Navire iranien attaqué au large du Yémen
11 04 2021*infos internationales diverses
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*Téhéran impute à Tel-Aviv, l’attaque du navire iranien « Saviz », au large du Yémen
**cargo iranien attaqué la face cachée d »une guerre navale
*Un cargo iranien a été saboté, mardi 6 avril, sans doute par Israël
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Explosion à bord d’un navire iranien : L’ombre des guerres au Moyen-Orient ?
Fin février, un navire israélien, le MV Helios Ray, transportant des véhicules, a été touché par une explosion dans le golfe d’Oman. Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a accusé l’Iran d’être à l’origine de l’opération.
Un incident est survenu à bord du navire iranien Iran Saviz dans la mer Rouge, a rapporté hier l’agence Tasnim. Il s’est produit après l’explosion de mines à patelle attachées à la coque du navire. L’Iran Saviz a navigué en mer Rouge ces dernières années pour apporter un soutien logistique aux commandos iraniens déployés dans cette région pour escorter des navires de commerce.
Un peu plus tard dans la journée, le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé l’explosion qui a touché le navire logistique mais a déclaré que la source de l’explosion était encore inconnue.
«Le navire battant pavillon iranien, le Saviz, a été légèrement endommagé lors d’une explosion en mer Rouge près des côtes de Djibouti mardi vers 6 heures du matin, heure locale. Son origine et ses causes font l’objet d’une enquête», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Saeed Khatibzadeh, selon des propos recueillis par l’agence Fars.
Citant une source officielle américaine, le New York Times a rapporté de son côté que «les Israéliens ont prévenu les Etats-Unis que leurs forces avaient frappé le (Saviz mardi) (…)». De même source, selon le quotidien américain, «les Israéliens ont présenté cette attaque comme une mesure de représailles à des frappes antérieures de l’Iran contre des navires israéliens et «le Saviz a été endommagé sous sa ligne de flottaison».
Fin février, un navire israélien, le MV Helios Ray transportant des véhicules, a été touché par une explosion dans le golfe d’Oman. Le 1er mars, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a accusé l’Iran d’être à l’origine de l’opération.
Comme il a prévenu que son pays «frappera» la République islamique «partout dans la région». «Il est clair que c’est un acte iranien. Et pour ce qui est de ma riposte, vous connaissez ma politique. L’Iran est le plus grand ennemi d’Israël et je suis déterminé à l’arrêter et nous allons le frapper partout dans la région», a-t-il déclaré lors d’une interview à la radio. Le 12 mars, l’Iran a accusé Israël d’être derrière l’attaque du navire iranien Shahr-e-Kord en Méditerranée.
Le 25 du même mois, la chaîne de télévision israélienne Canal 12 a annoncé que l’Iran a tiré un missile contre un cargo de la société israélienne XT Management en mer d’Arabie.
Le 12 mai 2019, quatre navires dont trois pétroliers sont la cible d’«actes de sabotage» dans les eaux territoriales des Emirats arabes unis. Washington et Riyad incriminent l’Iran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer le détroit d’Ormuz. Le 13 juin, deux pétroliers dont un japonais sont attaqués en mer d’Oman. Washington, Londres et Riyad accusent l’Iran, qui nie.
Casus belli
Outre les incidents en mer, plusieurs scientifiques iraniens travaillant dans le secteur nucléaire ont été tués ces dix dernières années, lors d’attaques ciblées attribuées, par Téhéran, à Israël ou aux Etats-Unis. En janvier 2010, le physicien Massoud Ali Mohammadi est assassiné dans la capitale. En novembre de la même année, deux autres physiciens sont visés par deux attentats à la bombe. L’un d’eux, Majid Shahriari, est tué. Le même jour, un autre physicien nucléaire, Fereydoun Abbassi Davani, est visé par un attentat.
En novembre 2011, l’explosion d’un dépôt de munitions dans la banlieue de Téhéran a fait au moins 36 morts, dont le général Hassan Moghadam, responsable des programmes d’armement des pasdarans, le corps des Gardiens de la révolution, élite des forces armées iraniennes. En juillet 2012, le scientifique Darioush Rezainejad, qui travaillait sur des projets du ministère de la Défense, est tué par balle par des inconnus à moto, à Téhéran. En novembre 2020, le scientifique Mohsen Fakhrizadeh est assassiné près de Téhéran. L’Iran accuse israël.
Par ailleurs, Israël est soupçonné d’être impliqué dans la mystérieuse explosion survenue en juillet dernier dans un centre abritant des centrifugeuses à Natanz. *elwatan- 08 avril 2021
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La guerre à laquelle se livrent Israël et l’Iran sur les mers depuis 2019 a connu une nouvelle escalade. Mercredi 7 avril, les autorités de Téhéran ont confirmé que l’un de leurs navires militaires, le Saviz, stationné depuis des années en mer Rouge, au large du Yémen, avait été endommagé dans une explosion la veille, sans désigner de responsable. Les sites d’information proches des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, n’ont, eux, pas hésité à pointer du doigt Israël, leur ennemi de toujours et rival dans la région. Selon l’agence de presse Tasnim, proche des gardiens, le Saviz aurait été endommagé par une mine attachée à sa coque.
Aucune victime n’est à déplorer et les dégâts sont « mineurs », a assuré le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Saeed Khatibzadeh, présentant le Saviz comme un « navire commercial ». L’Iran n’a de cesse de répéter que le bateau intervient dans la lutte contre la piraterie en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb, un passage crucial du transport maritime international. Sa présence dans la zone est dénoncée par l’Arabie saoudite, engagée dans une guerre contre la rébellion houthiste au Yémen. Selon les alliés occidentaux de Riyad et des experts des Nations unies, Téhéran fournirait des armes et un soutien aux houthistes. Or, dans un rapport publié en octobre 2020, l’Institut naval américain décrit le Saviz comme un navire militaire secret exploité par les gardiens de la révolution.
Si les autorités iraniennes n’ont pas désigné de coupable, précisant qu’elles saisiraient les autorités internationales, la télévision nationale a, elle, évoqué une implication israélienne. Pour preuve, elle a cité la déclaration faite au New York Times par un responsable américain, sous le sceau de l’anonymat, selon laquelle l’Etat hébreu aurait notifié Washington de cette attaque, après sa mise en œuvre. L’accusation a également été portée par des médias en ligne, notamment sur la messagerie cryptée Telegram, appartenant à des membres des gardiens de la révolution.*Le Monde- 08 avril 2021
**Le sabotage d’un navire iranien dans le Golfe accroît le climat de tensions et pose la question de savoir jusqu’où les deux pays, qui s’affrontent déjà sur le front syrien ou au Liban, sont prêts à aller.
L’heure est plus que jamais à l’escalade dans la bataille navale que se livrent Israël et l’Iran dans le Golfe. Le dernier épisode en date des affrontements s’est produit mardi avec le sabotage d’un navire iranien dans le Golfe au large de l’Érythrée par une mine magnétique posée par un commando. Le bâtiment a été endommagé mais pas coulé.
Personne n’a revendiqué cette opération couverte par la censure militaire en Israël. Benny Gantz, le ministre de la Défense, s’est contenté d’affirmer que face à l’Iran, «la défensive n’est pas suffisante, nous devons mener des missions offensives et nous le ferons le mieux possible».*médias
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*L’Iran porte le seuil de ses activités d’enrichissement d’uranium en isotope 235 de 20% à 60%
L’Iran a affirmé hier que sa décision d’enrichir l’uranium à hauteur de 60% était sa «réponse» au «terrorisme nucléaire» d’Israël, après l’explosion survenue dimanche dans son usine d’enrichissement de Natanz, dans le centre du pays.
Téhéran a annoncé, mardi soir, qu’il allait désormais porter le seuil maximal de ses activités d’enrichissement d’uranium en isotope 235 de 20% à 60%, ce qui rapprocherait la République islamique des 90% nécessaires à une utilisation militaire.
Alors que se déroulent dans la capitale autrichienne des négociations en vue de sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, le président Hassan Rohani a néanmoins réaffirmé, hier, selon l’AFP qui a rapporté l’information, que les ambitions atomiques de son pays étaient exclusivement «pacifiques».
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, Etats européens parties à l’accord de Vienne, n’en ont pas moins qualifié l’annonce de Téhéran de «développement grave» et de «contraire à l’esprit constructif» des discussions, en notant que «la production d’uranium hautement enrichi est une étape importante pour la production d’une arme nucléaire».
Ce à quoi le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a semblé répondre sur Twitter que la seule façon de sortir de la «spirale dangereuse» enclenchée par l’explosion de Natanz était d’en finir avec le «terrorisme économique» de l’ex-président américain, Donald Trump.
En sortant son pays de l’accord de Vienne, celui-ci a réactivé des sanctions punitives contre l’Iran, qui ont plongé le pays dans une violente récession. Son successeur, Joe Biden, n’a pas «d’autre alternative» que de revenir au respect de l’accord de Vienne ou de poursuivre sur la même ligne que M. Trump, écrit M. Zarif pour qui, il ne reste que «peu de temps».
Selon Téhéran, la production d’uranium enrichi à 60% devrait commencer «la semaine prochaine» (soit à partir de samedi en Iran) à l’usine d’enrichissement d’uranium du complexe nucléaire de Natanz, endommagée par l’explosion de dimanche. Les autorités iraniennes, qui avaient d’abord fait part d’un «accident» ayant causé une «panne de courant», n’ont fourni que peu de détails sur les dégâts, mais un nombre indéterminé de centrifugeuses (utilisées pour enrichir l’uranium à l’état gazeux) semble avoir été abîmé. Téhéran a en revanche rapidement accusé Israël, ennemi juré de la République islamique, d’être derrière l’explosion. Selon le New York Times, les Israéliens seraient impliqués dans l’opération, menée à l’aide d’une bombe introduite «clandestinement» à l’intérieur de l’usine.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, est un adversaire acharné de l’accord de Vienne. Il assure que République islamique – dont le guide suprême Ali Khamenei qualifie Israël de «tumeur cancéreuse maligne» devant être «éradiquée» – représente une menace existentielle pour son pays.
Il accuse l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique en secret, ce que Téhéran a toujours nié, et que l’accord de Vienne met en danger son pays. Israël passe pour être le seul Etat doté de la bombe atomique au Proche et au Moyen-Orient.
