Le général Giap

**Le général Giap, héros de l’indépendance vietnamienne, est mort

  vendredi 4 octobre 2013 à l’âge de 102 ans.

Il avait battu la France en 1954 et les Américains en 1975

Il était considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’Histoire

 Le général Giap est mort vendredi 4 octobre.

**Il était un des grands amis de l’Algérie

Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi à l’âge de 102 ans. Giap, dernier dirigeant historique du Vietnam encore en vie, était une des figures les plus adorées de la population après le fondateur du Parti communiste du Vietnam Ho Chi Minh. Grand ami de l’Algérie, le général Giap avait effectué à plusieurs reprises des visites en Algérie. Ses victoires ont inspiré les combattants du monde entier.« L’influence et le nom du général Giap sont allés bien au-delà du territoire du Vietnam. Il a inspiré des mouvements de résistance à travers l’Asie et l’Afrique, surtout en Algérie », selon l’historien Phan Huy Le, qui le considère comme « un des stratèges militaires les plus talentueux ».

*cliquer ici: Ces anciens qui s’en vont

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***Giap, incontestablement le plus grand symbole de la lutte anticolonialiste et anti-impérialiste, il a défait l’arrogance de ceux qui se croyaient invincibles, indéboulonnables. Il restera un exemple unique pour tous ceux qui, craignant la puissance militaire et/ou policière des oppresseurs, hésitent à se soulever, à combattre, à mettre fin au joug que les puissants imposent sans vergogne aux faibles. Il a  vaincu, les armes à la main, le nec plus ultra des serviteurs des soldatesques occidentales. Ironie du sort, il les aura aussi symboliquement enterrés les uns après les autres : Bigeard, Westmoreland, Mc Namara, et beaucoup d’autres, comme quoi la Révolution peut faire vivre plus longtemps que la réaction….. Merci pour tout M. Giap !*mediapart.fr-04.10.2013

*Lire par ailleurs: La guerre du Vietnam.1961 à 1975

*voir vidéos: Dien Bien Phu- The Great Victory- Viva General Giap

Dien Bien Phu French Defeat in Vietnam. 

  La Chute de Saigon le dernier jour le 30 Avril 1975

China Vietnam War 1979 French archives  (FULL)  Part 2

Mùa Hè Đỏ Lửa 1972

Entretien avec le Général Vo Nguyen Giap

GIAP – Memórias Centenárias da Resistência

Thalassa – Saigon l’intrépide

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**Funérailles nationales le 12 octobre du héros vietnamien

Le meilleur général du Vietnam est le peuple vietnamien.» Ainsi répondait Giap au général et ancien secrétaire américain à la Défense, Robert McNamara, en visite à Hanoi en 1995.

De la modestie, Giap en aura jusqu’à ses 102 ans de vie, lui qui n’avait rien d’un général ès containers, mais tout juste héros intemporel de la révolution vietnamienne, leader mythique de ses guerres d’indépendance (1954) et de réunification (1975) du Vietnam et icône mondiale de la résistance anticolonialiste et anti-impérialiste. Les galons du généralissime ministre de la Défense du Vietnam (pendant trente ans, jusqu’à sa mise à l’écart dans les années 1980), il ne les a pas dénichés en quincaillerie. «Volcan sous la neige», comme le surnommaient ses camarades du Parti communiste ou «Trotski de la révolution vietnamienne», Giap allait «toujours plus vite, toujours (en) plus audacieux», sa devise, son mot d’ordre ; en prophète de «la guerre totale» contre les oppresseurs en toutes puissances de feu.

«Nous ne nous laisserons arrêter, disait-il, par aucune considération de personnes, par aucune destruction.» Ni l’armada américaine – un demi-million de soldats – et des millions de litres d’agent orange, de bombes au napalm déversés sur le Vietnam, ni les massacres et les cruautés du corps expéditionnaire français n’ont eu raison de la lutte du peuple vietnamien qu’incarnait jusqu’à friser le mythe le duo révolutionnaire Ho Chi Minh/Giap. «La guerre reste la guerre mais avec les Américains, ce fut autre chose, un conflit néocolonial (…) et, après, une guerre vietnamisée. On a alors changé la couleur de peau des cadavres», disait-il dans un entretien au journal L’Humanité (avril 2004).

