*Lutte du peuple sahraoui pour sa liberté
**Situation lamentable des 21 prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim
Les 21 prisonniers politiques sahraouis, incarcérés dans la prison de Salé au Maroc, et qui sont en grève de la faim depuis le 18 avril dernier, sont dans un état lamentable.
Selon les familles de ces prisonniers, «la délégation générale chargée de la gestion des prisons a durci les restrictions contre les détenus».
Les prisonniers Hassan Dah, Mohamed Tahlil, Bachir Kadda, Naama Asfari, Abdallahi Lakhfawni, Banga Cheikh, Mohamed Bouryal, Laaroussi Abdeljalil, Bani Mohamed, Mohamed El Ayoubi, Taqi Machdoufi, Ahmed Sbaai, Mohamed Lamin Hadi, Sid Ahmed Lemjeyed, Mohamed El bachir Boutinguza, El houcein Zaoui, Abdellah Toubali, Daich Daf, Mohamed Bani et Abhah Sidi Abdallah sont isolés et leur a été interdit de recevoir ce qui est nécessaire à leurs besoins particuliers.
Pire encore, ils souffrent, selon les mêmes sources, de négligences médicales et sont privés des visites de leurs familles.
Après 22 jours de grèves de la faim, ces 21 prisonniers politiques sahraouis qui continuent malgré tout leur mouvement illimité, évoquent des complications sévères de santé.
Ainsi, Mohammed Ayoubi, âgé de 55 ans souffre de diabète et perd régulièrement connaissance, selon les mêmes sources.
Par ailleurs, les prisonniers Bechri Bentaleb et Cheikh Amidan, transférés de force la semaine dernière de la prison d’El Ayoun occupée à la prison d’Ait Melloul proche d’Agadir au Maroc, ont annoncé leur intension de commencer eux aussi une grève de la faim illimitée. Les deux détenus ont dénoncé l’isolement et la torture psychique subie pendant toute la période de détention.
Bechri Bentaleb, qui a purgé plus de quatre ans pour son implication présumée dans l’attaque en été 2007 du tapis roulant convoyeur de phosphate, et Cheikh Amidan poursuivi dans le même dossier et condamné à deux ans, réclament le respect du minimum de leurs droits de détenus.
Dans la prison de Tiznit, le prisonnier politique Sahraoui Hassan Isfourek qui poursuit sa grève de la faim proteste lui aussi contre ses conditions de détentions. (El Watan-10.05.2011.)
**Le Centre Kennedy appelle Ban Ki-moon à instaurer le mécanisme de surveillance des droits de l’homme…
Le Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RFK Center, siège à Washington) a appelé le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à recommander la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans son prochain rapport sur la situation au Sahara Occidental.
En prévision de l’examen par le Conseil de sécurité du mandat de la Mission des Nations Unies sur le référendum au Sahara occidental (MINURSO) dans les prochains jours, le Centre RFK et la présidente du Collectif des défenseurs des droits de l’homme sahraouis (CODESA), Mme. Aminatou Haidar, ont adressé une lettre conjointe au chef de l’ONU le sollicitant pour l’introduction d’un mécanisme de surveillance « permanent et impartial » des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO.
Depuis 1975, soulignent les deux organisations, « le gouvernement marocain a occupé le territoire du Sahara occidental », rappelant que « la MINURSO a été créée en 1991 pour superviser un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, et à mettre en œuvre un référendum sur l’autodétermination qui n’a pas encore eu lieu ».
« La situation politique incertaine dans les territoires sahraouis occupés ainsi que l’absence d’une structure internationale impartiale de surveillance des droits de l’homme ont eu des conséquences désastreuses sur les droits du peuple sahraoui », déplorent-ils.
Rappelant l’assaut militaire lancé par les forces marocaines en novembre dernier contre le camp de Gdeim Izik, qui avait fait plusieurs morts dans les rangs des Sahraouis, le Centre RFKennedy rapporte que les témoignages « cohérents et troublants » qu’il a recueillis lors de son séjour à El Ayoun après ces événements « ont confirmé les rapports déjà établis sur les violences subies par la population sahraouie suite au démantèlement de ce camp.
Lors de sa visite à El Ayoun, poursuit-il, « le Centre RFKennedy a constaté les preuves d’arrestations et de détentions arbitraires, l’usage excessif de la force et un climat de répression généralisée au Sahara occidental ». « Les résultats (de notre enquête) démontrent l’urgente nécessité pour établir une présence continue, impartiale et internationale chargée de surveiller la situation des droits de l’homme. Et nous vous demandons respectueusement de prendre cela en considération lorsque vous rédigerez votre rapport en prévision du renouvellement du mandat de la MINURSO en avril », note-t-il.
Rappelant au chef de l’ONU les préoccupations que ce dernier avait exprimées dans son rapport de 2005 sur les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, le Centre RFKennedy précise que ce même rapport avait affirmé que « si la MINURSO n’a ni le mandat ni les ressources pour s’attaquer à ce problème, il n’en demeure pas moins que l’Onu est consacrée à la défense des normes internationales des droits de l’homme ». En conséquence, relève-t-il, « il est essentiel que l’ONU prenne les mesures nécessaires pour faire respecter ces principes afin de protéger les droits du peuple sahraoui ».
Soulignant que « le Département des Nations Unies pour le maintien de la paix (DOMP) considère le respect des droits de l’homme comme un élément essentiel pour parvenir à une paix durable et totale », il observe que la MINURSO est la seule mission de paix des Nations Unies qui fonctionne sans le mécanisme des droits de l’homme, et ce, « contrairement aux principes généraux » de ce Département de l’ONU. « Comme le mandat de la MINURSO doit être renouvelé en avril en cours, votre leadership est nécessaire pour assurer la protection des droits de l’homme et la primauté du droit pour le peuple sahraoui à travers la mise en place de ce mécanisme », insiste-t-il dans sa lettre adressée à Ban Ki-moon.
El Watan avec APS…02.04.2011.
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**violence contre les populations sahraouies
Le parlement européen condamne le maroc
Rabat a essuyé jeudi 25.11.2010. un important revers sur le plan diplomatique. Les eurodéputés ont adopté une résolution condamnant la violence marocaine, le 8 novembre dernier, contre les civils sahraouis à Gdeim-Izik, demandant une enquête “indépendante et transparente” sous l’égide onusien.
“Les Nations unies constitueraient l’organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les évènements, les décès et les disparitions” survenus dans le camp de Gdeim-Izik, ont affirmé les eurodéputés dans une résolution adoptée jeudi à Strasbourg.
Dans le même ordre d’idées, le Parlement européen a exprimé “sa profonde préoccupation face à la nette détérioration de la situation au Sahara occidental et condamne fermement les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdem-Izik lors de son démantèlement, ainsi que dans la ville d’El-Ayoune”. Tout en se “félicitant du consensus” dégagé autour du projet de résolution, des intervenants ont relevé que le Parlement européen “se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important”. Dans leur résolution, les eurodéputés se sont dits “choqués” par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l’usage de la force le jour même de l’ouverture à New York du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental. Ils se sont dits “étonnés” que des parlementaires européens et des journalistes se soient vu refuser l’accès au Sahara occidental, demandant aux autorités marocaines “l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non gouvernementales”. Voilà un cinglant revers pour la diplomatie marocaine, qui se croyait en terrain conquis en Europe. C’est en tout cas l’avis de nombreux eurodéputés et de la délégation sahraouie présente à Strasbourg, qui ont estimé que la résolution du Parlement européen (PE) condamnant, pour la première fois, les violences dans les territoires occupés du Sahara occidental est un “revers” pour la politique marocaine.
Pour le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beïssat, la résolution adoptée par le PE est une “vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis”, car ce texte contient les “principaux” éléments devant permettre au PE de “contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental”. Selon lui, ces éléments sont la condamnation de l’utilisation de la violence par les autorités marocaines à l’encontre de civils sahraouis, et la demande “urgente” à l’ONU de mettre sur pied une commission d’enquête internationale “indépendante” pour élucider les évènements qu’a connus le camp de Gdeim-Izik, le 8 novembre dernier. De cette résolution, a-t-il ajouté, se dégage aussi un “message politique” qui veut dire également que les droits de l’Homme sont “au-dessus de toute considération” et leur bafouement par le Maroc sera “condamnable et désormais puni”.
Par ailleurs, nombreux étaient les députés européens qui ont salué l’adoption de cette résolution à l’image du député du groupe de gauche, Willy Meyer, qui a estimé qu’elle est en soi une “performance” et intervient “au grand dam de l’administration marocaine qui a dû user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen”. Il “faudrait dire au royaume du Maroc qu’ici, ce n’est pas son Parlement”, a-t-il, car “cette intrusion permanente de l’administration marocaine dans notre institution, c’est inacceptable”. Il a ajouté que “c’est une bonne résolution, car, à la fois, elle condamne la violence utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim-Izik, et reconnaît le processus de décolonisation au Sahara occidental”. “C’est vrai que la violence est venue des deux côtés, mais il ne me paraît pas du tout justifiable de mettre sur le même plan ceux qui se défendent d’une agression et ceux qui les répriment et les torturent”, a souligné l’écologiste espagnol Raül Romeva i Rueda. Il a ajouté que “pour une fois, les pressions du Maroc n’ont pas triomphé”.
À Rabat, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, a affirmé qu’il s’agit “d’une résolution précipitée, partiale, injuste et non objective”. (Liberté-27.11.2010.)
**Des « crimes contre l’humanité » commis par le Maroc au Sahara occidental,
selon une juriste suédoise
Les violations des droits de l’homme commises par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui peuvent être qualifiées de « crimes contre l’humanité », a affirmé mercredi 26 janvier à Alger Mme Yeva Lennartsson Hartmann, de la section suédoise de la Commission internationale des juristes, siégeant à Genève.
« Conformément à la jurisprudence du Droit pénal international, les violations des droits de l’homme commises par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui « peuvent être qualifiées de crimes contre l’humanité », a déclaré Mme Hartmann à la presse, lors d’une rencontre avec le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), M. Mahrez Lamari.
« Nous avons effectué des analyses juridiques sur les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et en s’appuyant sur des documents que nous avons comparés avec la jurisprudences du Droit pénal international, nous avons pu établir ce constat », a expliqué la juriste suédoise, également membre du groupe de travail de suivi des observateurs des procès des Sahraouis au Sahara Occidental.
Elle a ajouté que les procédés auxquels ont recours les autorités marocaines « ne peuvent aboutir à des procès équitables conformément au Droit international, que tous les pays sont tenus de respecter ».
Selon Mme Hartmann, « le Roi du Maroc a une influence très forte sur le système judiciaire marocain, et cela, a-t-elle dit, pose un problème pour l’indépendance de la justice ». La juriste suédoise a indiqué, par ailleurs, qu’elle allait effectuer une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre d’un atelier de travail sur les droits de l’homme. (El Waan-26.01.2011.)
**La Révolte des jeunes sahraouis contre l’occupation marocaine
Grand débat au Sénat italien
Les dirigeants d’organisations pour jeunes ont exprimé leurs positions de solidarité avec la cause sahraouie.
La «révolte des jeunes Sahraouis contre l’occupation marocaine» a été au cœur d’un débat animé avant-hier par des organisations et associations italiennes à la lumière du démantèlement, par la force, du «camp de la liberté» le 14 novembre 2010, près d’El Ayoun occupée. La rencontre organisée par l’Association nationale italienne de solidarité avec le peuple sahraoui (ANSPS) s’est déroulée en présence de dirigeants d’organisations pour jeunes appartenant aux différents partis italiens et du secrétaire d’Etat sahraoui pour la Jeunesse et les Sports, Mouloud Mohamed Fadhel. Dans son intervention, M. Fadhel a souligné que sa participation constituait «une halte à la mémoire des sacrifices des jeunes Sahraouis trois mois après le démantèlement du camp de la liberté par les forces de l’armée d’occupation marocaine».
Ces événements nous interpellent pour reconnaître la force des jeunes Sahraouis qui ont pu se libérer de la peur et qui ont démontré que «la force de la jeunesse est en mesure de vaincre le désespoir». Le secrétaire d’Etat sahraoui a appelé les organisations italiennes pour jeunes à visiter les camps sahraouis et à soutenir les jeunes qui fêtent le 35e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). De son côté, l’avocate Francesca Doria, qui occupe le poste d’observateur international des procès intentés dans les régions occupées, a exprimé «sa préoccupation» quant aux procédures suivies pour juger les militants sahraouis des droits de l’homme dans les territoires occupés, notamment les sept ayant attendu plus d’une année «sans procès alors qu’ils étaient censés être jugés par un tribunal militaire avant de transférer leurs dossiers vers un tribunal civil».
Elle a également témoigné des «entraves» qu’elle avait rencontrées lors de l’accomplissement de ses missions, s’interrogeant sur le déroulement des procès de certains prisonniers d’opinion «en l’absence des citoyens sahraouis qui ont peur de se voir emprisonnés». Par ailleurs, Mme Doria n’a pas manqué d’afficher son étonnement face «aux accusations lancées par l’administration marocaine contre les observateurs internationaux, qu’elle accuse d’être à la solde d’autres pays». Elle a appelé, dans ce contexte, les organisations pour jeunes à visiter les territoires occupés pour transmettre au monde entier la situation des droits de l’homme dans la région et apporter leur soutien aux jeunes Sahraouis dans leur lutte contre l’occupation.
De leur côté, les dirigeants d’organisations pour jeunes ont exprimé, tour à tour, leurs positions de solidarité avec la cause sahraouie et la lutte des jeunes Sahraouis pour la liberté et la dignité. Dans ce contexte, Giovanni Corbo, responsable des relations extérieures au Forum national de la jeunesse italienne, a affirmé «connaître la cause sahraouie depuis plus de dix ans». Et de s’interroger sur l’aspect négatif des positions de la Minurso «face aux violations des droits de l’homme au Sahara occidental». Pour sa part, Brando Benifei, responsable des relations extérieures de la Jeunesse démocratique, a salué cette initiative «sans précédent qui a réuni tous les courants du mouvement juvénile italien pour exprimer leur soutien à la lutte juste du peuple sahraoui». Il a également mis en exergue le rôle joué par les jeunes dans les événements de Gdeim Izik, relevant «les injustices et la privation des droits dans les régions sahraouies occupées».