La décision d’enrichir à 60% est «la réponse à votre malveillance», a déclaré M. Rohani en Conseil des ministres. «Ce que vous avez fait s’appelle du terrorisme nucléaire, ce que nous faisons est légal», a-t-il lancé dans une allusion à Israël. «Pour chaque crime, nous vous couperons les mains», a prévenu M. Rohani, alors que l’escalade entre la République islamique et Israël inquiète la communauté internationale.
Depuis début mars, plusieurs attaques de navires iraniens ont été attribuées à Israël, tandis que plusieurs bateaux israéliens semblent avoir été visés par des attaques iraniennes. Mardi, une chaîne israélienne a rapporté qu’un bateau israélien avait été la cible d’une attaque près des côtes émiraties, au large de l’Iran. Berlin, Londres et Paris ont mis en garde hier contre toute «escalade par quelque acteur que ce soit». * elwatan- jeudi 15 avril 2021
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Un navire commercial israélien cible d’une attaque près des Emirats
AFP / le 13 avril 2021
Un navire appartenant à une société israélienne a été la cible d’une attaque près des côtes des Emirats arabes unis, au large de l’Iran, rapportaient mardi soir des médias, au moment où Téhéran et l’Etat hébreu semblent engagés dans une nouvelle escalade.
Citant des sources sécuritaires israéliennes ayant requis l’anonymat, la chaîne israélienne 12 a indiqué que le navire Hyperion Ray avait été « légèrement endommagé » mardi matin par des tirs, probablement iraniens, près du port émirati de Fujairah. Ces informations interviennent après la publication par la chaîne libanaise al-Mayadeen, jugée proche de la Syrie et de l’Iran, d’informations faisant état d’une attaque contre le navire Hyperion Ray, battant pavillon des Bahamas mais exploité par la société israélienne Ray Shipping qui avait été la cible en février dernier d’une attaque similaire.
Le MV Helios Ray, qui transportait des véhicules, effectuait le trajet entre la ville saoudienne de Dammam et Singapour, au moment de l’explosion à bord survenue au large du sultanat d’Oman, selon Dryad Global, société spécialisée dans la sécurité maritime. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accusé l’Iran d’être à l’origine de cette attaque, ce que Téhéran avait nié.
En mars, l’Iran avait dénoncé le « sabotage » en Méditerranée d’un porte-conteneurs appartenant à la société iranienne IRISL.
Interrogés mardi soir par l’AFP, le bureau de M. Netanyahu et l’armée israélienne n’ont pas fait de commentaires. Et il n’a pas été possible de joindre des responsables de la société de transport maritime Ray Shipping, basée à Tel-Aviv. Toutefois, des sites de traçage de navires géolocalisaient mardi en journée le Hyperion Ray à une trentaine de kilomètres des côtes émiraties, à la sortie du détroit d’Ormuz, face à l’Iran.
Ce nouvel incident présumé intervient alors que l’Iran a accusé lundi Israël d’être derrière l’attaque contre son usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, l’un des centres névralgiques du programme nucléaire de la République islamique, promettant une « vengeance ». Ces incidents, dans lesquels « Israël a joué un rôle » selon des sources des renseignements israélien et américain citées par le New York Times, interviennent à l’heure où des pourparlers sont prévus cette semaine à Vienne pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 auquel Israël est farouchement opposé. Par une attaque sur le complexe de Natanz – si elle était confirmée – Israël pourrait chercher à faire dérailler les négociations en cours sur le nucléaire iranien, ont souligné lundi des analystes.
*lorientlejour- 13 avril 2021
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*Le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, tué par les rebelles
Le général Mahamat Kaka, fils du Président tué, a été nommé chef d’État par intérim. Le gouvernement et le Parlement ont été dissous, mais l’armée a promis des élections «libres et démocratiques» après une période de transition de 18 mois.
Le Tchad a déclaré une période de deuil national de deux semaines après la mort de Déby, a imposé un couvre-feu à partir de 18 heures (17h00 GMT) jusqu’à 5h et fermé ses frontières terrestres et aériennes «jusqu’à nouvel ordre».
Les rebelles, qui mènent depuis neuf jours une offensive contre le régime tchadien, ont promis de marcher sur N’Djamena et ont rejeté «catégoriquement» le conseil militaire de transition mené par le fils du défunt Président, a indiqué mardi leur porte-parole à l’AFP. Dans un message de condoléances, l’Élysée a déploré avoir «perdu un ami courageux» avec la mort du Président tchadien et a exprimé «son ferme attachement à la stabilité et à l’intégrité territoriale du Tchad». La ministre française des Armées, Florence Parly, a de son côté annoncé perdre «un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme au Sahel».* médias - mardi 20 avril 2021
***************************Répression des Ouïghours
Surveillance extrême, emprisonnement dans des camps, contrôle des naissances… Cette minorité musulmane chinoise est ciblée par Pékin depuis les années 2010. Le pouvoir central dit lutter contre le terrorisme dans la région du Xinjiang. Les Ouïghours font partie des 55 minorités ethniques qui peuplent l’immense territoire de la Chine. Dans l’ancien Empire du milieu, 56 groupes ethniques différents coexistent, et les Hans constituent l’ethnie majoritaire et « historique » de la Chine. Les Ouïghours sont turcophones, comme les Kazakhs, et majoritairement musulmans sunnites. es Ouïghours vivent « principalement dans la pointe du Xinjiang », dans le nord-ouest de la Chine, explique Marc Julienne, chercheur à l’Institut français de relations internationales et spécialiste de la politique intérieure et sécuritaire chinoise. Cette région, également nommée Turkestan oriental, est frontalière de huit pays dont le Kazakhstan, la Mongolie et la Russie. « En 1955, elle est devenue la ‘région autonome ouïghour du Xinjiang’. Mais elle n’a d’autonome que le nom. Elle est dirigée par des Hans, donc par le pouvoir de Pékin », explique le chercheur.
***Un nouveau tournant dans la répression se dessine en 2016, avec l’arrivée de Chen Quanguo, ancien militaire et haut cadre du Parti communiste chinois, à la tête de la province du Xinjiang. Chen Quanguo a « fait ses armes » au Tibet et s’est illustré dans la « pacification » de cette autre région dite « autonome ». Il devient l’exécutant d’une politique d’extermination de l’opposition, extrêmement violente, « sans commune mesure avec le Tibet », dénonce Rémi Castets. Peu après son arrivée sont construits les premiers camps de »rééducation », selon les termes de Pékin. »Après 2016, la situation a changé », se rappelle Ershat Alimu, originaire de Urumqi et résidant en France. « La famille nous a conseillé de ne pas rentrer cet été-là, pour notre sécurité. Début 2017, ils ont commencé à enfermer les gens. » - La liste est longue : contrôle des naissances, actes de stérilisation forcés, internement arbitraire dans des camps de travail, mariages contraints entre femmes ouïghoures et hommes hans, surveillance continue, contrôle des déplacements… Selon une enquête du magazine Vice (en anglais), des organes de prisonniers seraient vendus sur le marché illégal de la vente d’organes halal. Les éléments de cette répression de masse, à la mécanique orwellienne, sont progressivement documentés, en dépit du contrôle absolu qu’exerce Pékin sur la région et sur la communauté ouïghoure. - En 2020, entre 1,5 et 3 millions de Ouïghours seraient détenus dans des camps, estiment plusieurs associations. Le père d’Ershat Alimu, Alimu Hashani, en ferait partie. Ce linguiste ouïghour reconnu, aujourd’hui âgé de 65 ans, a été arrêté à Pékin en août 2018. « Je ne sais rien », se désole son fils, sans nouvelles de lui depuis près de deux ans. Il ne connaît ni les raisons de son arrestation, ni le lieu de sa détention, ni même son état de santé. « Il est diabétique. Je ne sais même pas s’il a accès à de l’insuline », confie-t-il. La surveillance de masse de la population ouïghoure aurait commencé à partir de 2013 via des logiciels espions, révèle le New York Times (en anglais). Grâce à la reconnaissance faciale et des contrôles d’identité récurrents, ces technologies ont permis de créer une gigantesque base de données permettant d’épier tous les faits et gestes des Ouïghours et de fournir des justifications à leur arrestation. Selon l’ONG Chinese Human Rights Defenders, ces dernières ont explosé pour atteindre « 21% de toutes les arrestations en Chine en 2017, bien que la population du Xinjiang ne représente environ que 1,5% du total de la population chinoise ». Visibles par satellite, les camps de concentration apparus à travers le Xinjiang depuis 2017 restent impénétrables. Quelques personnes ont pu les quitter, après avoir purgé leur peine, et en livrent des témoignages édifiants : apprentissage forcé du mandarin, actes de torture, agressions sexuelles, injections forcées de substances médicamenteuses… « Il y a clairement de la torture, qu’elle soit physique ou psychologique », lâche Marc Julienne.
*des observateurs parlent de génocide
Les dernières révélations, faisant état d’actes de stérilisation forcée, permettent de parler de génocide, selon les militants ouïghours, car il y a une volonté de réduire démographiquement la population en question. En agissant de sorte à ce qu’elle soit réduite, la Chine passe d’une politique assimilationniste à une politique visant frontalement à détruire les individus pour ce qu’ils sont. C’est le sentiment que partage Ershat Alimu : « Pour moi, c’est un génocide », souffle-t-il. Un génocide est un acte « commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux », selon la définition de la Convention des Nations unies du 9 décembre 1948. Il peut s’agir d’un meurtre, mais aussi une atteinte grave à l’intégrité mentale ou une mesure antinatalité, l’essentiel étant que l’acte soit dirigé intentionnellement contre un groupe donné. Pour Rémi Castets, le régime de Xi Jinping a procédé à une « pathologisation de toute idée divergente » et cherche à supprimer toute opposition probable, plutôt qu’un groupe humain. Pour parler de génocide, il faudrait prouver la volonté méthodique de destruction des Ouïghours. Par ailleurs, « ces qualifications par les institutions internationales, je les prends avec des pincettes », confie le politologue, soulignant l’inaction de l’ONU dans la question tibétaine. - »Les grands crimes ont besoin d’un grand silence pour se faire », condamne l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. « Tout le monde a peur de la Chine », regrette Rémi Castets. En octobre 2019, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et une vingtaine d’autres pays des Nations unies ont demandé à la Chine de mettre fin à la détention des Ouïghours et des autres membres de minorités musulmanes de la province du Xinjiang. Sans succès.**francetvinfo.fr - 11/07/2020
Répression des Ouïghours en Chine
Depuis janvier 2021, le Canada interdit toute importation d’articles issus du travail forcé dans la province chinoise du Xinjiang, où les Ouïghours sont ciblés par une politique de répression. Trois mois plus tard, le coton chinois reste omniprésent sur nos étalages. Les détaillants soucieux de garantir un approvisionnement éthique jonglent avec cette question délicate.
