Infos internationales.2
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La Russie décide une «interdiction totale» de la plupart des produits alimentaires d’Europe et des Etats-Unis
La Russie a décidé l’«interdiction totale» de la plupart des produits alimentaires d’Europe et des Etats-Unis, a annoncé ce jeudi Dmitri Medvedev.
La décision était prévue. La Russie répond ainsi aux pays ayant adopté des sanctions économiques contre elle, singulièrement les Etats-Unis et l’Europe, qui l’accusent de soutenir les séparatistes pro-russes ukrainiens. Cette interdiction, d’une durée d’un an, concerne le boeuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits en provenance des Etats-Unis, de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège. En revanche, l’embargo ne concerne pas les aliments pour bébé et les citoyens russes pourront toujours faire leurs achats à l’étranger, bien que toute tentative de profiter de la situation pour revendre des produits interdits sera «sévérement puni».
Cette interdiction pourra être levée si «nos partenaires font preuve d’une approche constructive», a nuancé Medvedev dans une intervention télévisée. «Toutes ces mesures ne sont purement qu’une réponse [aux sanctions occidentales]. Nous ne voulions pas d’un tel développement de la situation. Il n’y a rien de positif dans les sanctions», a-t-il poursuivi.
Cependant, la précision du Premier ministre russe n’a pas convaincu l’Union européenne, qui a répondu qu’elle se réservait «le droit de prendre des mesures» contre Moscou. «Après évaluation complète par la Commission européenne des mesures prises par la Fédération de Russie, nous nous réservons le droit de prendre les mesures appropriées», a affirmé Frédéric Vincent, un porte-parole de la Commission.
La Russie menace par ailleurs d’interdire le survol de son territoire entre l’Europe et l’Asie. Medvedev a indiqué que la fermeture de l’espace aérien russe pour ces liaisons, qui provoquerait pour les compagnies un important surcoût en carburant, était une «mesure grave», considérée comme une réponse à l’arrêt des activités du premier transporteur aérien à bas-coût russe, Dobrolet, provoqué par les sanctions occidentales.*20 minutes- 07/08/2014 à 10h40
**une très mauvaise nouvelle pour les producteurs français…
La Russie a décidé ce jeudi matin «l’interdiction totale» de nombreux produits alimentaires en provenance d’Europe, une très mauvaise nouvelle pour les producteurs français…
Boeuf, porc, volaille, poisson, fromage, lait, légumes et fruits européens ne passeront plus la frontière russe: ce jeudi matin, la Russie a décidé l’«interdiction totale» de la plupart des produits alimentaires d’Europe et des Etats-Unis en réponse aux sanctions économiques adoptées à son encontre pour son soutien aux séparatistes ukrainiens.
Pour les producteurs de fruits et légumes français, déjà malmenés par la concurrence espagnole particulièrement rude cet été, c’est le coup de grâce: «La fermeture de la Russie représente des enjeux économiques énormes qui sont à moyen terme très dangereux pour toute l’Union européenne», s’inquiète Daniel Soares, responsable marketing international d’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais.
Entre 50.000 et 100.000 tonnes de fruits et légumes
Premier importateur mondial de fruits frais depuis trois ans, la Russie s’approvisionne en premier lieu auprès des vergers et potagers européens. «La France exporte à peu près 50.000 tonnes de fruits et légumes frais en direct vers la Russie, chiffre Daniel Soares. Mais si l’on compte également ceux qui transitent par le Benelux ou les pays baltes, on monte jusqu’à 100.000 tonnes exportées.» Parmi ces exportations, les pommes se taillent la part du lion avec 54 % des fruits et légumes destinés au marché russe, suivis de la pomme de terre (20 %), des tomates et concombres (8 %), des poires (6 %) et des choux-fleurs (6 %).
Toutes ces cagettes additionnées représentent un enjeu financier conséquent: les exportations agro-alimentaires vers la Russie représentaient 12% du total des exportations françaises vers la Russie en 2013, d’après les derniers chiffres d’Ubifrance, soit un peu plus d’un milliard d’euros selon les douanes françaises. Les exportations de légumes et de fruits français s’élevaient à plus de 48 millions d’euros l’an dernier.
La crise de la pomme fait boule de neige
Pour certaines entreprises françaises, la fermeture de la frontière russe pourrait être une vraie catastrophe: Eric Guasch, qui produit des pommes dans la région d’Avignon (Vaucluse), réalise jusqu’à 80 % de son chiffre d’affaires avec la Russie. Président de la fédération professionnelle France-Russie pour l’agroalimentaire, il estime que les 1.500 producteurs qui la composent sont en danger. «Un tel embargo conjugué à la fragilité financière de ces entreprises pourrait les mener vers l’arrêt de leur activité», alerte Eric Guasch, inquiet pour sa propre entreprise qui emploie sept salariés.
Sans compter que la crise des exportateurs pourrait faire boule de neige: «On risque d’avoir de gros problèmes à la rentrée, redoute Daniel Soares. Les Espagnols exportent beaucoup vers la Russie, donc s’ils ne peuvent plus le faire, leurs pêches et leurs nectarines vont se retrouver ailleurs, sur des marchés déjà saturés. Les pommes qui arriveront à la rentrée vont avoir le même problème et s’il y a trop d’offre, les prix vont baisser.» C’est peut-être une bonne nouvelle pour les consommateurs européens, mais une très mauvaise pour des producteurs de fruits et légumes déjà en difficulté.*20 minutes- 07/08/2014
*Norvège: les éleveurs de saumon plongent après les sanctions russes
Oslo – Les éleveurs de saumon norvégiens, le leader mondial Marine Harvest en tête, ont pris l’eau jeudi à la Bourse d’Oslo après la décision par la Russie de suspendre la plupart de ses importations agroalimentaires en provenance d’Europe.
La Russie a été le principal débouché pour les produits halieutiques norvégiens de 2011 à 2013 devant la France et elle est encore cette année le deuxième plus gros marché pour son saumon.
Or, le Centre des produits de la mer norvégien a annoncé jeudi avoir été informé que les poissons du pays figuraient sur la liste des produits frappés par les restrictions adoptées par la Russie pour une durée d’un an en réponse aux sanctions occidentales.
Les autorités norvégiennes ont par conséquent recommandé aux éleveurs de ne pas préparer de livraisons vers ce pays «aujourd’hui et dans les jours qui viennent».
«C’est une situation difficile pour les exportateurs norvégiens de produits de la mer», a estimé Terje Martinussen, le directeur du Centre des produits de la mer.
«Le secteur norvégien a cependant une longue expérience des barrières commerciales en Russie et est donc préparé à ce que de telles situations se produisent», a-t-il ajouté.
En fin d’après-midi, l’action Marine Harvest, premier producteur de saumon au monde, décrochait de 8,48% à la Bourse d’Oslo. Salmar perdait 8,68%, Leroey Seafood 6,99% et Austevoll Seafood 7,88%.
Les éleveurs norvégiens vont maintenant devoir se tourner vers d’autres marchés pour écouler leurs poissons.
«Les produits qui sont normalement exportés en Russie peuvent librement être écoulés dans certains de nos 130 autres marchés», a indiqué M. Martinussen.
Chez Marine Harvest, un groupe contrôlé par l’homme d’affaires chypriote d’origine norvégienne John Fredriksen, on dit «suivre la situation de près».
Ces dernières années, les professionnels norvégiens ont déjà dû composer avec des restrictions imposées par la Russie pour des questions sanitaires.
Les volumes en question sont considérables: en 2013, la Norvège a exporté 295.000 tonnes de poisson vers la Russie pour une valeur de 6,5 milliards de couronnes (776 millions d’euros), le saumon et la truite représentant 81% des ventes, loin devant le hareng et le maquereau.
Chaque semaine, ce sont en moyenne 134 poids lourds chargés de saumon et de truite qui ont été acheminés dans ce pays. Celui-ci a absorbé, en volumes, 11,9% des poissons exportés par la Norvège.
De janvier à juillet cette année, les volumes se sont toutefois tassés de 11%, et la Russie a été supplantée par la Pologne parmi les pays destinataires de poisson norvégien.*20 minutes- 07/08/2014
*En six mois, la France a accumulé 30 milliards d’euros de déficit commercial
A mi-année, la France traîne un déficit commercial de près de 30 milliards d’euros et aucun signe net d’inversement de tendance n’est perceptible, en raison de contre-performances industrielles qui n’augurent rien de bon pour la croissance en 2014.
Le déficit commercial s’est creusé en juin à 5,4 milliards d’euros, contre 5,1 milliards d’euros en mai, et s’est établi à 29,2 milliards pour l’ensemble du premier semestre, ont annoncé jeudi les Douanes.
Le solde des échanges commerciaux de la France est déficitaire depuis dix ans: le dernier excédent mensuel remonte à mai 2004 et se montait à 176 millions d’euros. Pour retrouver un excédent en année pleine, il faut remonter à 2002.
«A mi-année, nous sommes au niveau le plus bas depuis 2010», se félicite malgré tout la secrétaire d’État au commerce extérieur Fleur Pellerin dans une interview au Figaro parue jeudi, tout en admettant que la situation était «encore loin d’être satisfaisante».
Le déficit du premier semestre s’est en effet réduit par rapport aux six premiers mois de 2013, mais de 100 millions d’euros seulement.
Selon elle, l’objectif d’un déficit de 53 milliards d’euros en année pleine, contre un peu plus de 60 milliards en 2013, «est tenable». Le déficit commercial annuel de la France tend à se contracter depuis le record de plus de 74 milliards atteint en 2011.
Mais, selon les économistes, c’est presque une fausse bonne nouvelle.
- Une baisse «pour de mauvaises raisons» -
«Sur six mois le déficit est en réduction, mais pour de mauvaises raisons», explique Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit agricole CIB.
Le solde s’améliore en effet non grâce à des exportations florissantes, mais grâce à des importations en baisse, «qui suggèrent que la demande intérieure s’affaiblit», souligne-t-il.
«Nos résultats en termes de commerce tiennent moins à l’extérieur qu’à notre propre faiblesse intérieure», conclut-il.
En juin, la progression des importations a été plus forte que celle des exportations, +2,2%, contre 1,8%. Mais les analystes se méfient de ces chiffres mensuels très volatils, qu’une grosse commande ou vente dans l’aéronautique peut facilement faire basculer d’un côté comme de l’autre.
Par ailleurs, de mai à juin, «le solde manufacturier (s’est détérioré) nettement, en particulier pour les produits chimiques et pharmaceutiques, les automobiles et les équipements industriels (mécaniques et électriques)», indiquent les Douanes dans leur communiqué, en relevant toutefois l’«exception» constituée par le secteur aéronautique, bien portant grâce à d’importantes livraisons d’Airbus.
Si le déficit s’est réduit en juin pour les produits énergétiques et pour les oeuvres d’art (reflux des importations), l’excédent agricole s’est lui renforcé grâce à de plus fortes exportations.
Par zones géographiques, la France a vu son déficit se creuser en particulier dans ses relations commerciales avec le reste de l’Union européenne.
«Le choc de demande italienne se fait déjà sentir », alors que l’Italie vient de retomber en récession, analyse Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur-crédit Euler Hermes.
- «Cannibalisme intra-européen» -
Par ailleurs «nos mesures de compétitivité arrivent trop tard» pour capter la seule demande vaillante en Europe, qui vient d’Allemagne et du Royaume-uni, juge-t-il. Et d’épingler un «cannibalisme intra-européen» qui ne réussit pas aux industriels français, mais mieux aux pays du Sud: «les Italiens sont un peu meilleurs en qualité (que les Français), les Espagnols sont moins chers».
La morosité en termes de commerce extérieur est l’un des éléments qui poussent les économistes à corriger toujours davantage leurs prévisions de croissance, à une semaine de a publication du chiffre du deuxième trimestre en France.
«Au deuxième trimestre, la France devrait être entre 0 et 0,1%» d’augmentation du PIB, après une stagnation au premier trimestre, selon Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management, qui ne prévoit pas mieux que «0,5% ou 0,6% sur l’année».
M. Ducrozet, lui, s’il prévoit un tout petit surcroît d’activité au deuxième trimestre en France, discerne malgré tout «un risque que le PIB en Allemagne, en Italie et en France se contracte au deuxième trimestre».*20 minutes- 07/08/2014
**La France, championne d’Europe de la fraude bancaire
La France affiche le plus haut taux de fraude à la carte bancaire en Europe, même si c’est au Royaume-Uni que le montant des pertes liées à ces fraudes est le plus élevé, indique jeudi une étude de l’éditeur de logiciels financiers Fico.
Selon cette étude qui repose sur les données du cabinet Euromonitor pour 2013, le montant des fraudes a atteint 1,55 milliard d’euros dans les 19 pays européens passés en revue (incluant la Russie). C’est en France que le taux de fraudes (montant des pertes liées à la fraude rapporté au volume total des transactions) est le plus élevé, suivi par la Grèce et le Royaume-Uni.
469,9 millions d’euros de pertes en France
L’étude relève toutefois que la France n’a subi qu’une légère augmentation de la fraude entre 2012 et 2013 (+1%) alors que le Royaume-Uni a vu le montant des pertes liées à la fraude bondir de 16%, pour atteindre 450 millions de livres, le niveau le plus élevé depuis 2008. «Après avoir été un précurseur au niveau mondial et européen des dispositifs antifraudes particulièrement efficaces comme la carte à puce et le code PIN, la France doit aujourd’hui lutter contre le vol d’identité qui représente 66% des pertes dues à la fraude en 2013», note Fico.
