*L’Egypte à la croisée des chemins.2
*Le régime envoie l’armée contre le peuple
*au quatrième jour de manifestations anti-gouvernementales sans précédent à travers le pays.
* le siège du Parti national démocratique (parti de Moubarak) en feu dans le centre-ville du Caire.
Couvre feu à Suez, Alexandrie et le caire de 18h00 à 7h du matin.
Deux commissariats incendiés au caire.
L’armée egyptienne commence à se déployer au Caire. Des manifestants ont incendié vendredi le siège du gouvernorat d’Alexandrie, dans le centre de la deuxième ville d’Egypte, a rapporté un journaliste de l’AFP, au quatrième jour de manifestations anti-gouvernementales sans précédent à travers le pays.
Un manifestant a été tué vendredi dans la ville de Suez, à l’est du Caire, lors de violents accrochages avec la police égyptienne, portant à huit le bilan des personnes tuées depuis le déclenchement mardi du mouvement de protestations contre le régime en place. La victime, un chauffeur de 30 ans, a été tuée d’une balle dans la tête alors que la police tentait de disperser plusieurs milliers de manifestants qui cherchaient à prendre d’assaut le commissariat de la ville.
Selon lemonde.fr, Le directeur de la division urgence de Human Right Watch a réussi à envoyer un témoignage depuis Alexandrie. « La police ne se bat plus avec les manifestants. Les policiers et les manifestants parlent ensemble, et certains des manifestants apportent de l’eau et du vinaigre (pour les gaz lacrymogènes) aux policiers. La prière de l’après-midi vient juste de commencer et des centaines d’Egyptiens prient devant la mosquée de l’est d’Alexandrie. Alexandrie ne semble plus avoir de police.
Plusieurs sources rapportent que des policiers commencent à se joindre aux manifestants, un peu partour en Egypte, selon le journaliste du guardian sur place, alors que la place Tahrir au Caire a été deserté par la police et occupée par les manifestants.
Les quatre journalistes français, interpellés vendredi matin au Caire par les autorités égyptiennes, ont été libérés, a déclaré à l’AFP Philippe Gelie, un rédacteur en chef du journal Le Figaro dont un collaborateur figurait parmi les personnes arrêtées
Selon Al Jazeera, plusieurs véhicules de police en flammes à Alexandrie
Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, également membre du Parti national démocrate au pouvoir, a appelé vendredi le président Hosni Moubarak à « des réformes sans précédent » pour éviter une « révolution » en Egypte
Selon Al Arabiya, tous les quartiers du Caire manifestent, soit 10 millions d’habitants.
Les choses deviennent complètement hors de contrôle à Suez, les manifestant ont brûlé le commissariat d’Al Arbaeen
Dans la ville de Suez, des manifestants, bien plus nombreux que les policiers, prennent contrôle de la place centrale.
Les manifestations contre le régime du président égyptien Hosni Moubarak s’étendaient à travers tout le Caire en début d’après-midi, après la prière hebdomadaire du vendredi, au quatrième jour de la mobilisation
De violents heurts opposent manifestants et forces de police dans la ville de Ariche au nord du Sinaï.(El Watan-28.01.2011.)
**photos: scènes de guérilla urbaine. cliquer ici:
Après la Tunisie, l’Egypte s’embrase à son tour
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**journalistes algériens solidaires avec leurs confrères en Egypte,
Des journalistes algériens ont lancé vendredi une pétition de solidarité avec leurs confrères en Egypte, dont voici le texte et les premiers sugnataires.
Nos confrères égyptiens subissent depuis quelques jours diverses formes d’intimidation et de répression de la part des forces de sécurité du régime de Moubarak.Deux d’entre eux ont été arrêtés, d’autres ont été passés à tabac et le siège des syndicats égyptiens des journalistes est assiégé par la police.
Des journalistes étrangers sont par ailleurs empêchés de se rendre dans les régions d’Egypte secouées par les manifestations, alors que l’accès à Internet et aux autres moyens de communication est quasiment impossible depuis vendredi 28 janvier 2011.
Ces graves atteintes à la liberté d’expression et de la presse se multiplient au moment où la société égyptienne exprime courageusement dans la rue sa volonté d’en finir avec le pouvoir totalitaire de Moubarak et réclame l’instauration de la démocratie.
