La crise de la dette=échec du capitalisme.4

*Les agences de notation baissent la note de l’Espagne et de l’Italie, et menacent la Belgique

 La crise de la dette en Europe pèse lourd sur les notes des pays. L’Italie, l’Espagne et bientôt la Belgique en font les frais…L’agence d’évaluation financière Fitch Ratings a abaissé vendredi les notes de l’Espagne et de l’Italie, tandis que sa concurrente Moody’s a indiqué qu’elle envisageait d’abaisser celle de la Belgique. Fitch a abaissé de deux crans la note de l’Espagne, qui s’établit désormais à AA-, contre AA+ auparavant, soit la quatrième la plus élevée sur une échelle de vingt. Plus inquiétant, cette note est assortie d’une perspective «négative», qui implique que l’agence pourrait l’abaisser de nouveau à moyen terme.

Moody’s devrait de son côté se prononcer d’ici à fin octobre sur un éventuel abaissement de la note espagnole, actuellement à Aa2 (la troisième meilleure possible). «Avec des besoins de financement importants» de l’Etat espagnol, pour couvrir ses dépenses budgétaires et sa dette nette externe qui est «l’une des plus élevées du monde» (91% du PIB), rappelle Fitch, «la volatilité plus forte a un effet négatif sur les conditions de financement sur le marché de l’Espagne». Mais il y a aussi des facteurs internes au pays: «les risques pour la consolidation budgétaire du fait des performances de certaines régions» et «la révision à la baisse des perspectives de croissance de l’Espagne à moyen terme».

Italie et Belgique dans le collimateur des agences de notation

Fitch a également abaissé d’un cran la note de l’Italie, à A+, contre AA- et n’exclut pas de la revoir encore à la baisse si le pays devait manquer ses objectifs de réduction du déficit budgétaire. Fitch était la dernière des trois grandes agences de notation internationale à ne pas avoir abaissé la note de l’Italie depuis le début de la crise de la dette en zone euro. Elle explique que «le haut niveau de la dette publique et les besoins de financement budgétaire, cumulé avec le faible niveau de la croissance potentielle (du pays), ont rendu l’Italie particulièrement vulnérable à un choc externe», tel que celui généré par la crise budgétaire dans d’autres pays de la zone euro.

La Belgique a également été la cible d’une agence de notation vendredi: Moody’s a indiqué qu’elle envisageait d’abaisser sa note, actuellement à Aa1, soit la deuxième meilleure possible. L’agence a invoqué trois raisons: la crise en zone euro, les inquiétudes pour la croissance économique et l’éventualité d’un soutien supplémentaire au système bancaire, en particulier à l’établissement franco-belge Dexia. «Moody’s compte évaluer les coûts potentiels et engagements supplémentaires qui pourraient incomber à l’Etat pour soutenir le groupe Dexia», a signalé l’agence.

Le Portugal sous surveillance

Fitch a fait le point sur le Portugal, confirmant la note BBB- (la dernière avant de tomber dans la catégorie «spéculative»), et son maintien sous surveillance négative, au moins jusqu’à la fin de l’année. L’agence de notation a précisé qu’elle prendrait notamment en compte, pour décider ou non un nouvel abaissement, les performances du pays relatives au programme de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), son budget pour 2012, les avancées en matière de privatisations ainsi que les risques concernant son secteur bancaire et ses perspectives économiques et budgétaires à moyen terme.

La troisième grande agence mondiale de notation, Standard and Poor’s, avait confirmé mardi la note BBB- du Portugal, tout en maintenant elle aussi une perspective négative. Le Portugal, troisième pays de la zone euro après la Grèce et l’Irlande à bénéficier d’une assistance financière internationale, est confronté à de nouvelles difficultés économiques qui mettent à mal ses efforts pour assainir ses comptes publics. (AFP-07.10.2011.)

*La peur et le pessimisme s’installent dans les esprits

 Après avoir touché les pays occidentaux les plus vulnérables comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal, la crise a gagné les États-Unis, première puissance mondiale. Elle menace également l’Italie et l’Espagne. La France est dans me ligne de mire… Pour stopper la contagion, les dirigeants européens et américains tentent de convaincre les marchés financiers et les investisseurs que leur priorité est bien de juguler la dette publique….Mais ce qu’ils ne voient pas peut-être, c’est qu’il s’agit d’une crise structurelle du capitalisme…comment revoir tout celà ? et corriger dans le sens d’une nouvelle vision de l’économie et des finances… 

**Deux fois plus de suicides en Grèce depuis fin 2008

 À Thessalonique, un homme, âgé de 55 ans, s'immole à l'entrée d'une banque, après avoir demandé, en vain, selon la police, à l'établissement financier une renégociation de ses remboursements.

