*Conférence internationale sur la décolonisation-Alger

   *en finir avec le colonialisme


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L’Algérie revivifie l’esprit du mouvement de libération. 

Le Palais des Nations de Club des Pins a rappelé hier ses hôtes la belle époque des années 1960. Une époque marquée par des luttes acharnées contre le colonialisme. La célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (1514) était un moment fort pour les instigateurs des mouvements de libération. «C’était un moment fort, c’est un tournant décisif dans la lutte pour la libération, c’était une victoire pour les peuples opprimés», témoignent des personnalités historiques pour décrire la proclamation de la résolution 1514 en 1960. D’anciens chefs d’Etat et des promoteurs des mouvements de libération à travers le monde étaient présents au Palais des Nations. Parmi eux, l’ancien président Ahmed Ben Bella, Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud et le doyen des chefs d’Etat africain, le président Kenneth Kaunda, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Mme Ngyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République socialiste du Vietnam.
En outre, des officiels et représentants des organisations internationales et régionales ont pris part à la conférence. Il s’agit du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, du secrétaire général de la Ligue arabe, M.Amr Moussa, du représentant du secrétaire général des Nations unies, Tayé-Brook Zerihoun, et du représentant de la société civile, Pierre Galland. Venus d’Afrique, d’Asie et même d’Amérique latine, d’éminentes personnalités qui ont conduit les luttes contre l’oppresseur ont tenu à assister à ce rendez-vous historique qui a signé la fin du joug colonial. Se référant au passé, les intervenants étaient unanimes: «La déclaration est plus que d’actualité.» Tous ont appelé à la poursuite du combat contre le colonialisme en soutenant les causes palestinienne et sahraouie. «Il est temps de secouer la conscience internationale pour permettre aux peuples de se libérer du colonialisme», a déclaré le représentant de la société civile, Pierre Galland qui a ouvert les débats.
Une revendication réitérée par les différents intervenants qui se sont succédé à la tribune. «Il (le droit à l’indépendance Ndlr) s’applique en particulier au peuple palestinien et au peuple sahraoui du Sahara occidental qui sont en droit d’attendre de la communauté internationale un soutien plus ferme et une action plus résolue en vue de l’exercice de leur droit à disposer librement d’eux-mêmes», a déclaré le représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem. Il a rappelé que la résolution 1514 rejette l’idéologie coloniale et tous les prétextes utilisés par les puissances occupantes pour entraver la réalisation effective du droit inaliénable des peuples à l’indépendance. «Les pays membres de l’ONU doivent s’imposer pour libérer la Palestine et le Sahara occidental», soutient Amr Moussa.
Alger, qui a abrité cet événement, veut interpeller l’opinion internationale sur la politique du deux poids, deux mesures appliquée par l’ONU.
Une déclaration d’Alger sanctionnera les travaux de cette conférence internationale.
L’Algérie va certainement appeler l’ONU à l’élimination totale et sans entraves du colonialisme qui est incompatible avec la charte onusienne.
Cette déclaration sera un message fort pour l’application de la résolution 1514 sur les 16 territoires occupés, entre autres, la Palestine et le Sahara occidental. Les travaux s’étaleront sur deux jours.
Des ateliers seront organisés autour de plusieurs thèmes à savoir la «la contribution de la résolution 1514 au processus d’émancipation des peuples» et le «rôle des médias et du cinéma dans l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes».
Les participants auront l’opportunité d’explorer les voies et moyens à même d’identifier les mesures les plus efficaces pour l’élimination du colonialisme. (L’Expression-14.12.2010.) 

**Ils ont dit

Ahmed Ben Bella, ancien président de la République
«L’Algérie va bien»
«L’Algérie évolue et a la possibilité de faire mieux», a déclaré l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella. Interrogé par l’Expression sur la situation du pays, l’ex-chef d’Etat s’est montré satisfait. «L’Algérie est bien dirigée, tahia Abdeka», a-t-il tenu à préciser lors de la Conférence internationale sur la résolution 1514. M.Ben Bella a estimé qu’il est temps d’appliquer ce droit aux peuples palestinien et sahraoui.

Réda Malek, ancien chef de gouvernement
«Il faut donner un nouveau souffle»
«Il faudrait un nouveau souffle à l’action anticoloniale», a déclaré l’ancien Premier ministre et négociateur des Accords d’Evian, Réda Malek. S’exprimant en marge de la Conférence internationale sur la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514, il a mis l’accent sur la nécessité de relancer la conscience anticolonialiste et anti-apartheid.

 

Jacques Vergès, ancien avocat du FLN
«La domination coloniale a pris d’autres visages»
«La résolution 1514 est plus que d’actualité et elle doit être appliquée au Sahara occidental et à la Palestine», a déclaré Maître Jacques Vergès. S’exprimant en marge de la Conférence internationale tenue au Palais des nations, cet avocat reconnaît que «la domination coloniale a pris d’autres visages et d’autres masques», a-t-il reconnu. Il a estimé que l’Algérie demeure toujours la capitale de tous les pays et des peuples qui luttent pour leur indépendance.
 

Lamamra à propos de la lutte antiterroriste
«L’UA apprécie les initiatives d’Alger»
«L’Union africaine apprécie les efforts consentis au niveau de la région du Sahel et les initiatives prises par l’Algérie au plan opérationnel», a indiqué M.Lamamra en marge de la célébration à Alger du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Au sujet de la cause sahraouie, M.Lamamra dira: «C’est un droit sacré pour l’Union africaine.»

 

Lakhdar Brahimi
«L’ONU ne se transforme pas d’elle-même»
«On a besoin du volontarisme pour que les pays qui sont petits et qui ne dominent pas le monde puissent s’exprimer et faire entendre leur parole.»
C’est ce qu’a déclaré le conseiller auprès des Nations unies, Lakhdar Brahimi à propos de la résolution 1514.
M.Brahimi, considère que c’est aux pays membres de faire les efforts nécessaires pour obtenir cette transformation. «L’ONU ne se transforme pas d’elle-même», a-t-il conclu.
 

 

 ***L’Algérie commémore le 50e anniversaire de la résolution 1514

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Vieux, mais toujours d’actualité. Cinquante ans après sa reconnaissance, le principe de décolonisation reste encore valable. Et le contenu de la résolution onusienne 1514 qui l’a consacré, depuis décembre 1960, n’est pas tombé en désuétude.

Des peuples, encore sous la domination coloniale, exigent aujourd’hui leur droit à l’autodétermination en faisant référence à ce texte historique. Pas moins de 16 territoires, qui demeurent toujours sous le joug colonial, demandent le parachèvement du processus de décolonisation.  

