Panama Papers-Paradis fiscaux

4 04 2016

**** infos par-ci, par-là * 36 *

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Panama Papers:

le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire

Le Panama promet plus de transparence fiscale

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*Cacher et frauder, c’est l’arrière-pensée de ceux qui ont recours aux paradis fiscaux»

*Paradis fiscaux des rois et des hommes politiques

l’onde de choc des « Panama Papers » touche des chefs d’Etats, des rois, des émirs des hommes politiques, des sportifs, etc.

*140 personnalités internationales ont utilisé des sociétés offshore

*La liste complète des sociétés et des personnes apparaissant dans ces “Panama Papers “ sera dévoilée d’ici un mois.

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** mercredi 06 avril 2016.**suite**

Mohamed Gouali. Expert financier;

Cacher et frauder, c’est l’arrière-pensée de ceux qui ont recours aux paradis fiscaux»

**Que pensez-vous des révélations faites par Panama Papers sur les paradis fiscaux qui impliquent des dizaines de dirigeants politiques dans le monde ?

—C’est une bonne chose, même si l’origine des «fuites» est sujette à débat, en particulier la technicité du mécanisme de fuite vers l’extérieur (on parle de millions de documents), et la confidentialité qui l’a entourée. Les journalistes y ont travaillé depuis une année, semble-t-il, sans que cela ait été «leaké». C’est quand même étonnant, quand on sait que la plupart des services secrets du monde traquent les mouvements financiers avec des moyens technologiques et humains hyper sophistiqués.

Sur le fond, c’est un grand pas en avant, je dirais même une petite révolution qui en appelle d’autres. Les Panama Papers dépassent de loin la tentative de «normalisation» de ces paradis entreprise par l’OCDE et qui s’avère moins impactante.

Les blanchiments, les détournements d’argent, les évasions fiscales, les trafics en tout genre et l’enrichissement en profitant de ses fonctions sont désormais dans le collimateur de beaucoup d’Etats, et nul n’est à l’abri de ce type de révélations, quelle que soit la localisation géographique du paradis fiscal.

Il y a nécessité d’assainir cet état d’esprit qui consiste à vouloir indûment s’enrichir par des moyens illégaux, directs ou indirects. Les politiques, en particulier, n’ont strictement aucune excuse. Leurs fonctions sont par définition au service du bien-être général, pas au service de leurs comptes en banque et de leurs intérêts propres.

L’Algérie, de ce point de vue-là, doit renforcer son arsenal juridique et législatif et punir avec une sévérité exemplaire   ceux et celles qui n’ont eu de cesse de vouloir accéder à des postes représentatifs pour mieux se rapprocher de la source et des leviers du pouvoir pour mieux la piller, en toute impunité, parfois à travers une législation fort peu décourageante en matière de sanctions.

**Des spécialistes estiment que créer une société offshore dans ce système de paradis fiscaux est déjà une forme de délit, en cela que l’intention est de cacher et frauder. Le Panama est connu pour être une plaque tournante du blanchiment d’argent des narcotrafiquants via des sociétés-écrans. Quel est votre avis en tant qu’expert ?

Cacher et frauder, oui c’est cela l’esprit et l’arrière-pensée de ceux qui ont recours aux paradis fiscaux, à l’exception d’une minorité établie. Mais il n’y a pas que l’argent des narco-trafiquants qui y est blanchi.

Celui des trafics en tout genre l’est aussi. Il ne faut surtout pas créer une hiérarchie de valeurs entre les différents types de trafics. Un trafic est un trafic, qu’il soit lié à la drogue, au trafic d’armes, aux surfacturations ou aux crimes économiques, sous toutes leurs formes.

Quand vous cherchez à occulter votre identité derrière une personne morale, c’est-à-dire une société, c’est que vous avez beaucoup de choses à vous reprocher et plus précisément l’origine de vos biens. Par conséquent, chercher à ouvrir une société dans un paradis fiscal est en soi une opération illégale et entachée, tout au moins, de suspicion que vous ayez transféré des fonds ou non.

Le plus pervers dans la liste de Panama Papers, ce ne sont pas les noms de sportifs ou autres hommes d’affaires. Non, ce qui interpelle jusqu’à la révolte les opinions mondiales, et on l’a vu avec les manifestations en Islande, ce sont les hommes politiques ou leurs prête-noms.

Des soi-disant  commis de l’Etat, des moralistes dans parfois des pays surendettés, pauvres, sans perspective de croissance et un chômage difficile à résorber, se révèlent être des voleurs, tout simplement. Ils ont acquis des fortunes qui n’ont rien à avoir avec leurs salaires et ceci grâce à leurs fonctions politiques. On connaissait le syndrome des Moubarak, père et fils, voici venir celui des rois, émirs, présidents et ministres.

**Comment analysez-vous les informations parlant de l’implication de Farid Bedjaoui, Omar Habour et Réda Hemch cités dans l’affaire Sonatrach 2, dont le procès qui se déroule à Milan en Italie, et le fait que Farid Bedjaoui possède à lui seul 17 sociétés offshore ?

—Oui, selon un quotidien français du soir, ces noms ont bien été mentionnés comme faisant partie des listings des Panama Papers. Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que le modèle du système de sécurité économique de notre pays a échoué dans la mesure où il n’a pas été capable de prévenir et d’empêcher ces opérations de prédation de notre économie.

Des moyens exceptionnels, humains, technologiques et juridiques auraient dû et devraient être mis en œuvre pour protéger les fleurons de nos entreprises, comme Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie et j’en passe de la cupidité humaine. Les marchés de «gré à gré» par exemple sont un boulevard offert aux experts en surfacturation.

