*L’hypocrisie de l’Occident

 **La guerre secrète de l’alliance israélo-américano-saoudienne

*par Mahdi Darius Nazemroaya

 

Comme le dit un vieux proverbe chinois, une crise peut –être utilisée comme une opportunité par certains.

 Tel Aviv, Wasghington et l’OTAN prennent avantage du tumulte dans le monde arabe. Non seulement ils luttent contre les aspirations des peuples arabes, mais encore ils manipulent le paysage géopolitique arabe comme partie de leur stratégie de contrôle de l’Eurasie.

*Conflits sectaires en Egypte: moyens d’affaiblir l’état égyptien

L’Egypte est dirigée par une junte militaire contre-révolutionnaire. Malgré la reprise de confiance en soi du peuple égyptien, le vieux régime est toujours en place. Toutefois, ses fondations sont de plus en plus fébriles à mesure que le peuple égyptien devient plus radical dans des exigences. Tout comme dans l’ère Moubarak, le régime militaire du Caire autorise également le sectarisme à se développer à travers le pays dans un effort de créer une division dans la société égyptienne. Au début 2011, quand le peuple égyptien a pris d’assaut les bâtiments gouvernementaux, des document secrets furent découverts qui montra que le régime était derrière les attaques contre le communauté chrétienne d’Egypte.

Récemment, de soi-disant extrêmiste salafistes ont attaqué des minorités égyptiennes incluant des chrétiens, mais aussi des musulmans chi’ites. Les chefs et activistes égyptiens des communautés Copte et Chi’ite montrent du doigt la junte militiaire du Caire, Israël et l’Arabie Saoudite. La junte militiare égyptienne, Tel Aviv et la maison des Saouds sont tous parties prenantes d’une alliance inquiétante. Ce groupe est la colonne vertébrale de la structure impérialiste américaine dans le monde arabe. Ils sont dépendant de Washington. Ils ne prévalent que dans la mesure où les Etats-Unis demeurent dominants dans l’Asie du Sud-Ouest et en Afrique du Nord.

Les Al-Saouds œuvrent maintenant avec Washington en Egypte pour établir un gouvernement islamique supposé. Ceci s’opère à travers le financement et l’aide apportés par la maison des Saouds à des partis politiques. Les nouveaux mouvements soi-disant salafistes sont des exemples primordiaux de ceci. Il apparaît également que la confrérie des Frères Musulmans ou du moins quelques branches de celle-ci aient été soudoyées.

*L’alliance israélo-saoudienne  et les politiques de la division


Les liens de la maison des Saouds et Tel Aviv sont devenus de plus en plus visibles et envahissants depuis ces récentes années. Cette alliance israélo-saoudienne existe au sein d’un contexte d’une alliance Khaliji-Israël plus vaste. L’alliance avec Israël est formée à travers une coopération stratégique entre les familles régnantes saoudiennes et les royautés arabes du golfe persique. Ensemble, Israël et les familles dirigeantes Khaliji forment une ligne de front pour Washington et l’OTAN contre l’Iran et ses alliés régionaux. L’alliance agit également pour Washington à déstabiliser la région. Les racines du chaos en Asie du sud-ouest et en Afrique du Nord sont avec cette alliance Khaliji-Israël.

En accord aves les Etats-Unis et l’Union Européenne, c’est cette alliance formée par Israël et les chefs Khaliji qui a œuvrée à créer des divisions ethniques entre les Arabes et les Iraniens, des divisions religieuses entre les musulmans et les chrétiens et des divisions confessionnelles entre les sunnites et les chi’ites. C’est la politique de division ou “fitna” qui a aussi servie a maintenir les familles régnantes Khaliji au pouvoir et Israël à sa place. Israël et les familles régnantes Khaliji ne pourraient pas survivre sans la fitna régionale.

La maison des Saouds et Tel Aviv sont les auteurs de la division Hamas-Fatah et de la rupture de Gaza avec West Bank, Ils ont œuvré ensemble en 2006 durant la guerre contre le Liban avec un objectif, celui d’écraser le Hezbollah et ses alliés politiques. L’Arabie Saoudite et Israël ont également coopéré à la propagation du sectarisme et de sa violence induite au Liban, en Irak, dans le golfe persique, en Iran et maintenant en Egypte.

Israël et les monarchies Khaliji servent Washington et son projet ultime de neutraliser à terme l’Iran et ses alliés, ainsi que toute forme de résistance contre les Etats-Unis en Asie du sud-ouest et en Afrique du Nord. C’est pourquoi le pentagone a armé lourdement Tel Aviv et les royautés Khaliji. Washington a aussi élaboré un bouclier de missiles pointé sur l’Iran et la Syrie en Israël et dans les nations arabes du golfe.

