*La Grèce au bord de la faillite

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*Les îles grecques seront-elles bientôt à vendre ?

 C’est en tous cas une des solutions qui ont été envisagées pour sauver la Grèce, lourdement endettée et incapable de se refinancer sur les marchés financiers. Le premier plan de soutien de 110 milliards d’euros accordé en mai 2010 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international n’étant pas nécessairement suffisant pour calmer l’inquiétude des marchés, le gouvernement du socialiste Georges Papandréou tente d’imposer de nouvelles mesures d’austérité tout en appelant son parti à l’union. Au grand dam de la population qui descend régulièrement dans la rue pour dénoncer ce régime sec dont elle ne veut plus entendre parler. (France.24-17.06.2011.)

**   «On est prêt à être pauvres, mais libres»

 *La Grèce au bord de la faillite

 REPORTAGE – Autour d’une table, une poignée de Grecs refait le monde, à commencer par leur pays…De l’envoyé spécial- de 20Minutes..

Si l’agora d’Athènes n’est plus qu’un champ de ruines, sa mémoire, elle, a survécu. Depuis près d’un mois, c’est la place Syntagma qui occupe cette fonction de lieu de rassemblement social, mais la minorité visible qui l’occupe n’est pas plus bavarde que la majorité que l’on peut croire, à tort, silencieuse. Lundi soir, Yiannis a réuni sa famille et ses amis, tous âgés de 47 à 50 ans, dans un café autour de quelques verres d’ouzo pour parler de la crise actuelle.

Ce conseiller financier invite d’abord ses enfants à prendre la parole. Même les plus jeunes sont au courant de ce qu’il se passe. «Si un désastre intervient, j’irai dans un autre pays», déclare tout de go Ioanna, âgée de 10 ans. Son grand frère de 17 ans, Adam, qui vient de finir le lycée, n’est pas prêt à un tel sacrifice. «Je ne pourrais jamais aller vivre ailleurs qu’en Grèce, je veux servir mon pays», indique-t-il. «Ma génération est en train d’écrire l’Histoire, quelque chose de nouveau et de meilleur arrive et la Grèce survivra», ajoute-t-il.

«La situation actuelle, c’est de la merde»

Puis vient le tour des adultes. «La situation actuelle, c’est de la merde», déclare d’emblée Spyros, qui est avocat. «Au début, on a eu peur de perdre notre argent, maintenant on est en colère contre nos hommes politiques», explique-t-il. «Ils ne travaillent pas pour le peuple, ils ont oublié que, dans une démocratie, le citoyen doit participer aux décisions. On vit aujourd’hui un conflit pour permettre une meilleure démocratie», ajoute Spyros qui se dit entré dans «une guerre globale» qu’il n’a pas choisie.

Katia, écrivain, souligne alors le manque de leaders en Grèce. «Ils ne peuvent pas nous représenter», constate-t-elle. Pourtant, c’est un bien un parlement élu qui prend les décisions. «Ils nous ont menti avant les élections», coupe Tonia, ingénieure informatique. «On s’est trompé, on s’en veut mais on a le droit de changer», renchérit Spyros qui estime que comme les Grecs n’ont pas été respectés, ils ont le droit légitime de reprendre le pouvoir à travers la «démocratie réelle» prônée par les manifestants de Syntagma.

«Dans une famille, on doit aimer et respecter tous ses enfants»

Mais au-delà du gouvernement grec, «aveugle et sourd», l’Union européenne (UE) et les institutions monétaires internationales sont décriées par Yiannis et ses amis. «Nos hommes politiques transfèrent en Grèce les ordres qu’ils reçoivent d’elles», considère Katia. «L’UE active les divisions au sein du pays alors que son défi est d’apprendre son unité au reste du monde», peste-t-elle encore.

La petite assemblée s’interroge alors sur sa place au sein de cette Union qui ne voudrait pas de leur pays, «leur âme d’origine». «C’est un problème de civilisation», lance Nikos, le médecin du groupe, laissant la métaphore à Katia: «Dans une famille, on doit aimer et respecter tous ses enfants.»

«On ne veut pas devenir des esclaves»

Alors que faire dans la situation actuelle? Refuser les prêts, clament en chœur les convives. «On n’en a pas besoin, on n’en veut pas, ce genre de sauvetage, c’est notre mort», insiste Spyros. «On nous a déjà donné un prêt qui n’a servi qu’à rembourser les intérêts des précédents. Ils peuvent nous traiter de voleurs et de corrompus, nous sommes le miroir de l’UE», ajoute-t-il. «Si les dirigeants grecs veulent de l’argent, qu’ils le mettent sur leur compte, nous, on ne veut pas devenir des esclaves, on est prêt à être pauvres, mais libres», dit encore l’avocat.