Thessalonique, un homme, âgé de 55 ans, s’immole à l’entrée d’une banque, après avoir demandé, en vain, selon la police, à l’établissement financier une renégociation de ses remboursements.

Depuis le début de l’année, le ministère de la Santé grec a même recensé 40% de suicides en plus. En trois ans, le taux de chômage a doublé.

La crise de la dette=échec du capitalisme.4 coeur-

Les chiffres font froid dans le dos. Depuis le début de la crise en 2009, le nombre de personnes qui se sont données la mort a doublé en Grèce, selon les chiffres du ministère de la Santé repris par le Wall Street Journal. Sur les cinq premiers mois de l’année, il y aurait même eu 40% de suicides en plus par rapport à la même période l’an passé. Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants que selon l’autorité statistique grecque, le taux de suicide de la Grèce figurait parmi les plus bas de l’Union européenne entre 1990 et 2009.

Chômage, incapacités à rembourser ses dettes sont autant d’explications à ces gestes du désespoir. Selon les chiffres de Banque nationale de Grèce, le taux de chômage a doublé en plus de deux ans, à plus de 16%. «C’est l’illustration que la rigueur n’est pas la solution pour relancer la Grèce, affirme Céline Antonin, économiste à l’Office français des conjonctures économiques. La rigueur mène à la récession puis à la crise sociale. En asphyxiant les ménages (hausse de la fiscalité, baisse des salaires…), le pays se prive d’un moteur pour relancer la croissance».

Une grève générale des transports a été déclenchée ce jeudi à Athènes. «L'aéroport grec n'est pas à vendre» peut-on lire.
Une grève générale des transports a été déclenchée ce jeudi à Athènes. «L’aéroport grec n’est pas à vendre» peut-on lire.

 

De 10 à 100 appels d’urgence par jour en trois ans

L’accumulation de mesures d’austérité prouve surtout que le pays n’arrive pas à sortir de la crise. Une nouvelle grève générale des transports a d’ailleurs été déclenchée ce jeudi à Athènes en réaction au nouveau train de mesures annoncé par le gouvernement grec mercredi. D’autres mouvements sont prévus le 19 octobre. Le pays a connu une crise financière, puis une crise économique, enfin une crise sociale. Va-t-on assister à une crise suicidaire en Grèce ? «Je ne sais pas si l’on peut parler de crise suicidaire, déclare un sociologue. Mais il est certain que si le gouvernement ne prend pas conscience qu’il est en train de «tuer» ses compatriotes, le taux de suicide pourrait sérieusement s’accroître. Les Grecs sont asphyxiés». Cela rejoint les propos du ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski, qui craint une «guerre» au sein de la zone euro !

Certains entrepreneurs n’hésitent pas à profiter de la situation critique de certains résidents étranglés financièrement en recourant à des «loan sharks». Autrement dit des prêts risqués à des taux d’intérêt illégalement élevés. La plupart du temps, ces personnes ont recours à la violence pour réclamer le remboursement des prêts. «Sauf à effacer partiellement la dette grecque, je ne vois pas la Grèce revenir sur ses mesures d’austérité. C’est plutôt à l’Union européenne de prendre conscience de cette situation», déclare Céline Antonin.

Une organisation caritative grecque, Klimaka, a mis en place, selon le Wall Street Journal, une ligne téléphonique d’urgence pour prévenir les suicides. Les employés affirment recevoir 100 appels par jour contre 10 avant la crise. La catégorie la plus concernée ? Les hommes âgés entre 35 et 60 ans, financièrement ruinés. «Ces hommes ont perdu une part de leur identité en tant que mari et gagne-pain de la famille et ne se considèrent plus comme des hommes», raconte Aris Violatzis, psychologue de l’organisation. (Le Figaro-23.09.2011.)