Le représentant de l’organisation de la Jeunesse libérale italienne, Enrico Saponaro, a, de son côté, réitéré la position «indéfectible» des jeunes libéraux vis-à-vis de la question sahraouie. Une position qu’ils ont exprimée à travers les différents communiqués rendus publics par l’organisation. Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de «faire la différence» entre l’exercice des droits et l’application des lois, affirmant que la loi de l’administration occupante «entravait l’exercice des droits civiques et politiques de la population sahraouie». Le même responsable a préconisé des moyens «concrets et efficaces» pour soutenir le peuple sahraoui dont «l’incitation du ministère italien des Affaires étrangères à émettre des positions plus efficientes en faveur de cette cause». Le président de l’Organisation des jeunes d’Europe, Mattia Di Tommaso, a, pour sa part, indiqué «avoir découvert la cause sahraouie par hasard» par le biais de son professeur tout en exprimant son étonnement face à «l’oubli entourant cette question marquée par une longue histoire de lutte et de résistance».
Evoquant son expérience avec la question sahraouie, Di Tommaso a exprimé son «admiration» pour la position d’un citoyen marocain qui, a-t-il dit, avait pris part à ses côtés dans une manifestation pacifique devant l’ambassade du Maroc à Rome, où il avait demandé le micro pour exprimer son «indignation contre les pratiques du régime marocain au Sahara occidental». Il est également revenu sur les «initiatives» qu’il entreprenait au niveau de l’université dans l’objectif de «faire connaître» le peuple sahraoui et sa «lutte héroïque» pour la liberté et l’autodétermination, appelant les organisations des jeunes à prendre part à ses activités dont, entre autres, visiter les camps dans le cadre des festivités du 35e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie. M. Di Tommaso a, d’autre part, annoncé l’étude académique qu’il mène dans le cadre de ses études en droit sur «les bases juridiques légitimes du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Par ailleurs, le président de l’ANSPS, Luciano Ardesi, a souligné la «nécessité de visiter les camps des réfugiés sahraouis» appelant les participants à «œuvrer davantage auprès du Parlement européen» à l’effet de mettre un terme à «la spoliation des richesses du Sahara occidental par l’occupant marocain et aux accords européens en vertu desquels les eaux territoriales sahraouies sont illicitement exploitées».(APS-26.01.2011.)
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**procès des militants sahraouis à Casablanca
*attaques physiques et verbales contre les observateurs internationaux
Le procès des militants sahraouis, reporté à la semaine prochaine, a donné lieu à Casablanca (Maroc) comme lors des précédentes audiences, à des attaques physiques et verbales contre les observateurs internationaux, a appris dimanche l’APS auprès d’une observatrice italienne à Rome..L’audience devait juger pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », les accusés sahraouis Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Lachgare Degia, Yahdih Ettarrouzi, Rachid Sghavar et Lebaihidi Saleh. Les observateurs internationaux présents à l’audience ont affirmé que devant le siège du tribunal, il y avait « plusieurs groupes de manifestants brandissant des banderoles faisant l’éloge du +Sahara marocain+, pour intimider les témoins notamment étrangers », a indiqué Cinzia Terzi.
« A l’entrée de la salle d’audience des observateurs ont été accueillis par une foule de photographes et les procédures d’admission à la salle ont été tout à fait fluides » cette fois-ci, a-t-elle ajouté.
Les observateurs ont été dépossédés de leurs téléphones cellulaires et caméras et certains d’entre eux ont été fouillés, au contraire des Marocains. « A l’audience, il y avait une centaine de personnes. Les observateurs ont été invités par un préposé à prendre place à l’arrière de la salle, alors que les avocats à charge étaient debout devant les juges, ce qui n’a pas permis aux observateurs de suivre visuellement ce qui se passait », a-t-elle dit.
Parmi le public, il n’y avait pas de Saharaouis et les accusés sahraouis en liberté sous caution étaient absents, ont-ils précisé, affirmant sur la base d’informations recueillies auprès des avocats de la défense, que les absents avaient peur des attaques qui ont eu lieu au cours des trois séances précédentes. « Un sentiment d’hostilité continue régnait », a-t-elle relevé, précisant que « des femmes parmi le public ont couvert le visage de l’avocat Marco Martino avec un drapeau marocain ».
En outre, les avocats des accusés ont été fréquemment interrompus lors de leur prise de parole et parfois avec violence, ont raconté les observateurs, relevant que « la plaidoirie de l’avocat marocain des accusés, Mustapha Errachidia, a été arrêtée après seulement quatre minutes ». Ils ont déclaré avoir assisté à ‘ »une violente attaque verbale d’un avocat des plaignants, soutenu par les acclamations du public et de ses collègues », ajoutant que « certains passages des plaidoiries des avocats de la défense ont été accompagnées de cris du public, comme lors de leur entrée à la salle d’audience.
Ils ont également relevé que « le président du tribunal n’a pas réussi à exercer son autorité, conduisant à des perturbations de l’audience et à des menaces contre les accusés et leurs défenseurs ».
Par ailleurs, elle a affirmé que « lorsque l’avocat Errachidia a été attaqué par son collègue de la partie civile, le président a laissé faire », permettant à tout un chacun dans l’auditoire de se lever, mais imposant au délégué suédois de s’asseoir ». « Même les avocats se sont distingués comme au cours des audiences précédentes par des interventions violentes et agressives contre les accusés, leurs avocats et les observateurs internationaux », a-t-elle rapporté, soulignant que le public était composé de militants de nombreuses associations marocaines. « Dans ces conditions, les observateurs internationaux réaffirment leur conviction que le procès ne se déroule pas selon les règles généralement acceptées », permettant de le qualifier de « procès équitable », a-t-elle ajouté.
Etaient présents à cette audience, les observateurs italiens Capuano Luciano, Marco Francesco De Martino, Quatrano Nicola, Morlini Eugenio, Cinzia Terzi. Etaient également présents Matthew Lehrfeld du consulat général américain de Casablanca, Henrik Samuelson, Premier secrétaire de l’ambassade de Suède au Maroc, Dagmar Schmidt Tartaglia, ambassade de Suisse au Maroc. (Echorouk-31.12.2010.)
**La France contre les droits de l’Homme au Sahara occidental
La France, la patrie des droits de l’Homme serait-elle contre la défense des droits de l’Homme au Sahara Occidental. C’est la question autrement pertinente que pose Philippe Bolopion, directeur de Human Rights Watch, dans un point de vue publié par le quotidien parisien Le Monde dans son édition datée du mercredi. «Les événements qui ont embrasé El-Ayoun, la capitale du Sahara Occidental, le 8 novembre, devraient convaincre la diplomatie française de changer de cap sur un dossier peu connu, mais qui embarrasse jusqu’aux plus aguerris de ses diplomates. Depuis plusieurs années, à l’abri des portes closes du Conseil de sécurité de l’ONU, la France use du pouvoir de dissuasion que lui confère son droit de veto pour tenir les Nations unies à l’écart des questions touchant au respect des droits de l’Homme dans le territoire annexé par son allié marocain en 1975», écrit le directeur de l’influente ONG, Human Rights Watch. «Faute d’un mandat approprié, la mission de l’ONU au Sahara Occidental (Minurso) est restée aveugle tout au long des événements qui ont opposé le mois dernier les forces de l’ordre marocaines aux militants sahraouis – les troubles les plus graves depuis le cessez-le-feu de 1991. Le Conseil de sécurité de l’ONU, en charge de la paix internationale, s’est vu dans l’incapacité de faire la part des choses entre le mouvement indépendantiste du Front Polisario et (…) le Maroc qui prétendait, sans plus de crédibilité, libérer les milliers de civils sahraouis soidisant retenus en otage par des » criminels » dans un camp érigé en signe de protestation à proximité de El-Ayoun» , ajoute Philippe Bolopion, relevant que si « ces événements s’étaient déroulés en République démocratique du Congo, en Haïti ou au Soudan, des experts en droits de l’Homme de l’ONU auraient immédiatement été dépêchés sur place pour établir une version objective des événements et informer le Conseil de sécurité, contribuant ainsi à apaiser les tensions. La présence d’observateurs de l’ONU aurait aussi pu s’avérer dissuasive pour les forces de sécurité marocaines qui ont, à plusieurs reprises, selon notre enquête, passé à tabac des personnes arrêtées à la suite des troubles.» « Toutes les missions de maintien de la paix de l’ONU établies depuis 1991 disposent de ces mécanismes, qui reposent sur le constat que toute paix durable s’appuie sur le respect des droits de l’Homme. Partout ailleurs, du Darfour au Timor Oriental, en passant par le Kosovo, la France soutient pleinement l’intégration croissante des questions touchant aux droits de l’Homme dans les missions de l’ONU. Il n’y a que sur le dossier sahraoui que Paris s’arcboute, persistant à défendre une anomalie historique», ecrit-il encore, notant que «cette obstination française a un coût. L’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud, l’a appris à ses dépens, le 30 avril dernier, lorsqu’il a dû faire face aux pays du Conseil de sécurité tels que le Royaume-Uni, l’Autriche, l’Ouganda, le Nigeria ou le Mexique, qui sont favorables à un élargissement du mandat de la Minurso aux questions de droits de l’Homme. À quelques heures de l’expiration du mandat de la mission de l’ONU, selon plusieurs témoins, le ton est monté.» «Comment la France, qui se prétend le berceau des droits de l’Homme, pouvait-elle s’opposer à toute mention des droits humains dans la résolution, a demandé un ambassadeur occidental ? Son homologue chinois, un rien ironique, s’est réjoui de constater que Paris partageait désormais les réserves de Pékin sur tout débat des droits de l’Homme au Conseil de sécurité. Après une vive réponse de l’ambassadeur français, suivie d’excuses toutes diplomatiques, la France a obtenu gain de cause, non tant par la force de ses arguments que par celle de son droit de veto. (…) «Le renouvellement du mandat de la Minurso, en avril 2011, offre à la diplomatie française une chance de corriger la situation», a-t-il estimé par ailleurs, soulignant que se faisant le Conseil de sécurité pourra avancer sérieusement sur la question du Sahara Occidental. Ces derniers jours, la capitale française a vu défiler le ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue espagnol, venant s’assurer que la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, Michelle Alliot-Marie, ne modifiera pas le soutien inconditionnel de Paris à Rabat. (Le Courrier d’Algérie-23.12.2010.)
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17e Festival mondial de la jeunesse…la délégation marocaine expulsée…
elle était truffée de policiers
Expulsée samedi, la délégation marocaine qui s’est rendue en Afrique du Sud pour le 17e Festival mondial de la jeunesse, était truffée de policiers.
Les Tontons macoutes de notre voisin de l’Ouest s’exportent. Ils étaient en mission en Afrique du Sud pour jouer de la matraque au nom d’une soi-disant intégrité territoriale menacée, au nom de la jeunesse marocaine. «Les représentants de la délégation marocaine étaient en mission commandée. Des policiers en jeans, baskets et casquettes. Ils avaient pour tâche de faire la promotion de la proposition marocaine pour le Sahara occidental, juste à la veille des pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc, qui se sont tenus à Manhasset entre le 16 et le 18 décembre. Ils avaient surtout pour consigne de faire dans la provocation pour attirer l’attention sur eux», a confié à L’Expression une source très proche du dossier, qui a requis l’anonymat. Résultat: la délégation marocaine a été expulsée samedi du festival qui s’est tenu du 13 au 21 décembre à Pretoria. Motif: De nombreuses personnes des délégations participantes à cet évènement ont été agressées. «Des députés membres de la délégation marocaine, armés de bâtons ont attaqué des membres de la délégation espagnole qui portaient une pancarte appelant à mettre fin à l’occupation marocaine du Sahara occidental et cesser les violations des droits de l’homme contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés», indique le communiqué du comité d’organisation répercuté par l’agence de presse officielle sahraouie SPS. Qui faisait partie de cette délégation? De combien de membres était-elle formée? «Le Maroc est présent en force à ce festival avec plus de 150 congressistes représentant la Jeunesse de l’Union socialiste des forces populaires, du Parti du progrès et du socialisme, du Parti de l’Istiqlal et du Mouvement de la jeunesse démocratique progressiste», nous informe une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine MAP datée du 19/12/2010.
La lecture de la composante des participants et de leur provenance (Partis politiques…, Ndlr) crédibilise encore un peu plus l’information que nous a livrée en exclusivité notre source. De quelle mission était chargée la délégation marocaine? «Les 150 congressistes marocains présents au 17e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Pretoria, en Afrique du Sud, mènent une offensive diplomatique acharnée en multipliant les contacts avec les autres délégations dans le but de faire prévaloir la justesse de la cause nationale», nous indique une dépêche de la très officielle agence de presse marocaine MAP qui nous renseigne avec précision sur le degré de zèle qu’y ont mis les participants à cette opération. «Pas un seul stand des pays participants n’a été épargné par les congressistes marocains, qui se sont constitués en un seul front, pour expliquer l’initiative marocaine d’autonomie des provinces du Sud», ajoute MAP. Que nos confrères marocains ne nous tiennent pas rigueur, nous ne faisons que les citer. Il est tout de même étonnant que des «étudiants» partis en Afrique du Sud, aient eu pour mission essentielle de «vendre» le projet d’autonomie concocté par le pouvoir marocain.
Depuis quand des étudiants mènent-ils une «diplomatie parallèle» sans qu’ils aient à émarger chez qui de droit? Il faut rendre justice au milieu estudiantin marocain réputé pour sa lutte contre toutes les formes de violence, de torture, de répression et son soutien aux causes justes à travers le monde. Exemples: Saïda Menebhi, professeur d’anglais à Rabat, qui a été arrêtée le 16 janvier 1976, en est une des figures les plus attachantes et les plus emblématiques. Elle a été internée dans le sinistre centre de Derb Moulay Chérif où elle a été torturée.
Jugée à Casablanca en janvier 1977, avec 138 autres inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État, elle réaffirme sans sourciller son soutien à la cause sahraouie. Mise à l’isolement, elle s’est éteinte le 11 décembre 1977 après 34 jours de grève de la faim à l’hôpital de Casablanca, faute de soins appropriés. Elle était âgée de 25 ans. Abdellatif Zeroual, philosophe, poète et membre de la direction nationale d’Ilal Amam, a rendu son dernier souffle en 1974, sous la torture, dans les geôles du Derb Moulay Chérif, le tristement célèbre centre de détention du Royaume chérifien. Amine Tahani a rendu l’âme lui aussi sous la torture le 6 novembre 1985… «Puis-je oublier mes camarades Abdellatif Zeroual et Amine Tahani, morts sous la torture? Puis-je oublier Saïda Mnebhi, morte en grève de la faim? Puis-je oublier tant de vies de mères combattantes, mortes épuisées par leur lutte pour leurs enfants emprisonnés, y compris la mienne, morte en avril 1982? Puis-je oublier les 33 morts dans les cachots de Tazmamart…», écrivait Abraham Serfaty au mois d’août 2004 dans un texte intitulé L’héritage de Hassan II. Il est du devoir de la communauté estudiantine marocaine de ne pas céder à la manipulation et de défendre la mémoire de ses aînés.