*L’hypocrisie de l’Occident The%20Project%20for%20the%20New%20Middle%20East

*Iranophobie

L’alliance entre les familles Khaliji et Israël a été instrumentale pour créer une vague d’iranophobie dans le monde arabe. L’objectif ultime de cette iranophobie est de transformer l’Iran aux yeux de l’opinion publique arabe en un ennemi des peuples arabes, en cela distrayant l’attention des vrais ennemis du monde arabe, à savoir les puissances néo-coloniales qui occupent et contrôlent les territoires arabes.

L’iranophobie est une opération psychologique (psyop), un instrument de propagande. L’objectif stratégique est d’isoler l’Iran et de redessiner le paysage géopolitique de l’Asie du sud-ouest et de l’Afrique du nord. De plus, l’iranophobie a été utilisée par les familles Khaliji, des Emirats Arabes Unis à l’Arabie Saoudite au Bahreïn, comme un prétexte à la répression de leurs propres peuples qui demandent des libertés fondamentales et des droits démocratiques dans ces royautés.

L’alliance du 14 Mars 2011 au Liban, qui est un ramassis de clients américano-Khaliji et d’alliés d’Israël, a aussi utilisé l’iranophobie et la “politique de la division” pour essayer d’attaquer le Hezbollah et ses alliés politiques au Liban. Là encore l’objectif est d’affaiblir de de minimiser les liens libano-iranien et libano-syrien.

L’alliance du 14 Mars, spécifiquement le “Mouvement pour le futur” contrôlé par Hariri, a importé au Liban les combattants soi-disant salafistes du Fatah Al-Islam avec l’objectif de les voir attaquer et combattre le Hezbollah. Le mouvement pour le futur a aussi eu un rôle dans le projet israélo-américano-saoudien de déstabiliser la Syrie et ainsi de l’éliminer du bloc de la résistance. (Mondialisation.ca – 28.05.2011.))

Article original en anglais : The Secret Wars of the Saudi-Israeli Alliance


Mahdi Darius Nazemroaya
est un spécialiste du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. Il est un chercheur associé au Centre de Recherche sur la Mondialisation (Mondialisation.ca)

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* face à la soif de démcratie de la jeunesse arabe

«Nous sommes en guerre avec l’Amérique…une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort». Silence…«Parce qu’ils sont très durs les Américains…Ils sont voraces…ils ne veulent que ce qu’ils veulent…un pouvoir sans partage sur le monde…»
François Mitterrand

Cet aveu de Mitterrand montre la dureté des relations internationales et relativise tous les discours de bonnes intentions au profit de la realpolitik. Pourtant. un vent de fronde, qui rappelle les événements du Monde arabe au début du XXe siècle avec les Jeunes Turcs, puis les Jeunes Tunisiens, Egyptiens, Algériens avec l’Emir Khaled, est en train de balayer le Monde arabe. Il s’agissait, à l’époque, de se libérer du joug du colonialisme par une émancipation encouragée, il faut le dire, par le président Wilson qui voyait d’un très mauvais oeil les accords Sykes-Picot. Résultat des courses, seule la Turquie émergea des décombres de l’Empire Ottoman. Mustafa Kémal abolit le califat et tourna le dos à l’arabe. Près d’un siècle plus tard, l’Islam est toujours la religion majoritaire en Turquie, un gouvernement de tendance islamique gouverne. La Turquie est citée en exemple de réussite d’une symbiose entre l’Orient et l’Occident. Le Monde arabe, dans son ensemble, n’a pas eu le saut qualitatif pour se projeter dans la modernité. Les indépendances ont donné lieu au remplacement du colonialisme par des despotes adoubés par l’Occident.

