37.Afric..Monde arabe

** François Hollande au royaume du Maroc

L’affaire Cahuzac aura pourri le premier voyage officiel de François Hollande au royaume du Maroc. Les officiels marocains, chaleureux, faisaient comme s’ils ignoraient le tsunami qui dévastait l’Élysée, les journalistes français semblaient ignorer que le Maroc existe et les ministres de la République étaient sonnés.

François Hollande, lui, est resté impavide. En homme politique coulé dans l’airain, il n’a jamais laissé paraître un instant de désarroi, sans pour autant se dérober lors de la conférence de presse.

“Je comprends que, face à ce qui s’est produit, le choc soit considérable”, dira-t-il. “Jérôme Cahuzac a été écarté du gouvernement dès que l’affaire a été connue. C’est une affaire individuelle, ce n’est pas le gouvernement qui est en cause”, a-t-il précisé, semblant fermer la porte à un remaniement ministériel.

Privilégier le Maroc

Pourtant, ce drôle de voyage a été une réussite. François Hollande, comme Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac ou François Mitterrand avant lui, au début de leur mandat, avait une idée en s’envolant pour le Maroc. Réussir à préserver et à renforcer les liens privilégiés qui existent entre Paris et Rabat tout en réussissant à bâtir une relation apaisée et forte avec son rival et voisin algérien.

Les prédécesseurs de François Hollande s’y sont cassé les dents. Ils ont jeté le gant les uns après les autres. Avant la fin de chaque mandat présidentiel, le Maroc avait réussi à faire pencher la balance en sa faveur et les relations avec Alger, plus compliquées, s’étaient aigries.

Ce temps appartiendrait-il au passé ? À Rabat, on s’est offusqué, au début, de ce que François Hollande ait choisi d’aller en visite officielle en Algérie, en décembre, avant de venir dans le royaume. Impensable auparavant. Il est vrai que ce voyage à Alger devait avoir lieu avant la fin de 2012, année du 50e anniversaire de l’indépendance.

Mais on se souvient de la mauvaise humeur marocaine lorsqu’en juin 2007 Nicolas Sarkozy, planifiant un tour du Maghreb pour expliquer son idée d’Union de la Méditerranée, avait mis, crime de lèse-majesté, le Maroc en dernière étape de son périple maghrébin. Le palais royal lui avait demandé de reporter son voyage.

François Hollande peut-il réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ?

depuis l’an dernier, Alger consent à vendre du gaz au Maroc, un gaz qui transite depuis plusieurs années par le territoire marocain pour atteindre l’Espagne.

D’autre part, la relation politique et économique entre le Maroc et la France est si étroite que les voyages officiels ne sont plus que routine, ou presque.

Même si François Hollande et le roi Mohammed VI doivent “apprendre à se connaître”, selon une formule diplomatique pour préciser que les deux chefs d’État n’ont peut-être pas de grands atomes crochus, ce qui, apparemment, n’était pas le cas entre Hollande et Bouteflika, l’un et l’autre désireux de voir leurs pays se rabibocher.

Le président français aurait demandé au roi Mohammed VI ce qu’il pouvait faire pour faciliter la réconciliation maroco-algérienne. Mais là, chacun semble à court d’idées. C’est le nouveau chantier de François Hollande. *(Le Point-05.06.2013 ) et plus

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**La crise libyenne plane sur le 17e Sommet de l’UA..le 30 juin 2011Le 17e Sommet de l’Union africaine (UA), qui se tiendra du 30 juin au 1er juillet à Malabo autour du thème de « L’accélération de l’autonomie des jeunes pour le développement durable », auquel prendra part le président Abdelaziz Bouteflika, intervient dans une conjoncture marquée par la crise libyenne.

Une réunion du Comité de médiation de l’UA sur la crise libyenne est prévue pour mercredi, à la veille de l’ouverture des travaux du sommet, selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Hamedi Ould Baba Ould Hamdi qui s’exprimait à la presse en marge des travaux de la 19e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA.