Le vol d’identité inclut à la fois l’utilisation frauduleuse de données personnelles et le piratage des comptes bancaires. Parmi les autres formes de fraude, l’étude tient compte notamment du vol ou de la perte de la carte et de la contrefaçon. Selon les données diffusées début juillet par l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, le taux de fraude s’est élevé à 0,08% du montant des transactions effectuées en France pour un montant de pertes évalué à 469,9 millions d’euros.
La fraude en hausse dans 10 pays sur 19
Les pertes liées à la fraude au Royaume-Uni et en France représentent 62% du total des pertes des 19 pays européens étudiés par Fico, ce qui est largement dû à la plus forte utilisation des cartes bancaires dans ces deux pays. Dix pays ont subi une augmentation de la fraude par rapport à 2012, avec de fortes augmentations en Norvège (+7,8%), en République Tchèque (+6,3%) et surtout en Russie (+28%).
Les neuf autres pays étudiés n’ont pas observé de fluctuation de la fraude et certains ont même vu leurs pertes diminuer (Espagne, Pays-Bas ou Allemagne). *20 minutes- 07/08/2014
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**Amnesty International demande l’arrestation de George W. Bush
Amnesty International a demandé mercredi aux autorités canadiennes d’arrêter et de poursuivre en justice l’ancien président américain George W. Bush, lors de sa visite au Canada prévue le 20 octobre, l’accusant de « crimes », notamment de « torture ».Cette demande est contenue dans un memorandum remis par l’organisation humanitaire internationale aux autorités canadiennes le 21 septembre, a indiqué Amnesty dans un communiqué.
« Le Canada est tenu par ses obligations internationales d’arrêter et de poursuivre en justice l’ancien président Bush, compte tenu de sa responsabilité dans des crimes contre le droit international, dont la torture », a déclaré Susan Lee, directeur d’Amnesty pour les Amériques.
« Comme les autorités des Etats-Unis n’ont pas, jusqu’à présent, déféré en justice l’ancien président Bush, la communauté internationale doit intervenir. Si le Canada s’abstient d’agir pendant sa visite, cela constituera une violation de la Convention des Nations Unies contre la torture et sera une manifestation de mépris vis à vis des droits humains fondamentaux », a-t-elle poursuivi, selon un communiqué.
Les accusations d’Amnesty concernent notamment le programme secret de la CIA appliqué entre 2002 et 2009 qui infligeait aux détenus, selon l’organisation, « la torture et d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que des disparitions forcées ».
Pendant sa présidence, relève encore Amnesty, M. Bush avait autorisé des « techniques renforcées d’interrogation », dont la simulation de noyade. (belga-12.10.2011.)
**La démocratie québécoise gangrenée par la corruption
Des mallettes remplies de billets de banque circulent au Québec pour financer les partis politiques. Un système dénoncé par un rapport d’enquête remis début septembre au gouvernement. Celui-ci refuse pourtant de mettre en place une commission d’enquête, regrette « Le Devoir ».**(30.09.2011 | Bernard Descôteaux | Le Devoir)
Le rapport de l’Unité anticollusion (UAC) [remis au gouvernement début septembre] confirme ce que tout le Québec sait. L’existence au sein du ministère québécois des Transports d’un système de collusion d’ »une ampleur insoupçonnée » pour l’attribution des contrats de travaux publics. Un constat, qui, même venant d’une personnalité aussi crédible que Jacques Duchesneau* [qui dirige l'UAC], n’émeut d’aucune façon le gouvernement du Premier ministre Jean Charest. Ce dernier persiste dans un refus injustifiable de mettre sur pied une commission d’enquête. Ce rapport remis au ministre des Transports ne contient pas de noms. Son mérite est néanmoins de nous décrire ce système qui menace la démocratie en ce qu’il se substitue à l’Etat ou à tout le moins le pervertit.Ce système, les médias l’avaient mis au jour il y a trois ou quatre ans. Le Devoir avait donné l’alarme en révélant les circonstances troublantes entourant l’attribution du contrat pour l’installation de compteurs d’eau à Montréal. Des informations que l’équipe de Jacques Duchesneau a pu étayer et documenter. Ce que l’on soupçonnait jusqu’ici n’était que la pointe de l’iceberg puisque, selon Jacques Duchesneau, le système de collusion existant au ministère des Transports est implanté profondément.Sont en cause de grandes entreprises de construction [de BTP] regroupées en cartel, d’importantes sociétés d’ingénieurs, des fonctionnaires, des politiciens et le crime organisé. Le trafic d’influence à la source de ce système entraîne un gonflement du coût assumé par l’ensemble des contribuables. Ce qui vaut pour le ministère des Transports vaut aussi pour tous les ministères et municipalités qui octroient des contrats de travaux publics et de services professionnels.
Que dire de ces révélations si ce n’est réitérer qu’il s’agit d’un vaste scandale qui nécessite une réaction à la mesure du système en cause ? Le scandale est autant dans ce système que dans l’absence d’une réaction vigoureuse de la part du gouvernement Charest, qui se contente d’enquêtes de police.
On est encore bien loin de voir des bandits en prison. Voilà deux ans que la police enquête sans résultats. Certains dossiers sont bouclés, mais sans [que soient engagées des] poursuites criminelles. Quant aux policiers, ils seront eux-mêmes prudents lorsqu’il apparaîtra dans leurs enquêtes des noms liés au monde politique. Car, oui, tout ce système de collusion conduit au monde politique, comme le signale on ne peut plus clairement le rapport Duchesneau, qui établit un lien direct entre la surfacturation en cours d’exécution de contrats et le financement des partis politiques.
Il était étrange d’entendre il y a quelques jours le nouveau ministre des Transports, Pierre Moreau, soutenir qu’il prenait au sérieux les constatations faites par l’équipe d’enquêteurs de l’UAC… sauf celle ayant trait à cette surfacturation. Cela ne relève que de l’administratif, a-t-il protesté, comme si cela pouvait empêcher le transit de contributions illégales vers les caisses électorales des partis politiques. Rappelons l’exemple du groupe Axor, qui l’an dernier a plaidé coupable à quelque 40 infractions pour avoir versé illégalement plus de 150 000 dollars [110 000 euros] au Parti libéral, au Parti québécois et à l’Action démocratique [les trois principaux partis politiques au Québec].
La réalité est que le gouvernement peut exercer un certain contrôle sur le travail policier, ce qu’il ne pourrait faire avec une commission d’enquête, dont le cheminement lui échapperait totalement. Ce ne sont pas trois ou quatre « bandits » qui seraient envoyés en prison, mais tout un système qui serait exposé dans ses ramifications qui plongent loin dans le monde politique, économique et criminel. Ce n’est pas sans raison que Jacques Duchesneau parle d’un système à « l’ampleur insoupçonnée ».
Le résultat d’une enquête publique serait, n’en doutons pas, une véritable boîte à surprise. Seraient mis sur la sellette aussi bien des dirigeants d’entreprise que des politiciens de tout horizon et leurs liens avec un monde criminalisé. Le gouvernement Charest a visiblement peur de voir ce nœud de vipère décortiqué et exposé publiquement. Mais c’est à ce prix que peut être démantelé durablement ce système de collusion. Si on se contente d’un simple coup de balai, les quelques bandits qui iront en prison seront vite remplacés par d’autres. C’est l’intégrité même de l’Etat et la confiance des Québécois envers leurs institutions qui, entre-temps, se délitent. Il y a urgence à tenir cette grande enquête publique.
Note :* Jacques Duchesneau, ancien directeur de la police de Montréal
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**les eurosceptiques ont gagné et demandent des comptes aux partisans de la monnaie unique.
A voir la zone euro aller de Charybde en Scylla, faut-il conclure que l’euro est condamné ? Deux Britanniques estiment que les eurosceptiques ont gagné et demandent des comptes aux partisans de la monnaie unique.Dans l’histoire, peu de factions ou de mouvements ont remporté une victoire aussi complète et aussi écrasante que celle des conservateurs eurosceptiques aujourd’hui. Ce sont eux, aujourd’hui, les maîtres du jeu. Non seulement avaient-ils raison sur la monnaie unique, le plus grand enjeu économique de notre temps, mais ils avaient raison pour les bonnes raisons. Ils avaient prévu avec une précision d’une lucidité quasi-prophétique comment et pourquoi l’euro allait entraîner dans son sillage la dévastation financière et l’effondrement des sociétés. Pendant ce temps, les pro-européens se retrouvent dans la même situation que les pacifistes en 1940, ou les communistes après la chute du mur de Berlin.Ils sont parfaitement KO. Penchons-nous sur le cas du Financial Times, qui se targue d’être la meilleure publication économique de Grande-Bretagne : il y a 25 ans environ, le FT s’est mis à dérailler. Lire la suite sur presseurop.eu… (30.09.2011.)
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*Afghanistan: Pourquoi la France suit les Etats-Unis?
*Place désormais à la négociation politique, notamment avec les talibans
Quelques heures à peine après que Barack Obama a annoncé le début du retrait des forces américaines d’Afghanistan, l’Elysée a indiqué mercredi soir que la France «engagera un retrait progessif de renforts (…) de manière proportionnelle et dans un calendrier comparable au retrait» américain.
En réalité, un quart des forces françaises, et non un tiers comme c’est le cas pour les Américains, seront concernées par ce désengagement, qui se traduira par un transfert de responsabilités à l’armée afghane (ANA). Un retour à la maison parce que le job a été fait ou parce que le théâtre se révèle trop meurtrier?
Pour le gouvernement et l’Etat-major, c’est évidemment la première hypothèse qui est mise en avant. «L’élimination de Ben Laden, ça a changé la donne», a indiqué le ministre de la Défense, Gérard Longuet, qui a ajouté que la France «va sans doute gagner une bonne année» sur le calendrier initial, qui prévoyait la fin du processus de transition en 2014
Une rupture stratégique
«Le début du retrait n’est ni une victoire ni une défaite, c’est une rupture avec un processus d’escalade qui est parvenu à établir ni un pouvoir acceptable à Kaboul ni une situation sécuritaire satisfaisante», répond le général Vincent Desportes. Place désormais à la négociation politique, notamment avec les talibans. «La sécurité dans le pays s’est améliorée, surtout dans le district de Surobi où les incidents sont épisodiques», fait valoir au contraire l’Etat-major. C’est dans cette zone relativement pacifiée, à l’est de Kaboul, que le transfert de la sécurité à l’ANA devrait s’effectuer à la fin de l’année.
«La situation en Kapisa reste en revanche très difficile. Il est clair que les objectifs de politique intérieure influent sur la stratégie opérationnelle», lance le général Desportes, en référence à l’élection présidentielle. «Ce début de retrait recrée de la liberté stratégique, poursuit-il. Cela réconcilie la baisse de nos budgets militaires avec nos capacités d’action réelle.» -20Minutes-23.06.2011.)
«Les soldats de l’Alliance partis, il ne faudra que trois semaines aux talibans pour reprendre Kaboul», selon un spécialiste
INTERVIEW – Pour Karim Pakzad, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l’Afghanistan, le retrait des soldats américains sera synonyme de seconde guerre civile…
Ils sont sur le départ. Le président américain Barack Obama a annoncé mercredi soir le retrait de 10.000 soldats d’Afghanistan d’ici à la fin de l’année et de 23.000 d’ici à la fin de l’été 2012. De son côté, la France, qui opère en Afghanistan depuis 2001, engagera un retrait progressif de ses quelque 4.000 soldats de manière proportionnelle et dans un calendrier comparable à celui des Américains. Quelles vont être les conséquences de ce retrait sur le terrain? 20 Minutes fait le point avec Karim Pakzad, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de l’Afghanistan.
Quelle est la situation actuellement en Afghanistan?
Les talibans sont à nouveau puissants dans le pays, alors qu’en face, le gouvernement Karzaï est faible. Même s’il affirme qu’il est prêt à reprendre le contrôle, c’est faux. Rien ne vient démontrer que le gouvernement est fort, crédible, en termes de gouvernance, de lutte contre la corruption, de maintien de l’ordre et de la sécurité…
Et, jour après jour, les talibans et l’insécurité se renforcent: il y a de plus en plus d’attentats, d’assassinats. Même l’armée afghane est infiltrée par les talibans: l’attentat-suicide sur la base aérienne de Kaboul où huit soldats américains sont morts en avril dernier, était par exemple l’œuvre d’un soldat afghan.Une fois que les soldats de l’Alliance seront partis, il ne faudra que trois semaines aux talibans pour reprendre Kaboul. Et ce sera le début d’une seconde guerre civile.
Rien n’est donc réglé, à un an du retrait total des Américains?
Non. Depuis environ un an, la situation en Afghanistan va de mal en pis: l’engagement de la coalition internationale, tant sur le plan militaire que politique est dans l’impasse. Après l’échec de la solution militaire, Obama a décidé de jouer l’option politique, mais pour cela, il fallait amener les talibans à la table des négociations, ce que ces derniers se refusaient à faire: ils considèrent que le gouvernement Karzaï est illégitime et exigeaient d’abord le retrait total de la coalition du pays pour entamer les négociations.