Nous, journalistes algériens, signataires de cette pétition, saluons le combat de nos confrères égyptiens et exprimons notre solidarité agissante avec leur engagement aux coté de la population égyptienne. Au nom des principes universels du droit à l’information, à la liberté de la presse et d’expression, appelons le régime égyptien à cesser immédiatement ses agissements criminels contre les médias et ses atteintes au droit de manifester à la population. (28.01.2011.)
**Des milliers de manifestants réclament le départ de Moubarak
Des heurts entre manifestants et policiers ont éclaté hier en Egypte, où les protestations se sont poursuivies malgré l’interdiction des autorités, au lendemain de la mobilisation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trois décennies. Selon l’AFP, des scènes de violence ont été signalées au centre du Caire.
Plusieurs centaines de manifestants ont occupé la rue. Plus à l’est, dans la ville portuaire de Suez, 2000 personnes se sont rassemblées. Après les manifestations de mardi émaillées de violences, qui ont fait quatre morts – trois manifestants et un policier –, Le Mouvement du 6 avril, un groupe de militants pro démocratie, a appelé à de nouveaux rassemblements «pour demander le droit de vivre, la liberté et la dignité». Selon des sources médicales, le nombre de morts est de cinq, dont un policier décédé mardi au Caire.
Le ministère de l’Intérieur a, néanmoins, averti qu’«aucun acte de provocation, rassemblement de protestation, marche ou manifestation ne sera permis».
Au moins 1000 personnes ont été arrêtées en Egypte après la décision des autorités d’interdire les manifestations.
Parmi celles-ci figurent environ 90 personnes arrêtées dans le secteur de la place Tahrir, dans le centre du Caire, et 121 membres de l’organisation islamiste des Frères musulmans, officiellement interdite mais tolérée dans les faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne.
Mohamad El Baradei, ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a indiqué que les manifestations des jeunes sont «le début d’un processus historique», estimant dans des déclarations à la presse que «la politique d’intimidation exercée par le régime est dépassée».
De nombreux dirigeants du parti Al Wafd ont participé aux manifestations, a rapporté la presse locale.
Le mouvement des Frères musulmans, interdit d’activité, et le Parti pour le rassemblement y ont également pris part.
Le Parti national démocrate a accusé les Frères musulmans et certains partis «sans base populaire» d’être derrière cette révolte
Il faut dire que les manifestations antigouvernementales de mardi, qui ont mobilisé des milliers de personnes à travers tout le pays, sont les plus importantes du genre survenues en Egypte depuis l’arrivée au pouvoir de M. Moubarak en 1981.
Dominées par des slogans demandant le départ de M. Moubarak, 82 ans, elles se sont inspirées de la révolte tunisienne qui a conduit au départ du président Zine El Abidine Ben Ali à la mi-janvier.
L’idée des manifestations a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes et des classes moyennes, à travers les réseaux sociaux.
Les appels de l’étranger
De l’étranger, les appels se sont multipliés demandant à l’Egypte d’engager des réformes répondant aux attentes de sa population, et soulignant par ailleurs l’importance de son rôle modérateur entre le monde arabe et Israël.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a invité les autorités égyptiennes à saisir l’opportunité des manifestations pour «s’intéresser aux problèmes légitimes du peuple», a souligné hier son porte-parole, Martin Nesirky.
La Maison-Blanche a appelé l’Egypte, un de ses proches alliés, à lever l’interdiction de manifester. Le porte-parole de la présidence américaine, Robert Gibbs, qui s’exprimait devant les journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One, a estimé qu’il était important que le gouvernement du président Hosni Moubarak se montre «réceptif» envers son peuple.
Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a fait part de sa «préoccupation» face à la situation. Berlin s’est déclaré «très inquiet» de la situation, alors que Paris a déploré les morts et rappelé être favorable à «plus de démocratie dans tous les Etats». L’Italie a souhaité que M. Moubarak continue «à gouverner avec sagesse et clairvoyance». Israël, par la voix de son vice-Premier ministre, Sylvan Shalom, a espéré que les troubles n’auront pas d’impact sur ses relations avec l’Etat hébreu. L’Egypte est le premier pays arabe à avoir reconnu Israël. Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe, et plus de 40% de sa population vit avec moins de deux dollars par jour et par personne. (El Watan-27.01.2011.)
