La chute de MBS se confirme
17 02 2021*infos internationales diverses
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* Arabie saoudite : Deux attaques contre un port et des installations pétrolières
Un drone a visé un port saoudien tandis que des installations pétrolières d’Aramco ont été frappées par un missile
****Un drone a frappé dimanche 7 mars un port pétrolier et un missile balistique a visé des installations du géant de l’énergie Aramco, dans l’est de l’Arabie saoudite, a indiqué le ministère saoudien de l’Energie. «L’un des parcs des réservoirs pétroliers du port de Ras Tanoura dans la région orientale (…) a été attaqué ce matin par un drone venant de la mer», a indiqué le ministère dans un communiqué. Plus tard dimanche, «des éclats d’obus provenant d’un missile balistique sont tombés près du quartier résidentiel de Saudi Aramco dans la ville de Dahran, où vivent des milliers d’employés de l’entreprise et leurs familles», a précisé le communiqué. Les attaques n’ont pas fait de victimes ni de dégâts, a ajouté le ministère, sans identifier les responsables. Mais les rebelles yéménites Houthis ont affirmé avoir lancé des drones et tiré des missiles sur Ras Tanoura et sur des cibles militaires dans la ville de Dammam, proche de Dahran.
**Plus tôt dimanche, la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite a lancé des frappes aériennes sur Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les Houthis, après avoir intercepté une vague de drones et de missiles lancés par les rebelles soutenus par l’Iran, selon SPA. Cette recrudescence des violences intervient alors que l’administration américaine de Joe Biden a exhorté les Houthis à la désescalade après les avoir retirés de la liste des «organisations terroristes» pour ne pas entraver selon elle l’acheminement de l’aide humanitaire au Yémen. Parallèlement aux attaques visant l’Arabie saoudite, les rebelles ont repris leur offensive contre la ville pétrolière de Marib, dernier bastion du nord du Yémen encore aux mains des loyalistes. Samedi, des sources militaires gouvernementales y ont fait état d’au moins 90 combattants tués des deux côtés en 24 heures dans des violents affrontements. Les «victoires» des forces progouvernementales face aux Houthis à Marib ont poussé les rebelles à intensifier leurs attaques contre le royaume, selon la coalition. Partis en 2014 de leur bastion du nord du Yémen, les rebelles ont pris le contrôle de vastes régions, dont la capitale Sanaa. La prise de Marib par les rebelles constituerait un revers cuisant pour le pouvoir et son allié saoudien. La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, d’après les ONG, et entraîné la pire crise humanitaire actuelle au monde selon l’ONU.
Dimanche, David Gressly, le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen, s’est rendu dans le port de Hodeida sur la mer Rouge, un point d’entrée clé pour l’aide humanitaire pour ce pays en guerre. «J’ai besoin de comprendre la situation au niveau de la nourriture, du carburant, de la santé, de l’eau, de l’éducation et des autres besoins de la population», a-t-il déclaré aux journalistes. «Ce que nous voudrions voir, c’est le port ouvert, pas seulement pour le carburant mais pour d’autres produits.» La semaine dernière, l’ONU a mis en garde contre une «peine de mort» contre le Yémen après qu’une conférence de donateurs a rapporté moins de la moitié des fonds nécessaires (1,7 milliard de dollars sur les 3,85 milliards espérés) pour financer une aide d’urgence afin d’éviter une famine dévastatrice. «Après plus d’un an de Covid à travers le monde, les économies sont faibles et ceux qui accordent des financements ont plus de mal à donner de l’argent», a souligné David Gressly. Peu après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden a annoncé la fin du soutien américain à la campagne militaire saoudienne au Yémen, affirmant qu’elle avait «créé une catastrophe humanitaire et stratégique». Mais il a aussi réaffirmé le soutien de Washington à Ryad dans la défense de son territoire.* Le Figaro - 07 mars 2021
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* violences au Sénégal Scènes de guérilla urbaine après l’arrestation d’un opposant