Ils devraient être carrément interdits ou limités dans leur enveloppe financière à quelques millions de dollars. Pas plus. Les personnes que vous citez ont, elles, tout simplement exploité les failles de notre système de surveillance ou ont été encouragées par un laxisme, à tous les niveaux. Vous remarquerez que des trois noms, un seul faisait partie de l’effectif officiel de Sonatrach.

Cela dit, le tracking des flux de transferts entre les différents paradis fiscaux au Panama, Hong Kong, Dubaï alourdit considérablement le dossier judiciaire de ces personnes. Il n’y a pas beaucoup de détails concernant les 17 sociétés offshore de Bedjaoui. Il faut regarder ce qu’il y a à l’intérieur de ces sociétés, elles peuvent être vides et constituer des leurres…

Elles peuvent aussi être mobiles et servir de canaux de transfert à d’autres sociétés logées ailleurs. Tout laisse à penser que ce monsieur à voulu fragmenter géographiquement et compartimenter sectoriellement ses fonds, afin de minimiser les risques de pertes, par des saisis par exemple, surtout qu’il existe maintenant et de plus en plus une velléité de volonté de coopération entre les Etats pour endiguer ce mal des paradis fiscaux…

**La toile de l’offshore est-elle aussi compliquée et complexe?

—Le système de l’offshore est simple et complexe en même temps. Il faut d’abord expliquer ce qu’est un paradis fiscal et comment y accéder ? Grossièrement, un paradis fiscal est un état ou un pays qui accepte que des fonds — de quelque origine soient-ils — viennent s’y loger via des entités inscrites légalement — auprès en général de cabinets d’avocats ou de sociétés spécialisées locaux — donc juridiquement en règle avec les lois de cet Etat en contrepartie de l’absence de taxes fiscales (ou minimes) et moyennant des frais de domiciliation annuels. L’entité ouverte est donc une personne morale.

Vous en êtes le ou les propriétaires mais c’est en son nom à elle qu’est établi votre compte bancaire. Pas au vôtre. Autrement dit, vous n’êtes pas visible et personne ne vous identifiera par rapport à cette société. C’est en quelque sorte une alternative aux comptes numérotés en Suisse. Pour ouvrir cette société, il suffit de faire appel à des intermédiaires qui ne sont pas forcément domiciliés dans ces paradis fiscaux, mais qui coopèrent avec les cabinets locaux.

Ces entités sont en général des banques qui, elles aussi, perçoivent des frais conséquents pour l’ouverture de ces sociétés. Ce système est donc simple pour ce qui est de l’ouverture d’une société dans un paradis fiscal.

Mais il est complexe pour un Etat d’identifier son propriétaire surtout si celui-ci s’ingénie à rendre son architecture plus sophistiquée en ouvrant plusieurs sociétés, domiciliées dans plusieurs paradis fiscaux, répertoriées dans plusieurs secteurs et être constamment en train de déplacer ses valeurs d’une société à l’autre, ou d’en fermer une pour en ouvrir une autre, etc.

De quoi donner le vertige aux enquêteurs surtout si les Etats en question ne sont pas transparents. Et ils ne le sont pas — ou le sont a minima, sous contrainte — puisque c’est cela «leur pétrole».

**On a vu que dans certains pays des enquêtes judiciaires sont déjà ouvertes, pour vérifier les informations révélées sur leurs citoyens. Est-il possible, selon vous, que l’administration fiscale en Algérie engage la même procédure ?

—Les enquêtes diligentées un peu partout dans le monde ne sont pas du ressort exclusif des administrations fiscales. Celles-ci interviennent pour sanctionner les évasions fiscales, c’est-à-dire les citoyens qui trichent en ne déclarant pas tous leurs biens et les mettent à l’abri des déclarations et ponctions obligatoires.

Or, comme je l’ai précisé plus haut, l’argent des paradis fiscaux n’a souvent pas d’odeur ni de certificat d’origine. C’est pour cela que les Islandais manifestent pour faire démissionner leur Premier ministre, les Ukrainiens, etc. Leur premier objectif est de leur ôter leur confiance en tant que responsable politique de haut niveau et dans une vraisemblable seconde phase les juger sur l’origine de ces fonds que le salaire de Premier ministre ne permet pas.

C’est en quelque sorte un problème de salubrité politique que recherchent les Islandais et ils ont raison.
Ailleurs, on noiera le poisson dans des commissions d’enquête dont on n’entendra peut-être plus jamais parler, car le système politique en place ne se sent pas très net non plus et craint d’être éclaboussé par ricochet.

L’Algérie — autant ses institutions politiques que judiciaires — se doit de saisir cette énième éclaboussure pour enfin assainir sa gouvernance et couper à la racine ces «mildiou» qui peuvent redoutablement affaiblir le pays et se révéler dangereux pour son avenir.

Comment pouvez-vous négocier les intérêts de l’Algérie si des pays étrangers vous mettent sous le nez et sur la table le détail de vos avoirs, de vos transactions que vous avez soigneusement cachés dans leurs banques ou dans des paradis fiscaux ? Par conséquent, ce n’est pas l’administration fiscale algérienne seule qui doit s’en mêler à ce stade, mais le pouvoir politique entier dans ses composantes judiciaires, économiques, etc.