Il y a cette casquette portant le sigle d’une équipe sportive bien connue qui attend un client potentiel dans un grand magasin montréalais. Il y a aussi des pyjamas, des robes de nuit, des t-shirts, des cagoules à l’image des « Aristochats » et des collections entières de vêtements prêts pour l’été qui s’en vient.
Une tournée de magasins montréalais permet de constater que les vêtements « Made in China » sont omniprésents sur les étalages des principaux acteurs de ce secteur au Québec.
Aux yeux des défenseurs des Ouïghours, ces musulmans persécutés par Pékin au Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, tous ces articles sont suspects.
Le coton qui les compose a de fortes chances, disent-ils, d’avoir été cueilli au Xinjiang, la province qui fournit 85 % du coton chinois, et où plus d’un demi-million d’Ouïghours travaillent sous la contrainte.
Selon un rapport publié en décembre 2020 par le chercheur Adrian Zenz pour le Newlines Institute, au moins 570 000 Ouïghours ont été conscrits à la récolte de coton.
Il existe des preuves de travail forcé relié à tout le coton produit au Xinjiang.
Adrian Zenz, chercheur pour le Newlines Institute
Depuis janvier, le Canada interdit les importations de produits textiles issus du travail forcé au Xinjiang. Mais dans les faits, aucune importation chinoise n’a été interceptée jusqu’à maintenant (voir onglet suivant).
Et les consommateurs n’ont aucun moyen de vérifier si les vêtements qu’ils convoitent ont été fabriqués dans le respect de normes minimales de travail.
Les employés des huit magasins visités par La Presse ignorent généralement tout de ce sujet délicat. À l’exception d’une vendeuse qui s’est dite « choquée par la situation des Ouïghours », la plupart de ceux que nous avons croisés n’en avaient jamais entendu parler. Et même les chaînes qui affichent leur souci de vêtements éthiques occultent la question du travail forcé en Chine.
Dans un magasin, nous avons vu des articles de coton étiqueté comme biologique, recyclé ou produit sans menacer les récifs de corail. Mais il n’existe aucune indication sur les conditions de travail des cueilleurs de coton.
**Sujet explosif
Le sujet du coton chinois est explosif. Des entreprises qui se sont prononcées sur le travail forcé au Xinjiang ont eu droit aux foudres de la Chine. Après avoir annoncé qu’elle ne s’approvisionnerait plus en coton provenant du Xinjiang, la chaîne H & M a été prise dans la tourmente. Deux vedettes chinoises, l’acteur Huang Xuan et la chanteuse Victoria Song, qui représentaient la firme suédoise en Chine, ont mis fin à leur contrat, au nom de « l’intérêt national ».
Baidu Maps, la version locale de Google Maps, est allée jusqu’à retirer la position des magasins H & M de ses cartes.
L’entreprise a fini par plier sous la pression. Elle vient de publier un communiqué où elle s’engage à « regagner la confiance des consommateurs » chinois.
D’autres entreprises, comme Inditex, qui exploite l’enseigne Zara, ont également fait amende honorable envers la Chine.
**Entre l’arbre et l’écorce
« Les entreprises sont prises entre l’arbre et l’écorce », observe Ari Van Assche, expert de l’économie de la Chine à HEC Montréal.
Si elles ne dénoncent pas la situation au Xinjiang, elles ont une mauvaise image auprès des consommateurs occidentaux. Si elles le font, « elles ont des problèmes avec le gouvernement et le public chinois ».
Le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, Jean-Guy Côté, note que la situation « préoccupe énormément » les membres de l’organisation traitant avec la Chine qui manquent d’informations pour être en mesure de s’assurer qu’aucun coton issu du travail forcé n’est susceptible de se retrouver dans leur chaîne d’approvisionnement.
La réflexion précipitée par la pandémie de COVID-19 quant à la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement, et de « rapprocher » certaines étapes de production, pourrait avoir une incidence dans ce dossier, dit-il.
**Silence des entreprises
Pas étonnant que les huit détaillants contactés par La Presse ne se soient pas précipités pour commenter ce sujet délicat. Seul Simons a accepté de nous parler. H & M a indiqué par courriel ne pas avoir de commentaires « à partager ». Et Reitmans a précisé, également par courriel, suivre ce dossier de près.
Nous faisons tout en notre pouvoir pour nous assurer qu’aucune fibre ou produit contesté n’entre dans notre chaîne d’approvisionnement.
Reitmans, dans un courriel
Chez Uniqlo, Walmart, Inditex, Sports Experts et Lululemon, c’est le silence radio. Cette dernière est la seule où l’on n’a trouvé aucun produit fabriqué en Chine.
La LNH, interpellée au sujet d’une casquette vendue chez Walmart avec son imprimatur, a indiqué avoir l’assurance que le produit n’était pas fabriqué au Xinjiang et ne contenait pas de coton originaire de cette région.
En entrevue, Peter Simons, propriétaire des magasins de même nom, s’est dit préoccupé par la situation au Xinjiang. Il assure que son entreprise ne possède aucune usine dans cette région. Et il dit qu’après avoir eu vent du phénomène de travail forcé, en janvier 2020, il a contacté tous ses fournisseurs qui lui ont garanti que leurs fils de coton ne provenaient pas de là.
Peter Simons admet néanmoins que « la traçabilité du coton » l’inquiète.
« Il faut une politique multidimensionnelle, c’est dur à naviguer pour les compagnies, il faut plus de collaboration de la part du gouvernement [canadien] », plaide-t-il.
**Situation compliquée
La situation est d’autant plus compliquée que les usines textiles chinoises utilisent aussi du coton importé, souligne Ari Van Assche. Une chemise « Made in China » pourrait bien contenir du coton venu d’ailleurs, par exemple de l’Ouzbékistan.
La responsabilité ultime dans ce dossier revient aux gouvernements, qui doivent exiger des entreprises la mise en place de systèmes de traçabilité fiables, dit Penelope Kyritsis, de la Coalition pour arrêter le travail forcé au Xinjiang.
Elle déplore que les firmes qui utilisent du coton chinois dans leurs produits aient tendance à renvoyer la balle vers leurs fournisseurs lorsqu’elles sont questionnées sur le recours possible au travail forcé.
Elles font le choix de ne pas savoir.
Penelope Kyritsis, de la Coalition pour arrêter le travail forcé au Xinjiang
Mais ce n’est pas facile de remonter toute la chaîne d’approvisionnement, nuance Ari Van Assche. Les chaînes de magasins font affaire avec « les fournisseurs des fournisseurs des fournisseurs ». Facile de perdre le fil de la production…
**Impossible traçabilité
Face aux critiques occidentales, la Chine réagit par le déni.
« Les travailleurs de tous les groupes ethniques du Xinjiang choisissent librement leur emploi et signent un contrat conformément à la loi », assure le ministère des Affaires étrangères de la Chine, cité dans un reportage récent de la BBC.
« Le visage souriant de tous les groupes ethniques du Xinjiang sont la réponse la plus puissante aux mensonges et rumeurs propagés par les États-Unis », ajoute le Ministère.
Le consul général de Chine à Montréal, Chen Xueming, affirme dans un message écrit à La Presse que les accusations sur le traitement des Ouïghours relèvent de la « désinformation » destinée à « satisfaire les intérêts géopolitiques des gouvernements et [à] s’engager dans une propagande politique de fausses informations contre la Chine ».
Devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), la semaine dernière, l’ambassadeur de Chine au Canada, Cong Peiwu, a accusé l’Occident, « y compris le Canada », de s’ingérer dans les affaires intérieures chinoises « soi-disant sous le prétexte des droits de la personne » et a martelé qu’il n’y avait là « rien d’un génocide ».
Le régime de Xi Jinping est engagé dans une « lutte contre le terrorisme et la sécession », un combat qui passe notamment par l’éducation.
Vous appelez cela des camps [de rééducation], mais il s’agit d’écoles, dans les faits.
Cong Peiwu, ambassadeur de Chine au Canada
Pékin bloque aussi l’accès au Xinjiang, de manière à rendre les enquêtes de traçabilité du coton quasi impossibles.
« Identifier le travail forcé au Xinjiang représente un défi, puisque plusieurs des outils traditionnels utilisés par les compagnies, comme des audits sur les conditions de travail, ne sont pas efficaces dans ce contexte », écrit le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) dans une analyse publiée en 2019.
En s’appuyant sur des témoignages d’ex-ouvriers et détenus ouïghours, le CSIS identifie une trentaine de producteurs de coton ayant recours au travail forcé.
Toutes les usines qui s’affichent comme des « centres de formation professionnelle » ou « d’allègement de la pauvreté » sont, en fait, basées sur le travail forcé.
L’accès au Xinjiang est tellement difficile que Better Cotton Initiative (BCI), un organisme voué à la promotion de la culture éthique de coton, a cessé toute certification de coton venant de cette région et s’est retiré du Xinjiang.
Vilipendé par les autorités chinoises, BCI vient de retirer ses critiques du travail forcé au Xinjiang de son site web. Signe du caractère explosif du dossier, l’organisme a refusé de répondre à nos questions à ce sujet.
Cette absence de mécanismes de vérification fiables incite le CSIS à affirmer que les entreprises devraient refuser d’utiliser tout produit du Xinjiang, point.
Mehmet Tohti, directeur général du Projet de défense des droits des Ouïghours (URAP), établi à Ottawa, va plus loin. Il estime que la vente de produits de coton originaires non seulement du Xinjiang, qui produit 85 % du coton chinois, mais aussi de toute la Chine, est « moralement inacceptable ».
« Les Canadiens achètent ces produits parce qu’ils ne sont pas chers, mais ils ne sont pas chers parce qu’ils sont produits avec du travail forcé, et les profits financent la politique brutale de la Chine », dit-il.
**Qui sont les Ouïghours ?
Quelque 11 millions d’Ouïghours vivent dans la province du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine. Cette minorité musulmane s’exprime dans une langue proche du turc. Les Ouïghours préfèrent désigner leur région par le nom « Turkestan oriental » – Xinjiang signifiant « terres éloignées » en mandarin.