«Les Américains étaient naturellement sûrs de leur victoire et n’ont pas voulu entendre les conseils des Français qui avaient fait l’expérience (…) Ils (les Américains) n’avaient aucune connaissance de notre histoire, de notre culture, de nos coutumes, de la personnalité des Vietnamiens. A MacNamara, j’ai dit : ‘‘Vous avez engagé contre nous de formidables forces artilleries, aviation, gaz toxiques, mais vous ne compreniez pas notre peuple, épris d’indépendance et de liberté et qui veut être maître de son pays.» Né en 1911 dans un petit village de la province de Quang-Binh, dans le Nord-Annam, Vo Nguyen Giap milite dès l’âge de 14 ans contre l’occupation française. Un siècle de colonisation.

Lui dont la mère tissait la toile et le père, lettré, cultivait un lopin de terre, goûtera vite aux affres de la répression – après l’interdiction du parti communiste indochinois (1939) – et dont son épouse ne sortira pas indemne. Elle décédera en prison suite à son arrestation. Réfugié en 1940 en Chine, il rencontre Ho Chi Minh dont il deviendra le compagnon de lutte. En 1944, il créera le premier embryon de la future Armée populaire vietnamienne. La victoire de Dien Bien Phu (7 mai 1954) et la prise triomphale de Saigon (avril 1975) expédieront dans la postérité ce général «autodidacte» sorti d’aucune académie militaire, mais néanmoins fin stratège militaire, connu et reconnu, organisateur hors pair, poète, tribun… et parfait (autre) leader en «sandales de caoutchouc». «C’est une vérité que l’histoire a de tout temps confirmée. Pendant 1000 ans de domination chinoise, nous n’avons pas été assimilés. Contre les B52, ce fut la victoire de l’intelligence vietnamienne sur la technologie et l’argent.»

Dien Bien Phu, le catalyseur

Dans sa lettre à Benjamin Stora (26 novembre 1995) qui se voulait un témoignage sur la solidarité et l’amitié franco-algéro-vietnamienne, Sadek Hadjres évoquait aussi bien les luttes communes (notamment au sein du mouvement ouvrier en France et de l’Internationale communiste), l’enthousiasme qu’a soulevé la visite du général Giap à Alger (fin des années 1970 ), l’émotion suscitée par ses exposés à la télévision qui ont «passionné les Algériens qui, pendant des années, répétaient sa fameuse phrase : ‘‘Les colonialistes sont de mauvais élèves de l’histoire’’». «Je me souviens de l’impact extraordinaire qu’a eu la victoire de Dien Bien Phu en Algérie», écrit l’ancien dirigeant du Parti communiste algérien et ancien premier secrétaire du Parti de l’avant-garde socialiste.

«Je me trouvais le 8 mai 1954 à Sidi Bel Abbès, ville garnison de la Légion étrangère. Habituellement, ce jour anniversaire du 8 mai 1945, les Algériens étaient en deuil et les militaires français faisaient la fête. Mais cette fois-là, les Algériens étaient rayonnants, ils se souhaitaient bonne fête en souriant, les paysans algériens et les cheminots européens avec qui j’avais réunion étaient pleins de confiance dans la cause nationale, Novembre 54 n’était pas loin (…).» C’est à Ben Aknoun, à la demeure de Kateb Yacine qu’aimait, dit-on, se rendre Giap lors de ses virées algéroises. Il abhorrait les palais que lui proposaient les oligarques du parti unique, leur préférant la «maison de Dieu», nom donné par Giap à l’appartement de l’inimitable écrivain, dramaturge et poète algérien, tombé sous le charme des résistants et de la résistance vietnamienne et à qui il dédiera une de ses œuvres (L’homme aux sandales de caoutchouc).   

Fier et altier révolutionnaire – qui ne connaissait de la France qu’un de ses aéroports parisiens foulé… lors d’une escale à Cuba – Giap, décoré par l’Algérie de l’Ordre de l’amitié en 2004 à l’occasion du 50e anniversaire de la victoire de Dien Bien Phu, se définissait lui-même comme un «général de la paix». «Brezjinski (conseiller à la Sécurité nationale du président des Etats-Unis Jimmy Carter) s’est interrogé sur le pourquoi de notre victoire. Nous nous sommes rencontrés à Alger, peu après la fin de la guerre. ‘‘Quelle est votre stratégie ?’’ interrogea-t-il. Ma réponse fut simple: ‘‘Ma stratégie est celle de la paix. Je suis un général de la paix, non de la guerre».  
  *Mohand Aziri- El Watan-06.10.2013

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*Il était un héros de l’indépendance vietnamienne

Le général Giap fête ses 100 ans

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 Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, a célébré jeudi 25.08.2011. son centième anniversaire dans un hôpital militaire de Hanoi, sous une pluie d’hommages en dépit de sa mise à l’écart politique.

Considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’histoire, il a infligé en 1954 dans la «cuvette» de Dien Bien Phu (nord-ouest) une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l’émergence d’un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine. Ecartée sans ménagement par le pouvoir ces 30 dernières années, cette icône populaire n’en reste pas moins la figure la plus emblématique du Vietnam moderne, après son fondateur, Ho Chi Minh. «C’est un personnage mythique et héroïque pour le Vietnam», résume ainsi Carl Thayer, chercheur basé en Australie. Né le 25 août 1911 dans la province centrale de Quang Binh, Giap n’était   pas destiné à devenir un soldat. Mais ses tactiques inspireront les combattants du monde entier pour des décennies. Venu étudier puis enseigner l’histoire à Hanoi, il s’enfuit à la fin des années 1930 en Chine.

Il y rencontre l’ «Oncle Ho», qui le charge de fonder l’armée révolutionnaire Viet Minh fin 1944. Entre-temps, sa haine de la puissance colonisatrice n’a cessé de croître, alimentée par le décès de sa première femme dans une prison française. Après la victoire à Dien Bien Phu, Giap continue de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu’à la prise de Saigon le 30 avril 1975. Mais sa carrière politique est cassée par le numéro un du régime, Le Duan, et il est exclu du bureau politique du Parti communiste en 1982. Malgré sa mise à l’écart, c’est son portrait qu’exhibaient des manifestants dans les rues de Hanoi lors de rassemblements ces dernières semaines contre la politique de Pékin dans des eaux disputées de mer de Chine méridionale. Il est le «dernier héros légitime», souligne Thayer. Ses victoires sont le fondement de la rhétorique nationaliste du pouvoir qui ainsi «ne peut pas le dénigrer» complètement. Le général ne s’est pourtant pas privé ces dernières années de donner son avis sur les problèmes du pays. En 2006, il avait écrit que le Parti communiste «était devenu un bouclier pour les responsables corrompus».

En 2009, il avait publié une lettre ouverte joignant sa voix aux critiques contre un projet gouvernemental très controversé d’exploitation de la bauxite dans les Hauts-Plateaux du centre du pays. Sa famille et les plus hauts dirigeants vietnamiens sont venus lui rendre visite mercredi pour ses cent ans à l’hôpital militaire 108, où il est soigné   depuis plus d’un an. «Sa santé est stable maintenant», a indiqué à l’AFP un de ses fils, Vo Dien Bien. Giap était déjà hospitalisé l’an dernier pour son anniversaire, selon les médias d’Etat, qui lui avaient alors déjà souhaité un «bon centenaire» en  suivant le calendrier lunaire vietnamien. «Le général Giap et ses contributions vivront pour toujours dans l’histoire de la Nation vietnamienne», a écrit mardi l’Agence vietnamienne d’information (AVI), lors de l’inauguration d’une exposition de photos qui lui est consacrée. Des centaines de responsables militaires, d’intellectuels et de simples Vietnamiens s’étaient rendus dimanche dernier à sa résidence de Hanoi, selon l’AVI, qui n’avait pas fait état de son hospitalisation. «C’est une figure historique (…). Je souhaite mes meilleurs vœux au général Giap», a déclaré pour sa part le sénateur américain, Jim Webb, vétéran de la guerre du Vietnam, en visite officielle cette semaine.(AFP-27.08.2011.)

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mardi 4 mai 2004, 16h29
Les Vietnamiens se souviennent de Dien Bien Phu

Le 7 mai 1954, les forces du général Giap remportaient une victoire retentissante contre l’armée française à Dien Bien Phu dans les montagnes du nord-ouest du Vietnam, bataille qui allait marquer la fin de l’Indochine française. Cinquante ans après, les anciens combattants vietminh se souviennent.