C’est un vaste chantier d’assainissement assorti de sanctions qui doit être impérativement et urgemment décidé si l’on veut que ces scandales à répétition et les colères et frustrations qu’ils engendrent ne se propagent par capillarité dans les profondeurs de la société. Et qui d’autre a autorité pour le faire, sinon le président de la République lui-même ? –Said Rabia/ el watan/  mercredi 06 avril 2016

**Responsables algériens éclaboussés par les panama papers

Le silence scandaleux des autorités

Alors que de nombreux gouvernements ont rapidement ordonné l’ouverture d’enquêtes, en Algérie, la justice est murée dans un silence de marbre,

comme si Abdessalem Bouchouareb, éclaboussé par le scandale Panama Papers, ne faisait pas partie du gouvernement. Pourtant, le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), qui a enquêté sur le cabinet d’avocats panaméen qui aide ses clients à placer leurs fortunes dans des comptes offshore pour éviter le fisc,  a bel et bien cité le nom de Abdessalem Bouchouareb qui, en 2015, alors qu’il était ministre, a créé une société avec 700 000 euros.

La question que se posent de nombreux Algériens n’est pas de savoir si cette société active ou pas ; ils veulent être éclairés sur l’origine des fonds et les circonstances dans lesquelles ils ont été transférés, sachant que l’usine de chips que détient Bouchouareb se trouve en Algérie et non à l’étranger.

Mieux, la réglementation algérienne interdit tout transfert de fonds pour investir à l’extérieur du pays ou y détenir des comptes, notamment en tant que ministre, personnalité politiquement exposée.

Tout comme lui, Amar Saadani, secrétaire général du FLN, n’a toujours pas expliqué à l’opinion publique l’origine des fonds avec lesquels il a créé sa société immobilière en France et acheté des appartements dans des quartiers chics de la capitale française.

Pourtant, Saadani, natif de Moulares, en Tunisie, était jusqu’aux années 1990 un simple pompiste de Naftal, à El Oued, devenu subitement,  à la fin des années 2000 — après le scandale de la Générale des concessions agricoles (GCA), qui a englouti des milliards de dinars et où son nom a été cité —,  propriétaire d’une immense villa dans le quartier huppé Le Paradou, à Hydra, mais aussi d’autres biens à l’étranger, en son nom et au nom de ses enfants.

Lorsque ces acquisitions douteuses ont fait la une des presses occidentale et algérienne, aucune autorité n’a daigné l’interroger sur l’origine des richesses de ce chef de parti dont on ne connaît pas d’héritage familial ou de gain à la loterie.

Le silence des autorités a été encore plus troublant lors du procès de l’affaire autoroute Est-Ouest. Un des accusés, Mohamed Khelladi, qui était, comble de l’ironie, à l’origine de l’éclatement de ce scandale,  a révélé avec force détails les mécanismes de la corruption dans les marchés de réalisation de ce projet du siècle, en impliquant Amar Ghoul, alors ministre des Travaux publics.

Ex-responsable des nouveaux projets à l’Agence nationale des autoroutes (Ana), Khelladi avait affirmé que cette autoroute a coûté 11 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter 5 milliards partis dans des opérations de corruption. Il savait ce qu’il disait. Il avait mené sa propre enquête pour démêler l’écheveau de ce dossier en allant jusqu’en Chine.

Selon lui, «les pots-de-vin et les commissions versés aux dirigeants algériens et leurs intermédiaires étaient répartis entre l’homme d’affaires algéro-luxembourgeois Mohamed Chani (4%), Pierre Falcone et Mohamed Bedjaoui (ancien ministre des Affaires étrangères) 10% et Amar Ghoul,25 % (…).

Ce dernier a rétrocédé 1,25% de ce montant à un certain Tayeb Kouidri», actuellement en fuite, installé à Genève. Publiquement mis en cause, Amar Ghoul n’a pas été inquiété, la justice est restée muette devant ces révélations et Mohamed Khelladi a été condamné à une peine de 10 ans par le tribunal criminel d’Alger.

L’affaire Sonatrach, après avoir été ficelée par la justice algérienne puis italienne, se transforme en un mégascandale aux ramifications internationales. Ce qui a suscité la réaction du président de la République, le 24 février 2013, anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Bouteflika s’était déclaré «révolté» par les scandales de corruption touchant la gestion de Sonatrach, précisant qu’il ne pouvait «les laisser passer sous silence».

Quelques mois plus tard, le parquet d’Alger, après avoir obtenu d’importantes informations de Suisse, d’Italie et d’autres pays, lance une autre affaire, Sonatrach 2, dans laquelle le ministre de l’Energie est nommément cité. Au moment où le juge le convoque pour l’entendre, il s’envole vers les Etats-Unis avec son épouse et ses deux enfants. Des mandats d’arrêt internationaux sont lancés contre lui et les membres de sa famille.

A la fin de la même année, le mandat d’arrêt est annulé, mais aucune information sur la procédure judiciaire — qui concerne, faut-il le rappeler, cinq autres personnalités — n’est donnée. Moins de trois ans après, Khelil revient avec les honneurs sans qu’aucune explication soit donnée par la justice.

Purement judiciaire, cette affaire est traitée politiquement par les plus hautes autorités qui poussent le ridicule jusqu’à lui organiser un véritable show médiatique dans une… zaouïa. Totalement muette, la justice algérienne a raté encore une fois une occasion de défendre sa crédibilité.

Elle se contente de faire le dos rond, même lorsqu’un ministre de la République comme Abdessalem Bouchouareb est cité nommément dans une affaire de fuite de capitaux.

Des réactions aussi scandaleuses qu’inquiétantes qui poussent à se demander si la justice est au service de la loi ou des hommes du Président.*Salima Tlemçani/ el watan/  mercredi 06 avril 2016

*Et s’il démissionnait?