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*Journée cruciale pour Hosni Moubarak en Égypte
**7 personnes ont déjà trouvé la mort depuis le début de la mobilisation
Des manifestants jeudi à Suez.
Sept personnes ont déjà trouvé la mort depuis le début de la mobilisation mardi. Le gouvernement menace de prendre des «mesures décisives», alors que de nouvelles manifestations sont attendues ce vendredi après la prière.
Les arrestations se multiplient en Égypte. Alors que près de mille personnes ont été interpellées depuis le début des manifestations mardi, le pouvoir s’en prend désormais à ses opposants. Au moins vingt membres des Frères musulmans – la première force d’opposition en Egypte – ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l’avocat de cette formation, Abdelmoneim Abdel Maqsoud. Parmi eux : cinq anciens députés et cinq membres du bureau politique, dont les dirigeants les plus connus sont Essam El-Eriane et Mohammed Moursi.
Les Frères musulmans ont notamment annoncé leur participation aux manifestations «de la colère» contre le régime du président Hosni Moubarak, prévues vendredi après les prières hebdomadaires. Comme le Wafd, le premier parti d’opposition laïque, ils n’avaient jusqu’ici qu’appuyé du bout des lèvres les manifestations, tout en laissant à leurs membres le choix d’y participer.
Autre soutien de la mobilisation : l’opposant égyptien le plus en vue, Mohamed ElBaradei, arrivé jeudi soir au Caire pour participer lui aussi aux manifestations de vendredi. L’ancien responsable de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est notamment dit prêt à mener la transition au régime de Hosni Moubarak. Mais le ministère de l’Intérieur a «renouvelé sa mise en garde contre de telles actions et affirmé que des mesures décisives seront prises pour y faire face, en conformité avec la loi», sans donner plus de précisions. Le réseau internet était par ailleurs inaccessible vendredi matin dans tout le pays, alors que de nombreux appels à manifester ont été lancés via le web.
De leur côté, les Égyptiens ne décolèrent pas. Après une deuxième journée violente de protestations mercredi, de nouveaux accrochages ont eu lieu jeudi en divers endroits du pays. À Cheikh Zouwayed, dans le nord du Sinaï, un manifestant de 22 ans a été mortellement atteint d’une balle dans la tête lors d’un échange de tirs entre des manifestants bédouins habitant la région et les forces de sécurité. Ce décès porte à sept – cinq manifestants et deux policiers – le nombre de personnes tuées en trois jours de contestation sans précédent du régime du président Hosni Moubarak.
À Suez, à l’est du Caire, des manifestants ont mis le feu dans l’après-midi à une caserne de pompiers, après avoir lancé des cocktails molotov sur la police. Les protestataires, plusieurs centaines, s’étaient rassemblés dans l’après-midi devant un poste de police pour réclamer la libération des personnes arrêtées mardi et mercredi, au nombre de 75, selon une source au sein des services de sécurité. Des accrochages les ont opposés aux policiers anti-émeute, qui ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux balles caoutchoutées et aux canons à eau pour les disperser. Des heurts similaires ont également eu lieu dans le même temps à Ismaïliya, une cinquantaine de kilomètres plus au nord sur le canal de Suez.
En France, le ministère des Affaires étrangères a appelé jeudi les autorités égyptiennes à respecter la liberté d’expression et s’est dit attentif «au sort des centaines de personnes arrêtées à la suite des manifestations des derniers jours». La veille, Michèle Alliot-Marie avait déploré les morts survenues lors des manifestations, rappelant que la politique française vise à appeler «à plus de démocratie dans tous les États». Le président américain Barack Obama a pour sa part affirmé que la violence n’était «pas une solution aux problèmes en Egypte», et a appelé le gouvernement et les manifestants à faire preuve de retenue. Tout en qualifiant Hosni Moubarak de «partenaire important», la Maison Blanche a également affirmé à plusieurs reprises que les Etats-Unis «ne prennent pas parti». L’Union européenne et l’ONU ont par ailleurs appelé le gouvernement égyptien à écouter les revendications du peuple. (Le Figaro-28.01.2011.)
**forces de sécurité mobilisées, réseau internet inaccessible
Les forces de sécurité étaient mobilisées vendredi en Egypte pour faire face à une quatrième journée de manifestations sans précédent contre le régime de Hosni Moubarak, alors que le réseau internet était inaccessible selon des usagers.
