Les indignations et les contestations se propagent à travers le monde

*Le tour du monde des «indignés»

 Des milliers d'«Indignés» défilent dans les rues de Madrid, la capitale espagnole, le 19 juin 2011.

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**USA: le mouvement de protestation contre la crise prend de l’ampleur.

*La contagion des révoltes arabes touche les Etats-Unis

** ras-le-bol commun contre les inégalités sociales et la crise. 

Samedi, sur le pont de Brooklin à New York.

 

Beaucoup de jeunes et de chômeurs, des activistes professionnels, des mères de familles, des retraités, des marxistes mais aussi quelques conservateurs : à Zuccotti Park au cœur du quartier de la finance new-yorkaise, le mouvement Occupy Wall Street a des visages multiples et des revendications très diverses. Mais il partage un ras-le-bol commun contre les inégalités sociales et la crise. Samedi, 700 d’entre eux ont été arrêtés sur le Brooklyn Bridge pour «désordre public». Une semaine plus tôt, le NYPD en avait arrêté 80. Mais au lieu de les intimider, la police semble au contraire dynamiser les «indignés de Wall Street». En deux semaines, le mouvement a pris de l’ampleur à New York où une marche vers le quartier général de la police a rassemblé près de 3000 personnes vendredi. Plusieurs syndicats de la ville se sont ralliés pour la première fois aux manifestants. Les manifestations s’étendent aussi depuis quelques jours dans d’autres villes des États-Unis. Boston, Los Angeles, Seattle, Tampa, Chicago ont déjà leur «Occupy» locaux. Tout a commencé cet été avec l’appel du magazine canadien anticonsumériste Adbusters et le groupe de désobéissance civile Anonymous à protester contre les excès du capitalisme à Wall Street.Vlad Teichberg, 28 ans, était en Espagne où il avait aidé en mai les manifestants contre les restrictions budgétaires à s’organiser sur la place Puerta de Sol à Madrid. Ce New-Yorkais d’origine russe, membre du collectif artistique new-yorkais Glassbead pour la démocratie directe, a sauté dans un avion pour New York et depuis, il n’a pas bougé de Zuccotti Park. C’est lui qui a mis en place avec une poignée d’autres jeunes un site qui diffuse les manifestations en ligne 24h sur 24. «On veut un mouvement global, pas juste aux États-Unis, mais dans le monde entier. Nous appelons tous les indignés de la planète à occuper une place le 15 octobre, pour lancer un débat public sur l’injustice sociale et la corruption de nos gouvernements. Ici à New York, on filme tout ce qui se passe même les mensonges de la police» lance-t-il exalté malgré des cernes profondes sous les yeux. Samedi par exemple, de nombreux manifestants prétendent avoir été piégés par la police qui les aurait laissés marcher sur le pont de Brooklyn avant de changer soudain d’avis et les arrêter par centaines. La police affirme les avoir prévenus, mais les vidéos soulèvent des questions.Des dons du monde entierDepuis deux semaines de manifestations, la petite place Zuccotti est devenue un village bien organisé. Il dispose d’une cantine, un coin média, une bibliothèque avec romans, poésie et pamphlets, un atelier artistique, une antenne médicale et une autre pour les dons. «Nous avons reçu 20.000 dollars du monde entier. Quand la police nous a interdit les tentes, on a perdu beaucoup d’équipement sous la pluie, mais grâce aux aides, nous avons pu en racheter» explique Vlad. L’emploi de temps est affiché tous les jours : petit-déjeuner vers 7 heures du matin, deux assemblées générales par jour et du streaming sur le net, avec une interaction permanente avec les internautes. Les «indignés» de New York ne manquent pas d’imagination. Quand la police a interdit microphones et porte-voix, ils ont inventé le «micro humain» : les slogans sont répétés en échos de groupe en groupe. Ils communiquent aussi par gestes. Les 10 doigts de la main qui gesticulent en l’air veulent dire qu’on approuve un message. Sur la place, beaucoup de nouveaux venus, parfois de simples curieux, offrent leur aide. À Zuccotti Parc, il y a beaucoup à manger, y compris pour les sans-abris. La pizzeria du coin qui fait une fortune grâce aux dons directs de pizza a dédié une pizza au mouvement : occuPie pizza.Reste à comprendre les revendications d’un mouvement qui n’a pas de leader. Certains veulent sauver la planète, d’autres se souvenir de Troy Davis, le condamné à mort exécuté en septembre, d’autres encore mettre en prison les banquiers responsables de la crise de 2008 et taxer les riches. Pour l’instant, la plupart semble revendiquer l’absence de revendication, beaucoup disent juste vouloir un dialogue. «Les Américains sont devenus apathiques, ils sont avachis devant leur télé. On est surtout là pour les réveiller», lance Bill Steyert, un ancien vétéran du Vietnam. L’ancien conseiller de Barack Obama, Van Jones, voit lui dans Occupy Wall Street, le début d’un mouvement anti-Tea Party. (Le Figaro-02.10.2011.)

