affichent chaque soir à l’heure du thé, servent de référence planétaire. Même si contrats à termes et options se négocient aussi à New York et Shanghaï, le LME est le premier marché mondial pour métaux de base non ferreux. Le «métal du diable» a été propulsé, sur fond de flambée du pétrole, à un record de 10.000 dollars la tonne jeudi dernier. Indispensable dans le bâtiment et les câbles, la star des métaux de base est portée par les économies émergentes, Chine en tête. Elle en consomme 40%, soit 45 milliards de dollars par an.

Le cœur de la City bat au rythme endiablé du cours du cuivre, star de la Bourse des métaux de Londres. Les traders y officient encore à la criée, autour de la corbeille, appelée le Ring.
Le cœur de la City bat au rythme endiablé du cours du cuivre, star de la Bourse des métaux de Londres. Les traders y officient encore à la criée, autour de la corbeille, appelée le Ring.

«Nous avons un bureau à Singapour et le plus important de ce qui se déroule ici est indéniablement dirigé par l’Asie», souligne Martin Abbott, PDG du LME. Le rôle du LME reste de proposer une couverture aux risques inhérents au négoce de métaux. Un rôle immuable depuis sa fondation, il y a plus de quatre siècles, sous Élisabeth I. Les échanges portent sur des contrats à terme de trois mois, particularité héritée de l’époque où les navires marchands mettaient trois mois pour revenir d’Extrême-Orient ou du sud de l’Amérique. Le LME assurait un prix fixe le temps du voyage. Une parade à la volatilité. Si beaucoup passent par téléphone ou par voix électronique, une partie des transactions se font encore à l’ancienne, en une tonitruante criée. De 11 h 45 à 17 heures, en deux sessions, chaque métal est négocié 4 fois, lors de son «ring»: 5 rituelles minutes dédiées à sa cotation.

Dès qu’un symbole, propre à chaque métal, surgit sous les terminaux qui surplombent la corbeille, les visages s’animent, les mains s’agitent. Quand vient le cuivre, annoncé par un cercle soutenu par une croix, le brouhaha gagne en intensité. Suspendus à des fils, des micros enregistrent tout commentaire. Des caméras, tout geste. Un précis langage des signes s’impose, sous l’œil de vigiles en noir, les «market operators», habilités à verbaliser en cas d’écart. Main tendue et pouce dressé signifient une enchère, pouce et index en cercle, une offre. Signes et exclamations, telles «tom» (pour tomorrow) ou «cash», atteignent un paroxysme les dernières secondes. Si l’aluminium ou l’étain remportent aussi un beau succès, la salle se vide quand le cobalt ou le mobydenum pointent leur nez. À l’étage, derrière une vitre avec vue sur le Ring, quelques visiteurs assistent à cette folklorique agitation.

Rien n’empêche la spéculation   

«Quelle spéculation!», laisse échapper le futur chef d’agence d’une banque française, en périple initiatique à la City. Plus que la «spéculation» pointée du doigt par Nicolas Sarkozy au G20, c’est une impérieuse demande industrielle, assortie d’un déficit mondial de 400.000 tonnes anticipé par l’International Copper Study dès 2011, qui explique la flambée du cuivre. «Ces dernières années, qui ont vu l’industrie des hautes technologies se développer, les investissements ne sont plus allés vers l’industrie minière, considérée comme une vieille industrie, rappelle Martin Abbott. D’où le déséquilibre entre l’offre et la demande.»

Face aux aléas du marché, les contrats à terme du LME ou du Comex permettent avant tout de se couvrir. Mais rien n’empêche la spéculation. Aux États-Unis, selon la Commodity Futures Trading Commission, les spéculateurs ont accru leurs positions acheteuses sur le métal rouge fin décembre, pariant sur une hausse des prix. «Ils détiennent 40.000 contrats, un seuil sans précédent», relève Eugen Weinberg, analyste matières premières de Commerzbank. Par ailleurs, plusieurs banques ont acheté d’importantes quantités de cuivre, dans des stocks agréés par le LME, pour lancer, sous peu, sans doute aux États-Unis, des produits d’investissement financier (de type ETF ou ETC) adossés à du cuivre physique, histoire de répliquer son envolée.

Pour Pierre Martin, analyste matières premières chez DWS : «Si l’envolée des prix des matières premières s’accentuait encore, autoriser de tels produits financiers serait mettre de l’huile sur le feu, car autoriser un produit qui augmente la rareté aurait un impact sur les prix…» Le LME assure de son côté disposer de moyens pour lutter contre la spéculation. En cas de position dominante, il peut imposer une restitution du métal au marché. Il y a quelques jours, JPMorgan aurait ainsi revendu la moitié des énormes quantités de cuivre acquises ces derniers mois. Cela n’a pas empêché le métal rouge de s’envoler historiquement, preuve que la spéculation ne mène pas seule le bal . (Le Figaro-06.02.2011.)

*«Mouvements spéculatifs»  

Frédéric Michelland, directeur financier de Nexans.
Frédéric Michelland, directeur financier de Nexans.
LE FIGARO. – Comment expliquez-vous l’envolée des prix? Frédéric MICHELLAND. – La hausse des prix du cuivre est dans une certaine mesure liée à des mouvements spéculatifs. Ils expliquent en partie la forte volatilité du cuivre à laquelle nous faisons face depuis 2009. Câbleur, Nexans est un gros conso­mmateur de cuivre, avec 480 000 tonnes facturées en 2010. Notre politique est de répercuter dans nos tarifs l’intégralité de l’évolution des prix.Comment réagissez-vous à la volatilité?

Nous achetons bien entendu des contrats et des options sur le LME. Un industriel comme Nexans ne se fournit cependant pas prioritairement auprès de traders, mais achète surtout son cuivre auprès de producteurs et pour une partie non négligeable par le biais de contrats portant sur plusieurs années, ce qui reste le meilleur moyen de garantir nos approvisionnements.


 «La Chine tire la demande»

Robin Bahr, analyste métaux Crédit agricole Londres.
Robin Bahr, analyste métaux Crédit agricole Londres. LE FIGARO. – La hausse des prix du cuivre est-elle spéculative?Robin BAHR. – Non, la forte demande explique majoritairement la hausse : acteur clé, la Chine représente 40% de la demande, 60% pour l’utilisation électrique. En 2020, elle concentrera 20 des plus grandes villes du monde, de plus de 10 millions d’habitants chacune.Des produits financiers vont-ils être lancés sur le cuivre?

Oui, car des investisseurs ont de l’appétit pour cela. Le cuivre est devenu un actif financier. Des banques américaines pourront lancer des ETF si le gendarme de Wall Street (SEC) l’autorise. Mais il pourrait refuser, craignant que les consommateurs industriels n’entrent en compétition avec les investisseurs financiers. Le problème, c’est que la SEC a déjà approuvé, en janvier 2010, des ETF physiquement adossés au palladium et au platine, créant un précédent. En Europe, les mêmes réticences existent.


 Des milliers de hangars de stockage dans le mondeLa bourse des métaux londonienne ne fait pas qu’organiser le marché financier des métaux de base. Elle supervise également la qualité et le stockage très concret des lots de métaux qui sont, chaque jour, échangés à la City. Le LME est ainsi responsable de 600 sites de stockage, qui, répartis tout autour du globe, conservent l’équivalent de quelques semaines de consommation, en cuivre et autres métaux.Dans la froideur hautement sécurisée du site de Rotterdam, au cœur du plus grand port d’Europe, d’étincelantes montagnes de barres en «T» d’aluminium rivalisent avec de titanesques amoncellements de plaques de cuivre. On compte pas moins de 20 hangars dans les alentours de Rotterdam. Chacun recèle 80 000 tonnes de métaux, codes-barrés, identifiables illico. Dans ces vastes entrepôts agréés par le LME, mais gérés par la société allemande Steinweg, les piles de métaux dépassent souvent 6 mètres de haut.Interdits au public, les hangars ne s’ouvrent que rarement. En effet, si le LME est un marché à livraison physique, et si Steinweg délivre des garanties, papier et numériques, à tout acquéreur d’un lot à la Bourse des métaux, «il y a une différence entre le négoce et le marché des contrats à terme traités au LME, insiste François Combes, responsable monde du trading des matières premières de la Société générale à la City. Si le prix du cuivre est fixé au LME, un très faible pourcentage des contrats se traduit par une prise de livraison physique dans les entrepôts, où les stocks font surtout office de garantie».Gangs de voleurs Le nom du propriétaire d’un lot peut varier à la City sans que ledit lot ne bouge d’un sabot à Rotterdam. À moins qu’un industriel ne l’achète pour le consommer. Certaines piles d’aluminium ou de cuivre dorment donc ici des années. Dehors, des caméras veillent. «Nous n’avons été victimes d’aucun vol», assure Chris Jonker, directeur de Steinweg. À quelques kilomètres, au siège de la société, une myriade d’écrans transmet en direct les images des entrepôts. Une vigilance renforcée qui n’est sans doute pas sans rapport avec l’envolée des prix. Partout dans le monde, les gangs de voleurs de métaux sévissent.

