Espagne.Quel avenir?

**Les «Indignados» reprennent les rues

 Le mouvement est né il y a un an. Depuis, l’Espagne s’est enfoncée un peu plus dans la crise.

 Sur la place de Lavapiés, ils se sont installés à même le sol, avec leurs gros feutres et leurs cartons recyclés. Là, dans ce quartier populaire de Madrid, ils peignaient jeudi soir les pancartes qu’ils pensent brandir samedi. Dans des dizaines d’autres villes, sur des centaines d’autres places, d’autres groupes préparent eux aussi la mobilisation. Un an après, les «Indignados» reprennent les rues.

En mai 2011, les Indignados ont occupé la Puerta del Sol pendant plusieurs semaines pour portester contre la politique économique.

Le mouvement du 15 mai, le 15M, célèbre, avec un peu d’avance, son premier anniversaire. Samedi soir, une manifestation devrait rassembler le plus grand nombre de participants possible à Madrid. Les jours suivants, les Espagnols seront invités à débattre des grands sujets qui inquiètent la société: le chômage, les services sociaux, la représentation politique ou le droit au logement. L’émotion, également, devrait être omniprésente. Un an après, les indignés retrouveront ceux avec qui ils partagèrent ce débat passionné sur la loi électorale, ces coups de matraque des policiers… ou ce coin de tente en plein centre-ville. À la Puerta del Sol, précisément. Le berceau des indignés, le campement urbain occupé pendant un mois à repenser la société… «Ce seront des retrouvailles, bien sûr», concède Unai Trecet, un informaticien de 26 ans qui compte bien retourner à la place qu’il fréquentait assidûment l’an dernier. «Mais il s’agit aussi de convaincre davantage de gens, car en un an, la situation a empiré.»

Lutte contre les expulsions

Des manifestants, surnommés les «Indignados», occupent la Puerta del Sol, à Madrid, le 22 mai 2011

L’Espagne, en effet, s’est enfoncée un peu plus dans la crise. Depuis mai 2011, le chômage est passé de 21 % à 24 %, et même de 45 % à 50 % chez les moins de 25 ans. Les impôts ont augmenté et des coupes budgétaires de 10 milliards d’euros ont été annoncées dans l’Éducation et la Santé. La somme, à quelques millions près, que le gouvernement serait disposé à investir dans Bankia, la quatrième banque du pays, pour éviter qu’elle ne s’effondre…Après le printemps espagnol, les Indignados s’étaient faits plus discrets pendant l’hiver. La course au nombre de manifestants a donné lieu à des actions plus concrètes, se défendent-ils. Certains d’entre eux, par exemple, se sont solidarisés avec ces milliers d’Espagnols menacés d’expulsion par les banques qu’ils ne peuvent plus rembourser. Des dizaines de fois, les huissiers ont été empêchés d’entrer par un cordon humain. Et les banques ont été contraintes de renégocier les crédits immobiliers parfois accordés à la légère.

«Le travail a continué dans les centres sociaux et dans les quartiers. Nous avons également renforcé les liens internationaux», explique Sofia de Roa, une indignée de la première heure qui a créé avec plusieurs camarades le média autogéré Agora Sol Radio.Le gouvernement, lui aussi, a changé: après les socialistes, ce sont désormais les conservateurs de Mariano Rajoy qui gèrent la rigueur. Depuis plusieurs jours, la droite affiche son inflexibilité. Pas question qu’un nouveau campement occupe la capitale. Les rassemblements sont autorisés, mais uniquement à certains horaires. Des limitations qui, semble-t-il, n’engagent que ceux qui les édictent. «La non-violence est un principe de base du 15M. Nous ne rechercherons jamais l’affrontement», explique-t-on à Democracia Real Ya! (Démocratie réelle maintenant!), le collectif qui l’an dernier convoqua la toute première mobilisation. «Mais chacun sera libre de partir ou de rester Puerta del Sol.» Au sein du mouvement, on est convaincu que si les manifestations se transforment, comme en 2011, en marées humaines, la police n’osera pas intervenir. Un an après, le bras de fer a repris. (Le Figaro-11.05.2012.)