Le Comité de médiation de l’UA, composé de cinq chefs d’Etat, s’était réuni auparavant à Pretoria (Afrique du Sud), et annoncé l’acceptation par le dirigeant libyen Maammar El Gueddafi de ne pas faire partie des négociations sur la crise qui secoue ce pays depuis plus de quatre mois.

En effet, l’UA avait réclamé, une nouvelle fois, un « cessez-le-feu immédiat » et « l’arrêt des bombardements de l’OTAN » en Libye pour permettre le lancement d’un processus de négociations auquel le colonel Mouammar El Gueddafi a finalement accepté de ne pas participer. (APS-28.06.2011.)

**La Ligue arabe…rien de nouveau…

une entité qui ne représente pas les peuples arabes

Pour ne point changer, la Ligue des Etats arabes s’est donné dimanche-15.05.2011- , un nouveau secrétaire général, en la personne du chef de la diplomatie…égyptienne, Nabil el-Arabi, le bien nommé, en remplacement de son compatriote, l’inénarrable Amr Moussa qui, désormais, a des ambitions nationales, postulant à la chefferie de l’Etat égyptien.
On se demande si le Monde arabe gagnera au change. Et la Ligue arabe dans tout ça? En vérité, le problème n’est guère dans la personne du nouveau secrétaire général de la Ligue, M. El-Arabi, – malgré son âge plus que respectable de 75 automnes – mais bien le fait que l’Egypte, en dépit du «changement» de régime, garde la haute main sur le machin qualifié de «Ligue arabe». Or, tout compte fait, cet organe n’est en fait que l’annexe du ministère égyptien des Affaires étrangères. La «Ligue» sert en vérité de voie de garage et/ou de retraite dorée pour diplomates turbulents, soit concurrents potentiels pour l’accès au pouvoir. Quelle qu’en soit la finalité, ce qu’il faut relever est que la règle – non écrite, nous dit-on – est respectée par l’accession d’un énième chef de la diplomatie de l’Egypte à la tête de l’organisation panarabe. Cela assure à tout le moins la stabilité pour diplomates égyptiens en préretraite. Dans la pratique, cette organisation est la chasse gardée de l’Egypte, depuis sa création en mars 1945, et sert au recyclage du personnel politique et diplomatique égyptien en fin de carrière. Plus, 80% du personnel de la Ligue arabe est égyptien. Merci pour eux! Aussi, la question qui se pose aujourd’hui est bien de savoir de quelle utilité est la Ligue arabe, outre d’être un point de chute aux diplomates égyptiens pour services, rendus? De tous les organismes similaires de par le monde, la Ligue arabe se caractérise donc par son mode de fonctionnement, en étant quasiment phagocytée et placée sous la tutelle du pays d’accueil: l’Egypte. Alors qu’elle aurait dû être représentative de l’ensemble des pays la composant, la Ligue arabe n’est au final que le reflet de la politique égyptienne. Aussi, la Ligue ne dispose d’aucune autonomie par rapport à ses Etats membres et surtout par rapport au pays d’accueil qui lui aurait permis d’être plus crédible et d’oeuvrer pour une véritable politique arabe qui prenne en compte avant tout, les intérêts du Monde arabe. Cela explique en fait les carences et ratages de la Ligue arabe qui s’est surtout signalée par son décalage au regard des événements qui marquent notre région. Cela explique également son effacement par rapport à la question palestinienne, en ne réussissant même pas à se faire admettre, ne serait-ce que comme consultant, dans le Quartette pour le Proche-Orient (USA, UE, ONU, Russie) alors qu’Israël y siège par le biais des Etats-Unis et de l’Union européenne. Cela, à titre de rappel. Au moment où le Monde arabe vit une «révolution» sans précédent, la Ligue arabe, qui devait, aurait dû, être aux avant-postes, s’est retranchée dans le méchant rôle d’auxiliaire de l’UE et de l’Otan. Quelle déchéance! Les tuteurs de la Ligue arabe ne semblent pas s’apercevoir que le monde a changé, que si le Monde arabe veut jouer un rôle dans les affaires mondiales – comme son poids financier et ses richesses énergétiques l’y autorisent – il doit impérativement se réformer. Réformes que les peuples arabes réclament maintenant avec force. En réalité, l’échec de la Ligue arabe est d’abord celui de l’Egypte de Moubarak. En 54 ans d’existence, l’Europe des 27 a aboli ses frontières internes. En 65 ans de présence de la Ligue, les frontières internes arabes sont plus hermétiques qu’elles ne l’ont jamais été. La main de fer de l’Egypte a laissé la Ligue arabe à l’état d’avorton inaccompli, sans pouvoir, sans perspective, sans répondant. Aussi, pour que la Ligue ait sa raison d’être, il faut d’abord que les dictatures arabes tombent, que le monde Arabe change. Pour accéder à la modernité il y a un prix à payer et il faut bien, vaille que vaille, s’y résoudre. (L’Expression-17.05.2011.)