Le monde entier est profondément ébranlé par les révélations “sismiques” de l’opération “Panama papers”, qui met au grand jour l’ampleur planétaire du phénomène d’évasion fiscale. Politiques, sportifs, peoples et richissimes hommes d’affaires sont cloués au pilori. Et les premières conséquences du scandale n’ont pas tardé à se manifester. En Islande, le Premier ministre a fini par jeter l’éponge sous la pression de la rue. Dans d’autres pays, où la transparence est une religion, des enquêtes tous azimuts sont lancées pour traquer d’éventuels possesseurs de fonds dans des paradis fiscaux, alors que plusieurs ONG anticorruption, à l’instar de Transparency International, réclament l’interdiction, pure et simple, des sociétés écrans anonymes. C’est dire à quel point ce nouveau scandale est annonciateur de grands chamboulements dans le système financier mondial. Et pendant ce temps, en Algérie, c’est le calme plat. “Circulez, y a rien à voir !” C’est à croire que nous ne faisons pas partie de la planète Terre. Pourtant, un ministre et pas des moindres, qui s’est même permis, récemment, de donner une leçon de patriotisme fiscal à un homme d’affaires honnête, qui a bâti son groupe à la force du poignet, est cité pour être le propriétaire d’une société offshore, Royal Arrival Corp, établie au Panama. Hier, Bouchouareb était absent à l’hôtel Sofitel où il devait assister personnellement aux Journées de la Suède. Sans doute, a-t-il choisi de “zapper” ce rendez-vous pour ne pas avoir à s’expliquer devant la presse, en espérant qu’avec le temps les gens finiront par vite oublier. Et pouvoir, du coup, continuer à siéger, peinardement, dans le gouvernement. Comme si de rien n’était ! Pourtant, Abdeslam Bouchouareb aurait dû remettre sa démission au président de la République. Dans les pays qui se respectent, c’est la règle. D’abord, pour ne pas mettre dans la gêne le gouvernement qui est, par ailleurs, suffisamment plombé par ses couacs à répétition et sa politique à vue de nez. Il y va, aussi, de l’image du pays. Mais, en Algérie, il y a bien des lustres que l’éthique politique a foutu le camp, laissant place à l’impudence, au cynisme. Le retour en grâce de Chakib Khelil en est la dernière illustration.*par Omar Ouali / Libert »/ mercredi 06 avril 2016

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*** Le fils du défunt Président Chadli Bendjedid, Tewfik Bendjedid, possédait également une société offshore au Panama.

le ministre algérien de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, n’est pas le seul algérien cité dans le scandale d’évasion fiscale du “Panama Papers”. Le fils du défunt Président Chadli Bendjedid, Tewfik Bendjedid, possédait également une société offshore, dénommée Faygate Corp, basée au Panama. 

Les Panama Papers ont donc fait sortir Tewfik Bendjedid de sa discrétion. Les Algériens vont désormais savoir que le fils de Chadli Bendjedid est dans le gros business au sud du pays, en entrant en association avec des firmes internationales comme Red Med. Photo : DR

Tewfik Bendjedid a fondé cette société en partenariat avec Samir Abdelli, avocat tunisien et ex-candidat à la présidentielle en Tunisie en 2014, révèlent des documents de la HSBC Private Bank Suisse, adressés au cabinet Mossack Fonseca. L’information a été donnée par le site d’investigation tunisien Inkyfada qui a consulté les fichiers du cabinet Mossack Fonseca pour enquêter sur les personnalités tunisiennes possédant des sociétés offshore dans ce paradis fiscal situé en Amérique Centrale. Lors de la création de cette société avec son associé tunisien, le fils du défunt président algérien était bel et bien domicilié en Algérie et il avait même donné une adresse algéroise, a-t-on appris auprès de Malek El Khadraoui, le directeur de publication d’Inkyfada qui a subi une sévère attaque informatique.

Les fichiers du cabinet panaméen révèlent, par ailleurs, que Tewfik Bendjedid détenait jusqu’à 60% de la société offshore Faygate Corp en février 2007. On ignore encore les montants qui ont transité par cette société offshore et les projets auxquels ils ont été dédiés. Mais avec quel argent le fils du défunt Président a-t-il financé cette société ? Et comment a-t-il pu sortir des devises de l’Algérie en dépit d’une législation très restrictive et répressive en la matière ? Pour l’heure, le fils de Chadli Bendjedid n’a toujours pas réagi face à ces révélations. Et toutes nos tentatives de le joindre pour entendre sa version des faits se sont avérées infructueuses.*algerie-focus./ samedi 09 avril 2016

*Toufik BENDJEDID est né le 20 avril 1964. Toufik BENDJEDID est gérant de l’entreprise Atlas Consulting qui a été créée en 2003. Le chiffre d’affaires de la société n’est pas communiqué

*****ALGERIE (Tamurt) –21 octobre 2015–-Si en politique c’est la guerre totale entre les décideurs algériens et autres clans qui composent le régime, concernant les affaires c’est une autre histoire. Les enfants des anciens ministres, présidents ou hauts gradés militaires font des fortunes dans divers domaines économiques.C’est le cas d’un certain Toufik Bendjedid, qui n’est autre que le fils de l’ancien chef d’Etat algérien, Chadli Bendjedid. Selon l’un des gérants de l’une de ses sociétés, il fait partie des 20 personnes les plus riches d’Algérie. Il bénéficie de marchés colossaux dans le domaine d’hydrocarbures avec une société Italienne, dont le siège est basé à Sidi Yahia à Alger.