Le gouvernement chinois tente depuis de nombreuses années de réduire le poids de la minorité ouïghoure au Xinjiang, notamment par des politiques de déplacement de population. Mais depuis 2016, la répression contre les Ouïghours s’est accentuée. Une politique d’internement massif, conduite sous prétexte de « formation professionnelle », a jeté 1 million de personnes en prison. Des campagnes de stérilisation forcée, puis un recours au travail forcé, font partie des outils déployés par Pékin contre cette minorité.
Aux yeux de plusieurs organisations des droits de la personne, cette politique s’apparente à un génocide. Les États-Unis ont dénoncé le génocide des Ouïghours. Au Canada, la Chambre des communes a voté une motion en ce sens.
**Deux pays, deux approches
Le Canada et les États-Unis, qui dénoncent le traitement réservé aux Ouïghours par le gouvernement chinois, ont annoncé leur intention de bloquer à leurs frontières tout produit découlant du travail forcé au Xinjiang.
Mais si cette politique a eu des conséquences concrètes sur les importations vers les États-Unis, au Canada, son impact se fait toujours attendre.
Ce qui déçoit Mehmet Tohti, directeur général du Projet pour la défense des droits des Ouïghours (URAP), établi à Ottawa. Il reproche au gouvernement Trudeau d’avoir « lancé la balle aux entreprises en leur demandant de prendre leurs responsabilités », alors que les États-Unis ciblent toutes les importations de coton du Xinjiang et les produits de tomates cultivés massivement dans la région.
Aux yeux des États-Unis, toutes les importations sont présumées coupables, il faut démontrer, preuves en main, qu’elles ne sont pas le fruit du travail forcé, dit le militant ouïghour, selon qui, dans ce dossier, « il faut renverser le fardeau de la preuve ».
**La méthode américaine
Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) a annoncé en janvier la mise en place de mesures spéciales ciblant le coton, les tomates et leurs produits dérivés, qu’ils soient générés dans la région du Xinjiang même ou intégrés à des produits ailleurs en Chine.
En annonçant la décision, l’ex-directeur adjoint du département de la Sécurité intérieure Ken Cuccinelli a déclaré que les autorités ne toléreraient « aucune forme de travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement américaines ».
Il a précisé que les importateurs suscitant des soupçons devaient être capables de faire la démonstration que leur produit, de la collecte des matières premières jusqu’à la fin du processus de production, était exempt de tout travail forcé.
La démonstration exigée peut être très détaillée et inclure même des talons de chèque d’employés affectés aux champs pour montrer qu’ils ont bel et bien été rémunérés !
Concrètement, le CBP a désormais le pouvoir de saisir les biens importés sur la foi d’un simple « doute raisonnable » sur leur provenance.
L’administration américaine dispose d’une liste d’entreprises ayant déjà été associées au travail forcé qui a été dressée par le département du Travail et qui est rendue publique.
Penelope Kyritsis, de la Coalition pour arrêter le travail forcé au Xinjiang, note que le système américain constitue un pas dans la bonne direction même s’il ne permet pas systématiquement de déterminer si du coton du Xinjiang a été utilisé.
On ne connaît pas non plus la quantité de produits saisis depuis son introduction, ce qui complique l’évaluation de son efficacité, dit la militante.
« Il faut plus de transparence là aussi », note Mme Kyritsis.
**La méthode canadienne
La politique annoncée le 12 janvier par l’ex-ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne interdit d’importer des biens issus en tout ou en partie du travail forcé.
Elle se détaille en sept mesures, comprenant « des conseils avisés aux entreprises canadiennes », un avis sur la « conduite des affaires avec des entités liées au Xinjiang » et une « sensibilisation accrue à la conduite responsable des entreprises exerçant des activités au Xinjiang ».
Mais pour l’instant, aucun produit importé de Chine n’a encore été intercepté par les autorités canadiennes.
C’est que les outils pour y parvenir ne sont pas encore prêts, selon le ministère du Travail, qui coordonne la politique canadienne en matière de travail forcé en Chine.
Le ministère de l’Emploi et du Développement social collabore actuellement avec l’Agence canadienne des services frontaliers pour préciser les détails de la politique d’interdiction, indique Lars Wessman, directeur des communications au ministère fédéral du Travail.
–« On fait du cas par cas »
La politique canadienne reste insuffisante, dit le député du Bloc québécois Alexis Brunelle-Duceppe, selon qui Ottawa aurait intérêt à s’inspirer de ce qui se fait aux États-Unis.
L’approche des États-Unis est efficace, car il suffit de motifs raisonnables pour présumer « une entreprise ou une région coupable, sauf preuve du contraire », dit-il.
« Au Canada, c’est l’inverse, on fait du cas par cas », en présumant de la bonne volonté des entreprises, affirme le député qui vient d’être ciblé par des représailles de Pékin. Vice-président du sous-comité des Communes sur les droits internationaux de la personne, Alexis Brunelle-Duceppe prône le déplacement des Jeux olympiques de Pékin. Conséquence : son nom vient d’être inscrit sur la liste noire des personnes interdites de séjour en Chine.
Le député conservateur Michael Chong, qui vient lui aussi d’être sanctionné par la Chine, croit également que le Canada ne va pas assez loin dans sa lutte contre le travail forcé des Ouïghours. Il prône un embargo sur tout produit de coton ou de tomates originaire du Xinjiang.
« Il faut aussi donner des outils à l’Agence des services frontaliers du Canada », plaide Michael Chong.
Ce à quoi Ottawa rétorque que ces outils sont justement en préparation.
*La Presse.ca- 19 avril 2021
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Covid 19 : le Danemark renonce définitivement au vaccin AstraZeneca
Le Danemark renonce définitivement au vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 à cause de ses effets secondaires «rares» mais «graves», ont annoncé aujourd’hui mercredi 14 avril ses autorités sanitaires, faisant du pays scandinave le premier à l’abandonner en Europe.
Malgré les avis du régulateur européen et de l’OMS favorables à son usage, «la campagne de vaccination au Danemark continue sans le vaccin d’AstraZeneca», a indiqué le directeur de l’Agence nationale de Santé, Søren Brostrøm, lors d’une conférence de presse.
Les quelque 150.000 personnes qui ont reçu une dose du sérum vont se voir proposer un autre vaccin pour leur seconde dose, selon les autorités.
Le Danemark était déjà le premier pays en Europe à avoir suspendu complètement l’utilisation du vaccin le 11 mars, après des rapports décrivant des cas exceptionnels de caillots sanguins, combinés à un faible taux de plaquettes et à des saignements.
Malgré un avis favorable de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à son usage, le pays avait maintenu sa suspension, comme la Norvège voisine, choisissant d’approfondir son enquête sur le lien entre ces quelques cas graves et la vaccination. Si elle a ensuite confirmé le 8 avril un lien avec des cas de thrombose graves –mais rares–, l’EMA avait estimé que les bénéfices du vaccin l’emportaient toujours sur les risques.
La majorité des pays européens qui avaient suspendu l’utilisation du vaccin l’ont reprise, le plus souvent en fixant une limite d’âge.
Ailleurs, l’Afrique du Sud y a aussi renoncé en février car son efficacité est mise en doute face au variant qui ravage le pays. Les Etats-Unis, tout comme la Suisse, ne l’ont toujours pas autorisé, et le Venezuela a refusé de l’autoriser en invoquant ses effets secondaires.
L’abandon du vaccin signifie un rallongement de trois semaines au moins du programme d’immunisation danois, qui prévoyait la vaccination de tous les plus de 16 ans pour le mois de juillet.
Parmi les injections du vaccin AstraZeneca réalisées, deux cas de thrombose grave–dont un mortel– avaient été relevés au Danemark chez des personnes jusqu’alors en bonne santé. *elwatan- mercredi 14 avril 2021
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*Covid-19 Algérie : Le confinement partiel à domicile, élargi à 10 wilayas supplémentaires, portant à 19 le nombre wilayas concernées par cette mesure
*Le gouvernement a annoncé, ce jeudi 29 avril 2021 , l’élargissement de des mesures de confinement partiel à domicile à 10 wilayas supplémentaires, portant à 19 le nombre wilayas concernées par cette mesure, qui entera en vigueur à partir du 1er mai prochain, pour une durée de 21 jours.
Les dix neuf (19) wilayas concernée sont Adrar, Laghouat, Batna, Bejaia, Blida, Tebessa, Tizi-Ouzou, Alger, Jijel, Sétif, Sidi Bel Abbes, Constantine, M’Sila, Ouargla, Oran, Boumerdes, El Oued, Tipaza et Touggourt.
L’Algérie observe, en effet, depuis une semaine un nouveau rebond du nombre des cas de contamination à Covid-19, qui a dépassé les 280 cas positifs ce jeudi.
Selon le communiqué du premier ministère, l’extension du confinement partiel à domicile sera d’une durée de 21 jours, tout en maintenant les heures de couvre-feu sanitaire de minuit (00h) à quatre heures (04h) du matin. médias- jeudi 29 avril 2021
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*Covid-19 Algérie : Le confinement partiel reconduit dans neuf wilayas
Le gouvernement a annoncé, ce jeudi 15 avril 2021, de nouvelles mesures liées à la gestion de la crise sanitaire du Coronavirus….
En effet, il s’agit de la reconduction pourquinze jours supplémentaires du confinement partiel à domicile dans neuf wilayas avec un allègement des horaires du couvre-feu qui seront de 23h00 du soir jusqu’au lendemain à 4h00 du matin.
Les neuf wilayas concernés par cette nouvelle mesure sont : Batna, Biskra, Blida, Tébessa, Tizi-Ouzou, Alger, Jijel, Sidi Bel Abbès et enfin Oran.