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** Une alternative pour gérer les conflits

 Création d’un espace africain de justice  

Le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïh a souligné, hier, l’importance de créer un Espace africain de justice constitutionnelle, afin de mieux «fédérer les mécanismes africains» réservés à ce système juridique qui veille au respect des grands principes consacrés par les Constitutions nationales.

Dans son allocution d’ouverture du Congrès constitutif de l’Espace africain de justice constitutionnelle, Boualem Bessaïh a indiqué que cet Espace devra contribuer également à «la promotion et la diffusion des valeurs et des principes universels d’État de droit, de démocratie et des droits de l’Homme, des principes et valeurs consacrés dans le préambule de l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA)», a-t-il ajouté. La démocratie, l’État de droit, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’Homme sont «des exigences de notre temps», a souligné le président du Conseil constitutionnel. L’Afrique étant un vaste et diversifié continent ne doit pas passer à côté des évolutions que connaît notre monde depuis plus de deux décennies, a encore plaidé Boualem Bessaïh. Pour lui, les interdépendances «prennent toutes les formes et s’étendent à tous les secteurs, y compris la justice constitutionnelle et il appartient à l’Afrique de s’inscrire dans le sens de l’Histoire», a-t-il ajouté. Boualem Bessaïh a rappelé, en outre, que l’Algérie en sa qualité d’initiatrice de ce projet, avait été sollicitée —lors d’une rencontre des institutions africaines à Rio de Janeiro, en marge du Forum mondial de justice constitutionnelle, le 16 janvier dernier— pour entreprendre les démarches nécessaires pour mener l’opération jusqu’à son aboutissement final. La création de l’Espace africain de justice constitutionnelle vient en application de la décision de la Conférence des chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine (UA), adoptée lors de la 15e session ordinaire de Kampala (Ouganda) en juillet 2010. Plusieurs personnalités de haut rang ont assisté à la cérémonie d’ouverture qu’a présidée Boualem Bessaïh. Il s’agit du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci et son ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et afric a i n e s , A b d e l k a d e r Messahel, le président de la C o m m i s s i o n e u r o p é e n n e pour la démocratie par le d r o i t (Commission de Venise) relevant du Conseil de l ’ E u r o p e , G i a n n i Bucciquio, et les ambassadeurs des pays membres de l’UA accrédités à Alger. Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping a, souligné que la création de l’Espace africain de justice constitutionnelle est «nécessaire pour combler un vide» dans la gestion des situations de conflits. «C’est un moment extrêmement important pour l’Afrique. Cet Espace (africain de justice constitutionnelle) était devenu de plus en plus nécessaire pour venir combler un vide important dans la gestion des situations de conflits en Afrique», a déclaré Ping à la presse, en marge de la cérémonie d’ouverture du Congrès constitutif de cet Espace. Évoquant les conflits et les violences post-électorales, ainsi que la rupture de l’ordre constitutionnel à la suite des coups d’État, survenus dans certains pays africains ces dernières années, le responsable africain a précisé que la création d’un tel organisme est devenue une « nécessité, car la justice constitutionnelle est à la base de la recherche de solutions pour toutes ces questions ». Les travaux du Congrès, qui s’ étendent sur deux jours, sont consacrés à l’élection du Bureau du Congrès, l’élaboration du rapport du Comité des experts, l’examen des projets de statut et du règlement intérieur de l’Espace africain de justice constitutionnelle, l’adoption de textes, et la signature de l’Acte fondateur. En plus la désignation de la date et du lieu de la prochaine réunion, l’ordre du jour porte sur le dépôt des candidatures et les élections en vue de la mise en place des structures et organes (choix du pays du siège, élection du Comité exécutif, et l’élection du Secrétaire général de cet Espace et de son adjoint). (Le Courrier d’Algérie-08.05.2011.)