C’est ce qu’ont souligné les participants à la conférence internationale organisée à l’occasion du cinquantième anniversaire de cette résolution, dont les travaux ont débuté hier à Alger. Une conférence à laquelle ont été invités d’éminentes personnalités politiques et des chefs d’Etat qui ont marqué l’histoire et qui sont encore sur le devant de la scène internationale. Il s’agit en particulier de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, l’ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda et de l’ex-président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, qui ont tous servi leurs pays respectifs et le continent noir avant de céder, sans contrainte, le pouvoir à une nouvelle génération. Il y avait également, parmi les présents, le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, le premier président algérien, Ahmed Ben Bella et le diplomate algérien Lakhdar Brahimi. Tout en soulignant l’importance de la résolution 1514, les intervenants ont axé leurs déclarations sur les questions sahraouie et palestinienne qui posent encore de grands problèmes à la communauté internationale.

Ainsi, Pierre Galand souligne «l’exemplarité de ces deux causes qui relèvent d’un problème de décolonisation». Ce faisant, il dénonce d’abord l’attitude des autorités d’occupation marocaines qui ont renvoyé des médecins et des avocats et refoulé des missions d’aide humanitaire qui voulaient se rendre à El Ayoun occupée (Sahara occidental). Pierre Galant condamne aussi le blocus imposé sur Ghaza. Dans ce sens, il lance un appel à l’ONU pour intervenir en urgence afin de mettre un terme à cette injustice dont souffrent les Sahraouis et les Palestiniens. Il exige, dans la foulée, l’envoi par l’ONU d’une commission d’investigation à El Ayoun pour enquêter sur les violations des droits de l’homme dans cette région. «Il faut également élargir les missions de la Minurso pour faire respecter les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés», lance-t-il.  

   1514, conséquence des luttes pour la libération

Les intervenants ont souligné également l’importance des luttes de libération des peuples vietnamien et algérien qui sont à l’origine de cette résolution. «Ce sont les peuples qui ont façonné, à travers leurs luttes, l’histoire des Nations unies et qui ont permis à cette organisation d’adopter la résolution 1514», affirme Prierre Galand. La résistance des peuples dominés a fini par briser les chaînes imposées par les dominateurs. C’est cette volonté d’émancipation dont disposaient les peuples colonisés qu’il faut perpétuer pour en finir avec la colonisation. «La décolonisation a besoin d’engagement et de persévérance, à travers un esprit de solidarité internationale», a déclare Tayé-Brook Zerihoun, représentant du secrétaire général de l’ONU. «Nous devons retenir les leçons du processus de décolonisation et nous ne devons pas oublier les sacrifices consentis par les peuples pour leur indépendance», plaide-t-il.
Intervenant juste après, Jean Ping a mis en exergue le rôle de l’Algérie dans le soutien aux mouvements de lutte dans le monde : «Le processus de décolonisation reste à parachever, notamment en ce qui concerne la Palestine et le Sahara occidental.»

Pour leur part, Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo indiquent que cette conférence constitue un «message fort» aux peuples encore colonisés tels que les Palestiniens et les Sahraouis.
Esquivant la question du Sahara occidental, Amr Moussa s’est réjoui, de son côté, de la reconnaissance, dernièrement, de l’Etat palestinien par le Brésil et l’Argentine : «Cela pourrait faire avancer les choses pour consacrer une reconnaissance par l’ONU de cet Etat avec El Qods pour capitale.»
La conférence d’Alger sera clôturée aujourd’hui avec l’adoption d’une déclaration sur le parachèvement du processus de décolonisation.(El Watan-14.12.2010.)  

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Des invités prestigieux pour la conférence d’Alger

L’Algérie abrite, depuis hier, la Conférence internationale de célébration du 50e anniversaire de la Déclaration 1514 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

Une rencontre rehaussée par la présence de 200 personnalités étrangères, venues des quatre continents, africain, européen, asiatique et américain, qui s’achèvera aujourd’hui au Palais des nations.
“La Déclaration était marquée du sceau de l’audace, elle avait été la résultante d’une longue évolution de luttes des peuples pour recouvrer leur liberté”, a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping. Dans son intervention, ce dernier a, en outre, relevé que la résolution, adoptée en décembre 1960 par l’Assemblée générale des Nations unies, “a permis de réaliser des progrès immenses”. Pourtant, constatera-t-il, “le processus d’indépendance reste à parachever dans le monde, en Palestine et en Afrique, donc au Sahara occidental qui est un des 16 territoires non autonomes et membre de l’UA”. Pour M. Ping, le moment est venu pour “accélérer la seconde phase” du processus d’émancipation. De son côté, le représentant de la société civile, Pierre Galand, a profité de la tribune offerte pour dénoncer “les complicités des États du Maroc et d’Israël”. Il a aussi lancé des appels pour la mobilisation à l’échelle internationale, pour la levée du “blocus contre Gaza” et l’“accès urgent à El-Ayoune”. Le militant belge a, en outre, interpellé l’ONU sur sa responsabilité par rapport à “l’achèvement du processus de décolonisation en Afrique”, en lui demandant d’“élargir le mandat de la Minurso” et d’envoyer “une mission d’enquête”, dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine.
L’intervention de Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République du Vietnam, n’est pas passée inaperçue. Surtout que la responsable a interpellé l’assistance sur la période ayant suivi les indépendances, en se demandant “si les pays qui ont recouvré leur indépendance sont vraiment indépendants et maîtres de leur pays”.
Par ailleurs, Mme Thi Binh s’est interrogée sur “la leçon (que) les pays du Sud doivent retenir”. Faisant le constat à la fois des “faiblesses” et des “difficultés internes” de ces pays, l’intervenante a indiqué que les colonialistes, après leur départ, ont laissé “sciemment les germes de la division”. Plus loin, elle a admis qu’aujourd’hui “la lutte pour le développement national n’est pas une œuvre facile”, lorsque “la clairvoyance politique, la connaissance de la réalité et la grande capacité intellectuelle” font défaut. “Une nouvelle lutte est plus que jamais nécessaire de nous tous”, a encore déclaré Nguyen Thi Binh, non sans rappeler que “la stabilité sociale est une des conditions pour surmonter les obstacles et continuer notre développement”. Hier, en marge de la conférence, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a déclaré que “la Déclaration 1514 s’applique au cas de la Palestine”. Il a également annoncé qu’“une résolution ferme” sera adoptée prochainement sur le conflit israélo-palestinien. Concernant le Sahara occidental, M. Moussa a révélé que la ligue n’a jamais “ignoré” ce problème, expliquant que la question sahraouie est prise en charge au niveau de l’ONU. Ramtane Lamamra, président de la Commission sécurité et paix de l’UA a, pour sa part, déploré “la politique de deux poids deux mesures”, en remarquant “une mobilisation” pour le référendum au Sud du Soudan, alors que “les tenants du statu quo ne lâchent pas” concernant l’ancienne colonie espagnole. “À l’heure de la mondialisation, l’UA doit jouer son rôle”, a soutenu le diplomate. De son côté, l’ex-négociateur des accords d’Évian, Rédha Malek, a insisté sur “l’identité” de l’Algérie, assurant que “si on arrête de soutenir la lutte légitime des peuples, on perd notre identité”. (Liberté-14.12.2010.) 