 A protester marches with a sign during an Occupy Wall Street protest in New York

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**un milliardaire dans les rangs des indignés !

 George Soros, nouvel allié des «Indignés de Wall Street»

George Soros, lors d'un séminaire du Fonds Monétaire Internationnal et de la Banque Mondiale , le 24 septembre dernier à Washington.

 George Soros, lors d’un séminaire du Fonds Monétaire Internationnal et de la Banque Mondiale , le 24 septembre 2011 à Washington.

Le milliardaire américain a apporté un soutien de poids au mouvement des protestataires qui gagne de l’ampleur outre-Atlantique.

Les indignations et les contestations se propagent à travers le monde coeur-A sa troisième semaine de protestation, le mouvement anti-capitaliste «Occupy Wall Street» (Occupons Wall Street) s’est trouvé un allié pour le moins inattendu en la personne de George Soros. Interrogé lundi, en marge d’une conférence de presse organisée à l’ONU, le financier américan a éprouvé de la sympathie pour les manifestants et leurs opinions, déclarant «comprendre franchement leur réaction». Répondant à une question au sujet des manifestants qui font le siège de Wall Street et qui ont notamment occupé samedi le pont de Brooklyn, George Soros a précisé que la colère exprimée à la fois par les manifestants anti-capitalistes et les militants ultra-conservateurs du «Tea Party» visait principalement les actions des banques.

Il a notamment souligné le sort des propriétaires des petites entreprises dont les taux d’intérêt de leurs cartes de crédit ont grimpé de 8% à 28% après la crise de 2008. «Et puisqu’ils dépendaient de ce crédit pour gérer leurs entreprises, beaucoup d’entre eux ont en réalité dû cesser leurs activités», a-t-il dit. «Dans le même temps, la décision de ne pas injecter de capitaux dans les banques mais en réalité de les soulager de leurs mauvais avoirs et de leur permettre de s’extraire du trou laisse les banques avec des super-profits et leur permet de verser des super-bonus», a-t-il ajouté.

Un soutien surprenant

La confession de George Soros détonne et interpelle. Si le richissime investisseur américain a toujours dénoncé le système financier actuel, coupable à ses yeux, entre autres, d’être néfaste pour les économies des pays en voie de développement, sa prise de position est singulière.

En effet, George Soros a accumulé une énorme fortune basée sur la spéculation par l’intermédiaire de son fonds d’investissement Soros Fund Management. Il est notamment connu pour son raid contre la livre sterling en septembre 1992, lui permettant d’empocher plus d’un milliard de dollars en une séance de Bourse. A première vue, son parcours ne fait pas écho à la lutte contre la cupidité prônée par les manifestants.

Investisseur milliardaire mais également philanthrope important, George Soros est un homme de paradoxes. Septième plus riche américain au classement Forbes de 2011, avec une fortune estimée à 22 milliards de dollars, fondateur et conseiller du fonds d’investissement Quantum Fund domicilié dans le paradis fiscal des Antilles néerlandaises, il soutient et finance parallèlement depuis longtemps le développement des sociétés démocratiques et ouvertes notamment dans les pays de l’Est via notamment la Fondation Soros ou encore l’Open Society Institute qu’il a créé.

Un investisseur libre de tout dogme

Tout à la fois investisseur du groupe Carlyle, un temps conseillé par George H. Bush mais soutien de Barack Obama en 2008, George Soros se veut un investisseur libre de tout dogme ou appartenance idéologique.

Après avoir obtenu le soutien de George Soros, les manifestants espéraient recevoir cette semaine celui des principaux syndicats américains, soutiens certes moins atypiques mais tout aussi déterminants pour la suite de leur mouvement.