Le scandale de Panama Papers et les grosses affaires du fils de Chadli Bendjedid

***Le scandale de Panama Papers touche plus qu’Abdeslam Bouchouareb. Il révèle que le fils du défunt ancien chef d’Etat Chadli Bendjedid, Tewfik, était en affaire avec l’avocat d’affaires tunisien et candidat à la présidence de son pays en 2014, Samir Abdelli.

Selon des documents publiés par le très sérieux site tunisien Ankyfada, les deux hommes se sont associés en 2007 dans Faygate corp qui est une société enregistrée au Panama, créée en novembre 2006 avec un capital de 10.000 dollars divisés en 100 actions. Elle cessera ses activités en octobre 2014, selon les documents publiés par Inkyfada. « En février 2007, un document de la HSBC Private Bank Suisse adressé à Mossack Fonseca demande ainsi l’émission de deux autres certificats d’actions. Un des certificats est établi au nom de Tewfik Bendjedid, domicilié à Alger, avec 60 parts, et un autre au nom de Samir Abdelli, domicilié à Gammarth, avec 40 parts. Comme pour l’affaire des Swissleaks, Samir Abdelli déclare qu’il était résident à Dubaï, à l’époque », précise ce site tunisien selon lequel Tewfik Bendjedid, qualifié de « très discret homme d’affaires », s’est associé avec les frères Fechkeur du groupe Red Med, un groupe spécialisé dans les prestations de services pétroliers dans le Sud algérien. Ce groupe, ajoute la même source, « possède également une petite compagnie aérienne, Red Star Aviation, spécialisée dans le transport du personnel des compagnies pétrolières ». C’est dire que Tewfik Bendjedid ne perd pas son temps dans les petites affaires, lui qui était déjà dans le circuit depuis les années 80, lorsque son défunt père présidait encore aux destinées de l’Algérie.

Pour Ankyfada, Tewfik Bendjedid « traîne une réputation sulfureuse » car « il est cité dans plusieurs affaires dont la plus célèbre est celle des détournements de plusieurs millions de dollars de la Banque Extérieure Algérienne, BEA, dans les années 80-90. Une affaire de laquelle il était sorti indemne. La relation entre le tunisien Samir Abdelli et Tewfik Bendjedid remonte à l’époque où le premier était l’avocat du second. Ainsi pour Samir Abdelli, interrogé le 29 mars dernier par Ankyfada, « la réputation sulfureuse de Bendjedid n’est que de l’histoire ancienne », assurant qu’il s’agissait « de vieilles histoires de plus de 20 ».

Les Panama Papers ont donc fait sortir Tewfik Bendjedid de sa discrétion. Les Algériens vont désormais savoir que le fils de Chadli Bendjedid est dans le gros business au sud du pays, en entrant en association avec des firmes internationales comme Red Med.*impact24.info/ dimanche 10 avril 2016

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*L’archi milliardaire algérien Issad Rebrab est lui aussi éclaboussé dans le plus grand scandale d’évasion fiscale du “Panama Papers”

En effet, son nom figure dans les fameux fichiers du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca,spécialisé dans la domiciliation de sociétés offshore, ces fameux « Panama papers » qui ont provoqué un scandale planétaire.

Selon le journal roumain Rise Projet qui a éventé l’affaire, le nom de Issad Rebrab figure comme co-propriétaire de la société « Southern International Engineering LTD », avec 50% des actions alors que les autres 50% appartiennent à Gabriel Valentin Comanescu, un homme d’affaires roumain.

Selon les documents révélés par le journal roumain, « Southern International Engineering LTD »  est domiciliée dans les Îles Vierges britanniques et gérée par deux directeurs Francis Perez et Leticia Montoya.

Le cabinet d’avocats Mossack Fonseca s’engageait dans la correspondance à ne pas citer le nom d’Issad Rebrab ni de Gabriel Valentin Comanescu, et les transactions se feront au nom d’une autre société du nom de « Eurostock AG ».

*Par Djamil Mesrer | 01/05/2016 / algerie1.com/

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*L’article du « Monde » n’est ni une maladresse ni une bourde

*Quand bien même un observateur aguerri aurait remarqué aisément une certaine passion dans le refus de visa aux journalistes du quotidien français « Le monde », un calcul lobbyiste et une arrière-pensée de l’autre côté de la rive n’est pas à écarter.

Ce journal a toujours eu une certaine promiscuité avec les cercles du pouvoir algérien et de tout temps s’est ingéré dans les grands dossiers même durant la période d’industrialisation. On se rappelle l’affinité qu’avait leur célèbre correspondant, Paul Balta avec feu Président Houari Boumediene. Ce n’est ni une maladresse, ni une forme de liberté de la presse que de diffuser la photo du Président Bouteflika dans un scandale médiatique dont il n’est pas personnellement et directement concerné. Par contre, cela pourrait être une manière indirecte de lui rappeler son devoir envers un de ses ministres, qui lui est directement impliqué dans des montages financiers discutables et donc devra démissionner.

Est-ce qu’il gêne la position de certains groupes français dans leur stratégie de s’implanter en Algérie ? C’est une possibilité d’autant plus que depuis son voyage aux Etats-Unis et son rapprochement des hommes d’affaires américains qu’on voit se dessiner des attaques personnelles envers ce ministre. D’abord la divulgation de sa double nationalité juste après l’adoption de la nouvelle constitution qui limite dans son article 51 les niveaux de responsabilité aux binationaux. Certes, c’est un député qui l’a mise sur le tas mais on peut se demander d’où détient-il les preuves d’une information si intime et qui pourrait créer un ras-de-marré car de nombreux responsables algériens pourraient être dans le même cas. Ils sont des millions à rechercher le moindre lien pour bénéficier de ce statut. Ceux qui sont nés en France, s’y sont mariés, y ont un parent de différent degré etc. Plus de 55 000 dossiers d’Algériens ont été déposés pour demander la carte harki avec preuve de leur collaboration à l’appui, à en croire leur représentant en France.