** Rigoberta Menchù Tum. Prix Nobel de la paix 1992

«Attention, un colonialisme peut en cacher un autre»

Rigoberta Menchú Tum, l’invitée de marque de la conférence internationale d’Alger sur la résolution 1514, a reçu le prix Nobel de la paix en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la réconciliation ethno-culturelle basées sur le respect pour les droits des peuples autochtones».

- Que pensez-vous des conclusions de la conférence qui vient de marquer la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 ?

Avant de parler du contenu de la Déclaration d’Alger, je considère que le fait d’organiser une telle conférence est déjà en soi un succès et un événement important. A mes yeux, il l’est parce qu’il a donné la possibilité à des gens issus d’horizons divers et venus des quatre coins de la planète de se connaître et d’échanger leurs expériences. Ce genre de rendez-vous sont très utiles dans la mesure où ils contribuent à raffermir les liens entre peuples et permettent aux acteurs politiques et sociaux de nos pays de travailler main dans la main pour résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. Aujourd’hui, je suis d’autant plus heureuse que les travaux de la conférence ont débouché sur une importante déclaration. Ces rendez-vous devraient avoir lieu plus souvent.

- Pouvez-vous nous dire en quoi cette déclaration est-elle importante à vos yeux ?

C’est un message destiné au monde entier. Cette déclaration invite tous les peuples, sans distinction aucune, à se mobiliser contre le racisme, les discriminations et toute autre forme d’asservissement de l’homme par l’homme. La Déclaration d’Alger est importante aussi en ce sens qu’elle dénonce sans ambiguïté les Etats coloniaux et réaffirme un soutien inconditionnel des peuples du Sud aux peuples non autonomes. Nous sommes là pour dire que nous allons encore secouer le cocotier.
Comme vous l’avez certainement constaté, le document adopté à l’unanimité par les participants à notre rencontre est un appel fort en faveur de la décolonisation du Sahara occidental, de la Palestine et de tous les autres territoires occupés. Il (le document, ndlr) nous invite aussi à rester vigilant, car il y a actuellement des forces qui cherchent de nouveaux moyens pour asservir nos peuples. Cela commence à se faire par le biais du savoir et de la technologie. Les pays riches ont une nouvelle source de pouvoir… Il y a des tentations de garder les peuples pauvres sous domination. Si nous ne faisons pas attention, un colonialisme peut en remplacer un autre. C’est la raison pour laquelle il faut vite penser à combler le fossé qui sépare le Nord du Sud.

- Quelles sont les conséquences de la réalité que vous décrivez ?

La fracture dont je parle affecte directement la dignité et la liberté des populations. Par ailleurs, les situations de pauvreté et de dépendance – pour les raisons que vous savez et les exemples sont nombreux – donnent moins de chance à la démocratie de remporter des succès. Pour que cela change, il n’est pas seulement important de faire en sorte que les résolutions de l’ONU soient appliquées quand les peuples sont opprimés, il s’agit surtout de réformer l’ONU car, aujourd’hui, tout le monde sait que cette organisation n’a pas le pouvoir d’honorer ses propres engagements. L’ONU gagnerait à être démocratisée. Cela dit, les pays du Sud n’ont à attendre de cadeau de personne. Ils doivent arracher leurs droits.

- En notre qualité de prix Nobel de la paix, quel est le message que vous aimeriez adresser ?

Personnellement, je soutiens tous les combats justes. Je m’investis totalement pour la liberté et l’indépendance des peuples opprimés. Il ne faut pas négliger aussi le combat contre la faim et la pauvreté.
Il est important à mener, parce que des millions de personnes souffrent durement et attendent que nous fassions quelque chose pour elles. Il y a aussi le problème des migrations auquel il faut accorder une attention particulière. Le changement ne viendra que si l’on consacre la justice sociale et que les pays adoptent des programmes économiques et sociaux pour améliorer la condition des populations.
Je ne terminerai pas sans souligner l’urgence d’améliorer la condition de la femme. Dans beaucoup de régions du monde, son rôle reste marginal. La femme est même considérée comme un être inférieur.
Cela est inadmissible. Il faut que cela change car aucun pays ne peut aller loin en excluant la moitié de sa population. (El Watan-16.12.2010.)
 

**Appel au parachèvement du processus de décolonisation dans le monde

Les intervenants à la Conférence d’Alger à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ont appelé lundi 13 décembre à la nécessité de parachever le processus de décolonisation dans le monde, conformément à la résolution onusienne 1514.

Le représentant de la société civile, Pierre Galand a estimé que ce sont les peuples « qui ont façonné, à travers leurs luttes, l’histoire des Nations unies et qui ont permis à cette organisation d’adopter la résolution 1514″.

De son avis, « face à l’oppression qu’ils ont subie, les mouvements populaires ont brisé la chaîne et pris en main leur propre destin ». « La guerre du Vietnam et la révolution algérienne ont sonné le glas du colonialisme », a-t-il affirmé.

M. Galand a, en outre, relevé la « centralité » de la cause palestinienne et « l’exemplarité » de la question sahraouie, « qui relèvent d’un problème de décolonisation ». Il a dénoncé, à ce propos, l’attitude des autorités d’occupation marocaine qui ont, a-t-il dit, renvoyé des médecins et des avocats et refoulé des missions d’aides humanitaires qui voulaient se rendre à El-Ayoun occupée (Sahara occidental).

Au sujet de la Palestine, M. Galand a condamné le blocus imposé sur Ghaza, tout en insistant sur la nécessité d’acheminer les aides humanitaires. Il a appelé l’Onu à intervenir « en urgence » pour « mettre fin à cette injustice, par la mise en application de la résolution 1514″.

Pour sa part, M. Tayé-Brook Zerihoun, représentant du secrétaire général de l’Onu, a mis l’accent sur l’importance de la résolution 1514, estimant que la décolonisation « a besoin d’engagement et de persévérance, à travers un esprit de solidarité internationale ». « Nous devons retenir les leçons du processus de décolonisation et nous  ne devons pas oublier les sacrifices consentis par les peuples pour leur indépendance »,  a-t-il plaidé.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a, quant à  lui, considéré, la conférence d’Alger comme un événement « d’une grande importance » dans l’histoire de la diplomatie internationale et un « pas en avant » sur la  voie de la libération des peuples de l’hégémonie coloniale. L’adoption de la résolution 1514 était annonciatrice d’un « grand  changement » qui allait s’opérer dans le monde, a relevé M. Moussa, pour qui « il est, aujourd’hui, plus que nécessaire de revoir l’ordre international ». 