**Au Chili, avec la flambée du cuivre, la mine est aussi l’avenir de la femme

TAMBILLOS (Chili) – A cours historiques, premières entrepreneuriales: au Chili, la flambée du cuivre pousse des milliers de néophytes vers la mine. Parmi eux, la première patronne de mine du pays sud-américain, théâtre cette semaine d’une conférence mondiale du secteur.

Le cerro (la colline) pelé et rocailleux, typique du nord chilien, se dressait face à la maison d’Isabel Galeguillos, comme une évidence. Elle a donc décidé de tenter sa chance quand les cours du cuivre, or rouge du Chili qui produit plus d’un tiers de l’offre mondiale, sont partis à la hausse en 2007, crevant année après année des plafonds historiques.

« Beaucoup disaient qu’il rebaisserait, mais avec mon optimisme, je me suis dit: il peut baisser, mais le métal peut aussi continuer à grimper », explique-t-elle à l’AFP.

Surtout, cette mère célibataire de 50 ans, payée des salaires de misère dans l’agriculture, la restauration, puis dans un camping, en avait « assez de (me) faire exploiter. Je me disais qu’il était temps de faire quelque chose pour moi, d’être ma propre chef, de gérer mes horaires ».

Après avoir sillonné la colline pas à pas, sous un soleil sans pitié, Isabel s’est décidé pour un lopin qui paraissait exploitable et n’avait pas de propriétaire. Près de trois ans de démarches administratives plus tard, elle est devenue la première patronne de mine au Chili.

Avec sa bru qui l’a rejointe, elles sont aujourd’hui deux femmes suant aux côtés de cinq hommes -mes « enfants » comme elle les appelle-, sans « aucune différence ».

« Nous aussi on empoigne le marteau ou la pique, on charrie la brouette et on charge le camion », explique la « mineure », maculée d’écran solaire, mais qui garde bagues au doigts, boucles d’oreilles et longues tresses sous son casque de sécurité.

Son terrain est l’une des centaines de mines artisanales qui contribuent aussi à la puissance du secteur miniers chilien, aux côtés de groupes pesant 70% de l’industrie.

Le ministre des Mines Laurence Golborne a rappelé lundi, en ouverture de la conférence du Cuivre Cesco à Santiago, l’importance des petites entreprises qui assument 26% de l’exploration, « la base du développement minier ».

« On a commencé avec acharnement, petit à petit, en extrayant roche après roche », raconte Isabel a l’AFP. Puis en janvier 2010, le premier camion a été rempli: 14-15 tonnes de roche, extrait d’une surface de 140 mètres carrés environ.

Aujourd’hui, la mine « La Loica » (un oiseau chilien) livre un ou deux camions par semaine à l’Enima, la grande entreprise publique qui rachète le minerai aux petites unités comme celle d’Isabel.

Et qui paie, suivant la qualité de la roche et le cours du minerai, entre 1.700 et 2.200 dollars (1.200 à 1.550 euros) la cargaison.

Au bout d’un an d’exploitation, Isabel a doublé ce qu’elle gagnait comme ouvrière agricole. Mais elle vit avec ses quatre enfants dans la même modeste maison du poussiéreux village de Tambillos. Et n’a toujours pas de voiture. Au moins, elle a pu voir un concert de son crooner favori, Marco Antonio Solis.

Femme mineur au Chili n’est pas courant. Et patronne de mine, encore moins.

Il y a, dans le monde minier, une superstition selon laquelle les femmes portent malheur, car leur fertilité fait ombrage à la fertilité des veines du sous-sol. Isabel n’en croit rien… mais précise tout de même que ces légendes concernent les mines souterraines, pas celles à ciel ouvert comme la sienne.

Et elle confesse un goût certain pour la pierre aux reflets bleu-vert, qu’elle passe et repasse dans ses mains. « C’est beau la mine », dit-elle. (20Minutes et AFP-05.04.2011.)

 **Les tensions en Égypte profitent à l’or

L'or redevient une valeur refuge dans un contexte de trouble en Egypte.
L’or redevient une valeur refuge dans un contexte de trouble en Egypte.

MATIÈRES PREMIÈRES HEBDO Au cours de la semaine du 31 janvier, le prix du métal jaune a nettement progressé, les investisseurs se tournant à nouveau vers cette valeur refuge en période de trouble au Maghreb.

coeur-L’or intéresse à nouveau

L’un des gagnants de la crise égyptienne est sans conteste l’or. Le métal précieux, délaissé ces dernières semaines, retrouve son statut de valeur refuge avec les craintes suscitées par les manifestations dans le pays. Il clôture vendredi à 1355 dollars l’once, après avoir touché en séance son plus haut niveau en quinze jours à 1358,18 dollars.

L’argent a également terminé à la hausse à 28,91 dollars l’once, soit une progression de plus de 8% sur la semaine. Du côté des platinoïdes, le platine a touché un plus haut depuis juillet 2008 à 1860,75 dollars l’once vendredi tandis que le palladium a côtoyé des niveaux qui n’avaient plus été vus depuis 10 ans à 833,95 dollars l’once. Ces métaux ont été soutenus par les bons chiffres des ventes automobiles aux États-Unis qui ont grimpé de 17% sur un an en janvier. Sur le London Platinium and Palladium Market, l’once de platine a terminé la semaine à 1838 et l’once de palladium a fini à 813 dollars.

Le Brent passe la barre des 100 dollars

L’Égypte a perturbé les marchés pétroliers la semaine passée. Alors que les manifestations s’intensifiaient, les craintes des investisseurs grandissaient. Le pays abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l’oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).

Lundi, cette panique a poussé le baril à un plus haut depuis octobre 2008 aussi bien à New York (92,19 dollars) qu’à Londres (100,70 dollars, après un pic à 101,73). Le reste de la semaine a été plus trouble. Mardi, les cours ont reculé sur le Nymex à 90,77 dollars alors qu’ils poursuivaient leur progression à Londres. «Si le canal de Suez devait être fermé, les prix augmenteront d’abord en Europe, puis aux Etats-Unis», observait Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.

Mercredi, les cours repartaient à la hausse sur les deux places d’échanges, le regain de tensions en Egypte éclipsant complètement l’annonce d’une hausse des stocks de brut aux États-Unis. Sur le Nymex, le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a terminé à 90,86 dollars tandis que la baril de Brent a échéance identique cotait à 102,50 dollar. Mais les cours sont repartis à la baisse jeudi à 89,03 dollars à New York et 101,72 dollars à Londres. «La situation en Egypte dégénère, mais pas tant que cela, donc le marché attend de voir», a commenté John Kilduff, d’Again Capital.

Vendredi, les cours sont restés sur cette tendance baissière, le baril perdant 1,51 dollar à 89,03 dollars à New York. À Londres, le baril repassait sous les 100 dollars à 99,96 dollars. En hausse en début de séance, les prix ont brusquement décroché en raison de «rumeurs indiquant que Hosni Moubarak allait quitter l’Egypte», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Si cela se produisait, on pourrait s’attendre à voir la tension retomber», a-t-il expliqué. Cela ferait diminuer le risque de perturbation des approvisionnements».

Globalement, le seuil de 90 dollars semble être un plancher «jusqu’à ce que les passions s’apaisent dans la région», a estimé Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report.