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*Les manifestants anti-pape dispersés à coups de matraque

La police a dispersé à coups de matraque des manifestants anti-pape qui s’étaient rassemblés jeudi soir sur la place de la Puerta del Sol à Madrid. La police anti-émeutes avait auparavant bouclé la place pour empêcher des incidents entre manifestants hostiles à la visite du pape Benoît XVI, arrivé jeudi à Madrid, et jeunes pèlerins catholiques.
 
Mercredi soir, manifestants du camp laïc et pèlerins des Journées mondiales de la Jeunesse s’étaient fait face sur cette place. La soirée avait dégénéré en incidents entre policiers et manifestants anti-pape, qui avaient fait 11 blessés.
 
Jeudi, environ 150 manifestants se sont à nouveau rassemblés à la Puerta del Sol. Une centaine de policiers et une vingtaine de fourgons ont pris place autour de la place, tenant ainsi à distance les groupes de pèlerins.
 
Après avoir demandé aux manifestants de se disperser, et alors que ceux-ci s’éloignaient dans une rue voisine, les policiers, casqués, ont chargé à coups de matraque, frappant dans les jambes certains manifestants dont quelques-uns sont tombés à terre.
 
« Ils m’ont frappé à cinq ou six reprises. Nous sommes désarmés, nous ne faisons rien. J’ai réussi à me couvrir la tête, sinon j’aurais la tête ouverte », racontait Bruno, un manifestant de 30 ans, le coude en sang. (belga-18.08.2011.)

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**Révolte en Espagne.

*Importante manifestation ce dimanche 19 juin 2011. Contre le chômage et corruption

 Le square Neptune, à Madrid, était envahi, dimanche 19 juin, par les manifestants.

photo..Le square Neptune, à Madrid, était envahi, dimanche 19 juin, par les manifestants.

Les Espagnols ont défilé ce dimanche «contre le chômage et le capital». Certains veulent organiser une grève générale. À Paris, 450 personnes se réclamant du mouvement des indignés se sont rassemblées.

Espagne.Quel avenir? coeur-«Cette crise nous ne la paierons pas.» Un mois après la naissance dumouvement des «indignés» qui s’est propagé à tout le pays, entre 35.000 et 40.000 personnes, selon la police, ont défilé à Madrid contre l’austérité. Ils étaient 50.000 à Barcelone, selon la police. Selon les médias, 5.000 personnes ont notamment manifesté à Grenade, autant à Malaga et Bilbao.

La foule madrinlène, arrivée en six cortèges de tous les quartiers de Madrid, s’est rassemblée près du parlement, dans le centre, face à une rangée de barrières bleues et à une douzaine de fourgons de police barrant la rue.

«Contre le chômage. Organise-toi et lutte. Marchons ensemble contre le chômage et le capital», proclamait une des grandes pancartes qui ponctuaient le défilé madrilène. «Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers», affirmait une autre banderole en lettres rouges. Sous les slogans, des manifestants de tous âges, familles avec poussettes, jeunes, chômeurs et retraités, venaient témoigner d’une même lassitude face à la crise qui étrangle la société espagnole.

Chômage et corruption

Les manifestants ciblaient le pacte de stabilité de la zone euro et ses impératifs de rigueur budgétaire, les hommes politiques accusés de corruption et de ne pas entendre la voix des citoyens, le chômage qui frappe 21,29% de la population active en Espagne, presque la moitié des moins de 25 ans.

«Nous devons préparer une grève générale. Nous allons paralyser ce pays», lançait un orateur au micro. «Les banques et les gouvernements qui ont provoqué cette situation doivent savoir que nous ne sommes pas d’accord avec les mesures et les coupes budgétaires, que nous avons l’intention de nous faire entendre, et que nous le ferons», assurait la plate-forme appelant à manifester dans toute l’Espagne.

Large soutien populaire

Mardi 13 juin, les «indignés» avaient démantelé leur campement de la Puerta del Sol à Madrid, symbole de cette vague de contestation. Profitant d’un large soutien populaire, ils veulent maintenant consolider leur mouvement via des assemblées de quartier et d’autres manifestations ponctuelles.

D’autres manifestations étaient prévues en fin de journée ce dimanche, notamment à Barcelone et Valence, ainsi que dans plusieurs villes étrangères, dont Paris où près de 450 «indignés» se sont rassemblés. (Le Figaro-19.06.2011.)

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la Puerta del Sol, rebaptisée Plaza El-Tahrir

 Qui sont les «Indignados»?