De son côté, M. Jean Ping, président de la Commission de l’Union  africaine, a salué le rôle de l’Algérie dans le soutien aux mouvements de lutte  dans le monde et ses efforts pour le triomphe des valeurs de la liberté et de  l’émancipation des peuples. Il a indiqué que la mise en œuvre de la résolution 1514 a permis l’indépendance de nombreux pays, estimant que ce processus « reste  à parachever, notamment en ce qui concerne la Palestine et le Sahara occidental qui demeurent toujours sous le joug colonial ».

Mme Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République du Vietnam, a souligné que la résolution 1514 était « le résultat d’une longue lutte menée  inlassablement par des peuples en Afrique, en Asie et en Amérique Latine ». A ses yeux, « il reste encore un long chemin à parcourir sur la voie de la liberté, de  la démocratie et de l’émancipation des peuples ». Mme Nguyen a plaidé pour une « nouvelle  lutte qui nécessite une étroite coopération entre les pays du Sud, appelés à conjuguer leurs efforts pour pouvoir avancer ensemble sur la voie du développement  et de la démocratie ».

De leur côté, l’ancien président sud-africain, M. Thabo Mbeki, et l’ex-chef  d’Etat nigérian, M. Olusegun Obasanjo, ont affirmé que la conférence constitue un « message fort » aux peuples encore colonisés, citant notamment la Palestine et le Sahara occidental.  Ils ont mis en exergue, en outre, l’importance de préserver l’unité  africaine, à travers une coopération « forte et diversifiée » entre les pays du continent à même de « préserver leurs intérêts économiques ». (El Watan-13.12.2010.)

***adoption d’une déclaration sur le parachèvement de la décolonisation.

 Les participants à la conférence internationale d’Alger qui a marqué la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 (XV) ont adopté, à l’unanimité, mardi soir (14.12.2010.) au Palais des nations, une déclaration rédigée en 25 points dans laquelle ils ont réaffirmé «la validité et la pertinence de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux» et ont exprimé leur conviction que «le parachèvement de la décolonisation est inéluctable».

La référence est particulièrement faite au Sahara occidental et à la Palestine dont les peuples vivent, à ce jour, sous le joug colonial. Occupé par le Maroc depuis 30 ans, le Sahara occidental est la dernière colonie d’Afrique.
Pour hâter le processus de décolonisation des 16 derniers Etats encore sous domination à travers le monde, les représentants de la société civile internationale et les anciennes grandes figures de la lutte anticoloniale en Afrique et en Asie, à l’image du président Kenneth Kaunda et de Mme Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente du Vietnam, se sont joints aux conférenciers pour soutenir «l’adoption au sein de l’Organisation des Nations unies et dans l’ensemble du système des Nations unies, de mesures efficaces pour l’application intégrale de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux».
Si les participants à cette conférence – qui a rassemblé plusieurs organisations internationales et régionales, des représentants de la société civile internationale, des journalistes et des artistes venus des quatre coins du monde – se sont dit compter sur les instances internationales pour éradiquer le colonialisme, ils ne songent toutefois pas rester les bras croisés et attendre bien gentiment que le Conseil de sécurité de l’ONU, actuellement pris en otage par les Occidentaux, daigne aller dans le sens des aspirations des pays du Sud.

La révolution comme au bon vieux temps

C’est ainsi que tout en réitérant avec force «leur solidarité avec les peuples des territoires non autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes dans le cadre préconisé par la résolution 1514», ils se sont engagés à peser de tout leur poids pour accélérer l’émancipation des peuples colonisés et à faire prendre conscience à l’opinion publique internationale de la justesse du combat pour la décolonisation. L’un des principaux objectifs assignés à cette conférence, a indiqué un responsable d’ONG dans un grand pays africain, est justement de remobiliser le mouvement pour les indépendances autour d’un idéal commun et de reconstruire les liens de solidarité qui unissaient très fortement par le passé les pays du Sud. Des liens qui, a-t-il regretté, se sont considérablement érodés avec le temps. Aussi, outre le souci visible de contribuer à tourner définitivement la page du colonialisme, les participants à cette conférence internationale – qui a pour ainsi dire reçu l’onction des pères fondateurs du continent africain et des principaux leaders d’Amérique latine et d’Asie – ont débattu, deux jours durant, des moyens à mettre en place et des démarches à suivre pour permettre à leur pays respectifs de faire face aux défis induits par la mondialisation et de «participer pleinement» à la gouvernance mondiale.
Si la résolution 1514 paraît avoir atteint le gros des objectifs pour lesquels elle a été conçue, il n’empêche que le bilan des indépendances montre, malheureusement, que la tâche sera rude tant il reste énormément à faire pour atteindre ne serait-ce que les minima en matière de développement. La raison tient au fait que la souveraineté des Etats est mise à rude épreuve tant sur le plan politique que sur le plan économique dans de nombreuses régions du monde. Cela vaut surtout pour les Etats africains qui ont fait beaucoup de surplace depuis les années 1960.

L’ancienne vice-présidente de la République du Vietnam, Mme Nguyen Thi Binh, s’inspirant d’une phrase célèbre du président Nelson Mandela, a d’ailleurs très bien résumé la situation en soutenant l’idée que «les pays nouvellement indépendants ont acquis seulement le droit à la liberté mais pas encore la liberté». En fait, Mme Nguyen Thi Binh ne voulait rien dire d’autre que le processus qui permet aux peuples anciennement colonisés d’être vraiment libres, maîtres de leur destinée et de choisir leur voie de développement est long est difficile. En bref, tous s’accordent sur le fait que la lutte doit continuer jusqu’à ce que les peuples du Sud puissent compter dans le concert des nations et aient leur mot à dire. «La lutte continue !» est d’ailleurs le slogan le plus scandé par les participants. Cela n’est pas allé d’ailleurs sans rappeler le temps où l’idéal révolutionnaire avait connu ses plus grands moments de gloire.
Dans ce contexte, le constat aujourd’hui montre que les indépendances nécessitent d’être renforcées tout autant qu’il est impérieux pour de nombreux pays de se lancer, sans plus tarder, dans la bataille pour recouvrer leur souveraineté économique. C’est, en gros, à cette double attente que s’est aussi proposée de répondre la rencontre. Bien qu’il n’était peut-être pas attendu d’eux qu’ils ressuscitent le Mouvement des non-alignés, beaucoup de jeunes participants n’étaient pas contre l’idée, en tout cas, de jeter les bases à un «bloc» qui s’en inspirerait et «qui permettrait au Sud de sortir la tête de l’eau». Est-ce là une utopie ? Possible. Mais Olof Palme ne disait-il pas aussi que c’est de l’utopie que naissent les grands projets… Mais en attendant que cela se réalise, la déclaration issue de la conférence d’Alger sur la résolution 1514 s’est faite un point d’honneur à prôner «la coopération Sud-Sud ». Une coopération, est-il souligné, qui contribue à la préservation de l’indépendance et à la facilitation de la participation équitable des pays ex-coloniaux à l’économie mondiale.(El Watan-16.12.2010.)