Barack Obama a donc décidé d’envoyer un renfort de 30.000 soldats pour porter un coup aux talibans dans les provinces du sud, pour les obliger à s’asseoir à la table des négociations. Ils ont bien obtenu quelques succès, mais ces victoires sont fragiles: les talibans, qui fonctionnent en guérilla, ont toujours abandonné leurs positions en cas d’offensive. Obama sait parfaitement que, dès que les troupes américaines seront parties, les talibans vont revenir.
Il n’y a donc pas de solution?
Les Etats-Unis ont entamé le processus de retrait, mais n’ont pas les moyens politiques de rendre un pays pacifié. Je ne suis pas optimiste: il n’y aura pas de solution rapide. Je n’en vois pas d’ici à la fin 2014. Une des clés du problème se trouve au Pakistan voisin. Si les Etats-Unis réussissent à convaincre le Pakistan de faire pression sur les talibans afghans pour qu’ils participent au dialogue politique, il y a plus de chances que cela aboutisse. Mais le Pakistan mettra sans doute dans la balance des questions économiques, commerciales, et même sur le nucléaire civile. Choses que les Etats-Unis ne semblent pas prêts à accepter. (20Minutes-23.06.2011.)
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*L’armée d’occupation marocaine attaque le campement des populations sahraouies à El Ayoun…
**Plusieurs blessées parmi la population du camp, dont des femmes, des enfants et des vieillards, surpris dans leur sommeil et asphyxiés par les gaz lacrymogènes
La situation dans les territoires occupés du Sahara Occidental est très inquiétante. Un jeune sahraoui a trouvé la mort ce lundi 08 novembre lors des manifestations pacifiques qui se sont déclenchées spontanément au moment où les forces armées marocaines démantelaient le camp de Gdeim Iziz à l’aube du lundi.
Selon des sources officielles sahraouies « des dizaines de blessés », dont des cas graves, sont à déplorer au cours de ces affrontements avec les manifestants sahraouis, sortis dans les rues de plusieurs quartiers populaires de la ville occupée pour dénoncer l’attaque matinale contre le camp de Gdeim Izizk.Des témoins oculaires ont affirmé que les forces marocaines ont utilisé des balles réelles contre les manifestants, affirme la même source qui précise que le nombre de morts peu s’alourdir.La presse espagnole parle de 13 morts et d’une centaines de blessés parmi les citoyens civils sahraouis et de trois decès parmi les agents des forces d’occupation marocaines.Les forces de sécurité marocaines épaulées par les forces armées ont pénétré en force, à l’aube de ce lundi, le camp de Gdeim Izizk et l’ont mis à sac en utilisant des bombes lacrymogènes balancées par des hélicoptères et des jets d’eau de citernes à l’heure où les 20.000 personnes dormaient encore dans ce camp sit-in, dressé depuis le 9 octobre dernier à 12 Kms à l’est de la capitale sahraouie occupée. »Plusieurs personnes ont été blessées parmi la population du camp, dont des femmes, des enfants et des vieillards, surpris dans leur sommeil et asphyxiés par les gaz lacrymogènes dont ont fait usage les forces marocaines, armées de matraques », a témoigné un résident du camp joint par téléphone par SPS. »C’est un génocide contre nous, ils (les forces marocaines) ne font pas de distinction, les femmes et les enfants n’ont pas été épargnés », a indiqué Ahmed Moussaoui, défenseur des droits humains, avant que la communication téléphonique ne soit coupéeLe gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qualifie de « crime inqualifiable » et d’ »acte barbare » l’attaque de ce lundi et lance un « appel urgent » au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il exige du Maroc de mettre terme à cette agression. La RASD lance également un appel à toutes les organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile et à tous les milieux épris de paix et de justice à travers le monde pour « venir en aide à une population en détresse ». « Il est condamnable que tout cela se passe au vu et au su de la MINURSO sans qu’elle ne se prononce ou, au moins, informe l’opinion internationale », déplore, par ailleurs, la RASD. (El Watan-08.11.2010.) *Le Vieux continent face à la montée de l’intolérance
Les leçons de Ban Ki-moon à l’Europe
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a souligné, mardi dernier, devant le Parlement européen à Strasbourg, que la tolérance envers les immigrés, en particulier musulmans, était “le défi européen du XXIe siècle”. “Une tendance dangereuse est en train d’apparaître : certains jouent sur la peur des gens”, a déclaré M. Ban devant les eurodéputés, estimant que “le défi européen du XXIe siècle est — après avoir +gagné la paix+ au siècle passé — celui de la tolérance à l’intérieur”. “L’Europe ne peut pas se permettre des stéréotypes qui ferment les esprits et nourrissent la haine. Et le monde ne peut pas se permettre une Europe qui fait cela”, a-t-il poursuivi. “Les immigrants souffrent de manière disproportionnée du chômage, de la discrimination, de l’’inégalité des chances à l’école ou au travail”, a ajouté M. Ban, relevant qu’“aujourd’hui, les cibles principales sont des immigrants de croyance musulmane”. (Liberté-21.10.2010.)
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**des milliers de citoyens en Inde manifestent contre la corruption
(De New Delhi) Anna Hazare, un gandhien de 73 ans, a entamé une grève de la faim lundi à New Delhi, pour que le gouvernement adopte une législation plus stricte contre la corruption. Des milliers d’Indiens convergent depuis trois jours vers le centre de la capitale pour le soutenir.
Jantar Mantar était en ébullition pour la troisième journée consécutive mercredi alors qu’Anna Hazare, qui campe sur son « daïs » dans le centre de la capitale indienne depuis mardi, poursuivait sa grève de la faim. Des milliers d’Indiens sont venus soutenir ce militant, devenu le fer de lance de la lutte contre la corruption, tare dont n’arrive pas à se débarrasser le gouvernement indien, qui ne cesse d’accumuler les scandales depuis plusieurs mois.
« Il peut y avoir une guerre sociale »
« La corruption est partout, des crèches aux hôpitaux, les gens en ont marre », dénonçait Marvinder Singh Kohli, venu en train de Patiala, au Pendjab, pour participer à la manifestation. Son ami Ashok Kumar, qui a décidé lui aussi de faire le voyage jusqu’à Delhi, met en garde :
« Pour l’instant, c’est un rassemblement pacifique mais je pense qu’il peut y avoir une guerre sociale. »
Autour d’eux des manifestants de tous âges agitaient des drapeaux indiens, scandant des slogans contre le gouvernement ou entonnaient le chant patriotique « Vande Mataram ».
Un sosie de Manmohan Singh, qui est parvenu à imiter le premier ministre indien dans les moindres détails, des lunettes carrées au sourire bénin, en passant par le désormais mythique turban bleu ciel du chef du gouvernement, se faisait photographier par des journalistes amusés.
L’estrade où était assis Anna Hazare et devant laquelle une quinzaine de caméramans avaient pris position, était pratiquement inaccessible.
« L’impatience de toute la nation est justifiée »
Héros de tout un peuple depuis l’annonce de sa grève de la faim « jusqu’à la mort » mardi, cet activiste hindou qui réfute toute allégeance politique, exige l’adoption d’une législation anticorruption plus stricte.
Depuis le 5 avril, Anna Hazare demande l’entrée en vigueur du « Jan Lokpal Bill », dont la teneur serait décidée par un comité composé pour moitié de membres du gouvernement et de l’autre de membres de la société civile.
Krishnan Takhar, un étudiant venu de Mumbai pour la manifestation, analyse :
« Ce serait la première fois que des représentants directs du peuple, et non des gens soutenus par les puissants, contribuent à formuler une loi. »
Le gouvernement, qui se disait ouvert au dialogue mercredi, a finalement accepté de former un comité « informel » dans les proportions demandées par M. Hazare, avec à sa tête l’actuel ministre des Finances Pranab Mukherjee. Cette proposition a toutefois été rejetée par le militant et ses sympathisants, ces derniers exigeant que leur leader prenne la tête du comité.
Derniers recours, le Satyagraha de Gandhi
Anna Hazare s’en ait pris violemment à différents membres du gouvernement cette semaine, forçant notamment le ministre de l’Agriculture Sharad Pawar – qu’il a accusé d’être corrompu – à démissionner du groupe de ministres (« group of ministers ») chargé de la lutte contre la corruption. Dans une lettre adressée à Manmohan Singh, M. Hazare a exhorté le Premier ministre à « faire preuve de courage et à prendre des mesures sans précédent » :
« Le pays a été témoin de scandales à une échelle jamais vue auparavant. L’impatience de toute la nation est justifiée. »
Nouveau symbole de la lutte anti-corruption, Anna Hazare bénéficie d’un soutien grandissant d’Indiens de tous âges et de plusieurs personnalités indiennes comme l’acteur de Bollywood Aamir Khan, l’activiste Swami Agnivesh ou encore l’ancien champion du monde de cricket Kapil Dev.
Mercredi, le militant a expliqué au quotidien The Hindu :
« Le public a recours au Satyagraha [philosophie de résistance pacifique élaborée par Gandhi, ndlr] lorsque toutes les portes sont fermées.
Nos dirigeants, à l’exception de quelques-uns, sont devenus des traîtres. Ils ont oublié les idéaux de nos grands leaders. » -(Rue89-08.04.2011.)
Photo : Anna Hazare se repose, devant les micros des journalistes, le 8 avril 2011, à New Delhi
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*L’ex-ministre indien des Télécoms formellement accusé de corruption et fraude
Arrêté début février 2011, l’ex-ministre indien des Télécommunications A. Raja, a été formellement accusé samedi de corruption dans le cadre de la vente de licences de téléphonie mobile en 2008, qui a spolié le Trésor indien.
L’ex-ministre des télécoms A. Raja, qui se trouve en détention provisoire, a été formellement accusé de corruption, vol et fraude le weekend dernier. Il est accusé d’avoir orchestré l’attribution de licences de téléphonie mobile de deuxième génération à des opérateurs pour des prix inférieurs à leur valeur et sans passer par le procédé des enchères. Ce vaste scandale dans les télécommunications, qui avait contraint le ministre indien des télécoms à démissionner en novembre 2010, aurait entraîné jusqu’à 40 milliards de dollars de pertes pour le Trésor indien.
Le dossier de quelque 80.000 pages transmis à une cour de New Delhi comporte aussi les accusations d’abus de pouvoir, de conspiration, de tromperie, de falsification de documents et de conduite criminelle. Dans le cadre de l’enquête portant sur la vente de ces licences, des hommes d’affaires importants, dont des magnats de l’industrie et de l’immobilier parmi les plus riches du pays, ont aussi été interrogés par la police.
L’enquête a « établi que des délits ont été commis » par M. Raja et d’autres personnes, a déclaré dans un communiqué le Bureau fédéral des investigations. Outre l’ex-ministre, huit personnes ont été inculpées dans cette affaire, dont son secrétaire personnel de l’époque et un haut responsable de son ministère.
M. Raja est accusé d’avoir vendu en 2008 les nouvelles licences à des prix en vigueur en 2001 et d’avoir falsifié les dates de candidatures pour favoriser certaines entreprises. Les groupes « accusés ont conspiré avec M. Raja et ont obtenu des licences au détriment d’autres candidats », a expliqué le procureur A.K. Singh devant la presse.
Les compagnies mises en cause dans l’acte d’accusation sont Unitech Wireless, dans lequel le norvégien Telenor possède des parts, Swan Telecom rebaptisé depuis Etisalat DB Telecom et Reliance ADA contrôlé par le milliardaire indien Anil Ambani.
Cette retentissante affaire a ébranlé jusqu’au chef du gouvernement indien, Manmohan Singh, qui a été accusé d’avoir fermé les yeux sur la corruption pour éviter de perdre un parti régional allié, celui auquel appartenait M. Raja, au sein de la coalition gouvernementale. Plusieurs responsables d’entreprises mises en cause, qui ont tous nié les charges, sont considérés comme proches du gouvernement.
La Cour suprême indienne avait ordonné au Bureau fédéral des investigations de traiter le dossier des responsables de la fraude sans tenir compte de leur statut, « qu’ils soient millionnaires ou qu’ils figurent sur la liste de Forbes » des plus grandes fortunes du monde. (Inde aujourd’hui-05.04.2011.)
* Près de 200 000 SMS envoyés chaque seconde dans le monde
Le nombre de SMS (messages textes par téléphone portable) envoyés ces trois dernières années dans le monde a triplé, atteignant 6 100 milliards en 2010, soit près de 200 000 par seconde, selon des données publiées par l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Près de 6 100 milliards de SMS ont été envoyés en 2010, contre 1 800 milliards en 2007, précise l’UIT, alors que l’ONU a célébré hier sa première Journée mondiale de la statistique. “En supposant un coût moyen de 0,07 dollar (0,05 euro) par SMS, le trafic de SMS en 2010 a engendré 14 000 dollars (10 100 euros) de revenus par seconde”, explique un document de l’agence onusienne chargée des questions relatives aux technologies de l’information et de la communication.
Parmi les plus grands utilisateurs de SMS figurent les États-Unis et les Philippines, représentant à eux deux 35% des textos envoyés.
Plus de 90% de la population mondiale a désormais accès aux réseaux de téléphonie mobile, selon l’UIT. (Liberté-21.10.2010.)
*Meurtre d’un cadre du Hamas à Dubaï: un suspect arrêté au Canada
Le chef de la police de Dubaï a affirmé, dans une déclaration publiée mardi, que l’un des suspects dans l’assassinat d’un cadre du mouvement palestinien Hamas dans l’émirat en janvier avait été arrêté au Canada.