Des étoiles qui ont traversé la planète à la vitesse de l’éclair! Ceux qui ont participé à la diabolique mission de Pretoria, ont été certainement triés sur le volet.
Le timing a soigneusement été réglé. Comme une horloge suisse. C’est en effet au moment où les délégations sahraouie et marocaine étaient entrées en conclave pour entamer la 4e session de pourparlers informels supervisés par Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, que les barbouzes marocains sont entrés en jeu. Une opération «coup de poing» qui a mal tourné. (L’Expression-22.12.2010.)
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Après la condamnation du Parlement européen et d’Human Rights Watch
Le Maroc dans l’impasse
Ses arguments battus en brèche par les appels du Parlement européen et de Human Rights Watch à une “enquête indépendante” sur les sanglants événements de Gdeim-Izik contre les civils sahraouis, et affaibli sur la scène internationale, le Maroc montre des signes d’affolement, comme en témoignent ces accusations farfelues
contre l’Algérie et le parti espagnol PP, désignés responsables de sa déroute diplomatique.
Acculé dans ses derniers retranchements par le coup de massue qu’a constitué la résolution du Parlement européen condamnant l’usage disproportionné de la force contre les civils sahraouis le 8 novembre dernier à Gdeim-Izik, près de El-Ayoune, et appelant à une “enquête indépendante” des Nations unies sur ces violents événements, le Maroc a vu sa position s’affaiblir davantage avec la condamnation des ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch et Amnesty International, des violations des droits de l’homme au Sahara occidental appuyant également l’appel à faire la lumière sur le sujet. Il faut croire que Rabat a été ébranlé par la résolution des eurodéputés, qui vient chambouler toute sa stratégie en la matière, elle qui comptait énormément sur le silence complice du Vieux Continent pour imposer aux Sahraouis ses thèses colonialistes. Connaissant bien le poids de cette institution européenne sur les scènes continentale et mondiale, le Makhzen a compris sa douleur, parce que les conséquences seront désastreuses sur sa politique étrangère, particulièrement le dossier du Sahara occidental.
En effet, il pourrait en avoir un aperçu dès le mois prochain à l’occasion des nouvelles discussions sur l’accord d’association Maroc-Union européenne, à l’ordre du jour duquel figure la question du Sahara occidental, selon un membre de la Commission européenne. Dans le même ordre d’idées, l’eurodéputé Luigi de Magistris, du parti Italie des valeurs (IDV), qui est l’un des auteurs de la résolution du Parlement européen condamnant le Maroc, a affirmé qu’après le vote, “nous continuerons à suivre de près la conduite des parties (au conflit)”, avertissant que cela “pourrait affecter la reconduite de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, en mars 2011”.
Ainsi, les risques sont importants pour Rabat, qui redoute que ses privilèges soient remis en cause. Il n’en demeure pas moins que le royaume alaouite s’entête à faire diversion en refusant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Tayeb El Fassi, que les Nations unies mènent une enquête sur les événements de violence de El-Ayoune, et que la minurso jouisse de prérogatives en ce qui concerne les droits de l’homme. Sans surprise aucune, le chef de la diplomatie marocaine a trouvé le bouc émissaire idéal en affirmant que “cette question fait les affaires
de nos adversaires, le Polisario et l’Algérie”.
Fidèle à ses pratiques, qui consistent qu’à chaque fois que le Maroc est condamné sur la scène internationale, le Makhzen désigne l’Algérie comme responsable de ses malheurs et la jette à la vindicte populaire marocaine, comme ce fut le cas dimanche lors de la manifestation “spontanée”, où le parti politique espagnol PP a eu aussi droit à des critiques acerbes. Il est accusé d’avoir “intensifié, ces dernières semaines, ses actions hostiles au royaume”, et cherché à instrumentaliser “cette affaire à des fins électoralistes et politiciennes”.
Voilà des pratiques habituelles, qui ressortent à chaque fois que le Maroc est en mauvaise posture sur la scène internationale dans le dossier du Sahara occidental. Mais, cette fois-ci, l’addition risque d’être salée pour Rabat, dont le tort toujours cette fois-ci est d’avoir affaire à des institutions, le Parlement européen et les ONG de défense des droits de l’Homme (Amnesty international et Human Rights Watch), qui ne badinent pas avec la légalité internationale. (Liberté-30.11.2010.)
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Risque d’effondrement du processus de négociations avec le Maroc
Les mises en garde du Front Polisario
Estimant que la partie marocaine, dont “l’attitude de mépris à l’égard de l’autorité et des résolutions du Conseil de sécurité mine la crédibilité de l’ensemble du processus”, constitue une menace pour la poursuite des négociations, le Front Polisario interpelle l’organe exécutif onusien pour prendre les mesures nécessaires afin d’éviter la rupture des contacts.
Bien que les Marocains et les Sahraouis aient convenu, lors de leur dernière rencontre à Manhasset, de poursuivre leurs discussions informelles en janvier et en mars prochain, le Front Polisario tire la sonnette d’alarme en adressant une lettre adressée à la présidente du Conseil de sécurité des Nations unies,
Mme Susan E. Rice, pour l’aviser du “risque d’effondrement” du processus des négociations avec le Maroc.
En effet, dans sa correspondance, le représentant sahraoui à l’ONU affirme que “l’attitude de mépris à l’égard de l’autorité et des résolutions du Conseil de sécurité mine la crédibilité de l’ensemble du processus”. Ahmed Boukhari estime qu’à la lumière des résultats de la quatrième réunion des discussions informelles entre les deux parties tenue vendredi et samedi derniers à Manhasset (New York), “tout le processus est soumis à un risque sérieux d’effondrement avec toutes les conséquences qui en découlent pour la cohérence de l’engagement du Conseil de sécurité et pour les attentes de toute la région dont la stabilité et la sécurité sont en grande partie liées à un règlement juste et à une solution durable à ce conflit de décolonisation”.
Il indique qu’en dépit du fait que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ait inclu à l’ordre du jour du 4e round la nécessité pour le Maroc de discuter et d’examiner la proposition présentée par le Front Polisario et vice versa, et que le Front Polisario “a démontré sa volonté de répondre d’une manière tangible à la demande de l’envoyé personnel”, “le Maroc a réitéré, toutefois, son refus d’examiner et de discuter la proposition du Front Polisario”.
Le représentant sahraoui à l’ONU aboutit à la conclusion que “cette attitude négative empêche le processus de négociation de progresser vers une solution politique mutuellement acceptable qui prévoit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination”, et souligne que “les perspectives du processus de négociation ne sont pas très prometteuses malgré les efforts et les idées novatrices de l’ambassadeur Christopher Ross”.
Selon lui, “l’attitude d’obstruction affichée par le Maroc, son mépris vis-à-vis de l’autorité et des résolutions du Conseil de sécurité et son mépris pour la valeur des droits de l’homme minent la crédibilité de l’ensemble du processus”, même s’il a été convenu de se revoir en janvier et mars prochains. À partir de ce constat, Ahmed Boukhari a avisé Mme Rice que “le Conseil de sécurité devrait être conscient des risques entourant le processus des négociations et devrait prendre les mesures nécessaires pour empêcher son effondrement ou son utilisation par la puissance occupante comme un bouclier pour consolider son occupation illégale du territoire”. Il a saisi l’occasion pour porter à la connaissance du président du Conseil de sécurité que “les récents événements tragiques qui ont eu lieu le 8 novembre à Gdaim Izik et la vague de répression et de persécution contre les civils sahraouis ayant suivi l’opération brutale de démantèlement ont mis en évidence l’absence contre-productive et injustifiable d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le territoire”.
Rappelant que “pour l’Organisation des Nations unies, le Sahara occidental est un territoire non-autonome sur lequel le Maroc n’a aucune souveraineté, ni puissance administrante dans le sens exigé par la Charte des Nations unies”, il relève que “l’expulsion systématique des journalistes et des observateurs internationaux ainsi que les restrictions imposées à la liberté de mouvement de la Minurso dans le territoire sont des preuves des intentions du Maroc de poursuivre sa politique de violation des droits de l’homme sans présence de témoins”.
Enfin, le membre du Front Polisario estime que “les événements qui ont eu lieu dans le territoire nécessitent une enquête impartiale et transparente par les organismes internationaux en vue de connaître la vérité, le Maroc ne pouvant prétendre être à la fois juge et victime à l’égard de ces événements tragiques”. (Liberté-22.12.2010.)
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“La France et l’Espagne doivent revoir leur politique”
Mohamed Salem Ould Salek a animé hier, au centre de presse d’El Moudjahid, une conférence sur le thème “la situation au Sahara occidental à la lumière des récents développements du conflit”.
Une occasion pour le chef de la diplomatie sahraoui de revenir sur le dernier round des négociations informelles entre les deux parties au conflit, achevées le 18 décembre dernier à Manhasset (États-Unis). “Aucune avancée pouvant ouvrir la voie à la solution politique qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux termes de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies n’est enregistrée à ce jour”. “Le Maroc a dressé de multiples obstacles, en conditionnant tout progrès dans les négociations à l’acceptation à l’avance de sa souveraineté sur le Sahara occidental, contrairement à l’appel du Conseil de sécurité pour des négociations substantielles sans condition préalable et de bonne foi”, a-t-il déploré. M. Ould Salek a indiqué que le Front Polisario “a réaffirmé, lors de cette réunion, son accord des trois choix dans le cadre de l’autodétermination”. “Le peuple sahraoui est souverain pour choisir librement entre ces options à travers un référendum démocratique, organisé par les Nations unies, en coopération avec l’Union africaine (UA)”, a-t-il ajouté, précisant que son pays a accepté la tenue de deux autres réunions informelles proposées par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. “L’action est inscrite en conformité avec les termes de la résolution du Conseil de sécurité qui demande aux deux parties en conflit de trouver une solution politique mutuellement acceptable, juste et durable qui garantit le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”, a-t-il expliqué. Il a souligné que “les efforts louables déployés par l’ONU pour surmonter les obstacles inacceptables dressés par le Maroc pour prévenir l’expression libre du peuple sahraoui n’ont pu aboutir, à ce jour, à cause de l’intransigeance du gouvernement marocain et la complicité de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, et du gouvernement espagnol actuel qui, depuis 2004, ont voulu, tous les deux, légitimer le fait accompli colonial marocain”. Le chef de la diplomatie sahraoui a déploré que “la présence de la France et de l’Espagne au sein du groupe des Amis du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental eut empêché une action positive et nécessaire du Conseil de sécurité pour faire respecter les accords conclus entre les deux parties et l’accomplissement de la Minurso de son mandat”. Il a aussi exprimé son regret de voir l’Espagne et la France préférer “soutenir l’expansionnisme marocain qui met en cause les frontières établies par ces mêmes pays durant l’époque coloniale et acceptées par les peuples du continent africain”, appelant ces deux pays “à revoir leurs politiques et stratégies qui vont à l’encontre de leurs propres intérêts”. Le MAE sahraoui a relevé que les derniers développements “majeurs” dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment à Gdeim-Izik et à
El-Ayoune occupée “démontrent la rupture totale qui existe entre le peuple sahraoui et l’occupant marocain”. L’administration coloniale s’active pour faire disparaître les traces du crime commis et n’autorise pas la visite du territoire aux étrangers, a-t-il affirmé, ajoutant que le nombre définitif des victimes “n’a pu être établi à ce jour”. Par ailleurs, M. Ould Salek a formellement démenti les informations faisant état de la présence d’éléments du Front Polisario parmi des trafiquants de drogue interpellés début décembre dans le nord du Mali et en Mauritanie, comme rapporté par l’AFP. “Le Polisario dément catégoriquement tout lien, de près ou de loin, avec ce genre de pratique immorale, que nous condamnons avec grande fermeté”, a-t-il affirmé. Pour rappel, le 9 décembre dernier, les forces de sécurité maliennes avaient arrêté six trafiquants de drogue, “issus des rangs du Polisario”, selon une source sécuritaire rapportée par l’AFP. L’armée mauritanienne avait, par ailleurs, annoncé avoir capturé sept trafiquants, durant une attaque contre une “bande de trafiquants de drogue” dans l’est de la Mauritanie, à la frontière avec le Mali. “Ils ne sont pas des Sahraouis, ni font parti du Front Polisario, ils ont été arrêtés et jugés en Mauritanie et transférés au Mali. Le peuple sahraoui, comme le Front Polisario, est engagé à contribuer dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il conclu. (Liberté-22.12.2010.)
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Le fou du roi
Le Parlement européen, les ONG internationales dont Human Rights Watch et les réels défenseurs des droits de l’homme ont condamné le Maroc et exigent la vérité et seulement la vérité.
“Nous sommes en état de guerre.” C’est ainsi que le chef de la diplomatie marocaine a défini la ligne de défense du Makhzen après le massacre d’El-Ayoune. À la veille du passage du Premier ministre marocain à Strasbourg, Rabat ne sait plus à quel ennemi se vouer !
Mohammed VI, étrangement silencieux depuis le 8 novembre, lorsque son armée a taillé en pièces des centaines de Sahraouis à Gdeim-Izik, se réfugie dans le déni et envoie les seconds couteaux essuyer les plâtres de la contestation internationale. Si Hassan II était un admirable joueur d’échecs, force est de constater que son successeur a choisi une stratégie qui risque de condamner le Maroc à terme.
D’abord, le palais royal lance dans les rues quelques milliers de manifestants marocains – trois millions selon la police marocaine, la même qui a falsifié les bilans d’El-Ayoune ! – avec l’espoir que l’Europe écoute son message. D’agresseur, le Maroc veut se muer en victime.
Ensuite, Rabat va “vendre” l’idée d’un complot qui serait fomenté par les mêmes forces contre lesquelles il est en guerre ! C’est-à-dire l’Algérie, la droite espagnole, les ONG et, accessoirement, le Polisario. Sauf que ces ennemis sont imaginaires et semblent hanter Mohammed VI qui fait une fixation sur tous ceux qui lui portent la contradiction.