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**Pierre Galand. Président de la Coordination européenne pour la Palestine et de la coordination européenne de soutien au peuple sahraoui

«Seule une révolution démocratique peut permettre aux peuples de se réapproprier leurs droits»

 Qu’évoque pour vous la célébration du cinquantième anniversaire de la résolution 1514 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ?
Elle évoque pour moi deux choses. Premièrement, une histoire : l’histoire de ces luttes populaires, de tous les sacrifices consentis par les peuples en lutte pour leur libération et la construction, petit à petit, au sein des Nations unies, après le sommet de Bandung, de tout un mouvement duquel a émané cette résolution qui est en quelque sorte la charte de la décolonisation. Deuxième aspect : elle rappelle la nécessité de marquer une halte et de faire un état des lieux. Il est important d’essayer de voir comment évolue la situation 50 ans après. Sachez qu’aujourd’hui, nous assistons à un délitement de la norme. Cela se remarque non seulement au plan international, mais aussi au niveau interne… dans beaucoup de pays. Nous assistons à une régression sur le plan social, une régression sur la manière de voir le «vivre ensemble» et la coexistence pacifique entre les peuples.
- Quelles sont les conséquences de ce délitement ?
Cela permet aujourd’hui à des Etats comme Israël et le Maroc d’occuper illégalement d’autres territoires malgré les interdictions et les résolutions de l’ONU dans lesquels on réaffirme sans cesse le droit du peuple palestinien d’avoir un Etat et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Cela se produit parce que les Etats ne prennent pas les dispositions nécessaires pour que les résolutions, dont nous parlons, soient mises en œuvre et appliquées.
- Voulez-vous dire que la résolution 1514 n’a pas atteint complètement ses objectifs ? Quel est, justement, le bilan que vous en faites ?
Dans le cas de certains pays, elle a assurément atteint ses objectifs. L’Afrique de 2010 n’est pas celle des années 1950. C’est une Afrique qui a acquis son indépendance sur le plan politique et qui, après cela, a essayé de construire des Etats indépendants. Toutefois, cette indépendance est toujours restée fragile par le fait que le contexte international est devenu plus agressif sur les plans économique et financier. Conséquence : certains Etats dont ont attendait – avec les ressources naturelles dont ils disposent et tous les moyens qu’ils ont à leur disposition – qu’ils satisfassent allégrement les attentes et les intérêts de leur peuple ont fini par décevoir. Au Congo, par exemple, il y a encore aujourd’hui des fauteurs de guerre. Plutôt que de permettre à leur peuple d’être réellement autonome, comme le stipule la résolution 1514, ces gens préfèrent accentuer la fragilité du Congo pour pouvoir continuer à piller ses ressources. Cela prouve qu’il y a encore un travail énorme à faire. Si une page d’histoire a été remplie, eh bien, il faudrait que les gens sachent qu’une deuxième page reste aujourd’hui à écrire.
- Et le travail consisterait d’abord en quoi ?
A mon sens, le travail consiste à rediscuter de ce qu’était le grand projet prôné par des gens comme Salvador Allende. En un mot, il s’agit de réunir les conditions idoines pour mener une révolution démocratique pacifique, pour permettre aux peuples de se réapproprier leurs droits économiques et sociaux.
- Ne s’agit-il pas aussi de permettre aux Etats d’avoir une pleine souveraineté sur leurs ressources naturelles ?
Pas seulement les ressources naturelles. Il faut aussi que le principe dont vous parlez s’applique à la gestion de ces ressources et au prix des matières premières. C’est tout le projet du nouvel ordre économique international que les pays du Sud ont essayé de porter, pendant un temps, au sein de la conférence des Nations unies pour le commerce et le développement et qui a été balayé par les impératifs de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le libre commerce à tout prix. Et cela s’est fait au nom de qui ? Eh bien, cela se fait au nom de quelques grandes multinationales qui contrôlent l’ensemble des marchés et qui dictent leurs conditions au développement même des pays du Sud.
- Est-ce qu’en rendant à chaque fois l’«impérialisme» responsable du marasme qui sévit en Afrique, nous ne faisons pas aussi la part belle aux dictateurs en tout genre ?
J’entendais récemment un éminent professeur français qui disait que le premier droit que les peuples opprimés ont acquis c’est celui d’être «auto exploités»…
- Les peuples aspiraient quand même à mieux que cela en luttant pour leur indépendance…
Je vous rappelle que les dirigeants aspiraient également à autre chose. Avouez quand même que lorsqu’on assassine Thomas Sankara (ancien président du Burkina Faso, ndlr) parce qu’il avait un plan pour sortir son pays du sous-développement, lorsqu’on assassine Salvador Allende parce qu’il avait un projet de société et lorsqu’on assassine Amilcar Cabral parce qu’il avait un projet de société, il y a de quoi se poser des questions. Tous ces projets de société ont toujours été combattus. Mais cela ne veut pas dire aussi que l’analyse des manquements internes ne doit pas être faite. Bien au contraire. C’est une responsabilité qui incombe non seulement aux Etats, mais particulièrement aussi aux partis politiques qui doivent veiller à la bonne gestion de l’Etat. C’est également une question de citoyenneté.
Personnellement, je pense que dans tout le processus d’évolution actuel, les citoyens se doivent de prendre leurs responsabilités pour exercer pleinement leur citoyenneté et leurs droits politiques. C’est-à-dire faire en sorte que la démocratie fonctionne mieux. Mais dans le même temps, vous devez savoir qu’il y a toutes ces forces internationales qui influent négativement sur les pays en développement. Aujourd’hui, lorsque vous êtes Grec, c’est le FMI qui vous dicte les conditions de votre redressement économique. On vous oblige à faire des coupes sur tout ce qui est social. Nous sommes en train de priver le peuple grec des moyens de son bien-être et de son développement. Cela se fait, bien entendu, au profit des équilibres financiers internationaux, des banques et grands fonds de pensions.
 - Et qu’en est-il lorsqu’on est en Afrique ?
Le raisonnement vaut aussi lorsque vous êtes en Afrique. Actuellement, le continent est en train de connaître une croissance phénoménale. Certains Etats réalisent entre 6 et 10% de croissance. C’est tout de même exceptionnel. Cela donne une perspective positive pour l’Afrique. Le continent commence à sortir de son marasme et à construire un devenir économique. Il faudrait juste veiller à ce que ce bien-être économique se fasse au profit du bien-être populaire et qu’il ne donne pas lieu à des fuites de capitaux. Il faut savoir que les grandes sociétés transnationales et les groupes privés ne pensent qu’à siphonner l’argent généré par cette croissance. Il faut aussi se méfier des lobbies de l’import-export. Sachez que dans certains pays, vous avez même des bourgeoisies compradores qui volent les actifs nationaux. C’est justement à ce niveau que les solidarités peuvent jouer pour éviter que le pire ne se produise.
- L’on imagine que la société civile a aussi un rôle à jouer pour rendre possible le rêve des peuples africains…
Lourde tâche. La société civile, qui est-ce finalement ? Est-ce que l’on parle des comités de solidarité comme nous les vivions il y a 50 ans, à l’exemple des luttes menées pour la libération des peuples du Sud ? Ou est-ce que l’on fait plutôt référence au monde des ONG et de l’humanitaire, etc. ? Il faut dire que quelque part les principes fondamentaux – comme le droit à la coexistence, le droit à l’indépendance, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – ont été faussés au nom de l’humanitaire. Ils sont présentés comme une espèce de filet de sécurité pour les peuples dans le monde. Mais dans le fond, ça ne leur donne aucun droit. Personnellement, je plaide d’abord pour que la société civile refasse une analyse de ce que sont aujourd’hui les rapports sociaux mondiaux. Cette analyse se fait en partie dans les forums sociaux mondiaux. Il y en aura d’ailleurs un qui se tiendra en février 2011 à Dakar.
J’espère qu’on continuera, dans cet espace-là, à voir des groupes du Nord et du Sud faire des échanges. Ce vœu est surtout formulé à l’adresse des groupes de paysans qui s’y sont formés. Il y a de réelles articulations qui sont en train de se créer. Il est important d’avoir une conception un peu plus avancée de ce que sont les droits fondamentaux et les droits des peuples. Il faut dire que ces droits ont été un peu gommés au profit d’une vision très limitée de ce qu’est la liberté, «ma liberté» plutôt que la liberté collective qui permet de réelles avancées sociales, culturelles et économiques. (El Watan-14.12.2010.)