**07 mars 2021
La France est volontiers considérée comme soutenant le président Macky Sall. Les écoles françaises dans le pays ont fermé, tout comme l’agence d’Air France. Les autorités sénégalaises ont promis de “ramener l’ordre” après des scènes de guérilla urbaine, ayant fait officiellement quatre morts, entre les forces de l’ordre et des jeunes réclamant la libération de l’opposant Ousmane Sonko, dont l’arrestation a libéré une exaspération accumulée devant la dureté des conditions de vie. Les tensions, sensibles depuis deux jours dans un pays habituellement considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, se sont intensifiées sans perspective apparente d’apaisement, la justice ayant maintenu M. Sonko en garde à vue. Plusieurs quartiers de Dakar et de villes de l’intérieur ont connu des affrontements d’une ampleur inconnue depuis plusieurs années, bien que la riposte policière semble se limiter essentiellement aux moyens antiémeutes. “Le gouvernement regrette la perte de quatre vies humaines”, a dit en direct à la télévision vendredi soir le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, alors que le bilan était jusque-là d’un jeune tué jeudi dans le sud du pays. M. Diome a accusé Ousmane Sonko d’être responsable de ces violences en ayant “lancé des appels à la violence” et à “l’insurrection”. Le ministre a condamné des “actes de nature terroriste” et lancé un appel “au calme, à la sérénité et à l’apaisement”. À Dakar, la bataille a laissé après coup le spectacle saisissant de rues vidées de gens et de véhicules, jusqu’aux proches abords des lieux de pouvoir, et jonchées de projectiles de toutes sortes, entre les magasins tous fermés. Des blindés avaient été positionnés auprès de la présidence et ses accès bouclés. Nombre d’enseignes françaises ont été attaquées, dont au moins 14 magasins ont été attaqués et 10 “pillés”, selon la direction du groupe français. La France est volontiers considérée comme soutenant le président Macky Sall. Les écoles françaises dans le pays ont fermé, tout comme l’agence d’Air France. L’arrestation, mercredi, de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, a provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble les frustrations suscitées par les conditions de vie depuis la pandémie de Covid-19. Vendredi soir, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit “très préoccupé” et a appelé “à éviter une escalade”. La garde à vue d’Ousmane Sonko doit s’achever aujourd’hui. Il sera présenté à nouveau au juge demain lundi, selon ses avocats. M. Sonko a été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, mais selon l’un de ses avocats, Abdoulaye Tall, il fait l’objet d’une “tentative de liquidation aux fins d’élimination d’un adversaire politique”. Personnalité au profil antisystème, le député crie au complot ourdi par le président Sall pour l’écarter de la prochaine présidentielle. M. Sall a démenti fin février, mais gardé le silence depuis sur l’affaire. *Liberté - 07 mars 2021
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*Afghanistan *Les Américains négocient avec les talibans à Doha
**07 mars 2021
L’émissaire américain pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a rencontré les talibans au Qatar, ont rapporté hier des médias. Il s’agit de la première visite au Qatar de l’émissaire américain depuis qu’il a été confirmé dans ses fonctions fin janvier par le nouveau président des États-Unis, Joe Biden. En début de semaine, Zalmay Khalilzad, s’était entretenu à Kaboul avec les dirigeants afghans, dont le président, Ashraf Ghani, ainsi qu’Abdullah Abdullah, le président du Haut Conseil pour la Réconciliation nationale, l’organisme gouvernemental qui supervise le processus de paix au Qatar. Sur Twitter, un “porte-parole” des talibans, Mohammad Naeem, a révélé que M. Khalilzad avait rencontré, vendredi, les représentants talibans à Doha, dont le mollah Abdul Ghani Barada. “Les deux parties ont exprimé leur engagement envers l’accord de Doha et ont discuté de sa mise en œuvre complète. La situation actuelle de l’Afghanistan ainsi que la rapidité et l’efficacité des négociations inter-afghanes ont également été évoquées”, a écrit le porte-parole. Des incertitudes planent sur l’avenir des États-Unis en Afghanistan, après que la Maison- Blanche eut annoncé son intention de revoir un accord de retrait négocié par M. Khalilzad et les talibans à Doha l’année dernière. Selon cet accord, Washington doit se retirer d’Afghanistan en mai, mais une recrudescence des combats a fait craindre qu’un départ rapide des forces américaines ne déclenche un chaos encore plus grand avec des pourparlers inter-afghans qui piétinent. En échange du retrait des États-Unis, les talibans ont dû donner des garanties sécuritaires et s’engager à rompre tout lien avec des organisations terroristes comme Al-Qaïda. Mais sur le terrain, l’Afghanistan est le théâtre d’attaques quasi quotidiennes contre les forces gouvernementales ou de tentatives d’assassinats ciblés contre des personnalités de la société civile. *APS - 07 mars 2021
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*Le Liban vit au rythme d’un effondrement économique jamais vu depuis la fin de la guerre civile
*Journée de la colère
Des manifestants ont bloqué plusieurs axes routiers majeurs hier pour exprimer leur “colère” face à la dégradation de la situation économique et sociale du pays.