Des centaines de vétérans vietnamiens de Dien Bien Phu ont convergé ces dernières semaines vers ce qui est aujourd’hui une ville de 70.000 habitants, à la frontière laotienne. « C’était l’enfer à l’époque. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être au paradis », témoigne Vu Van Nay, 77 ans.

Marquant la victoire d’une armée de paysans contre une grande puissance militaire, Dien Bien Phu est considéré comme un tournant dans l’histoire de la décolonisation et un coup de maître sur le plan stratégique qui continue à être étudié par les historiens militaires. « C’est une défaite qui a eu un retentissement dans le monde », souligne Carlyle Thayer, spécialiste du Vietnam à l’Académie australienne des forces de défense. « Ce fut une défaite majeure pour une puissance coloniale, infligée par un peuple du tiers-monde. »

La bataille ne s’est pas déroulée comme les Français s’y attendaient. En occupant cette vallée encaissée située à 400 kilomètres à l’ouest de Hanoï, ils voulaient couper les lignes de ravitaillement vietminh vers le Laos et la Chine.

Commandée par la stratège militaire Vo Nguyen Giap, cette armée de paysans avait déjà enregistré des succès. Le plan français était d’attirer les Vietnamiens dans une bataille classique afin de les écraser. Le traquenard s’est retourné contre ses concepteurs: les forces du colonel Christian de Castries se sont retrouvées assiégées après que les Vietnamiens eurent réalisé l’exploit, qui semblait impossible, d’acheminer au travers de la montagne de l’artillerie lourde par des moyens humains.

Le camp français comptait 15.000 soldats durant le siège, dont beaucoup étaient originaires des colonies françaises, de l’Afrique à l’Indochine. Il était encerclé dans une cuvette de vingt kilomètres de long par une armée de 50.000 hommes.

L’offensive vietnamienne commença le 13 mars, ouvrant un siège de 56 jours qui allait s’achever par la reddition des Français le 7 mai.

Le bilan humain de Dien Bien Phu a été très lourd: les Français ont eu 3.000 morts et disparus dans la bataille, sans compter le fait que sur 9.500 prisonniers, dont plusieurs milliers de blessés, plus de la moitié ont succombé en captivité. Les Vietnamiens ont eu au moins trois fois plus de morts et des dizaines de milliers de blessés. Des accords signés peu après à Genève ont consacré la fin des hostilités et de l’hégémonie française en Indochine.

Dans le Dien Bien Phu d’aujourd’hui, on trouve des cafés Internet à côté de marchés très fréquentés. Les cratères creusés par les bombes et les tranchées ont disparu. Mais le principal boulevard de la ville est baptisé d’après la date hautement symbolique du 7 mai.

Environ 300 anciens combattants vivent encore à Dien Bien Phu. Dans une maison, une demi-douzaine d’entre eux discutent avec passion après avoir reçu la visite de leur ancien commandant, le général Giap. Agé de 92 ans, le vieux stratège est considéré comme une figure mythique dans son pays.

« Nous avons attendu des années pour voir le général Giap », dit Nguyen Van Chua, 75 ans. « C’était merveilleux de le revoir. C’est probablement la dernière fois que nous le verrons et qu’il nous verra. »

Les anciens frères d’armes évoquent leurs souvenirs de la bataille: le manque de nourriture et d’armes, les bombardements, les tranchées, mais aussi la certitude de la victoire. Les Français « se disaient qu’ils avaient des chars, des avions et de l’artillerie, et pensaient que nous n’avions rien. Mais ils nous ont sous-estimé », explique Nguyen Van Ky, 74 ans.

Après le conflit contre les Français, le Vietnam a encore connu une décennie de guerre contre les Etats-Unis avant d’être réunifié sous la bannière communiste en 1975. AP
 mardi 4 mai 2004, 16h29
Le général Giap évoque ses batailles victorieuses

Cinquante ans après avoir défait l’armée française à Dien Bien Phu, le général Vo Nguyen Giap se souvient avec clarté de cet événement décisif de la guerre d’Indochine et juge que le monde a encore des leçons à tirer de la victoire vietnamienne contre les Français puis, plus tard, contre les Américains.

