Turbulences en Israël
*Le vent de révolte arabe atteint Israël
Plus de 150.000 Israéliens juifs et arabes, religieux ou laïcs, ont manifesté samedi pacifiquement et crié leur colère dans les rues de plusieurs villes de l’Etat hébreu.
Quand l‘Egypte a tremblé, la secousse a été ressentie en Israël. 87% des Israéliens soutiennent le mouvement populaire, qui a pris naissance il y a quelque deux semaines, selon un sondage publié par le très influent Haaretz (3e quotidien israélien) qui est aussi le porte-drapeau de la gauche israélienne. Les Israéliens sont en colère contre leur gouvernement. «Si les choses ne changent pas, la prochaine étape deviendra probablement plus violente. Maintenant, ça ressemble à Woodstock. Mais ensuite, ce sera la place Tahrir», prédit Moshe Gant, un des protestataires de Tel-Aviv. Le mouvement de contestation égyptien semble avoir fait des émules chez le voisin israélien. Netanyahu connaîtra-t-il le même sort que les présidents tunisien Zine el Abidine Ben Ali ou égyptien Hosni Moubarak? Sera-t-il contraint à la démission? Le parallèle avec le sort réservé aux deux dictateurs arabes devrait ne pas dépasser le stade de cette comparaison. Confronté à une contestation historique, le Premier ministre israélien a promis d’engager des réformes.
Les manifestants ne lui font pas confiance et ne l’entendent pas de cette oreille. Ils veulent un changement radical du système. «Nous descendons dans la rue pour exiger un changement de système alors que lui se contente de former une commission en cherchant ainsi à se défausser de ses responsabilités», a souligné Daphne Leef, qui est à l’origine de ce mouvement de protestation. Le Printemps arabe souffle sur le coeur du centre diplomatique, économique et financier de l’Etat hébreu: Tel-Aviv. Les appels à la contestation à travers Facebook ont fait mouche. Cet extraordinaire outil de communication est devenu tout simplement craint et redouté même par les pays qui se targuent de respecter les fondements et les principes qui découlent de la démocratie: l’alternance au pouvoir, la liberté d’expression, le multipartisme…Israël qui a colonisé la terre de Palestine, et qui a privé ses enfants de la naissance d’un Etat, est en train d’en faire l’expérience.
La preuve est désormais faite: les inégalités sont criantes entre Israéliens. Daphne Leef, une jeune Israélienne, s’est installée sur le boulevard Rothschild, après avoir été contrainte de quitter son appartement. Elle a lancé un appel à la contestation sur Facebook. Il a trouvé un formidable écho et a fait tache d’huile dans la plupart des grandes villes du pays.
Plus de 150.000 Israéliens juifs et arabes, religieux ou laïcs, ont manifesté pacifiquement, samedi dernier, et crié leur colère dans les rues de plusieurs villes de l’Etat hébreu. Tel-Aviv deviendra t-elle la place Tahrir? «Depuis plus de deux semaines, le visage du boulevard Rothschild, à Tel-Aviv, s’est transformé. Des centaines de tentes ont été érigées en son centre, sur un îlot de verdure traversé par une piste cyclable.
Certains ont apporté fauteuils et chaises en plastique. D’autres ont installé des petites piscines gonflables», peut-on lire sur Cyberpresse.ca. Les revendications des manifestants portent sur le coût élevé de la vie. Dans la foulée, ils exigent des changements politiques et plus de justice sociale. «Les protestataires, en grande partie issus de la classe moyenne, exigent des loyers abordables, mais aussi une plus grande justice sociale et des réformes dans les systèmes d’éducation et de santé. Des groupes d’Arabes israéliens, qui, avec les Juifs ultra-orthodoxes, constituent une des franges les plus pauvres de la société, se sont aussi joints aux manifestations la semaine dernière», rapporte le site francophone Cyberpresse. Le feu couvait depuis déjà un certain temps. «J’imagine que le terreau était fertile pour recevoir ce genre de manifestation, à cause du contexte socio-économique. L’écart entre les gens de la classe moyenne et les riches est tel que même avec un bon salaire, on a de la difficulté à arriver, parce que les loyers sont tellement élevés», témoigne Yigal Rambam, un des principaux animateurs de la contestation.