Dans la déclaration reproduite par l’édition en ligne du quotidien officiel al-Ittihad, le général Dahi Khalfan a indiqué que l’homme arrêté « faisait partie du groupe qui a préparé l’attentat, et qu’il a quitté les Emirats arabes unis avant l’assassinat » de Mahmoud al-Mabhouh.
Le corps de Mahmoud al-Mabhouh, l’un des fondateurs de la branche armée du Hamas, a été retrouvé le 20 janvier dans une chambre d’hôtel de Dubaï. Cet émirat a accusé le Mossad, le service secret israélien, d’avoir commandité l’assassinat, ce que Israël réfute.
Le général Khalfan a indiqué avoir été informé par l’ambassadeur du Canada aux Emirats de l’arrestation du suspect et a répété qu’il était « sûr à 100% que le Mossad est derrière l’assassinat ». Le chef de la police ne donne aucune autre précision sur ce suspect.
Après l’assassinat, la police de Dubaï avait rendu publiques des images de vidéo surveillance montrant que 27 personnes avaient participé à l’opération. L’enquête a montré que tous avaient utilisé de faux passeports britanniques irlandais, français, australiens ou allemands.
Un Israélien, un agent présumé du Mossad, avait été arrêté en juin en Pologne en vertu d’un mandat d’arrêt émis par l’Allemagne. Il avait ensuite été extradé en août vers l’Allemagne mais la justice de ce pays l’avait remis en liberté.(AFP-19.10.2010.)
*Un prisonnier afghan tué en prison par l’Otan
Un prisonnier afghan pourrait avoir été tué ce week-end dans sa cellule par des forces internationales dans la province de Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, ont indiqué mardi les services du président afghan Hamid Karzaï, qui a ordonné une enquête.
« Selon les éléments reçus depuis le district d’Arghandab, les troupes de l’Otan sont entrées dans la prison du district à 21H30 dimanche soir et ont tué un prisonnier, mollah Mohibullah », a déclaré la présidence dans un communiqué.
Le président Karzaï a ordonné l’ouverture d’une enquête « sur les circonstances entourant l’incident », a-t-elle ajouté, sans préciser l’identité de la victime ni les raisons de sa détention.
Le commandement de l’Otan à Kaboul avait annoncé la veille l’ouverture d’une enquête après la mort en détention d’un prisonnier arrêté samedi lors d’une opération des forces internationales dans la province de Kandahar.
Les forces internationales et l’armée afghane conduisent une opération de grande envergure depuis plusieurs mois dans cette province, bastion de la rébellion des talibans, notamment dans le district d’Arghandab.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont critiqué ces dernières années les conditions de détention des prisonniers de la coalition internationale en Afghanistan.
Dans un rapport publié la semaine dernière, l’une d’elle, Open Society Foundation, fondée et présidée par le milliardaire américano-hongrois George Soros, a affirmé que les Etats-Unis disposaient d’une prison secrète en Afghanistan, sur la base militaire de Bagram (nord-est) et que les détenus y subissaient de mauvais traitements.
L’organisation y assure avoir recueilli le témoignage de 18 personnes qui disent y avoir été emprisonnées entre 2007 et 2010. Ils racontent que les détenus sont exposés à une lumière ou à un froid excessifs, privés de sommeil ou encore laissés sans vêtements. La nourriture y est impropre à la consommation, et il est impossible de pratiquer sa religion, ajoutent-ils.
Cette « prison secrète », appelée « prison noire », ou « prison de Tor » par les Afghans, est distincte de la prison officielle de Bagram, précise le rapport.
Un porte-parole du Pentagone a répondu que « le ministère de la Défense n’avait aucune prison secrète », mais qu’une enquête était en cours pour vérifier les affirmations du rapport.(AFP-19.10.2010.)
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*Au cœur des Alpes suisses
Percement réussi du plus long tunnel du monde
Après le chantier du siècle, le tunnel du siècle : une gigantesque foreuse a achevé vendredi de percer le tunnel le plus long du monde au cœur des Alpes suisses avec pour enjeu de désengorger le trafic ferroviaire européen.
A 14h05 (12h05 GMT), l’immense tunnelier gris de 9,5 m de diamètre s’est mis en branle, dans un grondement sourd, brisant quelques minutes plus tard le dernier tronçon de roche et permettant aux mineurs situés des deux côtés du mur de se serrer la main, selon les images retransmises par la télévision suisse. Un drapeau suisse a été déployé et une statuette de Sainte Barbe, la patronne des mineurs, brandie sous un tonnerre d’applaudissements lorsque les deux galeries n’ont fait plus qu’un tunnel de 57 km de long à 2000 m sous terre.
Les ouvriers, le casque sur la tête et des bouteilles de champagne à la main, ont brandi le drapeau de l’Allemagne, ainsi que ceux de l’Italie, du Portugal, de l’Espagne et de la Turquie, criant leur joie.
Ce chantier titanesque fait désormais la fierté du pays alpin où 2000 ouvriers de 10 nationalités ont travaillé en permanence sous terre. «Le chantier du siècle», comme le surnomment les médias suisses, permettra de relier dès 2017 Zurich à Milan en 2 heures 40 minutes, soit une heure de moins qu’actuellement. Les trains de passagers pourront circuler à 250 km/h, tandis que les convois de marchandises atteindront 160 km/h, le double de la vitesse actuelle ; 300 trains pourront emprunter le tunnel quotidiennement, bien plus qu’avec l’ouvrage actuel, construit il y a 128 ans et long de 15 km.
Ce nouveau tunnel devrait ainsi décongestionner le trafic routier européen en offrant une voie rapide sur l’axe de transit nord-sud.
«Ici, au cœur des Alpes suisses, c’est un des plus grands projets environnementaux du continent qui devient réalité», a déclaré le ministre suisse des Transports, Moritz Leuenberger, très ému, peu avant la bénédiction du tunnel par un prêtre et un pasteur vêtus de blanc.
En travaux depuis près de 15 ans, le tunnel ferroviaire le plus long au monde ne devrait ouvrir qu’en 2017.
«Depuis le Moyen-Âge, nos ancêtres se sont efforcés de pratiquer un passage dans la montage», a souligné, quant à lui, le directeur de l’Office fédéral suisse des transports, Peter Fueglistaler.
Au total, 24 millions de tonnes de roche ont été excavées : cinq fois le volume de la grande pyramide de Kheops. Au livre des records, cet ouvrage d’art, qui aura coûté 10 milliards de francs suisses (7,5 milliards d’euros) détrônera le tunnel japonais du Seikan (53,8 km) reliant les îles d’Honshu et d’Hokkaido. (El Watan-17.10.2010.)
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*La France, premier pays européen à interdire le niqab et la burqa
Le gouvernement de Nicolas Sarkozy poursuit sa politique hostile aux musulmans en France. Le Parlement français a définitivement adopté, mardi 14 septembre après un vote du Sénat, le projet interdisant le port du niqab et de la burqa. L’entrée en vigueur de cette interdiction est prévue dès le printemps 2011, après une période de sensibilisation et d’explication.La France est le premier pays européen à voter une telle interdiction. Des pays comme les Etats-Unis avaient critiqué le projet de loi français. Selon les estimations de la police, moins de 300 femmes portent la burqa en France. Ce vote intervient alors que la communauté musulmane est particulièrement ciblée par le gouvernement et le président Nicolas Sarkozy, via notamment les mesures sur la déchéance de la nationalité française. (TSA-14.09.2010.)**************
*Chine … une «ligne directe» pour interroger les dirigeants
Le Quotidien du peuple a discrètement ouvert un forum de discussions où les Chinois viennent questionner leurs dirigeants. Des sujets sensibles y sont abordés, sans censure apparente, ni garantie de réponse.
La Chine s’essaie à l’Internet communautaire. Depuis la semaine dernière, les internautes peuvent venir s’exprimer sur la politique menée par leurs dirigeants dans un forum de discussions officiel tenu par l’organe de presse du parti communiste chinois, le Quotidien du peuple. Baptisé «ligne directe sur Zhongnanhai», du nom du siège du pouvoir au cœur de Pékin, ce site propose d’écrire directement aux membres du bureau politique, dont son secrétaire général, Hu Jintao.En quelques jours, près de 50.000 messages ont afflué sur ce nouveau forum, selon les médias chinois. Certains y chantent les louanges du parti communiste au pouvoir et de ses dirigeants. Mais d’autres se permettent d’aborder les problèmes de liberté d’expression, de collusion ou de corruption en Chine. «Si vous vous préoccupez des conditions de vie de la population, alors soyez solidaires: tuez les responsables corrompus et les tyrans locaux», pouvait-on lire dans un message à Hu Jintao.
Alors que la censure interdit généralement aux internautes de déposer des opinions critiquant le gouvernement ou évoquant la question des droits de l’homme, la règle ne semblait visiblement plus s’appliquer pour de nombreux commentaires critiquant directement le pouvoir. Un contrôle semblait toutefois toujours en vigueur, à un degré moindre. Dans une intervention, un internaute évoquait l’«harmonisation» de ses messages, terme ironique pour désigner la censure sur Internet.
«Prouver que les dirigeants sont attentifs»
Les préoccupations les plus fréquentes semblaient toutefois moins venir des questions de censure et de respect des droits de l’homme que des considérations sur le coût de la vie, et en tout premier lieu les prix de l’immobilier. De nombreux internautes ont profité du forum pour dénoncer la collusion de responsables locaux corrompus et de promoteurs immobiliers avides. «Quand les prix vont-ils baisser?», demandait un internaute, soulignant que «la seule chose qui ne monte pas, ce sont les salaires!»
Selon la directrice de l’organisation Human Rights in China, Sharon Hom, qui a dénombré vingt-six entraves à la liberté d’expression sur le site, il reste à savoir «comment les autorités chinoises s’attaqueront aux causes des problèmes soulevées par ces messages». Ce site est «clairement conçu pour prouver que les dirigeants sont attentifs», a jugé un analyste politique interrogé par le Financial Times. Hu Jintao pourrait avoir quelques difficultés à répondre à toutes les interventions. Près de 20.000 messages lui étaient personnellement adressés mardi. (Le Figaro-14.09.2010.)
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*En Irak : les mauvais traitements sont fréquents dans les prisons
Des prisonniers attendent d’être libérés à Bagdad en avril dernier.
Environ 30.000 personnes sont emprisonnées sans procès, dénonce Amnesty International. Nombre de ces prisonniers ont signé des aveux sous la torture et n’ont pas accès à un avocat. Avec le retrait des Etats-Unis, l’inquiétude sur leur sort grandit encore.
Sept ans après la chute de Saddam Hussein, les droits des prisonniers irakiens restent fréquemment violés. Dans un rapport publié lundi, Amnesty International dénonce des détentions illégales et les risques de tortures, qui sont le lot de milliers de prisonniers irakiens. Selon l’organisation, 30.000 personnes sont détenues dans les geôles du pays, parfois pendant plusieurs années, sans procès ni mises en examen. L’arbitraire se manifeste de bout en bout de la détention.
Pour certains prisonniers, les motifs de détention posent dès le départ un problème. Amnesty note que de nombreux détenus sont soupçonnés de crimes liés au terrorisme, comme le financement ou le soutien de groupes armés. Cependant la définition du terrorisme est tellement large en Irak qu’elle peut-être utilisée pour museler les critiques du régime. Par ailleurs, certaines arrestations ne relèvent pas d’une menace à la sécurité intérieure mais s’explique par la corruption des forces de l’ordre. Plusieurs familles ont expliqué à Amnesty avoir été contactées par des fonctionnaires de police leur demandant une rançon contre la libération de leurs proches ou contre des informations sur leur sort. Plusieurs anciens détenus ont assuré à Amnesty avoir été interpellés sur la base de faux témoignages d’informateurs clandestins contre paiement.
Pas d’avocats
Une des violations les plus courantes est l’absence de représentation légale et l’impossibilité pour les prisonniers de contester leur captivité. Selon Amnesty, si certains avocats ne souhaitent pas défendre des personnes soupçonnées de terrorisme par peur de représailles, dans la plupart des cas les prisonniers ne peuvent avoir accès à un avocat ou à leur famille car ils sont coupés du monde. Il arrive notamment que des détenus «disparaissent», par exemple lorsqu’ils sont transférés dans des établissements secrets. L’absence d’avocats renforce la probabilité de torture. Viol, menace de viol, coups infligés avec des câbles ou des tuyaux, suspension prolongée par les membres, décharges électriques, coups entraînant des fractures, ongles de pied arrachés avec des pinces, mutilations à la perceuse font partie des sévices employés, révèle Amnesty.
En Irak, la torture est fréquemment utilisée pour obtenir des aveux, parfois rédigés à l’avance par les personnes chargées des interrogatoires et retenus comme seule preuve lors des procès. Les détenus peuvent être contraints de les signer sans en avoir lu le contenu. Amnesty estime que plusieurs centaines de prisonniers ont succombé à ces mauvais traitements. L’organisation des droits de l’homme cite le cas de Ryad Mohamed Saleh al-Ouqabi. Arrêté en septembre 2009, l’ancien membre des Forces spéciales irakiennes est mort en février 2010 d’une hémorragie interne. L’examen du corps a relevé des cotes cassées et un foie endommagé. Mais le certificat de décès de la prison évoque «un arrêt cardiaque».
