Qui est dernière l’assassin ?
21122016**Donald Trump rappelle tous les ambassadeurs américains
**Une première!
**De nombreux ambassadeurs nommés par le président américain Barack Obama, notamment l’ambassadrice en Belgique Denise Bauer, doivent quitter leur poste avant l’investiture de Donald Trump, rapporte le New York Times qui se base sur un document de l’équipe de transition du futur président.
Donald Trump rompt ainsi avec la tradition qui permet aux ambassadeurs de rester plus longtemps dans le pays où ils se trouvent, notamment pour permettre à leurs enfants de terminer l’année scolaire. Un document du ministère américain des Affaires étrangères ajoute que le prochain président n’autorisera « aucune exception ». Cette décision concerne des ambassadeurs situés dans des villes stratégiques comme Bruxelles, Berlin, Londres et Ottawa. Les États-Unis pourraient d’ailleurs ne pas envoyer de nouveau représentant diplomatique avant plusieurs mois.
Il s’agit d’une mesure « exceptionnelle » qui pourrait porter atteinte aux intérêts des États-Unis, selon d’anciens ambassadeurs.*vendredi 06/01/2017 – Source: Belga
***vendredi 03 février 2017***Tensions internes, discordes avec des géants économiques et des pays alliés, les premières semaines du mandat de Trump préfigurent un avenir peu rassurant.
*Un danger nommé Trump
«Le pire pour l’Amérique, ce n’est pas que Trump représente une dérive qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire de son pays, c’est qu’il rappelle en réalité aux Américains des souvenirs amers. Il a fallu Franklin D. Roosevelt – et ses émissions de radio au coin du feu ! – pour convaincre son peuple, de 1938 à 1941, de rejoindre l’Europe dans la guerre.
Cela n’allait pas de soi à l’époque, au moment où l’idée d’‘‘America first’’ était très puissante», s’inquiète une étude du très sérieux Institut Montaigne, à l’heure où le monde entier subit encore les contrecoups des décisions du président américain. Dernier épisode, assez illustratif de la démarche de Donald Trump, son attitude vis-à-vis du Premier ministre australien, Malcolm Turnbull. Mercredi, l’entretien téléphonique entre Trump et l’Australien aurait tourné court à cause de la remise en cause d’un accord bilatéral sur l’accueil de réfugiés, explique le Washington Post.
Selon le quotidien américain, le président républicain des Etats-Unis a soudainement abrégé la discussion après avoir critiqué l’accord conclu par son prédécesseur Barack Obama pour accueillir des réfugiés relégués par l’Australie dans des camps controversés. Depuis les décrets anti-immigrations et ses nominations de responsables très conservateurs, Trump n’arrête pas d’inquiéter une bonne partie de l’opinion américaine mais aussi au-delà des Etats-Unis. Ce n’est sans doute que le début de la controverse.
Alors que ses détracteurs dénoncent un décret «anticonstitutionnel», ses partisans affirment que le décret n’est au contraire qu’une mesure temporaire semblable aux restrictions mises en place par Barack Obama en 2011 et visant à renforcer la sécurité nationale dans un contexte de risque terroriste accru au niveau mondial. Jonathan Turley, professeur de droit à l’université George Washington, estime que «la loi est en faveur de Trump sur la constitutionnalité», même si, dit-il, les détracteurs peuvent invoquer «la loi de 1965» qui interdit toute discrimination basée sur la religion ou la nationalité en matière d’immigration.
L’avocat général de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, a carrément déposé plainte contre Donald Trump, le Département de la sécurité intérieure, et un certain nombre de personnalités de haut niveau de l’Administration Trump. Le but est de confronter les décisions du Président à la réalité de la Constitution des Etats-Unis. Et de faire annuler le caractère exécutoire du décret.
«Mentalement déséquilibré»
«Les actions du Président séparent des familles de Washington, ce qui blesse des milliers de résidants, endommage son économie et sape l’intérêt souverain de la ville qui souhaite rester un endroit accueillant pour les immigrants et les réfugiés», lit-on dans le texte de la plainte. De plus, de nombreuses institutions de l’Etat de Washington ont apporté leur soutien et leur témoignage à cette initiative.