Quatre heures ont passé, les lumières de la terrasse sont déjà éteintes et le café fermé, mais le gérant avait indiqué à la tablée qu’ils pouvaient rester autant qu’ils voudraient, en laissant toutes les victuailles sur place. Et Spyros de conclure: «C’est ça la Grèce.» (20Minutes-21.06.2011.)…A Athènes, Corentin Chauvel

 **  «C’est la première fois depuis l’Antiquité que le peuple se rassemble ainsi»

 REPORTAGE – Sur le modèle des «Indignés» espagnols, les Athéniens veulent réinventer la démocratie que leurs ancêtres ont créée…* envoyé spécial à Athènes

«On partira quand on sera les vainqueurs». Telle est la réponse donnée en chœur par les occupants de la place Syntagma quand on leur demande ce qu’il faudrait pour les faire partir. Depuis le 25 mai, ces Athéniens de tous âges et de toutes professions ont imité le mouvement des «Indignados» de Madrid en campant au cœur de la capitale grecque, juste en face du parlement.

Mais ces indignés-là n’ont pas de nom, ou pas encore. «Dans l’histoire grecque, c’est la première fois depuis l’Antiquité que le peuple se rassemble ainsi, sauf que tout le monde peut participer», explique Mimi dans un excellent français. Cette enseignante au chômage passe plus de 15 heures par jour sur la place où s’affairent 27 «équipes» donnant au mouvement un semblant de communauté.

«C’est notre parlement, le parlement du peuple»

Il y a des équipes thématiques (politique, social, économique, culture, etc.), mais aussi «matérielles» (nettoyage, nourriture, santé,…). «On se sent comme une famille, même si on ne s’était jamais vus avant et on accueille des nouveaux membres tous les jours», souligne «Georges» dont le véritable nom est visiblement trop compliqué.

Et la famille de s’activer jour et nuit pour tenir coûte que coûte à Syntagma, malgré les tentatives de la police de les en déloger. «Avant ce lieu était fait pour les touristes, maintenant, c’est notre parlement, le parlement du peuple», défend Mimi. Les touristes, eux, sont tout de même là, par curiosité, même si le contraste est plus saisissant avec ceux flânant dans les grands palaces ou cafés chics qui bordent la place. «Et vous, combien de temps allez-vous dormir?», interpelle justement une  banderole écrite en français. Les anglophones ont également le droit à des messages personnalisés.

Mais Mimi les défend: «Ils sont intéressés, ils viennent nous voir, ce n’est pas comme les médias grecs qui ne sont pas du tout objectifs et ne nous donnent jamais la parole». Georges, journaliste «dans la vraie vie», confirme. «La voix du peuple est censurée dans les médias traditionnels, alors on a créé notre propre média avec une radio pirate et un site Internet , explique-t-il, évoquant des ambitions politiques même si le but du mouvement n’en est pas encore là.

Lassés de l’austérité

«Notre objectif, c’est de ne pas laisser le gouvernement prendre de nouvelles mesures d’austérité», explique Stelios, 19 ans qui pointe particulièrement du doigt l’Union européenne. «C’est elle qui dirige la politique menée par Papandréou, mais on ne veut pas qu’elle décide de ce qu’on doit faire», poursuit l’étudiant en Polytechnique.

«J’ai fait une promesse, je ne partirai pas en vacances tant que le gouvernement n’aura pas changé de politique», conclut le jeune homme avant d’aller se restaurer à la cantine gratuite mise en place par les manifestants. Mary restera elle aussi jusqu’au bout. Cette comédienne de 37 ans a planté sa tente sur la place et ne la quitte plus depuis le début de l’occupation.

Un «rêve de démocratie réelle, tout le monde est égal»

«J’ai été attirée par cette idée, ce rêve de démocratie réelle, tout le monde est égal», raconte-t-elle, «On est tous volontaires, on fait tout ensemble, on s’entraide», ajoute-t-elle, décrivant le système d’assemblée générale qui se réunit tous les soirs à 21h pour décider de la suite du mouvement. Là, tout le monde a le droit de prendre la parole et de donner son opinion.

La prochaine action est prévue mardi. L’objectif: former une chaîne humaine autour du parlement afin d’empêcher l’entrée des députés pour le prochain vote confiance au gouvernement. Les forces de l’ordre devraient à nouveau mettre des bâtons dans les roues des protestataires, mais Mary veut y croire: «Si tu es tout seul, on ne t’entend pas, mais tous ensemble, on n’a pas même à crier, un murmure suffit». (20Minutes-19.06.2011.)