Circonstances aggravantes, Bagdad ne respecte pas sa propre législation, rappelle Amnesty. Des milliers de personnes ont été maintenues en détention en dépit de décisions de justice ordonnant leur remise en liberté. La loi d’amnistie de 2008 prévoyant la libération de tous les détenus n’ayant pas été inculpés dans un délai d’entre six et douze mois après leur arrestation n’a pas non plus été respectée. Malgré les promesses du gouvernement d’enquêter sur des bavures, l’Irak n’a pris «aucune mesure efficace» pour empêcher les tortures et punir leurs auteurs, qui bénéficient d’une impunité de fait. Aucun des rapports d’enquête n’a ainsi été rendu public.
Amnesty pointe enfin du doigt la responsabilité des Etats-Unis. Les forces américaines, dans l’optique de leur retrait total fin 2011, ont transféré 10.000 détenus aux Irakiens «sans garantie concernant la torture et les mauvais traitements, renonçant à leurs responsabilités concernant les droits de l’homme». A la demande de Bagdad, Washington assure encore la surveillance de 200 prisonniers, parmi lesquels des militants d’al-Qaida et des partisans de Saddam Hussein.
Les autorités irakiennes et l’armée américaine ont rapidement rejeté ce rapport.
«Toutes les personnes arrêtées l’ont été après l’obtention de mandats d’arrêt et celles détenues font l’objet d’accusations», a assuré l’adjoint du ministre irakien de la Justice, Busho Ibrahim. «Il n’y a pas du tout d’actes de torture et le rapport est sans fondement et incorrect», a-t-il affirmé. De son côté, un porte-parole de l’armée américaine a jugé «improbable que les détenus dans le système judiciaire irakien puissent faire l’objet de tortures et de mauvais traitements». (Le Figaro-13.09.2010.)
* Lire l’intégralité du rapport «Nouvel ordre, mêmes sévices: détentions illégales et torture en Irak»
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*Un quartier de San Francisco soufflé par une explosion
10/09/2010 | Le Figaro.
La rupture d’une conduite de gaz a détruit une cinquantaine de maisons. Un habitant a été retrouvé mort, vingt-cinq autres ont été blessés.
Les images sont impressionnantes. La rupture d’une conduite de gaz a soufflé jeudi un quartier résidentiel de la banlieue de San Francisco. Selon les autorités et les médias locaux, les incendies provoqués par l’explosion ont détruit 53 maisons et endommagé 120 autres. Le dernier bilan humain était d’au moins un mort et vingt-cinq blessés.La déflagration a eu lieu jeudi vers 18 heures, heure locale, dans le quartier de San Bruno, à quelques kilomètres de l’aéroport international de San Francisco. L’origine de l’explosion reste à déterminer. La conduite de gaz appartenait au groupe Pacific Gas & Electric Co, qui couvre le nord de la Californie.
De nombreux moyens aériens ont été mobilisés aux côtés des équipes de pompiers déployées au sol pour lutter contre les flammes, qui se sont rapidement propagées en raison de vents violents.
voir vidéo-cliquer ici bas..
http://www.youtube.com/watch?v=3x1VyCSSyQA&feature=player_embedded
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*Une équipe de Gi’s tuait des civils afghans «pour s’amuser»
Andrew Holmes, Michael Wagnon, Jeremy Morlock and Adam Winfield are four of the five Stryker soldiers who face murder charge
Cinq soldats américains sont accusés d’avoir délibérément tué des civils afghans choisis au hasard et conservé des restes humains comme trophée de guerre.
L’affaire pourrait être un des cas les plus importants de crime de guerre en Afghanistan. Cinq soldats américains sont accusés de meurtre avec préméditation. Deux d’entre eux sont aussi accusés d’avoir conservé des doigts de leur victime en guise de trophée, selon le quotidien britannique The Guardian.
Calvin Gibbs, Adam Winfield, Jeremy Morlock, Michael Wagon et Andrew Holmes ont été inculpés pour le meurtre de trois civils en Afghanistan en janvier, février et mai 2010. Les soldats étaient présents sur le sol afghan depuis juillet 2009, dans une base de la région de Kandahar.
D’après des documents de l’armée américaine révélés mercredi, le sergent-chef Calvin Gibbs, 25 ans, aurait élaboré un plan avec d’autres soldats, dont Jeremy Morlock, 22 ans : ils ont formé une sorte d’équipe secrète de tueurs. D’après les enquêteurs, leur première victime, Gul Mudin, a été délibérément tuée par une grenade et des tirs de fusil lors d’une patrouille, au moment où les GI’s entraient dans un village, en janvier. Plus tard dans la journée, Morlock aurait dit à Andrew Holmes, présent au moment des faits, que ces meurtres n’étaient qu’une distraction, «pour s’amuser». Morlock aurait menacé Holmes s’il parlait.
Gibbs a tué leur seconde victime, Marach Agha, le mois suivant. Après lui avoir tiré dessus, le sergent-chef a placé une Kalashnikov près du cadavre pour maquiller son crime. Les soldats ont récidivé en mai en tuant à la grenade et au fusil un troisième homme, Mullah Adadhdad.
Des restes de doigts et un crâne retrouvés
Des restes humains prélevés sur les cadavres de leurs victimes ont été retrouvés chez deux des accusés. Gibbs avait conservé des os de doigts et de jambes, ainsi qu’une dent, en guise de trophée. Michael Wagon a été retrouvé avec un crâne humain.
L’affaire a été révélée au grand jour après qu’un soldat, qui n’a pas été nommé, avait dénoncé à sa hiérarchie ses camarades qui fumaient du haschisch volé à des civils afghans. Ces derniers l’avaient par la suite violemment agressé afin qu’il se taise. Le GI’s a rapporté l’agression à ses officiers, puis devant les enquêteurs, il a révélé l’existence de l’équipe de tueurs.
Les cinq militaires ont été arrêtés en juin. Le sergent-chef Gibbs a nié toutes les accusations contre lui. Sept autres soldats américains ont été arrêtés le mois dernier. Ils sont accusés d’avoir couvert les crimes de leurs camarades et d’avoir agressé le soldat qui a mis les enquêteurs sur la piste. Les accusations vont être examinées par un jury militaire qui décidera s’il y a suffisamment de preuves pour un procès en cour martiale. Les meurtriers présumés risquent la prison à perpétuité, voire la peine de mort. (Le Figaro-09.09.2010.)
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*Attaquer l’Iran conduirait à la destruction d’Israël, selon Mahmoud Ahmadinejad.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a averti dimanche que toute attaque contre son pays conduirait à la « destruction » d’Israël, dans une déclaration à Doha, où il se trouvait pour une courte visite.
« Tout acte contre l’Iran conduirait à la destruction de l’entité sioniste » (Israël, NDLR), a dit aux journalistes le président iranien lors d’une conférence de presse avec l’émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani.
« L’entité sioniste et le gouvernement américain frapperont tout pays dans la région quand ils le veulent et ils n’attendront pas d’avoir la permission (…), mais pour le moment ils ne sont pas en mesure de le faire », a encore déclaré M. Ahmadinejad, dont les propos en persan étaient traduits en arabe.
« L’Iran a la capacité de répondre durement », a-t-il poursuivi.
Israël n’a jamais écarté l’option militaire dans le dossier du nucléaire iranien. Téhéran, malgré ses dénégations, est soupçonné par les pays occidentaux et l’Etat hébreu de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous couvert de programme civil.
Le régime iranien, ennemi juré d’Israël dont il prédit régulièrement la disparition, soutient le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza et s’oppose à tout compromis avec l’Etat hébreu.
Mahmoud Ahmadinejad a estimé que les déclarations évoquant d’éventuelles attaques contre son pays étaient destinées à « mettre l’Iran sous pression ».
« Il n’y aura pas de guerre contre l’Iran », a t-il affirmé.
En outre, il a à nouveau critiqué la récente reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes, évoquant une « déchéance » d’Israël. L’Etat hébreu est dans un « état critique et espère se ranimer grâce à un dialogue infructueux », a-t-il jugé.
Vendredi, à l’occasion de la « Journée de Qods » (Jérusalem) célébrée en Iran, il avait dénoncé la reprise de ce dialogue, fustigeant Israël mais aussi l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
Au Qatar, les entretiens du président iranien avec l’émir devaient porter sur « le renforcement des relations bilatérales, les questions régionales, la question palestinienne et les inondations au Pakistan, » d’après l’ambassadeur d’Iran dans ce pays, Abdollah Sohrabi.
Le Qatar entretient de bonnes relations avec l’Iran contrairement à d’autres de ses voisins arabes du Golfe.
Les deux pays ont signé en mars un accord de sécurité, bien que le Qatar soit l’un des principaux alliés des Etats-Unis dans la région et qu’il abrite la plus grande base américaine de la région. (AFP-05.09.2010.
**SÉCURITÉ AU SAHEL ET SAHARA OCCIDENTAL..
Kouchner et Moratinos dérapent
Ils ont fait le lien entre les événements qui secouent la région du Sahel et la résolution du conflit du Sahara occidental.
Les chefs de la diplomatie française et espagnole jouent la même partition. Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos se sont livrés à un bel amalgame en déclarant vendredi à Madrid, à propos du dossier du Sahara occidental, que si «ce contentieux venait à être résolu, la question du Sahel serait réglée elle aussi». Lier l’avenir d’un peuple à celui de l’existence d’un groupe terroriste et non des moindres puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que de la nébuleuse islamiste (Al Qaîda) qui sème encore la mort à travers la planète, il n’y avait qu’un pas à franchir. Les deux hommes l’ont fait! Tout en entretenant l’illusion de lutter efficacement contre ce phénomène.
En effet, ils sont tout de même bien placés pour savoir que les gouvernements de leurs pays respectifs ont dû négocier avec les terroristes de la branche d’Al Qaîda au Maghreb pour libérer leurs ressortissants pris en otage. Ce fut le cas de Pierre Camatte pour la France, qui a été libéré le 23 février 2010 au Mali après que soit versée une rançon à ses ravisseurs. Puis ce fut au tour, il y a moins de deux semaines, de deux coopérants espagnols, Roque Pascual et Albert Vilalta qui avaient été enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie puis détenus au Mali par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), avant de rentrer chez eux contre le versement d’une rançon. Comment associer une telle démarche à un processus de décolonisation si ce n’est pour porter atteinte à l’authenticité d’un mouvement de libération nationale, en l’occurrence le Front Polisario. Et comment l’associer à des actes aussi condamnables quand on a fricoté soi-même avec des bandes de terroristes? S’il avaient vu la main du Polisario, cela aurait soulevé un tollé au sein de la communauté internationale. Qu’auraient-elles pu apporter de positif de telles opérations au peuple sahraoui si ce n’est du discrédit? C’est le but probablement de cette sournoise sortie médiatique.
Il aurait été beaucoup plus courageux pour les deux ministres des Affaires étrangères de dénoncer la répression que subissent les militants des droits de l’homme dans les territoires occupés. Au contraire, les chefs de la diplomatie française et espagnole jouent la même partition: ils ont lié les événements qui secouent la région du Sahel à la résolution du conflit du Sahara occidental.
Un amalgame savamment entretenu par les autorités marocaines qui, pour défendre leur projet de large autonomie, n’ont pas hésité à cultiver cette sordide «confusion». Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos ont ajouté leur grain de sel.
Sans doute pour faire plaisir à l’héritier du trône marocain. «La situation d’instabilité dont pourrait pâtir la région du Sahara et du Sahel risquerait de mettre sérieusement en péril non seulement l’avenir de cet ensemble géographique, mais également la sécurité et la stabilité régionale et internationale. Ce qui se passe actuellement dans le Grand Sahara est lié à la nature même du Polisario qui, composé d’un ramassis de mercenaires de divers pays, pourrait avoir dans un proche avenir, une propension belliciste», avait déjà déclaré en 2008, à l’agence de presse officielle marocaine MAP, Tajeddine El Houssaini, avocat et professeur des relations internationales à l’université Moham-med V de Rabat.
Une campagne médiatique que le pouvoir marocain a tenté d’exporter à l’étranger sans succès et que les deux diplomates essaient perfidement de raviver.
Au cours de leur rencontre, les responsables de la politique étrangère de la France et de l’Espagne ont souligné leur vision commune du conflit du Sahara occidental. Et quand bien même ont-ils souligné qu’il «est nécessaire de parvenir, à travers des négociations sous l’égide de l’ONU, à une solution juste, définitive et durable», il est important de signaler que la position française, à laquelle s’est ralliée l’Espagne, penche très nettement en faveur de la proposition marocaine. «La France, comme d’ailleurs le Conseil de sécurité, juge intéressante la proposition marocaine qui mérite d’être discutée», a déclaré Bernard Kouchner, dans une interview au magazine Jeune Afrique au mois de mars 2009.
«Cette proposition d’autonomie constitue la base la plus pertinente pour sortir de l’impasse. La France encourage les négociations autour de la proposition marocaine…», a renchéri au début du mois de juillet le Premier ministre français, François Fillon, au cours d’un point de presse clôturant les travaux de la 10e Réunion de haut niveau franco-marocaine, à Paris.
Une position qui mettra davantage dans l’impasse les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. (L’Expression-06.09.2010.)
**L’Algérie envoie une aide humanitaire à la Mauritanie
Deux gros porteurs militaires se sont envolés vendredi 27 août de l’aéroport militaire de Boufarik dans la wilaya de Blida transportant plus de 60 tonnes d’aides humanitaires au profit des victimes des inondations ayant touché certaines provinces de la Mauritanie. Le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, qui a assisté à cette opération a souligné que ces aides « sont intervenues en urgence conformément aux instructions du président de la République pour soutenir le peuple mauritanien dans cette épreuve ». (TSA-27.08.2010.)
