France-Présidentielle 2012-suite.2
**Le Front de Gauche médiatise un appel aux dons pour faire face aux nouveaux frais de campagne
L’argent est le nerf de la guerre…et des campagnes électorales. Le Front de Gauche, emmené par le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, médiatise un appel à souscriptions la semaine prochaine. Un document de quatre pages vient d’ailleurs d’être édité, relayant cet appel.
L’objectif de cette souscription serait de réunir environ 500.000 euros, indique Eric Coquerel, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon. La mandataire financière de la campagne, Marie-Pierre Oprandi, précise: «Pour la campagne présidentielle de 2007, les dons reçus pour Marie-George Buffet (PC) atteignaient 170.000 euros. Le Front de Gauche rassemble aujourd’hui plusieurs formations (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire ndlr). Nous pourrions donc doubler, voire tripler la somme de 2007».
Affluence plus grande aux réunions
Ces dons s’ajouteraient aux «un peu plus de deux millions d’euros» de la campagne nationale, indique Marie-Pierre Oprandi. Cette somme se compose d’1.3 millions d’euros de prêts (800 000 euros étant versés par l’Etat), 500.000 euros au titre du Parti de gauche, 100.000 à 150.000 euros pour les autres partenaires financiers comme le PCF, 100.000 à 150.000 euros fournis par Jean-Luc Mélenchon lui-même, en plus des dons.
Cette souscription est lancée alors que plusieurs changements s’opèrent dans la campagne du candidat du Front de Gauche. Pour Eric Coquerel, «il y a une nouvelle ampleur depuis les émissions de télévision et le meeting de Nantes, ce samedi». En effet, le raout, qui devait rassembler 4.000 personnes, en a finalement réuni 6.000. Les réunions locales seraient également plus mobilisatrices.
Mais à quoi serviraient ces nouveaux dons? A accompagner cette affluence, à voir plus grand. Concrètement, à louer des salles plus grandes, à les équiper (sons et lumière), à l’impression et l’envoi de millions de tracts, sans oublier le matériel pour les militants, la gestion des cars pour amener des militants, détaille Marie-Pierre Oprandi.
500.000 euros espérés
Ces dons représentent, selon cette bénévole, «une manière différente de s’investir dans cette campagne». «Les personnes, militantes ou sympathisantes, nous envoient des chèques avec des petits mots d’encouragement. C’est leur manière de pendre parti dans cette campagne, car ils n’ont pas forcément du temps à nous accorder pour coller des affiches ou distribuer des tracts».
Les dons varient entre 5 à 100 euros, pour une moyenne de 50-80 euros, précise Marie-Pierre Oprandi.
En attendant les nouveaux dons, la mandataire financière fait ses comptes: «Tout coûte cher. Des milliers de factures arrivent et nous les réglons. Mais l’important est de transformer l’enthousiasme des militants en action.» (20Minutes-18.01.2012.)
***Primaires socialistes
*François Hollande choisi pour porter les couleurs du PS à la Présidentille de 2012
François Hollande a largement remporté dimanche soir la primaire socialiste face à Martine Aubry et portera donc les couleurs du PS en 2012, probablement face à Nicolas Sarkozy, avec l’ambition de “réenchanter le rêve français.” Martine Aubry salue la victoire de Hollande et appelle au rassemblement.Le second tour a été marqué par une participation en hausse, signe d’une « légitimité » forte pour le futur candidat PS, ont fait remarquer plusieurs ténors du parti.Désireux de montrer l’unité des socialistes après plusieurs mois d’une campagne parfois tendue, Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls ou encore Pierre Moscovici, son coordinateur de campagne, et l’ex-Premier ministre Laurent Fabius, soutien de la maire de Lille, ont accueilli sur le perron du siège du PS le vainqueur, arrivé vers 21h20 rue de Solférino. Devant des centaines de militants et sympathisants de gauche rassemblés dans la cour, scandant « tous ensemble socialistes! », l’élu corrézien a dit son « besoin de l’unité, du rassemblement, d’un parti socialiste solidaire » pour « la vraie bataille » à venir en 2012.
M. Hollande entend « réenchanter le rêve français », « celui qui a permis à des générations durant toute la République (de) croire à l’égalité et au progrès ».« C’est pourquoi j’ai fait de l’école de la République la grande priorité de ce qui pourra être demain mon prochain quiquennat », a lancé celui qui avait reçu le soutien des quatre éliminés du premier tour (Montebourg, Royal, Valls et Baylet).
Une demi-heure plus tôt, Martine Aubry dont M. Hollande a souligné « la dignité », avait reconnu et salué « chaleureusement » la « victoire » de son rival, annonçant qu’elle allait reprendre son poste de première secrétaire, après l’avoir abandonné pendant la durée de sa campagne.Selon des résultats partiels portant sur près de 2,2 millions de bulletins dépouillés, le député de Corrèze était en tête avec 56,38% de voix, contre 43,62% à la maire de Lille.C’est une « avance incontestable » et une « marque de confiance très forte » pour M. Hollande, a déclaré son ex-compagne Ségolène Royal. Le PS « offre son meilleur candidat à la France » (Harlem Désir) et a désormais « un leader incontesté » (Arnaud Montebourg).
Auparavant, le porte-parole du PS Benoît Hamon, proche de Martine Aubry, avait reconnu « avec tristesse » la défaite de sa championne. A 17H00, deux heures avant la fermeture des bureaux, la participation était « en hausse de 6% » par rapport au premier tour à la même heure, selon Harlem Désir, disant s’attendre à dépasser les près de 2,7 millions de votants de dimanche dernier.En outre-mer, François Hollande l’emporte largement en Guadeloupe (77,44%, définitif), en Martinique (72,44%, quasi-définitif) et en Guyane (62%, quasi-définitif). Egalement en tête en Nouvelle-Calédonie (55%).En revanche, Aubry est devant à La Réunion (55/45). Dans la matinée, le député corrézien, très souriant, avait été le premier finaliste à voter dans son fief de Tulle. Une heure plus tard à Lille, Martine Aubry, 61 ans, s’était dite « confiante et sereine » avant de glisser son bulletin dans l’urne.Scrutin inédit en France, la primaire a connu un important succès avec notamment de fortes audiences lors des quatre débats télévisés et un pic à 5,9 millions de téléspectateurs pour le duel de l’entre-deux tours.Cet engouement a semé une belle pagaille à droite, jusqu’au sommet de l’exécutif: mardi, Nicolas Sarkozy a sèchement démenti son Premier ministre, François Fillon (qui avait salué « un processus moderne »), en jugeant la primaire contraire à l’esprit de la Ve République.Jean-François Copé (UMP) a minimisé la victoire de François Hollande, en estimant qu’avec tous les ralliements qu’il avait engrangés, il aurait dû l’emporter avec « 65 ou 70% » des voix. (afp/chds)16.10.2011.