Et elles ont été rejointes par trois grandes entreprises de la Silicon Valley qui ont aussi des bureaux dans l’Etat de Washington (notamment à Seattle et à Bellevue) : Microsoft, Amazon et Expedia. Ces trois entreprises se sont engagées à témoigner sur les effets de cette décision dans leur entreprise. The Economist commente ainsi les derniers développements : «En promettant de ‘‘Rendre sa grandeur à l’Amérique’’, Donald Trump a eu des échos du Ronald Reagan de 1980.
Pourtant, il y a une différence. L’Amérique de Reagan était optimiste : celle de Monsieur Trump est en colère. Bienvenue dans le nouveau nationalisme.» Après les manifestants dans la rue, les chefs d’entreprise et même Obama qui sort de sa réserve, des… psychiatres ont commencé à se délier de leur devoir de neutralité politique. Un groupe intitulé Citoyens thérapeutes contre le Trumpisme s’est créé.
Ces psychanalystes ont publié un manifeste dans lequel ils donnent les raisons pour lesquelles ils pensent que le 45e président des Etats-Unis est «mentalement déséquilibré» : «Le fait de désigner des boucs-émissaires ou de bannir des groupes de gens vus comme des menaces, ce qui inclut des immigrants et des minorités religieuses ; dégrader, ridiculiser, et déshonorer ses rivaux ou croques ; le fait de forger le culte de l’homme fort qui en appelle à la peur et à la colère; promettre de résoudre tous nos problèmes si on lui fait juste confiance; ou encore réinventer l’histoire et faire peu de cas de la vérité, tout en ne voyant pas le besoin d’employer la persuasion par la raison…», énumèrent-ils pour conforter leur thèse.
Pourtant, une étude récente a montré que 46 Américains musulmans avaient été associés à des actes d’extrémisme violent en 2016, une baisse de 40% par rapport à 2015. Or seule une petite portion de ces individus – 9 sur 46 – avait de la famille dans les sept pays que l’Administration Trump a interdits.*Mélanie Matarese / el watan / vendredi 03 février 2017
**************************************
*Des températures de -40°C ont été enregistrées en Laponie durant la nuit de mercredi à jeudi 05 janvier 2017
*Les minima ont été relevés à Muonio, en Finlande, où le mercure indiquait -41,7°C. A Nikkaluokta, dans le nord de la Suède, on a enregistré -41,3°C. Le record de températures polaires en Suède date de février 1966 lorsque le thermomètre de Vuoggatjålme, à proximité de la frontière norvégienne, avait indiqué -52,6°C.*Source: Belga / jeudi 05 janvier 2017
******************************
*une vague de froid s’abat sur la France
**La nuit de jeudi à vendredi 06 janvier 2016, sera glaciale en Belgique, avec des minima de -3 degrés à la Côte, de -4 à -7 degrés dans l’intérieur des terres et de -8 à -13 degrés.
La nuit de jeudi à vendredi sera elle particulièrement froide avec des minima de -3 degrés à la Côte, de -4 à -7 degrés dans l’intérieur des terres et de -8 à -13 degrés en Ardenne. Des plaques de glaces pourraient se former en cours de soirée et de nuit, avertit par ailleurs l’IRM.
Vendredi, en matinée, le soleil sera voilé par des nuages d’altitude. Les nuages moyens et élevés se feront ensuite plus nombreux sur le nord-ouest mais le temps restera sec. En soirée, de la neige, neige fondante ou pluie verglaçante est attendue à la Côte puis en cours de nuit de la neige sur le reste du pays. Une accumulation de 1 ou 2 cm sera possible.
Samedi, le ciel sera très nuageux avec des précipitations intermittentes sous forme de faibles chutes de neige ou de pluies verglaçantes. Ces conditions hivernales rendront les chaussées glissantes. Les températures augmenteront très lentement à partir de la Côte, pour atteindre, en fin de soirée, des valeurs comprises entre 0 et -3 degrés au sud du sillon Sambre et Meuse, autour de 0 ou +1 degré dans le centre, et de +2 à +7 degrés sur l’ouest du pays.