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*Enquête sur le raid contre la flottille de la paix
Les experts de l’ONU terminent leur travail
Des experts chargés de la mission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur l’abordage meurtrier fin mai par la marine israélienne d’une flottille d’aide humanitaire pour Ghaza ont achevé, hier, leur mission à Amman, entamée lundi, a-t-on appris de source syndicale.
Les trois enquêteurs «ont entendu le témoignage de 25 Jordaniens sur les 33 qui étaient à bord du Mavi Marmara», le navire où se sont déroulés les affrontements ayant entraîné la mort de neuf activistes turcs, a déclaré à Maissara Malass, membre du groupement syndical qui a organisé le voyage des militants vers l’enclave palestinienne.
Les membres de la mission d’enquête de l’ONU, qui avaient quitté la Jordanie hier, n’étaient pas joignables avant leur départ. Selon M. Malass, les experts ont également interrogé cinq autres témoins, trois Arabes israéliens dont la députée Hanin Zoabie, et deux activistes libanais. «Même si le rapport des experts est professionnel, nous n’avons pas trop d’illusions sur son application», a ajouté M. Malass.
Les enquêteurs avaient passé auparavant deux semaines à Genève où ils se sont entretenus notamment avec des représentants turcs et israéliens avant de se rendre le 22 août en Turquie. Les enquêteurs doivent présenter leur rapport lors de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme, qui se déroulera du 13 septembre au 1er octobre à Genève. Le Conseil des droits de l’homme a voté le 2 juin une résolution approuvant la mise en place d’une mission internationale indépendante destinée à examiner «les graves attaques menées par les forces israéliennes contre le convoi humanitaire de bateaux» le 31 mai.
Le 23 juillet, les trois experts chargés de l’enquête ont été nommés par l’institution. Ces nominations ont été immédiatement critiquées par Israël qui a jugé, selon un haut responsable israélien, qu’une telle initiative était prématurée étant donné que le pays menait déjà ses propres investigations. (El Watan-05.09.2010.)
**Traité de non- prolifération nucléaire
Le patron de l’AIEA demande à Israël d’y adhérer
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a demandé à Israël d’adhérer au traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), à l’occasion d’un déplacement à Jérusalem en août dernier, a annoncé l’agence dans un rapport publié hier.
Au cours de sa visite, M. Amano a «invité Israël à considérer une participation au traité de non-prolifération et à adapter ses installations nucléaires aux normes de sécurité de l’AIEA», précise l’agence, dont le siège est à Vienne, dans son rapport. Cette demande fait suite à une résolution non contraignante adoptée par les membres de l’AIEA en septembre 2009, dans laquelle ils expriment leur «inquiétude au sujet des capacités nucléaires d’Israël» et enjoignent l’Etat hébreu à signer le TNP.
Israël, membre de l’AIEA, est considéré comme étant la seule puissance nucléaire au Proche-Orient. La réponse de Jérusalem a été cependant «alignée» sur une position déjà prise par le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Liberman, selon le rapport de l’AIEA.
Dans une lettre datée du 26 juillet, M. Liberman avait écrit à M. Amano que se plier aux exigences de la résolution de septembre dernier «serait injustifié des points de vue politique et légal». Cette résolution, dont les pays arabes ont pris l’initiative, a été adoptée malgré une forte opposition des pays occidentaux, des Etats-Unis en particulier. Pendant sa visite en Israël, M. Amano avait rencontré le président Shimon Peres et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ainsi que le président de la Commission israélienne pour l’énergie atomique, Shaul Chorev. (El Watan-04.09.2010.)
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* Réseau arabe pour la tolérance
Instaurer les valeurs de liberté
Le Réseau arabe pour la tolérance (RAT) a demandé à la Ligue arabe de consacrer la date du 2 septembre de chaque année comme journée arabe pour la tolérance.
Dans sa déclaration rendue publique avant-hier, le RAT, une organisation créée depuis deux ans essentiellement par des universitaires et des militants des droits de l’homme des différents pays arabes, a lancé un appel également aux organisations de la société civile des pays arabes de se saisir de cette date pour «réaffirmer son rejet de toutes formes de violence et de fanatisme à l’intérieur des sociétés arabes – devenus des éléments dominants dans la plupart des pays arabes – et militer ainsi pour la promotion de la culture de paix sociétale, de tolérance, de dialogue et la consécration des traditions démocratiques véritables».
Le Réseau arabe pour la tolérance a insisté également sur la nécessité de faire triompher «le principe du droit à la différence et élargir les marges des libertés publiques et à leur tête la liberté d’opinion, d’expression de conscience». Dans son analyse sur la situation qui prévaut dans le monde arabe, l’organisation a estimé que la région «vit une situation des plus difficiles, caractérisée par des occupations étrangères et des conflits internes qui prennent des formes diverses». Une conjoncture qui pousse dans une seule direction, celle de «l’élimination du droit à l’autodétermination et plus grave encore vers l’émiettement de la région en de petits Etats fondés sur une base raciale et confessionnelle», a indiqué le RAT.
Le Réseau n’a pas manqué de souligner que cette situation constitue «un réel danger non seulement pour les valeurs de tolérance et la culture d’accepter l’autre, mais également une menace pour l’unité du tissu social des peuples arabes et pour les citoyens d’un seul et même pays». Même si la situation est «désespérante», le RAT croit fermement au changement vers un monde arabe libre et tolérant. «Le Réseau arabe pour la tolérance croit profondément en un changement vers une société arabe libre et développée au diapason avec la modernité et qui respecte la liberté et le pluralisme.» Un objectif noble à atteindre «grâce à un travail persévérant et sérieux», a conclu le RAT en guise d’espoir. (El Watan-04.09.2010.)
*Brésil et environnement
Lula part, la durabilité reste
Le monde à l’envers. Ou à l’endroit ? Le Brésil se situe géographiquement dans l’hémisphère Sud et c’est donc déjà l’hiver ici. Question de conventions aussi, cette grande nation, malgré sa position de 9e économie mondiale, est encore considérée comme un pays du Sud, économiquement parlant.
Rio (Brésil)
De l’envoyé spécial d’El Watan.
Rio à l’envers, à Copacabana sur la longue avenue qui borde cette plage mondialement célèbre, les feux rouges sont alignés dos à dos, ce qui surprend le visiteur. En fait, il faut le savoir, l’avenue Atlantica change de sens deux fois par jour afin de s’adapter aux flux directionnels du trafic automobile. Il y a près de 1,5 million de voitures à Rio et les stations-service de l’avenue qui change de sens annoncent toutes «alcool», par un petit écriteau placardé au dessus des pompes. Il ne s’agit pas de ce liquide enivrant, bête noire des islamistes présents par ailleurs dans quelques favelas de Rio, mais d’éthanol, un biocarburant tiré du soja et qui ne dépend absolument pas du pétrole. Ce n’est pas un luxe, ici au Brésil, plus de 90% des voitures sont équipées de moteurs hybrides, essence/éthanol.
Ce n’est pas uniquement de l’écologie non plus, mais aussi une histoire de coût ; le litre d’éthanol est deux fois moins cher que le litre d’essence et donne pratiquement les mêmes performances que le précieux combustible noir, source de guerres et de pollution. «On ne peut pas vivre sans Caïpirinha (un cocktail typique de Rio à base de rhum local), plaisante le pompiste, mais on peut vivre sans pétrole». Alors que partout ailleurs on essaie encore d’installer la logique éthanol dans les mentalités, le Brésil en est déjà à expérimenter l’éthanol 2, nouvelle génération de biocarburant, encore plus performant et économique, ainsi que le biodiésel, produit tout neuf.
Gengis Khan, c’est son vrai nom, 30 ans à peine, né d’un père fou d’Histoire, traîne sur les plages à la recherche d’une bonne affaire. «Le bio ? On n’en n’a pas l’air comme ça», montrant les favelas qui s’entassent en haut sur les mauros (collines) de Rio. «Mais on l’est».
L’écologie dans les mœurs
Copacabana. La plage est belle et au loin, dans la mer, on aperçoit quelques plateformes offshore de pompage pétrolier, appartenant à la compagnie nationale des hydrocarbures Petrobras. Le Brésil s’est développé sans pétrole mais depuis quelques années, il en est devenu un producteur sérieux et ses réserves sont estimées à 90 milliards de barils. Avec toutes les conséquences fâcheuses ; tout le monde a en souvenir la marée noire issue d’un accident de plateforme, la plus grosse jamais construite au monde. Petrobras avait subi les foudres de sa population et du monde entier mais n’a pas abandonné la production. Le Brésil a le pétrole et les idées. Il pompe de l’or noir mais roule à l’éthanol.
Lagoa, grande lagune bleue près du centre de Rio, autour de laquelle s’articulent de charmants quartiers, immeubles résidentiels blancs, parcs, innombrables kiosques à fruits, magasins de fitness et cliniques de chirurgie esthétique et dentaire dont les Brésilien(ne)s sont de bon(ne)s client(e)s. Ici, au bord de cet espace enchanteur et naturel, on vient courir, faire du sport, de la voile ou boire (et manger) une noix de coco. Bref, tout ce qui est lié au fameux culte du corps des Cariocas. Si le Brésil n’est pas un pays très développé en comparaison avec la Scandinavie ou l’Europe de l’Ouest, le sentiment environnemental est inscrit dans la mentalité.
D’ailleurs, les gens fument très peu à Rio, sont idéalement métissés, pensent globalement bio et sont généralement beaux. Non, plus sérieusement, tout n’est pas aussi idyllique. Si dans les quartiers riches, le Cialis, une molécule érectile qui aide à être un homme en face d’une femme, est en vente libre, on apprend que la belle plage de Botafogo est une plage artificielle, et que la nouvelle égérie des telenovelas est une métisse, une première puisque cela n’était pas concevable avant. D’ailleurs au Brésil, loin du cliché interracial, les dirigeants sont des Blancs et les femmes de ménage des Noires. Au Balconné, sur l’Avenudas Atlantica, dans ce bar à ciel ouvert qui est le plus gros centre de prostitution du quartier, un genre de Tidjelabine du sexe, Padre, un habitué des lieux explique : «Le bio, c’est pour les touristes. Ici, c’est misère, prostitution, meurtres et cocaïne, tourisme sexuel et pédophilie.»
Padre exagère peut-être, mais les chiffres sont éloquents ; si depuis son arrivée le président Lula a concentré beaucoup d’efforts pour réduire de 40% la pauvreté et la criminalité, la violence a tué 25 000 personnes ces trois dernières années, uniquement dans l’Etat de Rio, le plus mortel du Brésil avec 23 meurtres pour 100 000 habitants selon les chiffres collectés par l’ONG Rio de Paz. Muito Muito (beaucoup), avoue Gengis Khan, qui a lui-même vécu dans une favela.
Les 300 favelas de Rio
Santa Thérésa. Dans ce charmant petit quartier historique de la ville, à mi-hauteur et tout en lacets doux, on déguste du poisson et on voit Rio en bas, noyée dans une brume marine. C’est le refuge de la classe moyenne, qui depuis l’arrivée de Lula, a grossi en récupérant 40 millions de personnes issues des classes pauvres à l’échelle du pays. Ici, presque toutes les vieilles maisons ont été transformées en petits restaurants pour accueillir touristes et Cariocas à la recherche de tranquillité. La nuit tombée, les coups de feu retentissent d’un autre flanc de colline, venus de la favela voisine «Règlements de comptes», annonce le serveur, qui a visiblement l’habitude d’avoir cette bande sonore en fond. Plaines et collines, c’est ainsi que Rio est agencée. Mais contrairement aux Kabyles, ce sont les pauvres qui habitent les hauteurs, dans des favelas qui s’accrochent dangereusement aux flancs glissants des montagnes, et les riches résident dans les plaines, sur les terres basses, près de la mer.
Les favelas ne sont pas des bidonvilles, comme le suggère la traduction française, c’est-à-dire des baraquements fait de tôles et de matériaux de récupération. Les favelas sont des quartiers à l’urbanisation sauvage, mais les maisons sont en dur, briques ou parpaings, comme à Baraki ou aux Eucalyptus. De la plage chic d’Ipanéma, Gengis Khan montre la favela Rocinha, la plus grande d’Amérique du Sud, située au sud de Rio sur le bord de mer, à côté des quartiers riches de Gavoa et dans laquelle vivent 400 000 personnes sous le joug du Comando Vermelho, un gang de narcotrafiquants particulièrement redoutable et avec lequel le gouvernement traite directement.
Cette célèbre favela connue pour sa violence, n’existe ni sur la carte de la ville ni sur les plaques des arrêts de bus qui, pourtant, s’arrêtent tous à Rocinha. Pourtant, on peut y vivre relativement correctement depuis que Lula a intégré les favelas dans son «programme d’accélération de la croissance» et s’est inspiré de l’exemple de Medellin en Colombie pour améliorer le niveau socioéconomique de ces quartiers. A Alemao par exemple, un gros ensemble de 12 favelas au nord de Rio où s’entassent 170 000 personnes sous le contrôle du Comando Rouge, il y a un centre de soins, des écoles, et même du wifi, internet haut débit et gratuit pour tous. On y organise des visites pour touristes, en bus, et les seules consignes sont de ne pas prendre de photos, pour ne se pas retrouver avec un chef de gang dans son appareil, et de ne pas aborder les filles en dehors des bars et lieux prévus pour cela, des fois que l’une d’entre elle serait la copine d’un chef.