****Un défaut de la Grèce de plus en plus évoqué

Depuis quelques jours, le mot «défaut» n’est plus tabou en Grèce, où l’annonce de nouvelles mesures d’austérité, la grogne sociale montante et les prévisions de croissance de plus en plus sombres poussent à chercher des scénarios alternatifs. Alors que l’équipe de la Troïka doit revenir lundi à Athènes, pour examiner les progrès accomplis par le pays dans la maîtrise de ses déficits, la majorité de la presse a fait état, vendredi, d’une hypothèse d’un défaut de paiement impliquant une restructuration de 50 % de la dette actuelle. Un scénario qu’aurait évoqué le ministre grec des Finances, Evangelos Venizélos, devant des députés. Immédiatement, le ministre a mis un frein à ces allégations, rappelant qu’il ferait tout pour «appliquer les décisions de la zone euro du 21 juillet». Cette décision européenne comprend la restructuration de 21 % de la dette via la participation volontaire du secteur privé, surtout les banques, détentrices d’obligations grecques. Mais en privé, le ministre aurait bien évoqué, comme scénarios alternatifs, soit une restructuration de 50 %, soit un «défaut désordonné».«Les gens paniquent»Une restructuration signifierait une faillite partielle du pays. Une hypothèse qui grandit en Europe pour éviter au plus vite un effet domino consécutif aux atermoiements grecs. Nombre d’analystes économiques, comme Katerina Sokou, voient là un jeu politique. «Le gouvernement espère cette restructuration de 50 % mais ne veut pas la demander, affirme-t-elle. L’idée est de faire passer les mesures, même si elles sont sanglantes et injustes pour les plus défavorisés, pour pouvoir avoir en récompense une restructuration de la dette, tout en restant dans la zone euro. Bien entendu, cela implique une pluie d’austérité pendant plusieurs années. Mais avoir une dette grecque viable est préférable pour l’Europe.»Plusieurs autres responsables européens l’ont évoqué à leur tour : Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a indiqué qu’il ne fallait plus totalement exclure l’idée d’un défaut grec, indiquant qu’il s’agissait de l’un des scénarios envisageables. C’est le premier membre de la BCE à s’exprimer en ce sens. Plus sibyllin, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré qu’il fallait «examiner si ce qui a été envisagé en juin et en juillet pour la Grèce est toujours soutenable à la lumière des récents développements». En même temps, il est «trop tôt pour spéculer sur cette idée à l’heure actuelle», a-t-il ajouté.Cette évocation de plus en plus fréquente d’un défaut de paiement de la Grèce commence à poser des problèmes dans le pays. «Les gens paniquent. Nous recevons énormément d’appels et de mails demandant des explications, ou s’ils doivent garder leur argent à la banque ou pas, explique Sia Kossioni, présentatrice du journal télévisé de 20 heures sur SkaiTV. Alors nous faisons de la pédagogie et décryptons ce que signifie une faillite, encadrée ou pas, un défaut de paiement ou une restructuration.» De quoi fragiliser un peu plus le secteur bancaire, déjà en très mauvais état. L’agence Moody’s a baissé de deux crans la note de huit banques grecques. Une décision justifiée notamment par «l’impact attendu de la détérioration de l’environnement économique intérieur sur des prêts non performants» et des «positions de liquidités encore fragiles». L’agence de notation estime également que les perspectives pour la note des huit banques sont négatives. (Le Figaro-23.09.2011.)

******la note de l’Italie dégradée

 Standard and Poor’s dégrade l’Italie sans crier gare

 L’agence de notation se défend d’avoir pris Rome de vitesse en abaissant sa dette souveraine dans la nuit de lundi à mardi. Elle argue que le pays était déjà sous perspective négative depuis le 21 mai. Décryptage.

coeur-La décote apparaît aussi brutale que soudaine. Alors que les marchés s’attendaient à une dégradation de la dette italienne par Moody’s, sa grande rivale Standard and Poor’s (S&P) a fait feu la première. Dans la nuit de lundi à mardi, l’agence de notation américaine a abaissé d’un cran les notes de crédit long et court terme attribuées à la troisième économie européenne à A/A-1 contre A+/A-1+ auparavant. Elle conserve en outre une perspective négative sur l’évolution de l’activité économique du pays. Rome n’a pas tardé à réagir, fustigeant une décision «dictée» par les médias et «faussée de considérations politiques».