*Côte d’Ivoire …Libye..

Nicolas Sarkozy veut s’offrir une stature d’un chef de guerre en pleine période d’impopularité..

Il y aura un avant et un après 4 avril 2011 dans les relations franco-ivoiriennes. Lundi soir, la France a franchi un pas en Côte d’Ivoire en engageant des hélicoptères contre les forces de Laurent Gbagbo à Abidjan. Les derniers bastions du président sortant, blindés, lance-roquettes et émetteurs de la radio télévision ivoirienne (RTI), ont été bombardés.Depuis un certain temps, la France veillait pourtant à garder ses distances avec son ancienne colonie, échaudée par les évènements de 2004, où il avait fallu évacuer  en urgence les ressortissants français. Et pas plus tard qu’en janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait déclaré à propos des évènements en Tunisie: «La puissance coloniale (…) est toujours illégitime à prononcer un jugement sur les affaires intérieures d’une ancienne colonie.» Alors, qu’est-ce qui a précipité cette intervention militaire en Cote d’Ivoire??De l’avis de Michel Galy, politologue et spécialiste de la Côte d’Ivoire au Centre d’études sur les conflits, deux évènements ont précipité l’intervention militaire: les déclarations anti-françaises du clan Gbagbo et l’enlèvement de deux Français lundi soir. L’Hexaone souhaite éviter le scénario de 2004 et une évacuation massive des ressortissants français et étrangers, compliquée à mettre en place. Les ponts menant au quartier de Cocody, où vivent un certain nombre d’entre eux, sont en effet occupés par des partisans de Gbagbo, indique le Figaro. Impossible d’y accéder sans un recours à la force.En outre, les difficultés rencontrées par les forces pro-Ouattara à Abidjan, confrontées à l’arsenal militaire encore puissant du président sortant, ont fait craindre aux autorités françaises une guerre civile entre les deux camps, selon Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Or, la France ne tient pas à se voir reprocher son manque d’intervention, comme ce fut le cas au Rwanda. Pour autant, «la menace de guerre civile n’est pas écartée», et ce même si Gbabgo rend les armes, prévient Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Iris, en charge de l’Afrique. Selon certains observateurs, la décision française n’est pas si précipitée que cela. Même s’il a fallu faire face à un emballement de la situation, comme le rappelle Yves Boyer, d’autres y voient une volonté de «montrer que la France est encore influente en Afrique». «La Françafrique, c’est comme un gros bateau, ça ne s’arrête pas du jour au lendemain», indique Antoine Glaser, estimant que cette intervention est très risquée politiquement. Pour Michel Galy, le mobile politique, du côté français cette fois-ci, n’est justement pas à écarter. Même s’il refuse le parallèle fait avec la Libye, le spécialiste évoque pour Nicolas Sarkozy l’opportunité de s’offrir une stature d’un chef de guerre en pleine période d’impopularité.  (20minutes-05.04.2011.)

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*Les régimes arabes toujours loin de l’ouverture politique.

Comme les Tunisiens et les Égyptiens, les Yéménites contestent leur président dans la rue. (Crédits photo: Hani Mohammed/AP)
Comme les Tunisiens et les Égyptiens, les Yéménites contestent leur président dans la rue. 

Si les pouvoirs en place lâchent du lest sur l’économie ou le social pour calmer leurs populations, les régimes ne s’aventurent pas à ouvrir leur système politique.