Bio express :

Pierre Galand, qui a représenté, hier, la société civile à la conférence internationale d’Alger dédiée à la célébration de la résolution 1514, est né le 28 juillet 1940 à Uccle (Bruxelles). Après avoir enseigné pendant des années à l’Institut supérieur de culture ouvrière (ISCO), Pierre Galand a été, à partir de 1997, conseiller du recteur en coopération à l’ULB tout en étant maître de conférences. Il est une éminente personnalité du monde associatif international. M. Galand est ainsi à l’origine de la création de plusieurs ONG et associations de solidarité avec les peuples en développement ou privés de liberté.

En plus de son engagement marqué pour les causes palestinienne – il est l’un des organisateurs du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009 – et sahraouie, il s’implique également beaucoup dans le mouvement altermondialiste et participe à des forums sociaux mondiaux.
 

**DU DEVOIR DE L’ALGERIE

En confiant à l’Algérie , le soin d’organiser en grande pompe la célébration du cinquantenaire de la Résolution 1514 – Résolution des indépendances- L’ONU non seulement rappelle que la décolonisation reste le point cardinal de son rôle, mais conforte aussi la lutte de libération des peuples palestinien et sahraoui. C’est l’un des messages qui a été relevé indirectement par les participants à la Conférence internationale organisée à l’occasion du cinquantième anniversaire de cette résolution. Une Conférence à laquelle ont été invités d’éminentes personnalités politiques et des chefs d’État qui ont marqué le mouvement de libération mondial et qui sont encore les témoins vivants de ces combats de libération. Ainsi l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, compagnon de Nelson Mandela, qui s’active pour éviter la guerre civile en Côte d’Ivoire, aux sages de l’Union africaine, fondateurs de l’OUA, l’ancien président de la Zambie, Kenneth Kaunda et le premier président algérien, Ahmed Ben Bella , qui ont tenu à être présents malgré le poids visible des années. Il y avait aussi dans cette salle du Palais des nations, où fut proclamé l’État de Palestine et qui fut le théâtre de tant d’événements historiques, une héroïne de la première heure du peuple vietnamien, Nguyen Thi Binh. Il y avait aussi du haut de ses 90 ans Stephane Hessel, rescapé des camps nazis, élevé à la dignité d’ambassadeur de France et qui se bat pour les droits du peuple palestinien, stigmatisant la nouvelle barbarie des descendants de ceux qui ont échappé ou survécu à l’Holocauste. Présent aussi Maître Jacques Vergès, compagnon de la libération, avocat du FLN, plaidant toujours et jusqu’a son dernier souffle comme il aime à le dire. Et aussi Pierre Galand, l’infatigable défenseur des peuples palestinien et sahraoui. Une lutte à laquelle il se consacre depuis plus de quarante ans et qui souligne la «centralité» de la lutte des Palestiniens et «l’exemplarité» de celle des Sahraouis, dont le pays, on ne cessera pas de le rappeler, est la dernière colonie d’Afrique. Une décolonisation contrariée par un pays qui a lui même subit le joug colonial a travers les artifices d’un protectorat. Il dénonce dans un même élan le risque génocidaire à El Ayoun occupée et le blocus imposé à Ghaza, devenue, un vaste ghetto. Il lance un appel à l’ONU pour intervenir en urgence afin de mettre un terme à cette injustice dont souffrent les Sahraouis et les Palestiniens. Il exige, dans la foulée, l’envoi par l’ONU d’une commission d’investigation à El Ayoun pour enquêter sur les violations des droits de l’Homme dans cette région. Il faut également élargir les missions de la Minurso pour faire respecter les droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, lance-til, la crinière blanchie sous le harnais. Un confrère a relevé la remarque d’un journaliste occidental qui se demandait pourquoi l’Algérie s’obstine, 50 ans après son indépendance, à vouloir toujours défendre des peuples qui aspirent à la décolonisation. Citons la belle formule d’un autre éditorialiste en vue qui écrit que se faisant l’Algérie agit ainsi car c’est dans son ADN. C’est aussi et surtout parceque le combat libérateur du peuple algérien et de ceux qui ont donné naissance à la 1514 a été, est et sera, aux côtés des peuples qui luttent pour leur liberté et leur émancipation, qu’ils aient tort ou raison, selon la formule lumineuse du président Boumediene, dont l’ombre planait en cette rotonde du Palais des nations, dont il fit une tribune au service exclusif du droit et de la justice . (Le Courrier d’Algérie-16.12.2010.) 