L’opposant égyptien le plus en vue, Mohamed ElBaradei, ex-patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), devait prendre part aux protestations qui ont coûté la vie à sept personnes, blessé des dizaines et entraîné plus de 1.000 arrestations depuis mardi à travers l’Egypte.
La police a quadrillé les rues du Caire et était postée dans les endroits stratégiques de la capitale. Les manifestations durant les trois derniers jours avaient tourné à la violence et des heurts avaient éclaté entre manifestants et policiers dan plusieurs villes.
Il s’agit des plus importantes protestations depuis l’arrivée au pouvoir en 1981 de M. Moubarak, 82 ans, qui n’a pas commenté publiquement ce mouvement de contestation.
Le président égyptien est critiqué notamment pour n’avoir jamais levé l’état d’urgence en place depuis près de 30 ans. Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe et plus de 40% de sa population vit avec moins de 2 dollars par jour et par personne.
Les sites de socialisation Facebook et de micro-blogging Twitter ont été largement utilisés par les militants appelant aux manifestations de contestation. Ils avaient au préalable été bloqués jeudi en début de soirée.
« Le réseau internet est coupé aujourd’hui (vendredi) en Egypte », a déclaré la réception d’un grand hôtel de la capitale, une information confirmée par d’autres établissements.
Avant l’aube, des internautes du Caire avaient déjà fait état de l’impossibilité de se connecter à l’internet, tandis que d’autres signalaient des lenteurs et des coupures intermittentes. Plusieurs particuliers contactés par l’AFP à travers le pays ont confirmé ne pas avoir accès au web.
Il n’a pas été possible de joindre dans l’immédiat les fournisseurs internet pour expliquer ces coupures.
Les services de messagerie téléphonique ne fonctionnaient non plus vendredi matin, ont constaté des journalistes de l’AFP au Caire, une information confirmée par des usagers en province.
De nouveaux appels ont été lancés pour des manifestations vendredi, à l’issue des traditionnelles prières musulmanes qui ont lieu en milieu de journée.
Mais le ministère de l’Intérieur a, dans un communiqué, « renouvelé sa mise en garde » contre de nouvelles manifestations et affirmé que « des mesures décisives seront prises pour y faire face, en conformité avec la loi ».
Les Frères musulmans, principale force de l’opposition qui avaient au départ appuyé du bout des lèvres les manifestations, ont annoncé leur participation aux protestations « de la colère » de vendredi.
Au moins vingt membres de la confrérie été arrêtés, a annoncé à l’AFP l’avocat de cette formation, Abdelmoneim Abdel Maqsoud.
Les manifestations ont été inspirées par le soulèvement populaire ayant chassé le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir en Tunisie à la mi-janvier. (AFP-28.01.2011.)
**ElBaradei, l’ homme providentiel ?
«Si la population veut que je mène la transition, alors je ne la décevrai pas», a-t-il déclaré jeudi à Vienne avant de monter dans l’avion qui doit le ramener en Égypte.
De retour au pays pour la grande manifestation anti-Moubarak prévue vendredi au Caire, l’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique s’est dit prêt à mener une transition démocratique.
Le monde avait découvert son nom en 2003, quand il s’était opposé aux arguments américains sur le programme nucléaire irakien pour lancer l’invasion du pays. Bien que l’histoire lui ait par la suite donné raison, Mohamed ElBaradei avait perdu cette bataille. Il y avait en revanche gagné une notoriété mondiale, ainsi que le statut de héros national en Égypte.
Depuis, le diplomate de carrière – qui avait commencé sa carrière à l’ONU après un doctorat en droit – a quitté en 2009 la tête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qu’il a dirigée pendant 12 ans. Fort de l’aura acquise dans ce rôle, le prix Nobel de la paix 2005 a effectué l’an dernier un retour triomphal dans son pays natal, accueilli à sa sortie d’avion par des centaines de sympathisants. Dans la foulée, il a endossé un nouveau costume: celui de principal opposant au régime d’Hosni Moubarak.
