USA-chez l’oncle Sam
**Vers une réduction historique de l’armée américaine
Le Pentagone veut réduire les effectifs de l’armée de Terre américaine à leur plus bas niveau depuis 1940, reflétant la fin de 13 années de guerres en Afghanistan et en Irak, a annoncé lundi le secrétaire à la Défense Chuck Hagel. »Nous avons décidé de réduire encore les effectifs d’active de l’US Army pour atteindre 440.000 à 450.000 soldats », a-t-il indiqué en présentant les priorités budgétaires pour 2015. L’armée de Terre comptera alors 13% de soldats de moins que ses 520.000 hommes à l’heure actuelle. Elle avait cependant déjà décidé de ramener ses effectifs à 490.000 hommes.Cet objectif doit être atteint d’ici 2017, a précisé à l’AFP un responsable de la Défense sous couvert de l’anonymat. Avec près de 450.000 soldats, il n’y aura jamais eu aussi peu de soldats américains d’active depuis l’Entre-deux-guerres, avant que la conscription ne soit rétablie de 1940 à 1973. Après la Guerre froide, les effectifs avaient chuté à 479.000 hommes en 1999, avant de grimper après le 11-Septembre -pour atteindre 566.000 soldats en 2010- et faire face aux besoins des guerres en Afghanistan et en Irak.
« Nous n’allons plus dimensionner nos effectifs pour des opérations de stabilisation, une armée de cette taille est trop grande par rapport aux besoins de notre stratégie de défense », a justifié le chef du Pentagone lors d’une conférence de presse. Ces réductions permettront « d’assurer que l’armée de Terre reste bien entraînée et clairement supérieure en termes d’armes et d’équipements », a-t-il plaidé. *Source: Belga-24/02/2014
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*Les Etats-Unis se sont donnés en spectacle
Les Américains en ont marre du jeu politicien qui bloque le pays
Les Etats-Unis se sont donnés en spectacle. «Les Américains en ont plus qu’assez!» du jeu politicien, a déclaré Barack Obama, jeudi dernier, après le compromis de dernière minute sur le relèvement du plafond de la dette. Un compromis que s’il n’avait pas eu lieu aurait mis les Etats-Unis en cessation de paiement. C’est-à-dire en faillite. C’est de ce jeu-là que les Américains en ont marre. Un jeu qui s’était déjà produit à plusieurs reprises auparavant. Il s’agit de bloquer financièrement le pays pour obtenir en échange une concession politique. Du chantage, tout simplement. Avant le relèvement du plafond de la dette de mercredi dernier, il y a eu deux semaines auparavant le blocage budgétaire (Shutdown) avec pour résultat la mise au chômage de centaines de milliers de fonctionnaires américains et des pertes estimées à 24 milliards de dollars. Qui joue à ce jeu-là? Au-devant de la scène, c’est la Chambre des représentants à majorité républicaine. Le motif avancé, publiquement, par ces républicains est la fameuse loi Obamacare (loi sur l’accès à la couverture sanitaire des plus démunis). Ils se disent contre cette loi. Soit! Sauf que d’ordinaire et dans un pays comme les Etats-Unis réputé être la première démocratie du monde, la sanction des urnes est respectée par les perdants. Cette fois, la règle semble être piétinée. Pourquoi? C’est Obama qui est ciblé. Ce n’est pas nouveau, car le même jeu avait eu lieu lors de son premier mandat. Peine perdue, il a été réélu. Ce qui a eu pour effet d’enrager encore plus ses adversaires. Dans son discours de jeudi dernier, Obama a utilisé plusieurs fois le mot «haine». Il confirme que c’est lui la cible en disant à peu de chose près: «Si je ne vous conviens pas, ce n’est pas en mettant en péril la nation qu’il faut agir. Argumentez! Discutez!». Il faut savoir qu’au-delà de la façade politique marquée par le parti démocrate et le parti républicain, le pouvoir des lobbies est d’une redoutable efficacité aux Etats-Unis. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2008, Barack Obama a collectionné les décisions qui desservent les intérêts de plusieurs lobbies. Sa façon de régler la crise économique de 2008 n’avait pas été du goût des spéculateurs en Bourse. A tel point qu’un mouvement politique hétéroclite qui a pris le nom de «Tea Party» a vu le jour sous l’impulsion des milieux de la finance internationale. Ensuite, Obama s’est mis à dos l’industrie de l’armement avec son projet de réforme contre la mise en vente libre des armes aux Etats-Unis. Il a également pris courageusement la décision d’imposer la reprise des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens sur la base des frontières de 1967. Sur d’autres dossiers comme celui de la Syrie, il a affirmé son indépendance vis-à-vis des lobbies en préférant la solution politique aux frappes militaires. Il y a quelques jours, il a fait preuve de la même indépendance en décidant de privilégier le dialogue avec les Iraniens. Le tout en faisant fi des «recommandations» et «mises en garde» d’Israël. Et comme Obama en est à son deuxième et dernier mandat, ses adversaires n’ont d’autre choix que la riposte insensée qui consiste à s’en prendre à toute l’institution fédérale. La majorité des citoyens américains ont compris le jeu malsain qui se déroule. Un dernier sondage donne 49% d’opinions défavorables au parti républicain. Obama vient de gagner une nouvelle bataille contre les lobbies qui ne veulent plus le voir à la Maison-Blanche. La prochaine confrontation aura lieu avant le 17 février prochain, date de l’expiration du relèvement du plafond de la dette adopté mercredi dernier. Triste spectacle d’une démocratie qui remet en cause son président élu le plus démocratiquement du monde. Ce grand exemple a ses «petites copies». On en trouve des traces en Russie, en Italie, en France. Et même chez nous! *L’Expression-19.10.2013
** »Shutdown » :
« Une défaite en rase campagne pour les républicains »
Démocrates et républicains américains ont conclu, mercredi 16 octobre, in extremis, un double accord sur le relèvement du plafond de la dette et sur la fin du « shutdown ». Celui-ci évite au pays un défaut de paiement et offre à Barack Obama une victoire importante dans la crise politique qui s’est jouée à Washington, estime, dans un chat, Philippe Bernard, journaliste au Monde.*Le Monde.fr | 17.10.2013
Suzette : Quelles sont les concessions qu’a dû faire Obama pour obtenir cet accord ? Des choses substantielles ou symboliques ?
Philippe Bernard : Barack Obama n’a guère fait de concessions en réalité. La seule minuscule concession consiste à vérifier davantage les revenus des personnes sollicitant des subventions pour achter leur assurance-santé. Mais ça n’est rien à côté de ce que réclamaient il y a deux semaines les républicains, à savoir le report d’un an – autrement dit l’abandon – de la loi dite « Obamacare ». Mais il a dû accepter un simple report des échéances budgétaire et financière. Tout peut donc recommencer en 2014.
Viaaa : Vu de France, les républicains ont l’air totalement ridiculisés. C’est à ce point ?
C’est en effet une défaite en rase campagne pour les républicains, qui avaient placé la barre extrêmement haut puisqu’ils voulaient, en profitant des échéances couperet du mois d’octobre, tout à la fois obtenir le report de la loi Obama sur la santé et des réductions drastiques des dépenses sociales sans augmentation d’impôts.
Le fait que le parti républicain se soit divisé au moment du vote à la Chambre des représentants en dit long sur le clivage à l’intérieur du parti. La plupart des représentants républicains ont voté contre l’accord qui a mis fin au « shutdown », mais pas moins de 87 républicains sur 233 ont voté avec les démocrates en sa faveur.
Frio : Diriez-vous que la tendance Tea Party est majoritaire aujourd’hui chez les électeurs républicains ?
Probablement pas. Les membres du Tea Party correspondent à ce que l’on appellerait en France l’extrême droite du parti, favorable à une réduction drastique du périmètre de l’Etat, y compris la suppression de grands ministères et, pour certains, de l’impôt sur le revenu. Mais il est vrai qu’aux élections parlementaires de 2010, la majorité des nouveaux élus républicains étaient soutenus par le Tea Party. Encore faut-il préciser que le Tea Party n’est nullement un mouvement centralisé mais repose sur une myriade d’organisations locales.
GuillaumeJ : Bonjour M. Bernard, la crise, ou plutôt la farce tragique, qui vient de se conclure n’a-t-elle pas révélé dans une certaine mesure au public américain le danger du Tea Party et autres postures auto-destructrices mues par une idéologie extrémiste intransigeante ? Pensez-vous que nous allions vers une scission du Grand Old Party ?
Bonjour Guillaume, vous parlez de « farce tragique ». Un élu a parlé hier de « bagarre de cour d’école ». En effet, les seize jours de crise n’ont débouché sur rien : ni accord sur le budget ni sur le plafond de la dette.
On est tenté de penser comme vous que le Tea Party a révélé sa dangerosité. C’est évidemment ce que pensent les démocrates et une partie des républicains. Les sondages montrent que 74% des Américains rendent les républciains responsables des la crise. Mais ils montrent aussi une colère et un dégoût envers l’ensemble des élus et du système parlementaire. De telles réactions peuvent nourrir le populisme, et donc le Tea Party.
Le fait que le vote républicain se soit divisé n’annonce pas a priori une scission dans le parti. Contrairement au système parlementaire français où les élus d’un même parti votent le plus souvent comme un seul homme, les parlementaires américains sont beaucoup plus autonomes. Ils se déterminent davantage en fonction de leur électorat local et de leur réélection (tous les deux ans pour les représentants). Ceci dit, l’ampleur de la crise et de l’échec qu’ils ont subi peut laisser penser que tout est possible au parti républicain.
Edwige : Les républicains promettent de mener à nouveau bataille en janvier et février. En auront-ils les moyens ?
Il est évident qu’ils sont affaiblis par le revers qu’ils viennent de subir. Après la trêve des confiseurs, tout peut effectivement reprendre. Cela dépendra en partie du succès ou de l’échec des négociations sur l’architecture du budget à long terme, qui doivent s’achever avant le 13 décembre.
A la rentrée, le climat sera aussi différent puisqu’on sera plus près encore des élections de mi-mandat de novembre 2014.
Korn : On a beaucoup dit d’Obama qu’il cherchait trop le compromis. Cela lui réussit finalement mieux d’aller au conflit…
Barack Obama avait effectivement été énormément critiqué dans son propre parti pour avoir négocié jusqu’au bout – et en vain – un compromis sur la dette à l’été 2011. Cette fois, il a montré qu’il pouvait rester déterminé et obliger l’adversaire à plier. Il a probablement tiré les enseignements de son précédent échec et surtout il a été réélu et ne peut briguer un troisième mandat. Ce qui lui donne une autorité nouvelle.
Mais la messe n’est pas dite et les échéances du 15 janvier, pour le budget, et du 7 février, pour la dette, mettront de nouveau à l’épreuve sa force de caractère.
Kreen : Tout le succès d’Obama ne risque-t-il pas de s’effondrer si l’Obamacare patine ? C’est le cas, non ?
La stratégie des extrémistes républicains pour « tuer » l’Obamacare a eu un effet paradoxal. Le tintamarre médiatique autour de la crise budgétaire a totalement relégué au second plan les débuts difficiles de la mise en œuvre de la loi sur la santé. Depuis le 1er octobre, les 40 millions d’Américains non assurés peuvent se renseigner en ligne sur les aides financières auxquelles ils peuvent prétendre pour souscrire une assurance mais les dysfonctionnements informatiques se sont multipliés, accentuant les inquiétudes et les critiques.