 Depuis plus d’une semaine, ils occupent les principales places des grandes villes espagnoles, «indignés» par la gestion de la crise économique par le gouvernement… 

Des manifestants, surnommés les «Indignados», occupent la Puerta del Sol, à Madrid, le 22 mai 2011

Des manifestants, surnommés les «Indignados», occupent la Puerta del Sol, à Madrid, le 22 mai 2011 .Après le printemps arabe, le printemps espagnol? Depuis le 15 mai, des milliers de Madrilènes occupent la Puerta del Sol, grande place de la capitale, rebaptisée «Plaza de la Solidaridad» («Place de la Solidarité»), afin de protester contre le chômage et les mesures d’austérité du gouvernement Zapatero.Malgré l’interdiction de manifester avant des élections locales, ils étaient près de 30.000 samedi soir, veille d’une sévère défaite aux Municipales pour le PSOE du Premier ministre espagnol. Des manifestants étaient aussi rassemblés à Barcelone, Valence, Séville, Bilbao et ailleurs.Jeunes et moins jeunes, actifs, chômeurs et retraitésParmi ces «Indignados» («Indignés»), des Espagnols de tous âges, y compris des familles avec de jeunes enfants ou encore des retraités, même si ce sont des jeunes, parmi lesquels des étudiants et des chômeurs, qui sont à l’origine d’un mouvement que Jean Chalvidant, spécialiste de l’Espagne au MCC (département de recherche sur les Menaces Criminelles Contemporaines de l’Institut de criminologie/Université Paris II Panthéon-Assas), qualifie d’«inhabituel». «C’est la première fois que je vois autant de monde dans la rue depuis la mort de Franco», ajoute-t-il, interrogé par 20Minutes.Mais s’ils expriment une frustration accumulée sous l’effet d’un malaise économique constant, les Indignados ne se positionnent pas non plus en faveur du Parti Populaire (opposition de droite) qu’ils boycottent autant que le PSOE. Jean Chalvidant, qui a assisté à leur manifestation à Madrid, les classent dans un mouvement de gauche altermondialiste et pacifiste, malgré leur volonté d’être apolitiques et citoyens.«Ce n’est pas une génération spontanée, ils sont relativement organisés, par le biais des réseaux sociaux, mais pas velléitaires», précise le chercheur qui loue leur collectif. Les organisateurs tentent ainsi de maintenir la place dans un état convenable avec les balais apportés par les manifestants. Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune violence dans les rassemblements mais certains s’inquiètent que la vente d’alcool ne nuise à cette ambiance pacifique. «Ceci est une révolution, pas une beuverie», indiquent des pancartes, les jeunes Espagnols étant friands des «botellon», qui consistent à boire les soirs d’été dans les parcs.«Un mouvement de type mai 68, sans les débordements»«C’est un mouvement de type mai 68, sans les débordements», ajoute Jean Chalvidant, qui reste cependant «circonspect par le manque de cohérence et sur le but» des manifestants. Selon le chercheur, il ne faut toutefois pas faire l’«amalgame» avec les révolutions arabes car il ne s’agit pas ici «de foutre en l’air les institutions espagnoles», mais bien d’exprimer un «ras-le-bol des difficultés pour acquérir le moindre bien».«Si les élections nous ressortent le même scénario et toujours les mêmes messages, j’ai le sentiment que le mouvement va s’intensifier. Mais en ce qui concerne ces mouvements de société, personne ne possède le pouvoir de prédire ce qu’il adviendra», a indiqué à Owni Enrique Dans, professeur des systèmes de l’information à la IE Business School et blogueur reconnu en Espagne. «La seule certitude est que l’Espagne a déjà sa révolution», conclut-il, tandis que les «Indignados» sont repartis pour une nouvelle semaine d’occupation de l’espace public. (20Minutes avec Reuters-23.05.2011.)