Envoyé spécial à Athènes, Corentin Chauvel

**les manifestants ne veulent pas entendre parler d’austérité

Les manifestants, qui ne décolèrent pas devant l’ampleur de la crise, ont prévu de bloquer ce mercredi l’accès au Parlement. Objectif : empêcher les députés de débattre des nouvelles mesures d’austérité que doit présenter le gouvernement.

 AFP - Administrations, transports et commerces étaient perturbés mercredi en Grèce, jour de grève générale contre un nouveau plan de rigueur préparé par le gouvernement, qui tente d’obtenir une deuxième aide financière de la zone euro et du FMI pour ce pays au bord de la faillite.Après une première vague d’austérité en 2010 et sous la pression croisée des marchés, qui lui interdisent l’accès au refinancement, et de ses créanciers (UE et FMI) qui demandent des efforts d’austérité en échange de leur secours financier, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou a décidé de poursuivre la rigueur.Il a présenté au Parlement un projet de budget à moyen terme qui devrait entraîner des économies nouvelles de 28,4 milliards d’euros d’ici à 2015 et prévoit des privatisations massives.Ce nouveau plan a mis le feu aux poudres dans le pays, plongé dans la récession pour la troisième année consécutive: les syndicats ont appelé à une grève générale, la troisième depuis le début de l’année. Le mouvement de protestation populaire des « indignés », lancé le 25 mai, ne cesse de se renforcer.

Tôt mercredi matin, des milliers d’indignés et de membre de groupes de gauche, mais aussi de droite nationaliste, affluaient sur la place centrale de Syntagma devant le parlement à Athènes, submergée par des drapeaux grecs et espagnols ainsi que des banderoles, dont plusieurs indiquaient « No pasaran » (« ils ne passeront pas », en espagnol) et « Résistez ».

Campant sur la place Syntagma depuis trois semaines, les « indignés » grecs ont prévu de former une chaîne humaine et d’encercler le parlement, où doit commencer mercredi l’examen du projet de loi budgétaire comprenant un nouveau volet d’austérité d’ici à 2015.

La police a placé dans la nuit une barre de fer en travers de la rue, devant l’entrée du parlement. Des dizaines de fourgons de police sont stationnés afin de permettre l’accès aux députés et de freiner la foule.

Plusieurs artères autour du parlement ont été fermées à la circulation et aux piétons. Les rassemblements à l’appel du syndicat du privé (GSEE) et du public (Adedy) devaient commencer en fin de matinée.

Dans un climat de vive contestation sociale, le Parti socialiste grec (Pasok, au pouvoir depuis octobre 2009) se trouve dans l’embarras.

La démission mardi soir du député Georges Lianis de son groupe parlementaire, indiquant que la politique du gouvernement « avait échoué », réduit à 155 sièges sur 300 la majorité en vue du vote crucial, fin juin, du plan budgétaire.

Un autre député socialiste a récemment indiqué qu’il voterait contre le plan.

Et le principal parti de l’opposition, Nouvelle-Démocratie (droite), affirme jusqu’ici son opposition aux nouvelles mesures.

Selon le gouvernement, le vote par le Parlement du plan budgétaire est la condition pour le versement de la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d’euros accordé en 2010 par l’UE et le FMI, dont 53 milliards au total ont été versés à ce jour au pays.

Côtés créanciers, la zone euro s’est de nouveau penchée mardi sur le cas de la Grèce, mais les discussions peinent à aboutir en raison de divergences sur l’effort à demander aux banques privées créancières du pays, menacé de défaut de paiement, selon les agences de notation.

Mercredi, le quotidien progouvernemental Ta Néa appelait « à faire preuve de sang-froid ». « Les manifestants qui veulent encercler le parlement ne doivent en aucun cas empêcher les députés de se déplacer ou qu’ils soient victimes de violence », a écrit l’éditorialiste du journal.

« Le Pasok a atteint ses limites », titrait Kathimérini (libéral) en faisant allusion à la défection du député socialiste mardi soir. Pour le quotidien Elefthérotypia (gauche) « le gouvernement tient à un fil ».

M. Papandréou a annoncé qu’il allait rencontrer dans l’après-midi mercredi le chef de l’Etat grec, Carolos Papoulias.(15.06.2011.)

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 5.000 Algériens en Grèce, dans la tourmente

 80% des entrées illégales se sont faites par le territoire grec

La redoutable crise financière qui sévit dans ce pays risque tout simplement de les «broyer».