Ces mesures de confinement sont applicables, à partir du 16 Avril 2021.
les quarante neuf (49) wilayas non concernées par ces nouvelles mesures sont : Adrar, Chlef, Laghouat, Oum El Bouaghi, Bejaia, Béchar, Bouira, Tamenghasset, Tlemcen, Tiaret, Djelfa, Sétif, Saïda, Skikda, Annaba, Guelma, Constantine, Médéa, Mostaganem, M’Sila, Mascara, Ouargla, El Bayadh, Illizi, Bordj Bou Arréridj, Boumerdes, El Tarf, Tindouf, Tissemsilt, El Oued, Khenchela, Souk Ahras, Tipaza, Mila, Ain Defla, Naâma, Ain Temouchent, Ghardaia, Relizane, Timimoun, Bordj Badji Mokhtar, Ouled Djellal, Beni Abbés, In Salah, In Guezzam, Touggourt, Djanet, El Meghaeir et El Ménéa.* médias- jeudi 15 avril 2021
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Record de contaminations en Inde, 100 000 morts en France
OLJ / le 16 avril 2021
Avec plus de 200 000 nouveaux cas de Covid-19 enregistrés au cours des dernières 24 heures, l’Inde, le pays de 1,3 milliard d’habitants, passé lundi au deuxième rang des pays le plus touchés…
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*Un des principaux chefs des indépendantistes touareg du nord du Mali, Sidi Brahim Ould Sidati, assassiné par balle à Bamako
Un des principaux chefs des indépendantistes touareg du nord du Mali, Sidi Brahim Ould Sidati, président en exercice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a été assassiné par balle hier matin à Bamako, ont indiqué le porte-parole de la CMA, un proche et un médecin.
«Nous venons de perdre notre président Sidi Brahim Ould Sidatt (pour Sidati), assassiné ce matin à Bamako», a dit sur les réseaux sociaux Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, alliance composée essentiellement d’anciens groupes armés indépendantistes touareg et nationalistes arabes qui ont combattu les forces maliennes dans le Nord à partir de 2012 avant de signer l’accord de paix et de réconciliation en 2015, issu du processus de négociation d’Alger.
Sidi Brahim Ould Sidati avait signé au nom de la CMA cet accord avec le gouvernement malien et une coalition de groupes armés alliée à ce gouvernement, la Plateforme, pour restaurer la paix.
L’application de cet accord est considérée comme capitale pour sortir le Mali de la crise dans laquelle il s’enfonce. On ignore les causes de son assassinat. «Mon oncle a été victime ce matin d’un assassinat à son domicile.
On a tiré sur lui. On l’a amené dans une clinique, mais il n’a pas survécu», a dit à l’AFP l’un de ses neveux. Sidi Brahim Ould Sidati «fut un acteur important du processus de paix», a dit le Premier ministre qui a promis une enquête pour identifier et juger les coupables.
Sidi Brahim Ould Sidati, ancien maire de la commune de Ber, dans la région de Tombouctou, était surtout l’une des grandes figures du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), composé d’Arabes comme lui. Le MAA, établi principalement à Tombouctou, est l’une des composantes de la CMA qu’il a participé à créer.
Le représentant de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, s’est dit «outré» par son assassinat.
*elwatan- mercredi 14 avril 2021
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Au Nigeria, l’impossible choix des déplacés de Boko Haram
«Boko Haram était dans ma maison !» raconte la petite Aisha, trois ans, en fronçant les sourcils. Elle est assise sur une natte à côté de sa mère, dans un camp insalubre de Maiduguri, la grande ville du nord-est du Nigeria.
La petite fille s’est immobilisée de peur lorsqu’elle a vu les djihadistes arriver dans son village près de Dikwa en mars, mais sa mère l’a attrapée et a réussi à s’enfuir. Ce n’était pas la première fois que Hadiza, cette mère de famille de 25 ans, devait fuir sa maison pour rejoindre la capitale de l’Etat du Borno, foyer de la rébellion djihadiste depuis plus de 10 ans.
Il y a plusieurs années déjà, elle était venue grossir les flots de déplacés, estimés à plus de 2 millions de personnes dans la région du lac Tchad, et plus d’un million dans la seule ville de Maiduguri. Mais les autorités lui avaient garanti qu’elle pouvait rentrer à Dikwa, reprendre ses cultures de haricots secs et de légumes. La première fois, c’était Boko Haram qui les avait forcées à partir.
Cette année, le 2 mars, ce sont des combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) qui ont attaqué la ville-garnison. Mais pour la petite Aisha et sa mère, c’est la même chose. Les deux groupes tuent, kidnappent et violent. «Je veux plus jamais retourner là-bas», souffle Amina, une femme d’une cinquantaine d’années, le regard fuyant.
Désengorger les camps
L’Etat du Borno, à genoux économiquement et socialement, accueille 80% des déplacés du conflit, dont l’immense majorité a très peu d’accès aux premières nécessités. A Yawuri, un camp informel en bordure de Maiduguri où s’entassent près de 2000 personnes, les conditions de vie sont épouvantables : il n’y a ni école, ni clinique, ni distribution alimentaire. Juste un abri, de l’eau et de la farine de mil et de la sauce-feuilles. «Il n’y a rien à manger.
On passe parfois 24 heures sans rien trouver à manger», raconte Balu Modu. Et pourtant, malgré cette immense précarité, les conditions sont toujours meilleures que dans son village, où la faim se double de l’insécurité. Le gouvernement de l’Etat promet depuis des années qu’il va désengorger les camps et aider les déplacés à regagner leur foyer, à travers le programme «Retour volontaire, relogement et réintégration».
Il prévoit de reloger «au moins 50% des déplacés d’ici 2022 et qu’il n’y ait plus de camps d’ici 2026», selon un document officiel consulté par l’AFP. La ministre locale des Affaires humanitaires assure que le gouvernement offre de la nourriture et de l’argent liquide pour aider à l’installation, ou aide les personnes à trouver un logement décent à Maiduguri à hauteur de 200 euros environ. «Nous ne renvoyons personne tant que l’armée ne nous a pas donné le feu vert et que la zone est sécurisée», affirme-t-elle.
«Envoyés à la mort»
Ce n’est toutefois pas ce qu’observent les humanitaires qui travaillent dans la région. «Ils forcent des gens à retourner dans des villes qu’ils ne sont pas en mesure de protéger», assure l’un d’eux. «C’est de la folie, ils les envoient à la mort.» L’année dernière, «4000 personnes ont été réinstallées à Baga dans d’immenses convois. Mais les rebelles sont toujours là-bas, donc les gens sont revenus» à Maiduguri, ou dans les quelques villes protégées, en empruntant des routes dangereuses, indique une autre source humanitaire.
Les cultures, seul moyen de subsistance dans ces régions, sont pillées, les villages mis à sac et le risque d’enlèvement, notamment des femmes, reste très élevé. «Des gens continuent à affluer ici, et ce ne sont pas des petites vagues de population», confie la deuxième source humanitaire. «On parle de groupes de plusieurs milliers de personnes.»
Car tant qu’il y aura des violences, il y aura des déplacés, et la capitale du Borno, Maiduguri, sera sous pression. Le gouverneur, Babagana Umara Zulum, a demandé aux généraux de l’armée qui viennent de prendre leurs fonctions de mettre en place «des nouvelles stratégies offensive» pour sortir de l’enlisement. «Tant que la rébellion ne sera pas totalement et absolument éradiquée, tous nos efforts pour améliorer le quotidien de notre population seront futiles», a-t-il déclaré. Lundi encore, des gens continuaient à affluer vers Maiduguri après l’attaque d’un camp humanitaire à Damasak samedi soir, revendiquée par l’Iswap. *AFP - mercredi 14 avril 2021
***Une coalition d’ONG plaide pour une «nouvelle approche» au Sahel
Une cinquantaine d’ONG sahéliennes et internationales plaident face à la crise en cours au Sahel pour une «nouvelle approche» accordant la priorité à la protection des civils et non pas seulement à l’action militaire, et comprenant le dialogue avec les djihadistes. La Coalition citoyenne pour le Sahel, créée en 2020 par des organisations de défense des droits humains, des associations de femmes, des réseaux de juristes issus majoritairement du Mali, du Niger et du Burkina Faso, appelle à «un réagencement drastique des priorités» dans un rapport publié hier. Elle y écrit que, «depuis 8 ans, la priorité a été donnée à l’action militaire», mais que «la réponse sécuritaire telle qu’elle a été menée n’a pas permis d’améliorer la vie quotidienne des populations». «Au contraire, elle a souvent conduit à davantage d’incidents contre les civils», dit-elle. Le rapport promeut deux axes majeurs : placer la protection des civils au cœur des opérations militaires et résoudre la crise de gouvernance des Etats, pauvres et incapables de maîtriser les immenses territoires ruraux dans lesquels des groupes armés ont essaimé. Les groupes djihadistes en particulier, affiliés essentiellement à la nébuleuse Al Qaîda ou à l’organisation Etat islamique (EI), n’ont cessé de prendre de l’ampleur depuis le début du conflit en 2012 dans le nord du Mali. Les violences se sont depuis étendues dans le pays, ainsi qu’aux Niger et Burkina voisins. Les exactions commises par les groupes auto-proclamés d’autodéfense et même celles des forces de sécurité régulières sont également nombreuses. Les civils sont les «premières victimes des violences perpétrées, en toute impunité, par des acteurs variés», rappelle le rapport, qui dit que «davantage de civils ont été tués par des soldats censés les protéger que par des groupes armés non étatiques».*elwatan- mercredi 14 avril 2021
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* Espagne : L’arnaque du siècle
*vidéo: Espagne : L’arnaque du siècle
*vidéo: « Le Petit Nicolas », un imposteur au coeur de l’Etat espagnol
**Son coup d’esbroufe a fonctionné pendant plusieurs années. Surnommé le « Petit Nicolas », Francisco Nicolás Gómez Iglesias, 20 ans, est parvenu à se faire passer pour un émissaire du gouvernement espagnol, s’affichant avec les plus grands et s’invitant dans les plus prestigieuses cérémonies. Enquête en Espagne au cœur d’un des plus grands scandales d’Etat.
*imposteur ou génie de la politique
Francisco Nicolas Gomez est trop bien introduit pour que son ascension fulgurante ne soit pas suspecte. Il fait l’objet de poursuites pour arnaque, usage de faux et usurpation d’identité.
Avec son regard bleu un tantinet arrogant et son sourire narquois, Francisco Nicolas Gomez Iglesias est parvenu à mettre en difficulté les plus hautes institutions de l’Etat espagnol. Du haut de ses 20 ans, ce médiocre étudiant en droit que la presse a vite surnommé « le petit Nicolas », en référence au héros de Sempé et Goscinny, assure avoir agi à la fois comme agent du Centre national d’intelligence (CNI), conseiller de la Moncloa, le siège du gouvernement, ou émissaire de la Zarzuela, la résidence du roi…
Sur son profil Facebook, l’imposteur effronté ou le génie de la politique, selon les interprétations, a posté moult photos de ses rencontres au plus haut niveau. Le jeune homme qui traîne ses mocassins et ses chemises bleu clair au siège du Parti populaire (PP, droite, au pouvoir) depuis qu’il a 14 ans, a produit quantité de selfies tantôt avec l’ancien chef du gouvernement José Maria Aznar, tantôt avec le chef du patronat madrilène, Arturo Fernandez, ou se rendant à la cérémonie de proclamation du roi d’Espagne Felipe VI.