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 Les «Indignés» de Madrid manifestent devant la mairie

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Des centaines de manifestants du mouvement des «Indignés» se sont rassemblés samedi aux abords de la mairie de Madrid, faisant face à des cordons de policiers casqués, pour saluer à leur façon l’élection du maire, Alberto Ruiz-Gallardon, après les municipales du 22 mai. Hurlant «Gallardon voleur» ou «cette crise, nous ne la paierons pas», les manifestants se sont regroupés dans les rues menant à la mairie, encerclant le bâtiment où était réuni le Conseil municipal pour élire le maire. Des bousculades ont éclaté lorsque les policiers anti-émeutes ont voulu dégager l’une des sorties de la mairie pour laisser passer les voitures officielles. Celles-ci ont finalement pu quitter les lieux, vitres noires fermées, encadrées par des haies de policiers, sous les cris de «Voleurs, dehors, dehors», «La honte», «Corrompus, hors de la mairie».Dans les autres rues, les manifestants étaient bloqués à quelques centaines de mètres par des barrières et des cordons de policiers. Des fourgons de police étaient stationnés dans toutes les rues menant à la mairie, proche de la Puerta del Sol où les manifestants ont installé depuis le 17 mai un village de tentes.
 
Réélu le 22 mai

«Gallardon ne nous représente pas», proclamait aussi une grande banderole, brandie par les manifestants dans un concert de casseroles et de sifflements, tandis qu’une partie d’entre eux s’asseyaient devant les barrières. Les jeunes «indignés» ont été rejoints par des manifestants anti-franquistes protestant contre une récente biographie parue dans un ouvrage officiel, qui omettait de qualifier Francisco Franco de «dictateur».Les «Indignés» avaient appelé à manifester à Madrid à l’occasion de l’investiture de M. Gallardon, réélu le 22 mai sous l’étiquette du Parti Populaire (conservateur), «pour féliciter le maire de sa prise de possession de notre avenir». Des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres villes d’Espagne, notamment à Valence (est).Le mouvement des «Indignés», apparu spontanément le 15 mai, prend notamment pour cible les grands partis politiques, accusés de «ne pas représenter» les citoyens et de ne pas avoir cherché à lutter efficacement contre la crise économique et le chômage, qui frappe un Espagnol sur cinq. Les manifestants dénoncent aussi «la corruption» des hommes politiques. (Le Parisien avec AFP-11.06.2011.)

 

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    **La crise de l’État-nation ?

Les “indignés” de Madrid ont décidé de poursuivre leur bivouac pour une semaine et ceux de Barcelone jusqu’à la mi-juin. Les “campeurs” de la Puerta del Sol, rebaptisée Plaza El-Tahrir, et deux de Plaza Catalunya veulent émettre par là un message clair : ce n’est pas parce que le Parti socialiste au pouvoir a été battu que leur combat est fini. Les jeunes et moins jeunes Espagnols, qui manifestent, veulent exprimer le fait qu’ils ont bien conscience qu’ils n’ont pas gagné parce que la droite a amélioré son score.
Ni le PSOE ni le PP ne sont épargnés par ce sentiment de rejet d’un mode politique. C’est tout l’intérêt d’un mouvement qui se veut “apolitique”, mais qui, en fait, est “antipolitique”, en ce qu’il récuse l’organisation politique telle qu’elle se conçoit aujourd’hui.
En s’inspirant des révolutions en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient jusqu’à les mimer (usage des avantages communicationnels des réseaux sociaux, séjours prolongés sur la place centrale, tentes, organisations d’une vie quotidienne…), les manifestants refusent tout le leadership politique et remettent en cause une forme d’État.
Ces bouillonnements (des jeunes en nombre moindre se retrouvent aussi place de la Bastille à Paris) ne sont sûrement pas à confondre avec les mouvements de demande de liberté politique du sud Méditerranée, puisqu’il s’agit de contexte où la démocratie n’est plus en jeu. Ici, c’est l’exercice du pouvoir fondé sur l’alternance de partis politiques qui semble dénoncé comme porteurs de limites, devenues insoutenables, à la démocratie.
Du fait de la sanction sociale qu’elle comporte forcément, la crise économique crée l’opportunité politique. Et en Europe sont en train d’éclore de nouvelles questions qui feront, peut-être, la problématique politique de demain. La crise belge a déjà ébranlé le tabou de l’État et posé la supériorité de la vertu unitaire de la communauté sur celle de la nationalité. Auparavant, la partition, à l’amiable, de l’ex-Tchécoslovaquie et celle, dans la violence, de la Yougoslavie avaient montré la viabilité précaire de l’unité nationale imposée par la mise en place autoritaire d’un État supra-communautaire. En Espagne, la vie politique est marquée par les velléités d’émancipation communautaire et régionale.
La viabilité incontestée des États-Unis d’Amérique vient de ce que la démarche historique fut inverse : l’État fédéral exprime la rencontre de volontés de multiples États à fédérer des fonctions centrales.
Les États qui ont contribué à la construction de l’Europe pourraient donc être, à terme, les victimes de son supranationalisme : des communautés ou des régions pourraient découvrir la futilité d’un d’État national relégué à un statut intermédiaire, économiquement et politiquement coûteux pour les ensembles politiques de base.
On commence à assister à un mouvement tendanciel de remise en cause de la pertinence politique des États-nations conçus comme faits accomplis historiques. L’État n’est plus un mode d’organisation humaine naturel et nécessaire. Il n’est donc pas forcément l’avenir de l’homme.
M. H.
(Liberté-24.05.2011.)