37.Afric..Monde arabe coeur- De Damas à Amman, en passant par Alger, les pouvoirs en place allument des contre-feux pour calmer leurs populations, qui se prennent à espérer après la «révolution de jasmin» tunisienne. Mais, pour l’instant, dans le monde arabe, les régimes autoritaires ne s’aventurent pas à ouvrir leur système politique, préférant lâcher sur l’économique ou le social.

En Jordanie, le roi Abdallah II a décidé une baisse des taxes sur l’essence et un ajournement des impôts, tout en ­accordant une prime mensuelle de 25 euros aux militaires. Dans un pays dépourvu de matières premières, sa marge de manœuvre est réduite. D’où les dernières décisions prises par le monarque: engager de larges consultations politiques, et surtout se déplacer hors de la capitale, Amman, pour reprendre langue avec les tribus bédouines, garantes de la stabilité d’un fragile royaume peuplé d’une majorité de réfugiés palestiniens.

Après les dernières manifestations de solidarité avec la Tunisie, qui ont éclaté à Maan, au sud d’Amman, d’autres rassemblements sont prévus ce vendredi, à l’appel des Frères musulmans, la principale force d’opposition. «Tant que le roi n’aura pas répondu aux signaux que les mécontents lui adressent ces dernières semaines, la grogne va continuer», prévient sur place un diplomate, qui ajoute : «Le pays ne bouillonne pas encore, mais il frémit.» La principale «réponse» attendue d’un souverain proche de l’Occident est qu’il engage «un vrai combat» contre la corruption et l’affairisme, deux fléaux qui se sont aggravés au gouvernement et dans son entourage ces dernières années.

En Syrie, voisine, aucune effervescence, en revanche, n’est perceptible. Pourtant, en coulisses, le régime s’agite, trahissant une fébrilité inhabituelle de la part d’un pouvoir qui prend toujours son temps avant de réagir aux événements.

Pour calmer son peuple, le président Bachar al-Assad a lui aussi délié les cordons de la bourse, octroyant une augmentation de «l’allocation mazout» à ses concitoyens et créant à la hâte une caisse d’assurance sociale, qui bénéficiera à 420.000 familles. Sous la partie émergée de l’iceberg, il y a surtout ces réunions à répétition entre le leader syrien et ses chefs des services de renseignements, auxquels le message suivant a été transmis: «Pas question de laisser la situation nous échapper. Occupez le terrain. Les Syriens ne doivent pas s’imaginer qu’ils peuvent faire quelque chose», raconte une source informée.

Et pour que la société civile continue d’être solidement encadrée, al-Assad a également reçu les grands oulémas du pays et tout ce que le régime baasiste compte de leaders syndicaux, estudiantins ou d’associations professionnelles. Sans oublier «les intellectuels» d’Alep, ville volontiers frondeuse au nord de la Syrie. À tous a été délivré le même mot d’ordre: «Prêchez la bonne parole, rassurez la population.» Une population, qui a vu son accès à l’information réduit, comme en témoignent une accélération des retraits de paraboles sur les toits (tolérées jusqu’alors) ainsi que le verrouillage de plusieurs programmes utilisés par la jeunesse pour chatter sur les téléphones portables.

«Tout cet activisme du pouvoir surprend, dans la mesure où la rue ne montre aucun signe de vouloir bouger», observe un analyste. Seul un ancien militaire s’est immolé par le feu le week-end dernier à Hassakeh, au nord-est de la Syrie. Sans que personne n’en parle, bien sûr.

Au Yémen, en Algérie et au Maroc, les dirigeants ont également consenti des aides à la population. Mais, là encore, sans déverrouiller le système politique. Un choix impossible, avertit un autre diplomate. «Les régimes arabes seraient emportés s’ils décidaient une ouverture politique. Ces pouvoirs, issus souvent de minorités, n’ont pas ou peu de légitimité. Ils savent très bien qu’en cas d’élections démocratiques, ils ont peu de chances d’être élus.» (Le Figaro-28.01.2011.) 

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«L’onde de choc de l’Afrique du Nord atteint le Golfe» 

INTERVIEW – Barah Mikaïl est spécialiste du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord à la Fondation pour les relations internationales et le dialogue extérieur. 

coeur-LE FIGARO. - Qui manifeste en Égypte ?