  «L’Afrique n’est plus sous tutelle»

L’avocat Jacques Vergès, qui prenait part à la célébration, à Alger, du cinquantenaire de la déclaration des Nations unies sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés, a spontanément répondu à notre sollicitation… Estimez-vous que la résolution 1514 est toujours d’actualité ? Moi, je pense que la résolution onusienne 1514 est toujours d’actualité dans la mesure où la colonisation a pris d’autres formes et l’impérialisme a pris d’autres masques. C’est ce que j’ai dénoncé, hier, à la plénière. La justice internationale constitue un masque à la nouvelle forme du colonialisme. N’estce pas au nom de la liberté du commerce qu’on a imposé à la Chine trois guerres d’opium ? N’est-ce pas au nom de l’abolition de l’esclavage qu’on a imposé un travail forcé en Afrique ? Et aujourd’hui, avec la justice, on prétend importer la moralité dans certains pays. Mais au fond des choses, cette justice qu’on ne cesse de vénérer s’est distinguée par son silence devant l’utilisation du napalm blanc par Israël contre les populations civiles de Ghaza. Le pire, cette justice n’a pas jugé utile de bouger le petit doigt devant la directive du ministère de la Justice des États-Unis d’Amérique de priver de sommeil un prisonnier de Guantanamo pendant dix jours. Même cas à la prison d’Abou Ghraïb, en Irak, où l’on a vu un prisonnier âgé, en train de mourir, tiré avec une laisse. Moi, je disais au colloque que l’Afrique n’est plus sous tutelle. Il y a peut-être des dirigeants qui ont commis des crimes ; cela doit relever de la justice africaine et non pas de ce tribunal aux ordres. Prenez par exemple le tribunal pour le Liban, les commanditaires du tribunal disent qu’il faut mettre en cause la Syrie ; ils ont arbitrairement incarcéré quatre généraux syriens pendant quatre ans avant de les libérer. Ensuite, ce même tribunal a changé d’avis pour orienter son fusil contre le Hizbollah libanais. À mon avis, on aurait dû lancer un mandat d’arrêt contre ces juges-là, pour la simple raison qu’ils ne se sont pas comportés comme des magistrats mais plutôt comme des tueurs à gages. En Afrique, toutes les populations qu’on a déportées, on l’a fait pour installer des bases américaines. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander la réforme de l’ONU. Cela garantira-t-il un changement réel dans le fonctionnement de l’institution ? Je pense que, si jamais certains pays comme l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, intègrent le Conseil de sécurité comme membres permanents, cela apportera un changement au fonctionnement de cette institution. Mais cela ne constitue pas une solution suffisante. En tous les cas, les rapports de forces sont en train de changer. Nous voyons bien que les États-Unis sont débiteurs de la Chine. Les Américains doivent de l’argent aux Chinois.Vous avez la photo du président français, Nicolas Sarkozy, avec son homologue chinois, Hu Jing Tao, qui illustrent beaucoup le changement de ces rapports de forces… (Le Courrier d’Algérie-16.12.2010.)

**Pour des «mesures efficaces» au sein des Nations unis

La deuxième et dernière journée de la Conférence internationale d’Alger sur la célébration du 50e anniversaire de la déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a été consacrée au débat et à l’enrichissement en séance plénière. Au menu des deux ateliers au programme de la journée, le rôle de la femme et de la jeunesse dans l’émancipation des peuples, le rôle des médias et du cinéma dans l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les participants à cette conférence internationale sur la résolution 1514 de l’Onu appellent à l’adoption au sein de l’Onu de mesures « efficaces » pour l’application « intégrale » de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés. « Les participants appellent à l’adoption au sein des Nations unies et dans l’ensemble du système des Nations unies, de mesures efficaces pour l’application intégrale de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés. » Ils ont rappelé que, conformément au droit international, « aucun prétexte lié à la superficie du territoire, à la situation géographique ou à l’importance numérique des peuples, ne saurait être recevable pour empêcher le libre exercice des peuples encore colonisés au droit à l’autodétermination et à l’indépendance », ajoute le projet. Exprimant la satisfaction des participants quant aux « efforts » déployés pour consolider les indépendances nationales, à travers la reconstruction des structures étatiques, sociales et économiques que la colonisation « s’était évertuée à briser », les participants ont noté, à cet égard, que « malgré le lourd héritage colonial qui a généré des contraintes de toutes natures et un système de relations économiques internationales qui ignore largement leurs intérêts, les pays nouvellement indépendants ont enregistré des avancées indéniables « . Estimant que la coopération sud-sud et l’intégration régionale contribuent à la préservation de l’indépendance et à la facilitation de la participation équitable des pays ex-colonisés à l’économie mondiale, ils apportent « leur soutien aux programmes en cours au niveau régional et interrégional en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, ainsi que dans l’établissement de partenariats stratégiques entre ces régions ». Notant que les pays ex-colonisés « s’efforcent de promouvoir un partenariat mutuellement bénéfique avec les autres pays tout en veillant à la préservation de leur capacité d’autonomie de décision et de leur souveraineté sur leurs ressources naturelles », ils ont renouvelé leur attachement à la démarche d’indépendance de décision dans les relations internationales poursuivies par les pays nouvellement indépendants « qui aspirent à participer pleinement à la conduite des affaires mondiales dans le cadre d’un multilatéralisme rénové ». Mettant en exergue le rôle « important » de l’Onu dans l’accélération du processus de libération des peuples coloniaux conformément à la résolution 1514, réaffirmant « la validité et la pertinence » de cette résolution, les participants à la conférence d’Alger ont exprimé leur conviction que le parachèvement de la décolonisation est inéluctable », ajoute le projet de déclaration. Ils ont exprimé, également, leur solidarité avec les peuples et territoires non-autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes dans le cadre préconisé par la résolution 1514.

APPEL à la création d’un réseau féminin pour l’échange d’expériences. 

