*Le G20
*G20 : la foire d’empoigne de Séoul
Analyse…Le sommet qui se tient aujourd’hui et demain en Corée du Sud risque d’achopper sur la guerre des monnaies.
Des militants d’Oxfam qui manifestaient mercredi à Séoul.
La cinquième fois depuis décembre 2008, mais pas vraiment la cinquième vitesse. Les pays du G20, 90% de l’économie mondiale, se réunissent à nouveau aujourd’hui et demain à Séoul. Mais la persistance de la crise économique doublée d’une guerre des monnaies de moins en moins larvée augure mal, une fois de plus, des résultats concrets. Qu’il semble loin le volontarisme affiché lors du G20 de Washington en 2008 ! A l’époque, pour éviter l’effondrement total du système, les «global leaders» promettent de réformer de fond en comble le système financier international. Et de mettre en œuvre une coordination des plans de relance massifs.Changement de décor : à Séoul, signe de l’extrême tension et des conflits à vif, «chaque pays est resté sur sa position de départ, reconnaît Kim Yoon-kyung, le porte-parole sud-coréen du G20. Le ton est monté.» La réunion des sherpas de mardi s’est ainsi tenue avec une porte ouverte tant, avoue-t-il, «le débat était houleux et […] nous manquions d’oxygène». Le draft (le projet de communiqué final) tient, à la veille de la réunion, d’un vaste champ de parenthèses.«Passé les quelques progrès du début, le G20 est rattrapé par les intérêts nationaux de chaque pays», note l’économiste Charles Wyplosz. A l’image de la «guerre des monnaies» actuelle, qui illustre, en creux, l’impuissance à mettre en branle une réelle gouvernance mondiale. Après la Chine, depuis longtemps pointée du doigt pour la sous-évaluation de sa monnaie, c’est au tour de l’autre pays du G2 (les Etats-Unis) d’être fustigé par ses pairs pour sa politique de cavalier seul. Face à une économie à bout de souffle, le choix de la Fed (banque centrale américaine) d’injecter 600 milliards de dollars (435 milliars d’euros) fait ainsi voler en éclat l’unité de façade affichée jusqu’ici par le G20. Washington entend ainsi relancer la demande intérieure et favoriser les exportations de produits made in USA. Une «déclaration de guerre monétaire» pour le reste du monde. Du coup, Barack Obama, sur la défensive, s’est fendu hier d’une missive aux dirigeants du G20 pour tenter de convaincre : non, le billet vert ne se dépréciera pas. «La force du dollar repose au final sur la vigueur fondamentale de l’économie américaine», écrit Obama.
«discordantes».«Du marketing entre le G2, avec les autres pays qui gesticulent autour», comme l’assure Marc Touati, de Global Equities ? Selon lui, «les deux pays vont d’une certaine manière dans le même sens. Chacun joue sur la valeur de sa devise pour soutenir son économie.» D’ailleurs, le président chinois, Hu Jintao, l’assure, alors que son excédent commercial a affiché hier une santé insolente. Pas question de céder aux pressions en faveur d’une réévaluation du yuan. Il a même enjoint, hier, les pays développés à «prendre leurs responsabilités et à faire face à leurs propres problèmes». Statu quo intégral. «La musique du G20 sur les monnaies est à trois voix discordantes, estime Henri Sterdyniak, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. Les Américains veulent à tout prix relancer la machine ; les Chinois refusent de reconsidérer leur modèle de développement ; les Européens se cantonnent à mettre en œuvre des politiques budgétaires restrictives.» On comprend mieux qu’une Christine Lagarde, symbole d’une Europe impuissante sur le sujet, résume ainsi : la «guerre des monnaies» ne sera pas résolue en un sommet «parce que c’est une question trop compliquée»…
C’est tellement compliqué que le projet de déclaration finale se borne à signifier que les pays du G20 vont «s’orienter vers des systèmes de taux de changes davantage déterminés par le marché». Et que les sherpas, chargés de la rédaction du texte, se déchirent encore pour savoir s’il vaut mieux mentionner l’engagement de s’abstenir de «dévaluations compétitives» ou de «sous-évaluations compétitives…» Pas sûr que ce genre d’éléments de langage satisfasse les autres grands pays émergents, comme le Brésil ou l’Afrique du Sud. «Les effets collatéraux de la politique monétaire des Etats-Unis risquent d’engendrer une appréciation de leurs monnaies», estime Anton Brender, de Dexia Asset Management. Pénalisant pour des économies qui ont fait des exportations une stratégie de développement. «Le problème, c’est que le monde attend beaucoup trop du G20», rappelle Charles Wyplosz. Qui, de fait, renvoie à demain ce qu’il ne parvient pas à régler aujourd’hui.