Qu’en est-il de l’Islam et de la démocratie?
Qu’est-ce que la démocratie de manière simple? Voici la définition du Robert: «Doctrine politique d’après laquelle la souveraineté doit appartenir à l’ensemble des citoyens.» De l’autre côté, qu’est-ce que l’Islam? D’après un hadith (propos du Prophète (Qsssl) très célèbre, selon Abou Houreïra, le Prophète (Qsssl) se trouvait un jour avec ses compagnons quand vint un homme habillé en blanc avec une chevelure d’un noir intense, et lui demanda: «Qu’est-ce que l’Islam?». Le Prophète (Qsssl) répondit: «L’Islam consiste en ce que tu crois en Dieu sans rien lui associer, que tu pratiques la prière, que tu verses l’aumône légale, que tu pratiques le jeûne du Ramadhan, et que tu fasses le pèlerinage vers la demeure de Dieu une fois dans ta vie…». «La démocratie n’est pas seulement une organisation des institutions, elle est surtout une exigence morale. Or, cette exigence n’est pas seulement une formulation abstraite, mais son contenu est déterminé selon l’espace et le temps dans lesquels elle est employée. La démocratie est donc une valeur entre deux médiocrités: au-dessous, le manque de démocratie aboutit à l’esclavage; au-dessus, le despotisme. Voyons à présent le rapport de l’Islam à la démocratie. Pourquoi ne pas parler de démocratie musulmane à l’instar de la démocratie chrétienne. Rien de fondamental n’empêche cette figure politique. La démocratie islamique suppose donc que l’Islam a le souci du bonheur de soi et des autres compatible avec la démocratie telle que nous l’avons décrite. Le Prophète (Qsssl) lui-même était un homme très simple et consultait ses compagnons sur parfois des détails de la vie, afin de préserver cet esprit de concertation et de collégialité. Selon le Dr Abdelaziz ben Othman Altwaijri: «Bien que dépositaire d’un système de vie global, l’Islam n’en a pas pour autant proposé des règles précises et détaillées du mode de gouvernement de l’Etat et de son dispositif économique, social et administratif. Il s’est suffi à décréter les principes généraux, les dispositions légales et les orientations, dont l’observation mène tout droit au salut et à la félicité dans le monde de l’ici-bas et de l’au-delà. De fait, l’Islam a garanti à l’homme la liberté de pensée qui lui permet de construire des théories et d’imaginer des plans d’action pour la gestion de sa vie et des affaires de l’Etat et de la société, en conformité avec les prescriptions générales de la religion.» Il faut une structure psychologique forte pour que la démocratie soit traduite dans des institutions. (…) La démocratie doit naître dans le terreau particulier à chaque culture pour qu’elle donne ses fruits de liberté et de savoir.(1)

L’histoire du combat démocrate dans les sociétés arabes
Pour le journaliste Samir Kassir, le «malheur arabe» vient du fait qu’il y a un déficit démocratique généralisé à toutes ses composantes, conjugué avec une hégémonie étrangère. Ce tropisme religieux est bien lui-même l’un des signes du malheur arabe. Car, si l’islamisme n’est pas – ou n’est plus – un agent de l’étranger, il est ce qui donne aux partisans de la croisade l’occasion de se croiser et à l’Occident d’employer tous les moyens que lui permet sa capacité technologique pour maintenir sa suprématie sur les Arabes et perpétuer leur impuissance».(2) Parmi les facteurs internes aux sociétés arabes et pouvant expliquer la persistance des gouvernements despotiques dans le Monde arabe, il faut sans doute s’arrêter au rôle des assabiyyat. Ghassan Salamé décrit fort bien le phénomène des assabiyyat qui prennent au piège la démocratie dès lors que les assabiyyat «dominées» considèrent que tout phénomène d’ouverture des régimes autoritaires constitue «un signe de faiblesse de la assabiyya hégémonique». Il s’agit là d’une croyance profondément ancrée dans les sociétés arabes et qui s’articule autour du concept de khuruj dont on peut résumer le credo par ces mots «contester, c’est sortir, sortir c’est trahir». Parce que la logique du khuruj légitime la coercition étatique, elle aboutit à une réduction majeure de l’espace politique». (…)Dans un Etat dictatorial, un intellectuel engagé, un dissident, est celui qui doit proposer une force de proposition, un contre-pouvoir à l’idéologie dominante. Or, dans les pays arabes, force est de constater que cela ne se produit pas ainsi. Edward Saïd reproche aux intellectuels arabes de verser dans la révérence et la propagande au service du pouvoir en place. «Etant donné l’échec sur toute la ligne des dirigeants arabes», écrit Saïd «il incombe aux intellectuels de produire des analyses honnêtes et de donner des indications sur ce qui est raisonnable et juste, plutôt que de se joindre au choeur des flagorneurs qui font l’ornement des cours royales et présidentielles et des conseils d’administration, qu’ils honorent de leurs présences onctueuses et continûment déférentes». (…) Au sein même des sociétés arabes, il est utile que les forces politiques aient le courage d’admettre le compromis indispensable à la démocratie. Cela implique de renoncer à la croyance, si ancrée dans l’inconscient collectif arabe que le fait de perdre le pouvoir signifie la perte de la vie pour l’individu ou le groupe au sein duquel il évolue»(3)