Les participants au dialogue sur « le rôle de la femme dans l’émancipation des peuples » qui se déroule à Alger ont plaidé pour la création d’un réseau féminin qui portera le nom de « réseau de la déclaration d’Alger ». Ils ont relevé que ce réseau « devrait constituer un trait d’union entre les femmes participantes à la conférence et un moyen d’échange d’expériences et de prise de décision ». Animée par Maria da Graça Amorim, ex-ministre des Affaires étrangères de la République de Sao Tomé-et-Principe, la rencontre a souligné la nécessité de promulguer les lois définissant le taux de participation de la femme au sein des instances politiques et des postes de prise de décisions. Samia Nkrumah, parlementaire ghanéenne a insisté sur « la promulgation des lois devant définir les prérogatives de la femme sur la scène politique, au sein des conseils législatifs et aux centres de prise de décisions » ajoutant qu’une commission restreinte avait été mise en place à cet effet pour présenter ses suggestions qui s’ajoutent à la Déclaration d’Alger. La fille de Gwame Nkrumah, leader du combat pour l’indépendance du Ghana, a cité l’exemple de la présence féminine sur la scène politique dans son pays qui ne dépasse pas 8,7% au parlement (230 membres), un taux jugé faible par rapport au taux de femmes dans la société ghanéenne dépassant 50% de la population, a-t-elle estimé. Elle a souligné le rôle des femmes dans les mouvements de libération déplorant le fait que ce rôle soit méconnu après l’indépendance. De son côté, la représentante du Polisario aux Pays-Bas, Sedika Stef a appelé à la reconnaissance des droits politiques des femmes soulignant l’importance de la création d’un réseau féminin à même d’unifier les décisions notamment celles relatives à la représentation de la femme sur la scène politique. La représentante sahraouie a mis en avant l’intérêt accordé par la société sahraouie à la femme notamment dans les camps de réfugiés rappelant les lois promulguées en sa faveur par le Polisario. Elle a rappelé par ailleurs la représentativité des femmes au parlement sahraoui (30%) ainsi que sa présence au sein du gouvernement et des postes à l’étranger. (Le Courrier d’Algérie-16.12.2010.)

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**La décolonisation, un demi-siècle après
 

 Pour l’application réelle et effective du droit, qui reste à parachever, un demi- siècle après, des peuples à disposer d’eux-mêmes.

«Tous les peuples ont le droit à la libre détermination; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel» (art. 2 de la résolution 1514 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux adoptée le 14 décembre 1960 par l’Assemblée générale des Nations unies).
50 ans après, qu’en est-il de l’application de cette résolution? Force est de constater que malgré la création par l’ONU, une année après l’adoption de la résolution, d’un comité spécial chargé d’observer et promouvoir le processus de décolonisation, dans seize territoires, des peuples parmi lesquels les Sahraouis, attendent de pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination.
C’est pourquoi «l’Algérie, dont la lutte de Libération nationale a grandement influencé la rédaction et l’adoption de la résolution 1514 et qui a, elle-même, exercé son droit à l’autodétermination et à l’indépendance au lendemain de l’adoption de cette résolution par l’Assemblée générale de l’Onu, a choisi de marquer le cinquantenaire de cette Déclaration, par l’organisation d’une conférence», rappelle l’APS. Ouverte hier, la conférence se poursuivra aujourd’hui. Elle aura pour but de «rappeler, aujourd’hui, la pertinence et la validité de cette déclaration ainsi que pour consolider les indépendances acquises», a précisé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel. «La résolution 1514 est toujours d’actualité pour permettre aux peuples d’exercer la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels», a-t-il ajouté.
La conférence d’Alger a pour objectif aussi, de consolider l’esprit de cette résolution dans le sens où elle permettra de réitérer les droits de près d’une centaine de pays, nés de cette résolution, à avoir leur part dans la prise de décision internationale, a indiqué M.Messahel. Elle sera sanctionnée par l’Appel d’Alger qui, a-t-il poursuivi «sera l’oeuvre de personnalités connues mondialement pour leur lutte contre le colonialisme et de personnalités qui luttent pour la consolidation des indépendances des peuples. Cet appel sera adressé aux Nations unies et à l’opinion publique internationale».
Ceci après les travaux des ateliers prévus, dont entre autres, celui du cinéma et des médias pour conserver la mémoire des peuples ayant combattu la colonisation, qui sera modéré par le journaliste chilien, Pablo Cardenas, et le critique cinématographique algérien, Ahmed Bedjaoui.
Un autre atelier dédié à la place des femmes dans l’émancipation des peuples sera modéré par la Sud-Africaine, Wynie Mandela.
Au total, ce sont quelque 200 personnalités politiques, du monde de la culture, des universitaires et chercheurs ainsi que de journalistes venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie qui participent à cette conférence. (L’Expression-14.12.2010.)

 

*****LE GROUPE DES SAGES AFRICAINS À ALGER
Comme à l’époque des révolutions

 

Le président du Groupe des sages, Ahmed Ben Bella, ancien président de la République algérienne, a appelé à Alger à faire de la restauration de la paix et la réconciliation un objectif sur le continent africain. Depuis dimanche, Alger accueille trois évènements de taille.
Le 50e anniversaire de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux (résolution 1514), coïncide avec deux autres événements importants. Il s’agit de la 9e réunion du Groupe des sages de l’Union africaine, présidée par l’ancien président, M.Ben Bella, qui s’est déroulée dimanche et lundi, ainsi que de celle du Centre africain d’études et des recherches sur le terrorisme (Caert), prévue dans les prochains jours. Dans son allocution à la cérémonie d’ouverture de la 9e rencontre du Groupe des sages, M.Ben Bella a insisté sur la préservation de la paix, la stabilité et la réconciliation en Afrique.
Lors de cette réunion, ayant pour thème «Agissons pour la paix», l’ancien président a indiqué que la restauration de la paix, la stabilité et la réconciliation sur tout le continent demeurent un objectif et un impératif qu’il faut consolider.
Pour sa part, M.Ping, président de la Commission de l’Union africaine (CUA) a rappelé que «l’Algérie a été à l’avant-garde dans l’aide apportée à d’autres mouvements de libération africains, mais aussi à la promotion de l’unité africaine».
Représentant du gouvernement algérien à cette réunion, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, a qualifié le Groupe des sages de «pivot important» et d’un «outil précieux dans l’architecture africaine de paix et de sécurité». Ajoutant que la contribution de ce Groupe aidera «à ancrer les pratiques du recours au dialogue, à la médiation et à la conciliation pour le règlement des différends et la résorption des crises». Invité par le Groupe des sages à assister à cette réunion, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, M.Amr Moussa, a notamment axé son intervention sur l’Organisation des Nations unies qui a tendance à être «marginalisée» compte tenu de l’établissement d’un nouvel ordre mondial appelé «la mondialisation». Il a ainsi recommandé de préserver le rôle des organisations régionales afin de faire face à la marginalisation de l’ONU. De son côté, la réunion du Centre africain d’études et des recherches sur le terrorisme (Caert), verra les juristes africains réfléchir à la mise au point d’une loi-type sur le terrorisme. Cette loi, qui est un instrument-cadre, doit être adoptée par l’ensemble des pays africains en vue d’uniformiser leurs législations contre le terrorisme, de prévoir le mêmes type d’infractions et surtout consacrer le principe «poursuivre ou extrader». (L’Expression-14.12.2010.)

 

 

 

3 réponses à “*Conférence internationale sur la décolonisation-Alger”

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