Mouchoir. Dernier exemple, hier encore, le G20, selon le Financial Times, planchait sur une liste de vingt banques dites systémiques, dont la faillite aurait des répercussions en chaîne sur la finance mondiale. «Faux», a corrigé le Conseil de stabilité financière. Tout se passe comme si les dirigeants du G20 avaient mis un mouchoir sur la rencontre de Séoul. «Il ne se passera rien au G20», martèle-t-on à l’Elysée depuis le sommet de Toronto, en juin. La France, qui prend le relais demain soir, nourrit de grandes ambitions. Trop ? «A mesure qu’on s’éloigne du séisme financier de 2008, où les dirigeants de la planète ont vu le sol se dérober sous leurs pieds, le poids des lobbies, les rivalités entre puissances et les calculs de court terme l’emportent sur la nécessité de la coopération, note Dominique Plihon, d’Attac. Il n’y a plus de volonté de réforme fondamentale.» (Libération-11.11.2010.)
**Le rap de la guerre des monnaies
regarder la vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=IGYAhiMwd5E&feature=player_embedded
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*L’or, remède à la « guerre des monnaies »
*Les différentes voies pour réformer le système monétaire international
**Face à la menace d’une “guerre des monnaies”, tous les dirigeants tombent d’accord sur la nécessité de revoir le système des changes flottants, qui a pour valeur de référence unique le dollar.
$ L’or attire tous les regards, et pas seulement au cou des élégantes dames. Depuis le début de la crise financière, statut de valeur refuge oblige, le cours du métal jaune n’a cessé d’augmenter, donnant des idées à certains dirigeants. Robert Zoellick, directeur de la Banque mondiale, a fait grand bruit lundi en relançant, dans une tribune publiée par le Financial Times, l’idée d’un retour à l’or comme point de référence pour les monnaies. Dans la foulée, le cours du précieux métal atteignait un nouveau record à 1 422,35 dollars l’once à New York.A quelques jours du G20 de jeudi et vendredi, les déséquilibres monétaires se sont imposés comme un sujet clé du sommet. Au cœur des tensions, la Chine, rétive aux pressions pour réévaluer le yuan, et les Etats-Unis, dont la politique monétaire d’assouplissement irrite les pays émergents. Ces derniers sentent leur stabilité menacée par des flux de capitaux volatils, conditionnés en grande partie par la politique américaine.Face à la menace d’une “guerre des monnaies”, tous les dirigeants tombent d’accord sur la nécessité de revoir le système des changes flottants, qui a pour valeur de référence unique le dollar. Cette caractéristique rend l’ensemble des pays vulnérables aux fluctuations de l’économie américaine et crée une distorsion en faveur des Etats-Unis. Mais les différentes options envisagées sont loin de faire l’unanimité…
- La piste de l’or
Selon Robert Zoellick, un nouveau système monnétaire devrait “impliquer le dollar, l’euro, le yen et le yuan”. Mais aussi “envisager d’employer l’or comme point de référence international des anticipations des marchés au point de vue de l’inflation, de la déflation et des taux de change futurs”.
L’idée évoquée n’est pas nouvelle : c’est d’ailleurs son principal défaut. Quelle que soit leur interprétation, ces propos évoquent inévitablement le système de Bretton Woods, institué au lendemain de la seconde guerre mondiale, et ses prédécesseurs. Dans le système de Bretton Woods, dont l’explosion en 1971 a laissé place au régime de changes flottants en vigueur aujourd’hui, toute émission de dollar se faisait en stockant la quantité d’or correspondant, et toutes les monnaies étaient alors définies par rapport au dollar. Avant cela, le système d’étalon-or allait plus loin encore : toutes les monnaies étaient directement liées à l’or.