La zone euro est ébranlée par la crise grecque. Athènes et l´Europe tentent d´éviter l´asphyxie. Paradoxalement, ce sont vers des pays qui sont plongés dans des crises sans précédent où les perspectives d´avenir s´assombrissent quotidiennement que les Algériens, en quête d´un ailleurs qui leur offrirait l´espoir d´une vie meilleure, se dirigent.
Une étude financée par l´Union européenne faisait état, en 2010, de 950 Algériens clandestins détenus depuis plusieurs mois dans les geôles grecques tandis que le nombre total d´immigrants qui l´ont rejoint illégalement s´élève à plus de 5000. L´enquête qui était en voie de finalisation, indiquait que ce chiffre pourrait être multiplié par deux. Alors que le sort des sans-papiers algériens vivant en France semble scellé puisque quelque 3000 d´entre eux doivent faire l´objet de mesures de raccompagnement à la frontière, celui de ceux qui ont choisi la Grèce comme destination, demeure des plus incertain.
Un paradoxe aux conséquences humaines dramatiques qui caractérise une Algérie dont les réserves dépassent les 160 milliards de dollars. D´autre part, les 286 milliards de dollars mis sur la table par les pouvoirs publics dans le cadre du plan de développement 2009-2014 ne semblent pas avoir tempéré les ardeurs des candidats à l´émigration clandestine.
Un pactole qui n´a pas été en mesure de favoriser la mise en oeuvre d´une politique efficace pour stopper l´hémorragie provoquée par le phénomène de la «Harga». La Grèce est devenue une escale incontournable pour les candidats à l´émigration clandestine.
Certaines statistiques montrent qu´en 2009, 80% des entrées illégales se sont faites par le territoire grec pourtant ballotté par une crise redoutable et qui a mis en difficulté l´ensemble des pays européens. Des chiffres qui sont aujourd´hui revus à la baisse. La décrue se confirme. «Vous auriez dû venir les trois dernières années. A l´époque, les gens arrivaient par centaines. Un jour, j´ai vu débarquer en plein milieu du port un bateau pneumatique rempli d´immigrés. Mais cette année, c´est très calme», a déclaré Antonios Sofiadelis, lieutenant des gardes-côtes, qui confirme cette décrue sur le site d´ «euros du village».
Fuir leur propre pays qui dispose d´une manne financière colossale mais n´offre aucune perspective d´avenir vers un pays étranger qui croule sous le poids d´une dette qui risque de l´emporter, n´effraie pas les jeunes Algériens qui n´ignorent pas que leur aventure peut virer du jour au lendemain au cauchemar. La machine s´est mise en place pour briser, mettre inévitablement fin à leurs rêves.
«Entre dix à vingt Algériens, en situation irrégulière en Grèce, sont rapatriés chaque semaine vers l´Algérie», avait révélé au mois de septembre dernier l´ambassadeur de Grèce à Alger, Vassilios Moutsoglou, qui s´était exprimé à ce sujet en marge de l´Université d´automne de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc).
Certains témoignages montrent que leur détermination est inébranlable malgré ce type de risque et la situation de faillite qui expose les Grecs à des lendemains incertains.
«Malheureusement, il semble que les citoyens grecs vont être sous la menace de mesures d´austérité accrues tels que la réduction des dépenses publiques et une augmentation des impôts…», estime Manoj Ladwa de ETX Capital qui s´attend à ce que la population grecque soit rudement malmenée par le sévère plan d´austérité qui lui sera imposé par les institutions financières internationales (FMI…). Cela n´effraie pas pour autant Saïd dont une précédente tentative a fait chou blanc et qui est disposé à mettre le prix pour retenter l´aventure.
«On prend l´avion pour la Turquie, ensuite le train pour Izmir. Pour rejoindre la Grèce, il faut débourser 500 euros. La traversée pour atteindre l´Italie, avec l´aide de passeurs, revient à quelque 1000 euros environ.» Crise grecque ou mal-vie en Algérie, les candidats à l´émigration clandestine ont choisi. (L’Expression-21.06.2011.)

 

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3 réponses à “*La Grèce au bord de la faillite”

  1. 8 08 2011
    fieldrunners hd (07:45:48) :

    I agree with your *La Grèce au bord de la faillite at ElAyam.5, great post.

    Répondre

  2. 29 12 2012
    bloons tower defense 5 (01:36:10) :

    you discuss and would really like to have you share some stories/information.
    bloons tower defense 5

    Répondre

  3. 9 08 2015
    Vincennes 94 (14:27:00) :

    Top texte ! Une aparté pour vous montrer le site d’un magasin en France à Vincennes de bijoux fantaisie.

    https://bijouxtutti.wordpress.com

    Répondre

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