Enfin, Rabat va encore une fois faire du porte-à-porte auprès de quelques poids lourds de la communauté internationale pour se poser en partenaire fiable et crédible et tenter de minimiser la boucherie de Gdeim-Izik en espérant secrètement que le temps fera son effet.
Cette partie d’échecs risquée ne suffira pas cette fois-ci à dédouaner le royaume marocain de ses responsabilités. Le Parlement européen, les ONG internationales dont Human Rights Watch et les réels défenseurs des droits de l’homme ont condamné le Maroc et exigent la vérité, et seulement la vérité. Le Maroc est incapable de la leur offrir car cela mettra en péril, non seulement ce qui lui reste de crédibilité, mais surtout écornera à jamais l’image d’un roi qui se veut “démocrate” (encore un non-sens).
Restent quelques inconnues. Le Parlement européen a ouvert la voie à une enquête onusienne. Une brèche qui sera certainement suivie d’effets par les États-Unis qui se contentent, pour l’instant, d’observer. La seule planche de salut pour tenter d’effacer des mémoires El-Ayoune viendra, paradoxalement, de Paris. La France, “berceau des droits de l’homme”, a déjà bloqué une résolution de l’ONU condamnant le Maroc et devra justifier, face à une opinion publique internationale médusée, pourquoi elle s’obstine à défendre aujourd’hui les assassins qui ont tiré à El-Ayoune, comme elle l’avait fait, hier, avec les manipulateurs de machettes au Rwanda.(Liberté-30.11.2010.)
*Violations des droits de l’homme au Sahara occidental
Le rapport qui accable le Maroc
L’organisation américaine, Human Rights Watch, a publié vendredi à New York un rapport accablant sur l’attaque des forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik, près de la ville d’El Ayoun, à l’issue d’une enquête menée sur les violations des droits de l’homme lors du démantèlement de ce camp et après.
Environ 6500 tentes ont été érigées par les Sahraouis, début octobre, à Gdeim Izik, pour protester contre leurs conditions sociales et économiques et de «violents affrontements» ont éclaté entre les forces marocaines et les civils sahraouis suite à l’assaut militaire du Maroc, a tout d’abord indiqué Mme Sarah Leah Whitson, chargée de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de HRW. Suite à ces affrontements violents, pour lesquels HRW relève la «disproportion» des moyens dont ont fait usage les deux parties, avec une «suprématie des forces marocaines contre des Sahraouis désarmés», Mme Whitson rapporte que les forces marocaines, ainsi que des civils marocains, ont mené des «attaques de représailles» contre les civils sahraouis et leurs lieux d’habitation, tout en empêchant les Sahraouis blessés de bénéficier des soins.
Rapportant les témoignages d’avocats sahraouis spécialisés dans les droits de l’homme à El Ayoun, HRW souligne que dans la foulée de l’attaque militaire du 8 novembre, «les responsables de la sécurité marocains ont arrêté des centaines de Sahraouis, plus d’une centaine d’entre eux sont toujours détenus. Neuf autres ont été transférés à Rabat pour une enquête par un tribunal militaire». A propos de l’accès retreint à l’information, cette organisation note qu’après le démantèlement du camp, les autorités marocaines ont «limité les accès» à El Ayoun, «permettant seulement à quelques journalistes ou représentants d’organisations non gouvernementales de rejoindre cette ville, un grand nombre d’entre eux ont été refoulés».
Sur ce point, le rapport souligne qu’un représentant de HRW a été empêché par deux fois d’embarquer sur un vol à destination d’El Ayoun le 11 novembre avant d’être autorisé le lendemain. Mais pour Mme Whitson, «si nous saluons le Maroc qui a permis à HRW de mener une enquête à El Ayoun, un gouvernement qui dit à maintes reprises qu’il n’a rien à cacher doit le prouver en permettant à tous les médias et aux organisations non gouvernementales de venir et de recueillir les informations sans obstacles». Sur les différents corps des forces de sécurité marocaines impliqués dans la répression, cette organisation cite la gendarmerie, les forces auxiliaires, les forces de police et les unités spéciales anti-émeute (groupes d’intervention rapide).
Le rapport note aussi que les Sahraouis détenus dans la prison d’El Ayoun ont fait l’objet d’enquêtes sur de fausses accusations telles que «constitution d’une bande criminelle dans le but de commettre des crimes contre des personnes et des biens, possession d’armes, destruction de biens publics, et participation à la prise d’otages et la séquestration de personnes, à mettre le feu à des bâtiments, à l’usage de la violence contre les membres des forces de l’ordre, entraînant blessures et mort, et à des rassemblements armés». Par ailleurs, Human Rights Watch rapporte que la police a battu un assistant de HRW à El Ayoun, Brahim Alansari, qui était en compagnie de John Thorne, le correspondant à Rabat du quotidien d’Abou Dhabi en langue anglaise The National. (El Watan-28.11.2010.)
* IL REJETTE TOUTE IDÉE D’ENQUÊTE INTERNATIONALE
Mohammed VI protège ses assassins
Le pouvoir marocain s’estime en «état de guerre» et rejette, en bloc, la résolution adoptée jeudi 26.11.2010. par le Parlement européen.
De quoi a peur le trône marocain? La lumière ne doit pas être faite sur les événements sanglants suite à l’assaut lancé par ses forces militaires le 8 novembre 2010 contre le camp de Gdeim Izik. Le Maroc veut protéger ses assassins. Il n’y aura pas de commission d’enquête de l’Organisation des Nations unies et encore moins de prérogatives pour la Minurso, la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental, en matière des droits de l’homme.
Rabat, qui en a décidé ainsi, défie l’Europe. Le chef de la diplomatie marocaine a indiqué qu’il allait se rendre le 1er décembre à Strasbourg. Taïeb Fassi Fihri va défier les parlementaires européens chez eux pour «démontrer le caractère partial, injuste et déséquilibré de la résolution», a-t-il déclaré dans une interview publiée samedi par le quotidien espagnol El Pais.
«Nous n’allons pas transiger sur cette question, qui sert nos adversaires (le Polisario et l’Algérie, Ndlr) parce que nous sommes en état de guerre», a souligné le ministre marocain des Affaires étrangères manifestement ébranlé par le vote des députés européens. Le Makhzen est sans conteste, sur la défensive. La vérité, il la détient seul, envers et contre tous.
«Beaucoup de mensonges ont été dits à l’opinion publique espagnole qui est mal orientée lorsqu’elle dit que la seule solution pour le conflit du Sahara occidental est un référendum», a confié Taïeb Fassi Fihri au journal madrilène pour se défendre contre les accusations de tortures et de disparitions de Sahraouis, qui se sont déroulées dans la ville occupée d’El Aâyoune après l’attaque menée par les forces de répression marocaines contre le camp de la Liberté. Les déclarations du ministre marocain sont contredites par un rapport accablant de HWR, Human Rights Watch.
«Certains ont été battus jusqu’à perdre connaissance, alors que d’autres ont été menacés de viol. Des avocats représentant ceux restés en garde à vue ont déclaré à Human Rights Watch qu’au moins un détenu a confié à un juge d’instruction qu’il avait été violé durant la détention.
Les témoins interrogés par Human Rights Watch présentent de graves contusions et autres blessures récentes qui laissent penser qu’ils ont été battus en détention», note un rapport de l’ONG américaine rendu public vendredi à New York à propos de détenus sahraouis qu’elle a réussi à interroger, et qui a, dans le sillage de la résolution votée par le Parlement européen, demandé officiellement au Maroc d’ouvrir une enquête pour les violences et mauvais traitements commis par les forces marocaines contre des Sahraouis détenus après l’assaut du camp de Gdeim Izik.
«Les forces de l’ordre ont brutalisé et de manière régulière des personnes arrêtées. Les autorités (marocaines) doivent immédiatement mettre fin aux violences contre des prisonniers et ouvrir une enquête indépendante», a indiqué le communiqué de HWR.
Que peut donc cacher le Maroc qui rejette toutes les accusations et qui fait tout pour être pointé du doigt? «Un gouvernement qui dit à maintes reprises qu’il n’a rien à cacher doit le prouver en permettant à tous les médias et aux organisations non gouvernementales de venir et de recueillir les informations sans obstacles», a fait justement remarquer Sarah Leah Whitson, chargée de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de Human Rights Watch.
A Rabat de prendre une décision allant dans ce sens pour se laver de tout soupçon. En attendant, le souverain marocain colmate les brèches. L’attaque du camp de Gdeim Izik aura fait au moins une victime collatérale: Mohamed Jelmouss, le gouverneur d’El Aâyoune, qui a été remplacé par Khalil Dkhil, un ancien membre du Polisario qui a rallié le Royaume, en 1976, dès qu’a retenti la première rafale de Kalachinkov. Mohammed VI «change» de fusil d’épaule. (L’Expression-28.11.2010.)
* La France use de son veto pour empêcher la condamnation du Maroc par le Conseil de sécurité de l’ONU pour son agression contre des civils sahraouis
Paris a réaffirmé mardi (16.11.2010.) son soutien inconditionnel à Rabat, dans le conflit du Sahara occidental, en usant de son droit de veto pour empêcher la condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’agression par les forces marocaines des civils sahraouis du camp de Gdem-Izik, le 8 novembre dernier, et l’envoi d’une mission d’enquête sur les lieux.
Sans surprise, le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pu aller au bout de sa mission mardi en traitant la violence qui a caractérisé les derniers événements qui s’étaient produits le 8 novembre 2010 dans le camp de Gdem-Izik, où s’étaient réfugiés plus de 25 000 Sahraouis pour protester contre l’occupation marocaine.
La France est passée par-là. L’organe exécutif de l’ONU a tout juste déploré la violence dont ont usé les forces marocaines sans toutefois les condamner.
Pis, la demande de l’envoi d’une mission d’enquête de l’ONU sur place a été refusée par la France, qui a usé de son droit de veto pour ce faire.
Au cours de cette réunion, qui a duré plus de trois heures, deux rapports ont été présentés respectivement par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a fait une présentation sur les dernières étapes du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, et par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Selon Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario à l’ONU le Département des opérations de maintien de la paix a clairement indiqué dans son rapport “aux membres du Conseil de sécurité que la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) a été empêchée par le Maroc de s’enquérir et de connaître les détails sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre les camps sahraouis et n’a pu, en conséquence, faire une présentation complète sur ces événements tragiques”.
Suite à cette révélation, plusieurs membres du Conseil de sécurité ont soutenu la proposition d’envoyer une mission d’enquête sur place. “Cette proposition n’a pu aboutir en raison du refus de la France qui a été le seul membre du Conseil de sécurité à s’opposer, lors de cette réunion, à l’envoi de cette mission d’enquête”, a indiqué Boukhari, qui estime que “la France a peur de la vérité. Sinon comment justifier autrement son attitude”. S’exprimant lors de la réunion, le président de l’organe exécutif de l’ONU, Sir Mark Grant Lyall, a exprimé “le soutien du Conseil de sécurité à la Minurso et à la mission qui lui est dévolue, et a demandé aux deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) de rester engagés dans le processus des négociations sous l’égide de l’ONU”. Il a également déclaré à la presse, à l’issue de la réunion, que le Conseil de sécurité “déplorait la violence qui a eu lieu lors des événements de la semaine passée dans les camps sahraouis”. Le Front Polisario prend donc note des regrets exprimés par le Conseil de sécurité et considère que la tenue de cette réunion du Conseil signifiait que ce dernier avait “décidé d’étudier la situation vu la gravité de ces événements”, mais, “regrette que la proposition d’envoi d’une mission d’enquête n’eut pas été retenue pour le moment en raison de l’opposition de la France”, a déclaré Ahmed Boukhari.
Il ajoutera que “nous allons continuer, sans relâche, à demander la nécessité de l’envoi d’une mission d’enquête comme nous allons également continuer à demander l’introduction d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme au sein de la Minurso, dont la mise en place s’avère de plus en plus impérieuse étant donné les développements des événements qui ont eu lieu au Sahara occidental”. Il insistera sur le fait que “le soulèvement populaire historique du peuple sahraoui dans les territoires occupés contenait un message fort adressé à la communauté internationale pour accélérer le processus de décolonisation à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour que le peuple sahraoui choisisse librement son destin”. (Liberté-18.11.2010.)
***Dans sa présentation du rapport, le Département des opérations de maintien de la paix «a clairement indiqué aux membres du Conseil de sécurité que la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) a été empêchée par le Maroc de s’enquérir et de connaître les détails sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre les camps sahraouis et n’a pu, en conséquence, faire une présentation complète sur ces événements tragiques», a indiqué le responsable sahraoui. Ce qui a justifié la demande de plusieurs membres du Conseil de sécurité de soutenir la proposition d’envoyer une mission d’enquête sur place. Malheureusement, «cette proposition n’a pu aboutir en raison du refus de la France qui a été le seul membre du Conseil de sécurité à s’opposer, lors de cette réunion, à l’envoi de cette mission d’enquête», a souligné M. Boukhari qui considère que «la France a peur de la vérité. Sinon comment justifier autrement son attitude».
***Le statu quo dans lequel est plongé le Sahara occidental est devenu intenable.
La patience des Sahraouis a des limites. Ils ont tenu à le faire savoir. «S’il n’y a pas de progrès dans un bref délai, le Front Polisario sera obligé de reconsidérer sa position vis-à-vis de l’ensemble du processus», a averti le représentant de la Rasd auprès de l’Organisation des Nations unies. La paix au Sahara occidental ne tient qu’à un fil.
«Si l’ONU ne parvient pas à s’acquitter de ses propres promesses répétées pour résoudre le conflit et ne parvient pas, non plus, à protéger notre peuple, nous serons obligés de le faire nous-mêmes», a prévenu le diplomate sahraoui. Des centaines de réfugiés sahraouis ont appelé le Front Polisario à reprendre les armes. «Ils ont fait part de leur disposition à prendre les armes et à se sacrifier pour la libération de leur pays», dans un message adressé au président sahraoui Mohamed Abdelaziz, a mentionné une dépêche de l’agence de presse sahraouie SPS datée du 13 novembre 2010.