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 *la politique de Zapatero rejetée

 **Les socialistes subissent une lourde défaite aux élections municipales

 Des partisans du Parti Populaire espagnol fêtent leur victoire aux élections municipales, le 22 mai 2011, à Madrid

Des partisans du Parti Populaire espagnol fêtent leur victoire aux élections municipales, le 22 mai 2011, à Madrid

 Les socialistes sont sanctionnés pour leur politique d’austérité contre la crise et un chômage record…Les socialistes au pouvoir en Espagne ont subi dimancheune très lourde défaite aux élections municipales, sanctionnés pour leur politique d’austérité contre la crise et un chômage record, qui ont déclenché une rébellion sociale inédite. *Le Parti Populaire largement vainqueurLe Parti socialiste, avec 27,84% des voix selon des résultats portant sur 80,17% des bulletins de vote, était très largement distancé par les conservateurs du Parti Populaire (37,34%). Cet écart de plus de neuf points vient sanctionner les socialistes, au pouvoir depuis 2004, à dix mois des législatives de mars 2012, et au moment où le pays est plongé dans la crise économique et en proie depuis quelques jours à une vague de contestation.A Madrid, les manifestants qui ont pris possession de la place de la Puerta del Sol ont décidé dimanche de poursuivre pendant au moins une semaine cette occupation. Dans la soirée, une foule de plusieurs milliers de personnes a envahi la place, comme les jours précédents, autour du village de bâches bleues et de tentes devenu le coeur de la contestation.*Beaucoup de jeunes parmi les manifestantsCette fronde soudaine a été l’invitée surprise des élections régionales et municipales, cependant que les socialistes étaient depuis longtemps déjà en mauvaise posture dans les sondages. Le mouvement, qui rassemble beaucoup de jeunes, mais aussi des citoyens de tous horizons, a surgi le 15 mai via les réseaux sociaux, pour très rapidement s’amplifier, gagner tout le pays et se structurer.Spontané, coloré, pacifique, laboratoire d’idées pour des réformes à venir, ce mouvement citoyen, qui se veut apolitique, dénonce l’injustice sociale, les dérives du capitalisme, la «corruption des hommes politiques». Si les revendications sont des plus diverses, le chômage, avec un taux record de 21,19% et près de la moitié des moins de 25 ans sans emploi, revient sur toutes les lèvres. Et aussi la défiance envers les grands partis politiques, les socialistes et le Parti Populaire, qui ne semble pas toutefois avoir eu de répercussions sur la participation.  «Bien sûr, bien sûr qu’ils ne nous représentent pas»«Bien sûr, bien sûr qu’ils ne nous représentent pas», est l’un des slogans favoris des manifestants, répété à l’infini chaque nuit à la Puerta del Sol. «Bien sûr je vais voter, mais pour un petit parti», confiait dimanche Ana Rodriguez, ingénieur au chômage de 29 ans, qui venait de passer deux nuits à la Puerta del Sol. «Il faut un changement dans le système politique, pour que les petits partis soient mieux représentés». Les rassemblements se sont poursuivis samedi et dimanche en dépit de la trêve électorale qui interdisait toute activité politique.Mais sous la pression de la rue, le gouvernement a renoncé jusqu’à présent à faire évacuer les manifestants par la police. Dans ce contexte troublé, toutes les communes d’Espagne ont élu leurs conseils municipaux et 13 des 17 régions autonomes leurs Parlements. La Catalogne, le Pays Basque, la Galice et l’Andalousie votent à d’autres dates. 34,6 millions d’électeurs étaient appelés à élire 8.116 maires, plus de 68.400 conseillers municipaux et 824 députés régionaux.*Barcelone et Séville basculent à droiteL’annonce le 2 avril par José Luis Zapatero de son intention de ne pas se présenter pour un troisième mandat en 2012 n’aura eu aucun effet sur la chute de popularité des socialistes. Ils ont ainsi perdu Barcelone, qu’ils contrôlaient depuis 1979 et les premières élections de l’après-franquisme, où ils sont devancés par la coalition nationaliste conservatrice CiU. Ils sont également battus à Séville, la quatrième ville espagnole. La droite conserve sans surprise Madrid et Valence, la troisième ville du pays.