Le mouvement, qui semble vouloir s’inscrire dans la durée, peut-il provoquer la chute du gouvernement? «A court terme, le gouvernement n’est pas en péril, mais ce n’est plus vrai à moyen terme. Netanyahu a de bonnes raisons de s’inquiéter», a fait remarquer le politologue Yaron Ezrachi, professeur de l’université hébraïque de Jérusalem, qui a annoncé une probable implosion de l’équipe gouvernementale, hétéroclite, basée sur l’alliance entre droite, extrême-droite et partis religieux. Ces deux derniers groupes politiques seront «les premiers à quitter un navire qui coule», a-t-il souligné. L’affaire est jugée assez grave.
Elle a nécéssité l’intervention du président israélien Shimon Peres qui a proposé sa médiation à de jeunes responsables de ce mouvement au cours d’un débat télévisé. Des milliers d’employés municipaux ont fait grève lundi en signe de solidarité avec les contestataires. Les effluves de la révolution de Jasmin commencent à parfumer les ruelles de Jérusalem.(L’Expression-03.08.2011.)
*les animateurs de la contestation veulent durcir leur lutte
Les représentants du mouvement de contestation sociale en Israël déclenchée à la mi-juillet entendent durcir leur lutte pour exprimer leur colère contre le vote par le Parlement d’une loi sur le logement présentée par le gouvernement.
Cette loi a été votée en troisième et dernière lecture mercredi en début d’après-midi par 57 voix contre 45, a-t-on appris de source parlementaire.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’en est aussitôt félicité en estimant qu’elle allait permettre de faciliter la mise en chantier de nombreux logements, a indiqué la radio publique.
En vertu de cette loi, une « sous-commission nationale de la construction » sera chargée d’examiner et d’approuver les projets de logements.
Cette commission comprendra notamment des représentants du bureau du Premier ministre et du ministère de l’Intérieur. Mais les dirigeants de la protestation craignent qu’elle ne favorise les chantiers destinés aux logements de luxe plutôt qu’à l’habitat à bas prix.
Avant le vote du texte, le président de l’association des étudiants Yitzhik Shmuli a averti à la radio militaire que la protestation allait se durcir car « cette loi ne permet pas de proposer des logements abordables, comme le réclament des centaines de milliers d’Israéliens qui manifestent ou nous soutiennent ».
L’Association pour la protection de la nature a aussi mis en garde à la radio contre cette loi qui raccourcit la procédure de la construction et risque de mettre ainsi en péril l’environnement.
Un porte-parole de M. Netanyahu, Gady Shmerling, a pour sa part expliqué que cette loi vise à « réduire le coût des logements ». Et le président de la commission parlementaire des affaires économiques, Carmel Shama-Cohen, du parti Likoud de M. Netanyahu, a enchéri: « Notre but est d’inonder le marché » avec des dizaines de milliers de logements pour faire baisser les prix de l’immobilier.
Des centaines de manifestants ont bloqué une dizaine de carrefours routiers à travers le pays, et six personnes ont été interpellées.
Les chefs du mouvement de protestation ont appelé à descendre massivement dans les rues samedi, une semaine après les manifestations qui avaient rassemblé plus de 100.000 personnes à travers le pays.
« Netanyahu et son gouvernement sont sourds à la voix du peuple », a déclaré à la radio publique Yotam Brum, un dirigeant des étudiants.
Installés dans des campements dans plusieurs villes, les chefs de la « révolte des tentes » ont poursuivi leurs discussions pour fixer leurs revendications et les présenter au Premier ministre.
Le quotidien Jerusalem Post publie pour sa part un sondage selon lequel un « parti social » représentant le mouvement de contestation pourrait, s’il était créé, obtenir 20 sièges au Parlement (sur 120).
Ce sondage a été réalisé par l’institut Smith Research auprès d’un échantillon de 500 personnes représentatives de la population israélienne, avec une marge d’erreur de 4,5%.
Depuis la mi-juillet, une foule d’Israéliens participent à la « révolte des tentes » contre l’explosion des prix des logements à l’achat et à la location.
Pour la première fois, un chef de municipalité, le maire de Kyriat Malachi (sud de Tel-Aviv) Motti Malka, a annoncé aux journalistes qu’il va lui aussi passer la nuit sous une tente « en signe de solidarité avec nos jeunes, qui représentent notre avenir et sont laissés pour compte » du développement. (AFP-03.08.2011.)
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