L’agression sanglante contre les réfugiés sahraouis du camp de Gdeim Izik a mis à nu l’incapacité de l’Organisation des Nations unies à protéger les populations sahraouies des territoires occupés de la répression exercée par les forces d’occupation marocaines. Les responsables sahraouis ont tenu à mettre le Conseil de sécurité face à ses responsabilités. «Le sang de plusieurs dizaines de citoyens sahraouis, répandu ces derniers jours après l’attaque militaire marocaine, était la conséquence malheureuse de l’incapacité du Conseil de sécurité à protéger la population sahraouie en vue de promouvoir une solution au différend entre le Sahara occidental et le Maroc qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui, tel que requis par de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et du droit international», a écrit le représentant du Front Polisario à l’ONU dans une lettre adressée lundi au président du Conseil de sécurité.
Ce qui s’est passé le 8 novembre à El Aâyoune a été tenu dans l’ombre la plus complète grâce au black-out imposé par les forces marocaines. L’information a été verrouillée et les journalistes non acquis au projet d’autonomie marocain, considérés persona non grata, ont été refoulés, expulsés. La communauté internationale avait le droit de savoir. «J’ai remis une lettre dans ce sens au président du Conseil de sécurité de l’ONU. Il faut connaître toute la vérité sur ce qui s’est passé», a confié Ahmed Boukhari, à l’AFP.
Le représentant du Front Polisario ne semble cependant guère se faire d’illusion sur l’issue de son initiative. «Nous craignons de ne jamais savoir ce qui s’est vraiment passé. Le seul moyen est une mission pour établir les faits. Sinon, nous ne pourrons pas continuer à négocier comme si rien ne s’était passé. Nous avons droit à la vérité, toute la vérité», a-t-il ajouté. Selon un bilan provisoire établi par le Polisario, l’assaut meurtrier contre le camp de Gdeim Izik, aurait fait des dizaines de morts et plus de 4500 blessés.«Nous sommes à la croisée des chemins. Le statu quo n’est plus une option.
L’engagement continu du Front Polisario dans ce processus a été mal interprété. Le peuple du Sahara occidental ne peut pas attendre indéfiniment un processus de l’ONU de plusieurs décennies, qui n’a permis rien d’autre qu’une occupation oppressive, le vol de ses ressources naturelles, et une population sahraouie divisée par un mur militaire fortifié de 2700 km», a indiqué dans sa missive à Sir Mark Lyall Grant, le diplomate sahraoui.
Annoncées pour le mois de décembre prochain à Genève, les négociations entre le Front Polisario et le Maroc dégagent une forte odeur de poudre. (L’Expression-18.11.2010.)
* Washington soutient le processus de l’ONU
Le porte-parole du département d’Etat, Philipp Crowley, a indiqué mardi que «les Etats-Unis continuaient à soutenir le processus de l’ONU» sur le dossier du Sahara occidental, tout en exprimant la «préoccupation» de Washington sur les affrontements violents qui ont eu lieu la semaine passée dans les camps sahraouis.
«Nous sommes préoccupés par les affrontements violents, et c’est pourquoi nous continuons à soutenir le processus de l’ONU» pour arriver à une solution sur la question du Sahara occidental, a souligné le porte-parole. Il a également fait savoir que les Etats-Unis «attendent avec impatience le rapport de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et continuent à soutenir le processus de l’ONU».(El Watan-18.11.2010.)
* Ferme condamnation de la LADH
L’attaque meurtrière lancée par les forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik, appelé «camp de liberté», a fait réagir la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) qui, dans un communiqué publié dimanche, considère que ces événements tragiques «ont rendu la nécessité de surveiller de tout près la situation des droits de l’homme dans cette région du Maghreb, encore plus urgente ; nécessité qui interpelle toutes les consciences dans le monde entier».
Le communiqué signé par le président de la Ligue, Me Boudjemaâ Ghechir constate d’abord que «les forces marocaines ont investi le camp et ont procédé à son évacuation et sa destruction. Cette opération a donné lieu à de violents affrontements avec les habitants du camp, par la suite ces affrontements se sont déplacés vers les quartiers de la ville de Laâyoune» et de poursuivre en soulignant : «Le bilan est accablant, des personnes mortes, des blessés, des disparus et des arrestations. Un blocus a été organisé sur la région, car de nombreux journalistes et observateurs ont été empêchés de s’y rendre sur les lieux.»
Inquiets de la situation, les militants de la LADH «expriment leur plus grande préoccupation quant aux graves incidents survenus à Laâyoune au Sahara occidental. Condamnent fermement l’usage de la force contre les indépendantistes sahraouis et demandent au secrétaire général de l’ONU de désigner une commission d’enquête sur ces événements aussi bien tragiques que condamnables», lit-on encore dans le même document. Au nom de tous les militants de la Ligue, le communiqué demande aussi au premier responsable de l’organisation onusienne l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et exige la libération immédiate des personnes arrêtées, appelant à une solution pacifique et démocratique au conflit du Sahara sous l’égide des Nations unies.(El Watan-18.11.2010.)
*La répression marocaine fait 4500 blessés et 2000 prisonniers
L’agression, perpétrée lundi dernier par les forces d’occupation marocaines contre la population civile sahraouie du campement de Gdeim Izik, a fait «des dizaines de morts, plus de 4500 blessés et de 2000 prisonniers», indique samedi un communiqué du ministère sahraoui de l’Information. «Des sources font état de plus de 2000 personnes emprisonnées et d’autres ont été libérées après avoir été sauvagement torturées», dénonce le ministère sahraoui, qui précise que les centres de détention sont situés au «Carcel negra», au quartier général de la police, au dépôt des forces auxiliaires, à «Lehcheicha» à l’est de la ville d’El Ayoun, au collège Allal-Ben-Abdallah, aux centres sportifs d’El Ayoun et celui situé à 25 km d’El Ayoun.«L’armée, les forces auxiliaires et les unités de police continuent d’attaquer les citoyens sahraouis, procédant à des arrestations et kidnappant des jeunes, surtout dans les quartiers de Skeikima, Boucraâ et Mattalla. Dans les quartiers de l’est de la ville, comme Raha, Douerat, le saccage des maisons continue», ajoute le communiqué. «De peur des représailles, les personnes blessées restent terrées chez elles, car elles savent pertinemment que leur sort est scellé une fois parties à l’hôpital pour se faire soigner», précise le communiqué, citant le cas du citoyen sahraoui Abdeslam Al Ansari qui, en dépit des précautions prises par sa famille de le dissimuler pour ne pas être repéré par la police marocaine, a succombé à ses blessures une fois arrivé à Agadir.«Ce cas n’est pas isolé. Plusieurs blessés graves n’ont pas pu recevoir des soins. Des témoins oculaires ont compté des dizaines de corps qui jonchaient le sol aux alentours du campement de Gdeim Izik et dans la partie est de la ville d’El Ayoun, et le nombre de disparus se compte par centaines», ajoute le communiqué, relevant que le bouclage du territoire sahraoui par le Maroc rend l’accès «quasiment impossible» aux médias et aux observateurs internationaux, ce qui fait que les décomptes sont «extrêmement difficiles» à effectuer. «La ville occupée de Smara est, depuis jeudi, le théâtre de violentes manifestations organisées par des jeunes étudiants en solidarité avec les citoyens sahraouis d’El Ayoun. La police marocaine les a dispersés avec une violence inouïe et procédé à la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, des établissements scolaires», conclut le communiqué. (Source:El Watan-15.11.2010.) * Vaste mouvement de soutien au peuple sahraouiUne pétition pour la mise en œuvre d’une enquête internationale sur les événements qui se déroulent depuis le 8 novembre à El Ayoun occupée, suite à l’assaut des forces de l’ordre marocaines contre le campement de civils sahraouis de Gdeym Izik a été lancée par des associations solidaires avec le peuple sahraoui et 60 organisations membres du Comité international du Forum social mondial. A Madrid, Londres et Paris, plusieurs milliers de personnes ont exprimé leur condamnation de l’attaque meurtrière perpétrée lundi par les forces marocaines contre le campement sahraoui. L’eurodéputée Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne Europe écologie, membre de la sous-commission des droits de l’homme du parti des Verts suisses, a estimé samedi que «la répression a révélé malheureusement le vrai visage du régime marocain.»Le ministre irlandais des Affaires étrangères a, lui, affirmé que le blocage que connaît cette question est dû «au refus du Maroc de permettre l’organisation d’un référendum au Sahara occidental qui inclut l’option d’indépendance pour le peuple sahraoui». L’eurodéputé espagnol, Willy Meyer, a, pour sa part, dénoncé la position du Maroc qui «veut imposer sa loi» au Sahara occidental sur la base d’une «politique répressive» et «sans témoins». (El Watan-15.11.2010.) *Elles réclament la lumière sur le massacre d’El Ayoun
Londres et Madrid haussent le ton
Moins d’une semaine après le raid meurtrier des forces marocaines sur le campement sahraoui Gdeim Izik d’El Ayoun occupée, l’étau se resserre autour de «sa majesté». Les réactions, jusque-là timides des grandes puissances, se font de plus en plus bruyantes.
Après les déclarations échappées à Bernard Kouchner qui jugeait «grave» ce qui s’est passé à El Ayoun, son homologue espagnole a haussé un peu plus le ton.
La nouvelle ministre des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a signé hier sa première position à l’égard du conflit par une déclaration qui prend l’allure d’un feu d’artifice dans un ciel jusque-là serein des relations hispano-marocaines. «Nous sommes très profondément préoccupés parce que nous croyons que les faits qui se sont produits sont très graves mais, face à la confusion et à l’incertitude sur le nombre de victimes et de blessés, nous attendons un rapport définitif pour faire un bilan» a-t-elle indiqué dans une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres rapporté par la télévision privée espagnole Telecinco.
La ministre a également indiqué avoir demandé aux autorités marocaines qu’elles «éclaircissent les circonstances de la mort du citoyen espagnol Baby Hamadi Buyema», porteur d’un passeport espagnol.
Mme Jimenez a expliqué que l’Espagne tout comme le reste de la communauté internationale ne «s’était pas prononcée» sur ces événements «parce que l’information est confuse et nous voulons éviter de nous prononcer de manière incorrecte.» C’est pourquoi la chef de la diplomatie affirme que son pays avait demandé au Maroc des «éclaircissements» sur les violences qui ont suivi le démantèlement d’un campement de contestataires sahraouis au Sahara occidental.
Les Sahraouis au Département d’état
Voilà qui met le gouvernement espagnol, soumis à une terrible pression de son opinion publique, sur la même longueur d’onde que sa société civile qui n’a de cesse de réclamer le retrait du soutien à la colonisation marocaine.
Le même jour, la Grande-Bretagne a carrément appelé à une surveillance. La secrétaire d’Etat britannique chargée du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Alistair Burt, en visite à Alger, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère : «Nous soutenons depuis longtemps l’idée qu’il y ait une surveillance des droits de l’homme (au Sahara Occidental) et les événements de ces derniers jours ont rendu cette nécessité encore plus urgente», a-t-elle déclaré hier dans un point de presse concluant sa visite de 24 heures en Algérie.
Une position qui sera versée au dossier du Polisario qui réclame à cor et à cri que le mandat de la Minurso soit élargi à la surveillance des droits de l’Homme.
Mieux encore, la diplomate a assuré que la Grande-Bretagne soutient les efforts de l’ONU pour une solution négociée «qui tienne compte des souhaits de la population du Sahara en vue d’une autodétermination».
Alistair Burt a souligné également que son pays «suivait avait beaucoup d’inquiétude» la situation au Sahara Occidental, en «particulier suite à des informations sur un accroissement des violences durant les derniers jours».
Au chapitre du bilan des tueries, le Front Polisario a accusé hier les autorités marocaines d’avoir assassiné des «dizaines» de personnes, d’en avoir blessé plus de 4500 et d’en avoir emprisonné plus de 2000 depuis l’assaut.
Un témoignage en provenance d’El Ayoun à la télévision algérienne évoque même l’existence «de dizaines» de corps jetés dans un puits à El Ayoun par l’armée marocaine pour faire disparaître les preuves. C’est dire que l’on s’achemine vers une enquête internationale sur ces tragiques événements, surtout que les Etats-Unis ont pour la première fois invité la délégation sahraouie aux négociations de Manhasset, au département d’Etat à Washington pour information. (El Watan-13.11.2010.)
**Le Centre Robert Kennedy demande une enquête
L’organisation américaine des droits de l’homme «Robert F. Kennedy Center for Justice and Human Rights» (RFK Center) et la militante sahraouie et lauréate 2008 du prix RFK Center, Aminatou Haidar, ont appelé hier dans un communiqué commun à l’ouverture d’une enquête immédiate sur l’attaque militaire marocaine contre le camp sahraoui de Gdeim Izik.
Le Centre RFK (basé à Washington) et Mme Haidar ont appelé le Haut Commissariat des droits de l’homme de l’Onu à engager, en urgence, une enquête sur l’assaut militaire marocain contre le camp sahraoui qui a fait 19 morts, 723 blessés et 159 disparus, selon un bilan provisoire. Soulignant que le gouvernement marocain s’obstine à contester le bilan des morts et des blessés suite au massacre commis par les forces marocaines, le Centre RFK et la militante sahraouie ont soutenu que «ces événements tragiques démontrent, à nouveau, la nécessité de la mise en place d’un mécanisme chargé de la protection des droits de l’Homme au sein de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO)».
En conséquence, le Centre RFK et Mme Haïdar ont réitéré leur préoccupation quant à l’absence d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme pour fournir des informations précises sur les violations des droits de l’homme au Sahara occidental. (El Watan-13.11.2010.)
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*Après la provocation de l’armée marocaine dans les camps sahraouis
Climat insurrectionnel à El Ayoun
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*La délégation du Front Polisario au département d’Etat américain
La délégation du Front Polisario à New York a été reçue, hier, au département d’Etat par la sous-secrétaire d’Etat adjointe chargée des affaires du Maghreb et du Golfe auprès du département d’Etat, Mme Janet A. Sanderson.
M’hamed Khedad, un des membres de la délégation, joint par téléphone hier en fin de journée, a indiqué que «Mme Sanderson a exprimé à la délégation du Front Polisario que le département d’Etat suit avec une attention particulière ce qui se passe dans la ville d’El Ayoun. Elle a exprimé également sa préoccupation et a demandé à avoir tous les éléments» sur les derniers évènements. La sous-secrétaire d’Etat a tenu à remercier la délégation sahraouie d’avoir accepté de prendre part au troisième round de négociations informelles, et ce, malgré la provocation marocaine à la veille de sa tenue, a ajouté M. Khedad.