Les opposants à l’Obamacare vont probablement maintenant tenter d’exploiter ces dysfonctionnements. L’incertitude demeure aussi sur la capacité de l’Etat à convaincre les jeunes en bonne santé de souscrire une police d’assurance santé. S’ils sont trop peu nombreux à le faire, l’équilibre financier de l’ensemble risque d’être compromis.
La réussite technique des plateformes d’achat d’assurance est donc cruciale. Si elles fonctionnent, les Américains pourront enfin découvrir les avantages d’une loi dont beaucoup doutent jusqu’à présent.
Victor : Il est intéressant de remarquer le fossé entre les opinions véhiculées par des médias en faveur d’Obama et des démocrates, comme Le Monde et le New York Times, et d’autres comme le Washington Post ou les médias Fox. Un même fait sera interprété totalement différemment. Pour la Fox et le Washington Post, Obama est incontrôlable, ne veut pas négocier, et est donc est un mauvais président. De l’autre, les républicains du Tea Party sont d’extrême droite, notion qui n’existe même pas aux USA. Qui croire ?
L’un des arguments avancés par Obama était le refus du chantage au budget et le refus de créer un précédent. « Il faut que nous cessions de gouverner d’une crise à l’autre », a-t-il déclaré hier. Il a toujours proclamé qu’il était ouvert à la négociation et refusait de l’ouvrir le pistolet sur la tempe.
Le clivage que vous décrivez me semble très lié à l’interprétation que l’on peut faire de la loi sur la santé : odieuse intrusion de l’Etat qui vous oblige à souscrire une assurance ou avancée sociale majeure dans un pays où la maladie ou un accident peuvent vous précipiter dans la misère.
Nikê : Toute cette histoire n’a-t-elle pas été dramatisée ? Par les journaux pour vendre, par Obama pour montrer comme il est un leader fort ?
Par Obama ? Il n’est certainement pas à l’origine de la crise. Mais il est évident que la Maison Blanche a dramatisé l’échéance du 17 octobre, qui était théorique. La sérénité des marchés montre bien que personne ne croyait vraiment au scénario catastrophe.
D’autre part, dire que les politiques et les médias ont un intérêt conjoint à dramatiser, il me semble que c’est une constante du système politico-médiatique aux Etats-Unis.
Thierry : Les USA vont pouvoir continuer à s’endetter (16 000 milliards de dollars déjà)… En quoi la fuite dans la dette est-elle une bonne nouvelle ?
Olène : Où en sont les USA dans les efforts pour réduire la dette ?
En 2011, la précédente crise sur le plafond de la dette avait débouché sur un accord de réductions automatiques des dépenses publiques, dites « sequester », pour un montant de 85 milliards de dollars (62 milliards d’euros au cours actuel). Faute d’accord depuis lors, ces coupes aveugles sont toujours en vigueur et tendent à réduire le déficit.
Barack Obama, dans ses discours, se dit aussi favorable à la réduction du déficit mais il veut que la baisse des dépenses sociales soit compensée par une augmentation des impôts pour les plus riches. Ce qu’ont refusé jusqu’à présent les républicains. Mais le président s’est déclaré ouvert à une réforme à la baisse de la « social security », le système de pensions publiques des plus de 65 ans. Il est question notamment de réduire la couverture, voire de relever l’âge d’accès à ces avantages.
Philippe : Comment cette crise peut-elle se traduire sur le plan électoral ?
Les élections parlementaires de mi-mandat auront lieu en novembre 2014, dans plus d’un an. Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là. Mais un sondage, il y a quelques jours, indiquait que contre toute attente des élus Tea Party pourraient être battus par des démocrates, qui retrouveraient ainsi la majorité à la Chambre des représentants qu’ils ont perdue en 2010.
On pensait jusqu’à présent cette hypothèse exclue en raison d’un découpage électoral très favorable aux républicains. En 2012, alors que les démocrates ont recueilli 1,6 million de voix de plus que les républicains aux élections à la Chambre des représentants, ils y sont restés très minoritaires. Il reste à voir si la colère et le désarroi générés par le « shutdown » peuvent mener dans plus d’un an à un pareil bouleversement.*Le Monde.fr | 17.10.2013
**Le fédéralisme américain est-il en crise?
*LE MONDE | 10.10.2013–Les républicains, qui refusent la réforme de la santé votée en 2010 (« Obamacare »), ont bloqué l’adoption du budget 2014. Premier blocage du gouvernement fédéral (« shutdown ») en dix-sept ans, cette paralysie concerne quelque 800 000 fonctionnaires des secteurs jugés non indispensables appelés à rester chez eux tant que le Congrès ne se sera pas mis d’accord sur le budget. Les Etats-Unis vont-ils être conduits au défaut de paiement le 17 octobre ? Pourquoi le Tea Party s’est-il radicalisé ? L’Etat fédéral américain est-il en faillite ?
*Un leadership international affaibli
C’est entre lassitude et incrédulité que le monde assiste au dernier psychodrame américain. Or, le « shutdown » n’est que la dernière manifestation de dysfonctionnements auxquels sont confrontés les Etats-Unis et par ricochet le monde entier.
Il y a tout d’abord des répercussions sur la politique étrangère. En fin de semaine dernière, le département d’Etat annonçait le report du deuxième round de négociations sur le commerce et l’investissement (TTIP) et l’annulation du voyage du président Obama en Asie. D’un côté, ce sont les fonctionnaires fédéraux nécessaires à la préparation du sommet qui manquent à l’appel. De l’autre, on estime que la présence du président à Washington est indispensable pour régler la crise. Beaucoup de contrats publics passés avec l’étranger sont suspendus. A l’instar des shutdowns de 1995 et 1996, on peut espérer que le retour à la normale permettra un rapide redémarrage de l’Etat américain.
Mais la fermeture du gouvernement fédéral n’est qu’un élément de la crise liée à la situation budgétaire désastreuse du pays. Derrière le shutdown, il y a les coupes budgétaires automatiques en place depuis le 1er mars, et qui touchent les budgets du département d’Etat et du Pentagone. La semaine prochaine, il faudra aussi remonter le plafond de la dette fédérale, fixé à 16 400 milliards de dollars. Ce plafond ne peut être modifié que par la loi, ce qui, dans le contexte d’hystérie sur les sujets budgétaires, ne se fera pas sans un nouvel affrontement entre les partisans du Tea Party, minorité radicale, et les autres membres du Congrès.
L’ÉCONOMIE MONDIALE FRAGILISÉE
Le risque d’abaissement de la note du pays par les agences de notation et de perte de confiance des marchés financiers n’est pas nul, ainsi que celui d’une nouvelle récession, avec les conséquences sur le reste du monde. L’économie mondiale est donc fragilisée.
Les importantes coupes budgétaires imposées par la séquestration pourraient en outre avoir des effets en réalité plus graves que le shutdown en imposant des inflexions de long terme de la politique étrangère du pays. C’est le cas, par exemple, du « pivot vers l’Asie ». Cette politique annoncée par le président lors de son premier mandat devait être l’héritage principal de sa politique étrangère : les Etats-Unis allaient se dégager enfin du Moyen-Orient et de ses mille difficultés pour s’orienter vers la région Asie-Pacifique. Des relations fortes avec les pays d’Asie du Sud-Est devaient se matérialiser par un redéploiement des forces américaines. Or, à la tendance baissière du budget de défense engagée depuis 2010, la séquestration ajoute une coupe de 37 milliards de dollars en 2013 et de 52 milliards en 2014 : ces éléments ont déjà fait comprendre aux observateurs que le pivot vers l’Asie ne pourra se réaliser comme prévu.
Prenant le relais de la crise syrienne, le shutdown contribue enfin à l’affaiblissement de l’image des Etats-Unis. Dans son dernier ouvrage Presidential Leadership and the Creation of the American Era (Princeton University Press, 2013), le professeur à Harvard Joseph Nye insiste sur le rôle personnel des présidents en matière de politique étrangère.
Si M. Obama a été traité par les républicains de président faible, ses partisans voyaient en lui un président sage et réfléchi. Or les semaines qui ont suivi le massacre chimique du 21 août en Syrie ont plongé les plus fidèles dans le doute. Ses atermoiements ont en tout cas achevé de ternir son image dans le monde arabe. Au-delà de sa personne, c’est la capacité de leadership américain dans le monde qui est mise en doute. L’incapacité de M. Obama à faire plier les élus pro-Tea Party et à créer un climat propice au compromis avec le Congrès renforce l’impression de faiblesse.
Si la personnalité du président est un élément décisif dans la définition de la politique étrangère, il est bien possible que le prochain hôte de la Maison Blanche soit en mesure de redresser l’image de son pays. La question est donc de savoir quel genre d’homme ou de femme sera le prochain président américain.**Laurence Nardon (Chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI)**LE MONDE | 10.10.2013
**combat acharné entre Démocrates et Républicains
autour de loi sur la santé connue sous le nom d’ »Obamacare »
Le ping-pong parlementaire n’a pas cessé lundi -30 septembre 2013-entre le Sénat, à majorité démocrate, et la Chambre des représentants, dominée par les républicains, sur le projet de loi de finances. Lundi soir, pour la deuxième fois de la journée, les 54 sénateurs démocrates ont rejeté, sans surprise, le texte adopté peu avant par la Chambre, la culmination de plus de trente mois de débats sur le budget de l’Etat. Celui-ci prévoyait de reporter l’entrée en vigueur de la loi sur la santé connue sous le nom d’ »Obamacare » – troisième tentative dans ce sens des républicains, alors que son application devait franchir une étape cruciale mardi. Les républicains exigeaient en effet que tout accord budgétaire revienne, d’une manière ou d’une autre, sur cette loi emblématique du premier mandat d’Obama, votée en 2010. A partir de mardi, des millions d’Américains démunis d’assurance-maladie vont tout de même pouvoir s’inscrire sur un site gouvernemental pour demander à bénéficier d’une assurance subventionnée à partir de 2014.
Le Sénat américain, à majorité démocrate, a rejeté, mardi 1er octobre, une proposition de médiation soumise par la Chambre des représentants, dominée par l’opposition républicaine. Le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, a prévenu qu’il ne négocierait pas de sortie du shutdowntant que les républicains de la Chambre ne présenteraient pas un texte permettant d’assurer la continuité du service public. Face à l’échec du Congrès à voter un budget avant l’heure limite, la Maison Blanche a ordonné lundi juste avant minuit aux agences fédérales américaines de cesser leurs activités, forçant près d’un million de fonctionnaires à rester chez eux.
Juste après l’officialisation de la situation, l’équipe de Barack Obama a envoyé un tweet sur son compte officiel : « Ils l’ont fait. Un groupe de républicains de la Chambre a forcé le gouvernement à s’arrêter à cause d »Obamacare’ plutôt que de voter un budget. »
Auparavant, M. Obama avait mis en garde contre une fermeture du gouvernement fédéral.
« [Le shutdown] aura des conséquences économiques très réelles pour des gens dans la vraie vie, et tout de suite. Des centaines de milliers de fonctionnaires resteront à leur poste sans être payés, et des centaines de milliers d’autres seront immédiatement mis en congé sans solde. [Cette paralysie] grippera les rouages de notre économie au moment où elle redémarrait. »
Déterminé à mener à bien la mise en oeuvre de la réforme de l’assurance santé, Barack Obama a fait savoir mardi qu’il n’était pas fermé à d’éventuels changements sur ce texte, emblématique de son premier mandat, mais qu’il n’accepterait jamais que ces modifications soient accordées en contrepartie d’un vote sur le budget.
L’Affordable Healthcare Act fait l’objet d’un combat acharné de la part d’un noyau dur au sein du parti républicain, proche du Tea Party, son aile radicale.