Surtout, l’agence de notation estime n’avoir pris personne en traître. «Il n’y a rien de soudain dans cette dégradation, se défend Martin Winn, vice-président du bureau londonien de S&P, rappelant que la dette italienne avait déjà été placée sous perspective négative le 21 mai dernier. Une décision qui, aux yeux de l’agence tout du moins, apparaît comme «un indicateur très clair», souligne Norbert Gaillard, économiste et spécialiste des agences de notations. De fait, une perspective négative indique qu’une dégradation peut intervenir à horizon deux ans, indique encore Norbert Gaillard. À la différence d’une «mise sous surveillance», indiquant une probabilité de décote «plus forte, dans les trois mois suivants».

Du bourbier grec à la poudrière italienne

Reste à savoir si les marchés ont -ou pas- intégré cet «indicateur». Et là, le doute subsiste: «Normalement ce doit être le cas», avance Norbert Gaillard. Avant de préciser que les marchés ont aussi pû envisager une issue positive pour l’Italie, lorsque Moody’s, qui avait placé Rome sous surveillance négative en juin, s’est donnée «un mois de plus» pour décider d’une dégradation lors de l’adoption d’un plan d’austérité par Rome à la mi-juillet.

Toutefois, même si les investisseurs se montrent cléments dans un premier temps, la dégradation de Standard & Poor’s laisse entrevoir un avenir morose de l’autre côté des Alpes. «Il y a maintenant trois crans d’écart entre les notes de Moody’s et Standard & Poor’s, ce qui est énorme», constate Norbert Gaillard. Selon lui, Moody’s pourrait ainsi être tentée de dégrader à son tour la dette italienne, «notamment pour préserver sa crédibilité». Avec dans ce cas, «un risque d’affolement» des marchés.

De plus, S&P n’en a pas terminé avec l’Italie, puisque l’agence de notation maintient sa perspective négative sur l’économie transalpine. Or, si Moody’s se focalisait sur les mesures de rigueur, sa concurrente semble n’avoir besoin que d’une dette élevée, d’une situation politique fragile, ou bien d’une perspective de croissance atone pour passer à l’action, égrène Norbert Gaillard. Interrogé sur ce point, Martin Winn se contente d’évoquer «une probabilité de 33% d’une nouvelle dégradation d’ici à deux ans». Alors que les négociations traînent en longueur sur la Grèce, qui attend toujours sa prochaine tranche d’aide de 8 milliards d’euros, l’Italie se mue en une dangereuse poudrière pour le reste de la zone euro. (Le Figaro-20.09.2011.)

    «Plus aucun pays n’est à l’abri d’une dégradation»

 Même si elle a été «surprenante», Cyrille Lachèvre, rédacteur en chef au Figaro Économie, estime que la dégradation de la note de l’Italie par Standard & Poor’s est «justifiée» pour des raisons économiques et politiques.

**   «Si la Grèce sombre, c’est toute l’UE qui sera en péril»

 INTERVIEW – Premier ministre du Portugal depuis le mois de juin, Pedro Passos Coelho, social-démocrate, analyse la crise de la zone euro, défend son plan de rigueur et les réformes engagées pour redresser le pays, placé sous tutelle du FMI et de l’UE.

coeur-LE FIGARO – Vous avez rencontré vendredi le président Nicolas Sarkozy. Quelle analyse faites-vous de la crise en zone euro ?

Pedro Passos Coelho – Nos points de vue sont convergents. Il faut accélérer le processus de ratification du plan de juillet afin que l’UE parle d’une même voix. C’est essentiel pour éviter le risque systémique. Comment convaincre les marchés lorsque des leaders européens expriment des doutes sur l’avenir de l’Europe ! Il faut l’éviter absolument, il est préférable de se taire que de semer le doute.

Ne serait-il pas préférable d’organiser la faillite de la Grèce ?

Je refuse de faire des prévisions, je préfère être patient en espérant qu’Athènes tienne ses objectifs et mène des réformes viables. Si la Grèce sombre, c’est toute l’UE qui sera en péril. Nous devons aider la Grèce et en même temps renforcer l’UE, instituer un gouvernement économique plus intégré qui traitera notamment de fiscalité.

Quelles sont les conséquences au Portugal de l’aggravation de la crise en Grèce ?