Le mouvement de ceux qu’il faut désormais appeler «Les Indignés de Wall Street» et qui ne cesse de gagner de l’ampleur dans tout le pays, peut compter sur le soutien de plusieurs célébrités depuis le début de sa mobilisation. Ainsi, de Susan Sarandon au rappeur Lupe Fiasco en passant par Yoko Ono sans oublier le réalisateur et inconditionnel pourfendeur du système capitaliste américain, Michael Moore, ce sont des dizaines de personnalités, le plus souvent issues du monde artistique, qui affichent leur soutien pour ce mouvement de fronde sociale au cœur du système capitaliste mondial. (Le Figaro-04.10.2011.)

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 Les indignés de Wall Street<br /> » border= »0″ class= »photo » /></a></font></strong></p>
<p><strong><font face=*** New York: les « anti-Wall Street » continuent la lutte après les arrestations

La plupart des 700 personnes arrêtées samedi à New York pour avoir bloqué la circulation sur le pont de Brooklyn au cours d’une manifestation contre les effets de la crise économique, ont été libérés dimanche alors que le mouvement « anti-Wall Street » prenait de l’ampleur.S’inspirant à la fois des « indignés » espagnols et des révoltes du « printemps arabe », le mouvement « Occupons Wall Street » a été lancé le 17 septembre. Depuis, plusieurs centaines de personnes se rassemblent chaque jour devant la bourse de New York, à l’extrême sud de Manhattan.Dimanche, près de 800 personnes se sont encore réunies aux abords de Wall Street, a-t-on constaté. « Notre nation, notre espèce et notre monde sont en crise. Les Etats-Unis ont un rôle important à jouer pour trouver une solution mais nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la cupidité du capitalisme et des politiques corrompus définir la politique de notre pays », dit le manifeste du mouvement.Samedi, la mobilisation a pris un nouveau tour. Plus de 700 personnes qui ont bloqué la circulation sur le pont de Brooklyn ont été interpellées, selon la police de New York, provoquant un fort soutien sur internet et une publicité sans précédent pour le mouvement.Seule « une minorité » de ces manifestants se trouvait encore derrière les barreaux dimanche, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police de New York. La plupart ont été libérés après avoir l’objet de citations à comparaître pour trouble à l’ordre public, selon la même source.« Beaucoup de manifestants sont de retour. C’est un groupe qui ne va pas se dissoudre », assure Robert Cammisos à 300 mètres de la bourse de New York.

« Arrêtez l’un d’entre nous et vous en verrez deux autres arriver. Nous sommes une légion », affirme-t-il. La veille, la manifestation avait débuté dans l’après-midi dans le quartier de la finance, où campent depuis deux semaines les militants.

Des centaines de personnes s’étaient ensuite dirigées vers le pont de Brooklyn, selon la police qui a précisé que la majorité des manifestants étaient restés sur le trottoir, sans incident.

Des manifestants arboraient des pancartes écrites à la main incitant à « en finir avec la Fed », la Réserve fédérale, ou s’en prenant à Goldman Sachs, grande banque d’investissement new-yorkaise mise en cause pour son rôle dans la crise économique générale en 2008.

Des pancartes reprenaient aussi ce qui est devenu le slogan du mouvement: « Nous sommes les 99% ». « Nous sommes de toutes les races, tous les sexes, toutes les croyances. Nous sommes la majorité. Nous sommes les 99%. Et, nous ne voulons plus être silencieux », expliquent les militants sur leur site web.

Plusieurs assemblées générales doivent se tenir dimanche et un appel à manifester a été lancé pour mercredi, indique le site internet du mouvement, occupywallst.org

« Il fait beau sur occupywallstreet. Nous sommes forts », proclamait dimanche un des comptes twitter du mouvement (àoccupywallstNYC) au lendemain de la vague d’arrestation très suivie sur les réseaux sociaux. « J’espère qu’on va maintenir la pression », souhaite Zephyr Teachout, une professeur de droit de 39 ans.

« C’est un mouvement libre, les gens sentent qu’ils peuvent participer comme ils l’entendent », explique-t-elle tout en reconnaissant qu’il est « peu probable » que le mouvement obtienne les changements qu’il réclame dans le système financier. « Ca vaut le coup d’essayer », juge-t-elle. (L’Expression-02.10.2011.)