Le leader des républicains à la Chambre, John Boehner, a déclaré que « le peuple américain ne veut [pas plus que lui] d’une fermeture du gouvernement ». Mais la réforme de la santé d’Obama « a un impact dévastateur. Il faut faire quelque chose ».
Conséquence de cette situation, plus de 800 000 employés jugés non essentiels doivent donc être mis en congé sans solde dès mardi. Du département de la défense à l’Agence de protection de l’environnement, tous les services fédéraux sont sommés de réduire immédiatement leurs effectifs au minimum vital, parfois à seulement 5 %. Partout dans le pays, les portes des parcs et musées nationaux vont rester fermées.
Les fonctions régaliennes de l’Etat fédéral – justice, sécurité, FBI, opérations militaires extérieures – sont exemptées. Juste avant le shutdown, une loi a été promulguée garantissant aux militaires qu’ils seraient payés à temps quoi qu’il arrive. Cette situation durera jusqu’au vote d’une nouvelle loi de finances par le Congrès, ce qui pourrait prendre des jours, voire des semaines.*source:Le monde-01.10.2013
**L’Etat fédéral américain au chômage technique
ainsi que 800.000 fonctionnaires
L’Etat fédéral américain a été mis au chômage technique mardi matin pour la première fois depuis 17 ans. Ce « shutdown » devrait affecter des centaines de milliers de fonctionnaires, faute d’un accord sur le budget au Congrès. Les tractations de dernière minute ont échoué entre démocrates et républicains.
Malgré les allers-retours entre le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains, aucun projet de loi de finances n’a pu être adopté à temps pour le début de l’exercice budgétaire 2014, qui a commencé à minuit (06h00 HB).
La Maison Blanche a donc ordonné peu avant minuit aux agences fédérales de déclencher la cessation partielle de leurs activités, à laquelle elles s’étaient préparées.
Barack Obama a promulgué lundi soir une loi garantissant aux militaires qu’ils seront cependant payés à temps quoiqu’il arrive.
Tous les services fédéraux sont sommés de réduire immédiatement leurs effectifs au minimum vital, parfois à seulement 5% de leur personnel. La sécurité nationale et les services essentiels sont exemptés.
Environ 800.000 fonctionnaires jugés non essentiels, sur plus de deux millions, auront quatre heures mardi matin pour se présenter à leurs bureaux, ranger leurs affaires, annuler leurs réunions et rentrer chez eux. Jusqu’à ce que le Congrès s’accorde pour allouer des crédits finançant les agences fédérales.
La raison du blocage s’appelle « Obamacare », le surnom de la réforme du système de santé de Barack Obama. Les républicains exigeaient que tout accord budgétaire revienne, d’une manière ou d’une autre, sur cette loi emblématique du premier mandat de Barack Obama, votée en 2010. A partir de mardi, des millions d’Américains démunis d’assurance-maladie vont pouvoir s’inscrire sur un site gouvernemental pour demander à bénéficier d’une assurance subventionnée à partir du 1er janvier 2014. *Source: Belga-01.10.2013
** «croisade idéologique» contre Obama
800.000 Américains pris en otage par le Parti républicain
800.000 Américains plus des dizaines de milliers d’autres en cours d’identification sont pris en otage depuis mardi dernier, aux Etats-Unis. Une prise d’otages d’apparence civilisée. Sans kalachnikov mais avec une autre arme aussi redoutable qui a pour nom «shutdown». Un nom qui désigne le blocage de la loi de finances. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, l’année fiscale s’achève le 30 septembre, à minuit, de chaque année. Celle de l’année suivante doit être adoptée avant. Par son approbation par la Chambre des représentants ou Chambre basse, le Sénat et le président des Etats-Unis. Mardi dernier c’est la Chambre des représentants contrôlée par le Parti républicain qui était à l’origine du blocage. Une partie des plus radicaux de ce parti ont usé de ce moyen pour entraver la réforme de santé introduite par le président Obama et qu’on appelle «Obamacare». Cette réforme, validée par la Cour suprême en 2012, permet aux plus démunis des Américains d’avoir une couverture sociale pour les soins médicaux. Auparavant, ceux qui n’avaient pas les moyens de payer les frais médicaux pour se soigner, notamment les cancéreux dont les traitements sont les plus coûteux, n’avaient droit à aucune assistance médicale. Les radicaux républicains ont donc voulu imposer le report, puis le retrait de la loi, de «l’Obamacare» sinon ils bloqueraient le fonctionnement de l’administration américaine. Obama n’a pas voulu plier et a refusé le chantage qu’il qualifie de «croisade idéologique». Les républicains ont alors mis leur menace à exécution. Les choses en sont là. En plus de tous ces fonctionnaires brutalement mis au chômage, il y a tous les commerçants à la périphérie des structures touchées (parcs de loisirs, musées, etc) qui sont touchés. A cela s’ajoute la quasi-paralysie de l’administration américaine dans son ensemble. De la Maison-Blanche aux services de renseignements en passant par les hôpitaux et bien d’autres services ne fonctionnement qu’en service minimum depuis mardi dernier. Obama a même rappelé que la Nasa risque la fermeture. C’est dire que les républicains n’ont pas reculé à bloquer leur pays pour des raisons fallacieuses. Car l’Obamacare n’est pas une loi pour la médecine gratuite comme on pourrait le croire. C’est la participation de l’Etat à la souscription d’assurance maladie des pauvres. Ce qui boostera les affaires des compagnies d’assurances et qui créera du même coup des emplois. Une décision qui favorise la relance économique. La réalité est ailleurs. C’est la deuxième fois en 17 ans qu’une telle prise d’otages a lieu. En 1996 c’est Bill Clinton qui a dû y faire face. Il faut rappeler qu’il a été l’artisan des accords d’Oslo qui furent signés par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin le 13 septembre 1993. Rabin a été ensuite assassiné, le 4 novembre 1995, dans son propre pays par un Israélien. C’est sûrement là que se trouve «la croisade idéologique» évoquée par Obama et son refus de payer la «rançon». Une «rançon» qu’il ne faut pas comprendre au premier degré et la traduire par un versement en dollars. On est plus dans l’exigence d’un changement de position sur un projet politique bien précis. Il faut préciser que l’abandon de frappes militaires contre la Syrie ainsi que le dialogue amorcé avec l’Iran, ont été mal accueillis par les dirigeants israéliens. D’ailleurs, le jour même du blocage, Netanyahu prononçait son discours, devant l’Assemblée générale de l’ONU pour annoncer son désaccord complet contre la manière pacifique adoptée par Obama sur ces deux dossiers. Il a même fait état de son intention de déclencher une guerre nucléaire en «ne permettant pas à l’Iran de se doter du nucléaire» et que «Israël est capable d’attaquer (l’Iran) seul». Et si l’on y ajoute que le lobby israélien représenté par l’Aipac a plus d’influence sur les républicains que sur les démocrates que sont Bill Clinton et Obama, ont est sur la voie de mieux comprendre le «chantage» et la nature de la «rançon» liés au dernier «shutdown» de mardi dernier. Ce qui conforte cette cause est l’extraordinaire disproportion entre le blocage du fonctionnement de la première puissance du monde et le prétexte d’une simple réforme de la santé incontestablement bénéfique pour l’économie américaine. Ceci dit, les Américains ne sont pas dupes. Ce blocage s’est toujours retourné contre ses auteurs. Clinton lui doit sa réélection. Obama étant à son dernier mandat, ce sont les démocrates qui en tireront les bénéfices aux prochaines élections. *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression-Jeudi 03 Octobre 2013
**le Tea Party paralyse la science américaine
Depuis le 1er octobre 2013, la recherche publique américaine est quasiment paralysée, conséquence du blocage du budget des États-Unis au Congrès par les élus républicains de la mouvance Tea Party. La « fermeture » partielle du gouvernement n’a pas trop affecté les agences jugées essentielles pour la sécurité nationale, notamment le département de la Justice et celui de la Homeland Security (sécurité intérieure).
*photo:L’un des radio-télescopes du NRAO, au Nouveau-Mexique
Mais les agences de recherche publique ont été durement touchées, de nombreux projets scientifiques sont stoppés et plus de 800 000 employés fédéraux ont été mis à pied. De nombreux colloques se sont tenus avec une participation incomplète ou ont été reportés, et des commissions qui attribuent des budgets de recherche ont été ajournées.
Le National Radio Astronomy Observatory (NRAO, Observatoire national de radio-astronomie) a dû mettre à l’arrêt ses trois radio-télescopes installés aux Etats-Unis (un quatrième, celui d’Atacama, au Chili, fonctionne encore, mais il est géré en partenariat avec l’Europe, le Japon et le Chili). Les données recueillies par les télescopes du NRAO sont exploitées par des milliers de chercheurs et le fonctionnement de ces instruments coûte environ 150 000 dollars par jour.
« L’arrêt des télescopes pourrait entraîner la perte d’une année de travail », déclare à la revue Science l’astronome Mark Reid, du Smithsonian Astrophysical Observatory, à Cambridge. Reid est en congé forcé depuis le 1er octobre. Il travaille sur un projet destiné à cartographier la structure en spirale de la Voie Lactée, notre galaxie. Selon Reid, la précision de la carte nécessite d’effectuer trois mesures sur un intervalle de 18 mois. Or, une série de mesures devait être effectuée pendant le mois d’octobre. Si le Congrès ne trouve pas d’accord dans le courant du mois, les astronomes devront recommencer toutes leurs mesures la saison prochaine.
*photo: La sonde martienne Maven de la Nasa
Les scientifiques de la Nasa sont également inquiets pour la mission MAVEN, une sonde destinée à étudier l’atmosphère martienne qui doit être lancée entre le 18 novembre et le 7 décembre. La Nasa a interrompu ses programmes spatiaux, mais a décidé de débloquer un financement d’urgence pour maintenir le lancement de la sonde en 2013. La Nasa a en effet besoin de MAVEN pour communiquer avec les robots Curiosity et Opportunity, qui explorent actuellement la planète rouge. Mais la date du lancement n’est toujours pas connue.
L’agence fédérale responsable des prévisions météorologiques, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), a dû fermer provisoirement son principal site web (noaa.gov). L’agence maintient cependant en fonction un site qui donne les prévisions sur les ouragans, en particulier la tempête tropicale Karen qui touche ces jours-ci le golfe du Mexique.
La NOAA a dû aussi renvoyer certains de ses navires de recherche, mais s’efforce de préserver l’essentiel. Ainsi, le Ronald H.Brown, l’un des principaux navires océanographiques de l’agence, qui se trouve actuellement au Brésil, va continuer à naviguer avec un équipage réduit à 23 membres.
photo: Le navire Ronald H. Brown de la Nasa
Un organisme universitaire, l’UNOLS (University-national oceanographic laboratory system), qui possède une flotte de 19 bateaux utilisés par des chercheurs du public, a réussi pour l’instant à les maintenir en fonction. Ces bateaux sont financés sur une base annuelle et peuvent continuer à naviguer jusqu’à la fin 2013.
Dans le domaine de la santé, la fermeture du gouvernement a également des conséquences importantes. Le principal organisme de recherche médicale américain, le NIH (National Institutes of Health), est virtuellement à l’arrêt : 73% de ses quelque 18 600 employés sont en congé obligatoire. Le personnel encore au travail assure le maintien des installations qui demandent un entretien permanent, les expériences en cours et les soins nécessaires aux animaux de laboratoire (1,3 million de souris, 63 000 rats, 390 000 poissons, et 3 900 primates non humains).