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*Le CV de François Hollande
*cliquer ici:Références
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**L’UMP a beau mégoter: le PS a remporté son pari. Son candidat a été désigné au terme de primaires réussies. François Hollande a déjà donné «rendez-vous le 6 mai 2012» au peuple de gauche…
Résultat
Un score sans bavure. Sur 2,2 millions de bulletins dépouillés, François Hollande recueille 56,38% des voix contre 43,62% pour Martine Aubry. Très vite, avant 20 heures, les Aubrystes concédaient leur défaite, dans la cour de Solférino, avec «un avantage très net» pour François Hollande. Martine Aubry elle-même a reconnu sa défaite officiellement, en prenant la parole à 20h45, saluant «François Hollande, notre candidat à la présidentielle». «Il incarne l’espoir des socialistes et de la gauche», a ajouté la maire de Lille. Le grand gagnant de la soirée, acclamé par les militants dans la cour du siège du PS, a pris «acte avec fierté et responsabilité du vote» qui lui «donne la majorité large» qu’il avait «sollicitée».Participation
Pas de chiffres définitifs mais les Français se sont plus déplacés ce dimanche que dimanche dernier. «Nous irons au-delà des 2,7 millions de votants, au-delà de nos espérances», s’est réjoui Harlem Désir. «C’est une extraordinaire réussite démocratique pour la gauche mais aussi pour l’ensemble de notre pays», a-t-il salué. Arnaud Montebourg, lui, a parlé d’un «extraordinaire processus de rénovation» pour le PS qui a «acquis un leader incontesté».
Et maintenant?
C’est «l’heure du rassemblement». Tous les socialistes, perdants comme gagnants, n’avaient que ce mot à la bouche dimanche soir. Et cette grande union des socialistes a commencé avec la prise de parole de Martine Aubry, qui s’est dite «déjà au service de la victoire de notre candidat» en 2012. La maire de Lille redeviendra ce lundi la première secrétaire du PS. Le rassemblement passe évidemment par les actes et la fameuse photo de famille. C’est Martine Aubry qui a accueilli au siège du PS François Hollande, tous les deux se tenant la main devant des militants ravis. Rebelote quelques minutes après avec Hollande, Royal, Valls et Montebourg. «Ce soir, on est tous derrière le même homme», plaisantait Henri Weber, un pro-Aubry, avec André Vallini, un pro-Hollande.«C’est comme dans un match de rugby: sur le terrain, il y a des tacles et ensuite, on se retrouve pour la troisième mi-temps», imageait Jean-Christophe Cambadélis, un proche d’Aubry. Reste que les «frotouillis» de fin de campagne – le mot est de François Kafon, un proche d’Aubry, a laissé des traces dans les entourages des candidats. «C’est quinze personnes dans chaque camp», relativise un cadre du parti. Assez toutefois, pour créer la confusion.
Reste surtout qu’il va falloir trouver un modus vivendi entre le parti et le candidat lors de la campagne de 2012, un liant qui n’a pas existé lors de la campagne de 2007. Et déjà, Julien Dray, soutien d’Hollande, jette une ombre. «Il faut qu’il y ait un rééquilibrage à l’intérieur de la direction qui permette justement que les équipes se fondent pour qu’il y ait effectivement osmose», a-t-il lancé. Le signe d’une purge que certains aubrystes redoutent en privé? (20Minutes-16.10.2011.)
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**Aubry ou Hollande : la gauche aux urnes ce dimanche 16.10.2011. pour choisir
**Primaire PS: Les Français plébiscitent l’élection
Ils souhaiteraient en outre que l’UMP mette en place une telle élection interne…Alors que le dénouement de l’élection interne au Parti socialiste touche à sa fin ce dimanche, une très large majorité des Français juge que la primaire socialiste est une bonne chose, et souhaite que l’UMP mette en oeuvre un tel processus pour la présidentielle de 2017, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche.En effet, 79% des personnes interrogées pensent que la mise en place de la primaire par le PS est une bonne chose, contre 21% qui sont d’un avis inverse. En outre, 65% des sondés souhaitent que l’UMP organise également des primaires pour désigner son candidat en 2017, contre 35%.«Cela légitime la réussite de la primaire comme un objet politique inédit en France», souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Il précise que ces chiffres «sont majoritaires partout, dans absolument toutes les catégories politiques, et qu’ils ne recoupent pas complètement l’électorat socialiste ou même de gauche». Ce sondage a été effectué du 13 au 14 octobre auprès d’un échantillon représentatif de 955 personnes. (20Minutes avec Reuters-15.10.2011.)
*****Hollande et Aubry, directs mais corrects
Une maire de Lille plus offensive, un député de Corrèze plus rassembleur, les deux finalistes de la primaire du PS se sont affrontés hier sur France 2.
Ça commence fort. François Hollande : «Je connais Martine depuis longtemps.» «Je n’étais pas sur tes genoux», corrige Martine Aubry. David Pujadas vient de leur demander si les deux finalistes de la primaire se détestent autant que la presse l’écrit. La maire de Lille reconnaît des relations «amicales et franches». Et Hollande préfère parler de respect «en ce qui [le] concerne».
Elus à l’Elysée, ils pourraient donc nommer l’autre à Matignon, s’enquiert, perfidement, David Pujadas ? «Je pense qu’il faut un Premier ministre plus jeune que moi», dégaine la maire de Lille. «Je suis plus jeune que toi», plaisante Hollande pour qui, cependant, contexte de crise oblige, le choix d’un Premier ministre «n’est pas un arrangement, une combinaison». De fait, à mesure que l’émission avance, l’objectif de Hollande se précise : enfermer Aubry dans le rôle de Première ministre. Technique mais pas politique quand lui s’essaie au parler présidentiel avec ses «grandes causes»et ses «pages d’histoire».
Peut-on vraiment s’attendre à ce que le vaincu du deuxième tour soutienne le vainqueur ? «Dès lundi, nous serons tous unis», assure Aubry, qui entend reprendre son poste de première secrétaire du PS et rappelle qu’à ce titre, c’est elle qui a organisé la «convention d’investiture» du grand pardon, prévue pour le 22 octobre. L’unité, «c’est une évidence et une exigence», confirme Hollande. «Il ne peut pas y avoir de victoire sans unité.»
Thèmes. Le décor est planté, les candidats se cherchent, assis «en triangle» sur le plateau. Ni face à face comme l’aurait aimé Aubry, ni côte à côte comme le souhaitait Hollande. Avant de passer aux quatre thèmes préétablis du débat : économiques, social, politique européenne et internationale et «quelle présidence pour 2012».
David Pujadas met les pieds dans l’actualité socialiste du jour. Ségolène Royal vient d’appeler à voter «massivement» pour Hollande au second tour (lire page 4).«C’est Ségolène, elle rebondit immédiatement», salue Aubry, ni «déçue» ni mauvaise joueuse. Faute d’avoir reçu le soutien de Royal, elle vise ses électeurs : la primaire, «c’est la liberté donnée au peuple de gauche», martèle la candidate. Au tour de Hollande, qui salue les idées portées par son ex-compagne. «Des responsabilités, elle en aura», s’engage-t-il l’air relax.
On entre dans le vif du sujet. «J’ai dit et je le redis, face à une droite dure, il ne faut pas une gauche molle», attaque Aubry. «Je ne sais pas ce que c’est que la gauche dure. Je n’en ai pas envie après cinq ans de présidence brutale.», réplique Hollande. Lui veut une «gauche solide», pas une «gauche sectaire». Un partout la balle au centre.
Inflexion.«Ce n’est pas le débat qui est gênant entre nous, c’est le flou», tape encore la maire de Lille. Notamment sur le non-cumul des mandats, qu’elle soupçonne Hollande ne pas vouloir instaurer. «Je le ferai. Il y aura le vote d’une loi», lance le Corrézien qui interroge : «Puis-je être plus clair ?»«Oui, je le pense», tacle sa rivale : «Je ne change pas mes propositions pour rassembler.»
Sur le «contrat de génération» de Hollande, l’ex-ministre de l’Emploi est formelle : «Tu n’auras pas d’accord, les syndicats sont contre, ça ne marche pas.» Mais sur les 60 000 créations de postes promises par Hollande, Aubry a beau taper du stylo sur sa feuille, elle s’y perd un peu. Pour elle, c’est incompatible avec la réduction du nombre de redoublements qu’il veut. «Ça veut dire qu’on retire par ailleurs des professeurs qu’on veut rajouter», patauge-t-elle.