A partir de lundi, les socialistes pourraient ne plus contrôler qu’une seule des 17 régions espagnoles, l’Andalousie, et ils risquent de perdre des fiefs historiques comme la Castille-la Manche et l’Estrémadure. (AFP-23.05.2011.)

 

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*Les jeunes espagnols manifestent à la place de la Puerta del Sol à Madrid

 « illégaux » mais déterminés à faire entendre leur ras-le-bol de la crise et du chômage

*Désormais « illégaux » mais déterminés à faire entendre leur ras-le-bol de la crise et du chômage, des centaines de jeunes restaient mobilisés samedi dans le campement alternatif de la Puerta del Sol à Madrid, en dépit de la trêve électorale qui interdit les manifestations.

 Aux cris de « maintenant nous sommes illégaux », une foule immense a accueilli vendredi à minuit le début de la trêve, après avoir, aux douze coups de l’horloge, lancé symboliquement un « cri muet », rubans de scotch sur la bouche, bras levés au ciel.

Samedi matin, un millier de manifestants occupaient toujours le « village » de tentes et de bâches en plastique bleu. La foule, beaucoup plus nombreuse que les jours précédents, n’avait commencé à se clairsemer qu’en fin de nuit. Des milliers de jeunes étaient alors restés sur la grande place, veillant assis en cercle, discutant, jouant de la musique, dormant sous les tentes ou à la belle étoile. L’agence Efe, se basant sur le comptage d’une société spécialisée, avançait le chiffre de 19.000 manifestants vendredi soir à la Puerta del Sol et dans les rues alentour, toutes bondées. D’autres médias estiment leur nombre à 25.000 à Madrid et 60.000 dans toute l’Espagne.

« C’est quelque chose de nécessaire, parce qu’en Espagne on ne savait pas que les gens étaient capables de faire cela. Nous vivons enfin quelque chose », confie Julia Estefania, une étudiante en sciences politiques de 20 ans venue de Tolède. Elle et ses amies se sont reposées quelques heures à peine, allongées sur des cartons. « Dormir, dormir, je n’en avais pas très envie, finalement nous nous sommes allongées vers 6 heures », ajoute Irène, 18 ans, une autre jeune fille du groupe.

La présence policière, en dépit de l’interdiction de manifester, est restée discrète tout au long de la soirée, limitée à quelques cars de police stationnés aux abords de la place. Le gouvernement, embarrassé par ce mouvement spontané apparu à une semaine des élections régionales et locales de dimanche qui s’annoncent désastreuses pour les socialistes, avait dit vendredi faire preuve de « compréhension ». Le ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, avait laissé entendre qu’une action policière pourrait être évitée à condition qu’aucun débordement n’ait lieu.

Dans ce contexte, le mouvement de jeunes, profitant de sa popularité grandissante, joue sur l’ambiguité de la loi et l’embarras du gouvernement, en répétant qu’il est « apolitique », « citoyen », et que les journées de samedi et dimanche ne seront consacrées qu’à la poursuite d’une « réflexion » collective.

« Nous agissons dans le respect absolu de la trêve électorale, des assemblées vont se tenir mais aucune action ne sera décidée », expliquait samedi Juan Lopez, l’un des porte-parole.