Cuivre et étain battent des records

Sur le LME, l’effervescence régnait. Les opérateurs ont apprécié les indicateurs supérieurs aux attentes publiés outre-Atlantique: l’activité s’est accélérée dans l’industrie et les services en janvier, les commandes industrielles ont aussi augmenté en décembre. Ce à quoi s’ajoute les bons chiffres de l’emploi, malgré un rapport mensuel un peu plus décevant que les chiffres ADP.

Par ailleurs, des tensions sur l’offre ont poussé vers le haut plusieurs métaux, à commencer par le cuivre, baromètre du marché. Le métal rouge a atteint jeudi, et pour la première fois, le seuil des 10.000 dollars la tonne. Il est monté vendredi jusqu’à 10.100 dollars. Même chose pour l’étain qui, pour la première fois, a touché les 31.300 dollars. Le nickel est monté à 28.275 dollars la tonne (du jamais vu depuis mai 2008), l’aluminium a grimpé à 2570 dollars (plus vu depuis septembre 2008), et le plomb à 2577 dollars.

A noter que les investisseurs spéculaient aussi sur le retour aux achats de la Chine où les marchés étaient fermés pour les fêtes du Nouvel An.

Le café monte encore

Les prix de l’arabica ont encore été portés par les investissements spéculatifs, dans un contexte de dollar en baisse et de récoltes faibles en Colombie. Les cours sont montés à 253,60 cents la livres, un record depuis juin 1997. Au même moment, le robusta atteignait à Londres 2259 dollars la tonne, un plus haut depuis août 2008.

Le sucre, de son côté, a effacé tous ses gains du début de semaine en raison du cyclone Yasi, qui a frappé le nord-est de l’Australie, une région où est produite entre 15% et 20% de la production de canne à sucre du pays. La nervosité était maximale sur les marchés car l’Australie est le troisième exportateur mondial de sucre. Les cours sont montés jusqu’à 36,08 cents la livre mercredi à New York et 857 livres à Londres. Du jamais vu depuis respectivement 1980 et 1987.

Le cacao, lui, s’est stabilisé à 2141 livres à Londres et 3250 dollars la tonne à New York, malgré un climat de crise politique persistant.

Le coton, pour sa part, poursuivait sa course aux records. Sur l’Intercontinental Exchange, le contrat pour livraison en mars a touché jeudi 1,8122 dollar avant de se replier nettement, touché par le départ en vacances des Chinois pour les fêtes du Nouvel An. Il clôture la semaine à 1,6786 dollars.

Du côté des céréales, blé, maïs et soja ont atteint de nouveaux sommets depuis l’été 2008 à Chicago, les contrats les plus échangés montant respectivement jusqu’à 8,7275 dollars, 6,7875 dollars et 14,5250 dollars. Les raisons de cette poussée de fièvre ne manquent pas, entre la tempête hivernale menaçant le blé aux États-Unis et la grève du premier port d’Argentine freinant les exportations de soja et de maïs.

La fin de semaine a été plus calme en raison d’une poussée du dollar. Le boisseau de maïs à échéance mars a clôturé vendredi à 6,7850 dollars (+5,36% en cinq jours), le boisseau de soja a terminé à 14,3350 dollars (+2,54%) et le contrat de blé s’est établi à 8,5375 dollars (+3,39%). (Le Figaro-07.02.2011.)

**Le coton au plus haut depuis plus de 140 ans. 

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La livre de coton a dépassé les 1,76 dollar à New York, du jamais vu depuis la fin du 19e siècle. La pénurie s’accentue alors que la Chine a renforcé ses importations.

coeur- Depuis le début de l’année, les prix du contrat de coton pour livraison en mars escaladent une montagne dont le sommet reste encore invisible: de 1,406 dollar le 7 janvier, à 1,6475 dollars le 28. Puis, mercredi en cours de séance, les cours ont atteint 1,7622 dollars sur l’IntercontinentalExchange de New York. Tous les seuils de résistance ont été cassés jusqu’à atteindre ce record inédit depuis la guerre de Sécession aux États-Unis (1861-1865).

Cet emballement n’est toutefois pas récent. L’analyse technique montre que la hausse se poursuit de façon continue depuis mai 2010:

Source XTB France
Source XTB France

Le point de départ de la hausse parait nettement pendant l’été. A cette période en effet, les principaux pays producteurs, Inde, Chine, Brésil et Pakistan, qui assurent la moitié de l’offre mondiale, sont frappés par des inondations. Les récoltes 2009-2010 sont lourdement affectées. Ainsi, le Pakistan, quatrième producteur mondial, a vu sa récolte diminuer de 18%, celle de la Chine, a baissé de 5,4%. Entre septembre et décembre 2010, les cours font alors un bond de 64%. Ils ont doublé sur l’ensemble de l’année 2010. «On ne sait pas vers où on se dirige. Mais pour le moment, il n’y as pas de signe notable de reflux»,explique Djillali Hacid, analyste technique chez XTB France. D’après ce dernier, il y a également «une très franche position spéculative à la hausse » qui vient renforcer le phénomène.

Les analystes expliquent toutefois que ces mauvaises conditions météorologiques n’ont été que la goutte d’eau faisant déborder le vase. Les cours du coton sont en effet situés dans un canal haussier depuis trois ans en raison de la baisse de la production mondiale elle-même entraînée par la diminution constante des surfaces destinées à cette culture. Avec une livre à 69 cents en mars 2009, les agriculteurs se détournent d’une production peu rentable et très coûteuse en raison de l’irrigation nécessaire.

Les filières coton sont notamment très touchées par ce phénomène en Afrique, à l’image du Bénin. Ce pays, qui était l’un des plus importants producteur de la sous région ouest africaine avec le Mali et le Burkina Faso, a vu sa production ramenée à seulement 200.000 tonnes par an. Le gouvernement ne cesse de baisser les coûts des engrais mais la tendance baissière peine à s’inverser.

La Chine dévore les récoltes

Cette baisse de la production devait donc inévitablement conduire à une forte tension sur les marchés. D’autant plus que la demande du géant chinois ne cesse d’augmenter. L’immense industrie textile fait du pays le premier consommateur et premier importateur mondial. La Chine, habituée à stocker, doit elle aussi puiser dans ses réserves. Voyant ses stocks toucher des plus bas depuis 1995, le gouvernement double les imports. En fin d’année dernière, ces dernières ont enregistré une hausse de 86% sur un an.

Au printemps 2010, le déficit sur le marché mondial était déjà de 3,6 millions de tonnes. Il ne cesse depuis de se creuser. D’après le dernier rapport du département de l’Agriculture américain (USDA), la production mondiale de coton pour la saison 2010/2011 devrait être de 115,455 millions de balles de coton, tandis que la consommation devrait atteindre que 116,579 millions.

Les espoirs américains

La situation est d’autant plus tendue que l’Inde a décidé de diminuer ces exportations de coton à hauteur de 5,5 millions de balles pour la campagne 2010/2011.

Tous les regards sont désormais tournés vers les Etats-Unis où les nouvelles récoltes sont attendues en mars. Le National Cotton Council (NCC), fédération américaine du secteur, doit publier ce jeudi sont rapport hebdomadaire sur les semis agricole. Les analystes espèrent qu’elle fera état d’une hausse notable des surfaces cultivées outre-Atlantique, les agriculteurs américains privilégiant cette culture du coton, aujourd’hui très rentable, à celle des céréales. (Le Figaro-03.02.2011.)

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**Les matières premières flambent

07/12/2010 |

Les cours du blé ont retrouvé les sommets d'août dernier. Crédits photo: Bluemoose.
Les cours du blé ont retrouvé les sommets d’août dernier.

 Au cours de la semaine du 29 novembre 2010, pétrole, or, cuivre et céréales ont fortement grimpé. Bonnes nouvelles macroéconomiques et mauvaises conditions météorologiques expliquent cette ambiance fiévreuse.

coeur- Le pétrole proche des 90 dollars

Tout a commencé lundi dernier, sur un marché dominé par les tensions géopolitiques sur la péninsule coréenne et au Proche-Orient. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a clôturé ce jour là au dessus des 85 dollars à New York. Puis, après une consolidation mardi, la hausse s’est poursuivie tout le reste de la semaine: 86,75 dollars mercredi, 88 dollars jeudi, 89,19 dollars vendredi (un plus haut depuis le 9 octobre 2008).