Ils sont techniques et souvent d’accord. Sur les retraites, Hollande sort de son ambiguïté et approuve la liberté offerte à tous de partir à 60 ans avec décote. Une inflexion qu’elle n’exploite pas jusqu’à l’autoportrait élyséen final. Il veut incarner «une présidence solide, qui puisse être solidaire et respectueuse». Elle revendique aussi la solidité mais pas la même : «On a confiance en moi parce que je ne change pas de position. La solidité c’est aussi la clarté.» Et revient une fois de plus sur son expérience gouvernementale. «Chacun a son expérience et sa clarté, ce sera mesuré dimanche», défie Hollande. (Libération-13.10.2011.)
**Les éditorialistes s’accordent sur la bonne tenue du débat entre François Hollande et Martine Aubry mercredi soir…«Ni guerre des deux roses, ni bataille des deux gauches». Les éditorialistes s’accordent ce jeudi sur la bonne tenue du débat entre les finalistes des primaires socialistes mercredi soir sur France 2.Plus une «tribune pour congrès PS qu’une véritable divergence idéologique»«Au final, ça n’a été ni la guerre des deux roses, pas même la bataille des deux gauches», écrit Jean-Claude Souléry dans La Dépêche du Midi. Cherchant «ce qui les différencie vraiment», l’éditorialiste juge que «les postures qui sont apparues (…) tiennent davantage d’un effet de tribune pour congrès PS que d’une véritable divergence idéologique.» Patrick Fluckiger est sur la même ligne dans L’Alsace: «Les deux candidats proposent la même politique fiscale, sociale, européenne, et il faut pousser loin les investigations pour trouver des divergences autres que de forme ou de priorités.»Olivier Picard (Les Dernières Nouvelles d’Alsace) va jusqu’à les imaginer complices: «Pas de démondialisation, pas de protectionnisme, ont-ils entonné en coeur, l’une finissant même les arguments de l’autre, et vice-versa. Une complicité de fait, si nette qu’elle a dû ulcérer le troisième homme.» «Parfois trop technique, la discussion fut de bonne tenue», trouve Jean-Marcel Bouguereau (La République des Pyrénées).«A contre-pied des pronostics qui imaginaient un combat sanglant»Dans le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet reconnaît que «Martine Aubry et François Hollande ont pris à contre-pied les pronostics qui imaginaient un combat sanglant». «On attendait un débat, même vif (c’est le propre de toute confrontation démocratique), on a eu droit à une conversation à bâtons rompus, mises à part quelques piques», regrette-t-il.Dans Le Midi Libre, Philippe Palat évalue les différences «une gauche forte et une gauche consensuelle. Une gauche précise, rigoureuse, déterminée face à une gauche rassurante, rassembleuse, fédératrice.» «Il y avait sur le plateau de France 2, hier soir, deux sociaux-démocrates et deux Européens de stricte obédience», observe Patrick Pépin dans Nord Eclair.«On voit mal un François président sans une Martine Premier ministre»
Hubert Coudurier du Télégramme va jusqu’à penser qu’un «nouveau couple est apparu, hier soir, dans la politique française, en effet on voit mal un François président sans une Martine Premier ministre.» Bruno Dive dans Sud-Ouest attend le débat du finaliste avec Nicolas Sarkozy: «ce débat, gauche droite, sera finalement plus facile pour celui ou celle qui sera désigné dimanche. Car tout sera plus clair, et surtout il ne sera pas nécessaire de retenir ses coups.»
«Il est au fond assez normal qu’Aubry et Hollande, ces deux enfants de Delors et de Jospin, soient d’accord sur l’essentiel. L’un pourrait donc être le Premier ministre de l’autre», poursuit-il, «ce ne sera pas le cas – et il s’agissait peut-être de la principale information d’hier soir», conclut-il. Dans le Figaro, Paul-Henri du Limbert renvoie les deux postulants dos à dos: «rien de fondamentalement neuf par rapport aux vieilles recettes utilisées jadis par la gauche au pouvoir.» (AFP-13.10.2011.)
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*Primaires socialistes: Ultime débat entre Hollande et Aubry mercredi soir (12.10.2011.)
Les deux finalistes s’affrontent sur France 2 à quatre jours du second tour…Moment essentiel et peut-être décisif, François Hollande et Martine Aubry s’affrontent ce mercredi soir sur France 2 à quatre jours du second tour des primaires socialistes, alors que le ton entre les camps des deux finalistes s’est crispé.Durant cet ultime débat télévisé, les candidats seront assis «derrière des éléments de table individualisés disposés en triangle», sur le plateau de l’émission spéciale «Des paroles et des actes». Au programme, quatre thèmes: crise économique, crise sociale, Europe et questions internationales, et pour finir «quelle présidence» en 2012.«Nous ne sommes pas dans Masterchef»François Hollande est sorti en tête du premier tour de la primaire socialiste avec 39,17% des suffrages, près de 9 points d’avance sur Martine Aubry (30,42%), selon les résultats définitifs. Il a prévenu mardi qu’il entendait ne «rien dire, rien faire qui puisse abîmer la gauche», ni «tomber dans cette caricature» d’un débat «entre ceux qui seraient durs et ceux qui seraient mous». «Nous ne sommes pas dans Masterchef et nous ne devons pas nous livrer à un spectacle», a-t-il dit.En campagne dans la Creuse, la maire de Lille a pour sa part assuré qu’elle préparait cette confrontation en allant «à la rencontre des Français». «Pour le reste, je pense avoir un bagage assez épais pour répondre à ce grand oral», a affirmé l’ex numéro 2 du gouvernement Jospin.Toujours est-il que mardi les petites phrases ont volé: «j’ai dit ce que je voulais faire (en 2012) et c’est le contraire de la gauche molle», a lancé la maire de Lille à son rival. Les attaques de Martine? «C’est toujours insidieux. Moi, je n’aime pas les manoeuvres obliques», a répliqué François Hollande.Tandis que les hollandais appelaient Mme Aubry et ses proches à «maîtriser leurs nerfs et leur agressivité», en dénonçant leurs «mensonges et hypocrisies», Laurent Fabius a glissé: «François Hollande a une position de centriste de gauche et Martine Aubry a une position centrale à gauche».Les finalistes devront sans doute se positionner sur les quatre demandes d’Arnaud Montebourg, arbitre de la compétion avec ses 17% au 1er tour: contrôle du système financier, protectionnisme industriel, VIe République et lutte contre la corruption. Le député de Saône-et-Loire conditionne son soutien aux réponses à ses questions.Autre candidate très courtisée, Ségolène Royal (près de 7%) regardera le débat avec son conseil politique et son équipe, à son domicile. «François Hollande et Martine Aubry l’ont appelée mardi, après lui avoir rendu visite lundi», a indiqué son entourage. L’ex-candidate à l’Elysée en 2007 doit «trancher dans les 24 heures». Le 15 septembre, le premier débat entre les six candidats en lice au premier tour avait réuni sur France 2, 4,9 millions de télespectateurs. (20Minutes-12.10.2011.)