Hier matin, la plupart des entrées de Beyrouth étaient bloquées par des protestataires, mobilisés pour une “Journée de la colère”. Ils ont incendié des bennes à ordures et des pneus, provoquant des colonnes de fumée noire au-dessus de la capitale. D’autres ont érigé des tentes au milieu des chaussées. Les manifestants ont également bloqué plusieurs routes au sud de Beyrouth, à Tripoli (nord) et dans la vallée de la Bekaa (sud-est), selon l’agence nationale d’information, l’armée enchaînant les interventions pour en rouvrir certaines. Depuis l’automne 2019, le Liban vit au rythme d’un effondrement économique jamais vu depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), aggravé par la pandémie et une explosion tragique en août 2020 au port de Beyrouth. Outre des licenciements massifs et une augmentation importante de la pauvreté, la crise s’accompagne d’une dépréciation de la livre qui a perdu plus de 85% de sa valeur, provoquant une inflation à trois chiffres. Le pays attend aussi depuis sept mois la formation d’un nouveau gouvernement, mais les partis au pouvoir, jugés corrompus et incompétents, restent absorbés par des marchandages sur la répartition des portefeuilles. “Ressusciter la révolution” Ces derniers jours, la livre libanaise a connu une nouvelle dégringolade, battant tous les records atteints depuis le début de la crise : le billet vert a frôlé les 11 000 livres sur le marché noir – contre un taux officiel maintenu à 1507 livres pour un dollar – provoquant une nouvelle flambée des prix. Et l’épuisement progressif des réserves en devises de la banque centrale, allouées à la subvention des produits alimentaires de base, fait craindre le pire. “Nous avons bloqué toutes les routes aujourd’hui pour dire à tout le monde : c’est fini”, lance Pascale Nohra, manifestante à Jal el-Dib, au nord de Beyrouth. “Nous n’avons plus rien à perdre. Même notre dignité nous l’avons perdue.” “La crise touche tous les Libanais et toutes les communautés” religieuses, poursuit-elle, dans un pays multiconfessionnel et politiquement polarisé. À l’automne 2019, des dizaines de milliers de manifestants avaient battu le pavé pendant plusieurs semaines contre le pouvoir. La contestation avait fini par se tasser sous le double effet de la formation d’un cabinet et de la pandémie. Mais les réformes sont restées lettre morte et la colère populaire a été exacerbée par l’explosion du 4 août 2020 au port, un drame imputé à la négligence des autorités et qui a fait plus de 200 morts. “Aujourd’hui, nous voulons ressusciter la révolution dans la rue (…) car le peuple et le pays sont morts”, dit à l’AFP Anthony Douaihy. “Si (…) nous ne (leur) faisons pas face (…), cette classe corrompue nous gouvernera pendant 30 années supplémentaires.” Hier, le président Michel Aoun a tenu une réunion “financière, économique et sécuritaire” en présence notamment du Premier ministre par intérim Hassan Diab. Mais dans un pays qui n’a jamais mené à bien les réformes attendues par la communauté internationale, les observateurs restent circonspects. “La chute du taux de change n’est que la poursuite d’une nette tendance baissière (…) depuis le début de la crise et l’inaction politique concomitante”, résume Mohammad Faour, chercheur en finances à l’université de Dublin. L’observatoire de la crise à l’université américaine de Beyrouth a alerté sur les retombées de cette nouvelle chute monétaire, estimant que “le pire n’était pas encore arrivé”. Les partis au pouvoir tergiversent, accusés par certains d’attendre un pourrissement supplémentaire. “Il est plus facile pour les dirigeants de ne rien faire, de répercuter lentement les pertes sur la population et de régner sur un pays beaucoup plus pauvre que de faire des réformes”, estime l’économiste Mike Azar. “Les réformes nécessaires frappent directement le système clientéliste des partis politiques alimenté par le secteur public”, justifie-t-il. En décembre 2020, la Banque mondiale avait évoqué dans un rapport accablant une “dépression délibérée”, épinglant l’inaction des dirigeants. * Liberté – mardi 09 mars 2021
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* France : L’ancien président Nicolas Sarkozy condamné pour corruption, une première
La Maison-Blanche fait savoir que Mohammed ben Salmane n’est plus son interlocuteur
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*l’Inde semble épargnée par une deuxième vague d’épidémie de Covid-19. Les scientifiques restent perplexes.