Les Comandos, c’est ainsi que l’on appelle les gangs de narcotrafiquants, se disputent à coups de M-16 et de AK-47 l’immense marché de la drogue qui arrive de Colombie par la forêt amazonienne, et est distribuée dans le monde entier, Amérique, Afrique puis Europe. Lula et le gouverneur de l’Etat de Rio affirment que les favelas sont pacifiées. Ce n’est pas entièrement vrai, affirme Gengis, et tout peut redémarrer, à l’exemple récent du Mexique, où un accrochage entre les forces de l’ordre et les narcotrafiquants de Ciudad Juarez a tourné à la guerre sanglante. «Les choses ont changé, oui, avoue Gengis, c’est du développement, mais est-il durable ?»
Le pneu, moteur et malheur
Luiz Ignacio Lula Da Silva, plus connu sous le nom de Lula, est un président très pris. Pour le voir, il faut se rendre à 40 km de Rio, au Challenge Bibendum, manifestation à mi chemin entre l’industrie automobile et l’environnement. C’est à Rio même où a été signée la convention de 1992, premier «Sommet de la Terre» sur la biodiversité, ratifié par 188 pays. Pour ce challenge, le défi pour les organisateurs est de continuer à développer l’automobile tout en essayant de limiter l’impact sur l’environnement. Pour le président brésilien, passer de la 9e à la 5e économie mondiale tout en gardant le capital écologique brésilien. Dès son entrée en scène, l’ex-ouvrier syndicaliste de Sao Paulo parle propre, bio, avenir mais finit par lâcher la feuille de son discours pour se mettre à fustiger les Américains et leur hégémonie.
Dans la bouillonnante Amérique du Sud qui cherche encore à s’unir, on dit que «Chavez ose, Uribe (président de la Colombie, à la solde des Américains) dispose et Lula propose», confirmant sa position d’habile négociateur sur la scène internationale. Mais Lula, «chef de l’Etat le plus populaire de l’histoire de ce pays» pour Gengis Khan et de nombreux Cariocas, est partant cette année, il ne briguera pas de troisième mandat. Justifiant sa décision par un cinglant «le Brésil a mis du temps à devenir une démocratie, ne comptez pas sur moi pour arrêter ce processus» que l’on croirait adressé à l’Algérie ou à tout autre pays installé dans le règne durable. Il quitte donc le pouvoir à la fin de l’année et sa dauphine annoncée, Dilma Roussef, du même Parti des travailleurs, devrait lui succéder à la tête de l’état. Développement durable ?
Lula a installé un mode de gouvernance et une vision, en 8 ans, 20 millions de Brésiliens ont été tirés de la pauvreté pour intégrer la classe moyenne. «Rio est une marque liée à la durabilité», comme le dit Eduardo Paes, le maire d’opposition de Rio qui est quand même venu avec Lula au Challenge Michelin. Car Rio a déjà une vieille histoire avec l’environnement et Michel Rollier, le patron de Michelin, souligne que «il y a 20 ans que le Brésil s’est engagé dans le développement durable. Même si le moteur à essence a encore de beaux jours devant lui et les rares voitures électriques tirent souvent leur énergie d’un transfert de pétrole ou de charbon pour produire de l’électricité». La pile à combustible ? Encore loin, déclarent l’ensemble des participants à ce challenge, même si tout le monde est d’accord pour dire que l’on avance quand même, aujourd’hui, la meilleure voiture électrique possède 400 kilomètres d’autonomie pour 1 heure seulement de chargement.
Les Brésiliens ont réglé le problème, ils roulent à l’éthanol. Mais ce sont quand même des voitures et au-delà de la pollution liée au combustible, le problème du pneu demeure central. Ce qui pousse le directeur de Michelin de la zone Afrique-Inde-Moyen-Orient, Prashant Prabhu, qui gère donc l’Algérie et l’une des rares usines du groupe, implantée à Alger, à se poser la question : «Mobile et propre ? C’est l’idéal.» Mais les difficultés sont liées à notre mode de vie. «Ou alors une voiture sans roues donc sans pneus», plaisante-t-il, «comme un train, mais c’est très compliqué à mettre en œuvre sur les routes». La solution est évidemment de ne pas rouler, ou le faire en vélo. « Qui est prêt à abandonner la mobilité pour protéger l’environnement ?» se demande encore Prashant Prabhu. Qui ? A Rio, on roule à l’éthanol et l’énorme statue du Christ du mont Corcovado vient d’être restaurée et de nouveau, elle attire, concentre les prières, les demandes et les vœux pieux. «Ça roule, et un jour tout ira bien», annonce positivement Gengis Khan, reparti en quête d’une affaire.
En attendant, le directeur de Michelin préconise d’utiliser les vieux pneus comme combustible pour produire de l’énergie : «Ça brûle bien, il n’y a qu’à voir toutes les émeutes dans lesquelles on utilise de vieux pneus ». Oui, on connaît bien cette utilisation en Algérie. Et on est moins écolos que les Brésiliens. Selon une récente étude, Alger a été classée la 3e ville la plus sale. Alors que c’est le même indicatif ; pour appeler Rio il faut faire le 021. Comme pour Alger. Lula part, mais à Alger on ne sait pas encore partir. On sait juste arriver. En voiture à pétrole. (El Watan-04.09.2010.)
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*Massacres au nord du Mexique.
Des anciens militaires reconvertis dans le crime auraient signé l’assassinat des 72 migrants retrouvés près de la frontière américaine..
La ferme où ont été découvertes les victimes.
C’est un survivant qui a donné l’alerte. Mardi, les corps de 72 migrants originaires d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ont été découverts dans une ferme de l’État de Tamaulipas, près de la frontière avec les États-Unis. Enlevés alors qu’ils tentaient de traverser le Mexique dans un camion, ils auraient refusé d’être enrôlés par leurs kidnappeurs, qui les auraient alors frappés avant de les exécuter. Selon le seul rescapé, un jeune Équatorien, les criminels se sont présentés comme appartenant au gang des Zetas.
Constitué à la fin des années 1990 par d’anciens militaires, il s’agit d’un des groupes les plus sanguinaires du Mexique. Décapitations, exécutions, ils signent souvent leurs crimes d’un Z. Ils sont au départ une cinquantaine d’hommes, bras armé du cartel du golfe. Mais, après l’arrestation du chef de ce cartel, Osiel Cardenas, en 1997, le gang s’oppose aux nouveaux leaders et débute une lutte sans merci pour la place. Les autorités lui attribuent plus de mille morts chaque année. Les Zetas sont aujourd’hui l’un des groupes les plus actifs dans le trafic de drogue. On leur prête de probables liens avec la mafia calabraise, et ils seraient aussi impliqués dans des trafics d’êtres humains et de carburant volé. Leur principale cible : les migrants centraméricains qui traversent le Mexique pour atteindre les États-Unis. Ils les enlèvent en masse pour grossir leurs rangs ou pour extorquer des rançons aux familles. Plusieurs associations de défense des droits de l’homme donnent le chiffre, contesté par le gouvernement mexicain, de 20 000 enlèvements de migrants par an. Avec une rançon de 3 000 dollars en moyenne, le «marché» s’élèverait donc à 60 millions de dollars par an (47 millions d’euros).
Ce phénomène a été dénoncé dès juin 2009 par un rapport de la Commission nationale des droits de l’homme du Mexique (CNDH). Lors d’une conférence de presse, jeudi, le président de cette commission, Raul Plascencia, a dénoncé le fait que ce rapport n’ait été suivi d’aucune mesure de la part des autorités. Et ceci alors qu’il dénonçait une complicité de membres de la police, de l’armée ou d’agents des services migratoires dans ces enlèvements.
Le prêtre Alejandro Solalinde, responsable d’une auberge d’accueil des migrants dans l’État de Oaxaca, filme les témoignages des agressés et les pousse à porter plainte. Il confirme : «En trois ans, aucune des plaintes déposées n’a eu de suite. Aucune autorité ne fait rien pour aider les migrants. Pire, il y a une collusion entre autorités et crime organisé.» Comme le jeune Équatorien rescapé, beaucoup de migrants font état de traitements cruels : coups avec de lourds morceaux de bois, tortures, viols. Amnesty International les a surnommés les «victimes invisibles». Selon la CNDH, ils sont 600 000 à tenter la traversée du Mexique chaque année. (Le Figaro-27.08.2010.)
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*L’ultra-droite envahit Washington, 47 ans après le « rêve » de Luther King
Le rassemblement des « Tea Party », des groupes ultra-conservateurs aux accents populistes, avait pour cadre le Lincoln Memorial, au coeur de la capitale, où le leader du mouvement pour les droits des Noirs avait prononcé son discours « Je fais un rêve » le 28 août 1963. WASHINGTON (AFP) – Des dizaines de milliers de partisans de l’ultra-droite américaine ont envahi Washington samedi pour une manifestation visant à « rétablir l’honneur » du pays, sur les lieux mêmes du plus célèbre discours de Martin Luther King, et 47 ans plus tard jour pour jour.Le rassemblement des « Tea Party », des groupes ultra-conservateurs aux accents populistes, avait pour cadre le Lincoln Memorial, au coeur de la capitale, où le leader du mouvement pour les droits des Noirs avait prononcé son discours « Je fais un rêve » le 28 août 1963.La coïncidence de dates a provoqué la colère de la communauté noire, qui soupçonne les partisans des Tea Party, très largement blancs, de racisme à leur endroit. Ce mouvement, qui a pris de l’ampleur depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama, accuse le président de vouloir socialiser le pays et s’est opposé frontalement à sa réforme de l’assurance maladie entrée en vigueur en début d’année.Le rassemblement, qui a commencé par le serment d’allégeance au drapeau et l’hymne national, est organisé par Glenn Beck, un animateur de radio et ancien alcoolique qui affirme s’en être tiré en se convertissant à la religion mormone. Ce dernier a accusé le président Barack Obama de racisme anti-blancs.Glenn Beck, qui, dans ses émissions sur la chaîne de télévision Fox, voue aux gémonies la notion de « justice sociale », a assuré que la coïncidence de date avec l’anniversaire du discours de Luther King était purement fortuite.L’ancienne candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin, égérie des ultras-conservateurs, a pris la parole en assurant sentir souffler « l’esprit de Martin Luther King ».Mme Palin, à qui beaucoup attribuent le souhait de se présenter à la présidentielle de 2012 contre Barack Obama, a rendu un long hommage aux troupes américaines en mission à l’étranger.Au milieu de la foule uniformément blanche, de tous âges et recouverte d’une mer de drapeaux à la bannière étoilée, des manifestants accusaient le président Obama d’avoir foulé aux pieds les valeurs de l’Amérique. »Nous voulons que notre pays revienne à ses principes fondateurs », a déclaré à l’AFP Lou Tribus, un retraité venu du Tennessee (sud). »Je pense que Martin Luther King serait d’accord avec nous », a assuré Dawn, une commerçante de 47 ans venue de Virginie voisine et qui refuse de donner son nom de famille. Cette dernière a dit ne pas craindre un affrontement avec des partisans de Martin Luther King qui ont prévu de manifester à proximité. »Je ne vois pas pourquoi ils penseraient que nous ne devons pas être ici aujourd’hui », a-t-elle lancé.A la demande des organisateurs, aucune banderole politique n’émergeait de la foule. Mais les tee-shirts résumaient l’humeur du moment avec des slogans comme « Liberté », « Vous avez des principes? », ou « Rétablir l’honneur », thème officiel de la manifestation.Le rassemblement a pour but de « révéler » les contours du programme de M. Beck et de fêter « la naissance d’un nouveau mouvement national pour rétablir la grandeur de notre pays ».Ultra-libéraux, les membres des Tea Party sont sans pitié pour les déficits du gouvernement fédéral creusés selon eux pour faire face à la crise économique et sauver les banques. Le mouvement s’inspire des révoltés de 1773 mécontents des impôts de l’Empire britannique sur le thé.A deux mois des élections législatives de mi-mandat, le mouvement est parvenu à perturber le déroulement des élections primaires au sein du parti républicain, en éliminant des candidats sortants jugés trop centristes. (28.08.2010.)
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***L’ancien président malgache condamné aux travaux forcés
Marc Ravalomana le 25 août 2009 à Maputo.