**Un second tour, deux stratégies
Martine Aubry et François Hollande ont deux stratégies différentes pour gagner les suffrages au second tour…Pour les deux candidats qualifiés pour le second tour des primaires socialistes, Martine Aubry et François Hollande, la gestion de l’entre-deux tours est cruciale. Il s’agit de jeter toutes ses forces dans la campagne sans franchir la ligne jaune, au risque de déplaire aux électeurs. 20Minutes fait le point sur la stratégie et les éléments de langage des deux candidats.Martine Aubry joue sur les sondages
Sa deuxième place du premier tour a quasi été transformée en victoire, au final, grâce à une communication habile. Parce que l’écart avec François Hollande est «moins extravagant» qu’annoncé, claironne-t-on chez ses soutiens, qui dès dimanche soir, faisaient dans le triomphalisme. Un affichage de circonstance ou sincère, difficile à savoir. Mais tous mettaient en avant la «nouvelle dynamique» qui est cette fois, assurent-ils, du côté de Martine Aubry.Pour la campagne du deuxième tour, les aubrystes veulent garder leur stratégie offensive qui a été, disent-ils, payante. En trois points: elle est «la gauche dure» contre «une gauche molle», d’abord. Elle l’a redit sur TF1 lundi soir et ce matin, Benoît Hamon, le porte-parole du PS et l’un de ses principaux soutiens, brocardait se mardi matin sur BFM TV «la gauche gestionnaire, tranquille, pénarde, pépère qui attend que Sarkozy tombe comme un fruit mur pour s’installer à sa place». Ensuite, explique un de ses proches, il s’agit de marteler qu’«avec Montebourg et Royal, Aubry représente la majorité du changement. Dimanche, il faudra préserver cette majorité».Ensuite, le clan Aubry compte jouer sur les sondages de manière risquée. En discréditant à la fois ceux sur les primaires mais en insistant sur ceux concernant la présidentielle. Les premiers étant favorables à François Hollande, les seconds aux deux candidats. «Si l’on est encore assommés de sondages, on y répondra. Et l’on s’appuiera sur les sondages de la présidentielle qui montrent qu’elle est en situation de distancer assez largement Sarkozy 2012», explique-t-on dans son entourage proche. Et effectivement, Martine Aubry a brocardé les sondages des primaires, qui la donnaient «dans les choux» et mis en valeur ceux pour 2012, «ceux qui disent la vérité» qui «montrent que je battrai Nicolas Sarkozy en mai 2012». Il s’agit là de travailler sa présidentialité. François Hollande passe à l’attaque
Il est arrivé en tête, comme prévu. Mais avec un écart plus faible qu’annoncé qui oblige à une vraie campagne de second tour, non-prévue donc montée à la va-vite. Dès dimanche soir, François Hollande s’est enfermé avec sa garde rapprochée, dont Stéphane Le Foll et Pierre Moscovici. Ils ont acté que «le résultat n’est pas celui espéré» et qu’il faut donc réorienter la campagne tout en gardant «la cohérence» de la candidature Hollande. Ne plus laisser Martine Aubry attaquer le flanc gauche du candidat sans réagir, a défini François Hollande avec son équipe de campagne lundi. «Il faut être tranchant mais pas blessant», explique-t-on dans son entourage. «On sera ferme, on ne se laissera pas marcher sur les pieds», promet-on encore.Travaux pratiques dès mardi puisqu’en réponse Hollande a assuré «qu’il n’avait de leçon à recevoir de qui que ce soit», que les critiques de Aubry sur «la gauche molle» étaient «insidieuses» et «obliques». «J’ai toujours été de gauche et j’ai conquis tous les mandats, je n’ai hérité de rien», a-t-il encore dit, devançant toute attaque de Martine Aubry.Il s’agit enfin d’insister sur le fait que c’est bien François Hollande qui est en capacité de rassembler la gauche et de la faire gagner, comme lui et ses proches le martèlent depuis l’été et les bons sondages. (20Minutes-11.10.2011.)
******Primaire à l’américaine pour la gauche française
Hollande a les cartes en main
Les primaires ont sacré quatre vainqueurs ce dimanche soir. Le PS, qui a réussi son scrutin, Hollande et Aubry, qui s’affronteront au second tour, et Arnaud Montebourg, le chantre de la démondialisation, qui est en position de force, après sa troisième place.
Résultats.
Il y aura bien un match François Hollande-Martine Aubry.
Sur les 1,9 million de bulletins dépouillés vers 23h30, dimanche soir, le premier a recueilli 39% des voix et la seconde 31%. Un écart «moins extravagant» qu’annoncé, se réjouit le camp de la maire de Lille, pour qui «le second tour est ouvert».
Les proches du député de Corrèze, eux, attendent «un second tour de confirmation». Derrière ce duo, c’est Montebourg qui se hisse en troisième position avec 17% des voix. Pour Ségolène Royal, c’est une claque: elle recueille 7% des voix, juste devant Manuel Valls à 6%. Jean-Michel Baylet, le patron du PRG, recueille un petit 1%.
Participation
Au final, des responsables socialistes estimaient dimanche soir, autour de 22h, que la participation dépasserait 2,2 millions de votants. Un chiffre au-delà «de nos espérances les plus secrètes», expliquait en fin de journée Harlem Désir après avoir annoncé les premiers chiffres. C’est un «immense succès», une «vague démocratique» et même «un événement historique sans précédent», s’est réjoui Harlem Désir. Pour tous les socialistes, il s’agit d’un «acte politique majeur» qui va changer la vie politique française, gauche et droite compris. «Il y aura un avant et un après primaires», jure François Kalfon, proche de Martine Aubry
.Et maintenant?
Place aux discussions entre perdants et qualifiés. Sans surprise, Manuel Valls a appelé à voter François Hollande. Ségolène Royal fera connaître «prochainement» son choix. Et Arnaud Montebourg? Il est bien la «clé» du second tour, savoure Géraud Guibert, son porte-parole. Il «prendra position» mardi au plus tard après avoir consulté son équipe, assure-t-il. Le ralliement doit se faire «sur des convergences de fond», prévient-il. «La balle est dans leur camp, il faut des signes», conclut-il. «Ne changeons surtout pas de ligne politique pour attirer tel ou tel. Ce serait la pire des choses», a jugé Vincent Peillon, un proche de Hollande. Du côté de la maire de Lille, on relève que les scores cumulés d’Aubry et Montebourg donnent «une indication claire sur l’orientation politique» souhaitée: «des solutions de gauche à la crise» et non «la seule réduction des déficits». Si ces ralliements ont une portée symbolique, tous l’assurent: les consignes de vote n’auront que peu d’impact vu l’importance du corps électoral. (20Minutes-09.10.2011.)