Grâce à ses contacts présumés, il s’est fait rémunérer pour des services d’intermédiaire, obtenant par exemple 25 000 euros d’un chef d’entreprise pour vendre une vaste propriété estimée à 10 millions d’euros. Une entreprise de construction l’aurait embauché pour qu’il l’aide à obtenir des contrats publics et d’autres chefs d’entreprise floués refuseraient de porter plainte, assaillis par un sentiment de honte, rapporte la presse espagnole.
Phénomène médiatique
Le mobile financier n’explique pas à lui seul l’ensemble des agissements du jeune homme. Il a rencontré une quinzaine de fois le secrétaire général du syndicat d’extrême droite Manos Limpias, Miguel Bernad, à l’origine de la plainte pour délit fiscal contre la sœur du roi, l’infante Cristina. Soi-disant de la part de la Zarzuela, il lui a demandé de renoncer aux poursuites, « néfastes à l’image de l’Espagne et au système démocratique », a avoué M. Bernad. Pour le convaincre, le petit Nicolas lui a révélé que son téléphone était sur écoute et lui en a donné la preuve en lui fournissant des détails d’une conversation téléphonique privée récente.
Son histoire tient en haleine l’Espagne sans discontinuer depuis octobre dernier, quand il a été arrêté, première surprise, par l’unité policière des affaires internes, la police des polices. A son domicile, les forces de l’ordre ont trouvé un gyrophare, du faux papier à en-tête des services secrets espagnols, des plaques d’immatriculation de véhicules de police. Les langues ont commencé à se délier. Et l’Espagne a appris comment le petit village de Galice Ribadeo a attendu en vain le roi d’Espagne, après que Franscisco Nicolas Gomez a fait croire au maire qu’il amènerait Felipe VI à déjeuner. Finalement, le petit Nicolas est apparu seul, mais escorté de quatre voitures, dans un véhicule de luxe, gyrophare sur le capot.
« Matériel très sensible »
Sur les plateaux de télévision dont il est friand, il assure qu’il possède du « matériel très sensible qui affecte toutes les institutions de l’Etat » et a déjà laissé filtrer des échanges avec le secrétaire d’Etat au commerce, ancien secrétaire général du puissant think tank du PP, la FAES, Jaime Garcia-Legaz. Ces messages téléphoniques témoignent d’une complicité indéniable, des commentaires salés sur les femmes aux demandes de soutien officiel pour faciliter des contrats à des amis.
Ceux qui le côtoient le décrivent comme « très malin » et ne doutent pas qu’il y a forcément une part de vérité dans le récit abracadabrant du jeune homme. « Il a d’abord été présenté comme un “freaky” mais dans le récit de Francisco Nicolas, il y a une part de réalité qui a déjà été démontrée, rappelle le journaliste Javier Negre, du quotidien El Mundo. Il reste des zones d’ombre qui doivent être éclaircies mais il a déjà réussi à mettre sur les nerfs beaucoup de cadres du pays. »
Comment expliquer, si ce jeune homme issu d’un milieu modeste n’a pas de puissants parrains, qu’il puisse se payer une université privée d’élite, louer des voitures haut de gamme à tour de bras, et occuper un appartement de luxe dans le quartier huppé du Viso, dans le nord de Madrid ?
Mis en examen pour arnaque, usage de faux et usurpation d’identité, Francisco Nicolas Gomez a « une conception fleurie des choses de type mégalomaniaque », assure la juge qui enquête sur l’affaire, mais elle ne « parvient pas à comprendre » comment avec « son simple bagout » il a pu participer à tant d’actes officiels. Le 17 avril, l’audition de nouveaux témoins pourrait permettre d’en savoir plus. Une chose est sûre, l’ascension fulgurante de ce jeune homme trop bien introduit en dit long sur les liens entre politique et affaires, dans une Espagne rongée par la corruption.*Le Monde fr
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Le prince Philip est mort : Il a vécu toute sa vie dans l’ombre de la reine Elisabeth II
Le prince Philip, époux de la reine Elizabeth II, est mort hier à l’âge de 99 ans au château de Windsor, trois semaines après avoir passé un mois à l’hôpital pour une infection puis un problème cardiaque, a annoncé le palais de Buckingham.
«C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé, le prince Philip, duc d’Edimbourg», selon un communiqué de Buckingham, précisant qu’il est mort «paisiblement ce (vendredi) matin au château de Windsor». Après son hospitalisation, le prince Philip était retourné à Windsor, à l’ouest de Londres, où il avait passé le confinement avec son épouse de 94 ans. Le duc d’Edimbourg, qui aurait eu cent ans en juin, avait été admis le 16 février dans un hôpital privé de la capitale britannique, le King Edward VII.
Il y était retourné pour poursuivre sa convalescence après avoir subi «avec succès», début mars, une intervention pour un problème cardiaque préexistant dans un autre établissement londonien, l’hôpital St Bartholomew’s, doté du plus grand service cardio-vasculaire spécialisé en Europe. Réputé pour son fort caractère mais aussi pour ses gaffes, le duc d’Edimbourg avait été hospitalisé en février par mesure de «précaution» après s’être senti mal. Le palais de Buckingham avait précisé quelques jours plus tard que cette hospitalisation était due à une infection. Si son transfert pour ses problèmes cardiaques avait fait craindre une détérioration de son état de santé, ses proches s’étaient voulus rassurants. Le prince Charles lui avait rendu visite à l’hôpital.
L’hospitalisation du prince Philip était survenue dans une période de crise pour la famille royale, avec la diffusion le 7 mars aux Etats-Unis d’une interview explosive du prince Harry, petit-fils de la reine, et de sa femme Meghan Markle, près d’un an après leur retrait effectif de la monarchie et leur exil en Californie. Le couple a dénoncé le racisme de certains membres de la famille royale, tout en précisant qu’il ne s’agissait ni de la reine ni de son époux, et Meghan a avoué avoir eu des pensées suicidaires. Le prince Philip, né à Corfou le 10 juin 1921 avec les titres de prince de Grèce et du Danemark, a battu en 2009 le record de longévité des conjoints de monarques britanniques détenu par Charlotte, épouse de George III.
Envoyé en Ecosse pour suivre sa scolarité, il fait ses classes à partir de 1939 dans l’armée britannique, au Royal Naval College de Dartmouth (sud de l’Angleterre). Il rencontre à cette époque pour la première fois la princesse Elizabeth. Leur union est célébrée le 20 novembre 1947. Ils ont eu quatre enfants (Charles, Anne, Andrew et Edward). Le duc d’Edimbourg a pris sa retraite en août 2017, après avoir participé à plus de 22 000 engagements publics officiels depuis l’accession de son épouse au trône en 1952. Il avait déjà subi plusieurs hospitalisations depuis 2017, la dernière en date remontant à décembre 2019 pour «des problèmes de santé préexistants», mais jamais aussi longuement.
En janvier 2019, il avait eu un spectaculaire accident de voiture lorsque sa Land Rover avait percuté un autre véhicule en sortant d’une allée du domaine de Sandringham et s’était renversée. Indemne, il avait alors renoncé à conduire. Le prince Philip et Elizabeth II ont célébré en novembre 2017 leurs noces de platine au château de Windsor. Les cloches de l’abbaye de Westminster, où ils s’étaient mariés le 20 novembre 1947, ont sonné pendant plus de trois heures à cette occasion pour leur rendre hommage. *elwatan- 10 avril 2021
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Nigeria : 11 militaires tués dans le centre du pays
Onze militaires nigérians ont été tués par des hommes armés non identifiés dans l’Etat de Benue, dans le centre du Nigeria, a annoncé hier l’armée nigériane, rapporte l’AFP. «Les soldats se trouvaient en mission de routine lorsqu’ils ont été attaqués», a indiqué un porte-parole de l’armée, Mohammed Yerima, dans un communiqué.
Les dix soldats et l’officier qui se trouvait avec eux «avaient été initialement portés disparus, ce qui a déclenché le déploiement d’une opération de recherches et de secours», a-t-il ajouté. «L’équipe de recherche et de sauvetage a malheureusement retrouvé toutes les troupes disparues mortes», selon le porte-parole.
Des médias locaux ont affirmé que plusieurs villages Tiv ont été rasés par des troupes voulant venger les meurtres des soldats. Des affrontements meurtriers entre éleveurs peuls et agriculteurs à propos des terres, des pâturages et de l’eau perdurent depuis des années dans des régions situées dans le centre du Nigeria. Le gouverneur de l’Etat de Benue a déclaré qu’il avait échappé en mars à une attaque menée par des éleveurs armés alors qu’il voyageait en convoi. Les forces de sécurité nigérianes luttent sur plusieurs fronts. Elles doivent combattre une insurrection djihadiste de plus de dix ans dans le nord-est et des enlèvements massifs contre rançon et banditisme dans le nord-ouest du pays. Elles luttent également contre des groupes séparatistes dans le sud-est.*elwatan- 10 avril 2021
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Birmanie : Le bain de sang se poursuit
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a été supplié d’agir par des civils birmans et l’ambassadeur birman au sein de ladite organisation, Kyaw Moe Tun, limogé par la junte, mais toujours en fonction, qui réclame une «zone d’exclusion aérienne» pour contrer les raids du régime contre des minorités, avec des sanctions contre la junte et un embargo sur les armes.
Parallèlement, la condamnation à la peine capitale de 19 personnes en Birmanie pour des faits de droit commun, dont 17 par contumace, une première depuis le coup d’Etat du 1er février, a été dénoncée hier par l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW).
L’émissaire de l’ONU pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, a débuté vendredi en Thaïlande une tournée asiatique qui doit la conduire aussi en Chine et dans des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) qui devrait tenir le 20 avril à Jakarta un sommet d’urgence. La Birmanie continue de refuser de l’accueillir.
Depuis le coup d’Etat militaire du 1er février qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, la Birmanie est secouée par des manifestations quotidiennes dans lesquelles au moins 618 civils ont été tués, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). La junte qualifie les victimes de «terroristes» et comptabilise 248 morts depuis le 1er février.