L’ancien président malgache Marc Ravalomanana a été condamné samedi par contumace aux travaux forcés à perpétuité dans le procès des auteurs d’une tuerie où la garde présidentielle avait tiré sur la foule en 2009.«M. Ravalomanana a été condamné par défaut aux travaux forcés à perpétuité pour meurtre et complicité de meurtre,» a déclaré par téléphone Me Hanitra Razafimanantsoa, l’une des avocats du président évincé, exilé en Afrique du Sud depuis mars 2009.Le 7 février 2009, la garde présidentielle, dissimulée, avait tiré sans sommation sur une foule qui se dirigeait vers le palais abritant les bureaux du président, dans le centre-ville de la capitale, faisant au moins une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés.Parmi les dix-huit autres co-accusés dans le procès, qui s’est déroulé cette semaine devant la Cour criminelle ordinaire d’Antananarivo, quatorze ont écopé d’une peine de travaux forcés à perpétuité.Les accusés ont été seulement défendus par deux assesseurs, leurs avocats ayant choisi de quitter les débats dès le début, considérant qu’il y avait «violation flagrante des droits de la défense», selon Me Razafimanantsoa. «Les voies de recours désormais sont l’opposition et le pourvoi en cassation, on verra ce qu’on va faire,» a annoncé l’avocate.«Pour lui, ce n’est pas une décision sérieuse car la justice actuelle est trop instrumentalisée par le régime en place,» a-t-elle indiquée, jugeant que «le but est de le condamner pour qu’il ne puisse pas rentrer (à Madagascar) et se présenter aux élections futures».Le procès a suscité beaucoup de remous, les partisans des deux camps assistant en nombre aux audiences.Le 7 février 2009, Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarivo et opposant à Marc Ravalomanana, s’était déclaré «en charge des affaires du pays» après des semaines de confrontation et de manifestations publiques. Il avait nommé un «Premier ministre» que des milliers de partisans avaient voulu installer au Palais présidentiel, lieu de la fusillade.Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l’éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant Rajoelina, alors soutenu par l’armée. (28.08.2010.)* l’ancien chef de l’Etat accusé de «vendre le pays aux étrangers».Depuis les émeutes qui ont fait plus de 110 morts fin janvier dans la Grande Ile, l’immeuble est gardé par une escouade de gendarmes et d’agents de sécurité. Nous sommes à Ivandry, dans le quartier d’affaires d’Antananarivo. Au deuxième étage du bâtiment, flambant neuf, une plaque signale toujours le siège de Madagascar Future Entreprise. Mais les bureaux sont déserts. Les dirigeants de cette filiale du groupe sud-coréen Daewoo sont partis comme des voleurs. «Ils ont quitté les lieux du jour au lendemain et ne nous ont pas donné de nouvelle adresse», explique l’hôtesse d’accueil. Pas de numéro où les joindre non plus, reconnaît, penaud, un de ses supérieurs. Le nom de la société vient d’ailleurs d’être effacé de l’entrée de l’immeuble.L’«affaire Daewoo» a été l’un des détonateurs de l’insurrection lancée par le jeune maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, contre le président Marc Ravalomanana. Pour la population, ce vaste projet agricole résume la politique affairiste d’un chef de l’Etat accusé de «vendre le pays aux étrangers». Avant novembre 2008, personne ou presque à Madagascar n’avait entendu parler de Daewoo Logistics. Cette société de transports et d’import-export s’est lancée sur un nouveau créneau porteur : la gestion de grands projets de développement de ressources naturelles, dont l’huile de palme et le maïs. L’idée est simple : cultiver dans un pays riche en terres mais pauvre en devises les produits dont ont besoin les habitants des pays pauvres en terres mais riches en devises. Après l’Indonésie, Madagascar était une cible idéale.
Accord opaque, contreparties incertaines
Avec plus de 70 % de sa population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, la Grande Ile – classée 143e sur 177 à l’Indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) – répond d’autant plus aux critères d’un pays à brader que son territoire, immense, est pour l’heure en grande partie inexploité : sur 35 millions d’hectares de terres arables, les terres cultivées représentent 3 millions d’hectares, affirment les autorités. En mai 2008, Daewoo Logistics a donc entamé des démarches afin de louer à l’Etat malgache 1,3 million d’hectares de terres – la moitié de la superficie de la Belgique, ou la totalité de l’Ile-de-France. Objectif : produire, à l’horizon 2025, 4 millions de tonnes de maïs et 5 millions de tonnes d’huile de palme par an pour les besoins du marché sud-coréen. Les contreparties ? Encore incertaines.
«On ne sait rien dans cette affaire, et c’est bien là que le bât blesse», note un haut fonctionnaire des Nations unies en poste à Antananarivo qui a tenu à conserver l’anonymat. Le gouvernement et Daewoo affirment qu’il ne s’agit, pour l’heure, que d’une prospection. En juillet, pourtant, l’administration a demandé à ses représentants sur place de prévenir les paysans et les deux parties s’apprêtaient à signer un contrat. Tout devait se faire dans la plus grande discrétion jusqu’à la signature», explique un fonctionnaire provincial qui, lui aussi, a souhaité rester discret. C’est un article du Financial Times qui a révélé le pot aux roses en novembre Aujourd’hui encore, Daewoo et le gouvernement malgache continuent de nier l’accord. Pour la firme sud-coréenne, le contrat évoqué par la presse n’est pas encore conclu. «Nous pourrions devoir retarder notre projet d’investissement à Madagascar, essentiellement en raison de l’instabilité politique qui y règne», a même fait savoir de Séoul, le 12 février, Shin Dong Hyun, directeur général du département financement et planification de Daewoo Logistics. De son côté, le ministre malgache de la Réforme foncière, Marius Ratolojanahary, jure qu’«aucune expropriation de terrain n’est en vue». Au service des domaines, on indique que Daewoo a bien déposé une demande, mais qu’aucune réponse n’a pour l’heure été donnée. « Nous sommes dans un processus légal. La société fait sa demande ; nous l’étudions. Cela ne signifie pas que nous allons donner notre accord», assure un inspecteur. Selon lui, «la presse a dit beaucoup de mensonges sans apporter de preuves» sur cette affaire.
Toamasina (Tamatave en français), côte est du pays. La capitale économique de Madagascar – ainsi en a décidé Marc Ravalomanana après que son poulain a perdu la mairie d’Antananarivo en 2007 – ressemble plus à une ville de province qu’à un centre d’affaires. Dans son bureau austère de chef de district de Toamasina-II, une énorme circonscription qui compte 17 communes, plus de 230 000 habitants pour une superficie de 5 000 km², Philibert Randriamaharitra, nommé par le pouvoir, ne cache pas son malaise. «On ne sait rien de ce projet et on nous demande de le faire accepter par la population !» se plaint-il. «On m’a demandé d’aller voir les paysans pour leur faire accepter l’opération. Mais si j’y vais, je me fais lyncher !» Fin janvier, lors d’une manifestation des opposants au Président tenue sur la place de la Démocratie, au cœur de Toamasina, il a été nommément accusé de «vendre la terre aux étrangers»…
Une promesse à 6 milliards de dollars
Quelque 33 000 hectares de sa circonscription sont concernés par l’éventuel accord entre l’Etat et Daewoo. «Cela touche sept communes situées sur la zone littorale, indique-t-il. Les districts voisins de Brickaville et Vatomandry sont également concernés. En tout, cela représente 100 000 hectares rien que dans la région d’Atsinanana. Ce ne sont pas les meilleures terres, car il y a une couche de sable. Mais il y a du potentiel.» Il le sait parce qu’il l’a vu sur une carte. Placé dans le secret par la force des choses… «Un jour, on m’a présenté un plan détaillant les terres concernées et on m’a demandé de le signer. On ne m’a rien dit de plus. Juste que Daewoo allait introduire de nouvelles espèces, que ça allait donner du travail à la population et que la société construirait des infrastructures sociales : hôpitaux, écoles…» Les Sud-Coréens ont fait miroiter un investissement global de 6 milliards de dollars. Leur projet de gigantesque plantation doit créer 70 000 emplois dans l’ensemble du pays.
Pourtant, à Andondabe, commune située au nord du district, le projet fait l’unanimité contre lui. «On ne veut pas en entendre parler. Ici, ce sont nos terres. C’est notre seule richesse : elles nous permettent de vivre et c’est là qu’ont été enterrés nos ancêtres», affirme Jean-Denis, un paysan à la tête de la fronde. Avec son petit lopin de terre hérité de ses parents, cet homme d’une quarantaine d’années arrive à peine à nourrir ses quatre enfants et sa femme. «Si on m’enlève ça, je n’ai plus rien», assure-t-il, devant sa maison en terre. Son voisin Sylvestre est du même avis. «Jamais je n’échangerai ma terre contre un travail. Que vais-je laisser à mes enfants, après ?»
La mémoire sensible de la colonisation
Madagascar vit toujours à l’ère de l’agriculture de subsistance. «Cette région a un fort potentiel agricole, mais la plupart des paysans ne sont pas encore dans une logique de marché. Ils produisent pour se nourrir. Ils n’ont pas les moyens financiers, ni culturels, pour s’ouvrir à une économie de marché. La plupart n’ont aucune épargne, les taux de crédits sont élevés [entre 18 et 25 %, ndlr] et beaucoup sont analphabètes», indique Juscelyno Jaonina Mamitiana, directeur régional du développement durable. Ce fonctionnaire du ministère de l’Agriculture n’a, lui non plus, pas été mis au courant du mégaprojet Daewoo. «Ce genre de contrats se décide en haut lieu. C’est politique», constate-t-il, désabusé. L’idée n’est pas mauvaise en soi, pense-t-il. «Le système agricole malgache est totalement archaïque et ce ne sont pas les paysans toutseuls qui pourront le développer afin de répondre à la demande intérieure. Nous avons donc besoin d’investisseurs ayant l’argent et le savoir-faire.» Mais pourquoi négocier un tel bail dans le dos des gens ? Et pourquoi sur d’aussi énormes superficies, s’interroge-t-il dans son bureau orné du portrait présidentiel. «Ici, la terre, c’est une question sensible, poursuit-il. Les gens n’ont pas envie de revivre le calvaire de la colonisation où leurs terres ont été confisquées pour de la culture de rente qui rapportait beaucoup aux colons mais ne nourrissait pas les Malgaches.»
La comparaison n’est pas inepte. Alors que certains contempteurs de ce type d’affermage évoquent «une nouvelle forme de colonialisme», les arguments employés par ceux qui le promeuvent ressemblent à s’y méprendre à ceux des colons prétendant arriver sur des terres désertes. Car ce que ne disent ni l’Etat, ni Daewoo – dont les dirigeants ont survolé la région en hélicoptère il y a quelques mois -, c’est qu’une grande partie des terres convoitées par les Sud-Coréens sont déjà exploitées. «Il y a des milliers de familles qui y travaillent et pour qui c’est la seule source de revenu. Le problème, c’est qu’elles n’ont pas fait les démarches nécessaires pour faire titrer leur terrain», affirme Juscelyno Jaonina Mamitiana. «Pourquoi voulez-vous qu’elles le fassent ?, interroge Philibert Randriamaharitra. Depuis des générations, la terre leur appartient. Ici, on est dans la culture orale.»
En 2005, le président Ravalomanana a lancé une réforme foncière destinée à adapter l’île aux normes d’un Etat «moderne». Désormais, les agriculteurs qui exploitent de père en fils une terre sur laquelle ils n’avaient aucun droit légal ont la possibilité de la faire «certifier» grâce à une procédure simplifiée. Au service des domaines de Toamasina, on assure avoir «de nombreux dossiers en attente de règlement». Clément Ramonjiharison, chef de la circonscription domaniale, montre la pile de dossiers en attente sur son bureau. Pourtant, pour des paysans qui disposent souvent à peine d’un euro par jour pour vivre, le coût de la formalité est énorme : 50 000 ariary (20 euros) pour l’instruction du dossier, auxquels s’ajoutent les frais de déplacement des inspecteurs. «C’est cher, et de toute manière, une partie de la population rurale ne comprend pas l’intérêt de payer pour faire titrer un terrain qui lui appartient depuis cent ans», dénonce un administrateur régional qui a demandé l’anonymat.
Même sans titres de propriété, les paysans se préparent au combat contre l’expropriation. «Nous nous battrons jusqu’à la mort. La terre des ancêtres est sacrée !» s’emporte Jean-Denis. Les paysans du district de Toamasina-II sont peut-être obtus et retranchés dans leurs archaïsmes, reconnaît Philibert Randriamaharitra, mais peut-être ont-ils des raisons de se méfier. Et de citer l’exemple de ces Chinois venus dans la région récemment : «Ils sont arrivés et ont dit aux paysans : « On va vous aider à devenir plus productifs. » L’idée était de passer de 3 à 9 tonnes de riz par an. Au début, les villageois étaient d’accord, parce que l’Etat leur avait dit qu’une partie de la production leur reviendrait. Mais en réalité, les Chinois voulaient tout récupérer. Ils n’étaient venus que parce qu’ils avaient besoin de 100 hectares pour leurs expérimentations.»
Mythes du passé, corruption du présent
L’affaire Daewoo n’est pas isolée : un autre investisseur étranger, la société française Assist Développement, est soupçonné de vouloir acheter les îles Nosy Hara et Mitsio, dans le nord du pays, en vue d’un vaste projet touristique. Parmi les opposants à Ravalomana, on use et abuse des arguments traditionnels : «Chez les Malgaches, il est interdit de vendre la terre aux étrangers», affirme l’historienne Lucile Rabearimanana. Du pipeau, répond Johary Ravaloson, professeur de droit à la tête d’un cabinet juridique international. Selon lui, «les Malgaches ont déjà vendu leurs terres à autrui dans le passé. La terre, ici, c’est un mythe. Un mythe qui permet de la vendre plus cher.» Et de citer en exemple les nombreuses mines données en concession à des sociétés chinoises, canadiennes, japonaises, sans pour autant provoquer de scandale… «Le problème, ce n’est pas la tradition, c’est le manque de transparence», poursuit-il, en soulignant que «le secret favorise la corruption». Une opacité qui ne peut qu’alimenter le soupçon que le président-businessman Ravalomanana «gère le pays comme sa propriété privée». Terres comprises. (Libération-14.02.2009.)
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