*Inde enregistre un nombre de contaminations bien inférieur à celui des autres pays Sans jamais avoir été infectées, certaines personnes présentent des anticorps réagissant à la protéine de pointe du Sars-Cov-2. Cela concerne plus particulièrement les entants, très exposés aux divers virus saisonniers, et suggère l’existence d’une immunité croisée. Peut-on alors espérer qu’attraper un bon rhume nous préserve de l’infection à la Covid-19 ? *Alors que les restrictions sanitaires sont quasi inexistantes et que la vaccination demeure très faible, l’Inde semble épargnée par une deuxième vague d’épidémie de Covid-19. Les scientifiques restent perplexes.
*À New Delhi, les cinémas, restaurants et coiffeurs grouillent de monde. Les écoles et universités ont rouvert et les gens se pressent dans les rues et les centres commerciaux. Les hôpitaux ne sont pas saturés et la vie semble quasiment normale. *Alors que l’Inde était à l’épicentre de l’épidémie de Covid-19 à l’automne dernier, avec un pic à 97.000 nouveaux cas par jour en septembre 2020, le nombre de cas n’a cessé de régresser et se situe aujourd’hui autour de 12.000 cas quotidiens. Le 10 février, la capitale indienne n’a enregistré aucun nouveau cas, une première depuis le mois de mai 2020. Le nombre de morts est lui aussi en chute libre. « Depuis le 1er octobre 2020, le pays a connu une baisse sans relâche du taux de décès. Le taux de mortalité est aujourd’hui inférieur à 1,5 (1,43 %), soit l’un des plus bas au monde », s’est vanté le 14 février le ministre de la Santé. Avec 10,9 millions de cas cumulés depuis le début de la pandémie, l’Inde figure certes au 2e rang mondial en matière de contaminations, mais rapporté à sa population, elle fait partie de meilleurs élèves (7,8 cas pour un million, soit un taux presque sept fois inférieur à la France). **Les restrictions levées dès le mois de juin Tandis que de nombreux pays font face à une deuxième voire une troisième vague, l’Inde semble être sortie d’affaire sans nouveau confinement et sans avoir imposé une surveillance aussi stricte qu’en Chine. On ne peut pourtant pas dire que le respect des distanciations sociales soit particulièrement respecté. Après avoir imposé un confinement très strict au mois de mars, les autorités ont commencé à lever les restrictions dès le mois de juin pour relancer leur économie dans un état dramatique, alors même que l’épidémie était en plein essor.
L’explication ne réside pas non plus dans la vaccination, qui a débuté il y a moins d’un mois : à peine 8,26 millions de doses ont été administrées, soit moins de 0,6 % de la population couverte (contre 4,5 % en France ou 22,2 % au Royaume-Uni, où la pandémie est pourtant loin de faiblir). Et alors que le pays est l’un des premiers fabricants de vaccins au monde, qu’il exporte dans de nombreux pays, sa population est elle-même réticente à se faire vacciner. Enfin, le système de santé indien est beaucoup moins bien pourvu que celui de la plupart des pays, avec une dépense par habitant de 73 dollars à peine, contre 4.690 dollars en France par exemple. **Une immunité collective ? Le cas indien rend la plupart des épidémiologistes perplexes. Certes, le faible nombre de tests effectués et un recensement déficient des véritables causes de décès, surtout dans les zones rurales, peut expliquer en partie les bons scores du pays. Mais, même sous-estimée, l’épidémie n’en demeure pas moins sous contrôle. Selon les experts, il se pourrait que le pays ait atteint une certaine immunité collective. Une récente étude indique que 46,7 % de la population a déjà été contaminée au SARS-CoV-2 dans l’état de Karnataka, situé au sud de l’Inde. Une autre enquête dévoilée par le gouvernement indien indique que 56 % des habitants de la capitale New Delhi ont déjà contracté le virus, soit un taux de contamination bien supérieur aux chiffres officiels. Cette théorie de l’immunité collective est pourtant battue en brèche par le cas brésilien qui malgré un taux d’infection supérieur à 70 % continue de connaître une flambée de l’épidémie. De plus, au niveau national, le taux d’infection ne dépasse pas 21,5 % selon une étude de l’Indian Council of Medical Research. La jeunesse de la population et le climat sont peut-être d’autres explications. Les médecins comme les autorités restent donc sur leurs gardes. « Une seconde vague peut survenir à n’importe quel moment, nous devons y être préparés, car certains des variants pourraient passer à travers les défenses immunitaires mises en place », met en garde Jayaprakash Muliyil, sur le site Les Échos. Le port du masque est toujours recommandé, et le gouvernement vise 300 millions de personnes vaccinées d’ici le mois d’août.* source: futura-sciences.com/ le 16/02/2021