«Quand on a des troubles et de l’inconnu, le pétrole a tendance à s’échanger à la hausse, parce que les gens qui spéculent à la baisse se retirent», expliquet Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. «La demande est en hausse dans le monde. Avec les températures froides qui sévissent en Europe, on voit une progression importante de la demande en fioul de chauffage», a ajouté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Autre facteur: de bonnes nouvelles macroéconomiques aux Etats-Unis mais aussi une rumeur,aussitôt démentie, selon laquelle les Etats-Unis allaient aider le FMI à augmenter sa contribution au fonds de stabilisation européen.

Sur la semaine, le Brent a gagné 6,36% et le «light sweet crude» a pris 5,65%.

Le palladium au plus haut depuis neuf ans

Les métaux précieux ont aussi brillé la semaine passée. L’or a progressé de plus de 4% en cinq jours, gagnant 50 dollars et dépassant pour la première fois en trois semaines les 1400 dollars l’once. Les problèmes de dettes souveraines sont restés au cœur des préoccupations des investisseurs qui se sont encore rués sur le métal jaune. Le rebond de l’euro face au dollar a aussi facilité les achats.

Enfin, l’un des principaux facteurs expliquant la hausse a été l’annonce d’une progression annuelle de 480% des importations chinoises sur les dix premiers mois de l’année, soit 209,73 tonnes. Les investisseurs ont vu d’un très bon œil l’autorisation accordée par les autorités du pays à un fonds d’investissement basé sur les cours de l’or. Sur le London Bullion Market, l’once d’or a fini à 1403,50 dollars vendredi au fixing du soir contre 1355 dollars le vendredi précédent. L’argent a évidement suivi. Le métal gris a terminé à 28,74 dollars l’once vendredi.

Les plus belles performances reviennent toutefois aux platinoïdes. La hausse du marché de l’automobile aux Etats-Unis a dopé les cours du platine et du palladium. Ce dernier, qui a en plus bénéficié des craintes d’un épuisement des stocks de la Russie, premier producteur mondial, est monté vendredi jusqu’à 779,10 dollars l’once, son plus haut niveau depuis avril 2001. L’once termine la semaine à 758 dollars. De son côté, l’once de platine a fini à 1718 dollars vendredi.

Le cuivre avalé par un courtier sur le LME

Sur le LME, l’heure était aussi à la hausse. Après une semaine de stagnation, les cours des métaux de base ont retrouvé le chemin de la hausse, portés par des perspectives d’une augmentation de la demande mondiale et la faiblesse du billet vert.

Baromètre du marché, le cuivre est monté jusqu’à 8757 dollars vendredi. Une annonce surprenante a également dopé les cours: un courtier inconnu détenait à lui seul la semaine passée pus de 50% des stocks entreposés sur le marché londonien… La tonne d’aluminium valait 2322 dollars vendredi, la tonne de zinc 2265 dollars et la tonne de plomb a atteint 2390 dollars.

Le cacao grimpe sur fond de tensions politiques

Du côté des alimentaires, la semaine a été marquée par la flambée du cacao. Les prix de le fève brune ont gagné plus de 5% à Londres entre jeudi et vendredi, grimpant jusqu’à 1960 livres sterling la tonne. Un niveau qui n’avait pplus été vu depuis six semaines. La crise politique dans laquelle est plongée la Cote d’Ivoire, premier pays producteur et exportateur, a entraîné la fermeture des frontières. Alors que la demande mondiale grimpe et qu’un déficit se creuse avec les récoltes disponibles, les investisseurs craignent de voir les fèves bloquées dans les ports.

Les prix du blé se sont par ailleurs envolés à Chicago, retrouvant leur niveau du mois d’août dernier. En cause: des conditions météorologiques défavorables aux Etats-Unis et en Australie, respectivement premier et cinquième exportateurs mondiaux. La sécheresse menace les semis de blés d’hiver outre-Atlantique et les pluies diluviennes gênent la récolte australienne. Aux Etats-Unis, le département de l’Agriculture (USDA) estime qu’à ce jour 47% des blés d’hiver semés à l’automne sont «bons» à «excellents» contre 63% il y a un an, un plus bas depuis 20 ans.

Sur le Chicago Board of Trade, le boisseau de blé pour livraison en mars a fini vendredi à 7,79 dollars. Le boisseau de soja pour livraison en janvier est monté à 13,0025 dollars (+5%), le contrat de maïs à échéance mars s’est établi à 5,7350 dollars (+3,7%). (Le Figaro)

*Pénurie de sucre au Portugal

Les cours du sucre se sont envolés à des niveaux jamais atteints depuis près de 30 ans.
Les cours du sucre se sont envolés à des niveaux jamais atteints depuis près de 30 ans. 

La tension sur les approvisionnements du sucre au niveau mondial est à son comble. Première victime sur le Vieux Continent, le pays de Vasco de Gama où la ruée des consommateurs a vidé les rayons.

coeur- «Je suis allé à Intermarché ce matin à Pombal, il n’y avait plus de sucre dans les rayons. Il ne nous reste plus qu’un kilo dans les placards, c’est embêtant mais on fera avec», commente fataliste Casimir, habitant de cette petite ville du centre du Portugal située à mi distance entre Lisbonne et Porto. Une situation de pénurie partagée par l’ensemble des 10 millions de portugais. Tout a commencé quand l’une des trois raffineries du pays en manque de sucre a invité la grande distribution a rationné la vente de sucre à deux à trois kilos par personne. Un appel qui a déclenché la panique chez les consommateurs à l’approche de Noël. «Les clients ont acheté 10 kilos quand normalement il en achète seulement un», explique Ana Isabel Trigo Morais, directeur général de l’Association portugaise des entreprises de commerce de détail».

Pourquoi alors une telle pénurie? «La situation est très tendue aussi bien en Europe que plus généralement au niveau mondial, commente Cyril Moine, responsable des marchés européens chez le leader mondial Sucres et Denrées. Il n’y a plus de sucre disponible à vendre à court terme, 80% des contrats ayant été conclus entre juin et septembre sur une base annuelle. Il n’est pas exclu que des industriels connaissent de vrais problèmes d’approvisionnement», poursuit-il. En fait après les moindres performances du Brésil, premier producteur mondial, mais aussi de l’Australie et l’Afrique du Sud, l’offre disponible sur le marché mondial a cru moins vite que la demande. Le spécialiste du secteur, Jonathan Kingsman du cabinet de conseils éponyme à Lausanne parlant même de risque de pénuries dans d’autres grands pays consommateurs tels l’Egypte et le Pakistan.

Résultat les cours se sont envolés et stabilisés à des niveaux jamais atteints depuis près de 30 ans. «Le cours sur le marché mondial sont toujours aussi fermes, explique Vincent Geiger chez New Edge. À New-York, la livre cote 30,5 pour livraison mars. Il y a de la demande partout au meilleur payeur».

Dans ce contexte, les fournisseurs habituels du Portugal comme le Mozambique par exemple qui bénéficient pourtant des accords préférentiels réservés par l’Europe aux pays de la zone ACP (Afrique Caraïbe Pacifique) ou des PMA (pays les moins avancés), préfèrent vendre leur sucre à des pays voisins au cours internationaux. Actuellement les prix du marché européen sont nettement en dessous des cours mondiaux.

Depuis la réforme de 2006 provoquée par l’OMC, pour favoriser le commerce avec les pays PMA ainsi que ceux de la zone ACP, l’Europe est devenue importatrice nette de sucre. À hauteur de 3 millions de tonnes. Pour atteindre cet objectif l’ensemble des pays de l’Union européenne ont réduit leur capacité de production. Le Portugal, marché modeste avec 300.000 tonnes consommées par an par rapport à 16 millions pour l’Europe des 27, a même du cesser toute production de betteraves à sucre et est devenu totalement dépendant de l’extérieur. «Le pays a du fermer son unique de fabrication et est désormais alimentée par l’exportation de sucres roux pour satisfaire les besoins de son marché domestique», souligne Bruno Hot, président du syndicat de producteurs de sucre français. Selon le responsable, une telle situation n’est pas transposable en France, plus gros producteur de sucre en Europe, avec un quota exportateur net de sucre. En revanche pour éviter que la situation portugaise ne fasse tache d’huile à d’autres pays importateurs de sucre «il existe des solutions pour apaiser les tensions au niveau européen», remarque Cyril Moine. Autoriser l’importation d’un quota au cours du sucre mondial ou alors plus logiquement suspendre la pénalité de 500 euros la tonne pour permettre à du sucre européen hors quota de pouvoir être commercialisé dans l’un des Etats membres. . En attendant le consommateur portugais devra s’armer de patience. La situation devrait toutefois revenir à la normale en fin de semaine. (Le Figaro-16.12.2010.)