***Les commentaires de presse Le rôle d’Arnaud Montebourg est particulièrement souligné par les éditorialistes…«Un second tour de tous les dangers». C’est ce que pronostique la plupart des éditorialistes de la presse quotidienne ce lundi pour les primaires socialistes de dimanche prochain, outre le rôle d’arbitre qu’y jouera Arnaud Montebourg.Pour Olivier Picard (Les Dernières nouvelles d’Alsace), «la semaine qui s’ouvre sera celle de tous les dangers. Une semaine de vérité. Le pire des scénarios pour un PS que n’ont jamais vraiment déserté les tentations de la division.» «Personne ne peut deviner quel sera le corps électoral du second tour, ni la part qu’y prendront notamment les écologistes et les autres familles politiques de la gauche. Démarre donc une semaine ouverte, indécise, risquée: démocratique», analyse Nicolas Demorand dans Libération.«Arnaud Montebourg est le double vainqueur» de dimancheSelon les éditorialistes, la troisième place inattendue d’Arnaud Montebourg va en effet obliger François Hollande et Martine Aubry à «gauchir» l’image du parti et de leur programme, bien plus qu’ils ne l’auraient voulu. Bruno Dive estime, dans Sud Ouest, qu’«Arnaud Montebourg est le double vainqueur de la journée d’hier», tandis que la plupart de ses confrères annoncent un second tour «beaucoup plus serré» que prévu. «Il fallait voir son arrivée de rock star cravatée au siège du parti, sa mine triomphante, son discours de vainqueur, pour comprendre, si besoin était, qu’il serait l’homme de gauche le plus courtisé des jours à venir», ajoute Yves Harté dans Sud Ouest.Arnaud Montebourg «peut faire gagner Hollande ou son challenger. D’où la campagne de séduction dont il a fait l’objet, dès hier soir, de la part des deux candidats qui l’ont devancé. Mais l’exercice n’est pas sans danger: cajoler l’homme de la démondialisation pourrait devenir un handicap pour la superfinale, c’est-à-dire la présidentielle de 2012», explique Patrice Chabanet dans le Journal de la Haute-Marne. «Un second tour incertain et risqué» estime aussi Michel Urvoy dans Ouest France, car selon Pascal Jalabert (Le Progrès), «mathématiquement, tout reste possible pour les deux candidats arrivés en tête».«La profondeur du rejet de Nicolas Sarkozy, l’envie de tourner cette page au plus vite»Bien qu’arrivé en tête du premier tour, François Hollande est devenu «le favori fragilisé», souligne en outre Christine Clerc (Le Télégramme). «Son avance moins confortable qu’il ne pouvait l’imaginer sur Martine Aubry va le contraindre à « muscler » sa « stratégie de l’édredon »», remarque Jacques Camus dans La République du Centre.Quant à Patrick Apel-Muller, dans L’Humanité, il estime que la participation élevée à la primaire socialiste confirme d’une part «la profondeur du rejet de Nicolas Sarkozy, l’envie de tourner cette page au plus vite», mais aussi que les sympathisants du PS «ne se satisferont pas du ballet des communicants», «non plus que d’une orchestration un peu modifiée de la rengaine des marchés financiers.» (AFP-10.10.2011.)
**La primaire socialiste change la donne de la politique française
Les chiffres de la participation sont la première satisfaction du PS. Mais le vote du 9 octobre 2011 met aussi en orbite François Hollande ou Martine Aubry pour briguer l’Élysée en mai prochain, avec Arnaud Montebourg en arbitre. Un succès qui ne laisse pas indifférent les autres partis, et notamment l’UMP.Ce premier tour de la première primaire socialiste était attendu au tournant. Le Parti socialiste réussirait t-il à organiser un large scrutin pour la première fois ouvert à l’intégralité du corps électoral ? Pourrait t-il éviter de retomber dans ses divisions, plaies ouvertes depuis 2007 ? Et donnerait t-il à ses candidats désignés une légitimité, ou bien plutôt allait-il les affaiblir avant le début de la vraie campagne ?Assurément, certaines de ces interrogations ont été levées le 9 octobre. Tard dans la soirée, la Haute autorité pour la primaire revendiquait 2,5 millions de votants. Un chiffre considérable, quand on se souvient qu’au lancement dans la campagne, le PS rêvait à haute voix d’un million de participants. A droite, on a longtemps raillé la “machine à perdre”, facteur de division. Mais les socialistes ont observé une discipline dans les débats qui leur permet de tirer le meilleur parti de ce scrutin. L’autre inconnue du vote était la légitimité offerte au candidat désigné. Le congrès de Reims en 2008, qui avait vu Martine Aubry devenir première secrétaire de PS devant Ségolène Royal, avait été marqué du sceau des tricheries dans certaines fédérations. Mais cette fois-ci, l’ensemble des partis politiques regardent vers le PS et saluent l’« innovation démocratique » que sont les primaires socialistes. Un vrai succès qui assoit la légitimité des deux candidats qualifiés pour le second tour. François Hollande et Martine Aubry s’affronteront cette semaine dans un débat d’entre deux tours, avant d’être départagés par le scrutin du 16 octobre.Celui qui était présenté comme le large favori de ce scrutin ne sort pas indemne des urnes. François Hollande était donné large vainqueur, certains lui prédisant même un plébiscite au premier tour avec plus de 50 % des voix. Il n’en obtient finalement “que” 39% et se voit talonné par Martine Aubry, pourtant distancée dans les sondages ces dernières semaines. Avec 31 % des suffrages exprimés, l’ancienne première secrétaire du PS s’en tire de façon honorable et complique quelque peu la tâche du champion Hollande. En troisième position, désormais installé dans le costume de faiseur de roi, Arnaud Montebourg est la véritable surprise de ce scrutin. Obtenant 17 % des voix, celui qui a été surnommé “demondialisator” (son principal thème de campagne est la démondialisation) surpasse de loin toutes les estimations ; le report de ses voix pourrait décider de l’issue du second tour. Christiane Taubira, l’un de ses principaux soutiens, affirmait dimanche soir que son équipe se réunirait dans la journée de lundi et déciderait du candidat pour qui Montebourg appellera à voter.De son côté, Ségolène Royal a vécu un sérieux camouflet. Promise à la troisième place, elle se retrouve reléguée à la quatrième, loin derrière Arnaud Montebourg, avec seulement 7 % des voix. Arrivée à la tribune pour une allocution peu après l’annonce des résultats, elle a observé presque une minute de silence devant ses militants. Sur son visage, on pouvait lire le profond désarroi d’une femme qui peine à réaliser sa chute. Les larmes qu’elle n’a pu retenir devant les caméras de télévision en disent long sur sa déception. En 2007, elle avait survolé la primaire interne au PS, devant Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Au second de l’élection présidentielle, elle avait recueilli 17 millions de voix, aujourd’hui évaporées. La dynamique Royal a cessé de fonctionner. Elle devance à peine le candidat de la droite du PS, Manuel Valls.Le député-maire d’Evry atteint les 6 % et se retrouve largement distancé dans le match à distance qui l’opposait à son alter ego de la génération des quinquagénaires, Arnaud Montebourg. Enfin, le président des radicaux de gauche Jean-Michel Baylet réalise le score qui lui était promis par les sondages : 1 %. Mais son réel objectif était ailleurs : faire exister au sein de la famille de la gauche le mouvement des radicaux. A cet égard, sa participation au premier tour est une réussite, comme en témoigne le discours de Martine Aubry, n’oubliant pas de citer ce micro-parti dans ses remerciements.Les tendances de ces dernières semaines laissaient imaginer un scrutin sans surprise, et le second tour acquis à François Hollande. Les résultats serrés gardent finalement une large part pour le doute. Les voix d’Arnaud Montebourg pourraient profiter à Martine Aubry, tout comme celles de Royal, qui a annoncé qu’elle donnerait sa consigne de vote lundi. Manuel Valls, lui, souhaite que les 6 % des ses électeurs soient reportés sur Hollande. Rien n’est acquis pour le résultat final : François Hollande devra batailler et Martine Aubry confiait dimanche à ses troupes que « c’est jouable ». Dans la semaine, les tractations secrètes, ralliements et alliances devraient aller bon train…Quoiqu’il en soit du résultat final, le succès de cette première ne devrait pas manquer d’exercer son influence sur le mode de désignation des candidats de l’ensemble des formations politiques françaises. D’ores et déjà, l’UMP a même, par la voix de certains cadres comme Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, émis l’idée d’en organiser à droite en 2017. L’Histoire se souviendra peut-être de ce dimanche 9 octobre comme du jour où, selon le mot d’Arnaud Montebourg, « la vie politique a changé ». Geoffroy Lejeune. (Valeurs actuelles-10.10.2011.)**La Droite inquiète mais ne le montre pas ?!Si la gauche se félicite d’avoir «remporté ce formidable pari démocratique» que sont ces élections, la droite relativise l’ampleur de la mobilisation des Français… C’était l’un des enjeux de ces primaires citoyennes. Selon le Parti socialiste, le premier tour de ces élections a vu quelque deux millions de Français se déplacer jusqu’aux bureaux de vote. Un chiffre deux fois plus important que ce qu’espérait la direction du parti, qui avait fixé à un million de votants le seuil de réussite.Le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir, s’est ainsi réjoui de cet élan démocratique qui, selon lui, démontre qu’il y a «dans notre pays une grande chaîne citoyenne qui se forme pour dire ‘non’ à Nicolas Sarkozy et pour dire oui’ (…) à un changement au printemps prochain à l’élection présidentielle». «C’est un événement historique, sans précédent, qui vient de se produire en France. Nous avons remporté ce formidable pari démocratique», a-t-il ajouté. «Les vainqueurs, ce sont les primaires», a commenté pour sa part Arnaud Montebourg.A droite, pourtant, les responsables politiques ont fait une interprétation bien différente des chiffres de participation. Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a reconnu sur France Inter un «succès quantitatif» pour aussitôt le relativiser, rappelant que 37 millions de Français avaient participé à la présidentielle de 2007, sur un corps électoral de 44 millions d’électeurs.