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* Les indignations et les contestations se propagent à travers le monde

Beaucoup de points communs. Le mouvement des «indignés», initié mi-mai par les Espagnols, s’est propagés dans plusieurs pays. Les manifestants ont des motifs de mécontentement similaires (taux de chômage élevé, crise du logement liée notamment à la hausse des prix de l’immobilier, etc…) et n’hésitent pas à camper devant les endroits stratégiques des capitales pour mettre la pression à leurs gouvernements respectifs… En Espagne Les Espagnols sont les initiateurs du mouvement. Réunis depuis le 15 mai sur la place de la Puerta del Sol à Madrid, ces «indignados» (indignés) manifestent contre le chômage et les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement de José Luis Zapatero. «C’est un mouvement de type mai 68 mais sans les débordements», déclarait Jean Chalvidant, spécialiste de l’Espagne au MCC (département de recherche sur les Menaces Criminelles Contemporaines de l’Institut de criminologie/Université Paris II Panthéon-Assas)…

En France Le mouvement, qui a emboité le pas à celui de Madrid, se définit comme un soulèvement apolitique. Les revendications des indignés français sont réunis dans un manifeste appelé «Prends la rue. Yes we camp». Toutefois les manifestations, qui se sont articulées autour de la place de la Bastille, prennent moins d’ampleur, pour le moment, qu’en Espagne et en Grèce. Les commentateurs justifient ce constat par une situation économique proportionnément moins alarmante que celle de ses voisins. Pour le militant associatif, Yannick Commenge, «la présence policière assez impressionnante a stoppé une partie du mouvement mais il reprendra dès septembre».En GrèceDepuis fin mai, les Grecs se réunissent contre les mesures d’austérité imposées (hausse d’impôts, coupes sociales etc.) au pays après la récession dont il est victime. Le 6 mai, ils étaient près de 50.000 à manifester sur la place de Syntagma au centre d’Athènes. Les mouvements sont ici moins pacifiques que dans les autres pays. Lors des dernières manifestations, de nombreux affrontements ont eu lieu entre les jeunes et les forces de l’ordre.En BelgiqueEn Belgique, les manifestations ont commencé fin mai. Les indignés, entre 400 et 650, se réunissent régulièrement pour protester, entre autres, contre le Pacte pour l’Euro Plus (lancé en 2011 à l’initiative de la France et de l’Allemagne par lequel les Etats membres s’engagent à mener des réformes politiques afin de préserver l’euro) et les réformes néo-libérales comme le relèvement de l’âge de départ à la retraite que la Commission européenne entend imposer aux Etats membres.Au PortugalAvec un taux de chômage de 28%, les Portugais n’ont pas hésité à suivre le mouvement espagnol. Révoltés contre «la dictature financière», des jeunes solidaires se sont régulièrement rassemblés sur la place du Rossio, en plein cœur de Lisbonne. Leur principal point de mécontentement: l’intervention du FMI et de l’Union Européenne dans l’économie portugaise après que ces derniers ont apporté une aide financière au pays.En IsraëlC’est la dernière contestation en date. Depuis fin juillet, la rue israélienne gronde. Les manifestants, majoritairement laïcs, réclament une  «justice sociale». Samedi soir, le mouvement a pris une ampleur inattendue. Près de 300.000 personnes étaient réunies à Tel-Aviv et dans d’autres villes, du jamais vu depuis la création de l’Etat d’Israël. Les contestataires, qui ne se revendiquent pas eux-mêmes «indignés», ont pourtant des revendications proches de celles des Européens. Ils réclament de nombreuses mesures: construction massive de logements pour offrir des locations à bas prix, hausse du salaire minimum, taxes sur les appartements inoccupés ou école gratuite à tout âge. (20Minutes-08.08.2011.)*********************

 Révoltés contre «la dictature financière»

Des dizaines de milliers de Grecs ont participé dimanche à un gigantesque rassemblement pacifique contre l’austérité dans le centre d’Athènes à l’appel des «Indignés», un mouvement alternatif de résistance fédéré sur internet et calqué sur une campagne du même type en Espagne. Selon la police, plus de 50.000 personnes se sont rendues dans la soirée sur la place Syntagma (de la Constitution), juste en face du Parlement, en chantant «Voleurs, voleurs» à l’adresse des députés et du gouvernement.