Le retour à ce dernier système, très rigide, est de l’avis général une hypothèse improbable. ” Il n’y a pas de discussion sur l’étalon-or. De mémoire, une telle idée avait été évoquée il y a longtemps par [l'Américain] James Baker lorsqu’il était secrétaire au Trésor” dans les années 1980, a coupé court Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, en réaction aux propos de Zoellick. Un tel système nécessite, entre autres, une production d’or qui puisse croître aussi rapidement que les échanges mondiaux, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Pour beaucoup, la piste évoquée par Robert Zoellick n’est pas celle d’un retour stricto sensu à l’étalon-or ou même à Bretton-Woods, mais plutôt l’idée de “réintroduire de l’or dans le système”, comme l’explique à l’AFP Jean Pisani-Ferry, directeur du cercle de réflexion européen Bruegel. “Dans le système monétaire actuel, les banques centrales surveillent le taux d’inflation, ancré sur les prix des biens, mais ne surveillent pas les prix globaux des matières premières”, explique-t-il. Dans une réforme du système, telle que préconisée par M. Zoellick, “elles pourraient aussi réagir en fonction des variations des prix de l’or”, explique l’économiste.
- L’utilisation d’un panier de monnaie
Reste que tout le monde n’est pas d’accord pour adopter l’or comme référence universelle. Une autre option serait d’utiliser un panier de monnaies qui ferait office de référence, de la même manière que le dollar aujourd’hui.
Les droits de tirage spéciaux (DTS) ou “or-papier”, un instrument monétaire crée par le FMI en 1969 comme un complément à l’or en tant que garantie pour ses pays membres, utilisent déjà cette approche. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise a d’ailleurs préconisé un système monétaire alternatif basé sur l’utilisation des DTS au lieu du dollar comme seule réserve de change mondiale. Nicolas Sarkozy a également cité les DTS pour faire office d’“actif de réserve international qui ne soit pas émis par un seul pays”.
Cette unité de compte a l’avantage d’être “supra-souveraine”, et donc de ne pas donner un avantage source de distorsions au pays dont la monnaie est utilisée comme référence. Revers de la médaille : son caractère virtuel — elle ne sert ni de monnaie de facturation ni de monnaie de transaction — affaiblit sa crédibilité en tant que garantie.
En outre, si le dollar, l’euro, la livre sterling, et le yen japonais sont utilisés pour calculer la valeur des DTS, ce n’est pas le cas de la monnaie chinoise. Vu la place de la Chine dans les échanges mondiaux, le yuan devrait faire partie d’un éventuel panier de monnaies référence, mais il faudrait pour cela qu’il devienne convertible, c’est-à-dire librement échangeable dans un grand nombre de pays… Or, la monnaie chinoise fonctionne aujourd’hui sur un régime de change administré, avec un taux fixé par le gouvernement chinois.
- Un contrôle plus strict des politiques monétaires
Les pistes précédemment citées reposent sur l’établissement d’une nouvelle référence. Mais pour certains, la réponse est ailleurs.“Toutes ces solutions sont insatisfaisantes et cachent l’incapacité à se mettre d’accord sur la seule mesure efficace, qui est la création d’une vraie autorité qui contrôle et coordonne les émissions monétaires des grandes puissances”, estime ainsi l’économiste Philippe Dessertine, qui dirige l’Institut de haute finance.
Nouvelle autorité ou pas, il s’agit ici d’établir une structure internationale d’arbitrage, qui forcerait au besoin les pays à revoir leur régime de change, et plus généralement leur politique monétaire. Les pays du G20 pourraient par exemple se réunir dans le cadre du FMI pour décider de dévaluer ou de réévaluer certaines monnaies en fixant une marge de fluctuation. Les banques centrales s’engageraient à respecter ces décisions.