Le NIH avait dû dans un premier temps « geler » sa base de données consacrée aux essais cliniques (clinicaltrials.gov). Un patient atteint d’un cancer n’a pas pu recevoir un traitement expérimental du fait que l’essai concernant ce traitement n’avait pas été répertorié dans la base. Après l’intervention d’un parlementaire, le NIH a été autorisé à mettre à jour les données sur les essais cliniques. Mais d’autres bases de données gérées par le NIH sont toujours gelées.
L’une des bases de données les plus utilisées par les chercheurs en biologie et médecine, PubMed, qui recense les publications de recherche médicale, est accessible mais n’est plus mise à jour.
Afin de limiter les dégâts, il a été décidé de maintenir en activité un nombre limité de scientifiques sélectionnés, ce qui crée des situations insolites. Ainsi, Carla Dove, ornithologiste au nom prédestiné (dove signifie colombe en anglais), maintenue à son poste au Museum d’histoire naturelle de Washington, se retrouve en tête-à-tête avec 650 000 spécimens
La paralysie de la science publique américaine n’est pas inédite : un blocage analogue s’était produit en 1995, à la suite d’un conflit entre Bill Clinton et les Républicains du Congrès. Il avait duré trois semaines et avait contraint plusieurs agences fédérales à interrompre leur activité. La situation actuelle pourrait se prolonger encore plusieurs semaines. Par une ironie du sort, cet épisode survient juste au moment où vont être attribués les prix Nobel, qui ont très souvent récompensé la recherche américaine.*blogs.mediapart.fr-05.10.2013
*Le Pentagone nomme un émissaire pour fermer Guantanamo
Le Pentagone a nommé mardi un émissaire chargé de fermer la prison militaire controversée de Guantanamo, un objectif réaffirmé maintes fois par le président Barack Obama, mais resté lettre morte en raison de l’opposition de certains élus du Congrès.
Paul Lewis, ancien juriste chargé du dossier de Guantanamo au sein de la Chambre des représentants, devra également superviser le transfèrement de prisonniers libérables vers des pays tiers, a souligné Chuck Hagel, le secrétaire à la Défense.
Selon le Pentagone, « cette annonce reflète l’engagement du ministère (de la Défense) de mettre en oeuvre la directive du président visant à fermer le centre de détention de Guantanamo », situé à l’intérieur de la base militaire américaine, à Cuba.
M. Lewis, qui enseigne l’Ethique à l’université de Georgetown à Washington, collaborera avec son alter ego du département d’Etat, Cliff Sloan, nommé en juin.
Le président Barack Obama a encore répété fin mai sa vieille promesse de campagne de 2008, disant sa ferme intention de fermer la prison située sur la base militaire de Guantanamo, où 164 personnes sont encore détenues dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » lancée dans la foulée du 11-Septembre.
Mais cet engagement maintes fois répété a été contrecarré par les parlementaires américains.
Parmi les détenus, 84 sont Yéménites, dont 56 ont été désignés comme transférables dans leur pays d’origine.
Quelque 46 autres prisonniers sont en détention illimitée, sans inculpation ni procès faute de preuves, mais jugés trop dangereux pour être libérés.*AFP-08.10.2013
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**Un plombier candidat au Congrès américain
«Joe le plombier» était devenu célèbre en interpellant Barack Obama en 2008…Samuel Joseph Wurzelbacher, qui avait acquis une brève notoriété sous le surnom de «Joe le plombier» lors de la campagne présidentielle de 2008 aux Etats-Unis, a annoncé mardi sa candidature au Congrès américain. Il a précisé qu’il se présenterait sous l’étiquette du Parti républicain pour l’un des sièges de l’Ohio à la Chambre des représentants.
«Si je me présente autant en colère, c’est parce que je le suis», dit-il dans un message vidéo de déclaration de candidature posté sur le site internet FoxToledo.com.
«Je ne supporte pas quand les gens font du mauvais boulot. Et nous votons depuis 40 ou 50 ans (pour que) de mauvaises personnes nous fassent de mauvaises choses. Pourquoi faisons-nous cela? Parce que nous ne prenons pas suffisamment au sérieux notre responsabilité de citoyen», ajoute-t-il.
La circonscription dans laquelle il se présente est tenue par la démocrate Marcy Kaptur, entrée à la Chambre des représentants en 1982.
Pris en exemple par les Républicains
En 2008, alors que Barack Obama, alors candidat démocrate, menait campagne porte à porte dans un quartier résidentiel de l’Ohio, Samuel Joseph Wurzelbacher l’avait pressé de questions sur la fiscalité, ce qui lui avait immédiatement valu l’attention des médias.
Lors d’un débat télévisé avant l’élection, le candidat républicain John McCain l’avait pris en exemple comme une future victime du programme fiscal de Barack Obama et les deux adversaires avaient ensuite fait référence à cet homme plus d’une dizaine de fois.
«Joe le plombier» est rapidement devenu une célébrité, notamment auprès des républicains qui voyaient en lui l’exemple même du travailleur ordinaire. Sa réputation a toutefois été entachée lorsqu’il a été révélé qu’il ne disposait pas de la licence de plombier. (Reuters-26.10.2011.)
***45,7 millions de pauvres aux USA*Des bons alimentaires pour 1 Américain sur 6 !
Le nombre de bénéficiaires de bons alimentaires a encore augmenté durant les deux dernières années aux États-Unis, où 45,7 millions de personnes les utilisent aujourd’hui pour pouvoir survivre.
Un chiffre record avec les plus fortes augmentations dans des États comme l’Alabama, le New Jersey et la Caroline du Nord, selon des chiffres diffusés par le département de l’Agriculture, qui estime qu’au moins 14,7% de la population du pays souffrent d’insécurité alimentaire. Selon les statistiques officielles, les territoires abritant les populations hispaniques les plus importantes comme la Californie, la Floride, New York et le Texas sont ceux qui concentrent le plus de bénéficiaires de coupons. En outre, près de 17 millions d’enfants vivent dans des ménages soumis à l’insécurité alimentaire. Ceci se passe chez la première puissance économique du monde ! (Liberté-18.08.2011.)
*Independance Day
Les Américains célèbrent le 235e anniversaire de la fondation des Etats-Unis d’Amérique, le 4 juillet 1776.
235 années lors desquelles ils construisirent une vision inédite, des rapports entre le citoyen et l’Etat; du pouvoir et de sa gestion; de la gouvernance et des libertés collectives et individuelles. En d’autres termes, comment vivre la démocratie. Ils n’ont pas réinventé l’Agora athénienne: ils ont fait mieux en portant l’art de gouverner aux dimensions de l’homme. Peut-on cependant parler de la démocratie américaine sans évoquer l’un de ses pères fondateurs: Thomas Jefferson? Aussi, est-il opportun de faire une relecture de Jefferson et redécouvrir les principes qui ont fondé sa pensée, sur lesquels s’est érigée la démocratie US.
Une démocratie qui, nonobstant certaines dérives de ses dirigeants, a produit néanmoins la civilisation la plus dynamique et la plus créative des temps modernes. A la base de cette démocratie, des hommes soutenus par leur volonté de créer un ordre nouveau où le citoyen américain sera la quintessence du pouvoir politique. L’un des plus prestigieux de ces pères fondateurs, était Thomas Jefferson, père de la Déclaration d’Indépendance, et théoricien des idées avant-gardistes de la jeune démocratie. Il donna une impulsion irréversible à l’idée de la liberté sous toutes ses formes. Il lutta également contre les velléités du gouvernement fédéral de monopoliser les pouvoirs. Il mit ainsi en garde contre le fait que «l’assujettissement à un gouvernement disposant de pouvoirs illimités était le plus grand des maux». Jefferson eut ainsi le souci constant de contenir le pouvoir exécutif dans les normes de la loi, mettant notamment en exergue la liberté de la presse et l’existence d’un corps législatif représentatif comme étant «les éléments essentiels d’un gouvernement libre». Il a aussi été le premier à pressentir le danger de dérive monarchique que pouvaient induire des mandats illimités.
Ainsi, fort des observations que lui inspirèrent les déviations de certains de ses compagnons, il en tira des enseignements pour formuler des recommandations pour une bonne gouvernance. Dès lors, il combattit farouchement la possibilité de mandats présidentiels perpétuels, comme pouvant, selon lui, «conduire à la monarchie». Cela, au moment où les fédéralistes avaient tendance à reconduire les tares qui amenèrent les Américains à se soulever contre l’autoritarisme britannique: les inégalités entre citoyens, l’abus de pouvoir érigé en système de répression. La démocratie, selon Thomas Jefferson, est fondée sur des principes simples qui s’articulent autour de trois pouvoirs: l’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif.
C’est ainsi qu’il a été établi le fondement de la séparation des pouvoirs, clé de la démocratie, dont le peuple reste le premier et le dernier ordonnateur. Mais Jefferson estime également que cela serait insuffisant sans les libertés individuelles et la liberté de la presse sur lesquelles il a été sans concession. Sur la liberté de la presse il a écrit: «La liberté de la presse, – sous la seule réserve de la responsabilité pour préjudices personnels -, ce moyen redoutable de critiquer les fonctionnaires publics en les traduisant devant le tribunal de l’opinion publique, engendre paisiblement des réformes qu’il faudrait autrement espérer par la révolution. C’est aussi, le meilleur instrument pour éclairer les hommes et les améliorer en leur qualité de créatures raisonnables, morales et sociales». Méditons ces fortes paroles du théoricien qui a changé la vision que les hommes avaient du pouvoir comme leur rapport au pouvoir. On se prend à regretter, à la veille de la célébration de l’anniversaire de notre indépendance, qu’il n’y eut pas un Thomas Jefferson pour formaliser des lignes de conduite pour la jeune République, à la lumière des premières dérives, apparues au détour de la crise de l’été 1962, qui pèseront durablement sur l’avenir de l’Algérie. (L’Expression-03.07.2011.)
**Bouteflika adresse un message de félicitations au Président des Etats-Unis d’Amérique, M. Barack Hussein Obama, à l’occasion de la célébration de la fête nationale des USA.
Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de félicitations au Président des Etats-Unis d’Amérique, M. Barack Hussein Obama, à l’occasion de la célébration de la fête nationale de son pays dans lequel il lui a exprimé sa satisfaction pour la qualité des relations algéro-américaines. « A l’occasion de la célébration de votre fête nationale, il m’est particulièrement agréable de vous adresser, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes félicitations les plus chaleureuses ainsi que mes vœux les meilleurs de santé et de bonheur pour Votre Excellence, de prospérité et de bien-être pour le peuple américain ami », a écrit le Chef de l’Etat dans son message. « Je saisis cette opportunité pour vous exprimer ma satisfaction pour la qualité des relations d’amitié et de coopération qui unissent nos deux pays et pour vous assurer de mon entière disponibilité à joindre mes efforts aux vôtres pour les renforcer et leur conférer une dimension à la mesure des potentialités considérables de l’Algérie et des Etats-Unis d’Amérique », a souligné le Président Bouteflika.(04.07.2011.)