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* La crise politique en Tunisie s’exacerbe
**17 février 2021
La crise du remaniement ministériel inachevé se poursuit en Tunisie. Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a été momentanément obligé de remplacer, lundi dernier, le remaniement ministériel, annoncé depuis le 14 janvier 2021, et validé par l’Assemblée le 26 janvier, par des nominations de ministres intérimaires, pour éviter le blocage dans les rouages de l’Etat. Pour sa part, le président de la République, Kaïs Saïed, a adressé une lettre à Mechichi pour souligner que «la Constitution n’impose pas de faire passer le remaniement ministériel par l’Assemblée et que c’est juste un article du règlement intérieur de l’Assemblée, qui n’est pas une loi de l’Etat». Le blocage reste donc entier entre les présidences en Tunisie. Hichem Mechichi a cherché, en vain, à trouver conseil auprès des diverses institutions judiciaires existantes. Il a consulté le Tribunal administratif, l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de lois (IPCCPL), ainsi que des experts en matière de droit administratif et constitutionnel. Tous sont unanimes pour dire qu’ils ne sont pas aptes à se prononcer sur pareil différend et que la Cour constitutionnelle est l’unique autorité pouvant se prononcer sur le sujet. Pis encore, le Pr Slim Laghmani, éminent expert en droit constitutionnel, assure, dans un post Facebook, que «la Cour constitutionnelle ne peut, sans habilitation constitutionnelle particulière, être saisie, uniquement, pour interpréter la Constitution. Elle l’aurait pu, si la Constitution lui avait conféré une compétence consultative, ce qui n’est pas le cas». C’est dire la complexité du différend vécu par le pouvoir politique en Tunisie. Le pire, c’est que le chef du gouvernement appelle à l’installation rapide de la Cour constitutionnelle, prévue par la Constitution du 27 janvier 2014, pour l’année suivante et qui n’a pas été instaurée, faute d’accord au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sur les quatre membres, devant la représenter, aux côtés de quatre représentants la présidence de la République. Les quatre derniers sont choisis par le Conseil supérieur de la magistrature. L’ARP n’est pas parvenue, durant 5 ans, à réunir la majorité des deux tiers, requis pour chaque membre. Une seule juge est passée en mars 2018. Il s’agit d’une candidate Nidaa Tounes, Raoudha Ouersighni. Depuis, il n’y a pas eu de consensus autour des trois autres noms. L’ARP a récemment décidé d’amender la loi de la Cour constitutionnelle pour ramener la majorité requise de l’élection aux 3/5, au lieu des 2/3. Mais, il n’y a pas eu accord sur ce choix, dans la réunion d’avant-hier de la commission de crise de l’ARP. Du coup, le choix «provisoire» de Mechichi, risque de durer. Blocage La Tunisie vit en ce moment un véritable blocage au sommet du pouvoir exécutif, en raison de l’ambivalence du pouvoir politique, mi-présidentiel, mi-parlementaire. L’émiettement caractérisant l’ARP est l’autre problème qui s’y ajoute et empêche de trouver une majorité gouvernementale stable et, encore moins, une majorité pour faire passer des choix aux deux tiers. Déjà, pendant la législature 2014/2019, avec Nidaa Tounes et Ennahdha qui détenaient, ensemble, près des trois quarts de l’ARP, la Cour constitutionnelle n’est pas passée, cela ne risque pas d’être facile, durant cette législature, où le premier des partis ne dispose même pas du quart des députés. Par ailleurs, l’autre partie du problème, c’est le système politique et le manque de synergie entre la présidence de la République, élue au suffrage universel, et l’ARP, élue, elle-aussi. Laquelle discordance fait dire à tout le monde qu’il est nécessaire de changer le régime politique et la loi électorale qui l’a produit. Mais, remarque le président de l’ARP et président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, «l’Assemblée n’arrive pas à trouver le bon compromis, malgré l’entente sur le diagnostic». Ainsi, le blocage perdure et le gouvernement n’arrive pas à faire passer à l’Assemblée les lois nécessaires, pour faire face à la crise socioéconomique, que la Tunisie traverse. Le président Saïed a au moins raison de constater que «depuis sa venue au pouvoir, en novembre 2019, l’Assemblée ne fait que débattre de la nomination ou du changement du chef du gouvernement». Quatre votes en 14 mois ! Pauvre Tunisie ! * elwatan- 17 février 2021 Tunis De notre correspondant Mourad Sellami
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* DJALLIL LOUNNAS, PROFESSEUR DE RELATIONS INTERNATIONALES
“Le problème du sahel est dans la faiblesse des états”
-La France essaye d’impliquer d’autres pays dans le Sahel et réduire sa présence
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