Malgré le bain de sang, manifestations et grèves se poursuivent.*elwatan- 11 avril 2021
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Tunisie- La crise politique se prolonge, paralysant les institutions
OLJ / le 16 avril 2021
Passera, passera pas ? Attendue depuis 2014, la Cour constitutionnelle, clé de voûte des institutions démocratiques de la Tunisie, n’a toujours pas vu le jour, et la dernière tentative en date, qui laisse craindre un énième échec, témoigne de la profondeur de la crise politique.
Depuis l’adoption il y a sept ans d’une nouvelle Constitution, un succès majeur de la période post-révolutionnaire, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) n’est parvenue à élire qu’un seul membre de cette instance judiciaire indépendante de 12 juges, dont quatre choisis par le Parlement. Cette cour est notamment chargée de se prononcer sur un corpus de lois inadaptées au contexte démocratique, et de trancher en cas de conflit de pouvoir.
Or, depuis l’entrée en fonctions en 2019 du président Kais Saied – un indépendant –, des divergences sont apparues à plusieurs occasions quant à la répartition des tâches entre le chef de l’État et le Parlement, dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahda. « La Cour constitutionnelle est la pierre angulaire de tout le système constitutionnel de 2014 », explique Haykel Ben Mahfoudh, professeur de droit. Et le « blocage » actuel, « politique », « révèle la profondeur de la crise », souligne l’expert.
Indépendance
Kais Saied, garant de la Constitution en tant que président, mais aussi universitaire spécialiste du droit constitutionnel, s’est à chaque fois présenté comme le seul et unique interprète de la Loi fondamentale. Face à cela, Ennahda a relancé les tentatives de mettre en place la Cour constitutionnelle, déjà otage de longue date des calculs partisans et de la difficulté à réunir une majorité, vu le clivage entre conservateurs et libéraux.
Fin mars, le Parlement a adopté un amendement assouplissant les conditions pour élire les membres, au risque de compromettre l’indépendance de la cour, selon certains critiques.
Dans un long argumentaire juridique calligraphié, le président Saied a rejeté l’amendement, en estimant qu’il ne respectait pas les délais officiels.
Le texte doit à nouveau être débattu cette semaine au Parlement, mais M. Saied a déjà indiqué qu’il ne s’estimait pas tenu de le ratifier.
Ce n’est pas la première fois que le président rejette une décision du Parlement, alors qu’après des décennies de dictature la Constitution de 2014 a mis en place un système hybride, en partie parlementaire, en partie présidentiel.
Mi-janvier, un large remaniement appuyé par un vote favorable du Parlement, n’est jamais entré en vigueur : M. Saied a refusé la prestation de serment des nouveaux ministres, accusés de conflit d’intérêt ou de corruption.
Une situation inédite à laquelle le gouvernement a trouvé un pis-aller : les postes ont été redistribués parmi ses membres n’ayant pas été écartés. Depuis, Justice, Intérieur ou Agriculture ont des ministres intérimaires.
Par ailleurs, le président a court-circuité une initiative de dialogue national destiné à concevoir des réformes économiques visant à assainir les finances et à sauver des entreprises publiques en déroute.
Intenable
Les frottements entre les deux têtes de l’exécutif sont récurrents depuis la révolution de 2011. Mais la crise entre M. Saied et le chef du gouvernement Hichem Mechichi, désigné par le Parlement, s’installe dans la durée.
Et le risque est de sortir de la voie légale en prolongeant des situations que la loi n’a pas prévues… sans pouvoir s’appuyer sur la Cour constitutionnelle pour trancher, ni sur un consensus politique pour les dépasser, soulignent des observateurs. Ce blocage est « intenable », tranche M. Ben Mahfoudh. « Les vides institutionnels à terme créent le chaos et l’anarchie », souligne-t-il, alors que la Tunisie subit une crise économique et sociale accentuée par la pandémie de Covid-19.
Chargé comme le Parlement de nommer quatre des 12 membres de la Cour constitutionnelle, le président Saied a estimé que l’instance servait, en l’état, de « Cour des règlements de comptes ». Cela se résume à une « joute entre parties qui oublient qu’il y a un intérêt suprême de la nation », déplore le constitutionnaliste Chafik Sarsar. « Sans institutions constitutionnelles, la démocratie ne pourra pas durer en Tunisie », avertit Haykel Ben Mahfoudh.
Source : AFP- le 16 avril 2021
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Crise politique en Tunisie : Les dessous d’une visite du président Saïed en Egypte
Rien ne va plus entre les trois présidents en Tunisie, ceux de l’Etat, Kais Saied, de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, et du gouvernement, Hichem Mechichi.
Et cette mésentente est devenue très visible. Hier, lors de la célébration de la Fête des martyrs, quelques heures avant son départ vers Egypte, le président Saied s’est même permis de taquiner Ghannouchi et Mechichi, en leur présentant un tableau du début du XXe siècle montrant une Tunisie alitée et un médecin lui prescrivant l’ordonnance, à savoir «un Parlement nationaliste respecté et un gouvernement responsable». La visite de Saied en Egypte est par ailleurs à comptabiliser dans les luttes du sommet de la sphère politique.
Objectifs
Nul n’ignore que les islamistes d’Ennahdha, à leur tête Rached Ghannouchi, n’aiment pas le pouvoir égyptien et, surtout, le président Abdelfattah Al Sissi. Or, ce n’est pas le cas pour le président de la République, Kais Saied. Ce dernier, après des débuts marqués par des relations timides, le courant s’est très vite rétabli entre Saied et Al Sissi. Et voilà le Président tunisien en visite en Egypte. Ce qui a changé entre temps, c’est la détérioration des relations entre Kais Saied et le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, le président de l’Assemblée et pilier du gouvernement de Hichem Mechichi. Le président tunisien cherche désormais à nouer des liens forts avec les sphères hostiles aux Frères musulmans.
Plus encore, le président Saied a développé des liens solides avec l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad. Saied est parvenu à limiter les relations des islamistes tunisiens au sein de la principauté, à un point que Ghannouchi n’a pas pu aider le ministre tunisien des Finances, parti au Qatar à la recherche d’aides financières et rentré bredouille. Saied aurait refusé d’intervenir auprès de l’émir Tamim, qui cherche, lui aussi, à prendre ses distances avec les Frères musulmans à travers le monde.
Le bruit court même que Saied va tenter de ressouder davantage les relations entre l’Egypte et le Qatar, qui ne sont plus au frigo. Le président tunisien va essayer de dégeler complètement ces relations, en essayant d’installer une plateforme anti-islam politique incluant le Qatar. C’est ce qu’assurent des sphères proches de la présidence tunisienne.
Tensions
La visite de Saied en Egypte vient à un moment très délicat en Tunisie, avec un gouvernement qui n’arrive pas à lever les fonds nécessaires pour le Budget 2021, auquel il manque près de six milliards d’euros.
La Covid frappe fort l’économie et plombe économiquement les faibles. La délégation de la Banque mondiale est repartie insatisfaite de la Tunisie, dont les décideurs n’arrivent plus à tenir leurs engagements, comme ce fut le cas lors de la dernière intervention du FMI 2016-2019. Les solutions sont désormais rares devant le gouvernement, surtout lorsque les sphères du pouvoir s’entre-tuent ouvertement comme c’est le cas en ce moment. Les perspectives financières sont sombres pour le pays et sa population.
Les observateurs savent que Ghannouchi et Mechichi ont sollicité les Américains pour assister la sortie de la Tunisie sur le marché financier international, afin d’obtenir de l’argent à un coût raisonnable. Pour sa part, Kais Saied va solliciter les pays amis de la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, voire le Qatar et Abu Dhabi, dans le même objectif. Kais Saied donne la preuve de sa réussite à travers ce qui s’est passé en Libye, dont le nouveau pouvoir réussit, jusque-là, à merveille.
Reste la question interne, Saied veut la résoudre avec les partenaires de la Tunisie, pour montrer ce dont il est capable aux Tunisiens, population et partis politiques.
C’est pour cela que le président tunisien s’est permis de taquiner les deux autres présidents, qu’il n’a pourtant pas rencontrés depuis la réunion du Conseil supérieur de la sécurité, le 25 janvier, quand il avait averti qu’il n’allait pas valider le remaniement ministériel. Plus de deux mois plus tard, le courant ne passe toujours pas entre les trois hommes. Et la visite en Egypte n’est pas étrangère à tous ces calculs.
Tunis - Du correspondant d’elwatan- Mourad Sellami -11 avril 2021
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Biden expulse dix diplomates russes
Les représailles annoncées risquent de compliquer un éventuel sommet entre le président américain et Vladimir Poutine.
OLJ / le 16 avril 2021 - Après la main tendue, la contre-attaque : le gouvernement américain de Joe Biden a annoncé hier une série de sanctions financières sévères contre la Russie et l’expulsion de dix diplomates russes, qui risquent de compliquer sa proposition de sommet avec Vladimir Poutine.
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Biden annonce la « fin de la plus longue guerre de l’Amérique »
Ashraf Ghani assure que les forces afghanes sont « pleinement capables » de défendre leur pays.
OLJ / le 15 avril 2021 - Joe Biden a annoncé hier que « l’heure est venue de mettre fin à la plus longue guerre de l’Amérique » en retirant toutes les troupes américaines d’Afghanistan d’ici au 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient provoqué l’intervention des États-Unis. « L’heure est venue de ramener les troupes américaines à la maison », a-t-il dit
******Un accord de paix qui n’en est pas un
Débandade américaine en Afghanistan
Drôle d’accord entre les talibans et Washington, qui entérine le retrait des troupes américaines sans aucune contrepartie ou presque pour les premiers. Quant au pouvoir de Kaboul, il est dans l’impasse. Même le secrétaire d’État Mike Pompeo, en visite-éclair le 23 mars, n’a pas réussi à l’en sortir. Conséquence : les États-Unis ont coupé leurs aides de 1 milliard de dollars (sur 5).