Dénonçant inlassablement le manque de libertés et la corruption du pouvoir, Mohamed ElBaradei tente de fédérer l’opposition égyptienne autour d’un projet de réformes démocratiques. Son leitmotiv: changer la Constitution. Faute d’appartenir à un parti d’opposition reconnu, il fonde son mouvement, l’Association nationale pour le changement, qui se lie à d’autres organisations pro-démocratie et finit par recevoir le soutien des Frères musulmans, un des principaux partis d’opposition.
«Ils sont mon peuple et je dois être là-bas»
À l’automne 2010, le réformateur durcit le ton contre le régime, appelant au boycott des élections législatives. Le pouvoir, qui sent le danger, orchestre une virulente campagne contre lui. On le présente comme déconnecté de la réalité égyptienne, voire comme un agent de l’étranger. Des photos montrant sa fille Laïla en maillot de bain ou lors de son mariage où du vin est servi, de nature à choquer la société musulmane conservatrice, apparaissent même dans la presse. Si le parti au pouvoir remporte les législatives, l’ampleur des fraudes finit par décider les deux principaux mouvements d’opposition – les Frères musulmans et les libéraux du Wafd – à se ranger entre les deux tours derrière ElBaradei. Son crédit ressort renforcé de la confrontation.
Pour de nombreux opposants au régime, la suite est logique: ElBaradei doit se présenter à l’élection présidentielle, prévue en septembre 2011. Réputé austère et piètre orateur, il bénéficie d’une image intègre et sans langue de bois qui lui vaut la sympathie d’une grande partie de l’opinion, en particulier chez les jeunes et les classes moyennes. Mais l’intéressé, dont le projet de réforme de la Constitution permettrait à un indépendant comme lui de participer au scrutin, a néanmoins toujours refusé de dévoiler de telles ambitions.
Aujourd’hui, les Égyptiens qui, depuis plusieurs jours, manifestent dans la rue leur désir de démocratie, ont fini par avoir raison de ses réserves. Après avoir affirmé dès lundi son soutien aux premières manifestations anti-gouvernementales, ElBaradei a décidé de rentrer à nouveau dans son pays afin de participer vendredi à la grande manifestation prévue au Caire contre le président Moubarak. «Je serai là-bas avec la population, en particulier les jeunes gens (…) Ils sont mon peuple et je dois être là-bas», a-t-il déclaré à Vienne avant de monter dans l’avion qui l’a ramené en Égypte jeudi soir. Mais l’opposant, qui a appelé de ses veux la naissance d’une «nouvelle Égypte» grâce à une «transition pacifique», ne se contentera pas de battre le pavé. «Si la population veut que je mène la transition, alors je ne la décevrai pas», a-t-il également affirmé. À 68 ans, Mohamed ElBaradei semble décidé à assumer désormais le rôle d’homme providentiel. (Le Figaro-27.01.2011.)
**Violents affrontements dans plusieurs villes
Les manifestations contre le pouvoir ont repris hier, en début d’après-midi, pour le troisième jour consécutif, en Egypte, malgré la forte répression et leur stricte interdiction, dans le cadre des lois d’urgence en vigueur dans le pays depuis 1981.
Même si la situation était relativement calme au Caire, où les forces de l’ordre étaient massivement présentes, des accrochages ont opposé des centaines de manifestants aux forces de police dans plusieurs villes. A Ismaïliya, une cinquantaine de kilomètres plus au nord sur le canal de Suez, les manifestants ont riposté par jets de pierres aux tirs de la police, selon des témoins. A Suez, à l’est du Caire, des manifestants ont mis le feu à une caserne après avoir lancé des cocktails Molotov sur la police, rapporte l’AFP. Les policiers antiémeute ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux balles caoutchoutées et aux canons à eau pour disperser plusieurs centaines de manifestants dans cette ville qui s’étaient rassemblées devant un poste de police pour réclamer la libération des personnes arrêtées mardi et mercredi.
Dans le nord du Sinaï, un manifestant a été tué par la police lors d’un affrontement dans la localité de Cheikh Zouwayed, ont indiqué des témoins, portant à six le nombre de personnes tuées depuis le début des manifestations mardi dernier. Par ailleurs, «au moins 1000 personnes ont été arrêtées à travers le pays», a déclaré un responsable des services de sécurité. D’après des témoins, des policiers, certains en civil, interceptent des manifestants et les entraînent dans des camionnettes non immatriculées. Des contestataires sont alors battus à coups de matraque, comme en témoignent le reporter du journal The Guardian ainsi que Mona Prince, écrivaine égyptienne et professeur à l’université, selon leurs propres expériences.