Le Portugal se trouve dans une situation de vulnérabilité vis-à-vis de la Grèce. Si la crise s’aggrave, cela rendra notre processus de récupération plus difficile. Ma vision est très pragmatique: nous devons faire tous les efforts nécessaires pour mener à bien les réformes et l’assainissement financier.

Les économistes doutent de votre capacité à tenir les engagements budgétaires sur 2011 ?

Le plan d’aide a été négocié avant les élections. Depuis, nous avons pris des mesures supplémentaires préventives et notre calendrier de réduction des dépenses est plus ambitieux. Nous bénéficions pour cela du soutien politique. Nous tiendrons l’objectif de 5,9% du PIB de déficit en 2011 et visons un excédent primaire (sans service de la dette) en 2012 pour un équilibre budgétaire en 2015 et un déficit de la balance extérieure d’un demi-point contre 9% l’année dernière. Outre le volet dépenses et le plan de privatisations, nous conduirons plusieurs réformes structurelles, de la justice, du marché du travail, trop rigide, de la régulation. Nous allons créer un conseil des finances publiques, qui sera indépendant afin de garantir une totale transparence dans la gestion de l’État.

Où en êtes-vous des privatisations ?

Nous sommes en train de supprimer les golden shares que l’État détient dans les entreprises publiques, puis nous engagerons le processus de privatisation dans les secteurs de l’énergie d’ici à mi-novembre, en cédant les entreprises d’électricité, de gaz et de pétrole, dont Galp. Nous procéderons ensuite à la privatisation de la compagnie aérienne TAP, du gestionnaire d’aéroport Ana, de la poste, du fret de chemin de fer et de la chaîne de radio télévision publique RTP. L’ensemble du processus devra être finalisé fin 2012, l’objectif visant à récupérer au moins 7 milliards d’euros.

Avez-vous reçu des manifestations d’investisseurs ?

Oui, de nombreuses, provenant des économies européennes, mais aussi des pays émergents, du Brésil, de la Chine et de plusieurs pays arabes. Le président de la Banque nationale de développement économique brésilienne (BNDSE), la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, ainsi que son prédécesseur Lula sont déjà venus nous faire part de l’intérêt des investisseurs brésiliens.

Cet intérêt se manifeste-t-il aussi pour la dette de l’État ?

L’achat de dette publique est soumis à des règles précises, mais l’important est qu’il y ait eu des manifestations de confiance de ce gouvernement quant à la qualité de la dette portugaise.

Allez-vous créer un impôt sur la fortune, comme l’Espagne s’apprête à le faire ?

Nous avons refusé cette solution, pour ne pas dissuader les grandes fortunes de venir s’installer au Portugal. En revanche, nous avons créé un impôt spécial de solidarité qui consistera à relever de 2,5% la tranche marginale d’impôt sur les revenus, qui touchera les plus hauts salaires et durera deux ans. Nous avons aussi créé une taxe additionnelle de 3% sur les bénéfices des entreprises supérieurs à 1,5 million d’euros, également pour deux ans. Le but de ces taxes n’est pas de créer une recette supplémentaire mais de nous permettre de financer des mesures d’assistance sociale pour les familles les plus durement touchées par la crise.

Quelles sont ces mesures ?

Elles sont d’abord liées au logement. Les ménages qui ne peuvent plus rembourser leurs dettes contractées pour acheter leur appartement pourront prendre contact avec leur banque pour que ces prêts soient transformés en loyer modéré, ce qui les soulagera au plan financier tout en leur permettant de rester chez elles. De même, les personnes gagnant jusqu’à une fois et demie le salaire minimum bénéficient d’aide pour les transports publics. En outre, si nous avons été contraints de relever à 23% la TVA sur le gaz et l’électricité, nous avons créé un tarif social pour les plus modestes.

Comment relancer la croissance sachant que la demande interne va rester très faible ?

Il est vrai que l’austérité a un effet récessif. Les classes moyennes vont subir d’importants sacrifices. C’est le ticket de sortie de la crise, le prix à payer pour un pays qui a trop dépensé pendant longtemps. La demande interne aura une contribution négative jusqu’à fin 2012. Ce sera compensé par les exportations qui se portent déjà bien. L’ajustement doit se faire très rapidement pour assurer le financement de l’économie. Les privatisations sont importantes pour augmenter la disponibilité de liquidités, aider à la recapitalisation des banques. Cela permettra une meilleure compétitivité, une plus grande ouverture et internationalisation de notre économie. L’État abondera 12 milliards d’euros de garantie pour les banques.