**Fortes tensions sur le marché du sucre

 02/11/2010 |

Les tours de la raffinerie apparaissent derrière un tas de betteraves à sucre à l'usine d'Origny le 20 Octobre 2005 à Sainte-Benoite prés de Saint-Quentin.
Les tours de la raffinerie apparaissent derrière un tas de betteraves à sucre à l’usine d’Origny le 20 Octobre 2005 à Sainte-Benoite prés de Saint-Quentin.

Les prix sont proches de leur plus haut depuis 30 ans, en raison de mauvaises récoltes en Inde et au Brésil. La spéculation bat son plein. Certains pays d’Asie craignent la pénurie.

coeur- Des risques de «pénuries mondiales» sont à nouveau à craindre, affirme le directeur général de Sucres et Denrées, Samy Demal. «Des pays comme l’Iran, l’Irak ou le Pakistan ont déjà frôlé la pénurie, en avril dernier, car ils n’avaient pas assez de stocks pour faire face à leur consommation intérieure», ajoute le responsable du leader mondial du négoce de sucre. Pour éviter le pire, le Brésil, premier producteur et premier exportateur mondial de sucre, a du prélever des capacités supplémentaires. Le calme est revenu mais pour quelques mois seulement.

Les prix se sont à nouveau emballés mardi portés par des achats spéculatifs mais aussi des risques de rétrécissement de l’offre. Les cours du sucre sont montés à 750 dollars la tonne à Londres, et 30,30 cents la livre, à New York, leurs niveaux les plus élevés depuis début février. Selon les analystes, ils devraient même battre prochainement leur record atteint il y a 30 ans. Un signe ne trompe pas: les prix des contrats à court terme dépassent désormais ceux du long terme. «Cela indique qu’une majorité de négociateurs et d’investisseurs s’attendent à des problèmes d’apprivisionnement de sucre au niveau mondial», explique , Vincent Geiger un courtier de la société New Edge.

Une fois encore, c’est la météo, variable clef en agriculture, qui a joué les troubles fêtes. «Les incidents climatiques sont plus fréquents et violents qu’autrefois», constate Philippe Duval, le président du directoire de Tereos, acteur mondial dans la transformation des betteraves et de la canne à sucre.

Les pluies se sont faites rares cette année au Brésil. On s’attend même à une baisse de broyage de cannes, une permière depuis 11 an. En Inde, deuxième producteur mondial, les inondations dans l’État de l’Uttar Pradesh qui produit près de la moitié de la production nationale, ont sérieusement endommagé la récolte.

Croissance de la demande

Du côté de la demande, la situation n’est guère plus rassurante. Elle atteint de tels niveaux que les fournisseurs ont du mal à la satisfaire. «La consommation mondiale continue de croître sur un rythme annuel de 1 à 2 % et même de plus de 5 % en Inde avec l’essor de la classe moyenne», explique Samy Demal. De quoi inquiéter encore un peu plus les négociants internationaux qui tablaient jusqu’à tout récemment sur un surplus des stocks mondiaux de 2,5 millions de tonnes pour la campagne 2010-2011.«On s’achemine vers une troisième année déficitaire qui ne permettra pas une reconstitution des stocks comme prévu», remarque Bruno Hot, président du Syndicat des producteurs de sucre français.

Une véritable claque pour les marchés qui espéraient mieux. Dans ce contexte de cours élevés, certains pays de la zone ACP (Afrique Caraïbe Pacifique) ainsi que les PMA (pays moins avancés) ont tendance à privilégier d’autres marchés à proximité de ceux d’Europe, où ils bénéficient pourtant de facilités dans le cadre de l’organisation commune des marchés (OCM). Leur stratégie perturbe l’approvisionnement européen et crée de nouvelles tensions sur les cours internationaux. Un comble pour une région qui a du détruire le quart de ses capacités de production. Et qui irait à l’encontre de l’application des réglementations communautaires de 2006 qui avaient pour but de favoriser le commerce avec ces pays. Plus près de nous, la pénurie n’est pas à craindre. La France avec ses betteraves à sucre dans le nord du pays dont la récolte a lieu en ce moment est largement excédentaire. (le Figaro)

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**Australie : les cours du charbon et du blé s’affolent

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Près de 75% des mines de charbon sont bloquées par les eaux dans le Queensland, un Etat qui fournit à lui seul la moitié de la demande mondiale pour la sidérurgie. Les récoltes de blé, elles aussi menacées, font flamber les cours mondiaux.

coeur- Si les inondations en Australie sont spectaculaires, leurs conséquences économiques ne vont pas tarder à l’être aussi. Même s’il est encore trop tôt pour en mesurer l’impact exact, les observateurs constatent déjà les effets néfastes sur les cours des matières premières.

C’est en effet dans la région la plus touchée du nord-est, aussi vaste que la France et l’Allemagne réunie, que se trouvent les plus importantes mines de charbon du pays. Le travail a déjà été interrompu dans 75% des mines de l’État du Queensland. Or ce dernier fournit à lui seul la moitié des besoins mondiaux de coke de charbon, une matière nécessaire à l’industrie sidérurgique. L’an dernier, ce sont même les deux tiers de la production mondiale qui venaient de cette région.

«Les trois-quarts de toutes nos mines ne peuvent plus travailler et ne peuvent donc plus approvisionner le marché. Il devrait y avoir un effet significatif à long terme, pas seulement au niveau national mais aussi à l’international», a déclaré le premier ministre de l’Etat, Anna Bligh. Et d’ajouter qu’il s’agissait d’un «problème énorme pour l’industrie minière».

Les cours du charbon s’affolent

L’industrie mondiale aurait pu faire face au problème si elle disposait d’assez de stocks en réserve. Mais des intempéries avaient déjà touché le Queensland en septembre dernier, forçant les producteurs à écouler leurs stocks sur le marché mondial. «On a assisté à une baisse sensible de la production, à des fermetures de sites. Je ne sais pas quand la production va repartir et à quel rythme», déplore Tom Sartor, analyste chez RBS Morgans.

Cette tension sur l’offre fait craindre le pire aux investisseurs. Comme en 2008, année où l’État du Queensland avait été touché par des inondations entraînant une baisse de 15 millions de tonnes de la production de charbon, les cours grimpent. La tonne de charbon est passée de 225 dollars américains à 253 dollars en trois semaines. Et la hausse se poursuit.

Le blé grimpe

Autre secteur durement frappé par ces pluies: l’agriculture. Le Queensland, le New South Wales et la région de Victoria, tout trois touchés, représentent 42 % de la production de blé et 75 % de la production de colza au niveau national, selon la société de conseil Agritel. L’Australie, acteur majeur sur la scène internationale, exporte environ 15 millions de tonnes de blé chaque année et 1,5 million de tonnes de colza.

Premier problème : quand le blé n’a pas été détruit, sa qualité a été «sérieusement dégradée», selon Agritel, société spécialisée dans la gestion du risque de prix dans le secteur agro-alimentaire. «Dans un contexte déjà tendu sur la scène internationale, les cours des blés de qualité meunière pourraient en 2011 dépasser les plus hauts atteints en 2008 , soit près de 300 euros la tonne». Les cours touchent déjà les 257 euros à Paris. Au même moment à Chicago, le boisseau de blé atteint les 818 dollars la tonne, en hausse d’environ 5% en cinq jours. La diminution des exportations devrait toucher de plein fouet plusieurs pays, à commencer par la France, qui «pourrait ne plus avoir de disponibilités dès la fin du mois d’avril 2011».