**New York….La mégapole qui ne dort jamais
Bonjour monsieur, comment allez-vous ?» Malgré la longue chaîne qui s’étire derrière son guichet, l’officier des services de l’émigration à JFK Airport est aimable avec chaque nouvel arrivant.New York.
envoyé spécial d’El Watan
Le rythme des arrivées au terminal 1 de JFK est tel que la quinzaine d’officiers chargés du contrôle des passeports suffit à peine à absorber le flux des passagers. Vérifications du visa et des empreintes digitales. «Quel est l’objet de votre visite aux USA ?» L’invitation de la Columbia University School of Journalism agit comme un sésame. Moins d’une minute pour entrer sur le territoire américain. C’est la première idée reçue sur l’Amérique qui s’effondre. Etant d’une nationalité qui a grandement contribué à pourvoir la nébuleuse terroriste islamiste en hommes et en munitions, je m’attendais plutôt à un interrogatoire serré, voire une minutieuse et humiliante fouille corporelle. Le taxi file sur l’expressway vers Manhattan Upper West Side. Le chauffeur est un immigrant avec un fort accent indien. Premières images des rues de New York. La circulation est plutôt fluide en cette fin de journée dominicale. Je m’étais mentalement préparé à une ville trépidante avec un trafic automobile démentiel. Une cité qui écrase par son gigantisme. Cela ne sera jamais le cas tout le long d’un séjour de deux semaines. Encore une idée reçue qui s’effondre : The Big Apple, la Grosse Pomme, se laisse croquer avec plaisir. Elle s’avère une ville très humaine, chaleureuse, où il fait bon vivre. Très peu de circulation dans les rues de NYC. Des taxis (yellow cab) en majorité. Pour se déplacer, les New-Yorkais utilisent majoritairement le métro. Une véritable ville sous la ville. Un réseau dense et inextricable de lignes à plusieurs niveaux parcourt la capitale financière du monde dans tous les sens. Certaines stations de métro sont tellement gigantesques que l’on s’y perd facilement. Le mieux, pour un étranger, est de se munir d’une carte du métro à 5 dollars avant de s’y aventurer.
Thomas Jefferson et Joseph Pulitzer à l’accueilChaque matin hormis le week-end, la ligne 1 du métro new-yorkais s’arrête à la station 116. Celle de Columbia University où nous retrouvons les bancs des étudiants. Fondée en 1754, cette prestigieuse université de droit privé fait partie de la célèbre Ivy League qui regroupe les huit plus prestigieuses universités de l’est des Etats-Unis, comme Yale et Harvard, qui sont le cerveau des USA. Ses anciens étudiants ont raflé un nombre impressionnant de prix Nobel. Barack Obama lui-même, l’actuel locataire de la Maison-Blanche, a usé ses fonds de pantalon sur les bancs de la Columbia. Vingt et un journalistes venus des cinq continents ont rendez-vous avec l’école de journalisme. Tous ont gagné dans leurs pays respectifs le Citi Journalistic Excellence Award, qui ouvre droit à un séminaire de formation de 13 jours dans la célèbre école fondée par Joseph Pulitzer. C’est la statue en pied du président Thomas Jefferson qui accueille les nouveaux arrivants sur le perron d’une école de journalisme fondée par Joseph Pulitzer en personne. Belle entrée en matière. Thomas Jefferson a été le troisième président des Etats-Unis et le principal rédacteur de la Constitution du pays et Pulitzer a donné son nom à la plus prestigieuse distinction journalistique au monde. Le séminaire est un programme de cours donnés par de prestigieux professeurs bardés de diplômes ainsi que des visites sur site à de grandes institutions américaines comme le New York Times, la FED, la Bourse de Wall Street ou des rencontres avec des personnalités éminentes du monde des affaires, de la finance et du journalisme. La plus grande réserve d’or du mondeJeudi 9 juin. Visite à la FED de New York, située, 33 Liberty Street, dans le financial district, non loin de Ground Zero. C’est la plus puissante et la plus célèbre des 12 banques centrales des Etats-Unis. C’est la Réserve fédérale qui décide de la politique monétaire des Etats-Unis et qui supervise le système bancaire américain. Devant l’entrée de cette vénérable institution, un policier débonnaire plaisante avec les journalistes et accepte volontiers de se faire prendre en photo. Les appareils doivent être soigneusement rangés une fois le portail franchi. Quelques explications sommaires sont fournies avant de prendre l’ascenseur pour une visite guidée du «gold vault», la chambre forte qui abrite la réserve d’or des Etats-Unis et celle de nombreux pays et organisations internationales. 7000 tonnes d’or sous forme de lingots dorment sagement dans cet abri souterrain inviolable, bâti directement sur la roche originelle sur laquelle repose l’île de Manhattan. Au-dessus de nos têtes, on entend à peine le grondement des rames du métro de New York. Derrière un grillage, des piles de lingots nous narguent. Après la visite de la chambre forte nous sommes conviés, au 10e étage, à rencontrer des officiels de la FED prêts à répondre à toutes nos questions. Ils ont pour mission de déblayer le terrain avant la rencontre avec la première vice-présidente de l’institution, Mme Christine Cumming, dont l’entrevue restera cependant, comme le précisent avec insistance nos interlocuteurs, «off the record». Lundi 13 juin. Visite du New York Stock Exchange (NYSE Euronext), la Bourse de New York. Nous sommes invités à nous habiller en costume-cravate. Devant la célèbre institution fondée le 23 décembre 1913, trône la statue de George Washington sur son piédestal sur le perron du Federal Hall. Il est mentionné que sur ce site, le 30 avril 1789, George Washington a prêté serment en tant que premier président des Etats-Unis. New York était à cette époque la capitale fédérale du pays. Les origines de la Bourse de New York remontent à 1792 lorsque des commerçants et des marchands se rencontraient sur ce site, sous un arbre, pour l’achat et la vente de valeurs mobilières. Les Etats-Unis sont un pays relativement jeune mais la profondeur historique de la nation est très souvent valorisée et mise en avant dans beaucoup d’endroits publics. Il faut franchir deux portails de sécurité et se faire établir un pass avec photo d’identité avant d’accéder dans l’enceinte de ce temple de la finance mondiale. A partir d’un balcon réservé à la presse et aux visiteurs, nous avons tout le loisir de regarder le travail des courtiers devant leurs innombrables écrans avant d’assister à la clôture de la Bourse à 16h tapantes sur fond d’applaudissements et de cloche.
Sportifs et bons vivants
Difficile de visiter NYC sans faire un tour à l’Empire State Building. Situé entre les 33e et 34e Rues, sur la mythique 5e Avenue, l’Empire est un gratte-ciel qui culmine à 381 mètres au-dessus du sol (un peu plus si on compte la hauteur de son antenne). Il faut patienter et suivre une longue queue de touristes avant de pouvoir prendre l’ascenseur vers le 86e étage. Moins d’une minute pour monter 80 étages avant de prendre un autre ascenseur vers le 86e étage et son observatoire ouvert au public. La vue est imprenable sur New York et la célèbre Manhattan Skyline. Chaque année, ce sont près de 3,5 millions de personnes qui accèdent au 86e étage de l’Empire pour jouir du panorama exceptionnel qu’il offre sur la ville de New York et ses environs jusqu’au New Jersey. Compter 22 dollars pour le prix de la visite. L’Empire a récupéré son statut de plus haut gratte-ciel new-yorkais depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les New-Yorkais sont très sportifs. A n’importe quelle heure du jour, on peut voir des joggers sprinter. Hommes et femmes de tout âge et de toute condition sociale s’adonnent à ce sport. Il existe un nombre incalculable de clubs de fitness dans la Big Apple. Les magasins d’équipements et de vêtements sportifs fleurissent à chaque coin de rue.
C’est la «New York attitude». Il suffit de lever la tête pour voir, à différents étages, à travers les baies vitrées, les gens chevaucher divers engins de remise en forme. Plus qu’un phénomène de société, le sport à New York est carrément une religion. Son principal temple se trouve cependant à Central Park. Par chance, notre hôtel est situé à quelques blocs de parc. Impossible de résister au plaisir d’un jogging matinal ou d’une balade en fin d’après-midi dans ce mythique jardin d’Eden qui s’étend sur près de quatre kilomètres carrés. De jour comme de nuit, les lumières et les panneaux publicitaires géants de Times Square attirent des essaims de touristes. Et pour cause, ce lieu mythique, considéré comme le cœur touristique de la ville, est une icône de New York. Il concentre un grand nombre de théâtres, de music-halls, de salles de spectacles mais le plus grand spectacle reste cependant celui de cette foule en mouvements au milieu des jeux de lumière des enseignes publicitaires. Petite halte au Hard Rock café où l’on peut acheter t-shirts, souvenirs, guitares ou juste admirer d’autres icônes comme cette fameuse guitare de George Harrison avec laquelle il a joué au concert pour le Bangladesh. Séjourner à New York sans faire un tour à Time Square est tout simplement impensable.
La ville de tous les superlatifs
Si New York est la ville de tous les superlatifs, les Américains, eux, sont plutôt du genre cool. Ils sont directs, facilement abordables et très courtois dans leurs échanges avec autrui. New York est un melting pot où sont venues se fondre toutes les cultures et toutes les influences du monde. C’est pour cela que le racisme n’existe pas. Du moins en apparence. Les New-Yorkais ont beaucoup de savoir-vivre. De 16h jusqu’à 19h, c’est la «happy hour», l’heure joyeuse. Les consommations dans les bars et les restaurants sont à prix cassés. Au sortir du bureau, le New-Yorkais va volontiers boire une bière fraîche accompagnée de quelques amuse-gueule avec des amis. La convivialité est au rendez-vous. A partir de 19h, les restaurants, les terrasses des cafés et des bars sont bondés. Mark est un New-Yorkais pure souche. Un vrai WASP (white anglo-saxon protestant). Sandy est d’origine coréenne. Voisins de table dans un restaurant de Manhattan, le couple a tôt fait d’engager la conversation le plus naturellement du monde.
Mark avoue beaucoup aimer New York : «C’est une ville cosmopolite et facile à vivre.
L’air y est sain, il n’y a aucun problème pour se déplacer et c’est le centre de la future économie mondiale. Que demander de plus ?» Après avoir quitté le restaurant, le sympathique couple revient pour nous offrir des invitations pour le concert des Black Eyed Peas à Central Park. Mercredi 15 juin. Il est 19h passées mais sur les marches du Metropolitan Museum of Art de New York, une foule compacte se presse encore pour rentrer dans ce temple de l’art. Des premiers balbutiements de l’humanité jusqu’à nos jours, l’art humain est montré dans toute sa diversité et sa richesse. Une visite qui donne le vertige. Le musée est tellement gigantesque que l’on s’y perd à vagabonder d’une galerie à l’autre, au gré de son humeur. A la condition de ne pas utiliser de flash, on peut prendre toutes les photos que l’on veut quand cela est expressément interdit.
Deux jours plus tard, nous avons une autre occasion de constater l’engouement des New-Yorkais pour la science et la culture. La même foule dense et enthousiaste se presse à l’entrée du Museum of Natural History pour admirer la plus grande exposition jamais consacrée aux dinosaures.
Qui a dit que les Américains ne s’intéressaient qu’au base-ball ? Jeudi 16 juin 19h55. JFK Airport. L’avion d’Air France décolle après avoir fait la queue pendant 20 minutes sur la piste de décollage. Dernier regard sur les lumières de la ville qui ne dort jamais. Clair de lune au-dessus de l’Atlantique. Alger, vendredi après-midi. Il fait un soleil à assommer un chameau.
Après avoir négocié le prix de la course jusqu’en Kabylie pour 4500 DA, le taxi de l’aéroport se ravise et demande 50 euros. Je suis bel et bien au pays. Welcome back in Algeria. *Djamel Alilat (El Watan-04.07.2011.)
* Une parlementaire démocrate américaine visée d’une balle dans la tête
*Le climat politique est malsain aux Etats-Unis
Gabrielle Giffords (D), le 5 janvier 2011, aux côtés de John Boehner.
La démocrate Gabrielle Giffords est toujours dans un état grave dimanche après avoir été blessée dans une fusillade, samedi, lors d’un rassemblement politique. Six personnes, dont un juge et une fillette, ont été tuées.