La compétitivité reste le point faible du Portugal ?

D’où l’urgence à lancer les réformes structurelles, qui auraient dû être faites conjointement à l’entrée dans l’UE. Le pays compte dans plusieurs secteurs – textile, technologies de l’information, biotechnologies… des entreprises très performantes. (Le Figaro-18.09.2011.)

******Delors : «L’euro est au bord du gouffre»

Jacques Delors dénonce l'attitude de l'Allemagne.

 Le père de l’Europe moderne, Jacques Delors, regrette que la chancelière allemande «n’ait fait aucune concession sur le fond» lors de sa rencontre, mardi, avec Nicolas Sarkozy. Comme le financier américain George Soros, il appelle à la création d’euro-obligations.

coeur-Un des père de la monnaie unique, Jacques Delors, ainsi qu’un des plus mythiques financiers de Wall Street, George Soros, font le même constat. «L’euro comme l’Europe est au bord du gouffre», s’inquiète le premier. «L’Europe est en danger», prévient le second. Les deux hommes proposent la même solution: mutualiser partiellement les dettes européennes en créant des obligations européennes (euro-obligations) afin de renforcer la zone euro et déjouer les attaques des marchés.

«Pour ne pas tomber, le choix me paraît simple: soit les Etats membres acceptent la coopération économique renforcée, que j’ai toujours réclamée, soit ils transfèrent des pouvoirs supplémentaires à l’Union. La seconde option étant refusée par une majorité des Vingt-sept, reste la première», avance Jacques Delors dans un entretien accordé aux quotidiens suisse Le Temps et belge Le Soir. Il regrette ainsi que les dirigeants français et allemand n’aient apporté, mardi à l’Élysée, que «des réponses floues et insuffisantes aux questions posées par la crise» et que Angela Merkel «n’ait fait aucune concession sur le fond».

Les banques «trop fragiles»

George Soros, pour sa part, préfère voir le verre à moitié plein: «Nicolas Sarkozy a eu raison de dire que les euro-obligations doivent être envisagées à la fin du processus» de construction de la zone euro, explique-t-il dans une interview au Monde. Mais il s’inquiète de l’état du système bancaire européen. «Les établissements sont trop fragiles», estime-t-il, ils sont «sous capitalisés et détiennent beaucoup de dettes européennes» qui ne sont plus sans risques.

Pour ne rien arranger, les marchés peuvent gagner face à la zone euro, selon Soros car cette dernière n’est pas dotée «d’autorité budgétaire et fiscale». A long terme, il faut la mise en place d’euro-obligations. Pour Jacques Delors, il faut en effet mutualiser «partiellement les dettes des Etats jusqu’à hauteur de 60% de leur produit intérieur brut, le seuil conforme au Traité de Maastricht». Pour George Soros, c’est une solution «à long terme». En attendant, dit-il, il faut que la Banque centrale européenne puisse financer la dette des États de la zone euro. Pour l’instant, elle n’a le droit que de racheter des obligations souveraines aux investisseurs qui veulent s’en débarrasser, pas directement aux États.

Sortir de la zone euro

Le financier va même plus loin, estimant que la Grèce et le Portugal pourraient sortir de l’euro de façon organisée, sans faire couler la monnaie unique. Il appelle également à augmenter les aides sociales dans les pays, comme l’Espagne, où le chômage atteint les 20% de la population active. Pour cela, «il faut établir des règles qui autorisent les pays dont le chômage est élevé à rester déficitaire», défend-t-il, tout en regrettant que l’Allemagne s’oppose à ce type de solution. Berlin ne veut qu’une chose : que ses partenaires européens réduisent leur déficit. À tout prix.

Delors et Soros dénoncent d’une même voix cette position intransigeante. «Il nous faut impérativement, pour éviter le gouffre, garder une vision géopolitique à l’horizon 2050, proposer un projet mobilisateur», défend Jacques Delors. Car, «si l’euro s’effondrait, continue George Soros, cela se traduirait par une crise bancaire hors de contrôle. Le monde plongerait alors dans une profonde récession.» (Le Figaro-18.08.2011.)

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6 réponses à “La crise de la dette=échec du capitalisme.4”

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