La délégation sahraouie a saisi l’occasion pour demander «la constitution d’une commission d’enquête indépendante sur ce qui s’est passé à El Ayoun» et également exiger «l’élargissement des missions de la Minurso à la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés». (El Watan-11.11.2010.)
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**Après la sanglante intervention des forces armées marocaines contre les Sahraouis du camp de Gdeim-Izik à al-Ayoune….
… l’instance onusienne déplore l’attaque marocaine
et Madrid appelle à l’intervention du Conseil de sécurité
La sanglante intervention des forces armées marocaines contre les Sahraouis du camp de Gdeim-Izik à al-Ayoune, devenue un sujet de préoccupation de la communauté internationale, a fait réagir de nombreuses instances et capitales, dont Madrid qui a appelé l’organe exécutif de l’ONU à intervenir.
Alors que la situation sur le terrain est encore floue, car Rabat a verrouillé le passage vers al-Ayoune en empêchant tous les médias ou observateurs désireux de s’y rendre, notamment les journalistes espagnols et le député français Jean-Paul Lecocq refoulés de l’aéroport de Casablanca, l’ONU s’est saisie du dossier d’autant plus que cette agression des forces marocaines contre les civils sahraouis a coïncidé avec le nouveau round de discussions informelles entre le Maroc et le Front Polisario.
Mais avant même que l’instance onusienne ne réagisse, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Mme Trinidad Jimenez, a appelé, lundi depuis La Paz où elle effectue une visite officielle, à “l’intervention du Conseil de sécurité” de l’ONU dans la crise provoquée par l’agression perpétrée lundi par les forces armées marocaines contre le camp sit-in de Gdeim-Izik causant des morts et des centaines de blessés parmi les sahraouis. “Il s’agit d’une question d’étendue internationale que le gouvernement (espagnol) ne peut traiter bilatéralement avec Rabat et pour laquelle on doit convoquer le Conseil de sécurité”, a déclaré la nouvelle chef de la diplomatie espagnole dans une déclaration à la presse en Bolivie, appelant au passage les parties en conflit au “calme et au dialogue”. Par ailleurs, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué hier que la France a regretté la “surprenante” décision marocaine de refoulement lundi d’un député français qui voulait se rendre au Sahara occidental et a demandé des explications à Rabat. Le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, a déclaré lors d’un point de presse : “Nous regrettons cette décision de refoulement et nous en avons informé l’ambassadeur du Maroc en France.” “Nous lui avons demandé des explications sur cette décision surprenante envers un membre de notre représentation nationale”, a-t-il affirmé avant d’ajouter que : “Le directeur de cabinet du ministre s’est entretenu avec le député communiste Jean-Paul Lecoq”, a précisé le porte-parole. Dans le même ordre d’idées, il a ajouté : “Nous déplorons les heurts qui ont opposé les forces de l’ordre marocaines hier à un groupe de civils à al-Ayoune”, et “nous soulignons l’importance qui s’attache à tout mettre en œuvre pour éviter de nouvelles violences”. Le responsable français estimera que “plus que jamais, il convient d’accélérer les efforts en vue d’une solution politique”. À New York, où s’ouvrait une réunion de deux jours pour discuter de l’avenir du territoire du Sahara occidental, les Nations unies ont regretté l’ “incident meurtrier” dans un camp au Sahara occidental, et ont appelé les parties à faire preuve de retenue. “Les informations disponibles actuellement sur les raisons de cette opération, le niveau de force employé, la réaction des personnes du camp, le nombre de victimes parmi les manifestants et les forces de sécurité, sont vagues et contradictoires. Manifestement, il y a un certain nombre de morts et de blessés que nous regrettons”, a dit, lundi lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Martin Nesirky. “Nous appelons les parties impliquées à faire preuve de la plus grande retenue dans les heures et les jours qui viennent”, a-t-il ajouté. La même source a souligné qu’il était “hautement fâcheux” que l’opération ait affecté “l’atmosphère dans laquelle ces pourparlers sont menés”. (Liberté-10.11.2010.)
**une chasse à l’homme contre les militants sahraouis
LOURD BILAN DE LA RÉPRESSION MAROCAINE À EL AÂYOUNE
11 morts, 723 blessés et 159 disparus
Les forces d’occupation marocaines mènent une chasse implacable contre les militants sahraouis, les maisons sont violemment perquisitionnées alors que les arrestations arbitraires se multiplient.
Le bilan de la tuerie contre le peuple sahraoui est accablant: 11 personnes tuées, 723 blessées et 159 autres portées disparues après l’intervention des forces d’occupation marocaines contre un campement de contestataires près de El Aâyoune, chef-lieu du Sahara occidental.
Le souverain marocain sème la terreur dans les territoires occupés. Contrairement à ce que veut faire croire Rabat, c’est un véritable climat de guerre civile qui règne dans la ville occupée d’El Aâyoune. «La situation y est très critique et risque de s’aggraver davantage», indique un communiqué de la Rasd rendu public hier. Les dernières informations, dont nous disposions avant de mettre sous presse, font état de 6 morts dont 5 militaires des Forces armées royales, selon une source officielle marocaine citée par l’AFP. Un premier bilan côté sahraoui signale qu’un jeune sahraoui de 26 ans a été abattu lors de l’offensive menée lundi par les forces marocaines contre le camp de Gudeim Izik alors que des dizaines de blessés, de disparus et de détenus sont déplorés.
Le Conseil des ministres sahraoui a décrété la journée du mardi 9 novembre, journée de deuil national. «Un deuil national sera observé en particulier au sein de la République sahraouie, les camps de réfugiés, les ambassades, les représentations du Front Polisario et dans les territoires libérés où le drapeau national sera mis en berne».
Pris dans la spirale d’une violence qu’il a ouvertement décrétée et qu’il ne contrôle plus, Mohammed VI ne cache pas sa volonté de mettre à genoux le peuple sahraoui qui a pris la décision de s’émanciper de sa tutelle. Pour mater cette résistance pacifique, il a mis le paquet. Il n’a pas lésiné sur les moyens. «Les forces marocaines, qui étaient accompagnées des forces de la gendarmerie, de la police et d’auxiliaires, se sont livrées à une violence inouïe, en utilisant des hélicoptères pour larguer des bombes lacrymogènes et des canons à eau contre les citoyens sahraouis sans défense», témoigne Mohamed Salem Ould Salek. «C’est horrible ce qui se passe là-bas. Il y aura certainement un grand bilan de morts et de blessés», s’est inquiétée Aminatou Haïdar, militante des droits de l’homme et symbole de la résistance sahraouie dans les territoires occupés.
Le bilan ne peut qu’être provisoire, le pouvoir marocain a mis la ville d’El Aâyoune sous un black-out total et distille les informations à sa guise. «Les informations disponibles actuellement sur les raisons de cette opération, le niveau de force employé, la réaction des personnes du camp, le nombre de victimes parmi les manifestants et les forces de sécurité sont vagues et contradictoires. Manifestement, il y a un certain nombre de morts et de blessés que nous regrettons», a déclaré Martin Nesirky, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, lors d’une conférence de presse.
C’est certainement foutu pour le troisième cycle de négociations informelles qui ont débuté le 8 novembre à Greentree, à Long Island, près de New York.
Le souverain marocain n’en fait qu’à sa tête dans le conflit du Sahara occidental.
Le représentant personnel de Ban Ki-moon, qui a déployé tout son savoir-faire pour tenter de renouer le dialogue entre les deux parties en conflit (Maroc et Polisario), risque de voir ces nouveaux pourparlers tourner en eau de boudin.
Les événements dramatiques du 8 novembre dans les territoires occupés sont considérés comme les plus graves depuis leur occupation par le Maroc en 1975. l(Expression-10.11.2010.)
** A El Ayoun, C’est l’intifadha..!
Ce lourd bilan bat en brèche la propagande marocaine qui veut chloroformer la communauté internationale . Des centaines de maisons et de boutiques de Sahraouis saccagées . Les forces marocaines ont imposé un couvre-feu dans toute la ville d’El Ayoun.
Loin de la propagande du makhzen qui victimise son bras armé à grand renfort médiatique, le constat au lendemain de la razzia d’El Ayoun se passe de tout commentaire. Dans un communiqué rendu public hier, le Front Polisario a soulevé un coin du voile sur un massacre à huis clos commis contre les Sahraouis dans la ville martyre d’El Ayoun. A l’heure où nous mettions sous presse, onze personnes, des enfants et des femmes notamment, ont péri sous les balles des unités de l’armée marocaine. Or, officiellement, il n’y a eu que 3 victimes, toutes marocaines et qui ont ému – on s’en doutait –, les médias occidentaux largement acquis à la cause de sa majesté. Mais les Sahraouis qui ont allumé l’intifadha d’El Ayoun ne pouvaient pas cacher leurs morts qu’ils ont enterrés dignement hier.
Ils sont onze martyrs sahraouis à avoir été assassinés loin des feux des projecteurs et des manchettes des journaux en France et au Maroc. Pis encore, 723 blessés, dont la majorité gravement, sont recensés alors que le sort de 159 personnes est toujours inconnu. Il est loisible d’imaginer le sort d’un disparu au sens «royal» du terme.
C’est là le dramatique bilan encore provisoire d’une expédition punitive visiblement bien ficelée et sur lequel les médias occidentaux n’ont curieusement pas zoomé. Le Front Polisario a attiré hier l’attention de la communauté internationale sur la tragédie qui s’est abattue sur son peuple de l’autre côté du mur via un communiqué.
«L’héroïque population de la ville d’El Ayoun a enterré ses martyrs, dont le nombre s’élève jusqu’à présent à 11, et le nombre n’est pas exhaustif, tandis que celui des disparus ou les personnes recherchées par leurs parents et proches a atteint 159 personnes dont le sort laisse supposer qu’il y a parmi eux des morts», a-t-il souligné. Le Polisario n’a pas manqué de préciser que ce bilan provisoire déjà lourd, «risque de s’alourdir vu les dimensions de l’agression barbare».
Il se fait fort de révéler au monde les grands moyens mis à contribution par le royaume pour mâter les manifestants d’El Ayoun. «Les forces marocaines ont utilisé des balles réelles, des bombes lacrymogènes, des bâtons, des cailloux et des canons à eau», lit-on dans le communiqué rendu public hier. Au chapitre des dégâts matériels, le Polisario dresse un inventaire qui prend l’allure d’une dévastation : «…Les forces de l’occupant ont également saccagé des centaines de maisons et boutiques et détruit des voitures appartenant à des Sahraouis.»
C’est dire que les Sahraouis d’El Ayoun ont eu droit à un lundi noir qui sera marqué d’une pierre blanche pour la suite de leur lutte pour l’autodétermination. Loin des caméras et de la curiosité des médias. Le Maroc a tôt fait, en effet, de faire le ménage autour de la ville en expulsant manu militari journalistes, animateurs d’ONG, et même des députés européens avant de faire feu…
Couvre-feu
«Les forces marocaines ont procédé à l’expulsion des journalistes étrangers du campement Gdim Izik pour ne pas avoir de témoins du massacre», souligne le Polisario, écorchant au passage l’Union européenne d’avoir accordé un statut avancé à sa «majesté». Et d’ajouter ironiquement : «Un statut qui doit être renforcé maintenant d’une médaille, notamment après ses ‘’performances’’ dans ce domaine suite au massacre d’El Ayoun occupée». Le Front Polisario avait annoncé lundi la mort d’un jeune Sahraoui et des «centaines» de blessés civils dans l’assaut donné contre le camp. Face à un tel état des lieux, le Conseil des ministres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) réuni en session d’urgence, a appelé l’Organisation des Nations unies à «assumer ses responsabilités» dans la protection des civils sans défense dans les territoires sahraouis occupés.
Dans un communiqué sanctionnant une réunion extraordinaire lundi soir du Conseil des ministres, les autorités sahraouies ont tenu le gouvernement marocain pour responsable de «ce nouveau crime perpétré, lundi matin, à El Ayoun». A l’heure où nous mettions sous presse, la ville d’El Ayoun était encore en état d’alerte. Les forces marocaines ont imposé un couvre-feu dans toute la ville. (El Watan-10.11.2010.)
**Presse Espagnole
Les événements les plus graves depuis 1991
Le journal El Pais rapporte que la ville d’El Ayoun continue de connaître des «escarmouches» entre les forces de l’ordre et les citoyens, 24 heures après l’assaut donné contre le camp Gdem Izik.
«Après une nuit relativement tranquille, durant laquelle le gouvernement marocain a décrété un couvre-feu, des affrontement ont eu lieu autour de l’aéroport», a écrit le journal. Selon la publication, des accrochages entre civils ont eu lieu dans la matinée d’hier dans le centre historique de la ville et des biens sahraouis ont été attaqués. La situation à El Ayoun est qualifiée par le quotidien de «la plus grave depuis l’arrêt des hostilités» entre Marocains et militants du Polisario en 1991. Le journal reprend le bilan de 11 morts établi par le Polisario, alors que les autorités marocaines parlent de 6 morts.
Pour le journal conservateur ABC, le procureur du roi a ouvert une enquête après le décès du civil sahraoui Gargar Brahim Ould Mahmoud. Citant la délégation du Polisario en Espagne, ABC a rapporté également que des personnes sont portées disparues après l’assaut de lundi et a annoncé que les forces de l’ordre marocaines ont saccagé des maisons et des véhicules appartenant à des Sahraouis. D’après le même journal, des balles réelles et des bombes lacrymogènes ont été utilisées lors de l’assaut contre le camp de Gdem Izik. El Periodico, pour sa part, a évoqué des arrestations «massives» parmi les jeunes Sahraouis opérées par la police et la gendarmerie.
Selon ce journal de Barcelone, les services de sécurité marocains cherchent, à El Ayoun, les «instigateurs» des protestations «pour de meilleures conditions de vie pour la population». Après avoir critiqué la position «molle» du gouvernement espagnol, El Mundo a rapporté, citant deux responsables du gouvernement, que l’Espagne est préoccupée par ce qui se passe à El Ayoun mais reste attachée au Maroc, «important partenaire pour l’Union européenne».Le ministre de la Présidence, Ramon Jaurequi, a, dans une déclaration à la Radio nationale espagnole, qualifié les incidents d’El Ayoun de «gravissimes».