Ce rassemblement survient le surlendemain d’un accord du Premier ministre Georges Papandréou avec les créanciers du pays pour une rallonge financière en échange d’un contrôle accru sur les dépenses du pays et de nouveaux sacrifices budgétaires. A Salonique, deuxième ville de Grèce, dans le nord, 3.000 personnes ont participé à un rassemblement du même type, selon la police, répondant à un appel européen, via les réseaux sociaux notamment, de rassemblements sur les places des grandes villes d’Europe.

Drapeaux grecs, espagnols, portugais, tunisiens et argentins

A Athènes, il s’agit du plus grand rassemblement depuis le début des actions menées par ces «Indignés» grecs il y a douze jours. La foule brandissait de nombreux drapeaux grecs, mais aussi espagnols, portugais, tunisiens et argentins. «Vous avez la maladie, nous avons la solution. Révolution», proclamait une banderole déployée sur la place près de l’entrée du metro. «C’est une honte, ce qu’on fait à la Grèce», estime Stelios Sfinas, policier en retraite, âgé de 87 ans. «Je veux que la Troïka s’en aille», ajoute-t-il en brandissant un grand drapeau grec.

La Troïka est le nom donné par les Grecs aux représentants des trois institutions, Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international, qui ont débloqué en mai 2010 un prêt de 110 milliards d’euros d’aide à la Grèce, alors au bord de la faillite. Ces mêmes créanciers ont accepté vendredi d’augmenter le montant de leur aide en échange de plus de contraintes financières et d’une accélération des privatisations. Mais ces considérations semblent bien lointaines pour Panos, 48 ans, venu avec sa femme et ses deux filles à la manifestation.

Victime de la récession qui broie la Grèce depuis plus de deux ans, il dit qu’il n’est «pas indigné, mais découragé», en expliquant que ses revenus ont fondu de 70% l’an dernier. «Notre famille nous aide en nous prêtant de l’argent pour vivre», dit sa femme, au chômage. «Il y a de l’espoir si des manifestations de ce type arrivent à faire la différence. Si les partis politiques s’en mêlent, je ne viens pas», dit à l’AFP Maro, âgé de 26 ans. Pour le ministre de la culture Pavlos Geroulanos, ce rassemblement géant est le témoin d’un phénomène très grec, mais aussi global.

Le système «a atteint ses limites»

«Cela montre qu’un système qui fonctionne depuis des années a atteint ses limites, et les gens dans tous les pays (où il y a de telles manifestations) demandent un changement du système» a dit M. Geroulanos sur la télévision publique Net dimanche. Il a ajouté que l’une des priorités du gouvernement était de trouver un moyen d’agir plus efficacement pour l’Etat.

Néanmoins, les Grecs n’ont plus confiance dans leur système politique, accusé d’être responsable de la gabegie qui a mené la Grèce à un état de quasi-faillite, à l’humiliante décision de devoir recourir à l’aide internationale, et à la sévère récession qui a suivi. Le gouvernement a publié samedi sur internet une vidéo soulignant les réalisations qu’il a obtenu depuis 20 mois qu’il est en place.

Noyée sous une dette énorme, et incapable de revenir sur les marchés qui lui proposent des taux usuraires, la Grèce s’est vu promettre vendredi une nouvelle aide financière de la zone euro pour lui éviter la banqueroute et la sortie de l’Union monétaire, en plus de celle déjà octroyée il y a un an, avec en contrepartie un net renforcement de la tutelle budgétaire sur le pays. (AFP-06.06.2011.)

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 Multiplication des mouvements sociaux:

  « une crise de contre-pouvoir »

 Les manifestations en Israël et en Europe du sud rassemblent plusieurs milliers de personnes