Le 29 février dernier, M. Zalmay Khalilzad pour les États-Unis et le mollah Abdul Ghani Baradar pour les talibans ont enfin signé à Doha l’accord qu’ils négociaient depuis septembre 2018. Accord de paix ? On en est loin. L’usage abusif du mot « paix » depuis le début du processus a faussé l’analyse et créé de faux espoirs. À l’annonce de la signature, beaucoup d’Afghans ont dansé de joie, pour en rabattre le lendemain lorsque les talibans ont repris les combats… En réalité, il n’a jamais été question de négocier la paix (1) — exercice impossible puisque le gouvernement afghan était exclu des pourparlers —, mais de trouver les conditions d’un retrait des forces américaines, sans trop de déshonneur et de manière impérieuse puisqu’il s’agissait d’une promesse de campagne que le président Donald Trump avait bruyamment réaffirmée en décembre 2018. Pour faire bonne mesure, il s’agissait aussi d’obtenir que les talibans, en échange, acceptent quatre concessions : un cessez-le-feu, une négociation avec le gouvernement de Kaboul, un engagement qu’aucun attentat ne serait jamais fomenté contre les États-Unis depuis le sol afghan, et des garanties de sécurité pour le retrait graduel des troupes.
Si M. Khalilzad, lui-même d’origine afghane, n’a pas ménagé sa peine, il n’a presque rien obtenu de la délégation talibane depuis le premier blocage de janvier 2019. Renversant l’ordre des choses, le mollah Baradar a toujours refusé un cessez-le-feu avant le retrait et le moindre dialogue avec un gouvernement qualifié de « marionnette » ; les talibans acceptaient seulement de garantir la sécurité du départ des troupes et de s’engager à rompre tout soutien à des groupes terroristes. D’évidence, la déclaration de décembre 2018 avait inversé le rapport de forces au détriment de sa propre délégation, puisque le président Trump affichait alors son empressement d’en finir avant d’entrer en campagne pour sa réélection, en novembre prochain.
**Concessions bien légères
Dans les rues de Kaboul, la (modeste) liesse populaire n’a guère duré. Les talibans, eux, n’ont cessé d’exprimer leur sentiment de victoire. Le cessez-le-feu, qui devait être un préalable, a été remplacé par une petite semaine de « réduction de la violence » (sic) avant signature, tandis que le dialogue intra-afghan n’a pas connu le début d’une réalité. Les modalités pratiques du traité montrent que les concessions des Américains occupent plus de place dans le texte que celles consenties par leurs adversaires, peu contraignantes et imprécises. La proposition initiale de M. Trump consistait à retirer très vite la moitié de ses troupes, l’autre moitié en quatre ou cinq ans ; les troupes des autres membres de la coalition internationale — plus de huit mille soldats — devaient se maintenir aussi longtemps que nécessaire pour assurer la formation de l’armée afghane. Or, dans le traité final (2), Washington promet de retirer la totalité des militaires, en quatorze mois, ainsi que tous les civils non diplomates, agents privés de sécurité, conseillers, formateurs, etc., selon un calendrier serré : cent trente-cinq jours pour évacuer cinq bases militaires et réduire d’un tiers ses effectifs. Curieusement, l’accord, signé par les seuls États-Unis, oblige également les autres pays de la coalition à faire de même et dans la même proportion. Le reste des troupes devra être parti dans les neuf mois et demi qui suivent.
Les Américains se sont également engagés — au nom du gouvernement afghan, qui n’a pas été consulté — à libérer cinq mille prisonniers talibans « avant le 10 mars », à mettre fin aux sanctions, avant le 27 août prochain, et à supprimer la liste des talibans dont la tête est mise à prix. Pour l’heure, aucun de ces points n’a été réalisé.
En contrepartie des engagements américains très contraignants, les concessions des talibans semblent bien légères et très vagues. Ceux-ci s’engagent à négocier avec les « parties afghanes » (« Afghan sides »), mais le texte ne précise pas de quelles « parties » il s’agit, puisque les talibans ne reconnaissent pas le gouvernement de Kaboul. Quant au cessez-le-feu, il ne sera plus qu’un élément dans le calendrier de ladite négociation. Garantir la sécurité du retrait est de leur intérêt puisqu’il s’agit là du cœur de ce qu’ils appellent leur victoire.
En revanche, l’engagement de rompre avec Al-Qaida est beaucoup plus douteux puisque le numéro deux de la direction exécutive des talibans n’est autre que M. Seraj Haqqani, fils de Jallaluddin Haqqani, ancien chef du réseau terroriste du même nom. Il joue le rôle d’interface d’Al-Qaida au sein de cette direction, comme le fit son père aux côtés du mollah Omar : celui-ci avait offert à Oussama Ben Laden la possibilité d’installer sa première base dès 1986 à Djadi, un des fiefs Haqqani, et avait ensuite permis le développement d’Al-Qaida lorsque des éléments venus, entre autres, de Tchétchénie, d’Ouzbékistan et du Xinjiang (Chine) s’étaient installés dans ses zones d’influence (le Paktya en Afghanistan et le Waziristan au Pakistan). Mais tout cela n’est sans doute pas grave aux yeux des talibans, une page d’histoire qu’ils assument. Pendant les négociations de Doha et par le biais de leur site officiel, Voice of Jihad (3), ils ont affirmé être, eux aussi, désormais engagés dans la lutte antiterroriste puisqu’ils combattent l’Organisation de l’État islamique sans relâche.
L’écart est tel entre la réalité sans solution de ce traité et l’engouement médiatique qui l’a accompagné — certains titres rivalisant sur le thème de « jamais l’Afghanistan n’a été aussi proche de la paix » — que la « communauté internationale » et les mêmes médias sont restés cois lorsque les talibans ont repris le combat, dès le 1er mars. Le site américain Long War Journal recense 147 attaques dans 27 des 35 provinces, entre le 1er et le 10 mars. Mais, conformément au traité, elles ont épargné les forces étrangères, car ils ne s’étaient engagés qu’à cela ! Dans la version de Voice of Jihad en pachtoune, une fatwa (avis religieux) rappelle que « les talibans continueront le djihad jusqu’à l’avènement de leur Émirat islamique d’Afghanistan (4) ». Par ailleurs, le président afghan, M. Ashraf Ghani, furieux de n’avoir pas été consulté, refuse d’abord de libérer les 5 000 prisonniers. Puis il décide ensuite d’en libérer certains, mais au compte-gouttes : 1 500 au rythme de 100 par jour à partir du 7 mars, puis 3 500 au rythme de 500 toutes les deux semaines, après le début des négociations sur lesquelles les talibans se sont engagés. Ces derniers refusent tout net et affirment qu’il n’y aura aucune négociation avec le régime de Kaboul avant la libération de la totalité des prisonniers.
Trois semaines après la signature, ces accords de Doha demeuraient ainsi coincés dans une autre impasse, de même nature que celle de 2014 — ces récurrences éclairant crûment le mal qui ronge l’Afghanistan. Il s’agissait alors du retrait des troupes de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui devait être précédé d’un « accord bilatéral de sécurité » (BSA) — situation peu ou prou comparable à celle d’aujourd’hui pour le retrait des forces armées résiduelles. Cela se déroulait en pleine élection présidentielle, particulièrement chaotique. Le président sortant d’alors, M. Hamid Karzaï, ne pouvait selon la Constitution prétendre à un troisième mandat et refusait donc de signer le BSA pour ne pas engager la responsabilité de son successeur. Mais le processus électoral avait duré huit mois, MM. Ghani et Abdullah Abdullah se disputant âprement la victoire. Huit longs mois durant lesquels le pouvoir exécutif afghan était en totale déshérence, privant les Américains de tout interlocuteur. À l’heure où sont écrites ces lignes, les mêmes se disputent les résultats des élections du 28 septembre 2019, occasionnant une nouvelle déshérence du pouvoir exécutif. Le négociateur américain, M. Khalilzad, se démène pour résoudre la crise, les talibans jubilent : ils n’ont pas d’interlocuteurs pour des négociations qui devaient commencer le 10 mars. Dix jours plus tard, les jeux restaient bloqués.
**Retrait sans gloire
Comme toujours, une solution même fragile sera trouvée, mais ces deux impasses expriment les deux fractures dont souffre l’Afghanistan. Celle des zones pachtounes alimente les insurrections dont se nourrissent les talibans (5) ; la dispute récurrente entre MM. Ghani et Abdullah figure la fissure territoriale : le Nord non pachtoune du pays est le bassin électoral de M. Abdullah, ex-compagnon du commandant Ahmed Chah Massoud, dont les supporteurs sont fatigués de l’excessif poids politique pachtoune depuis plus de deux siècles ; tandis que le fief électoral de M. Ghani, même si celui-ci dépasse les clivages ethniques, se situe naturellement dans la zone tribale pachtoune d’où sa tribu Ahmadzai est originaire.
Il s’agit là de réalités de l’histoire et d’une anthropologie politique qui, à elles seules, expliquent les résiliences insurrectionnelles ; les stratèges américains n’y ont guère prêté attention et M. Trump pas du tout. Une approche anthropologique pour la réconciliation de la nation afghane, à défaut d’être magique, aurait au moins gêné le grand retour des talibans. Mais c’est chose faite : les accords de Doha ne sont pas des accords de paix, ils fixent seulement le retrait sans gloire d’un pays exsangue et signent le retour en force de ceux que les plus puissantes armées du monde, les États-Unis à la tête d’une coalition de trente-huit pays, étaient censées vaincre jusqu’au dernier.
Georges Lefeuvre - Anthropologue, ancien conseiller de l’Union européenne au Pakistan, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
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* Ramadan: Le président Biden présente ses vœux aux Musulmans
Le président américain, Joe Biden, a exprimé ses vœux aux musulmans des Etats-Unis et du monde entier, à l’occasion de l’avènement du mois de Ramadan.
« Nous présentions Jill (première dame aux States) et moi nos vœux les plus sincères, à la communauté musulmane des Etats-Unis et à travers le monde…Ramadhan Kareem », a-t-il écrit dans un communiqué.
Et de poursuivre : « Etant donné que de nombreux de nos frères américains débutent le jeune demain, nous nous rappelons la difficulté de cette année sous l’épidémie du Coronavirus, dans la mesure où les amis et les proches ne peuvent se réunir…de nombreuses familles seront privées de leurs proches pendant le repas de rupture du jeûne ».
Le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinkin, a présenté, à son tour, ses vœux aux musulmans des Etats-Unis et du monde entier, souhaitant que « le mois de Ramadan soit béni par la joie, la paix et la prospérité ».*médias - 13 avril. 2021
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Mort de Bernie Madoff, auteur de la plus grande escroquerie financière de l’histoire
OLJ / le 15 avril 2021 - Bernie Madoff, auteur de la plus grande escroquerie financière de l’histoire, à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de dollars, est mort à 82 ans dans le pénitencier de Caroline du Nord où il purgeait une peine de 150 ans de prison, a indiqué hier un porte-parole de la prison.
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