Deuxième souci : plusieurs pays s’étaient tournés vers le colza d’Australie pour compenser le manque de colza d’origine russe. Or désormais, les exportations australiennes diminuent à vu d’œil. Ainsi, les opérateurs européens, qui espéraient importer 700.000 tonne de colza d’Australie, ne devraient pouvoir en acheter que la moitié.

Alors que la demande chinoise progresse et que l’Argentine est frappée par la sécheresse, les dégâts australiens laissent envisager une nouvelle flambée des cours des céréales en ce début d’année.

Impact de 0,6% sur le PIB

De son côté, le gouvernement australien s’attend à un impact économique très lourd. La production de charbon devait rapporter 33 milliards de dollars de recettes fiscales à la fin de l’année. Mais le pays ne pense plus être en mesure de fournir les 160 millions de tonnes prévu à la fin de l’année fiscale, poussant les gros acheteurs Chine et Inde en tête – à se tourner vers la concurrence canadienne et russe. Un manque à gagner énorme qui, à lui seul, devrait coûter 0,25% du PIB.

A cela s’ajoute les pertes agricoles, l’impact sur le tourisme et sur les petites entreprises. Au total, les premières estimations évoquent un impact d’environ 0,6% du PIB sur une période de 12 mois. En revanche, sur le long terme, les économistes sont plus optimistes: «Il va falloir remplacer les moquettes, les rideaux, et il y aura d’importants travaux à réaliser. Il y aura des effets négatifs à court terme, mais à long terme il faut compter sur les travaux de reconstruction. Sur l’année entière, les effets vont s’annuler les uns les autres», assure Craig James, économiste chez CommSec. (Le Figaro-04.01.2011.)

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**Le cuivre termine l’année sur un record

Un ouvrier manipule des métaux dans une usine de cuivre de Norilsk Nickel.
Un ouvrier manipule des métaux dans une usine de cuivre de Norilsk Nickel. 

..Le métal rouge finit 2010 sur une progression annuelle de plus de 30%. De son côté, l’or a gagné plus de 40 dollars sur la dernière semaine de l’année.

coeur- Le cuivre termine 2010 en fanfare

Le cuivre a illuminé le LME pour la dernière semaine de l’année 2010. Malgré des séances écourtées par les fêtes, le métal rouge s’est distingué en battant ses propres records. Vendredi, il a touché les 9675 dollars la tonne, un niveau historique. Son prix a plus que triplé en deux ans. Il clôture l’année sur une progression de plus de 30%. Sur un marché où les stocks sont toujours jugés insuffisants,la croissance des pays émergents, Inde et Chine en tête, a porté la hausse.

L’étain s’est aussi distingué par une hausse à 26.800 dollars la tonne et une progression annuelle de près de 60%. Les autres métaux ne sont pas en reste comme en témoignent les hausses de 31% sur l’année pour le nickel, de 10% pour l’aluminium et de 5% pour le plomb.

Utilisés dans l’industrie, les métaux de base ont largement bénéficié des perspectives de reprise de la croissance mondiale en 2011, mais aussi de l’affaiblissement du dollar. Par ailleurs, l’idée de voir naître des ETF sur ces marchés, comme pour les métaux précieux, a suscité l’engouement des marchés.

Le pétrole se rattrape de justesse pour la fin d’année

La dernière semaine de 2010 a été chamboulée pour les cours du pétrole. Lundi a d’abord marqué la fin d’une série de 5 séances consécutives de hausse, à l’heure où seule la Bourse de New York était ouverte (celle de Londres restant fermée pour les fêtes). A 91 dollars, le cours est resté sur un plus haut en deux ans, mais l’ambiance n’y était plus. «Le marché lâche un peu de terrain. Il y a des inquiétudes quant à la croissance chinoise», jugeait alors Jason Schenker, de Prestige Economics.

Jeudi a été le tournant de la semaine avec la publication jugée décevante des stocks de brut aux Etats-Unis. Les réserves de brut ont diminué de 1,3 million de barils aux Etats-Unis, bien moins qu’anticipé par les analystes (-2,9 millions de barils). De plus, les stocks de produits distillés ont augmenté malgré le froid. Ces nouvelles ont suffi à pousser les investisseurs à prendre leurs bénéfices. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a terminé à 89,84 dollars ce jour là, en recul de 1,28 dollar par rapport à la veille. A Londres, le Brent terminait à 92,67 dollars.

Soucieux de clôturer l’année sur du positif, les investisseurs se sont rattrapés vendredi. À New York, le cours de pétrole a rebondi en fin de séance, atteignant dans les toutes dernières minutes d’échanges, 92,06 dollars, un prix inédit depuis début octobre 2008. Sur 2010, il affiche une hausse de 15%. A Londres, le Brent a fini à 94,59 dollars (+22%).

L’or, star de 2010

L’année s’est aussi terminée en beauté pour les métaux précieux. L’or, qui a gagné plus de 40 dollars en cinq séances, termine 2010 à 1420,70 dollars l’once, pas très loin de son record absolu (1431,25 dollars touchés le 7 décembre). Comme toujours cette année, l’or a bénéficié de son statut de valeur refuge sur un marché peu rassuré par les problèmes de dettes européennes. La semaine passée encore, l’Italie a bouclé une émission obligataire à des taux très élevés tandis que les taux grecs se sont encore envolés. Le dollar faible a également favorisé les achats d’or. Quelques prises de bénéfices en fin de semaine ont empêché le métal jaune d’inscrire un nouveau record. Mais d’après les analystes, la hausse devrait se poursuivre en 2011.

Comme toujours, l’argent a suivi l’or. Le métal gris a fini en hausse, à 30,63 dollars l’once vendredi, inscrivant en cours de séance un record en 30 ans à 30,90 dollars. Sur l’année, il gagne plus de 80%.

De son côté, l’once de platine finissait à 1761,50 dollars vendredi et l’once de palladium clôturait à 795,50 dollars. Les deux signent une très belle année 2010, avec des gains respectifs de 17% et 91,41% sur un an. En plus des perspectives industrielles optimistes, les marchés ont été portés par la crainte d’un resserrement de l’offre de la Russie, premier producteur mondial.

Le cacao reprend son souffle

Sur les marchés des matières agricoles, l’heure était plutôt à la prudence. Les cours du cacao notamment, se sont stabilisés, même si aucune issue n’a été trouvée à la crise politique qui secoue la Cote d’Ivoire, premier pays producteur mondial. Les prix n’ont augmenté «que» de 12% depuis le début des tensions politiques car les fèves parviennent malgré tout à atteindre les ports et à quitter le territoire. Par ailleurs, les autres pays producteurs, comme le Ghana ou l’Indonésie, alimentent le marché. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars terminait en légère baisse à 2017 livres sterling vendredi. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 3023 dollars la tonne.

De son côté, le sucre a encore flambé la semaine passée. Les prix sont montés mercredi jusqu’à 34,77 cents la livre à New York, un nouveau record depuis janvier 1981, en raison d’une crainte sur l’offre. Mais les cours ont brutalement chuté jeudi et vendredi, plombés par un mouvement de prises de bénéfices.

De leurs côtés, les prix du maïs et du soja ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis août 2008 à Chicago. Le temps sec en Argentine, deuxième exportateur mondial de maïs, fait craindre le pire pour les récoltes. Le boisseau de soja pour livraison en mars a fini vendredi à 14,03 dollars, progressant de 3,2% sur la dernière semaine de l’année. Le contrat de maïs pour même échéance est monté à 6,29 dollars, (+2,4%) tandis que le boisseau de blé s’est établi à 7,9450 dollars (+1,5%). A noter que le blé, dopé la la sécheresse en Russie pendant l’été, a gagné 45% sur l’année. (Le Figaro-04.01.2011.)

**Oignon, coco, palme : flambée des prix en Asie


Un vendeur de noix de coco sur un marché de Colombo, au Sri Lanka.

Un vendeur de noix de coco sur un marché de Colombo, au Sri Lanka.