INTERVIEW – Stéphane Sirot, historien et spécialiste des mouvements sociaux revient sur les manifestations qui ont actuellement lieu en Europe du sud et au Proche-Orient…Professeur d’histoire sociale et politique contemporaine à l’Université Cergy-Pontoise, Stéphane Sirot estime que les mouvements sociaux de ces dernières semaines, viennent d’un profond mécontentement des «tréfonds de la société». Des mouvements qui selon lui, risquent de durer mais n’auront pas pour l’instant la même intensité en France…Le mouvement social naissant en Israël est-il le même que les mouvements en Espagne, Grèce…?Oui en partie. Il y a des points communs évidents. C’est une société en crise, comme il y en a aujourd’hui en Europe du sud. Il y a un axe méditerranéen de remise en cause des politiques économiques et sociales mises en œuvre, un vrai ras-le-bol social comme en Espagne. Il faut le faire remonter à ce qu’il s’est passé dans les pays arabes. Le vent de révolte populaire fait tache d’huile, il y a toujours des effets de répétition, d’exemplarité. Dans la société israélienne, l’exemplarité a joué car ce n’est pas une société très revendicative. Mais ce ne sont pas les contre-pouvoirs qui ont lancé ces mouvements, ils sont partis des mécontentements venus des tréfonds de la société. On assiste à une crise des contre-pouvoirs dans les sociétés démocratiques. Ils ont du mal à encadrer ces mouvements.Ce type de mouvement peut-il prendre de l’ampleur, notamment en France ?Pas forcément car la conjoncture est particulière. En 2010, il y a eu un grand mouvement social qui s’est soldé par un échec [le mouvement contre la réforme des retraites] donc il est difficile d’imaginer une autre manifestation, d’autant plus que nous sommes dans une conjoncture politique d’attente de la présidentielle. Dans les mois à venir, je ne vois pas ce type de contagion en France. Par la suite c’est imaginable car l’alternance politique ne produira pas des effets très différents de ceux actuellement.Et dans le reste de l’Europe, au Royaume-Uni ou dans les pays d’Europe du nord?En Europe du nord, la situation et l’histoire ne sont pas les mêmes. Les sociétés méditerranéennes sont plus portées à l’expression du conflit par la voie de la manifestation. Le système de régulation des pays d’Europe du sud est conflictuel alors que les pays du nord ont une régulation pacifiée. Le mécontentent s’exprime autrement et les contre-pouvoirs, notamment les syndicats, sont très influents. Le calme social est plus apparent. Mais il y peut y avoir aussi subitement un éclatement en Angleterre, comme actuellement avec les émeutes à Tottenham ou les manifestations étudiantes de cet hiver. Ca se fera seulement de manière plus circonscrite, plus soudaine.Le mouvement en Israël est-il un point de départ à un «été israélien», comme il y a eu le «printemps arabe»?Les révolutions arabes n’ont pas laissé Israël indifférent. Le pays s’est rendu compte que son mode de fonctionnement atteint peut-être un essoufflement dans son rapport avec les Palestiniens, les conflits avec les pays arabes…  Les gouvernements israéliens ont prospéré sur l’idée que le pays est la seule société démocratique de leur région; cet argument est en partie tombé. L’opinion est en train de changer.Plusieurs mouvements sociaux ont lieu dans différents pays. Faisons un peu de politique-fiction: peut-on voir se créer à termes un mouvement international ?Ce serait très surprenant. Aujourd’hui comme hier, il y a une phase d’apparitions de grands ensembles comme l’UE mais la contestation sociale reste dans le cadre des Etats nations. L’effet d’exemple existe mais il n’y a pas forcement de coordination des mouvements. Par exemple, les organisations européennes ont du mal à se mobiliser. C’est l’Etat nation qui reste le plus solide. On peut continuer sur ce qu’on voit: depuis un an, successivement, des mouvements se développent les uns après les autres. Ça ne s’arrêtera pas demain car les perspectives économiques et sociales sont très mauvaises. (20Minutes-08.08.2011.)***********************

 Emeutes à Londres…
Des violences ont éclaté de nouveau lundi soir

Les quartiers communautaires contre le libéralisme à la sauce britannique

 

Après le quartier de Tottenham, c’est dans le nord, l’est et le sud de Londres que les violences ont éclaté… Une intifada contre le libéralisme à la sauce britannique.