Mais cette idée implique des transferts de souveraineté difficilement acceptés par les pays les plus concernés. L’Europe en particulier, menée par les Allemands, s’est battue pour l’indépendance des banques centrales et contre l’utilisation politique des taux de changes. Et les pays émergents ont déjà montré qu’ils savaient se montrer très fermes face aux insistances occidentales à les voir réévaluer leur monnaie…
Reste une possibilité : accentuer les efforts sur la scène internationale pour davantage de coordination, à défaut d’un système institutionalisé. Comme l’a dit Christine Lagarde mardi matin : “Il faut trouver une plate-forme de concertation des politiques monétaires.” Car il n’est pas sûr que le G20 puisse aller beaucoup plus loin. (Le Monde-10.11.2010.)
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Au menu du G20 : bœuf coréen, flétan et guerre des monnaies
Le sommet a débuté par un dîner de travail. Les regards sont braqués sur les relations entre l’Américain Barack Obama et le Chinois Hu Jintao.
Le 5e sommet des pays riches et émergents du G20 s’est ouvert dans la soirée du jeudi 10 novembre à Séoul. Il était 19h en Corée du Sud, soit 10h GMT et 11h à Paris. Le sommet se déroule sur fond de tensions entre plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Chine, sur les taux de changes.
Boeuf coréen et flétan pêché en mer Jaune étaient au menu du dîner de travail, qui a rassemblé les dirigeants des pays les plus puissants de la planète. 150 invités étaient présents, dont 34 dirigeants de pays ou d’organisations internationales, parmi lesquels les présidents américain Barack Obama et chinois Hu Jintao, dont les deux pays focalisent l’attention.Les invités ont commencé la soirée en effectuant une “promenade à travers l’histoire” le long d’un couloir exposant des oeuvres d’art et objets précieux coréens, tels que des poteries préhistoriques et un brûleur à encens, en bronze, du VIe siècle. Les tables étaient décorées de poteries anciennes en forme de canard.
Le président sud-coréen Lee Myung-Bak est l’hôte de ce sommet du G20, qui se poursuit vendredi. Il demandera à ses homologues de profiter de cette réunion pour dessiner “une direction et une vision” pour l’économie mondiale, ont indiqué des responsables.Les dirigeants seront au complet vendredi, avec l’arrivée prévue du Français Nicolas Sarkozy, représenté jeudi soir par la ministre de l’Economie Christine Lagarde.La journée de jeudi a été l’occasion pour plusieurs dirigeants de se rencontrer en bilatérales, avec en point d’orgue un tête-à-tête entre les présidents Obama et Hu Jintao.L’ouverture officielle du sommet a été précédée d’une manifestation géante à Séoul, dont les rues sont quadrillées depuis plusieurs jours par un grand nombre de policiers. La capitale a mobilisé 50.000 membres des forces de l’ordre.Les Etats-Unis critiqués
Les échanges entre les représentants des dirigeants se sont faits de plus en plus acrimonieux et les critiques de moins en moins voilées, alors que la Chine affiche une croissance et un excédent commercial insolents et que les Etats-Unis peinent à renouer avec une croissance créatrice d’emplois.
Les Etats-Unis sont au centre des critiques, depuis l’injection par la Réserve fédérale américaine, la semaine dernière, de 600 milliards de dollars de liquidités pour relancer l’économie.
Mais cette mesure provoque aussi un affaiblissement du billet vert, au vif mécontentement des partenaires commerciaux des Etats-Unis.
Les représentants des ministères des Finances, réunis mardi puis mercredi, ne sont toujours pas parvenus à se mettre d’accord sur les sujets clé des devises et des déséquilibres des comptes courants, a indiqué jeudi matin le porte-parole du comité présidentiel sud-coréen du G20 Kim Yoon-Kyung.
Le président sud-coréen Lee Myung-Bak table toutefois sur la conclusion d’un accord d’ici jeudi soir, tout en mettant en garde contre la tentation pour les pays de faire cavalier seul.
Des rencontres bilatérales
Répondant aux critiques, le président Barack Obama, arrivé à Séoul mercredi soir, a souligné dans une lettre à ses homologues du G20 qu’une économie américaine vigoureuse était “la plus importante contribution que les Etats-Unis peuvent faire à la reprise mondiale”.
