Chroniques d’un monde à l’envers

*Quand des chasseurs bombardiers libyens attaquent Rome avec des missiles et bombes à guidage laser.

*par Manlio Dinucci….(Edition de mercredi 29 juin 2011 de il manifesto)

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Samedi 13 Rabî Ath-Thânî 1432 (date musulmane correspondant à la date grégorienne du 19 mars 2011), des chasseurs bombardiers Ghibli (vent du désert libyen, NdT), ayant décollé du porte-avions libyen al-Mukhtar, attaquent Rome avec des missiles et bombes à guidage laser. Premiers objectifs : le Quirinal et Palazzo Chigi (sièges de la présidence de la république italienne, et du gouvernement, NdT). Deux jours avant, au quartier général de l’ONU à Addis Abeba, le Conseil de sécurité a émis une résolution qui impose l’interdiction de vol dans l’espace aérien de la République italienne, autorisant toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils. Les volontaires, qui mènent l’attaque aéronavale, sont guidés par les USA (Etats-Unis d’Afrique), la plus grande puissance mondiale, au commandement de l’OTAS (Organisation du Traité de l’Atlantique du Sud, qui unit l’Afrique à l’Amérique du sud et s’étend, à l’est, jusqu’à l’Inde et à la Chine). A l’origine, il y a le « printemps européen » : il a commencé quand, dans le continent le plus pauvre du monde (avec l’Amérique du Nord), des masses de Parisiens affamés ont occupé la place de l’Étoile et, malgré la sanglante répression de l’Elysée, ont obligé le président à quitter le pays. En Italie, le mécontentement envers le gouvernement de Rome, longtemps accumulé dans le Mezzogiorno (sud de l’Italie, NdT) et dans le Nord, se transforme (à la différence d’autres pays européens) en rébellion armée, sur la base d’un plan préparé depuis longtemps, qui provoque la fracture du gouvernement central. Le drapeau italien ayant été amené et hissé celui du Royaume des Deux Siciles avec les armoiries des Bourbons, les rebelles méridionaux occupent Naples, où se crée un Conseil national transitoire dirigé par des ex-ministres du gouvernement de Rome.En même temps, au Nord de l’Italie, certaines zones sont occupées par des groupes de rebelles armés, qui déploient le drapeau de la Padanie avec le Soleil des Alpes. L’enjeu est évident. L’Italie est économiquement plus avancée que les autres pays européens, grâce à ses grosses réserves pétrolières, concentrées dans le Mezzogiorno et dans la plaine du Pô. C’est leur contrôle que visent les compagnies pétrolières et les banques d’investissement multinationales des Etats-Unis d’Afrique et des autres puissances de l’OTAS. A travers l’embargo et le gel des fonds italiens à l’étranger, elles essaient de provoquer l’écroulement du gouvernement de Rome, pour ramener l’Italie à un état pré-unitaire ou pour la garder unie sous la direction d’un gouvernement dépendant des puissances étrangères.La Libye -une fois reconnus le Cnt de Naples et celui de la Padanie comme « seuls représentants légitimes du peuple italien »- arme, entraîne et finance leurs troupes, tandis que les chasseurs-bombardiers et les hélicoptères de l’OTAS leur ouvrent la voie. En trois mois ils effectuent 15 mille incursions aériennes, dont 5 mille d’attaque avec bombes et missiles, en démolissant les bases matérielles de l’Etat italien. Ainsi, déclare le président libyen, notre pays « accomplit sa part pour qu’avance dans le monde la cause de la paix, des droits humains et de la démocratie ». A cause de la guerre, des masses d’immigrés venus en Italie des pays les plus pauvres d’Europe (Suisse, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Suède et autres), se trouvant sans travail, traversent la Méditerranée depuis les côtes siciliennes, sur de misérables embarcations qui, souvent, coulent en tentant de rejoindre la riche Afrique. Celle d’où, il y a un siècle, étaient parties les troupes libyennes au chant de « Rome, belle terre d’amour »[1], commençant les trente années d’occupation coloniale de l’Italie.