La plupart des journaux espagnols ont publié sur leur site des séquences vidéo sur les événements de lundi. Rabat et Madrid sont en désaccord depuis plusieurs mois sur la gestion des enclaves de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc. A Madrid, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, a récemment déploré la façon avec laquelle des médias espagnols traitent «tout ce qui se rapporte au Maroc», préférant «distordre la réalité». Fassi Fihri a d’ailleurs qualifié d’«acte illégal l’attroupement» dans le campement de Gdem Izik à El Ayoun. Des déclarations faites deux jours avant l’assaut. (El Watan-10.11.2010.)
**La presse marocaine sur la voie de «sa majesté»
Les journaux marocains se sont donné le mot : pas question de rapporter fidèlement ce qui s’est réellement passé durant la journée de lundi dans la ville d’El Ayoun. Dans un style purement propagandiste, Essahra El Maghribia titre son article «Les fauteurs de troubles ont un lien avec le Polisario et les services algériens et des parties opportunistes». Pour Al Allam du parti El Istiqlal, «des infiltrés séparatistes derrière les troubles d’El Ayoun». Aucun n’a mentionné le nombre de victimes sahraouies, se contentant d’évoquer uniquement les pertes enregistrées du côté marocain.Tous les articles traitant des évènements de la ville sahraouie occupée sont rédigés sur la base des dépêches de l’agence de presse officielle, la MAP, ou se réfèrent aux déclarations des officiels marocains. Aucun reportage.
Seule voix discordante à relever, celle du journaliste Ali Lmrabet qui, à partir de Madrid, s’est consacré à donner une masse d’informations. Frappé d’une suspension –absurde – d’écriture pour une durée de dix ans dans son pays, il a balancé des infos à longueur de journée sur facebook. Selon lui, c’est «le couvre-feu à El Ayoun et l’armée patrouille dans la ville».Il faut signaler aussi que les autorités marocaines ont empêché des journalistes de se rendre à El Ayoun occupée. Les correspondants espagnols accrédités à Rabat de TVE, TV3, El Mundo, ABC, El Periodico de Catalunya, EFE et la Cadena Cope et un photographe d’Associated Press (AP) ont été interdits d’embarquement à bord d’un avion de la RAM. Le Maroc veut une répression à huis clos. (source: El Watan-10.11.2010.)
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**Répression à huis clos Les journalistes étrangers ont été empêchés de se rendre à El Ayoun, prélude à une vaste répression à la suite des émeutes sanglantes de ces dernières 48 heures.Le dernier bilan s’élèverait à 19 morts sahraouis.
Difficile d’avoir la moindre information sur l’évolution de la situation dans la ville d’El Ayoun occupée. Les journalistes étrangers sont empêchés par les autorités marocaines de se rendre sur place, les liaisons téléphoniques avec la ville occupée sont coupées. Des observateurs et des militants d’Organisations non gouvernementales (ONG) sont chassés des territoires sahraouis occupés. Les capitales occidentales s’indignent et passent à autre chose, laissant un peuple se faire massacrer impunément. Sans doute que le Maroc veut une répression sans image et sans témoin. Un massacre à huis clos.
Trois jours après l’attaque sanglante de l’armée marocaine contre le camp de Gdeim Izik, surnommé le «camp de la liberté» (12 km de la ville d’El Ayoun), le bilan de la répression demeure provisoire. Le ministère sahraoui des Territoires occupés a annoncé, dans un communiqué, un nouveau bilan après la découverte de 8 corps aux alentours de la ville d’El Ayoun et a porté ainsi le nombre de victimes sahraouies à 19 morts : «Huit autres corps de victimes sahraouies ont été découverts, hier, non loin du camp Gdeim Izik, aux abords du Rio Dorro. Deux d’entre elles ont été abattues par l’armée marocaine, alors que la troisième a été écrasée par un camion militaire. La quatrième victime est un enfant de sept ans, résidant dans le quartier Douiret, assassiné lors d’une intervention de l’armée marocaine contre les manifestations organisées dans ce quartier. Les quatre autres victimes ont été retrouvées entre la ville occupée d’El Ayoun et oued Sakia El Hamra, dont les circonstances de leur mort demeurent inconnues.»
Le bilan provisoire de l’aveugle répression s’élève ainsi à 19 civils sahraouis assassinés, 732 blessés et 159 personnes portées disparues, a ajouté le communiqué.La tension reste très tendue, selon des responsables du Front Polisario. Certaines sources parlent «d’une véritable chasse à l’homme dans la ville d’El Ayoun occupée. Tous les militants sahraouis des droits de l’homme ont été arrêtés». Cela se passe loin des caméras de télévision et des regards des observateurs étrangers.
Le bilan dramatique de la répression sauvage qui s’abat sur les civils sahraouis rappelle étrangement l’infernale machine à tuer du Hassan II, de 1976 jusqu’au cessez-le-feu, en 1991.
Les autorités marocaines, quant à elles, ont avancé, hier, le chiffre de 11 morts dont 10 sont des militaires, selon l’AFP, prenant le soin d’éviter de parler des victimes du côté sahraoui.Le président la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a déclaré, hier à Alger, que «la situation à El Ayoun connaît des développements très dangereux. La police marocaine continue de réprimer violemment des populations sahraouies civiles. On a enregistré de nombreux disparus et le nombre de morts risque d’être revu à la hausse». D’après le ministère sahraoui des Territoires occupés, «la ville d’El Ayoun vit toujours sous embargo militaire. L’armée marocaine patrouille dans la ville et a imposé un couvre-feu ; les populations civiles sahraouies sont soumises à une effroyable terreur». Les responsables sahraouis ne cachent pas leur inquiétude quant au sort réservé à leurs concitoyens arrêtés et disparus.
Il faut souligner, à ce sujet, que la responsabilité de la communauté internationale est totalement engagée. Depuis l’intifadha pacifique de mai 2005, les responsables sahraouis n’ont cessé de demander aux Nations unies d’élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum de l’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) aux questions des droits de l’homme dans les territoires occupés. Un appel qui est resté, jusque-là sans écho. Incapable de faire respecter ses résolutions sur le conflit qui dure depuis 35 ans maintenant, l’ONU s’avère impuissante face au soutien actif qu’apporte l’Occident à l’occupant marocain. Le peuple sahraoui ne pourra plus supporter d’autres concessions et rester les bras croisés en comptant ses morts. (El Watan-11.11.2010.)
**Mohammed VI ne s’en sortira pas à bon compte après la tuerie d’El Ayoun
*Rabat a signé son suicide politique
Mohammed VI ne s’en sortira pas à bon compte après la tuerie qui a suivi le démantèlement du camp de Gdeim Izik, ravagé, mis à feu et à sang par les forces d’occupation marocaines. En effet, tandis que la troisième rencontre informelle entre le Maroc et le Front Polisario s’est achevée mardi sans aucune avancée notoire, le Conseil de sécurité, à l’initiative du Mexique, s’apprête à ouvrir une enquête sur les violentes attaques menées par les forces d’occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik et qui se sont poursuivies par une féroce chasse à l’homme dans la ville occupée d’El Aâyoune.
Cette opération militaire a entraîné la mort de 11 personnes, 723 blessées et 159 autres portées disparues (Voir l’Expression du 10/10/2010) et 163 arrestations selon le chiffre donné hier par des officiels marocains. Le bilan demeure malheureusement provisoire. La communauté internationale indignée et préoccupée a vivement réagi à ce massacre planifié et exécuté à huis clos.
«Le Conseil de sécurité de l’ONU a entamé mardi des démarches à la demande du Mexique, pour convoquer une séance d’information sur les violentes attaques contre les citoyens sahraouis au Sahara occidental après l’assaut perpétré lundi par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik» a indiqué l’agence de presse sahraouie SPS dans une dépêche datée du 10 novembre.
Le président du Conseil de sécurité pourra compter sur les 14 autres membres qui ont exprimé leur «volonté et leur soutien» à la demande du Mexique pour que le Département des opérations de paix de l’ONU présente un rapport sur ce qui s’est passé dans les territoires occupés du Sahara occidental a ajouté la même source. La France traditionnel allié du trône alaouite a réagi. «Il y a un problème d’urgence parce qu’à El Aâyoun les chocs ont été très violents, les incidents très graves. On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville, le nombre des blessés et le nombre des morts», a reconnu le ministre français des Affaires étrangères.
De là à penser, cependant, que Paris va cesser de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, il y a un pas à ne pas franchir. «La France, comme d’ailleurs le Conseil de sécurité, juge intéressante la proposition marocaine qui mérite d’être discutée», avait déclaré Bernard Kouchner, dans une interview au magazine Jeune Afrique au mois de mars 2009. «Cette proposition d’autonomie constitue la base la plus pertinente pour sortir de l’impasse.
La France encourage les négociations autour de la proposition marocaine…», a renchéri,au début du mois de juillet, le Premier ministre français, François Fillon. Sur le plan de la diplomatie, les efforts déployés par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour tenter de mettre un terme au statu quo dans lequel baigne le conflit du Sahara occidental, semblent réduits à néant après les événements dramatiques qui ont marqué les territoires occupés.
Le troisième cycle de discussions informelles entre le Front Polisario et le Maroc qui se sont tenues entre le 8 et le 9 Novembre à Manhasset, près de New York, se sont achevées mardi soir sur un constat d’échec. Le Maroc a campé, comme il fallait s’y attendre, sur sa proposition d’autonomie faisant fi de la résolution 1920 adoptée par le Conseil de sécurité le 30 avril 2010 et qui garantit au peuple sahraoui le droit de se prononcer librement quant à son avenir dans le cadre d’un référendum d’autodétermination.
«Le Maroc et le Polisario ont tenu des discussions amples et franches sur les propositions de chacun sur le Sahara occidental, dans un esprit de respect mutuel en dépit du fait que chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base des négociations à venir», a confié le représentant personnel de Ban Ki Moon pour la région. Christopher Ross a annoncé un autre rendez-vous entre les deux belligérants.
«Les participants ont décidé de se réunir à nouveau au mois de décembre ainsi qu’au début de l’année prochaine afin de poursuivre, selon des approches innovatrices, le processus de négociations qui a été demandé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies» a indiqué le diplomate américain. Jusqu’à quand les portes du dialogue demeureront ouvertes? Une seule option peut mettre un terme au conflit du Sahara occidental: la tenue d’un référendum d’autodétermination. La balle est dans le camp…marocain. (L’Expression-11.11.2010.)
**Rabat franchit le point de non-retour
Le Sahara occidental est à feu et à sang par la répression des forces d’occupation marocaines. Impuissants à faire plier le peuple sahraoui, le roi du Maroc et le Makhzen font régner la terreur sur le territoire sahraoui afin d’amener son peuple à résipiscence. Echouant à imposer la prétendue «marocanité» du Sahara occidental, le souverain alaouite use de la force pour contraindre les Sahraouis, oublieux que celle-ci n’a jamais résolu les problèmes politique et identitaire. Le soulèvement de la population d’El Aâyoune, principale ville et chef-lieu du Sahara occidental, apporte un désaveu définitif aux prétentions du roi. La mansuétude, dont a fait montre la communauté internationale envers le Maroc, a des limites, et ces limites semblent aujourd’hui avoir été atteintes quand les forces d’occupation chérifiennes ont noyé dans le sang la révolte des Aâyounis. Rabat, en effet, n’a pas hésité à user de l’arme lourde (tirs de chars et bombardements aériens) contre le camp de la liberté, installé à la périphérie d’El Aâyoune, où s’étaient retranchées 25.000 personnes. L’échec du roi au Sahara occidental est évident, surtout, sanglant, car rien ne justifiait l’emploi de la puissance militaire contre une population désarmée. Le dossier sahraoui a été ouvert il y a 35 ans par l’invasion du territoire par 350.000 militaires marocains, camouflés en «marcheurs». C’était en novembre 1975. Depuis, le Maroc n’est pas parvenu à imposer son diktat au peuple sahraoui qui résiste et refuse l’oukase de Rabat. De fait, le Maroc a toujours exclu l’organisation d’un véritable référendum d’autodétermination qui donne aux Sahraouis de choisir librement dans la légalité, la transparence et la loyauté entre l’indépendance et le rattachement au Maroc. Mais Rabat était tellement peu sûr que les Sahraouis choisissent leur rattachement au Royaume chérifien, qu’il s’est ingénié à tout faire pour qu’une telle consultation n’ait jamais lieu. Or, ce qui se passe depuis quelques jours au Sahara occidental occupé, où le peuple a massivement dit «non» à l’occupation, peut être estimé comme un choix. Un référendum en soi.
Célébrant dimanche le 35e anniversaire de la «Marche Verte», le roi Mohammed VI a déclaré entre autres: «Nous ne ménagerons aucun effort pour qu’ils (les Sahraouis) exercent leurs droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression, de mouvement et de retour à leur mère patrie.» Cette promesse avait en fait, la couleur du sang lorsque le lendemain même de ces mirifiques paroles, le roi emploie la manière forte pour ramener les insurgés dans le giron de la «mère patrie». Le monde entier est désormais témoin de quel genre de liberté d’expression et de quelle liberté de mouvement parlait le souverain chérifien. Plus qu’une maladresse, Mohammed VI a commis une faute qui n’est pas passée inaperçue, même par ceux-là qui soutiennent à bout de bras le Maroc depuis des décennies. Il en est ainsi du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui a estimé, mardi, devant l’Assemblée nationale française, qu’ «il y a un problème d’urgence parce qu’à El Aâyoune les chocs ont été violents, les incidents très graves». On ne le lui fait pas dire et M. Kouchner de s’interroger: «On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville (El Aâyoune, Ndlr), le nombre des blessés et le nombre des morts». D’ailleurs, cette terreur gratuite contre un peuple désarmé et sous le joug de l’occupation, a fait réagir la communauté internationale dans son ensemble, en sus de l’ONU, qui a vigoureusement condamné l’usage excessif de la force contre un peuple qui ne demande que son droit. En voulant avoir raison envers et contre tous et en faisant couler le sang des Sahraouis à El Aâyoune, le roi du Maroc a franchi le point de non-retour, donnant à voir sa véritable nature d’autocrate, camouflée sous un vernis d’homme policé. (L’Expression-11.11.2010.)
163 Sahraouis arrêtés et des journalistes empêchés d’entrer à Al-ayoune
Alors que la démarche initiée par le Mexique pour une réunion du Conseil de sécurité sur le massacre d’Al-Ayoune était sur le point d’aboutir, Rabat maintient le huis clos en empêchant les journalistes et autres personnalités internationales de se rendre sur les lieux de son forfait afin d’en limiter l’impact.