L’opposant Mohamed El Baradei a déclaré, hier à Vienne, être prêt à mener la transition politique en Egypte, si la population le lui demandait, avant de prendre un avion qui devait l’amener en Egypte dans la soirée d’hier. Son retour est avant tout motivé par sa volonté de «s’assurer que tout se passe de manière pacifique et régulière», a-t-il expliqué. Le prix Nobel de la paix veut participer à de nouvelles manifestations prévues pour aujourd’hui, qui s’annoncent, selon lui, «massives». Il a également mis en garde les autorités contre un recours à la violence : «Si le régime venait à recourir à la force, cela serait complètement contre-productif. Cela conduirait à une situation terrible», a-t-il dit.
En réaction aux manifestations et à la répression du régime égyptien, la haute représentante de l’Union européenne pour la politique extérieure, Catherine Ashton, a demandé hier aux autorités égyptiennes de «protéger» le droit de leurs citoyens à manifester pacifiquement pour défendre leurs droits politiques, sociaux et économiques. Paris a également appelé l’Egypte à respecter la liberté d’expression, alors que Damas a exprimé son souhait de voir «la raison prévaloir» en Egypte.(El Watan-28.01.2011.)
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**Ces «hacktivistes» qui rêvent d’imposer la démocratie
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Des «Anonymous» manifestent contre une loi sur les médias en Hongrie.
Après avoir défendu WikiLeaks et encouragé les attaques contre les sites gouvernementaux tunisiens, le mouvement «Anonymous» s’engage aux côtés des manifestants en Égypte. Plusieurs membres, souvent jeunes, viennent d’être arrêtés en Europe.
Alors que les manifestants envahissent les rues en Égypte, une autre contestation, plus discrète, prend de l’ampleur. Sur Internet, des internautes se coordonnent à nouveau pour mener des attaques informatiques contre les sites gouvernementaux égyptiens. Le site du ministère de l’Intérieur est resté inaccessible pendant une dizaine de minutes mardi. Le ministère de la Communication devait être leur prochaine cible mercredi.
Ces internautes, éparpillés dans le monde, revendiquent leur appartenance aux «Anonymous» (les «Anonymes»), une nébuleuse attachée à la défense des libertés sur Internet. Leurs premières actions ont visé l’église de Scientologie en 2008. L’an dernier, ils s’en sont pris aux banques qui ont abandonné WikiLeaks. Ils ont ensuite migré vers des combats politiques, en s’attaquant au site officiel du président tunisien Ben Ali, puis en multipliant les messages de menace à l’adresse de tous les régimes autoritaires.
«Ce ne sont pas des experts en géopolitique»
Pour faire entendre leur voix, ces membres du réseau «Anonymous» mènent le plus souvent des attaques par déni de service distribué (DDoS). Grâce à un logiciel gratuit ne nécessitant pas de compétences informatiques poussées, déjà téléchargé plus de 200.000 fois, leurs ordinateurs se connectent au même moment sur le site Internet qu’ils ont défini comme cible, afin de le surcharger de connexions. Au Zimbabwe, 500 participants ont suffi à faire planter la page du président Mougabe. Ils étaient plusieurs milliers en Tunisie.
Ce groupe affirme ne pas avoir de chef. Mais «dans les faits, il y a des leaders, qui montent les sites Internet, créent des affiches de propagande et définissent des cibles», explique au figaro.fr Gwendal Delcros, chercheur en sécurité informatique au Cert-LEXSI. Ils seraient quelques dizaines, souvent jeunes et Occidentaux. Leur intérêt pour la Tunisie et l’Égypte relèverait à l’origine de l’opportunisme, pour attirer l’attention des médias. «Ce ne sont pas des experts en géopolitique», affirme Gwendal Delcros, qui a observé leurs discussions. Ainsi, l’action lancée en Algérie a d’abord été baptisée «Opération couscous», avant d’être renommée.