***La droite a le moral dans les chaussettes…tout lui tombe sur la tête!
Preuve que la défaite du Sénat était un vrai coup dur, pas un épisode secondaire. Elle a l’impression que tout lui tombe sur la tête, les mauvaises courbes du chômage, celles des sondages, des cours de la Bourse qui mangent l’épargne, l’enchaînement des affaires judiciaires. « Les emmerdes, disait Jacques Chirac, ça vole en escadrille. »Elle se demande si Nicolas Sarkozy va “y aller” ou pas, s’il est le meilleur candidat, si la bataille n’est pas déjà perdue, etc.La droite devrait pourtant avoir un minimum de mémoire. Le 13 mai dernier – il n’y a pas six mois –, Dominique Strauss-Kahn était si convaincu d’être le prochain président de la République qu’il négligeait toute précaution ; le lendemain, il n’était plus rien, et la droite se prenait à voir en Sarkozy un champion imbattable. De quoi parlait-on au mois d’octobre 2006, six mois avant la présidentielle de 2007, dans l’équipe Sarkozy ? Du retour de la “machine à perdre” à droite, à cause de la compétition avec Villepin, et de la menace qu’elle faisait peser sur une campagne qui s’annonçait “rude et serrée”.Les sondages d’octobre ne disent rien. Seul compte le moral. Dans une bataille politique, c’est la carte maîtresse. Tous les adversaires et concurrents de Nicolas Sarkozy ont en commun le même but : démoraliser son camp. Afin de dégarnir ses forces, de disperser et d’affaiblir son dispositif. La dispersion a fait perdre à la droite la majorité au Sénat. On ne voit pas pourquoi la gauche s’arrêterait en si bon chemin. Mais de ce point de vue, la renonciation de Jean-Louis Borloo à être candidat à l’Élysée marque un coup d’arrêt : il n’a pas voulu créer de divisions supplémentaires, ce qui revient à dire qu’il n’a pas voulu prendre le risque de reproduire à la présidentielle le comportement d’un certain nombre de grands électeurs de droite et du centre aux sénatoriales.Mais tout espoir de succès se dérobera devant le doute. Or 63 % des internautes du Figaro ne croient plus à la victoire du XV de France contre l’Angleterre, comme 68 % des Français interrogés par l’institut Viavoice pour Libération ne croient plus à celle de Nicolas Sarkozy en 2012. Le doute de soi, le manque de confiance en soi ne sont pas propres à la droite, ce sont des défauts français. Des défauts collectifs qui ne collent pas à la réalité individuelle. Ainsi l’attribution d’un prix Nobel de médecine au biologiste français Jules Hoffmann, membre de l’Académie des sciences, témoigne de l’excellence de ses travaux et confirme la qualité des recherches du CNRS et des laboratoires de l’université de Strasbourg. De même, après avoir rendu visite la semaine dernière à deux régiments parachutistes (le 1er RCP et le 8e RPIMa), le ministre de la Défense, Gérard Longuet, découvrait la “technopole” d’une petite ville comme Castres : 800 emplois créés par de multiples PME audacieuses et innovantes – un exemple parmi cent autres en France : « Voilà qui doit éveiller des vocations, dit le ministre ; voilà un territoire, des hommes et des femmes qui savent se défendre ! »L’ennemi, c’est la résignation. En mai 1968, le pays était à plat. De Gaulle pestait contre ses ministres « qui n’avaient rien dans le ventre », contre des « gaullistes qui ne tenaient pas à la première épreuve » ; lui aussi fut tenté par le départ, et il se reprit. François Mitterrand, qui crut le pouvoir vacant, dut attendre treize ans de plus. La gauche a retenu la leçon ; elle se garde de triompher. On a tant vu de passages de l’euphorie à l’abattement, dans un camp comme dans l’autre. Naturellement, le doute suscite des calculs (lire « Le temps des calculs » par Éric Branca), comme l’énergie appelle l’adhésion. À Nicolas Sarkozy d’expliquer et de s’expliquer. « La bataille sera lancée le 9 octobre » – soir du premier tour des primaires socialistes –, prévient Longuet.Ces primaires sont pour la droite une formidable occasion de puiser là les arguments dont elle a besoin pour affronter le candidat socialiste. Les trois débats des primaires constituent, pour ceux qui ont bien voulu les étudier de près, non seulement une leçon de pédagogie politique mais une mine à ciel ouvert : tout y est. Les six candidats ont été conduits à dévoiler non seulement leurs caractères et leurs personnalités mais leurs convictions et leurs projets. Ils ont révélé leurs contradictions et, pour leur “favori”, ses limites : des idées générales qui se veulent au-dessus de la mêlée mais ont du mal à résister à la réalité. Sous cet angle, cette précampagne a prématurément épuisé le programme des socialistes. Si elle le veut, la droite a désormais le champ libre pour innover et surprendre. François d’Orcival, de l’Institut. (Valeurs actuelles-06.10.2011.)
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*Primaire PS, mode d’emploi
**Y a-t-il un risque de fichage politique?L’UMP a d’abord essayé d’agiter ce chiffon rouge pour critiquer la primaire. Le parti majoritaire est même allé jusqu’à imprimer un tract «primaire du PS = fichage politique».