L’Occident permettra-t-il l’avènement de la démocratie dans les pays arabes?
Oui! si l’on croit le discours du Caire de juin 2009: «Quelle que soit la religion dont on se proclame, il existe ce que l’on appelle les droits de l’homme, et que tous les peuples aspirent pour l’essentiel à une poignée identique de prétentions communes. Non! car pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi le président Obama et ses alliés européens ont eu tant de mal à se ranger aux côtés des forces de la démocratie, la raison est que la coalition des forces politiques et sociales derrière les révolutions en Tunisie et en Égypte – et peut-être ailleurs demain – constitue une menace bien plus grande au «système global», qu’Al Qaîda. En bref, si les révolutions de 2011 réussissent, elles créeront un système régional et global totalement différent de celui qui a dominé la politique économique globale depuis des décennies, particulièrement depuis la chute du communisme». Pour M.Michael Ledeen, conseiller sous Bush, l’objectif n’est pas de stabiliser ces pays: «La recherche de stabilité serait indigne de l’Amérique. Notre pays est celui de la destruction créatrice. Nous ne voulons pas de stabilité en Iran, en Irak, en Syrie, au Liban, ni même en Arabie Saoudite…La question est de savoir comment déstabiliser ces pays. Nous devons les détruire pour accomplir notre mission historique.» «Comme au temps de la guerre du Vietnam, où il fallait détruire les villages pour les sauver…» (4) Voilà qui rejoint les propos de François Mitterrand. Tarik Ramadan donne des conseils à l’Occident à partir de l’Occident; il écrit: «…On entend aujourd’hui Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron ou d’autres faire la leçon aux peuples en expliquant ce qui est juste et attendu du point de la démocratie, alors que ces mêmes dirigeants n’ont pas hésité, des décennies durant, à composer avec les pires dictateurs, dont bien sûr Moubarak, qu’ils appellent aujourd’hui à devenir plus démocrate. Qui donc est assez naïf pour croire à ces discours de récupération politicienne?» (…) L’avenir du Monde arabe dépendra beaucoup de l’intelligence des oppositions qui l’animent. L’avenir dépendra de la capacité à mettre sur pied des plates-formes réunissant les (…) Il appartient aux citoyens occidentaux de rester cohérents avec leurs principes et d’exiger que leur gouvernement respecte les principes démocratiques et le choix des peuples et qu’ils cessent d’être (volontairement ou non) naïfs devant la diabolisation à géométrie variable des oppositions dans le Monde arabe et les sociétés majoritairement musulmanes. Notre responsabilité en Occident est immense en effet: parce que nous avons la liberté, parce que nous avons accès à l’éducation et à l’information, (…) Au lieu de répéter jusqu’à l’ivresse en Occident que les forces d’opposition dans le Monde arabe sont dangereuses, parce qu’exclusivement islamistes et radicales, et que, implicitement, il serait donc justifié que l’on limitât l’accès des Arabes et des musulmans à la démocratie, il serait bon d’accompagner les peuples vers leur liberté.»(5) Voilà le petit-fils de Hassan El Banna de sa tribune de l’Occident, qui propose de nous accompagner vers la démocratie.
Justement, les rapports de subordination ne sont pas sans nous rappeler le «White man Burden» de Kipling et «le devoir des races supérieures» de Jules Ferry. Avec sa lucidité décapante, Robert Fisk écrit: «Il n’y a rien de mieux qu’une révolution arabe pour montrer l’hypocrisie de vos amis. (…) Fox News a déjà annoncé à ses téléspectateurs aux Etats-Unis que les Frères musulmans – certainement le «plus modéré» des groupes islamistes au Moyen-Orient – tirait les ficelles derrière les hommes et femmes remplis de courage qui ont osé résister à la police de la sécurité de l’Etat, tandis que la masse des «intellectuels» de langue française» (les guillemets sont indispensables pour des