Dimanche et lundi, le ciel restera généralement très nuageux avec parfois de faibles précipitations et une visibilité pouvant être réduite par le brouillard. Les maxima seront en légère hausse: ils se situeront entre 0 ou 1 degré sur les hauteurs de l’Ardenne, autour de 5 ou 6 degrés dans le centre, et autour de 8 degrés à la côte.**Source: Belga / jeudi 05 janvier 2017
****************************
*un mois de décembre 2016 exceptionnellement sec
**Le mois de décembre 2016 a été un peu trop chaud et exceptionnellement ensoleillé, selon le bilan climatologique établi dimanche par l’Institut royal météorologique (IRM), qui a surtout enregistré « exceptionnellement peu de précipitations ».
Le dernier mois de l’année a par ailleurs été « exceptionnellement ensoleillé ». A Uccle, le soleil a brillé pendant pas moins de 84h 27min (norm.: 45h 08min.). *Source: Belga / 01 janvier 2017
**********************************
*Qui est dernière l’assassin de l’ambassadeur russe en Turquie?
**Le meurtre d’Andreï Karlov est survenu à la veille d’une rencontre cruciale consacrée à la Syrie entre les chefs de la diplomatie de la Russie, de la Turquie et de l’Iran.
une provocation et une tentative à «compromettre le processus de paix en Syrie» et le rapprochement russo-turc
***Contrairement donc à ce qui était attendu par ses commanditaires, l’assassinat d’Andreï Karlov parait avoir davantage renforcé l’axe Moscou-Ankara
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé hier avoir convenu avec son homologue russe, Vladimir Poutine, de poursuivre leur coopération, y compris au sujet de la Syrie, en dépit de l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara.
Le président russe Vladimir Poutine est persuadé, dur comme fer, que l’assassinat, lundi 19 décembre 2016, par un policier turc de 22 ans, de l’ambassadeur de son pays à Ankara, est une «provocation».
Plus encore, une «tentative» destinée à «compromettre le processus de paix en Syrie» et à dynamiter le rapprochement russo-turc. «Ce meurtre est clairement une provocation, destinée à faire échouer la normalisation des relations entre la Russie et la Turquie et, également, à compromettre le processus de paix promu par la Turquie, la Russie, l’Iran et d’autres pays», a estimé hier Vladimir Poutine.
Autrement dit, les Russes ne privilégient pas forcément la piste terroriste dans cet assassinat qui porte, pourtant, du moins en apparence, l’empreinte du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) qui s’est pendant longtemps servi de la Turquie comme base arrière. Ils n’écartent clairement pas l’idée que le meurtre de leur ambassadeur en Syrie ait pu être commandité par un acteur étatique.
Vladimir Poutine serait-il atteint par le syndrome de la «complotite» aiguë ? Pas forcément. Le meurtre d’Andreï Karlov, 62 ans, est survenu à la veille d’une rencontre cruciale consacrée à la Syrie entre les chefs de la diplomatie de la Russie, de la Turquie et de l’Iran. Au moment même de l’attaque, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, se trouvait d’ailleurs dans un avion pour Moscou.
La rencontre tripartite qui a quand même eu lieu hier présente la caractéristique d’évincer du dossier syrien des acteurs occidentaux et moyen-orientaux qui, jusque là, avaient un droit de regard sur l’évolution de la situation. La Russie, l’Iran et la Turquie se sont même dits, hier, dans une déclaration commune, prêts à être les «garants» de pourparlers de paix.
Une rencontre sur la Syrie sans les occidentaux
Vladimir Poutine a également toutes les raisons de croire que des puissances concurrentes cherchent à gripper le rapprochement russo-turc. La raison ? De nombreux observateurs estiment qu’il peut, à terme, déboucher sur une rupture stratégique dans la région défavorable à Bruxelles autant qu’à l’Otan. Et cette quête de rupture peut trouver son explication dans le refus récurent de l’Union européenne de laisser la Turquie rejoindre ses rangs. Et à ce propos, le rapprochement de la Turquie avec la Russie rappelle en de nombreux points celui effectué par Moscou en direction de Pékin après que Bruxelles ait fermé la porte au nez aux Russes.