Mais le PS ayant apporté de nombreuses garanties en étroite collaboration avec la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés), la polémique n’a jamais vraiment pris. Un million d’euros a été consacré à la confection, l’impression et la sécurisation des listes électorales. En mai, la Cnil avait notamment demandé au PS des «améliorations» concernant le «transfert des listes d’émargement vers les pays situés hors de l’Union européenne» et leur destruction.Dans chaque bureau de vote, un président et des assesseurs désignés par chaque comité départemental d’organisation des primaires (CDOP) aura la charge de veiller au bon déroulement des opérations de vote. Placées sous scellés, les listes d’émargement seront ouvertes le temps du scrutin, sous le contrôle d’huissiers, qui veilleront également à leur destruction par incinération après le vote.Le secret du vote lui-même sera garanti comme lors d’une élection républicaine: chaque votant se rendra dans un isoloir pour placer dans une enveloppe le bulletin du candidat qu’il aura choisi.**Pourquoi donne-t-on un euro pour voter?Le PS a engagé beaucoup de frais tant dans la campagne, pour communiquer autour de cette consultation inédite, que pour le scrutin en lui-même. Le trésorier du parti, Régis Juanico, chiffre la facture à 3,5 millions d’euros, laquelle pourrait encore s’alourdir. Aussi les organisateurs ont-ils prévu que les votants participent aussi financièrement au processus, pour, sinon rentrer dans leurs frais, du moins couvrir une part des dépenses.Les sympathisants comme les adhérents au PS ou au PRG devront donc s’acquitter d’une cotisation symbolique d’un euro. Au minimum, car les dons plus élevés sont évidemment les bienvenus: jusqu’à 150 euros en espèces. «Au -delà c’est considéré comme le don d’une personne physique à un parti», dit Juanico: le donateur devra faire un chèque et se verra remettre un reçu fiscal.Si lors de la primaire italienne, les votants ont versé en moyenne 10 euros par personne, le trésorier veut se montrer prudent: les dons varieront d’un département à l’autre, «peut-être une moyenne de 3,4 ou 5 euros». A l’issue du scrutin, les fédérations établiront «un bon de caisse», avant de les faire remonter à Solférino, explique Pascale Boistard, secrétaire nationale à l’organisation, et la direction pourrait communiquer un chiffre dans la semaine suivant le vote.Précisions utiles: les assesseurs ne rendront pas la monnaie, la «caisse» se présentant sous la forme d’une urne fermée avec une simple fente. Et les votants du premier tour ne devront pas repayer un euro le dimanche suivant.**Comment va se dérouler le vote?Grosso modo comme un scrutin républicain. Des assesseurs – quelque 60 000 personnes mobilisées, pour la plupart militants PS ou sympathisants volontaires pour prêter main forte – tiendront les bureaux, avec isoloir, bulletins, enveloppes, listes d’émargement, etc.Seules particularités le jour du vote: il faudra s’acquitter d’un euro symbolique et parapher la charte d’adhésion aux valeurs de la gauche («Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire»). Deux étapes supplémentaires qui pourraient quelque peu rallonger les files d’attente. Les votants n’auront, par contre, pas besoin de présenter leur carte d’électeur.Si au premier tour de la primaire, ce dimanche, aucun des six candidats n’est qualifié à la majorité absolue (plus de 50%), un second tour opposera, le dimanche suivant, les deux finalistes.Les bureaux de vote seront ouverts de 9h à 19h partout, y compris en outremer, et les électeurs sont autorisés à venir assister au dépouillement.**Voter est-ce devenir adhérent du PS?C’est une crainte pour certains électeurs potentiels, et une rumeur véhiculée par quelques militants UMP, mais la réponse est clairement non. Contrairement à 2006, où la primaire était réservée aux seuls adhérents socialistes, l’édition 2011 est cette fois ouverte à tout citoyen désireux de désigner le candidat du PS et du PRG pour l’élection présidentielle de 2012. Et si participer à ce scrutin nécessite d’adhérer aux valeurs de la gauche, cela ne nécessite en aucun cas de devenir un adhérent du Parti socialiste ou du Parti radical de gauche.Le PS le martèle, il n’y a rien de partisan dans le fait de voter à la primaire. Heureusement, car pour dépasser le milion de votants, il faudra en tout cas que de nombreux électeurs extérieurs au PS se déplacent le 9 octobre et potentiellement le 16 en cas de second tour. On peut être adhérent d’Europe-Ecologie-Les Verts, du Front de gauche ou, plus incongru, de l’UMP, et participer à la primaire citoyenne.**Peut-on voter par procuration, par correspondance ou par Internet?
Il est impossible de voter par procuration. Pour participer à la primaire citoyenne, il faut être inscrit sur les listes électorales à la date du 31 décembre 2010 et se déplacer dans l’un des 10000 bureaux de vote mis en place pour l’occasion. Une contrainte que le PS justifie ainsi: «Dans un vote républicain, une procuration, pour être valable, doit être établie par acte dressé devant un juge de tribunal d’instance ou devant un officier de police judiciaire. Nous ne disposons pas de l’infrastructure nécessaire pour mettre en place de tels moyens et donc assurer notre première préoccupation : la sincérité du scrutin.» Seule exception à cette règle: Les Français de l’étranger résidant dans un pays ou une ville dans laquelle n’existe pas de bureau de vote physique pourront voter par correspondance. Mais pour cela, il fallait se préinscrire sur le site de la primaire avant le 13 juillet.Pour ce qui est du vote électronique, qui était possible pour la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts, le PS a décidé de ne pas y avoir recours en mettant là encore en avant l’exigence de «sincérité du scrutin» et «l’anonymat du vote». Et le Parti socialiste d’assurer qu’«il n’existe pas suffisamment de garanties pour que nous réalisions à ce jour un tel vote par Internet dans de bonnes conditions.»**Y a-t-il des démarches à effectuer avant le vote?
Pour les Français majeurs, la participation à la primaire ne nécessite pas de démarche particulière avant le jour du vote, si ce n’est repérer où se situe son bureau de vote sur le site de la primaire.Seules exceptions : les Français souhaitant voter par correspondance depuis l’étranger, ceux qui auront 18 ans en mai 2012 et les étrangers ou mineurs de plus de 16 ans adhérents des partis politiques et mouvements de jeunesse co-organisateurs de la primaire (PS, MJS, PRG) devaient, eux, se préinscrire sur le site de la primaire avant le 13 juillet 2011.
**Faut-il dire «la primaire» ou «les primaires»?
La question n’est, certes, pas déterminante pour l’organisation de la consultation socialiste mais elle a le don d’irriter les tatillons de la grammaire. Mettons donc les points sur les «i» et retirons les «s» qui traînent. La primaire est évidemment singulière, n’en déplaise au PS qui fait lui-même l’erreur sur son site sur «les primaires citoyennes»!
Pourquoi «la primaire»? Car les 9 et 16 octobre, les sympathisants socialistes participeront à une seule et même élection, devront départager les mêmes candidats, comme si l’ensemble du territoire constituait une unique circonscription. C’est aussi le cas pour LA présidentielle, bannissez là aussi le pluriel.
En revanche, il y a 577 élections législatives – autant que de circonscriptions -, près de 37000 municipales, idem pour les cantonales et les régionales.
Dernière subtilité: si l’élection d’un député, par exemple, est invalidée, on parle d’UNE «législative partielle» pour le scrutin à nouveau organisé, puisqu’une seule circonscription est concernée.
**Où pourra-t-on voter?
L’idée est de calquer au maximum une élection «républicaine». Les sections PS ont donc été chargées de quadriller leur territoire et de négocier avec les communes pour disposer de salles des fêtes, gymnases, écoles, mairies, pour y tenir le scrutin. D’où quelques bras de fer avec des maires de droite rechignant à laisser les clés aux socialistes pour «une élection partisane et non républicaine» ou leur louant une salle très cher.
Près de 10000 bureaux de vote seront ouverts contre 80000 lors d’une élection officielle. Du coup, certains électeurs ne voteront pas dans leur bureau habituel mais seront dirigés vers un autre point de vote spécial primaire. Pour renseigner les intéressés, le PS a lancé, sur son site lesprimaires citoyennes.fr, une application «Trouvez votre bureau de vote» à partir de la commune d’inscription sur les listes électorales. Un numéro d’appel (payant) est également mis à disposition (0825 05 2012) et le jour J, un plan sera affiché sur les bureaux de vote républicains indiquant l’itinéraire.
**Qui a le droit de voter?
Le parti socialiste a fait cette fois-ci le choix d’ouvrir sa primaire au plus grand nombre et non plus seulement aux adhérents du PS comme c’était le cas en 2006. Tout citoyen inscrit sur les listes électorales à la date du 31 décembre 2010 peut donc participer à ce scrutin visant à désigner le candidat du PS et du PRG à l’élection présidentielle. Les personnes mineures qui auront 18 ans au moment de la présidentielle, mais aussi les mineurs de plus de 16 ans comme les étrangers membres du PS ou du MJS pourront également voter.