poseurs du genre de Bernard-Henri Lévy) se sont transformés, selon le titre impérissable du journal Le Monde, en «l’intelligentsia du silence». Et nous savons tous pourquoi. Alain Finkelkraut parle de son «admiration» pour les démocrates, mais aussi de la nécessité de «la vigilance» (…) À son énorme crédit, l’historien français Daniel Lindenberg dit la vérité cette semaine. «Nous devons, hélas, admettre la réalité: de nombreux intellectuels pensent, au fond, que les peuples arabes sont de façon congénitale en retard» «(…) En d’autres termes, nous voulons que ces peuples fassent comme nous, à condition qu’ils restent à l’écart. Et puis, quand ils prouvent qu’ils veulent vraiment être comme nous, mais ne veulent pas envahir l’Europe, nous faisons de notre mieux pour installer un autre général formé par les Américains pour les gouverner. Tout comme Paul Wolfowitz a réagi au refus du Parlement turc d’autoriser que les troupes américaines envahissent l’Irak depuis le sud de la Turquie en demandant si «les généraux n’ont pas quelque chose à dire à ce sujet». Ainsi donc, lorsque les Arabes revendiquent dignité et respect de soi, au lieu de soutenir ces revendications démocratiques, nous les traitons comme une catastrophe.»(6)
Dans le même ton, Pascal Boniface montre que toute la stratégie occidentale est centrée sur la protection d’Israël, «sixième puissance mondiale». Il écrit à propos des relais sionistes: «Dans le Figaro des 29 et 30 janvier, Alexandre Adler est le premier à tirer la sonnette d’alarme dans sa chronique intitulée «Vers une dictature intégriste au Caire?» dans laquelle il qualifie au passage Mohamed El Baradei de «pervers polymorphe». Alain Finkielkraut prend le relais dans Libération du 3 février. Il se demande si Mohamed El Baradei sera «l’homme de la transition démocratique ou l’idiot utile de l’islamisme». Ces trois intellectuels relaient en fait les craintes israéliennes face au changement politique en Égypte. Ce qui est assez amusant c’est que les mêmes qui ont dénoncé pendant des lustres l’absence de régimes démocratiques dans le monde arabe s’inquiètent désormais de la possibilité qu’il en existe. (…) Curieusement, nos trois vedettes médiatiques, qui s’inquiètent fortement de l’arrivée au pouvoir d’un mouvement intégriste religieux, n’ont jamais rien dit contre le fait qu’en Israël, un parti de cette nature soit membre depuis longtemps de la coalition gouvernementale. (…) Ils critiquent l’absence de démocratie dans le Monde arabe mais s’émeuvent dès qu’elle est en marche. Leur priorité n’est pas la démocratie mais la docilité à l’égard d’Israël, fût-il gouverné avec l’extrême droite.»(7) On l’aura compris, la démocratie arabe est une catastrophe pour Israël qui «appelle à une transition sans secousse». Pour elle, des élections démocratiques prématurées seraient remportées par les Frères musulmans car ils sont déjà fin prêts» Mieux, le général Gaby Ashkenazi, chef d’état-major, estime que «la stabilité est préférable à la démocratie au Moyen-Orient. Si Israël est une démocratie, pour qui l’est-elle? Pour les Israéliens? Assurément. Mais ce n’est pas le cas pour les Arabes israéliens et encore moins pour les Palestiniens».
Me Vergès avait raison d’écrire à propos de la démocratie occidentale à visage obscène que c’était un catéchisme en plusieurs points: «Ton prochain traiteras comme un chien. Un goulag américain construiras. Hommes, femmes, enfants, violeras également. La mémoire de l’humanité brûleras. Au peuple américain et autres mentiras pareillement…»(8)
Non assurément, non! mille fois non! L’Occident ne permettra pas que les masses arabes se démocratisent et encore une fois, l’Islam n’est pour rien dans l’organisation du temporel. A moins d’une Nahda endogène qui passe par l’émergence d’un pouvoir fort adossé à une élite décomplexée qui mettra en oeuvre un projet de société accepté par les peuples. (L’Expression-14.02.2011.)