Depuis mardi, ce mouvement spontané rassemble une mosaïque de jeunes mais aussi de citoyens de tous horizons et de tous âges, chômeurs, étudiants, retraités, salariés. Inédit, coloré et pacifiste, le mouvement, au nom du « droit à s’indigner », dénonce la mainmise des grands partis sur la vie politique espagnole, l’injustice sociale, les dérives du capitalisme, la « corruption des politiciens » et se veut un laboratoire d’idées pour des réformes à venir. Surtout, il trahit la frustration de millions d’Espagnols face au chômage qui atteint un taux record de 21,19% et frappe près de la moitié des moins de 25 ans, aux coupes salariales, aux retombées de la crise économique.

Le mouvement, né sur la place la plus emblématique du vieux centre madrilène, ose inévitablement la comparaison avec les récentes révoltes arabes. « De Tahrir à Madrid, au monde, world revolution », proclamait vendredi une grande banderole, en lettres noires.

Les manifestants ont désormais « la ferme intention » de poursuivre lundi le mouvement, a indiqué Juan Lopez, c’est-à-dire au-delà du calendrier initial qui devait coïncider avec les élections locales. (afp-21.05.2011.)

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 «Les jeunes espagnols veulent imiter les révolutions arabes»

 En réponse au plan d’austérité imposé par Madrid l’année dernière, la jeunesse espagnole occupe les rues depuis plusieurs jours et notamment la symbolique Puerta del Sol, au cœur de la capitale. «Nous avons décidé de rester jusqu’à dimanche prochain, 12 heures», a annoncé l’un des organisateurs du mouvement baptisé «los indignados» («les indignés»). Des internautes du Figaro.fr espagnols ou expatriés en Espagne partagent leur vision de ce mouvement rarissime dans le pays.«L’Espagne est totalement anesthésiée» Un jeune sur deux au chômage, la baisse des salaires des fonctionnaires de 5%, la suppression d’une aide de 400 euros aux chômeurs en fin de droits, le passage de l’âge de la retraite à 67 ans… À conditions égales, «la France serait en feu ! Alors qu’en Espagne, on reçoit les coups d’infortune et on se tait», estime Antoine de Fontanges, internaute français et expatrié depuis 12 ans en Espagne. «Le mouvement est totalement pacifique et je ne pense pas qu’il vienne à dégénérer. Les images de l’évacuation de la place par la police diffusées dans les médias il y a quelques jours, ne reflètent pas la réalité. Tout s’est fait dans le calme, hormis quelques irréductibles qu’il a fallu sortir par la force», raconte-t-il depuis son bureau situé à 200 mètres de la Puerta del Sol. Surpris que les manifestations soient si pondérées, il parle d’une Espagne «totalement anesthésiée» en proie à l’économie souterraine et à de nombreux hommes politiques corrompus.«On ne comprend pas ce mouvement sorti du jour au lendemain»Méfiants envers leur gouvernement et les partis d’opposition, beaucoup, à l’image d’Antoine de Fontanges, estiment qu’il est «normal que les Espagnols se plaignent de la situation mais l’absence de cohérence dans les différentes revendications font plutôt penser à une manipulation politique». Le mouvement semble ainsi être en recherche de crédibilité, notamment auprès des seniors ayant connu la dureté des années Franco : «Toutes les personnes avec lesquelles je m’entretiens ne comprennent rien à ce mouvement, sorti comme ça, du jour au lendemain», explique l’internaute espagnol Jacinto L., retraité aux Canaries. «Dans mon quartier, les gens se fichent de ce mouvement», renchérit l’internaute espagnol Serafín G., retraité de Madrid. «Ils ont eu l’occasion de manifester bien avant», dénonce-t-il, assurant que ces événements ne l’ont pas empêché d’aller voter aux élections régionales et municipales qui ont eu lieu le 22 mai. «L’abstention ne résoudra rien», ajoute Jacinto L., qui s’est lui aussi rendu aux urnes, ignorant l’appel à ne pas voter, formulé initialement par «los indignados». Peu suivis, ces derniers sont finalement revenus sur leur incitation à l’abstention.

«Les manifestants se sont sentis comme ceux de la place Tahir»

Discours confus, revendications multiples, suspicion d’un mouvement politisé… Au final, la jeunesse espagnole semble avoir du mal à se faire entendre. «Sur le fond ils ont raison mais on a l’impression qu’ils ont voulu braver les institutions pour imiter les révolutions arabes», compare Serafín G. Du même avis, Antoine de Fontanges imagine que «les manifestants se sont sentis un moment comme ceux de la place Tahir, mais c’est plutôt de la foire du trône dont il s’agit !»