Toujours dans une logique d’ouverture maximale, les votants de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts pourront eux aussi prendre part à la primaire citoyenne. (Libération-03.10.2011.)
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**vote aux primaires socialistes..(dimanche 09.10.2011.)
Combien de votants? Quel profil politique? Les primaires socialistes de dimanche sont un scrutin «inédit», un «objet politique non identifié» aux inconnues multiples, qui peut déboucher sur «des surprises», estiment des politologues interrogés par l’AFP.Les sondages, qui donnent François Hollande, puis Martine Aubry en tête des intentions de vote, disent-ils vrai? «On ne peut absolument pas savoir ce qui va se passer», affirme à l’AFP Rémi Lefebvre, professeur de Sciences politiques à l’université de Lille et spécialiste du PS, qui «s’attend à des surprises».«On est sur un scrutin inédit, un « OPNI », objet politique non identifié», renchérit Frédéric Dabi (Ifop). C’est en effet la première fois que le Parti socialiste ouvre le processus de désignation de son champion à un électorat aussi élargi (toute personne déclarant adhérer aux «valeurs de la gauche»). En 2006, la primaire était réservée aux seuls militants et adhérents (environ 180.000 personnes).Les inconnues sont si nombreuses que dimanche les instituts de sondages ne devraient réaliser ni «sondages sortie des urnes», ni estimations, faute d’avoir des éléments de référence (les «bureaux tests» utilisés lors des scrutins républicains).«L’intérêt télévisuel» se concrétisera-t-il en vote?Première grande question: la mobilisation. «Les gens qui disent « avoir envie » d’aller voter iront-ils réellement?», questionne le politologue Gérard Grunberg.Frédéric Lefevbre constate qu’«avec les débats télévisés, il y a un intérêt des Français pour la primaire» mais il s’interroge: «cet intérêt télévisuel va-t-il se concrétiser en votes?».Les électeurs potentiels savent-ils tous que le vote leur est ouvert? Dans les milieux ruraux, fera-t-on l’effort de faire 20 km en voiture jusqu’à son bureau de vote? Deuxième incertitude: le profil politique des électeurs. La plupart des politologues s’accordent à dire que le vote regroupera d’abord un noyau d’électeurs plutôt «urbains», «diplômés», «politisés», «syndiqués» ou mobilisés dans des associations, de classe moyenne ou supérieure.Mais, au-delà, «si d’autres catégories, comme les jeunes, les ouvriers, se déplacent, cela peut favoriser le vote pour Ségolène Royal», note Frédéric Dabi. Par ailleurs, la primaire étant ouverte à toute la gauche, quelle sera la proportion de non-socialistes? Gaël Sliman (BVA) parie sur «50% de non-PS dont un quart d’écologistes ou autres composantes de la gauche, un dixième de droite et le reste d’électeurs n’ayant pas forcément de préférence politique».L’électorat écologiste, qui vote plutôt Aubry, sera-t-il nombreux? «Les électeurs les plus à gauche voteront-ils Aubry ou Montebourg?», interroge par exemple Rémi Lefebvre.«Volatilité électorale»Gaël Sliman relève aussi une «grande porosité entre l’électorat aubryste et l’électorat Hollande». Autre inconnue: le comportement de l’électeur? «Si la dynamique, c’est de mettre toutes les chances pour gagner contre Nicolas Sarkozy, alors le vote Hollande sera favorisé dès le premier tour», estime Stéphane Rozès (Cap).Si au contraire l’électorat veut se démarquer des sondages et donner du «contenu» à son vote, il peut y avoir des surprises en faveur des outsiders Manuel Valls et Arnaud Montebourg, ajoute-t-il.Enfin, dernier élément: l’offre électorale. Pour Frédéric Dabi, «les candidats ont certes montré des éléments de différenciation, mais ils ont un socle programmatique commun» (le projet du PS), ce qui favorise la «volatilité électorale» (changer d’avis au dernier moment).Et de conclure: «il y a tous les ingrédients de possibles surprises en dépit d’un rapport de force très net en faveur de Hollande et d’Aubry». (AFP-07.10.2011.)
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**primaire socialiste
«La primaire a donné une bonne image du PS et de la gauche »
Les six candidats aux primaires socialistes, sur le plateau de BFMTV, le 5 octobre 2011
** Les journalistes ont essayé de les faire s’affronter. Ils sont restés bons camarades…Ils peuvent souffler. Depuis des mois, de nombreux socialistes craignaient ces joutes télévisées où des candidats haineux se seraient déchirés avec fracas devant la France entière. Il n’en a rien été. «Les primaires ont donné une belle image du PS et de la gauche», a conclu Martine Aubry. Comme lors des deux premières émissions, le débat de mercredi soir, a été cordial, souvent dense et il a permis aux candidats d’approfondir des thèmes qu’ils avaient survolés les fois précédentes (l’Europe, les retraites, la santé et l’éducation). Avec des visions différentes qui laissent le choix aux électeurs de gauche.Pourtant les journalistes de BFMTV et RMC ont tout tenté pour enflammer les échanges. Mais les débatteurs ne se sont pas laissé piéger et ont désamorcé d’eux-mêmes les mines posées sur la route des primaires. Ainsi Martine Aubry questionnée sur ses différences de tempérament avec François Hollande: «Ne comptez pas sur moi pour dire ce qui nous différencie l’un de l’autre. […] J’ai mis trois ans à rassembler le PS, il n’y aura pas une phrase de ma part qui pourra le gêner. » Ou encore Ségolène Royal, titillée sur sa petite phrase sur son ancien compagnon («C’est un notable, si on l’écoute, c’est : “Dormez braves gens.”») dans un documentaire de Canal+ : « Nous sommes tous des notables, nous sommes tous des élus. Vous n’arriverez pas à nous piéger.» Rien n’y a fait, les six candidats se sont respectés jusqu’au bout.Pour le reste, ce débat a beaucoup ressemblé au précédent, en un peu moins vif. François Hollande a encore joué la montre. Au bout d’une demi-heure de débat, le député de Corrèze avait parlé deux fois moins que certains. Avec toujours cette volonté de se projeter déjà dans la présidentielle. «Tout ce que le président doit faire, c’est au service de la France », explique-t-il tout en affirmant que son projet est bien «socialiste». Martine Aubry est celle qui a une nouvelle fois le plus user du «Nous», se montrant à la fois fière de son parti et ferme. «Contre une droite dure, il ne faut pas une gauche molle», a-t-elle lâché.
Place aux urnes
Et Manuel Valls et Arnaud Montebourg, les deux candidats les plus éloignés politiquement, ont continué à se chamailler sur les licenciements boursiers, martelant les exemples de terrain déjà cités il y a une semaine (l’entreprise Good Year et LU). La répétition, l’un des biais de ces débats qui s’enchaînent. Moins offensive que lors du deuxième débat, Ségolène Royal a, elle, surfé, sur sa vision du volontarisme, rappelant ses initiatives en région. «Je serai un chef d’Etat qui aura le courage d’agir pour transformer », a-t-elle promis.Souvent en retrait, Jean-Michel Baylet a d’ores et déjà gagné son pari : faire de la publicité aux idées européennes des radicaux. Après s’être offerts ce bel exercice de démocratie, les six candidats vont retrouver leurs troupes au cours des derniers meetings. Avant de s’affronter dans les urnes, dimanche. (20Minutes-06.10.2011.)
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