Pr Chems Eddine CHITOUR (*) Ecole nationale polytechnique

1.Abdelillah Benarafa: L’Islam et la démocratie, la Tente du dialogue 26 juin 2004
2.Après l’Egypte, rien ne sera plus comme avant. Alterinfo 12.02.2011
3.Ghassan Salamé: http://www.arabesques.org/lien1.php?Cdoss=6&Cart=4
4.Ibrahim Warde: L’ordre américain, coûte que coûte. Le Monde diplomatique avril 2003
5.Tarik Ramadan: Cessons d’entretenir la méfiance Le Monde.fr 11.02.11
6.Robert Fisk: La révolution égyptienne et le racisme occidental The Independent 11.02.2011
7.Pascal Boniface: Adler, BHL et Finkielkraut anxieux Le NouvelObs.10 février 2011
8.Jacques Vergès: La Démocratie à visage obscène. Editions de la Table ronde. Paris. 2004

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*L’OCCIDENT ET LE MONDE ARABE
Les relations internationales ne sont pas démocratiques

La crise des rapports Nord-Sud et l’islamophobie ne sont pas une vue de l’esprit.

Le libéralisme sauvage est dans l’impasse, les relations internationales ne sont pas démocratiques et les sociétés du Sud sont confrontées à des défis sans précédent, dont le plus décisif consiste à articuler authenticité et modernité, unité et pluralité, Etat de droit et stabilité. Au même moment, fabrications occidentales, la propagande du choc des civilisations et l’islamophobie s’amplifient. Sous couvert de mondialisation et de modernisation, l’ingérence étrangère vise à dominer et à dépersonnaliser, en imposant sa seule version du développement et de l’émancipation.

Faire preuve de vigilance
Dans ce contexte, tout est prétexte pour perturber le monde arabo-musulman, modèle culturel qui, malgré ses faiblesses actuelles, résiste à la marchandisation du monde et à la deshumanisation. Ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte est un séisme politique et les peuples arabes aspirent au changement, mais il faut faire preuve de vigilance. La priorité aujourd’hui est d’éviter aux pays arabes des situations risquées, tout en favorisant des réformes efficientes.
Les théoriciens néoconservateurs et les sionistes, de Fukuyama à Hunting-ton, depuis longtemps, considèrent que le musulman est le nouvel ennemi. Les pays arabes doivent accéder à l’universel moderne, mais pas à n’importe quel prix, de surcroît imposé, sous des formules qui récupèrent le souffle du changement. La mondialisation est une occidentalisation aveugle et déstabilisatrice, comme l’affirment le philosophe Derrida et d’autres penseurs, de Berque à Legendre et Hessel qui appellent à s’indigner.
Il est choquant de constater les interférences de puissances étrangères dans les affaires de la société arabe, alors que le système mondial dominant est en crise, marqué par des contradictions, le recul du droit, la loi du plus fort, la politique des deux poids, deux mesures et le racisme antimusulman. L’invention d’un «nouvel ennemi», l’Arabe, comme diversion, qui dope la propagande du prétendu «choc des civilisations», est en train de prendre une dimension démesurée.
L’interférence dans les politiques des autres pays à travers le monde constituent une donnée visible de l’ordre mondial. L’interférence opportuniste, dictée par leurs intérêts, la stratégie d’hégémonie et l’endiguement de ce qu’ils prétendent être des menaces, sont un danger pour le droit des peuples. Toute politique doit tenir compte de ce facteur, en vue de préserver la souveraineté, en démontrant que les sociétés arabes sont soucieuses de coexistence, capables d’accéder à l’universel politique et de solutionner leurs problèmes internes sur une base nationale. Pour préserver l’indépendance, dénoncer et rejeter les ingérences, pressions et interférences extérieures, est plus que légitime. Pour les tarir, il reste à accélérer des réformes propres à chaque pays arabe, en vue du changement pacifique, la bonne gouvernance et répondre aux aspirations des populations, dans le cadre du renouveau du nationalisme.
Aujourd’hui, l’idéologie sioniste et néoconservatrice impose sa loi de la jungle. Le 51e dernier veto américain, en faveur d’Israël, au Conseil de sécurité de l’ONU, en est le sinistre symbole. L’occupation de la Palestine, les inégalités et les politiques qui manipulent, produisent des impasses et puis considèrent les musulmans comme les nouveaux ennemis.
Les surenchères intoxiquent les opinions, pendant que le plan d’un Grand Moyen-Orient tente de se mettre en place. Depuis des années nous tentons d’éveiller les consciences, pour dénoncer la duplicité. Entre le Monde musulman et l’Occident, pour parvenir à des normes de civilisation et un nouvel ordre juste, il faut commencer par démocratiser les relations internationales.
Le Nord ne veut pas se départir de ses prétentions à l’hégémonie et une minorité parmi les musulmans prête le flanc et alimente la diversion. Comme hier pour les chrétiens, quand les guerres de religion et l’Inquisition ont suscité un sentiment anticlérical, le terrorisme des faibles, les courants fondamentalistes, la remise en cause de la liberté de conscience et l’image désastreuse de potentats arabes nourrissent le sentiment antimusulman.