Les gouvernements s’inquiètent de l’inflation sur ces produits de base de la cuisine locale. 

coeur- Depuis quelques jours, l’inquiétude retombe peu à peu dans les multiples marchés du nord de Bombay. «À 85 roupies (1,40 euro) le kilo d’oignon, les gens sont encore très mécontents, mais ce n’est plus la panique», commente Lalu sur l’un des plus gros étals du marché. Le cours de l’oignon semble enfin se stabiliser après la flambée du mois de décembre. En quelques jours, le prix au kilo de cet aliment essentiel de la cuisine indienne est passé de 40 roupies (70 cents) à près de 90 roupies (1,50 euro) !

La forte inflation des produits alimentaires est certes un problème récurrent de l’économie indienne. Mais la rapidité et l’ampleur de l’envolée des prix de l’oignon ont semé l’affolement dans tout le pays. Depuis, les médias indiens commentent chaque jour le phénomène, certains grands journaux n’hésitant pas à suggérer des recettes traditionnelles sans oignons et vont même jusqu’à lister les échoppes qui pratiquent les prix les moins chers.

En cause, des pluies saisonnières qui ont fortement touché les récoltes des régions indiennes productrices, mais également l’attitude des grossistes, pas mécontents de gonfler artificiellement les prix. Une accusation dont ils se défendent, mettant en cause l’effet de panique et l’offre raréfiée : «Les camions remplis d’oignons ont diminué de 40 % à l’entrée de certaines villes, notamment dans le sud du pays. C’est pour cela que les prix augmentent aussi vite !» justifie VR Sundarajan, conseiller de l’association des grossistes d’oignons et de pommes de terre.

Risque électoral

Le phénomène est pris très au sérieux par les autorités indiennes. Le premier ministre, Manmohan Singh, lui-même est monté au créneau, faisant état de sa «grave préoccupation». Personne au gouvernement n’a oublié les conséquences de ce que les Indiens appellent «le facteur oignon». En 1998, les commentateurs politiques avaient ainsi imputé la défaite électorale du parti nationaliste hindou (BJP) à la forte hausse du prix de ces bulbes. Problème similaire en 1980. Le parti Janata avait perdu des élections en raison du mécontentement populaire lié à la flambée des prix de l’oignon. Les mesures n’ont donc pas tardé, avec notamment la suppression des taxes d’importation, afin de fluidifier le marché. Certaines villes du Nord ont d’ailleurs tenté de limiter cette inflation en fixant des prix maxima.

Plus généralement, l’envolée des prix de certains produits alimentaires de base pose de nombreux problèmes aux pays de la région, avec bien souvent les mêmes conséquences néfastes pour les gouvernements en place.

Au Sri Lanka, c’est le prix de la noix de coco, utilisée dans tous les plats quotidiens, qui a doublé, obligeant le gouvernement à réagir au pied levé. Prix fixé par les autorités, suppression des taxes d’importation pour les produits en provenance de l’Inde, tout est fait pour tenter de limiter le phénomène.

Au Bangladesh, le mécontentement populaire provient de la flambée du prix de l’huile de cuisson – et notamment de l’huile de palme, dont le prix a progressé de plus de 20 % en une seule journée, il y a quelques semaines. (Le Figaro-29.12.2010.)

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**2011, une année en or
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L'or devrait poursuivre sur sa lancée en 2011. Crédits photo: REUTERS/Arko Datta
L’or devrait poursuivre sur sa lancée en 2011. 

Le métal jaune devrait encore illuminer le secteur des matières premières l’an prochain, tout comme l’argent et le cuivre. Mais l’amélioration de la conjoncture et les régulations annoncées promettent une année mouvementée.

coeur- L’or à la hausse

Après une année 2010 sous les feux des projecteurs, l’or devrait rester la star de 2011. Le métal précieux, qui a enchaîné les records cette année, avec une once qui a dépassé les 1400 dollars, devrait rester sur une tendance haussière l’an prochain. «La progression devrait se poursuivre dans les prochains trimestres», confirme Sylvain Sérandour, gérant chez Federal Finance.

Le métal jaune a marqué l’année 2010 par une progression continue de plus de 25% depuis janvier. Dopé par les achats des banques centrales mais surtout par les craintes entourant les dettes souveraines européennes et les monnaies fiduciaires, l’or est devenu la monnaie refuge des investisseurs. Ce rôle exacerbé, qui a pris le dessus sur les éléments rationnels d’offre et de demande est, de l’avis de tous les observateurs, l’un des phénomène les plus marquants de 2010. Ce devrait d’ailleurs être encore le moteur de la hausse en 2011 : «Les banques centrales vont continuer à acheter. De plus, c’est un placement de choix pour les pays émergents et la demande des ETF devrait encore augmenter. Même s’il est difficile de faire des prévisions, on peut s’attendre à une once qui tutoie les 1600 dollars», lance Sylvain Serandour.

Les annonces macroéconomiques pourraient toutefois se retourner contre l’or. «Les risques souverains devraient se tasser et on anticipe des taux directeurs en hausse en fin d’année 2011. Dans une tendance haussière, l’or devrait fluctuer au gré des annonces macroéconomiques», prévient toutefois ce dernier. Frédéric Buzaré, responsable de la gestion action de Dexia Asset Managment, est plus pessimiste et prédit une once sous les 1400 dollars l’an prochain en raison d’une économie qui s’accélère. Mais, «il peut y avoir un retour économique à la normale puis une nouvelle vague de peur sur l’Espagne ou le Portugal. C’est très volatil», déplore-t-il.

Même prudence pour Harry Sebag, analyste chez Saxo Bank, qui préfère placer ses pions sur l’argent. «Sur les trois premiers trimestres 2010, l’argent est resté assez stable autour de 18 dollars l’once alors que l’or passait de 1100 à 1250 dollars. Depuis on remarque que l’argent refait son retard et connaît une belle évolution qui devrait perdurer en 2011. Ce rattrapage pourrait avoir lieu dans les mois à venir avec l’once qui peut atteindre 50 dollars fin 2011 voire même 100 dollars l’once d’ici à 3 ans».

Les platinoïdes, et en particulier le palladium, retiendront également l’attention. Ce dernier a connu une belle année 2010 grâce aux effets encore visibles de la prime à la casse sur le marché automobile, touchant des plus hauts en neuf ans, gagnant plus de 85% sur l’année. Mais ce métal devra, en 2011, faire face à la baisse annoncée du secteur automobile qui ne bénéficiera plus d’aucune aide gouvernementale.

Un baril de pétrole sans surprise

De son côté, le pétrole n’a pas marqué les esprits,malgré une hausse à plus de 90 dollars le baril en fin d’année. «Le début d’année a été faible dans un contexte de crainte de rechute de la croissance», explique Frédéric Buzaré. «Il y a eu une relative adéquation entre l’offre et la demande avec un baril compris entre 70 et 90 dollars. Le niveau du prix a été bien piloté par l’Opep», ajoute Sylvain Sérandour. «Les mouvements erratiques du change euro/dollar ont finalement peu influé sur la variation du prix en 2010», selon lui.

Sans s’attendre à une explosion de la demande, les analystes anticipent une année 2011 haussière pour le pétrole. Les avis divergent toutefois sur les objectifs de cours. Pour Federal Finance, le pétrole devrait progresser légèrement, poussé par la baisse de la production des majors qui ont limité leur investissement il y a deux ans. Mais il devrait rester dans une fourchette comprise entre 80 et 100 dollars. Plus optimiste, Saxo Banque se place dans un scénario de sortie de crise, avec une demande en hausse qui tirera le baril vers les 110 dollars sur le premier semestre. Même chose du côté de Dexia AM selon qui le rebond va continuer. «Reste à savoir si l’on pourra revenir au niveau record de 2008 avec un baril à 150 dollars. C’est le gros point d’interrogation», explique Frédéric Buzaré.

Le cuivre en grande forme

En plus d’être dorée, 2011 sera cuivrée. Du côté des métaux de base, le métal rouge sera incontournable l’an prochain. En 2010 déjà, le cuivre s’était démarqué des autres métaux avec un gain de 35% en douze mois malgré les forts mouvements sur les devises (un dollar fort, comme pendant la crise irlandaise, pénalise normalement les achats). «On pouvait s’attendre à une correction avec notamment les mauvais chiffres immobiliers américains. Mais malgré ces données défaillantes, il a signé une très belle performance», constate Sylvain Sérandour.