La chancelière allemande Angela Merkel a dit mercredi prévoir “quelques discussions épineuses” lors de ce “sommet important” et tabler sur une “discussion passionnante” sur les stratégies d’abandon des mesures de relance,
Quant à la Chine, appelée à nouveau par le président américain à dynamiser sa demande intérieure pour alimenter sa croissance, son président Hu Jintao a écarté les pressions en faveur d’une réévaluation de la monnaie chinoise, le yuan.
Il a prié mercredi les autres pays à “prendre leurs responsabilités et à faire face à leurs propres problèmes”, des propos adressés en termes à peine voilés aux Etats-Unis.
(Nouvelobs.com avec AFP-11.11.2010.)
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**Sommet du G20 : comment sortir de la guerre économique
Plus de 20 000 milliards de dollars (14 185 milliards d’euros) : c’est le coût de la crise mondiale qui a débuté en 2007, la plus grave depuis la Grande Dépression.
Un chiffre mis en avant par le cinéaste Charles Ferguson dans son remarquable film-enquête, qui sort en salles le 17 novembre : Inside Job. Les participants au sommet du G20 de Séoul, les 11 et 12 novembre, auraient intérêt à le voir. Car il montre au prix de quelles corruptions et compromissions du monde politique la dérégulation de la finance et le laxisme des autorités ont été obtenus aux Etats-Unis. Avec le résultat que l’on sait.Se réunissant depuis deux ans au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, le G20 marque le symbole d’une volonté politique, à l’échelle des grandes puissances développées et émergentes, de se coordonner. Il aura fallu payer le prix fort pour admettre que « les marchés financiers internationaux sont devenus un monstre qui doit être discipliné », selon la formule de l’ancien président de la République fédérale allemande et ex-directeur général du Fonds monétaire international, Horst Köhler.Le « Far West monétaire » aussi a besoin de nouvelles règles pour empêcher le yuan et le dollar de se mener – et d’imposer à leurs partenaires – une guerre des changes.Quelles sont les options pour remédier désormais aux déséquilibres commerciaux et macroéconomiques internationaux, à l’instabilité financière et monétaire, à la menace d’une nouvelle crise bancaire ? « Le Monde Economie » a interrogé des économistes d’horizons et d’opinions variés sur les choix possibles et souhaitables. Mais, pour réformer la planète économique et financière, le G20 devra, lui, composer avec les rapports de forces géopolitiques. ‘(Le Monde-08.11.2010.)**Le G20 mode d’emploiLe G20 est composé de dix-neuf pays plus l’Union européenne. Ces pays sont d’abord ceux déjà membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) – les principales nations développées qui se coordonnent depuis les années 1970 –, auxquels s’ajoutent l’Afrique du Sud, l’Australie, l’Arabie saoudite, la Russie et la Turquie, ainsi que quatre pays d’Asie – la Chine, l’Inde, l’Indonésie et la Corée du Sud – et trois pays d’Amérique latine – le Brésil, l’Argentine et le Mexique.De quand date la création du G20 ? Les 15 et 16 décembre 1999, les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 se sont réunis à Berlin (Allemagne) pour la première fois. Leur but était de créer une instance de dialogue informelle pour répondre aux faiblesses du système financier international, travailler à davantage de transparence sur les marchés financiers et accompagner la mondialisation des échanges. Depuis, les ministres des finances et les gouverneurs du G20 se sont rencontrés chaque année, et même trois fois en 2010, soit au total quatorze sommets.Depuis quand les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du G20 se concertent-ils ? Le premier sommet du G20, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, s’est tenu le 15 novembre 2008 à Washington (Etats-Unis), à la suite de l’aggravation de la crise financière et économique matérialisée par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Il s’agissait de poursuivre des politiques coordonnées pour éviter l’effondrement du système financier international et réduire les tensions sur les marchés. Les dirigeants du G20 s’étaient alors engagés à renforcer leur coopération, à réformer le cadre réglementaire et de surveillance des marchés financiers, à renforcer les institutions financières internationales et à éviter le protectionnisme. Depuis, le G20 a cherché une réponse coordonnée à la crise financière et économique et aux déséquilibres internationaux.Quelles ont été les autres réunions ?