Une parlementaire démocrate américaine, Gabrielle Giffords, 40 ans, est toujours entre la vie et la mort dimanche, après avoir été blessée à la tête dans une fusillade, samedi, lors d’un rassemblement politique en Arizona, provoquant un choc dans le pays. Plusieurs médias américains avaient fait état de son décès avant qu’une porte-parole de l’hôpital ne démente cette information. Gabrielle «Giffords est en vie. Elle est actuellement en salle d’opération», a ainsi déclaré Darci Slaten, une porte-parole de l’hôpital universitaire de Tucson (Arizona, sud-ouest). Son chirurgien s’est dit «optimiste» quant à son état. Il a précisé que la parlementaire avait été touchée par une seule balle qui lui a traversé le crâne.
Le président Barack Obama, qui est intervenu en direct à la télévision, a dénoncé «une tragédie pour tout le pays». Il a précisé qu’un juge et une enfant de neuf ans avaient péri dans la fusillade qui a fait selon lui «au moins cinq morts». Les autorités locales ont indiqué que six personnes avaient succombé à l’attentat et que 12 autres avaient été blessées, dont plusieurs grièvement. Au total, dix-huit ont été touchées par les balles, a précisé un porte parole de la police, Richard Kastigar, sur la chaîne CNN.
Un tireur au «passé agité»
Photo du tireur datant de 2006.
Arrêté sur les lieux, le tireur, Jared Lee Loughner, a 22 ans, est connu des services de police et n’a pas agi seul, a déclaré à la presse Clarence Dupnik, le shérif du comté de Pima en charge de l’enquête. «Il y a des raisons de croire qu’il est venu là avec un autre individu», a-t-il dit. Le shérif Dupnik a indiqué de son côté que le tireur avait «un passé agité» et des antécédents judiciaires pour des faits criminels, mais a précisé qu’il était sain d’esprit et qu’il gardait jusqu’à présent le silence durant son interrogatoire par les policiers.
Il a ouvert le feu alors que Gabrielle Giffords participait à un rassemblement politique sur le parking d’un grand supermarché. Selon la radio publique NPR, il a cherché à s’enfuir et a été plaqué au sol par un témoin avant d’être arrêté. Un témoin a dit à CNN avoir compté de 15 à 20 coups de feu et vu des personnes fuyant la scène en criant, avant que la police et les véhicules de secours n’arrivent sur les lieux environ deux minutes plus tard. «C’était comme une salve de feux d’artifice», a déclaré Tony Martinez, 31 ans, un employé de restaurant témoin de la scène. «C’est arrivé si vite. Après, c’était le silence, mais c’était la confusion, il y avait des corps partout».
Un colis suspect adressé à l’élue
Plus tard, Fox News a indiqué que les autorités américaines enquêtaient sur un colis suspect adressé au bureau de la parlementaire. Le colis, envoyé avant la fusillade, se présentait comme une boîte de café, selon la chaîne qui n’a pas fourni d’autres détails. La police du Capitole, chargée de la protection des parlementaires à Washington, a appelé ces derniers à «prendre des précautions raisonnables pour leur sécurité».
Gabrielle Giffords a été élue pour la première fois à la Chambre des représentants en 2006. Barack Obama l’a qualifié «d’amie» et promis une enquête exhaustive sur l’attentat. Il a indiqué avoir dépêché sur place le directeur de la police fédérale (FBI), Robert Mueller. Blonde et élégante, Gabrielle Giffords est mariée à l’astronaute Mark Kelly, qui doit rejoindre au printemps son frère jumeau à bord de la station spatiale internationale. Elue d’un Etat plutôt à droite, elle est considérée comme l’une des centristes du parti démocrate.
Parmi les nombreux hommages, l’ancienne candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin, a adressé un message de sympathie à l’élue ainsi qu’aux familles des victimes. Elle avait pourtant critiqué par le passé Gabrielle Giffords pour avoir voté en faveur de la réforme de la couverture santé du président Obama, adoptée au Congrès en mars. La circonscription de la parlementaire démocrate était ainsi marquée d’une cible sur une carte des Etats-Unis diffusée par Sarah Palin avant les élections législatives de novembre. (Le Figaro-09.01.2011.)
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*Il a avoué dans un livre mémoire avoir ordonné la torture
Le TPI et la CPI connaissent-ils George W. Bush ?
Sans le moindre remords ni crainte d’une quelconque juridiction internationale, l’ancien président américain George W. Bush a avoué, dans ses Mémoires, avoir personnellement donné son aval aux agents de la CIA pour soumettre le cerveau des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed, à la simulation de noyade.
Dans le livre qui doit paraître la semaine prochaine et intitulé Decision Points — Instants décisifs, selon la traduction française, George Bush a répondu “Oh que oui” à la question des agents de la CIA voulant savoir s’ils pouvaient utiliser cette technique d’interrogatoire sur le Pakistanais, apprend-on. Pour rappel, la simulation de noyade consiste à déverser de l’eau sur les voies respiratoires d’un individu immobilisé la tête en bas sous une serviette imbibée, afin de provoquer une sensation de suffocation. Justifiant son accord, George Bush affirme qu’il croyait que le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 possédait des informations vitales sur des complots terroristes en préparation aux États-Unis, et qu’il reprendrait la même décision concernant l’utilisation de la simulation de noyade sur des détenus si cela pouvait sauver des vies américaines. Voilà un aveu de poids, qui aurait dû faire réagir les juridictions compétentes en la matière, notamment le Tribunal pénal international ou la Cour pénale internationale. Ces deux institutions s’étaient signalées en jugeant d’anciens chefs d’État de l’hémisphère sud pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Des tribunaux pénaux internationaux ont été mis en place pour la Yougoslavie, le Rwanda, la Sierra Leone. Le président serbe Slobodan Milosevic est même mort dans sa cellule à La Haye. Un décès, dont les causes ont soulevé moult spéculations tant elles étaient opaques. Depuis maintenant deux années environ, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Campo, qui s’acharne à vouloir traduire devant ses magistrats le président soudanais en exercice, Omar Hassan El-Bachir, ne devrait-il pas s’intéresser aux aveux de torture de l’ex-patron de la Maison-Blanche ? Pour revenir à George Bush, des experts en droits de l’homme ont indiqué au journal Washington Post que ces aveux pouvaient en théorie conduire l’ex-locataire du bureau ovale devant la justice. Jusqu’à présent, c’est le silence radio du côté du TPI et de la CPI, qui n’ont peut-être pas estimé nécessaire de s’intéresser à ce cas, qui est pourtant édifiant. En effet, Bush est le premier responsable de la torture pratiquée sur les détenus pour terrorisme, comme l’avait indiqué Barack Obama en 2009 à son arrivée au pouvoir. Il avait clairement affirmé que les agents de l’agence de renseignement américaine, qui avaient conduit des interrogatoires de détenus en utilisant la simulation de noyade, ne pourraient pas être poursuivis en justice car ils avaient obéi aux ordres de leurs supérieurs. Et le responsable direct est George Bush, qui reconnaît publiquement dans un livre avoir ordonné ces pratiques. Mais il faut croire qu’il ne risque rien, car les États-Unis, qui ont signé la Convention de Rome, ne l’ont pas ratifiée. Sachant qu’ils sont particulièrement vulnérables du fait de la forte présence de leurs troupes à l’étranger, les États-Unis, qui avant que le quota de soixante États ayant ratifié le Statut n’ait été atteint, ont exercé des pressions importantes (interruption de l’aide économique, fin d’avantages douaniers, etc.) auprès des États s’apprêtant à ratifier le Statut. Par ailleurs, les États-Unis établissent également des accords bilatéraux avec les États signataires garantissant que les Américains qui seraient amenés à répondre de leurs actes devant la CPI soient rapatriés aux États-Unis. Certains spécialistes disent que ces accords posent le problème d’un pays dont les ressortissants seraient au-dessus des lois internationales. Il serait donc utopique d’espérer voir George Bush devant le TPI ou la CPI ! (Liberté-07.11.2010.)
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*Les Américains frappés par la récession
*Un Américain sur sept souffre de pauvreté
**Dans le pays le plus riche du monde, 51 millions de personnes vivent dans la pauvreté .
* alors que des milliards sont dilapidés dans les guerres et le surarmement
La pauvreté a gagné du terrain aux Etats-Unis pour la troisième année consécutive en 2009, et frappe désormais un Américain sur sept, soit un nombre record de personnes depuis 51 ans, a annoncé jeudi le Bureau du Recensement.
Dans le pays le plus riche du monde, 43,7 millions de personnes vivent dans la pauvreté, le taux de pauvres atteignant 14,3% en 2009 contre 13,2% l’année d’avant. C’est le plus haut taux depuis 1994, a indiqué David Johnson, du Bureau du Recensement.
L’administration considère qu’une personne vit dans la pauvreté lorsque ses revenus sont inférieurs à 11.000 dollars par an avant impôts et à 22.000 dollars par an pour une famille de quatre.
Ainsi quatre millions de personnes supplémentaires sont entrées dans la pauvreté en 2009.
Le taux de pauvreté en 2009 est toutefois de 8,1 point de pourcentage inférieur à ce qu’il était en 1959, première année de la tenue de ces statistiques, a relevé ce responsable.
La hausse du chômage apparaît comme la principale raison de cette augmentation de la pauvreté, a ajouté M. Johnson.
“Notre économie a plongé dans la récession il y a presque trois ans à la suite de la crise financière et de la chute des prix de l’immobilier”, a réagi le président Barack Obama dans un communiqué. “L’année passée, nous avons connu les profondeurs de la récession, avec des pertes historiques pour l’emploi jamais vues depuis la Grande Dépression”, a-t-il ajouté.
“Aujourd’hui le Bureau du Recensement a publié des chiffres qui illustrent combien 2009 a été une année dure: avec l’augmentation du chômage, les revenus n’ont pas augmenté pour le ménage moyen et le pourcentage d’Américains sans assurance maladie a grimpé à 16,7%”, a encore relevé le président.
Le nombre d’Américains sans assurance santé a fortement grimpé, à 51 millions en 2009 contre 46,3 millions en 2008. “C’est le chiffre le plus fort depuis 1987, année où nous avons commencé à collecter ces données”, a encore souligné M. Johnson. L’adoption de la réforme d’assurance santé de Barack Obama ne doit prendre son plein effet qu’en 2013.
Les plus touchés par la pauvreté sont les Noirs et les Hispaniques: un quart d’entre eux vivent dans le dénuement.
Quelque 12,3 millions d’Hispaniques soit 25,3% sont pauvres et 9,9 millions de Noirs soit 25,8%. Ils sont 12,5% parmi les Asiatiques à être pauvres et 9,4% de Blancs non-hispaniques.
Si l’on observe la composition des familles, 30% des foyers vivant sous le seuil de pauvreté, soit 4,4 millions, sont tenues par une mère célibataire.
Par région, le Sud, avec les Etats de Louisiane, du Mississippi et de l’Alabama est le plus touché (15,7% de sa population).
En examinant les chiffres par tranche d’âge, les enfants sont sévèrement touchés, un jeune sur cinq de moins de 18 ans, soit 15,5 millions d’enfants, vivent sous le seuil de pauvreté. Et 10% d’entre-eux, soit 7,5 millions d’enfants, ne bénéficient pas d’assurance santé.
Un rapport séparé, également publié par l’administration jeudi, a montré en outre une hausse de la consommation de drogues aux Etats-Unis, utilisées par 22 millions d’Américains (+9%).