Vêtu d’un uniforme coquille d’oeuf aux épaulettes ornées de quatre étoiles dorées, cet homme frêle de 92 ans raconte deux heures durant à des journalistes étrangers son passé de révolutionnaire, puis de commandant en chef de l’armée populaire du Vietnam. Selon lui, la victoire du Front de libération du Vietnam (Vietminh), le 7 mai 1954 à Dien Bien Phu, a été celle de la patience et de la retenue.

« Cela prouve que lorsqu’une nation est déterminée à se soulever, elle est très forte », a-t-il souligné au cours de cette entretien exceptionnel quelques jours avant l’anniversaire historique. « Nous sommes très fiers que le Vietnam ait été la première colonie capable de se soulever et de gagner son indépendance par elle-même grâce à la victoire de Dien Bien Phu. »

Vo Nguyen Giap avait été désigné par le président de la République démocratique du Vietnam, Ho Chi Minh, pour commander l’armée vietminh. Il n’avait pourtant aucune expérience ou formation militaire. L’homme fera la preuve de son instinct de combattant et de son talent naturel de stratège lors de cette bataille cruciale.

Le général Giap a su prendre son temps, alors même que ses conseillers chinois lui recommandaient de frapper vite et fort. Plutôt que de jeter ses forces massivement contre le corps expéditionnaire français, il opta pour la stratégie du harcèlement méthodique et constant. Ses troupes firent monter une à une leurs pièces d’artillerie au sommet des montagnes entourant la cuvette de Dien Bien Phu et creusèrent des tranchées pour encercler l’ennemi.

« Je pense que c’est la plus difficile décision que j’ai eu à prendre de toute ma vie et ma carrière militaire », a confié le général au sujet de ce choix stratégique.

Le siège dura 56 jours, du 13 mars au 7 mai 1954, et s’acheva par la reddition des Français, après une résistance longue et meurtrière. Les accords de Genève qui s’ensuivirent devaient marquer formellement la fin de la présence française en Indochine.

Au lendemain de cette victoire historique, qui inspira d’autres colonies par la suite dont l’Algérie, Giap reçut un télégramme de Ho Chi Minh félicitant les forces du Vietminh pour leur courage et laissant présager d’autres grandes batailles. « Je me souviens encore d’une phrase de cette lettre: ‘La victoire est vraiment grande mais ce n’est que le début’ », rappelle le général. « Seul Ho Chi Minh pouvait écrire une telle phrase à ce moment-là. »

Nommé ministre en 1960, Vo Nguyen Giap continua la « guerre du peuple » en organisant la lutte contre les forces américaines et leurs supplétifs sud-vietnamiens. Et comme le précédent, ce conflit s’acheva le 30 avril 1975 par la défaite des forces étrangères, quand Saïgon, la capitale du Sud-Vietnam, tomba aux mains des troupes communistes du Nord.

Le héros de Dien Bien Phu se souvient d’une rencontre en 1997 avec Robert McNamara, le secrétaire américain à la Défense pendant le conflit. « J’ai dit à McNamara que (…) les Etats-Unis avaient perdu au Vietnam parce qu’ils n’avaient pas compris le Vietnam », a-t-il dit, remerciant a posteriori le mouvement pacifiste américain. « Durant la guerre du Vietnam, le peuple américain a soutenu le Vietnam. Je remercie le peuple américain pour cela. »

Refusant d’établir un parallèle entre le Vietnam d’hier et l’Irak d’aujourd’hui, il met cependant en garde Washington: « Toutes les forces qui imposeront leur volonté à d’autres nations essuieront certainement une défaite. Et toutes les nations qui luttent pour leurs intérêts légitimes et leur souveraineté remporteront sûrement la victoire. »

Dans ses combats aux côtés de Ho Chi Minh, il dit avoir toujours rêvé d’un pays libéré de toute domination étrangère. « Le Vietnam était un pays asservi. Pour être libre il fallait être dans la jungle et dans le dos de notre ennemi. Le Vietnam moderne est très différent. le Vietnam est aujourd’hui un pays de liberté, d’unité, d’indépendance, de démocratie et de paix. »

Le général Giap ajoute: « Je voudrais dire que les temps ont changé. Le temps où les troupes françaises se battaient au Vietnam c’est du passé, alors nous n’oublions pas le passé mais nous regardons l’avenir ». AP

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*Première visite officielle de la marine Algérienne au Vietnam. Mohamed Benmoussat avec le Général Giap

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4 réponses à “Le général Giap”

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