L’Etat algérien reste désormais face à un choix difficile parce que s’il applique la loi pour un, il devra le faire pour tout le monde et c’est la pagaille. C’est justement le but recherché par l’autre rive pour asseoir son influence politique, sociale et surtout économique en Algérie. Qui mieux peut le faire qu’une presse libre et démocratique mais en perte de vitesse sur le plan de gestion interne et donc en a fortement besoin de l’aide financière de ce lobby. D’abord le scandale en lui-même comme avant lui Wikileaks pourront-ils changer un nouvel ordre économique mondial qui s’incruste indépendamment de la volonté des uns et des autres ? Même si c’est sur l’opinion publique que cet assainissement compte, il ne touchera que les plus faibles.

1- Pour l’Algérie, il n’existe pas une affaire Bouchouareb mais celle de l’Etat

Il est de notoriété publique que ce ministre avant de fréquenter la sphère politique, était un industriel qui a fait fortune dans le créneau de la mousseline et des chips. Tout le monde reconnaît qu’il est né d’une famille aisée. Il n’est pas le seul, s’il en est un d’avoir un père Gaid et des frères dans l’armée populaire nationale. Ce statut lui a permis après son bac de suivre des études en sciences médicales et humaines. Il a même exercé à Paris en tant que prothésiste, chirurgien dentaire pendant plusieurs années. Il s’est même marié à une femme française et eu des enfants avec elle si l’on croit le câble de «Mon journal» signé par Hichem Aboud. Tout ce qui vient après relève du privé même s’il s’est marié plusieurs fois. Il dispose de tous les ingrédients pour être éligible à une nationalité française et une optimisation de ses capitaux dans des paradis fiscaux comme le font les hommes d’affaires aussi bien nationaux que d’autres à travers le monde. On aurait pu s’étonner de la résidence et des biens que possède le secrétaire général du FLN à Paris mais pas le cas de Chakib Khelil, Bouchouareb et peut être bien d’autres. Maintenant ce ministre a fait un choix de mêler sa fortune à la politique, il doit s’expliquer avec la justice sur sa déclaration du patrimoine au moment de son accession à des hautes fonctions de responsabilité. A-t-il signalé ces sociétés au Panama ? Cette déclaration a-t-elle été publiée au journal officiel comme stipule la loi ? Maintenant que l’opinion publique est mise au courant, la justice doit s’autosaisir et l’Etat est là pour l’aider à appliquer la loi dans toute sa rigueur. Dans pratiquement la plupart des pays, des actions judiciaires sont en cours sous la pression d’une opinion publique déchainée. Reste à savoir si en Algérie et dans les pays à niveau démocratique équivalent, il y aura des actions similaires. La justice va-t-elle s’autosaisir ou attendra t- elle un coup de fil d’en haut ? La société civile aura-t-elle une influence suffisante pour faire bouger les pouvoir publics ? Un tel événement ne va-t-il pas accélérer le remaniement du gouvernement ? Va-t-on tout faire pour sauver le soldat Bouchouareb ? Etc. Donc tous les regards s’orientent vers le clan au pouvoir ou dit d’une manière politiquement correcte le premier magistrat du pays. C’est pour cela que le quotidien Le Monde met dans sa manchette la photo de Bouteflika, seulement tout le monde sait que c’est ce genre d’artifice qu’utilisent les lobbies à travers la presse pour faire pression sur les politiques pour arriver à des desseins économiques.

2- Le cabinet Mossack Fonseca, influent au Panama mais pas le seul au monde

Ses propriétaires ont reconnu suite au scandale révélé par le panel de journalistes d’avoir vendu des couteaux mais ne se sentent nullement concernés par l’usage dont ont fait leurs clients ni de l’origine des fonds qui leur a permis de les acquérir. C’est un cabinet d’avocats comme il en existe des milliers de par le monde spécialisé dans le droit commercial, les services fiduciaires, les conseils en placement et la création de structures internationales. Il comprend également plusieurs sociétés au sein de ses bureaux en sus de proposer ses services dans le domaine de la propriété intellectuelle et le droit maritime. Possédant une quarantaine de filiales dans le monde, Mossack Fonseca est, en 2016, le quatrième cabinet de droit offshore au monde[]. Cette vaste entreprise est mise en cause dans le scandale Petrobras ainsi que dans l’affaire des «Panama Papers» pour son rôle joué dans le blanchiment d’argent et la fraude fiscale à l’échelle internationale. Le 3 avril 2016, la société est accusée d’aider de nombreux citoyens et sociétés étrangères à frauder leurs fiscs respectifs. S’y ajoutent diverses imputations connexes, notamment celles faisant état des implications suivantes :blanchiment d’argent, évasion fiscale avec, entre autres entités pointées, l’assistance qui aurait été diligemment prêtée en ce sens par la Commerzbank ; collaboration litigieuse avec plusieurs dictateurs du Moyen-Orient et d’Afrique à dessein de leur permettre de se soustraire aux sanctions internationales les visant. L’ensemble de ces Panama Papers se chiffre à 2,6 téraoctets de données en couvrant près de 40 ans d’enregistrements. Leur analyse, encore en cours, est conjointement confiée au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ ou CPI en anglais). Nommément cité par l’enquête avec d’autres dirigeants politiques, comme notamment le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, le roi d’Arabie Saoudite Salmane al-Saoud, le président argentin Mauricio Macri ou le président ukrainien Petro Porochenko, Vladimir Poutine réplique en expliquant qu’il est la cible principale de l’enquête et ajoute, par l’intermédiaire de son porte-parole, qu’il connaît très bien cette soi-disant communauté journalistique. Il y a parmi eux de nombreux journalistes dont le journalisme n’est pas l’activité principale. Beaucoup sont d’anciens employés du Département d’État, de la CIA, d’autres services secrets. L’enquête montre aussi que le Premier ministre d’Islande aurait créé avec son épouse aux îles Vierges britanniques une société offshore dans laquelle il aurait dissimulé des millions de dollars. Il a été contraint à la démission.