Quelque 17% des chômeurs américains se droguent contre 8% de ceux qui ont un emploi à temps plein et 11,5% de ceux qui travaillent à temps partiel, selon une enquête annuelle de la SAMHSA (Substance Abuse and Mental Health Services Administration).(AFP-16.09.2010.)
**Les temps sont durs pour des millions d’Américains, admet Obama
WASHINGTON (Reuters) -20.09.2010. Si l’économie américaine est officiellement sortie de sa plus grave récession depuis la crise des années 1930, l’époque reste incertaine pour des millions d’Américains, a déclaré lundi Barack Obama.Mais le président des Etats-Unis a également défendu sa politique économique, au coeur de la campagne pour les élections législatives de mi-mandat, le 2 novembre, qui pourraient le priver de majorité au Congrès.« Même si des économistes peuvent dire que la récession s’est officiellement achevée l’an dernier, à l’évidence, pour des millions de personnes qui sont toujours privées d’emploi, elle est toujours tout à fait réelle », a-t-il dit lors d’une rencontre avec des téléspectateurs organisée par la chaîne CNBC.« Mon objectif ici n’est pas de tenter de vous convaincre que tout est à la bonne place, ce n’est pas le cas. C’est pour cela que je me suis porté à la présidence. Mais ce que je veux vous dire, c’est que nous allons dans la bonne direction », a-t-il poursuivi.Obama s’exprimait alors que le Bureau national des études économiques (NBER), considéré comme l’arbitre des cycles économiques, venait d’annoncer que la récession amorcée en décembre 2007 avait pris fin en juin 2009. Mais le rythme de la reprise est insuffisant pour résorber le chômage, qui touche près de 10% de la population active.« Il faudra un peu plus de temps pour régler quelque chose qui a mis dix ans à se former », a dit Obama.Or le temps presse sur le plan politique: l’opposition républicaine compte bien exploiter les incertitudes économiques pour renverser la majorité à la Chambre des représentants, dont les 435 sièges seront renouvelés le 2 novembre, et au Sénat, où 37 des 100 sièges seront en jeu.« La question qui se pose désormais est de savoir ce que nous pouvons mettre en place pour nous assurer que ces tendances (économiques) continueront dans une direction positive plutôt que de repartir dans une direction négative », a dit le président démocrate.Obama, qui avait fait adopter en février 2009 un vaste plan de soutien de l’économie de 814 milliards de dollars, veut faire passer de nouvelles mesures de relance budgétaire destinées à améliorer la situation de l’emploi.Mais il se heurte à l’opposition des républicains qui ont les yeux rivés sur un déficit budgétaire susceptible de s’établir à 1.470 milliards de dollars cette année.La Maison blanche propose notamment de débloquer 180 milliards de dollars supplémentaires sur dix ans pour financer des travaux de rénovation des infrastructures, soutenir la recherche et favoriser l’investissement dans les entreprises. **LA VICTOIRE DES RÉPUBLICAINS
Une défaite annoncée pour la paix dans le monde?
Plusieurs analystes ont étudié les raisons de la débâcle qui était cependant prévisible
Le 2 novembre, dans la plus pure tradition démocratique Obama reconnaissait la débâcle de son parti en affirmant qu’il ne souhaitait pas qu’un président connaisse comme lui ce type de revers. Dirigeant la première économie du monde, avec un PIB par habitant le tout premier parmi les grands pays industrialisés, les Etats-Unis premier acheteur et premier vendeur du monde, connaissent cependant, de sérieux problèmes; la croissance ne redémarre pas, les promesses ne sont pas tenues pour des raisons diverses.
Plusieurs analystes ont étudié les raisons de la débâcle qui était cependant prévisible. Pour Marie Simon de l’Express: «L’homme, qui portait tant (trop?) d’espoirs sur ses épaules, semble avoir déçu une partie des Américains. (…) Du coup, cette vague rouge n’est pas le fruit d’une poussée du Tea Party mais reflète davantage la victoire des ´´seniors du parti républicain´´, explique Newsweek. Les femmes et les indépendants aussi se détournent du parti de l’âne, explique le New York Times. Obama n’y peut rien mais il est trop élitiste, souligne le New York Times. Voire snob, ajoute le Washington Post. Trop éloigné de son électorat, qui garderait un masque de froideur en public, seul dans sa tour d’ivoire…(…) Il paie aussi les circonstances difficiles dans lesquelles la première partie de son mandat s’est déroulée. ´´Le candidat, qui a promis l’espoir et le changement, n’a réalisé aucun des deux. Mais ce n’est pas entièrement sa faute´´, assure The Economist.» (1)
Un message clair
Dans un éditorial publié au lendemain des élections de mi-mandat, The New York Times met en garde la classe politique américaine. Les Américains ont envoyé un message très clair au président Barack Obama, le 2 novembre, lors des élections de mi-mandat. Ils n’aiment pas la façon dont il fait son travail, aiment encore moins les parlementaires démocrates et ont redonné la Chambre des représentants aux républicains (…) Les républicains n’ont eu de cesse, au cours des derniers mois d’attiser la colère des Américains à propos du mauvais état de l’économie et de diffuser la crainte d’un Etat envahissant, sans pour autant proposer beaucoup d’idées. (…) Obama et son parti doivent faire un bien meilleur travail d’explication pour défendre leur vision et leur politique.(…) Ses adversaires ont facilement pu dénigrer ce que les Américains doivent considérer comme de véritables progrès en ces temps difficiles: une réforme de la santé historique, un plan de sauvetage qui a empêché l’économie de plonger dans une récession encore plus grave, une réforme financière destinée à éviter une autre catastrophe. Obama a du pain sur la planche. (…) Pour les républicains, la question est aujourd’hui de savoir s’ils vont se vautrer dans le triomphalisme ou relever leurs manches et faire fonctionner le gouvernement. (..) Boehner a invité Obama à soutenir les projets républicains. Quant au programme du président, a-t-il ajouté, ´´nous ferons tout – et je veux dire tout ce que nous pourrons – pour le tuer, l’arrêter, le ralentir, tout ce que nous pourrons´´.»(2)
Pour Le Monde: «La marge de manoeuvre de Barack Obama pour la seconde partie de son mandat est désormais réduite. Il devra gouverner avec l’opposition, faire preuve d’un esprit de conciliation et sûrement renoncer à des réformes qui pourraient exacerber les clivages politiques. Pour connaître un renversement électoral aussi important à la Chambre basse, il faut remonter à 1994, quand les élections de mi-mandat avaient coûté 54 sièges aux démocrates sous la présidence de Bill Clinton. (…) Alors que les résultats n’étaient pas encore définitifs, le président américain a annoncé aux leaders républicains qu’il souhaitait ´´trouver un terrain d’entente avec eux´´. M.Obama a appelé John Boehner, futur président de la Chambre, et Mitch McConnell, leader de la minorité républicaine au Sénat. L’équipe de John Boehner a parlé d’une ´´conversation brève mais agréable´´.» (3)
«(…)Pourquoi, s’interroge José Ford, deux ans et demi après, une telle déconfiture électorale?.(…) C’est vrai. Barak Obama a dû s’affronter aux lobbies, aux multinationales (…) Mais en passant des compromis avec ses adversaires, il a laissé sur le bord de la route beaucoup de ceux qui lui avaient fait confiance. Selon Arianna Huffigton, écrivaine et polémiste renommée, cent millions d’Américains vivent avec des revenus inférieurs à ceux de leurs parents au même âge. La classe moyenne sur laquelle a reposé l’essor économique de ce pays est une espèce en voie de disparition.»… «Obama a raté son moment, il n’a pas osé. Il n’a pas su faire preuve de l’audace, de l’indépendance et du charisme d’un Roosevelt qui, en pleine dépression, avait lancé un programme de travaux gigantesques dont les bénéfices se ressentent encore aujourd’hui. Pour des dizaines de millions d’Américains, le rêve est brisé. Le principe fondateur, «un homme, une voix», a été remplacé par l’arithmétique de la politique des groupes d’intérêts. Les lobbies et leur déluge de dollars ont envahi Washington. Une vraie prise de pouvoir.(…)» (4)
Pour Dana Milbank la stratégie d’Obama rappelle celle de Clinton. Depuis quelques mois écrit-elle, le destin de Barack Obama ressemble étrangement à celui de Bill Clinton. L’ancien président avait aussi dû faire face à une vague conservatrice lors des élections de mi-mandat de 1994, deux ans après son arrivée au pouvoir. (…) La similitude la plus étrange se trouve peut-être dans les discours de Barack Obama. Il a récemment emprunté, parfois mot pour mot, à Bill Clinton certains de ses discours prononcés en 1994, lorsqu’il faisait lui aussi face à ses premières législatives de mi-mandat après son élection à la présidence. (…) L’homme, qui voulait changer la vie politique et qui espérait éviter les erreurs de Clinton, se retrouve en train de revivre les pires moments de sa présidence. Obama fait cependant preuve de courage et ne se défile pas face à la défaite annoncée. (..)» (5)
Dans ces conditions, la défaite d’Obama ressemble à celle de Clinton. Pourtant Obama avait bien démarré; on se souvient de ses premières décisions. Ainsi, le 22 janvier 2009: Barack Obama ordonne la fermeture de la prison de Guantanamo avant un an et suspend les procédures d’exception. Il nomme un émissaire spécial pour le Proche-Orient, George Mitchell. Le 20 mars: le nouveau président adresse un message au peuple iranien et à ses dirigeants dans lequel il propose de construire un «dialogue honnête». Le 27 mars: Barack Obama annonce une nouvelle stratégie en Afghanistan à laquelle il veut associer le Pakistan. Le 6 avril, à l’occasion d’un voyage en Turquie, Barack Obama réaffirme que ´´les Etats-Unis ne sont pas et ne seront jamais en guerre contre l’Islam´´, qu’ils soutiennent la création d’un Etat palestinien et encouragent le rapprochement turco-arménien. Le 4 juin: Barack Obama prononce au Caire un discours invitant à un «nouveau départ» entre l’Amérique et le monde arabo-musulman. Le 24 décembre: le Sénat approuve le projet de loi sur l’assurance-maladie. Le 12 août: ouverture du procès d’Omar Khadr, arrêté à l’âge de 15 ans, devant un tribunal militaire à Guantanamo toujours pas fermé. Le 31 août: les dernières troupes de combat américaines se retirent d’Irak. Parallèlement, Barack Obama réaffirme que le retrait des troupes d’Afghanistan s’amorcera à l’été 2011, en août-septembre: le projet de construction d’un centre culturel musulman aux abords de Ground zero suscite le trouble. Barack Obama, qui a soutenu l’idée dans un premier temps, semble faire volte-face. Le 2 septembre: reprise des pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens, à Washington. Ils s’ouvrent «sans conditions», selon la volonté d’Israël, acceptée par Mahmoud Abbas qui, sous la pression américaine, a renoncé à exiger d’Israël en préalable, l’acceptation d’un Etat palestinien dans le cadre des frontières de 1967 et l’arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les négociations s’arrêtent le 26 car Israël décide de continuer les implantations.