Barah Mikaïl - DR
Barah Mikaïl –

Barah MIKAÏL. – Au départ, des jeunes, familiers d’Internet et des réseaux sociaux. Ils ont des revendications politiques. Au vu des slogans, ils dénoncent moins le régime de Moubarak que Moubarak lui-même. Sur ce noyau se greffe une frange plus large de la société égyptienne, des citoyens lambda qui expriment des difficultés économiques, des frustrations sociales. Ce mouvement de contestation exprime un malaise ancien même s’il a été stimulé par ce qui vient de se passer en Tunisie. L’Égypte a connu de semblables manifestations par le passé, mais il s’agissait d’explosions sporadiques avec des revendications essentiellement sociales. Je pense à la grande grève de Ghazl el-Mahalla en 2007, une usine de textile qui emploie 6000 personnes, ou aux manifestations de décembre 2004 qui avaient pris une tournure politique car les protestataires dénonçaient la mise en place de zones franches prévoyant une participation israélienne. Ce même mois de décembre 2004, dans une interview accordée au Spiegel, Moubarak avait mis en garde les Américains contre le projet de développer un quelconque canal de communication avec les Frères musulmans. Ces déclarations avaient déclenché de nouvelles manifestations à l’appel cette fois des Frères musulmans. Mais ce qui se passe aujourd’hui est sans précédent. Cela ne débouchera pas nécessairement sur le départ de Moubarak, mais aura forcément un impact sur l’évolution du pays.

L’Égypte est-elle entrée dans un processus révolutionnaire ?

Pour le moment, je préfère parler de révolte. Quelque 30.000 manifestants sur plus de 80 millions d’habitants : sans vouloir être provocateur, ce mouvement me parait jusqu’ici marginal. De plus, il ne touche que des zones urbaines. La province et les ruraux ne bougent toujours pas. Je ne suis même pas sûr qu’il débouchera sur une réelle ouverture du régime. En revanche, l’onde de choc partie de Tunisie et qui traverse à présent l’Égypte a atteint le Golfe. Quand le Koweït décide pour les 50 ans de son indépendance d’octroyer une enveloppe financière à ses citoyens, c’est révélateur d’une inquiétude.

Je ne crois pas à la thèse selon laquelle Moubarak pourrait céder facilement le pouvoir. En tout cas, ce n’est pas dans l’intérêt des Occidentaux car sa chute pourrait provoquer un chaos régional. L’Égypte joue un rôle important dans les relations israélo-palestiniennes mais aussi interpalestiniennes, entre le Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas. Elle est un facteur de stabilité au Proche-Orient. De même, l’évolution géopolitique du Soudan, la sécession du Sud, rend nécessaire un pouvoir égyptien fort. On peut aussi imaginer qu’en cas de déstabilisation de l’Égypte, l’Éthiopie pourrait être tentée d’augmenter ses prélèvements dans les eaux du Nil, ce qui aurait des conséquences pour toute la région.

Les Frères musulmans ne sont pas à l’origine de ce mouvement, même s’ils y sont présents. Il est vrai qu’ils constituent la principale force d’opposition au régime du président Moubarak. Ils ne sont plus représentés au Parlement à cause des fraudes aux législatives de novembre, mais ils ont engrangé, grâce aux frustrations sociales, une réelle popularité. Mohammed ElBaradei ne cesse de répéter qu’il faut cesser de les diaboliser et qu’ils représentent une force avec laquelle les Occidentaux peuvent composer. Je ne pense pas que les Frères musulmans soient en mesure de récupérer le mouvement de contestation, mais ils peuvent lui donner une nouvelle impulsion. Moubarak le sait. Il sait aussi sur qui il peut compter. Je suppose qu’instruit par ce qui s’est passé en Tunisie, il a déjà pris ses dispositions pour éviter de subir le même sort que Ben Ali. (le Figaro-28.01.2011.)

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4 réponses à “37.Afric..Monde arabe”

  1. 7 08 2011
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