Leurs actions ont pourtant des répercussions concrètes dans les pays concernés. «Il ne faut pas limiter ce mouvement à ceux qui en constituent le noyau dur», analyse François Paget, «chercheur de menaces» chez l’éditeur McAfee. Parmi les internautes qui se sont emparés de Facebook et de Twitter pour relayer les appels à manifester en Égypte et en Tunisie, échanger des liens et des vidéos, certains ont aussi participé aux attaques et y ont vu le signe d’un soutien international. C’est le cas de du blogueur Slim404 devenu secrétaire d’État. Le collectif Anonymous est une «nouvelle forme de citoyenneté internationale», a-t-il plaidé dans un entretien à Public Sénat. Provoquer le plantage d’un site officiel est un symbole fort.
Plusieurs adolescents arrêtés en Europe
Pour les spécialistes de la sécurité informatique, les «Anonymous» parviennent en fait à faire sortir de l’ombre et à populariser la notion d’activisme par Internet, ou «hacktivisme». «Les attaques par déni de service deviennent l’équivalent sur Internet du démontage d’un McDonald’s», explique François Paget. Et le mouvement serait amené à prendre de l’ampleur en 2011, avec des méthodes de contestation plus sophistiquées. «Nous sommes aux prémices d’actions plus importantes et organisées», estime-t-il.
Confrontés à ces attaques, les gouvernements ont encore un temps de retard. «Ils ont des dizaines de sites à surveiller, l’avantage est toujours à l’attaquant», juge Gwendal Delcros. Mais ils commencent aussi à riposter. Si le déni de service ne fait pas de dégâts physiques, il est illégal dans la plupart des pays. Jeudi, cinq jeunes membres présumés des «Anonymous» ont été interpellés en Angleterre. Deux autres ont été arrêtés en décembre, aux Pays-Bas et en France. Tous avaient entre 15 et 26 ans. (Le Figaro-28.01.2011.)
*Les caisses sont vides
* La panique s’est emparé des marchés boursiers égyptiens
* Toutes les valeurs sont dans le rouge
**L’Égypte, une économie aux pieds d’argile
Malgré un boom du secteur des technologies de l’information, le pays n’arrive pas à fournir des emplois à sa jeunesse.
C’est la vitrine de l’Égypte. Le «Smart Village», au Caire, regroupe les plus grands noms mondiaux des nouvelles technologies. Microsoft, Oracle, Vodafone ou encore IBM y font travailler 22.000 Égyptiens. Et le pays a exporté un milliard de dollars en nouvelles technologies l’année dernière. Mais il ne s’agit, justement, que d’une devanture à l’heure où les manifestants envahissent les rues des grandes villes.
L’arrière boutique égyptienne est moins attirante. Un peu plus de 18% de la population vit avec moins de deux dollars par jour, contre environ 13% en Tunisie et 14% au Maroc, selon les chiffres de la Banque mondiale. Et encore, cette proportion a baissé de 14% entre 2005 et 2008 grâce au dynamisme de l’économie, estime l’institution. Ce chiffre global cache de grandes disparités régionales, rappelle l’organisation internationale.
Croissance insuffisante
Culminant à 5,5% en 2010, la croissance est en effet robuste, tirée par la construction le développement des télécommunications. Mais, avec 700.000 nouveaux entrants sur le marché du travail chaque année, c’est insuffisant pour faire baisser le chômage. Résultat, un tiers des jeunes est au chômage, selon les estimations de BNP Paribas. Tous les pays du Maghreb vivent le même scénario, «région du monde connaissant les taux de chômage les plus élevés au monde», selon le programme des Nations unies pour le développement.
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**Plus d’infos en vidéo sur itélé.fr En Égypte, l’explication est notamment à chercher du côté d’un système éducatif largement insuffisant. En 2003, 87% des jeunes Égyptiens atteignaient le bac, mais seuls 32% poursuivaient des études supérieures, selon la Banque mondiale (contre 53% en France). Ces prochaines années, l’institut national de la statistique égyptien a calculé qu’il faudra créer, chaque année durant 15 ans, 73.300 places supplémentaires en université. Et ce, seulement pour stabiliser le taux de diplômés.
L’université en retard
L’université n’aborde pas ce défi dans de bonnes conditions. Elle est déjà en retard par rapport aux exigences du marché du travail, observe la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (Uneca): «il existe un décalage entre les offres d’emplois des entreprises et le profils des chômeurs. Le marché a connu un basculement rapide des offres d’emplois des secteurs industriels au profit des services.»