Edition de mercredi 29 juin 2011 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110629/manip2pg/15/manip2pz/305800/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

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* Kadhafi menace d’attaquer l’Europe

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Le peuple libyen est « capable de porter un jour la bataille en Méditerranée et en Europe », a assuré le guide libyen Maamar El Kadhafi dans une allocution diffusée le soir du vendredi 01.07.2011. par haut-parleurs sur la Place verte de Tripoli.

« Il pourrait s’en prendre à vos foyers, vos bureaux et vos familles, qui deviendraient des cibles militaires légitimes puisque vous avez transformé nos bureaux, nos quartiers-généraux, nos maisons et nos enfants en cibles militaires que vous considérez comme légitimes », a-t-il ajouté à l’adresse des dirigeants européens, s’exprimant depuis un lieu tenu secret. « Nous vous conseillons donc de faire marche-arrière avant de subir une catastrophe », a exhorté le dirigeant libyen sous les applaudissements nourris de ses partisans et les rafales tirées en l’air. Plus de 100 jours après le début des bombardements …les rebelles appuyés par L’OTAN ont récemment reçu des armes parachutées par la France. « Marchez sur le Djebel (Nefoussa) et saisissez les armes qui ont été larguées par les Français. Si ensuite vous voulez pardonner (aux rebelles), c’est votre affaire », a lancé Mouammar Kadhafi à ses concitoyens. A Madrid, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a invité le colonel Kadhafi à « faire passer en premier le bien-être et l’intérêt de son peuple, quitter le pouvoir et faciliter une transition démocratique (…), plutôt que de proférer des menaces ». A ses côtés, son homologue espagnole Trinidad Jimenez a asséné que « la réponse de l’Europe est de continuer à travailler avec la même résolution » et de maintenir « la même pression politique et militaire » jusqu’au règlement de la crise. Ainsi, l’Otan a annoncé ce samedi avoir intensifié ses bombardements dans l’ouest du pays, détruisant une cinquantaine d’objectifs pendant la semaine. Les opérations ont visé des objectifs allant des montagnes du Djebel Nefoussa, près de la frontière tunisienne, à la ville de Misrata, à plus de 200 km à l’est de Tripoli, selon un communiqué de l’Alliance atlantique. Les frappes aériennes avaient pour but de répondre au déploiement de « forces loyales à Kadhafi dans des zones urbaines d’importance et sur des lignes de communication ».  Ces quatre derniers jours, l’Otan a détruit à Gharyan, à 80 km au sud de Tripoli, huit « objectifs »…. L’Alliance occidentale a également visé hier  deux véhicules à Bir Al-Ghanam, un carrefour stratégique à quelque 50 km au sud de la capitale sur lequel les rebelles ont lancé une offensive cette semaine. L’accès des civils aux services d’aide d’urgence est toujours « très préoccupant » dans cette région, selon la mission humanitaire de l’ONU qui s’y est rendue pour la première fois.(source:Echorouk) 

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 EN LARGUANT DES ARMES POUR LES REBELLES LIBYENS

La France met en péril le Sahel

L’annonce du retrait des soldats français de l’Afghanistan intervient étrangement peu de temps avant la menace lancée vendredi soir par le leader libyen El Gueddafi de porter les combats en Europe.