Panique à Londres où déjà le quartier de Tottenham a été comparé au jour d’après un bombardement de la Seconde Guerre mondiale.
Des groupes de jeunes ont attaqué dans la nuit de dimanche à lundi des magasins et des voitures de police dans plusieurs quartiers de Londres, au lendemain d’émeutes dans le quartier de Tottenham. La police britannique a dit avoir procédé à plus de 100 arrestations dans la nuit, en plus des 61 de la veille. Neuf policiers ont été blessés dans ces incidents qui ont éclaté un peu partout dans la capitale britannique, bien que leur ampleur semble bien moindre que ceux de samedi soir à Tottenham. La police a parlé d’une “criminalité d’imitation”. Le maire adjoint de Londres, Kit Malthouse, a mis ces évènements sur le compte d’un petit nombre de personnes cherchant à voler plutôt qu’à dénoncer la situation économique ou l’attitude de la police. “Ils visent un type bien précis de magasins, qu’ils veuillent des nouvelles baskets ou quoi que ce soit”, a-t-il dit à la chaîne de télévision Sky News. Pour autant, les premières émeutes ont éclaté samedi soir après la mort d’un homme de 29 ans tué par la police qui tentait de l’arrêter. Dans la nuit, des émeutiers armés de cocktails Molotov ont semé le chaos à travers le quartier défavorisé de Tottenham, incendiant commissariat et véhicules de police, des bâtiments officiels, des magasins qui sont pillés et un autobus à impériale. En imputant aux voyous les émeutes alors que les habitants de ce quartier multiracial et pauvre blâmaient le chômage et l’abandon à leur sort par les pouvoirs publics, la classe politique et la police ont mis le feu. Les émeutes se sont propagées dans le nord, l’est et le sud de Londres. Le vent de révolte a même soufflé sur Oxford Street, grande artère commerçante du centre-ville, où des enseignes ont été saccagées.


De violentes émeutes secouent<br />la banlieue nord de Londres » border= »0″ class= »photo » /></a></font></p>
<p><font face=Dans le sud, plusieurs magasins ont été pillés et la police fermait l’accès au quartier hier matin. Des violences ont également éclaté à Enfield, à quelques kilomètres au nord de Tottenham. La police ne sait plus où donner de la tête et les menaces de leur chef sont restées en l’air : “Quiconque croit pouvoir profiter des événements pour commettre de nouveaux délits aura affaire à nous”, a déclaré son chef, Christine Jones. Ces émeutes qui éclatent juste après le coucher du soleil, sont les pires constatées depuis des années dans les banlieues pluriethniques de la capitale britannique, même si celle-ci avait connu dans son centre ces derniers mois des manifestations à l’appel d’étudiants et de syndicats. Les émeutiers affrontent la police à coups de projectiles et de cocktails Molotov.
Tout porte à accréditer la thèse selon laquelle le feu a pris à la suite d’une bavure ou,  selon une action préméditée de la police qui a abattu un père de famille qu’elle était venue cueillir chez lui à Tottenham. C’est à l’issue d’une marche pacifique samedi en hommage à la mort de cet homme de 29 ans et père de quatre enfants que la situation a dégénéré. Pour comprendre, Tottenham est une vraie poudrière du communautarisme britannique. Le quartier compte un grand nombre de minorités ethniques et aussi le taux de chômage parmi les plus élevés de Londres. Selon plusieurs habitants, la colère montait depuis un certain temps contre les contrôles policiers. Interrogé par la BBC, un habitant de Tottenham s’indigne : les policiers ne nous parlent jamais, ils nous ignorent, ils ne pensent même pas que nous sommes des humains, avant de poursuivre, de se faire contrôler sans arrêt comme des criminels. Si tu portes une capuche noire et si t’es noir, ils te contrôlent sans raison. C’est dans ce quartier de Londres qu’avaient déjà eu lieu des émeutes en 1985. Le quartier a déjà été le théâtre de très violentes scènes, après une descente de police chez des particuliers, qui s’étaient soldées par le décès d’une femme de 49 ans à la santé fragile. Lors des affrontements qui avaient suivi, un policier avait été tué à coups de machette. La police a perdu son légendaire sang-froid dans les quartiers communautaires. La colère couvait depuis un certain temps contre les contrôles policiers. J’habite à Broadwater Farm depuis vingt ans et depuis le premier jour, la police soupçonne toujours les Turcs et les Noirs, a expliqué à Reuters un travailleur social d’origine turque. Les britanniques d’origine étrangère disent  comprendre les émeutiers : “Nous savons que le gouvernement nous prend pour cibles, nous néglige. Quand on met un million de jeunes au chômage, comment voulez-vous que nous nous taisions ?” C’est en Grande-Bretagne qu’activent sans être inquiétés des partis xénophobes, anti-noirs et islamophobe. (Liberté-09.08.2011.) 