Malgré la multiplication des condamnations de la communauté internationale des sanglants évènements du camp de Gdeim-Izik où s’étaient réfugiés plus de 25 000 Sahraouis pour protester pacifiquement contre l’occupation marocaine, Rabat poursuit la répression tout en veillant à empêcher les journalistes et les personnalités à se rendre dans la ville d’Al-Ayoune. En effet, l’ONG Reporters sans Frontières (RSF) a annoncé hier qu’une “dizaine de correspondants étrangers sont empêchés” de se rendre à Al-Ayoune au Sahara occidental. Le communiqué de RSF indique qu’“à ce jour (mercredi, ndlr), une dizaine de correspondants étrangers sont toujours empêchés d’embarquer pour Al-Ayoune par les représentants de la compagnie gouvernementale Royal Air Maroc (RAM) à l’aéroport de Casablanca”, et souligne que “la presse internationale s’intéressant à la question du Sahara occidental est la cible directe des autorités marocaines”. Faisant un appel du pied à l’Union européenne pour qu’elle intervienne, RSF fait remarquer que “disposant du statut avancé auprès de l’Union européenne et candidat à son intégration, le Maroc ne peut pas interdire le droit à l’image et l’accès à l’information”. Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l’ONU a entamé mardi des démarches à la demande du Mexique, pour convoquer une séance d’information sur les violentes attaques contre les citoyens sahraouis au Sahara occidental, ont révélé des sources officielles mexicaines. Le président en exercice de l’organe exécutif, l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, s’est chargé de faire des consultations “dans les prochaines heures, avec les autres membres du Conseil de sécurité, afin de fixer la date et les modalités de la réunion”, alors que les 14 autres membres ont exprimé leur “volonté et leur soutien” à la demande du Mexique pour que le Département des opérations de paix de l’ONU présente un rapport sur ce qui s’est passé dans les territoires occupés du Sahara occidental. Sur le terrain, la répression bat son plein avec l’arrestation par les autorités marocaines de 163 Sahraouis, selon Mohamed Dkhissi, le préfet de police d’Al-Ayoune. Du côté sahraoui, on a annoncé qu’un activiste proche de ce mouvement, Annâama Asfari, 40 ans, a disparu “depuis la veille” de l’assaut donné lundi par les forces de l’ordre marocaines pour démanteler le camp. Elghalia Djimi, vice-présidente de l’Association sahraouie contre les violations des droits de l’Homme (ASVDH), a déclaré que “Asfari a été arrêté dimanche, la veille de l’attaque, par la police marocaine alors qu’il était chez l’un de ses amis à Al-Ayoune. Depuis ce jour, on n’a pas de nouvelles de lui”. Par ailleurs, selon l’agence de presse sahraouie SPS, des centaines de colons marocains soutenus par des camions de l’armée marocaine ont incendié plusieurs maisons dans le quartier légendaire, Hay Maâtala, à la ville occupée d’El-Ayoun. “Les forces marocaines ont procédé la nuit de lundi à mardi à l’armement des centaines de colons qui se sont, à leur tour, livrés à incendier tous les véhicules des Sahraouis et plusieurs maisons, sur leur passage”, rapporte cette source, qui cite des témoins de ces scènes. Elle ajoute que “des voitures de la police marocaine ont indiqué aux colons les domiciles des Sahraouis, qui ont fait l’objet de saccage, de pillage, de destruction et de vols des biens des locataires”. Un Mexicain, Antonio Velazquez, qui se trouvait sur place, a dénoncé “la brutalité de l’armée marocaine, qui a utilisé des gaz lacrymogènes, l’eau chaude, des pierres et des bâtons pour détruire le camp de Gdeim-Izik” où vivaient plus de 26 000 Sahraouis, en majorité des femmes, enfants et personnes âgées. Il précisera qu’après “avoir détruit le camp, les forces marocaines ont obligé les milliers de personnes à aller à pied vers la ville d’El-Ayoun occupée”. (Liberté-11.11.2010.)
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11 morts, 723 blessés et 159 disparus sahraouis
Le bilan de l’expédition punitive qu’ont lancé lundi à l’aube les forces de la répression marocaines contre le camp de la liberté d’El Ayoun s’est alourdi.
Dans un bilan encore provisoire de l’agression violente contre le camp de Gdeim Izizk, le Pront Polisario fait état de « onze morts plus de 723 blessés et 159 disparus » parmi les Sahraouis.
Le ministère des territoires occupés et de la diaspora, a souligné dans un communiqué, publié mardi 09 novembre et repris par SPS, que ce bilan « risque encore de s’alourdir vu les dimensions de l’agression barbare exécutée par les forces armées royales appartenant à plusieurs corps, notamment les Détachements d’Intervention Rapide (DIR) venant du mur de la honte et appartenant au secteur de Guelta, de Haouza et du sous-secteur d’Amgala en plus de 6 bataillons des mêmes troupes marocaines et de la gendarmerie de guerre en plus des unités de Mokhaznis (gardes-mobiles) et des forces de la police ».
*voir vidéo…cliquer ici bas
http://www.youtube.com/watch?v=rFw4XhZinfc&feature=player_embedded
La même source affirme que les forces marocaines qui ont en outre « saccagé des centaines de maisons et boutiques et détruit des voitures appartenant à des Sahraouis », ont utilisé « les balles réelles, les bombes lacrymogènes, les bâtons, les cailloux et les canons à eau » contre une population civile « pacifique sans défense », composée de plus de 26 000 personnes en majorité de femmes, d’enfants et de personnes âgées.
Pour le Gouvernement sahraoui, « tout cela avait été minutieusement préparé par l’état major de l’occupant, sous les ordres des plus hauts gradés de l’armée et en coordination avec les spécialistes des services de renseignement qui maîtrisent parfaitement, de par une longue expérience dans les innombrables bagnes secrets du royaume, l’art de la torture, des liquidations physiques et de la disparition ».
La ville d’El Ayoun, selon la même source, « a commencé à enterrer ses martyrs dans la douleur et la dignité face à la barbarie d’un occupant despotique et féodal qui ne se gêne pas de commettre de lâches assassinats dignes de l’apartheid et du nazisme ».
Le gouvernement sahraoui affirme que les journalistes étrangers, les observateurs internationaux et autres juristes et députés du monde ont été expulsés de la ville assiégée avant le massacre. (el Watan-09.11.2010.)
5/10 – Deux femmes face aux forces armées qui encerclent le campement – TotasproD.
Selon les médias espagnols -le site du quotidien El Pais en fait sa une-, l’armée marocaine a démantelé, tôt ce lundi matin et par la force, le campement de Gdim Izik, près de Laâyoune, capitale du Sahara occidental, où plus de dix mille Sarahouis réclamaient « le respect de leurs droits socio-économiques et d’autodétermination » face à « l’occupant » marocain.Les combats se seraient ensuite déportés dans les quartiers sahraouis de cette ville de près de 200 000 habitants, faisant entre trois et treize morts selon les sources.Informé par une jeune française membre d’une association d’aide au commerce équitable, et par le photographe qui l’accompagne, Rue89 avait publié, le 26 octobre et le 2 novembre, les premières photos et vidéos de ces milliers de tentes contestataires. Ce lundi matin, bouleversée par l’arrestation d’Ennema Asfari, militant sarahouis qu’elle avait filmé, elle nous faisait encore parvenir par mail ces nouvelles alarmantes :
« Après avoir coupé l’éclairage public dans la ville, les forces de répression, qui avaient mobilisé et armé des civils marocains, se sont attaquées avec violence à la population sahraouie. Tirs à balles réelles et matraquages ont fait une centaine de blessés. Ils ont été évacués vers les centres de soins.
Un militant des droits de l’homme a eu les deux jambes broyées sous un camion militaire.
Depuis des hélicoptères survolant le “ campement de l’Indépendance, Gdaym Izik ”, un ultimatum d’évacuation dans les deux heures a été lancé aux 20 000 résistants pacifistes qui s’y sont installés depuis la mi-octobre, à 14 kms de la capitale du Sahara occidental. »
El Pais raconte que l’assaut du campement a commencé après 8H00. Les jeunes ont résisté, les forces de l’ordre marocaines ont alors aplati les tentes et pour une raison inconnue, les tentes ont commencé à prendre feu, semant la panique parmi les familles. Ensuite, selon le quotidien espagnol El Mundo, les soldats marocains attaquent ce lundi certains quartiers de Laâyoune avec des camions blindés, tandis que les Sarahouis se défendent avec des bâtons et des pierres. L’armée marocaine patrouille, maison après maison.
D’après El Publico, de véritables scènes de guerre se déroulent actuellement dans la capitale. (Voir la vidéo de ResistenciaSaharaui postée sur YouTube et reprise par El Mundo)
http://www.youtube.com/watch?v=rFw4XhZinfc&feature=player_embedded
Selon un premier décompte, non-officiel mais de « sources fiables » pour El Mundo, au moins sept Sahraouis sont morts pendant le démantèlement du camp . Le Front Polisario parle lui de treize victimes et de « centaines de blessés ». En fin d’après-midi, El Pais, citant une autre source sahraouie, ne parlait plus que d’un mort du côté des militants. Dimanche 24 octobre, Nayem el-Gareha, 14 ans, avait été tué par l’armée marocaine.Ces affrontements sont, de loin, les plus graves depuis le cessez-le-feu conclu en 1991. (Rue89-08.11.2010.)Illustrations : dans les rues de Laâyoune, ce lundi 8 novembre (ResistenciaSaharaui) ; le Sarah occidental selon le World Factbook de la CIA (Wikimedia Commons) ; le campement sarahoui (TotasproD).
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*Dix morts ? 11 morts? plus? On ne le saura peut-être jamais. Mais qu’importe le nombre face à la formidable expédition punitive commise hier à l’aube par les forces marocaines terrestres et héliportées contre les Sahraouis du «camp de la liberté», Gdim Izik, situé à 12 km de la ville d’El Ayoun occupée. Il était quasiment impossible de confirmer hier le bilan du raid marocain tant les estimations oscillaient entre «une centaine» de blessés et une «dizaine» de morts.Babi Mahmoud Gargar est la première victime déclarée de la «bataille d’El Ayoun» . Un témoin confie à El Watan, depuis son hôtel, qu’il y aurait huit morts. La délégation du Polisario à New York n’a pas cédé à la provocation et a entamé les négociations sous l’égide de l’ONU.Une source officielle sahraouie a confirmé tout de même la mort du jeune Babi Mahmoud Gargar.
**Témoignage d’un membre du comité français de solidarité avec le peuple sahraouiJoint par téléphone dans sa chambre d’hôtel à El Ayoun où il a été «parqué», ce membre du comité français de soutien avec le peuple sahraoui décrit, sous le couvert de l’anonymat, le climat qui régnait hier et la violence des affrontements. Nous vous livrons fidèlement son
témoignage.
«…Oui, il y a des morts du côté sahraoui. Déjà en début de matinée, on parle de huit morts. Les forces marocaines ont utilisé des balles réelles. Des hélicoptères qui survolaient à basse altitude lâchaient des bombes lacrymogènes sur le camp. C’est sûr. Il est impossible d’atteindre le camp. A l’heure où je vous parle (17h, ndlr), la ville d’El Ayoun est totalement fermée. Très tôt ce matin, on a vu des camions de l’armée et ceux de la police se diriger vers le camp Gdim Izik alors que d’autres ont assiégé la ville. Vers 13h, des échauffourées ont éclaté entre la police marocaine et des jeunes manifestants sahraouis. C’est une situation sociale explosive, avouent les Marocains eux-mêmes. Sauf que cela coïncide avec l’anniversaire de la marche verte. Il y a beaucoup de policiers dehors et un hélicoptère survole toujours la ville. Moi-même, j’ai été retenu par la police à l’aéroport jusqu’à 3h du matin. J’ai accompagné un politique français (il s’agit du député communiste Jean-Claude Le Coq) qui a été reconduit ce matin (hier, ndlr) en France. S’il vous plaît, ne donnez pas mon nom… J’ai peur…» (El Watan-09.11.2010.)
**Rabat a sciemment opté pour l’escalade
À travers cette attaque contre les civils sahraouis, Rabat a sciemment opté pour l’escalade dans l’espoir de voir la constance de sa position, marquée par un refus d’accepter le droit international en la matière, qui accorde au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, porter ses fruits.
Ayant donné le la avec son discours incendiaire samedi soir, le souverain alaouite n’a pas hésité le lendemain à autoriser ses forces armées stationnées dans les territoires occupés du Sahara occidental à réprimer les civils sahraouis qui ont osé contester pacifiquement l’occupation marocaine. Persistant dans sa politique de l’autruche, comme le montre son refus de voir la réalité du terrain, Mohammed VI cherche toujours à noyer le poisson en voulant impliquer coûte que coûte l’Algérie dans ce conflit, alors que le Front Polisario a acquis une notoriété internationale à travers les nombreuses reconnaissances de la justesse de son combat. Il est évident que cette démarche marocaine constitue un rejet catégorique de la gestion du dossier par les Nations unies dans le cadre de la légalité internationale. À travers cette attaque contre les civils sahraouis, Rabat a sciemment opté pour l’escalade dans l’espoir de voir la constance de sa position, marquée par un refus d’accepter le droit international en la matière, qui accorde au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, porter ses fruits. Mais, il ne pourrait récolter que des épines parce que le statu quo est devenu “intenable”, comme l’a affirmé l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies à Alger, après avoir rencontré le président Abdelaziz Bouteflika en octobre dernier lors de sa visite dans la région. Le monarque chérifien, qui voit en Christopher Ross, l’émissaire onusien actuel, un autre James Baker, qui avait réussi à arracher un cessez-le-feu entre les deux parties et l’engagement d’organiser un référendum d’autodétermination en 1991 après les accords de Houston, fait fausse route, car il ne peut imposer de force aux Sahraouis sa proposition d’autonomie du moment que toutes les résolutions du Conseil de sécurité sur le conflit du Sahara occidental indiquent que les deux parties doivent aboutir à une “solution politique juste, durable et mutuellement acceptable” qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Malheureusement, à chaque fois que les contours d’un règlement de ce dossier commencent à se dessiner, le Makhzen torpille le processus de négociations pour ne pas perdre pied. (Liberté-09.11.2010.)
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