Le retrait, très prochainement, de centaines de soldats français d’Afghanistan, semble déjà réjouir Al Qaîda et sa branche maghrébine. Ce retrait a constitué l’une des conditions posées par la nébuleuse pour libérer les quatre otages français que ses phalanges détiennent depuis près de dix mois. Dans ce contexte, l’AFP, citant une source proche de la médiation, rapporte que «l’annonce du départ prochain de centaines de soldats français d’Afghanistan a été bien accueillie par Al Qaîda au Maghreb islamique qui détient quatre otages français enlevés au Niger il y a plus de neuf mois». Cette même source affirme que «les otages se portent bien. C’est ce que les ravisseurs nous ont aussi dit». Cette décision prise après que la France ait perdu 63 soldats dont 11 depuis le début de l’année 2011 sera-t-elle suffisante pour libérer les otages? Dans quel contexte la France a-t-elle décidé de retirer ses troupes de l’Afghanistan? Ce qui est sûr, ce n’est certainement pas en totalité pour répondre aux exigences des terroristes, mais que tout porte à croire que la France se prépare d’ores et déjà à investir d’autres territoires, comme la Libye par exemple. L’annonce du retrait des soldats français de l’Afghanistan intervient étrangement peu de temps avant la menace lancée vendredi soir par le leader libyen El Gueddafi de transporter les combats en Europe. Le colonel s’est adressé aux millions de citoyens libyens sortis ce vendredi dans la rue pour afficher leur soutien au régime. Mais aussi au moment où la France se «débarrasse» de la légalité internationale et n’hésite pas à armer les insurgés libyens. A ce propos, un illustre inconnu qui répond au nom de Mahmoud Chammam, prétendu porte-parole du CNT, a confirmé vendredi sur France 24, que la France a promis un autre lot d’armes. La même promesse aurait été signifiée au CNT par d’autres pays qu’il ne citera pas. Ce même interlocuteur accusait sur cette même chaîne, l’Algérie qui, selon des rapports, aurait envoyé des officiers pour combattre aux côtés du leader libyen. A l’évidence, la France ne peut pas agir militairement sur plusieurs fronts. Elle risque de s’embourber davantage dans un conflit qu’Al Qaîda est en train de tirer à son avantage, selon l’aveu même de responsables français. La question qui s’imposera d’elle-même est de savoir comment les pays qui luttent contre Al Qaîda et sa branche maghrébine, vont interpréter la nouvelle donne? Pour leur part, les Etats-Unis d’Amérique viennent de dévoiler leur stratégie qui consiste à prendre en considération l’après-Oussama Ben Laden, mais aussi comment lutter contre les groupes terroristes dans le contexte de crises qui secouent aujourd’hui plusieurs pays arabes, et en comptant sur l’apport des musulmans, considéré comme une partie de la solution. D’ailleurs, et par souci d’efficacité, le président américain, Barack Obama, vient de nommer un juriste Matthew Olsen, ancien chef de la NSA, à la tête de l’organisation intergouvernementale de lutte contre le terrorisme. Ce juriste, pour rappel, remplacera Michael Leiter, qui a démissionné de la direction du Centre de lutte antiterroriste (Nctc). Craignant des attentats à l’intérieur du territoire US, le président américain souligne, dans un communiqué en la circonstance, de la nomination de ce juriste, docteur en droit de l’université de Harvard qu’«Olsen sera un membre très important de mon équipe de sécurité nationale, au moment où nous travaillons d’arrache-pied pour empêcher des attentats contre notre pays et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les Américains». La France a-t-elle les moyens nécessaires pour dicter ses points de vue en marge de la stratégie américaine? Paris, qui apporte désormais une aide conséquente à une rébellion dominée par les djihadistes, jouera-t-il la prochaine présidentielle en Libye, même si cela doit gêner les plans de domination tracés à Washington? Des analystes affirment qu’il n’en n’est pas question dans la mesure où le rôle français n’est jamais sorti du cadre planté par les Américains. Les mêmes analystes rappellent que la mission de Bernard Henry-Levy auprès de Sarkozy est à elle seule révélatrice des enjeux électoraux aux USA et en France. (L’Expression-03.07.2011.)

***Intervantion de L’OTAN

Une colonisation sous l’égide de l’ONU

Bavures militaires contre des civils, contrats discrets bradant les richesses, sabotages des initiatives de paix de l’UA et distribution des armes aux rebelles.