Tout compte fait Les « Panama Papers » ont sans doute levé le voile sur une gigantesque nébuleuse totalement opaque. Si un tel scandale a pu éclater, c’est grâce à une fuite sans précédent qui se matérialise par 11,5 millions de fichiers. Autant de données qui ne proviennent que d’un seul et même endroit : Mossack Fonseca, le dénominateur commun qui relie toutes ces personnalités de premier plan mises en cause dans ces spectaculaires révélations. Depuis 1977, ce cabinet d’avocat panaméen œuvrait en toute discrétion dans le monde entier pour fournir le service dans lequel il était connu pour être l’un des meilleurs au monde : la création pour ses clients de sociétés offshore complètement anonymes dans des paradis fiscaux. En près de 40 ans d’existence, pas moins de 214.000 entités offshore ont été créées ou administrées par ce centre financier tentaculaire. Basé à Panama City ainsi que dans une quarantaine de bureaux dispatchés sur la planète, Mossack Fonseca a su devenir un acteur incontournable du secteur. Les révélations permettent d’établir que cette société a collaboré avec des personnalités et d’importantes compagnies venant de plus de 200 pays et territoires, en somme, le monde entier.

3- Le monde entier connaît cette pratique y compris les dirigeants qui créent au scandale

S’attaquer constamment aux paradis fiscaux est un leurre dont il faut se méfier. La définition même du paradis fiscale n’est pas forcément uniforme pour tous mais surtout elle permet aux gouvernements de l’utiliser comme un tremplin pour dévier le regard de l’opinion publique vers un bouc émissaire bienvenue .Il se trouve justement que pendant que la population crie au scandale en reprochant à ces pays de faire leur beurre plus ou moins à la limite de la légalité, et bien le projecteur n’éclaire pas sur la politique économique décidée par les tenants du pouvoir qui apparemment sont branchés ailleurs. Cela évitera de trop s’occuper de l’intérieur pour permettre aux gouvernements un peu de répit. Il faut dire que la société civile n’est pas dupe ? Si être un paradis fiscal garantissait la pérennité du pays qui la pratique, cela se saurait ! Regardons quel exemple donnent les pays qui sont sur la liste : USA avec son Etat du Delaware, le paradis fiscal américain qui irrite le Luxembourg, la pratiquant depuis des lustres ou le Liban voire même la France qui a ouvert les bras aux Qataris qui investissent sans payer un sou d’impôts.*Rabah Reghis est consultant et Economiste Pétrolier/ mercredi 13 avril 2016/ lematindz

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*Mossack Fonseca, une firme à la réputation sulfureuse

Mossack Fonseca. Le nom de ce cabinet d’avocats panaméen est devenu, depuis lundi dernier, très célèbre dans le monde.

Les révélations sur l’affaire Panama Papers où est cité, entre autres, le nom du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, le font connaître aussi en Algérie. Dans la presse, dans les médias audiovisuels et sur les réseaux sociaux, ce nom revient avec insistance.

Qu’est-ce que ce cabinet ? Quelle est son histoire ? En quoi consiste son travail ? Google et l’encyclopédie Wikipédia lui consacrent plusieurs pages où reviennent, à plusieurs reprises, des mots peu glorieux : «blanchiment d’argent», «fraude fiscale», «corruption»… Il s’agit, en somme, d’une boîte à la réputation sulfureuse. Depuis sa création.

Le quotidien français Le Monde, dans son édition d’hier, retrace le parcours de cette entreprise qui a vu le jour en 1989, suite à la fusion du cabinet créé en 1977 par l’avocat Jürgen Mossack et celui de l’avocat et homme politique panaméen Ramon Fonseca Mora. Cette firme spécialisée dan la création de sociétés-écrans, écrit le quotidien français, «fait se fermer les visages et s’éteindre les voix» dès que son nom est prononcé au Panama. Et cela, en raison de son histoire liée étroitement à la corruption et à l’argent sale depuis les années de règne du dictateur Manuel Noriega (1984-1990).

Le plus grand scandale dans lequel est impliqué Mossack Fonseca est celui de Petrobras (la compagnie pétrolière brésilienne), appelé aussi au Brésil «opération Lava Jato». Ce scandale a conduit à la démission de Ramon Fonseca Mora de ses fonctions de président du parti panamiste. «Les sombres affaires de Mossack Fonseca sont mises sous le boisseau par le gouvernement. Personne ne vous parlera. Ici, la collusion d’intérêts entre le pouvoir et les grandes compagnies est totale», affirme Miguel Antonio Bernal, professeur de droit à l’université du Panama, opposant historique à Noriega et à l’ex-président corrompu Ricardo Martinelli, cité par Le Monde.