La poudrière du Moyen-Orient
Cependant, la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie n’a pas d’impact sur les garanties de prêts que les Etats-Unis accordent à l’Etat juif, dont le Trésor américain vient d’annoncer l’augmentation. Selon un rapport du Centre de recherche du Congrès américain (CRS) publié en septembre, Israël est «le plus gros bénéficiaire de l’aide internationale américaine en données cumulées depuis la Seconde Guerre mondiale». «Depuis 1985, les Etats-Unis ont octroyé à Israël des subventions de près de 3 milliards de dollars par an», ajoute ce rapport. (6)
On l’aura compris; que l’on soit du parti démocrate ou républicain, la cause d’Israël est sacrée. Israël n’a pas réagi officiellement aux résultats des élections américaines de mi-mandat mais selon certaines sources, il se réjouirait de la défaite infligée au parti démocrate, du président Obama. Dans un communiqué, les proches de Netanyahu ont souligné que ce dernier «oeuvrait depuis des années pour renforcer les liens entre Israël et les Etats-Unis, que ce soit au Congrès ou au sein du gouvernement américain». Et de préciser: «Dans les deux chambres, la précédente et l’actuelle, on constate un large soutien à Israël. Le Premier ministre continuera à travailler avec le président Obama pour promouvoir le processus de paix et satisfaire les intérêts et les valeurs que partagent Israël et les USA.» (7)
Israël perd en Nancy Pelosi un soutien largement compensé. Le commentaire suivant est édifiant: «Et s’il faut garder une seule image forte de cette page qui se tourne, ce sera assurément le départ de Nancy Pelosi du poste de présidente de la Chambre des représentants.(…) Pelosi est l’un des grands perdants de ces élections, car elle fait les frais de la politique suivie par Barack Obama, principalement en politique intérieure, sur le plan économique et social. (…) C’est au mois de janvier qu’elle cèdera officiellement sa place à son successeur. Nancy Pelosi ne disparaîtra pas pour autant du paysage politique et continuera à oeuvrer au sein de la Chambre des représentants. Heureusement pourrait-on dire, car de manière paradoxale, cette politicienne très à gauche n’en est pas moins une très grande amie affirmée d’Israël. Elle est même dévouée à la cause sioniste depuis très longtemps, à l’époque où elle fréquentait assidument des familles juives de son quartier d’enfance à Baltimore, assistant à de nombreuses célébrations religieuses.
En 2005, lors d’un Congrès de l’Aipac, elle avait déclaré «que la cause du conflit israélo-palestinien, loin d’être l’occupation de la Palestine par les sionistes, était la remise en cause du droit à l’existence de l’État d’Israël», ce en quoi elle se démarque nettement de son ami Barack Obama. Pelosi s’était également élevée contre la sortie du brûlot de l’ancien président démocrate Jimmy Carter sur «l’Apartheid israélien», et si elle s’est opposée virulemment à l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Irak, c’est parce qu’elle considère que «les Etats-Unis doivent concentrer leurs forces contre l’Iran qui veut transformer Tel-Aviv en Hiroshima». Sur ce point, elle représente à elle seule la spécificité américaine qui veut que les grands soutiens d’Israël se trouvent dans les deux partis, même si Barack Obama lui-même, a voulu prendre un virage radical en tournant le dos à Israël. (…) Certes, le message des citoyens de base à leur Président peut-être lu ainsi: «Consacrez moins d’énergie dans les problèmes de politique étrangère, et concentrez-vous sur nos préoccupations quotidiennes.» Donc, moins de pressions sur Israël. Mais quoi qu’il en soit, c’est un Barack Obama affaibli et désavoué qui entame la deuxième partie de son mandat.(8)
La singularité de cette élection est que pour la première fois le financement de la campagne a dépassé les 4 milliards de dollars. Cela est dû en partie qu’une nouvelle loi autorise les hommes politiques à faire appel sans restriction aux fonds privés des soutiens à leur politique. Gore Vidal raconte comment un financement peut faire basculer le sort d’une élection aux Etats-Unis. Ecoutons-le: «Un jour, vers la fin des années 50, ce bavard de classe internationale, historien à ses heures, qu’était John Kennedy, me racontait les débuts de la campagne présidentielle de Truman en 1948: cela s’annonçait mal, tout le monde ou presque l’avait lâché; c’est alors qu’un sioniste américain lui apporta une valise bourrée de deux millions de dollars, directement dans son train électoral. «Voilà pourquoi nous avons reconnu Israël avec une telle vitesse!» Je n’étais pas plus que Kennedy un antisémite, pour nous, ce n’était qu’une boutade de plus sur Truman et sur la sérénissime corruption du monde politique américain (9)».
Qu’on le veuille ou non, Obama est prisonnier de l’image fausse pour beaucoup d’Américains que c’est un crypto-musulman et à ce titre, il attire la méfiance. Ce que l’on peut retenir de son mandat en tant que citoyens du monde dépendant d’une façon ou d’une autre de la politique américaine, nous constatons que la conférence sur les changements climatiques débattue à Copenhague a été un fiasco imputable pour une large part aux Etats-Unis. La politique américaine en Afghanistan ressemble à celle de Bush. Les relations avec l’Iran se sont encore plus détériorées et on parle de guerre au vu de l’armada dans le Golfe. Mieux, on annonce que les préparatifs de guerre contre l’Iran continuent: un 4e sous-marin US dans le Golfe persique bientôt rejoint par les porte-avions USS Abraham Lincoln et le porte-avions français Charles de Gaulle. L’Irak implose et explose, Guantanamo est toujours ouverte et surtout le dialogue avec le monde musulman patine du fait notamment du sort injuste fait aux Palestiniens. On l’aura compris, cela est dû à l’impuissance de l’administration actuelle à faire entendre raison à Israël qui construit en toute impunité se sachant bien «représenté» à la Chambre des représentants. Peut être que si Obama arrive à être réélu, sera-t-il plus libre de ses mouvements à partir de novembre 2012, il aura alors quatre ans pour faire émerger un Etat palestinien: un siècle après la déclaration Balfour…(L’Expression-06.11.2010.)
1. Marie Simon: Cinq choses à retenir des élections américaines. L’Express. 03/11/2010
2. Editorial: Avertissement sans frais pour ObamaThe New York Times 03.11.2010
3. Les républicains à la Chambre, les démocrates conservent le Sénat Le Monde.fr 03.11.10
4. José Fort: Obama: la désillusion. Le Grandsoir 4 novembre 2010
5. Dana Milbank: On se croirait revenu en 1994. The Washington Post. 28.10.2010
6. La colonisation sans effet sur l’aide des Etats-Unis à Israël. L’Express.fr 22/10/2010
7. Netanyahu: nous continuerons à travailler avec Obama http://www.israel7.com/2010/11
8. http://www.israel7.com/2010/11/nancy-pelosi-symbole-de-la-defaite-de-barack/
9. Gore Vidal Préface de l’ouvrage d’Israël Shahak: Histoire juive, religion juive, le poids de trois millénaires. Editions Pluto press limited 1994
Pr Chems Eddine CHITOUR
**ELECTIONS DE MI-MANDAT AUX ETATS-UNIS
L’ère des réformes Obama est-elle terminée?
Dans tous les cas de figure, estiment les experts, l’ère des ambitieuses réformes du président Obama est bien révolue.
Quels que soient les résultats des élections législatives américaines de mardi prochain, l’ère des ambitieuses réformes du président Barack Obama est révolue, même si les républicains échouent à reconquérir toute ou partie du Congrès, estiment des experts. Le bilan législatif du président Obama, porté au pouvoir sur des slogans de changement et d’espoir, se révèle respectable: une réforme historique de l’assurance-maladie, une remise à plat de l’encadrement de Wall Street, un plan de relance de près de 800 milliards de dollars ou encore un sauvetage de l’industrie automobile. Mais ces réussites ont été obtenues en mobilisant les élus démocrates et en débauchant quelques républicains modérés, tactique qui ne pourra plus fonctionner dans un Congrès où les adversaires de M.Obama seront selon toutes les prévisions sinon majoritaires, du moins renforcés. «D’une façon ou d’une autre, les élections de la semaine prochaine vont être une dure leçon d’humilité pour les démocrates», affirme Costas Panagopoulous, rédacteur en chef du journal Campaigns and Elections, et pour qui M.Obama et ses alliés n’auront d’autre choix que d’encaisser leur perte d’influence. Une Chambre des représentants dominée par les républicains aurait le droit de vie et de mort sur le programme de M.Obama.
Et même si les démocrates limitent les dégâts, ces derniers comptent suffisamment de conservateurs en leur sein pour faire pencher plus à droite la balance de la chambre basse et donc contrarier le programme réformateur du président.
Au Sénat, où M.Obama doit déjà lutter contre la minorité de blocage des républicains, davantage de sièges pour l’opposition signifierait inévitablement plus de risques de paralysie.
M.Obama, lors de sa campagne victorieuse de 2007-2008, s’était fait le chantre d’une collaboration entre démocrates et républicains au service de l’intérêt commun.
Deux ans plus tard, ces déclarations sont restées des voeux pieux, chaque partie s’en rejetant la faute. Face à cela, M.Obama pourrait continuer à s’attaquer de front à ses adversaires en les dépeignant comme des extrémistes et en espérant que l’opinion publique se retournerait contre eux d’ici à la présidentielle de 2012. Il pourrait aussi, au contraire, tenter de trouver un terrain d’entente sur certains dossiers, comme l’éducation, des accords de libre-échange avec des pays tiers et l’énergie. Mais le nouveau Congrès risque d’enterrer une réduction des émissions des gaz à effet de serre et une réforme de l’immigration.
M.Obama et ses conseillers ont sûrement médité l’exemple de Bill Clinton.
En 1994, le président démocrate avait subi un revers électoral deux ans après son arrivée au pouvoir. Il avait révisé ses ambitions à la baisse, en travaillant de concert avec le Congrès républicain, avant d’obtenir une réélection triomphale en 1996. «Obama va-t-il accepter des mesures de faible portée, progressives, qui finiront par bâtir un succès?», demande Andrew Dowdle, professeur à l’université de l’Arkansas (sud). Maître ès campagnes, M.Obama n’a jusqu’ici pas fait preuve d’un talent particulier pour tenter d’amadouer ses adversaires, au contraire de M.Clinton en son temps. Et à deux ans d’une nouvelle élection présidentielle les républicains n’auront aucun intérêt à permettre à M.Obama de marquer des points. (L’Expression-27.10.2010.)
**une bousculade pour des logements
des images qui choquent l’Amérique
Ces images ont rappelé aux Américains que la crise économique n’était pas finie : 30 000 personnes massées sur un parking, pour tenter d’obtenir un simple formulaire d’aide au logement. La police a eu du mal à contenir la foule.La scène s’est déroulée mercredi sur le parking d’un centre commercial d’East Point, dans la banlieue d’Atlanta. Les autorités avaient prévu d’y distribuer un formulaire de candidature à une aide publique au logement. Elles attendaient 10 000 personnes.Une distribution sous protection policièreLa foule a été trois fois plus importante. Certains avaient même commencé à camper sur le parking dès le dimanche soir. Débordés, les fonctionnaires ont dû distribuer les formulaires debout sur le toit des voitures, sous la protection de la police. Victimes de la chaleur, une soixantaine de personnes ont dû être hospitalisées ou soignées sur place. Les autorités avaient pourtant prévenu : le formulaire permet simplement de s’inscrire sur une liste d’attente, déjà très longue. Certains risquent même d’attendre dix ans avant que leur dossier soit retenu. Ils pourront alors bénéficier d’une subvention publique, les autorités prenant à leur charge une partie du loyer.« Est-ce qu’on est vraiment en Amérique ? »Dans l’Amérique de Barack Obama, ces images font désordre. Sur la chaîne d’information MSNBC, l’animateur de talk-show Ed Schultz les comparent à celles de la crise de 1929 et de la Grande Dépression, concluant : « Est-ce que nous ne valons pas mieux que ça ? » Sur le parking d’East Point, le reporter de MSNBC est encore sous le choc : (Rue89-12.08.2010.)
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