L’Alliance atlantique (Otan) poursuivant ses raids en Libye renie-t-elle sa mission principale, «protéger les civils» pour se substituer à une force coloniale (et criminelle?), sous l’égide de la résolution 1973 des Nations unies. En effet, a priori, des experts occidentaux soutiennent, catégoriques, que la situation actuelle en Libye démontre une impasse totale après quatre mois de turpitudes et face à la résistance du régime d’El Gueddafi. Une résistance qui, il est utile de le souligner, multiplie des appels à la paix et à l’arrêt des hostilités privilégiant un règlement politique pour la crise libyenne, tel que recommandé par l’Union africaine, en charge du dossier libyen. «Tous les scénarii préparés, notamment celui d’un assassinat d’El Gueddafi et même d’une nouvelle violation de la résolution 1973 de l’ONU, avec un déploiement des troupes au sol, ne peuvent masquer l’échec cuisant de cette guerre qui dessert chaque jour davantage les puissances occidentales», a expliqué le chercheur Allain Jules, largement repris par la presse occidentale, notant, par ailleurs, qu’en dépit des bombardements massifs de l’Otan contre le régime, rien n’y fait. «Une solution définitive au conflit demeure incertaine. Bien au contraire, d’autres desseins inavoués arrêtés par la coalition, s’annoncent à l’horizon», a-t-il fait remarquer. D’autre part, le chercheur relève les récentes bavures militaires de l’Otan en Libye et les voix discordantes des membres de l’Alliance. Ils renseignent donc et attestent des mensonges véhiculés par le camp occidental sur la guerre en Libye, indique Allain Jules. Le même chercheur a également souligné, dans un article publié par le Nouvel Observateur intitulé: «L’implacable vérité sur le mensonge occidental», que «le peuple occidental a fait le constat amer que la guerre contre la Libye de Mouamar El Gueddafi lui a été vendue sur des plateaux de télévision avec maestria». Et de souligner, dans le même contexte, que l’exigence des pays occidentaux du départ du guide libyen Mouamar El Gueddafi, est aussi une violation manifeste du droit international.«Aucun peuple ou dirigeant du monde n’a de droit sur un président d’un quelconque pays», a-t-il expliqué. Donc, il faut noter que le moins que l’on puisse dire est que les forces de l’Otan prennent à contre-pied la plupart des commentaires qui ont été faits au sujet de la guerre «civile» en Libye. Un autre rapport du Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (Ciret-avt) et du Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2r), établi, courant mai dernier, révèle que la révolution «dite libyenne» «n’est ni démocratique, ni spontanée». «Nous sommes en présence d’un soulèvement armé organisé de la partie orientale du pays, dans un esprit de revanche et de dissidence, soutenu, dans le fond et la forme par des forces, plus au moins invisibles», peut-on lire dans le document, qui vient d’être publié.
A ce sujet, il convient de dire, sans risque de se tromper, qu’en matière de défense et de sécurité, des personnalités comme Yves Bonnet, ancien patron de la Direction (française) de la surveillance du territoire (DST) et Eric Dénécé, ancien officier-analyste à l’Evaluation et la documentation stratégique du secrétariat général de la Défense nationale (France), ont plus de légitimité que les anticipations établies par Nicolas Sarkozy et ses conseils. Lequel, Sarkozy, n’a d’ailleurs pas hésité à larguer quelque 40 tonnes d’armes (armes d’assaut, munitions et roquettes antichars), dans le sud de Benghazi pour les rebelles, dont l’identité, selon des experts français, demeure douteuse et dangereuse. Faisant fi des résolutions onusiennes et régionales, mais aussi des initiatives de paix, le fervent «animateur de la guerre» en Libye, Nicolas Sarkozy, vient donc de pousser encore plus fort les Libyens dans leur descente aux enfers, en se mettant en travers d’une solution politique. D’où la conclusion du rapport sur ce point: «La coalition militaire, sous l’égide de l’Otan, soutient une rébellion comprenant des terroristes islamiques. Nul ne peut nier que des rebelles libyens aujourd’hui soutenus par Washington étaient, hier encore, des jihadistes qui tuaient des GI’s américains en Irak.» Le document a fait remarquer également que les motivations de la rébellion, disparates, sont différentes de celles, qui ont déclenché les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte. Car, à la base des revendications de ces mouvements, il y avait la situation économique. Or, selon le document, l’économie libyenne se portait plutôt bien, sans chômage, avec un recours accru à la main-d’oeuvre étrangère (3 à 4 millions de travailleurs immigrés). Et de conclure que le désormais Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, est «une coalition d’éléments disparates aux intérêts divergents», dont seulement 11 membres de cette structure étaient connus, sur 31. *Par

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2 réponses à “Chroniques d’un monde à l’envers”

  1. 7 08 2011
    fieldrunners hd (23:57:10) :

    I agree with your Chroniques d’un monde à l’envers at ElAyam.5, wonderful post.

    Répondre

  2. 21 12 2012
    return man 2 (22:54:41) :

    I like this post :-)
    return man 2

    Répondre

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