Le cuivre a bénéficié d’une année de restockage après la crise et la demande reste forte alors que les réserves constatées sont faibles. En Inde par exemple, «le prochain plan quinquennal prévoit d’augmenter les dépenses d’infrastructures à 1000 milliards de dollars», souligne la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, qui précise qu’en Chine, les matériaux bénéficient «d’une forte demande». Pour Federal Finance, «ceci laisse envisager une bonne orientation, contrairement aux autres métaux». Aluminium, zinc et nickel ont en effet souffert en 2010. L’an prochain, ils ne devraient pas bénéficier d’un grand intérêt, pénalisés par une offre très abondante.

A noter que du côté des sociétés minières, 2011 devrait confirmer l’engouement pour les grosses opérations de concentration. Cette année déjà, plusieurs unions, souvent restées au stade d’annonces ou de rumeurs, ont fait vibrer le secteur : Arcelor et BHP, Glencore et Xstrata, Arcelor et Massey Energie ou encore BHP et Potash. Le mouvement devrait se poursuivre en 2011 avec cette fois de vraies concrétisations. «Les sociétés de bons résultats», confirme Harry Sebag. «Dans un contexte où les nouveaux gisements sont durs à trouver, ces mouvements de concentration sont logiques. Ils seront renforcés par la volonté stratégique de certains gouvernements de garder la main sur les secteurs clés, comme la Chine avec les terres rares», ajoute Sylvain Sérandour.

Les matières premières agricoles sous la menace

Reste enfin les matières premières agricoles, l’un des domaines les plus difficiles à saisir en raison de sa forte dépendance à la météo. Cette dernière, très capricieuse, a permis au secteur agricole de signer une année 2010 très performante. Les douze mois écoulés ont été marqués par la vague de chaleur historique et les incendies en Russie qui ont entraîné le retrait de l’un des plus gros exportateurs de blé du marché. A cela se sont ajoutés les sécheresses sur le continent américain ou encore les inondations en Asie. Les cours des céréales avaient bondi de plus de 70% en août, des records ont été touchés par le café ou encore le cacao, également troublé par les problèmes politique en Cote d’Ivoire. «C’était une très belle année », confie-t-on chez Federal Finance.

Reste à savoir si cette belle année se reproduira en 2011. La consommation, en constante progression, des pays émergents devrait constituer le principal moteur de la hausse l’an prochain. Mais les aléas climatiques n’en font unanimement pas le secteur favori des analystes. D’autant plus que les matières premières agricoles devraient être particulièrement touchées par les régulations des marchés des matières premières, annoncées par la présidence française du G20. Sur ce domaine, «il y a eu beaucoup d’effets d’annonces en 2010 mais rien de concret», note Federal Finance. «Cela va dépendre des volontés politiques mais des décisions seront prises en 2011», croit-on chez Saxo Bank. Mais Dexia AM prévient : «Les régulations seront contournées et auront un effet négatif». Le débat est lancé. (Le Figaro-24.01.2010.) 

 ****Les diamants ont retrouvé tout leur éclat

Le marché du diamant est en progression de 5% par an.
Le marché du diamant est en progression de 5% par an.

Cette année, le marché est revenu à son niveau d’avant la crise de 2008, dopé par la demande asiatique. Mais malgré cette performance, les investisseurs hésitent à se lancer sur ce secteur.

coeur- Le 16 novembre dernier, un diamantaire londonien, Laurence Graff, déboursait 46,16 millions de dollars pour s’offrir un diamant rose parmi les plus rares et les plus beaux jamais mis aux enchères. Dix jours plus tard, à Hong Kong, un diamantaire anonyme achetait un autre diamant rose de 14,2 carats pour 23 millions de dollars, établissement un record en Asie. Ces deux exemples résument à eux seuls la bonne santé du marché du diamant en 2010. Ce dernier affiche une croissance annuelle de 5%, ce qui lui permet de retrouver son niveau de 2008.

A Jérusalem où se tenait en novembre l’assemblée plénière du processus de Kimberley, le système de régulation mondial, les diamantaires se frottaient les mains. Avi Paz, président de la fédération mondiale des Bourses du diamant, déclarait alors à la presse qu’il s’agissait «de très bons résultats dans la mesure où les Etats-Unis ne sont pas encore complètement sortis de la récession».

Les milliardaires asiatiques, moteurs de la croissance

Les Américains sont en effet les premiers consommateurs mondiaux de diamants. Ils absorbent la moitié des 13 milliards de dollars de diamant brut produits dans le monde chaque année. Mais depuis la crise de 2008, leur demande faiblit au profit des pays émergents. Selon le directeur général de De Beers, le numéro un mondial du secteur, la demande chez ces derniers est déjà en mesure de compenser la baisse de la demande américaine. D’après les prévisions des analystes, les consommateurs chinois devraient détrôner les Américains dans un horizon de 10 ans.

Globalement, l’Asie a constitué le moteur essentiel de la demande en 2010. Preuve de ce dynamisme : une Bourse au diamant à ouvert ses portes en Corée du Sud et la Bourse de Bombay a été complètement rénovée. Dans le secteur des diamants taillés, l’Inde est d’ailleurs devenue une concurrente féroce pour les principales Bourses de Tel Aviv, New York et Anvers. En 2010, les lapidaires israéliens ont vu leur exportation vers les Etats-Unis reculer de 28% sur les sept premiers mois de l’année alors que les lapidaires indiens ont vu les leur bondir de 25%.

Secteur opaque

Malgré des perspectives optimistes, le marché du diamant est largement délaissé par les investisseurs. Rares sont les gestionnaires de fonds pouvant s’exprimer sur ce sujet. «C’est un secteur difficile à cerner. Le prix du diamant change en fonction de la couleur, de la clarté, du poids (carat) et de la coupe, ce qui n’est pas le cas des autres matières premières. Il est difficile d’investir sur une société de ce secteur car sa valorisation va fortement fluctuer au gré des caractéristiques des diamants qui sont extraits», explique d’Emmanuel Painchault, responsable de la gestion actions matières premières et infrastructures chez Edmond de Rothschild Asset Management.

L’opacité du secteur pèse également lourd. Le marché du diamant est très concentré. Sept pays se partagent près de 80% de la production mondiale: la Russie, le Botswana, l’Australie, la Chine, le Canada, l’Angola et l’Afrique du Sud. Du côté des mines diamantaires, seuls trois acteurs contrôlent les extractions : le sud-africain De Beers, numéro un mondial, la société étatique russe Alrosa et l’anglo-australien Rio Tinto. L’établissement des prix est un gros point d’interrogation. Les diamants valent en effet 13 milliards de dollars à leur extraction brute mais pèsent entre 64 et 72 milliards de dollars à la vente en bijouterie. «Ce n’est pas transparent, les prix sont davantage fixés au cas par cas, on ne connaît pas l’état des stocks sur un marché où les diamants sont conservés pour créer de la rareté», déplore-t-on chez Edmond de Rothschild Asset Management.

Le fléau des «blood diamonds»

Par ailleurs, malgré les bonnes performances de 2010, les diamants continuent de souffrir de leur mauvaise réputation. Le scandale des diamants «sales» servant à financer les guerres et rébellions, illustré par le film Blood Diamond en 2006, rend les investisseurs très frileux. Le processus de Kimberley, créé en 2002 sous mandat de l’ONU, tente d’apporter plus de clarté au processus de certification. Mais les difficultés persistent. Ainsi, en novembre dernier, les 75 Etats membres de ce comité n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la reprise complète des exportations du Zimbabwe, qui avaient été suspendues un an plus tôt. D’après des organisations de défense des droits de l’homme, les militaires auraient pris le contrôle des mines locales de Marange, à l’est du Zimbabwe, considérées comme les plus prometteuses d’Afrique. Ils auraient tué au passage plus de 200 personnes.

Ces chiffres sont difficilement vérifiables mais ils suffisent à éloigner les investisseurs d’un marché pourtant très prometteur. «Les matières premières constituent un secteur à risque. Il est important d’avoir une vision aussi juste que possible de l’offre, de la demande et des stocks. Il faut donc être prudent», tranche Emmanuel Painchault. (le Figaro-24.12.2010.)

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28 réponses à “Matières premières”

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