Seul débouché pour les exclus du marché du travail, l’économie souterraine a gagné du terrain, avec ses salaires de misère et sa faible productivité. Elle représentait en 2006 plus de 60% des emplois. «En conséquence, le salaire réel moyen a baissé constamment ces dernières années, augmentant le nombre de travailleurs pauvres, surtout parmi les femmes», analyse l’Unica. Les chiffres officiels ne traduisent déjà pas un niveau de vie reluisant. Le salaire moyen hebdomadaire atteignait 252 livres égyptiennes (31 euros) en 2007, selon les derniers chiffres dont dispose le Bureau international du travail (OIT).
Budget serré
Pour éviter à ces masses de travailleurs pauvres de sombrer dans la misère la plus noire, le gouvernement subventionne les prix de l’alimentaire et ceux du carburant. Combien de temps pourra-t-il mener cette politique? Cette aide aux ménages engloutit 30% du budget de l’État, selon les économistes de la banque Nomura. «Conjugué à la charge des remboursements d’une dette publique s’élevant à plus de 70% du PIB, c’est la moitié du budget qui se trouve bloqué par des dépenses incompressibles», souligne Pascal Devaux, économiste chez BNP Paribas.
Le gouvernement Moubarak ne semble donc pas avoir de marges de manœuvre financières considérables pour acheter la paix sociale et calmer la révolte. Ni pour investir massivement dans l’éducation, comme les institutions internationales le lui recommandent depuis plusieurs années. (Le Figaro-27.01.2011.)
*****La Bourse dévisse en Egypte
La révolte populaire inquiète les investisseurs de la Bourse du Caire qui craignent un scénario à la tunisienne.
L’indice phare de la Bourse du Caire perd plus de 10%, à la clôture, jeudi 27.01.2011., alors que les manifestations se poursuivent pour demander le départ du président Moubarak. La brève suspension des échanges dans la matinée n’a pas suffi à calmer les investisseurs.
La panique s’est emparé des marchés boursiers égyptiens. Ce jeudi, les échanges ont été suspendus provisoirement en milieu de matinée alors que l’ EGX 30, l’indice phare de la Bourse du Caire, lâchait 6,2% après seulement 15 minutes d’échanges. La reprise est intervenue vers 10h30 mais la pause n’a pas suffi à calmer les esprits. A la clôture, l’EGX 30 dégringole de 10,52% à 5646,50 points. Son niveau le plus bas depuis octobre 2008.Toutes les valeurs sont dans le rouge, notamment les deux poids lourds de la cote, Orascom Construction, dont Lafarge détient 100% de la branche Orascom Cement, et Telecom Egypt, société publique. La première entreprise abandonne 10,73%, tandis que la deuxième perd 4,41%. Le secteur de la télécommunication dans son ensemble est lourdement attaqué, comme le montrent les chutes d’Egyptian Company for Mobile Services (-11,25%) et Orascom Telecom (-8,35%). Les banques, entraînée par la Commercial international Bank (-4,68%), ne sont pas épargnées.
Ce mouvement baissier s’inscrit dans un contexte de contestation populaire. Ce jeudi, les forces de l’ordre étaient massivement présentes dans le centre du Caire pour faire face à une troisième journée de manifestations auxquelles a appelé le «Mouvement du 6 avril», une organisation de jeunes en faveur de la démocratie, à l’origine de ces rassemblements, inspirés par la révolte tunisienne qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali. Ces protestations, ont déjà fait six morts.
Hier, la journée boursière s’est terminée par une baisse de 6% de l’indice EGX, les opérateurs s’inquiétant de la suite des événements. Dans une tentative avortée d’apaisement, le patron de l’Egyptian Stock Exchange a appelé les investisseurs à garder leur calme. Il n’y a, d’après lui, aucune raison de suspendre les échanges de façon durable, comme c’est le cas pour la Bourse de Tunis. «Personne ne vient pour acheter, tout est au plus bas», constate pourtant Omar Darwish, analyste chez CIBC.
Les autorités préfèrent prendre leur temps avant de décider d’une éventuelle fermeture des marchés. Le message envoyé par une suspension durable des échanges de la Bourse du Caire est en effet lourd de sens politiquement. L’Egyptian Stock Exchange est avec le Maroc l’une des plus importantes places financières du Maghreb avec 79 milliards de dollars de capitalisations. (le Figaro-28.01.2011.) ****
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