Lui-même licencié récemment, Juanes FS., un internaute espagnol de 58 ans vivant à Barcelone «comprend» que la jeunesse en soit arrivée là. Toutefois, «nous ne sommes pas en dictature, ici on vote presque tous les ans. Au lieu de refuser de voter, pourquoi ne créeraient-ils pas un nouveau parti politique ?», s’interroge-t-il. (24.05.2011.-Le Figaro)

 

*Réactions d’internautes..

**edouard009001 …Une révolution « arabe » en Espagne ? Avec en plus le souvenir subconscient d’une guerre civile pas tellement éloignée ?

**dom002001 …..attention sarko !!! ça monte ça monte ça monte .

 

**jean claude crincket …Et en France ? c’est pour quand ?

 **Juju62 …Quand les gens n’auront plus d’emploi, plus d’aides, plus de rsa, plus d’allocs, donc plus de moyen d’avoir de logement, donc là les gens seront dans la rue…

**grelor ….Je pense que vous êtes dans le vrai mais malheureusement beaucoup de gens plutôt stupides pensent qu’avec les RSA ou ASS ou tout autre minimum social on peut s’en sortir et bien vivre en prenant RSA+ Allocations familliales+ petits boulots, des petits boulots pas souvent déclarés car sinon on perdrait les autres aides! Tout celà n’est que du replâtrage et ne mène à rien!
C’est bien sûr une énorme stupidité, on ne fait que de s’enfoncer de plus en plus jusqu’au jour où…… Et quand le nombre de ces personnes sera trop nombreux, on aura la révolte comme en Espagne ou dans les pays arabes……

 

** David APARICIO ….Je suis content de voire ses jeunes tenir bon dans ce pays , ce qu’il demande est fondamental pour leurs enfants , comment peuvent t’il ce projeter dans un avenir familial , avec quoi vont t’il subvenir , en Espagne il n’y a plus de RMI, chômage égale misère , et je rappel que c’est la misère qui fait naître les guerres ne l’oublions pas .

**MY MUS ….C’est normal qu’ils manifestent,c’est un signe de maturité,il est temps de les faire participer à la gestion de la cité(il y’a un quota pour les femmes ,il faut un quota d’élus pour les jeunes) ;les parents n’ont pas à mener une vie de confort excessif et superflu en hypothequant l’avenir économique de leurs enfants;personnelement je suis pour inscrire dans les constitutions de tous les pays, l’interdiction absolue de dépasser un seuil d’endettement publique de l’état(25%) ,d’endettement privé de l’individu et du ménage…ETC

** Magnolia …Dans le temps il y a eu la reconquista pour expulser les musulmans d’Andalousie,  et maintenent on commence à comprendre que tous les peuples refusent le despotisme

 

 

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5 réponses à “Espagne.Quel avenir?”

  1. 7 08 2011
    fieldrunners hd (06:52:36) :

    I agree with your Espagne.Quel avenir? at ElAyam.5, excellent post.

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  2. 31 08 2012
    jordan for girl (15:01:55) :

    I have realized some new points from your web page about desktops. Another thing I’ve always assumed is that computers have become a product that each family must have for a lot of reasons. They offer convenient ways to organize the home, pay bills, search for information, study, focus on music as well as watch television shows. An innovative way to complete most of these tasks is by using a notebook computer. These desktops are portable ones, small, highly effective and easily transportable.

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  3. 3 11 2012
    Doudoune Moncler Payable En 3 Fois (05:11:27) :

    We were pure thrilled with UGGs Allowance Boots we ordered

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  4. 21 12 2012
    bloons tower defense 4 (20:59:44) :

    I know my viewers would enjoy your work. If you’re even remotely interested, feel free to shoot me an email.
    bloons tower defense 4

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  5. 10 07 2016
    this hyperlink (13:03:06) :

    Just about all of whatever you assert is supprisingly appropriate and it makes me wonder why I hadn’t looked at this in this light previously. This particular article truly did switch the light on for me as far as this topic goes. Nevertheless there is just one factor I am not too cozy with so while I attempt to reconcile that with the main idea of the issue, let me observe what the rest of your visitors have to say.Nicely done.

    http://pligg.samweber.biz/story.php?title=adresses-e-mail

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