Au sommet de Londres, les 2 et 3 avril 2009, les pays du G20 se sont concentrés sur les efforts visant à rétablir la croissance économique et de reprise de l’emploi. En pleine récession, ils se sont entendus pour laisser filer leurs déficits budgétaires d’un montant global de 5000milliards de dollars sur deux ans – jusqu’à fin 2010 –, afin d’amortir le choc de la crise. Un accord de statu quo interdisant de nouvelles barrières commerciales a été étendu jusqu’en 2010. Une enveloppe de financements de 50 milliards de dollars a été mise à la disposition des pays à faible revenu. Le renforcement des organisations financières internationales a aussi été à l’ordre du jour.
Un nouveau sommet s’est tenu à Pittsburgh les 24 et 25 septembre 2009, qui a notamment décidé d’institutionnaliser le G20 comme forum annuel de coopération économique internationale. Les « stratégies de sortie » des politiques de relance – le moyen de normaliser les politiques budgétaires et monétaires à mesure que la reprise économique s’affirmerait – ont notamment été discutées.
A Toronto, les 26 et 27 juin 2010, les pays du G20 se sont entendus sur les principes de « consolidation fiscale » – réduction des déficits publics – dans les économies avancées. Il a été prévu que des plans de moyen terme devaient être élaborés et rendus publics. Les discussions ont aussi porté sur la réforme des fonds propres des banques et de l’équilibre politique au sein du Fonds monétaire international (FMI), l’objectif étant d’aboutir sur ces points d’ici le sommet de Séoul les 11 et 12 novembre. (Le Monde-08.11.2010.)
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**La complexité des relations entre la finance et la politique
La finance règne-t-elle sur le monde ?
Cette question est constamment posée avec un mélange de fascination et d’angoisse. L’impression prévaut dans les esprits que la finance domine, s’insinue, influence et manipule notre société et sa démocratie. Elle est fondée, mais partielle. Dans les rapports qu’entretiennent la politique et la finance règne une forme d’interdépendance. Son équilibre est structurellement instable et l’une ou l’autre domine au hasard des évolutions économiques et sociales, tant au niveau local ou national qu’au niveau mondial.
La finance et la politique sont comme un vieux couple: à la fois complices et insupportables l’un pour l’autre, elles ne peuvent fusionner ni se séparer. L’amalgame « politico-financier » est devenu un symbole de la perversion du capitalisme. C’est un peu court.
Cette chronique va analyser au travers des événements, la manière dont la finance et la politique sont étroitement associés dans la conduite de notre démocratie et de l’économie. La compréhension de cette relation est à la fois technique et politique.
Au cours de ce périple, nous rencontrerons des sujets aussi délicats que le financement des déficits budgétaires, les partenariats entre le secteur privé et le secteur public, le financement des partis politiques, la taxation des activités financières et la règlementation de l’industrie des services financiers.
L’objectif de cet effort est de permettre aux lecteurs de mieux comprendre et analyser la place de la finance dans le fonctionnement de notre société et de leur permettre d’en débattre.
La dimension internationale sera capitale: un de problèmes majeurs auxquels tous les gouvernements sont confrontes est la nature mondial des mécanismes et des flux financiers. Face a ce monde global, les outils disponibles au niveau national et régional apparaissent parfois dérisoires. Par quels moyens pourront-ils assurer la régulation de ces flux ? Sont-ils prêts à renoncer à une part de leur souveraineté au nom d’une efficacité et d’une règlementation internationales ?
L’enjeu n’est ni plus ni moins que la maitrise démocratique d’une activité qui affecte tous les citoyens, les consommateurs et les institutions. C’est en fin de compte le bien-être de nos populations qui est en jeu, a un moment ou les pays qui émergent menacent notre croissance.
Nous ne pouvons pas nous permettre de nous contenter des manchettes des journaux, des titres accrocheurs et des slogans. Cette matière est trop importante pour être traitée superficiellement : mon expérience du quotidien de ces rapports m’aidera a parcourir ce labyrinthe, en espérant de ne pas m’y perdre moi-même. En tout état de cause, ce sera un périple riche, tant l’actualité est féconde sur de tels sujets. (Blog du Monde-03.11.2010.)
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