Se moderniser ne signifie pas se dépersonnaliser
Après avoir produit une civilisation incomparable, le Monde musulman, depuis trois siècles, est en retard scientifique. Les résistances, comme l’épopée héroïque de l’Émir Abdelkader, et les tentatives de renaissance ne purent freiner le déséquilibre. Le repli ruine l’image de musulmans qui s’enferment. Reste que si nul ne peut tourner le dos aux progrès, se moderniser ne signifie pas se dépersonnaliser.
L’aspiration au changement émancipateur et à la justice sociale légitime, mais il faut faire attention à «ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain». Le refus de surenchères doit rester au-dessus de toutes les considérations. La stabilité, la cohésion sociale et nos valeurs propres doivent être préservées sur la base du patriotisme et de la mémoire commune.
La situation est hétérogène dans le Monde arabe, mais le dirigisme, la mauvaise gouvernance, l’instrumentalisation de la religion et d’autres faiblesses tracent le tableau pour nombre de pays. Aujourd’hui, environ 70% des Arabes vivent dans la paupérisation et la fragilité sociale et 40% sont illettrés. Économiquement et scientifiquement dépendant, le Monde arabe est utilisé comme épouvantail. Il doit faire son autocritique, mais ne pas tomber dans les pièges tendus, car la fin ne justifie jamais les moyens et aucune puissance étrangère ne peut oeuvrer pour les intérêts des peuples arabes.
La stratégie du système mondial a besoin d’un épouvantail pour faire diversion, en vue de tenter de réaliser la totalité de son hégémonie pour le siècle à venir. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, suivie par la première guerre du Golfe en 1990, puis situation aggravée par le 11 septembre 2001, des puissants se sont réinventés un ennemi, pour faire écran à leurs visées. L’amalgame fonctionne sur le matraquage de médias et d’industries culturelles liées à des cartels qui diabolisent les musulmans. L’islamophobie n’est pas une ruse difficile à mettre en pratique, car l’ethnocentrisme occidental est ancien. Depuis 14 siècles le Monde arabe est déformé et avec acharnement depuis vingt ans. Aujourd’hui, des discours et des médias occidentaux amplifient la peur de l’Islam et cherchent à perturber la société arabe. Des intellectuels originaires de la rive Sud dénigrent de manière schizophrénique leurs racines, les institutions de nos pays et les symboles de la société.

Raffermir la prise de conscience nationale
La crise des rapports Nord-Sud et l’islamophobie ne sont pas une vue de l’esprit. Les nostalgiques de la nuit coloniale et les sionistes, qui ont de la haine pour les musulmans et nient les valeurs du droit des peuples, cherchent à perturber toute évolution pacifique du Monde arabe, l’empêcher de faire éclore un modèle autre que celui du culte du veau d’or. Ils déplacent les problèmes du monde, masquent leurs échecs par l’idée funeste d’un «nouvel ennemi». Ils s’ingèrent dans les affaires des peuples, surfant sur l’exaspération face à la mauvaise gouvernance.
Les préjugés et la prolifération des slogans des partis d’extrême droite débordent. L’islamophobie immonde s’érige en politique.
Est une hypocrisie que l’empressement avec lequel des responsables occidentaux condamnent des situations de blocage ou de désordre, alors qu’elles procèdent d’un climat auquel ils ont contribué. Malgré des comportements inadmissibles chez une infime minorité de musulmans dans le monde, la réalité sociologique montre leur aptitude à vivre le progrès. Il n’y a pas de modèle unique de la Cité. Cela gêne les tenants du libéralisme sauvage et du sionisme. Ces courants incitent à la chasse aux musulmans et la déstabilisation de leur pays.
Vouloir limiter la souveraineté des pays arabes et attiser l’hostilité vis-à-vis des musulmans, signifient que l’humanité éprouve les limites de sa tendance au vivre-ensemble. Le besoin de partage qui pousse les hommes à s’unir, s’épuise. On sort de l’humanisme si les peuples occidentaux laissent faire cette tendance. On sort des valeurs de la vigilance, si nous ne tirons pas les leçons de l’histoire et si on laisse faire la réaction irréfléchie.
L’arrogance que l’Occident a à s’approprier des valeurs comme la démocratie, la sécularité et la raison et sa politique des deux poids, deux mesures ruinent la possibilité d’une civilisation mondiale commune.
En riposte, communiquer, parler au peuple et pratiquer l’éveil des consciences est la voie; et montrer que les musulmans n’ont pas besoin d’anarchie et de tuteur, mais de respect de leur évolution historique progressive, et de soutien en matière de transfert de connaissances et de techno-sciences pour se développer. Ce qui compte est surtout de produire des richesses, en renforçant l’Etat de droit, la bonne gouvernance et le renouvellement des élites. Cela peut se réaliser, sans surenchères.
L’image dépréciative des Arabes est ancienne, mais elle a pris des proportions alarmantes. L’Occident se forge une identité contre l’autre. La diversion du «choc des civilisations» devrait être démasquée. Pendant le matraquage hystérique et médiatique sur les soubresauts de la rue arabe, la bataille dans le monde fait rage sur des fronts décisifs: l’éducation, la technoscience, la finance, l’économie et les forces armées. Les enjeux pour les rapports de force demain.
Raffermir la prise de conscience nationale face aux enjeux est une priorité de l’heure, notamment dans notre pays, libéré au coût le plus élevé par ses enfants et riche de son histoire et de ses réalisations. La vigilance, la sagesse et la patience doivent prévaloir. La relance de la bonne gouvernance, de la justice sociale et le renforcement des libertés, sont salutaires. Le peuple ne perd pas espoir. La logique de l’ouverture, du débat et du patriotisme, pour responsabiliser toute la société et faire renaître la confiance, est à même de permettre de relever les défis de notre temps.
En ce début du XXIe siècle, XVe siècle de l’Hégire, les rapports Nord-Sud, Islam-Occident, sont à un nouveau tournant. Il faut en discerner les enjeux. (L’Expression-24.02.2011.)