C’est, sans doute, la raison pour laquelle Vladimir Poutine a pressé son homologue turc de trouver sans plus tarder les commanditaires de l’assassinat d’Andreï Karlov, histoire d’en avoir très vite le cœur net. «Nous devons savoir qui a donné les ordres», a martelé Vladimir Poutine, après avoir présenté ses condoléances à la famille de l’ambassadeur russe en Turquie Andreï Karlov. Le président russe a tenu également ce que ses «services» participent à l’enquête. Un groupe de 18 enquêteurs russes parmi lesquels figurent des agents des services secrets et des diplomates étaient d’ailleurs attendus hier en Turquie pour enquêter sur l’assassinat d’Andreï Karlov.
Rupture stratégique
Contrairement donc à ce qui était attendu par ses commanditaires, l’assassinat d’Andreï Karlov parait avoir davantage renforcé l’axe Moscou-Ankara. A ce propos, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé hier avoir convenu avec son homologue russe Vladimir Poutine de poursuivre leur coopération, y compris au sujet de la Syrie, en dépit de l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara et de leurs divergences sur la question. «Nous ne permettrons absolument pas que nos relations avec la Russie se dégradent», a poursuivi le président turc dans une allocution, lors de l’inauguration à Istanbul du premier tunnel autoroutier sous le détroit du Bosphore.
Mais comme le rappelle le spécialiste français de la Turquie, le professeur Jean Marcou, l’assassinat de Karlov est surtout «un nouveau coup dur pour la Turquie». Il jette, en effet, une inquiétude sur la fiabilité même de l’Etat turc. Ce meurtre, ajoute M. Marcou, «ne peut qu’accroître des tensions nationales et régionales qui semblent se conjuguer actuellement pour ébranler la stabilité d’un pays aux prises également, pour la première fois depuis longtemps, avec une crise économique et financière qui sera difficile à surmonter, à court et moyen termes».*Zine Cherfaoui / el watan / mercredi 21 décembre 2016
*******************************
****Point de vue
**Par Jean Marcou (*)
*l’assassinat de l’ambassadeur Karlov est intervenu à la veille du sommet tripartite Russie, Turquie, Iran
L’ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, a été froidement abattu, alors même qu’il inaugurait une exposition russo-turque de photographies, à Ankara. La scène a tétanisé par sa violence tous ceux qui ont pu en voir des photos ou des images filmées. Un homme, qui se tenait derrière le diplomate russe, alors qu’il était en train de prononcer un discours, a subitement tiré en l’air, avant de faire feu sur lui à huit reprises.
Grièvement blessé l’ambassadeur est mort peu après son admission à l’hôpital, tandis que son assaillant était abattu par les forces de sécurité turques. Ce dernier, qui a justifié son geste en parlant de venger le calvaire que subit actuellement Alep en criant «nous mourons à Alep, vous mourrez ici», a formellement été identifié peu après. Il s’agit de Mert Altinta, un jeune policier recruté en 2014 par l’académie de police d’Izmir.
Cet assassinat, le premier d’un ambassadeur en Turquie, intervient quelques jours après l’attentat, attribué à la mouvance kurde la plus radicale, qui le 17 décembre a fait 14 morts à Kayseri, et était lui-même survenu une semaine après le double-attentat de Beikta, le 10 décembre.
La fiabilité de l’institution policière remise en cause ?
L’assassinat de l’ambassadeur Karlov apparaît toutefois comme une attaque d’un genre nouveau en Turquie, car partie de l’intérieur même d’une instance publique. C’est, en effet, grâce à son statut de policier que l’assassin a pu franchir les cordons de sécurité, s’approcher de l’ambassadeur et commettre son crime, dans l’une des aires les plus sécurisées du pays puisqu’elle se trouve à proximité du boulevard Atatürk, dans le quartier des ambassades de la capitale, et que le Premier ministre y passe plusieurs fois par jour pour se rendre à ses services.
L’auteur des faits est-il un élément sciemment infiltré par une organisation religieuse, islamiste, djihadiste ? Observant l’identité des gradés qui l’ont introduit dans la carrière policière et se basant sur le parcours scolaire et universitaire de Mert Altinta, le quotidien gouvernemental Sabah évoque les liens probables qu’aurait entretenus ce dernier avec le mouvement Gülen.
