Le Canal d’Istanbul
30 06 2021*Turquie: Erdogan lance le chantier du futur «Canal Istanbul»
Cette voie d’eau longue de 45 km devrait constituer un détroit artificiel à l’Ouest d’Istanbul en joignant la mer Noire et la mer de Marmara.
*un nouveau canal pour désengorger le Bosphore
Cette voie d’eau longue de 45 km, dont le projet a été personnellement porté par le président turc, devrait constituer un détroit artificiel à l’Ouest d’Istanbul en joignant, du Nord au Sud, la mer Noire et la mer de Marmara.
Ses détracteurs accusent Erdogan, qui règne sur la Turquie depuis 2003, de s’accrocher à un projet qui conduira la Turquie à une catastrophe écologique et un endettement aussi massif qu’inutile.
Le chef de l’Etat turc a presque entièrement consacré son discours de lancement du chantier à la défense du projet. Énumérant les risques posés par le nombre de plus en plus élevé des navires qui passent par le Bosphore, Erdogan a déclaré que le projet visait surtout à «assurer la sécurité de ses citoyens à Istanbul» et à permettre à la Turquie de prendre «une place plus importante» dans le commerce international. «Toutes les étapes du projet ont été conçues conformément à la science», a-t-il lancé en réponse aux critiques.
Le projet avait aussi suscité des critiques à l’étranger, principalement en Russie, pays qui redoute de voir l’accès de la mer Noire facilité pour les navires de ses adversaires de l’Otan.
Aux termes de la Convention de Montreux, qui régit la navigation sur le détroit du Bosphore, unique voie d’accès naturelle à la mer Noire, les pays non-riverains doivent signaler à l’avance le passage de leurs navires qui ne peuvent rester que pour une durée limitée. «Ce projet ne viole en aucun cas Montreux», a affirmé l’ancien Premier ministre Binali Yildirim qui a pris la parole avant le chef de l’Etat turc à l’ouverture de la cérémonie de lancement. *par Le Figaro avec AFP - mis à jour le 27/06/2021
**un nouveau canal pour désengorger le Bosphore
« C’est mon rêve. Un projet fou. » Le matin du samedi 29 mai, à l’ombre de la nouvelle tour Camlica, haute de 580 mètres et destinée au traitement des signaux de radiodiffusion depuis la rive asiatique de la ville — une énième inauguration après celle de la nouvelle mosquée sur la place centrale d’Istanbul —, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que les travaux de construction du Canal d’Istanbul démarreraient « en juin ». De l’autre côté du Bosphore, dans la zone verte d’Arnavutköy, l’éleveur Aydin garde son bétail, écarte les bras et se met à grommeler : « Pour moi, ils sont tous fous. Comment peut-on construire un autre canal artificiel, en arrachant des arbres et de la végétation pour construire des ports et des ponts et relier la mer de Marmara à la mer Noire, sans que tout cela n’affecte l’environnement ? »
** Le projet du siècle
Le premier ministre a annoncé la construction d’un nouveau canal entre la mer Noire et la mer de Marmara. Objectif : désengorger le Bosphore, avec un projet pharaonique censé «éclipser Suez et Panama».
Par Laure Marchand - Le Figaro- mis à jour le 29/04/2011
Lancé dans la campagne électorale des législatives qui se tiendront le 12 juin, Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre turc, a dévoilé son «projet fou et magnifique» pour Istanbul : la construction d’un canal qui reliera la mer Noire à la mer de Marmara afin de désengorger le détroit du Bosphore saturé par le trafic maritime. Situé sur la rive européenne de la ville, «Canal Istanbul» fera entre 45 et 50 kilomètres de long, 150 mètres de large, 25 mètres de profondeur et sera conçu pour assurer le passage quotidien de 160 navires de très gros tonnages, a-t-il détaillé mercredi.
Selon l’ancien maire d’Istanbul, cet ouvrage pharaonique « éclipsera les canaux de Suez et de Panama » non par sa longueur – 193 kilomètres pour Suez et 77 kilomètres pour Panama – mais par l’intensité du trafic. Le canal permettra, en outre, de faire du Bosphore, une zone «zéro trafic» consacrée aux «sports nautiques».
Actuellement, c’est un des détroits les plus fréquentés et les plus dangereux au monde. 51 424 navires l’ont emprunté en 2009, dont de nombreux tankers, c’est deux fois et demie de plus que le trafic sur le canal de Suez. L’accroissement de sa fréquentation contraint les bateaux à attendre plusieurs jours avant de s’y engager.
Ce bras de mer de 32 kilomètres est la principale voie d’évacuation du pétrole de la mer Noire vers la Méditerranée. Selon Erdogan, 140 millions de tonnes de pétrole, quatre millions de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et trois millions de produits chimiques transitent chaque année par le Bosphore.
«Canal Istanbul» vise à «réduire la menace environnementale». Des accidents se produisent fréquemment et leur fréquence fait craindre une catastrophe écologique majeure au cœur de cette mégalopole de plus de 13 millions d’habitants. En 1999, un pétrolier russe s’était fendu en deux, provoquant une marée noire.
Lors de leur passage, les cargos venant du sud de la Russie, d’Ukraine, de Bulgarie, de Roumanie et de Géorgie doivent également éviter les ferries et les petites embarcations qui font la navette entre les continents européen et asiatique. En plus de ce délicat chassé-croisé, le trafic est rendu dangereux par la présence de forts courants et l’étroitesse entre les deux rives.
Si la date d’achèvement de la construction de Canal Istanbul a été annoncée pour 2023, pour l’anniversaire du centenaire de la fondation de la République turque, aucune information n’a été donnée sur son emplacement exact, sur la technologie retenue et, surtout, sur son financement, même si Erdogan s’est dit confiant sur le fait que le projet attirera de nombreux investisseurs privés.
La question du coût de la traversée de ce canal artificiel reste aussi en suspens. Celle du Bosphore est libre d’accès car ses eaux sont classées en zone internationale.
Le flou entourant le projet d’Erdogan laisse sceptique de nombreux spécialistes de l’aménagement de cette ville à l’expansion galopante. «C’est une démonstration de force politique mais qui ne répond pas aux enjeux de développement, critique Korhan Gümüs, qui était directeur des projets urbains pour Istanbul, capitale européenne de la culture 2010. * Le Figaro- mis à jour le 29/04/2011
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