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 Des actes de violence ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Tottenham après une marche dénonçant la mort d’un homme, tué jeudi lors d’un échange de coups de feu avec la police….voir images: violentes émeutes

 

 

*VIOLENCES – Plus de 400 personnes ont été interpellées dans tout le pays…une réunion de crise est prévue à Londres…

Il a été obligé d’écourter ses vacances. Le Premier ministre britannique David Cameron doit tenir une réunion de crise mardi matin après une troisième nuit d’émeutes et de pillages qui ont touché de nombreux quartiers de Londres, mais aussi la province. La police a annoncé avoir arrêté 334 personnes à Londres et une centaine à Birmingham, dans le centre du pays. Au petit matin, les habitants de Londres ont découvert des rues jonchées de verre, de briques, de bouteilles cassées et des magasins vidés. La police a tenté durant la nuit de faire régner l’ordre face à des bandes d’émeutiers, qui ont utilisé téléphones portables et réseaux sociaux pour s’organiser.Si le calme revenait en début de journées, on pouvait voir des voitures remplies d’objets volés circulant à grande vitesse dans la métropole.Au plus fort des violences, les pompiers de Londres ont reconnu qu’ils manquaient de véhicules pour éteindre les incendies allumées par les émeutiers.David Cameron a interrompu lundi ses vacances en Italie pour retourner à Londres. Une réunion d’urgence est prévue à 09h00 (08h00 GMT) pour trouver les moyens de faire revenir le calme dans le pays.
Des scènes similaires à Bristol, Birmingham et Liverpool
Certains observateurs expliquent que ces émeutes, les pires depuis des décennies dans le royaume, trouvent en partie leur origine dans les coupes claires réalisées dans les services sociaux afin de réduire le déficit budgétaire.De nombreux émeutiers, qui viennent souvent de quartiers où le chômage règne, se disent marginalisés.«On n’a pas de boulot, pas d’argent (…) Nous avons entendu que des gars prenaient des trucs gratos, alors pourquoi pas nous?», a dit E.Nan, entouré d’autres jeunes gens dans un quartier populaire de l’est de Londres, très touché par les émeutes.
Dans le quartier de Hackney, dans l’est de Londres, des jeunes, le visage dissimulé sous leur capuche, ont mis le feu à des poubelles, qu’ils ont fait rouler dans la rue sur la police, tout en jetant des bouteilles et des briques. Ils ont aussi vidé un magasin de ses bouteilles de bière et de whisky.

«C’est triste de voir tout ça (…) Mais ces gamins n’ont pas de boulot, pas d’avenir et les coupes budgétaires n’ont fait qu’empirer la situation (…). Ce n’est que le début», estime un électricien de 39 ans d’Hackney, Anthony Burns.

Des témoins ont assisté à des scènes similaires dans plusieurs quartiers ainsi quà Birmingham, Liverpool et Bristol.

A Ealing, dans l’ouest de la capitale, un habitant a dit à Reuters avoir vu 150 jeunes en capuches marchant dans la rue, cassant toutes les vitres des voitures sur leur passage.

Une image du pays ternie?

Le gouvernement britannique a qualifié lundi de criminels les émeutiers qui ont attaqué la police, pillé des magasins et incendié des bâtiments, en affirmant que ces violences n’affecteraient pas la tenue des Jeux olympiques 2012.

Mais les images qui passent en boucle sur les chaînes d’information, montrant des bâtiments en feu et des jeunes armés de battes de baseball en train de saccager des magasins, risquent de ternir l’image de la Grande-Bretagne.

«C’était de la violence gratuite et du vol opportuniste, rien de plus, rien de mois. C’est absolument inacceptable», a déclaré le vice-Premier ministre Nick Clegg.

En raison des violences, des matches de football de la Coupe de la Ligue anglaise prévus mardi soir ont dû être annulés.

Les émeutes trouvent leur origine dans une marche à Nottingham, dans le nord de Londres, en mémoire d’un homme de 29 ans décédé jeudi lors d’un échange de coups de feu avec la police. La marche a ensuite dégénéré et les premières violences ont débuté samedi soir à Nottingham. (Reuters-09.08.2011.)

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4 réponses à “Les indignations et les contestations se propagent à travers le monde”

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