Quoi qu’il en soit, le recrutement récent de ce jeune policier renvoie aux nombreux mouvements de per-sonnel qui ont affecté les institutions publiques turques, au cours des dernières années. Avant même la tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier, la police avait déjà fait l’objet d’une importante épuration, en particulier après l’affaire du 17 décembre 2013 qui avait révélé au grand jour le conflit opposant l’AKP au mouvement Gülen. Plus généralement, l’opposition parlementaire a plusieurs fois critiqué la tendance du gouvernement à procéder à des recrutements hâtifs, pour faire face à de subites pénuries de personnels dans les institutions reprises en main.
L’assassinat de l’ambassadeur Karlov risque ainsi de relancer les inquiétudes quant à la fiabilité d’institutions publiques lourdement ébranlées, au cours de la décennie écoulée, par des épurations nombreuses, répétées et contradictoires, qui ont probablement porté atteinte à l’esprit de corps, au professionnalisme et aux traditions qui caractérisaient jusqu’à présent l’Etat turc et son administration.
Les relations russo-turques une fois de plus sur la sellette ?
Sur le plan stratégique, on observe par ailleurs que l’assassinat de l’ambassadeur Karlov est intervenu à la veille du sommet tripartite Russie, Turquie, Iran prévu le 20 décembre à Moscou. Ce sommet participe aux efforts déployés par la Russie, ces derniers jours, pour écarter les Occidentaux de la recherche d’un règlement de la crise syrienne en valorisant l’intervention de puissances régionales eurasiatiques.
Il y a deux jours, le président kazakh, Nursultan Nazarbayev, avait débattu au téléphone, avec ses homologues russe et turc, de la tenue possible d’une conférence sur la Syrie dans sa capitale, Astana. Il faut également rappeler que le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, était en vol pour Moscou pour se rendre au sommet tripartite précité, au moment de l’assassinat de l’ambassadeur Karlov.
Alors même que la Russie décidait de maintenir le sommet tripartite en question, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine en personne se sont accordés, lors d’une conversation téléphonique, pour voir dans l’attentat d’Ankara une «provocation destinée à porter atteinte aux relations entre la Russie et la Turquie». Il est donc sûr que les rapports entre les deux pays ne seront pas affectés, dans l’immédiat, par le nouveau coup qui leur a été porté. Il reste que, passée l’émotion des premières heures et les manifestations d’empathie, naturelles le plus souvent en pareil cas, ce développement tragique risque de continuer à travailler en profondeur une relation entre Russie et Turquie, qui reste malgré tout fragile.
En poste en Turquie depuis 2013, l’ambassadeur Karlov, qui avait été aussi en fonction en Corée du Nord, était connu pour son sang-froid, notamment celui dont il avait fait preuve lorsque l’aviation turque avait abattu, le 24 novembre 2015, un SU-24 russe sur la frontière turco-syrienne ; un incident qui devait provoquer six mois de brouille intense entre Moscou et Ankara.
Dans le discours qu’il était en train de prononcer avant sa mort, évoquant les relations russo-turques, le diplomate russe avait une fois de plus souligné qu’«il était plus facile de détruire que de construire». Il savait donc bien que si les deux pays avaient fait assaut de bonne volonté, ces dernières heures, pour essayer de polariser l’attention de la communauté internationale sur l’efficience de leur nouvelle diplomatie conjointe, il ne fallait pas oublier non plus qu’ils campaient sur des positions stratégiques pas toujours compatibles, notamment en ce qui concerne le conflit syrien.
Pour la Turquie, en tout état de cause, l’assassinat de l’ambassadeur Karlov est un nouveau coup dur qui ne peut qu’accroître des tensions nationales et régionales qui semblent se conjuguer actuellement pour ébranler la stabilité d’un pays aux prises également, pour la première fois depuis longtemps, avec une crise économique et financière qui sera difficile à surmonter à court et moyen termes.**Par Jean Marcou (*)–el watan / mercredi 21 décembre 2016
(*) Directeur du mastère Méditerranée – Moyen-Orient (MMO) à Sciences-Po Grenoble et spécialiste de la Turquie.
Article publié avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’Observatoire de la vie politique turque (Ovipot)
**********************************
Catégories : actualité, international, société
Commentaires récents