Mustapha CHÉRIF

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**Le Moyen-Orient et la « main noire » de l’Amérique

*selon la Chine, l’ingérence américaine est à l’œuvre…

Depuis le début de la révolution arabe, une information extrêmement limitée est diffusée dans les medias chinois. A propos de la rébellion libyenne, le contrôle semble encore renforcé. Ni faits, ni commentaires : aucune information n’est diffusée dans la presse en chinois, si ce n’est les rares dépêches de l’agence Xinhua reprenant les discours de Kadhafi et même les dénégations faites par son fils à propos de l’utilisation d’avions.

En revanche, une large place est dévolue au rapatriement en cours des quelque 30 000 résident chinois – travailleurs de la construction et du pétrole pour la plupart – en Libye, ainsi qu’à l’inquiétude des marchés face à la hausse des cours du pétrole. La déclaration du porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères selon laquelle la Chine « espère le retour rapide de la Libye à la stabilité et à l’ordre politique », diffusée le 22 révrier, reste en bonne place.

Certains signes indiquent que certains contenus pourraient avoir été enlevés de la toile par la censure. Si la Une du quotidien Guoji Xianqu Daobao du 24 février annonce un « reportage sur le terrain des troubles au Moyen-Orient », le contenu de l’article n’est accessible sur aucun site internet, alors que les contenus intégraux des journaux sont habituellement disponibles. De son côté, la Une du quotidien Nanfang Dushibao, généralement l’un des plus hardis de Chine, était vendredi « indisponible ».

Les commentaires se font presque absent des médias chinois. Sur tous les portails d’information, on trouvait un seul titre :  il faut voir dans « la situation troublée au Moyen-Orient » l’œuvre de la « main noire de la stratégie des Etats-Unis. » Sous ce titre, vient en fait la traduction en chinois par le périodique de référence Cankao Xiaoxi d’un article d’une « Fondation pour la culture stratégique russe ». Ce texte développe l’idée selon laquelle « le Sénat américain n’a jamais cessé » d’investir dans « un travail de sape dans les pays amis comme ennemis. La politique étrangère des Etats-Unis de ‘dictature de la démocratie’, c’est ça ! ».

Seul le quotidien anglophone Global Times semble être en mesure de pouvoir faire une couverture un peu plus large des événements en Libye. Constatant le 23 que « Kadhafi perd la moitié de la Libye », le journal donnait un compte-rendu factuel, basé principalement sur des dépêches de l’Agence France Presse. Dans son édition datée du 25 février, le même journal avertit cependant que les « troubles en Chine ne sont que des vues de l’esprit ». Toute suggestion que la « révolution de jasmin » soit transférable sur le sol chinois est une vue de journaliste occidental qui néglige les succès de l’économie chinoise et la stabilité du pays, même s’il n’est pas indemne de toute contestation, écrit le journal. « Les poubelles de l’histoire sont pleines de ceux qui aspirent à son effondrement ».

Le week-end dernier, un mystérieux appel anonyme lancé sur la toile pour que les Chinois se rassemblent et fassent leur propre « révolution du jasmin » avait été très peu suivi. Mais une centaine de militants et défenseurs des droits de l’homme auraient été arrêtés, dont plusieurs seraient accusés « d’incitation à la subversion ». (Le Courrier international-25.02.2011.)

 

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26 réponses à “*L’hypocrisie de l’Occident”

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    Répondre

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