Mais ce cabinet a profité de la politique du Panama qui, pour attirer des capitaux, a mis en place un secret bancaire inviolable, cadenassé par la loi, et une fiscalité zéro pour les revenus issus de l’étranger. Un système qui a permis l’émergence de Mossack Fonseca, qui n’imposait aucune limite pour attirer les capitaux.

C’est ainsi qu’il compte rapidement parmi ses clients beaucoup de dirigeants de pays corrompus, de régimes autoritaires et des réseaux criminels. Ce qui a permis à ce cabinet d’étendre sa toile à travers le monde et d’être présent dans une quarantaine de pays. Il a réussi aussi à prendre dans ses filets une foule d’hommes politiques, dont des présidents de grandes puissances, des rois, Premiers ministres, des ministres et même des footballeurs.

Ce n’est pas tout. Le Consortium international des journalistes d’investigation (CIPI) n’a pas encore révélé la totalité du contenu des 2,6 teraoctets de données enregistrées pendant 40 ans. Des têtes risquent encore de tomber. *Madjid Makedhi / el watan/  mercredi 06 avril 2016

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*Photo: Le peuple islandais est sorti dans la rue

**Le monde ébranlé

Au moment où l’Algérie proteste contre le traitement qu’a réservé le quotidien français Le Monde à l’affaire “Panama Papers”, la justice française et le fisc espagnol ont ouvert une enquête, le Premier ministre britannique s’est publiquement expliqué, le président islandais a écourté son séjour aux USA et son Premier ministre a démissionné.

*Le scandale de fraude fiscale “Panama Papers” ébranle le monde et plusieurs gouvernements n’ont pas tardé à engager des procédures. La justice française a ouvert une enquête pour “blanchiment de fraudes fiscales aggravées”, les pratiques dévoilées étant “susceptibles de concerner des résidents fiscaux français”, a fait savoir, hier, l’AFP, précisant que la France a aussi décidé de “réinscrire ce pays (le Panama) sur sa liste de paradis fiscaux, d’où il avait été retiré en 2012”.
La justice française a visiblement anticipé et n’a pas attendu que l’on dévoile le ou les noms de personnalités pour enquêter. Même réflexe en Espagne où la justice et le fisc “ont ouvert des enquêtes”, alors qu’aux Pays-Bas, le fisc a promis de “s’intéresser aux possibles cas d’évasion fiscale”, rapporte l’agence de presse française. Autre pays, l’Australie a également lancé “des investigations sur 800 clients de Mossack Fonseca”, le bureau d’avocats panaméen, selon la même source.
Le Premier ministre britannique David Cameron, dont le père Ian est cité dans ce scandale mondial, s’est publiquement expliqué hier, mardi, devant la presse de son pays. “Je n’ai aucune action, aucun trust offshore, aucun fonds offshore, rien de  tout cela (…) J’ai le salaire de Premier ministre et j’ai quelques économies, sur lesquelles je perçois des intérêts, et j’ai une maison, dans laquelle nous vivions, mais qui est, actuellement, louée pendant que nous sommes à Downing Street (la résidence des Premiers ministres britanniques, NDLR), et c’est tout ce que j’ai”, s’est-il justifié. Le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, secoué également par le scandale, pour avoir effectué des placements offshore, a informé, hier, le groupe parlementaire de son parti le Progrès de son intention de démissionner de ses fonctions. Sigmundur David Gunnlaugsson qui a “détenu des millions de dollars dans la société Wintris, avant qu’il ne cède ses parts à son épouse en 2009”, a fait l’objet de fortes pressions de la rue, mais aussi de l’opposition au Parlement. Ce qui lui est reproché est d’avoir omis cette participation dans sa déclaration de patrimoine quand il a été élu député en avril 2009. Même au Pakistan, le Premier ministre Nawaz Sharif a annoncé la formation d’une commission judiciaire de haut niveau pour enquêter sur les révélations d’évasion fiscale concernant ses proches. Le Premier ministre pakistanais a fait cette annonce en direct à la télévision nationale. Visiblement en avance, les États-Unis ont pris déjà ce lundi de nouvelles mesures pour “freiner l’exil fiscal des multinationales américaines qui fuient l’impôt en transférant leur siège social à l’étranger à la faveur de rachats d’entreprises”, s’est félicité le président Barack Obama. En Algérie, la seule réaction officielle était de protester auprès du Quai d’Orsay après que le quotidien Le Monde eut illustré l’article concernant les personnalités algériennes proches du Président impliquées dans le scandale, notamment l’actuel ministre Abdeslam Bouchouareb, par la photo d’Abdelaziz Bouteflika.*Par Mehdi Mehenni/  Libert »/ mercredi 06 avril 2016

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*Alors que l’Humanité se débat dans des crises financières et sociales, plus de 7.000 milliards de dollars dorment dans les paradis fiscaux

*les 50 plus grandes entreprises américaines, dont Apple, Wal-Mart ou General Electric, inscrites dans les paradis fiscaux

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1.400 milliards de dollars ont été mis à l’abri dans les paradis fiscaux par les 50 plus grandes entreprises américaines, dont Apple, Wal-Mart ou General Electric, afin de réduire leurs impôts, affirme une étude d’Oxfam America publiée jeudi.

Selon cette étude, en  tête du classement d’Oxfam, on trouve Apple avec 181 milliards de dollars suivi de General Electric (119 milliards), Microsoft (108 milliards) ou Pfizer (74 milliards).

L’évasion fiscale des multinationales coûterait 111 milliards de dollars aux finances publiques américaines et prive également les pays pauvres de 100 milliards de recettes fiscales selon le même rapport.

Ces sommes ont transité, selon Oxfam  par un réseau « opaque et secret » de 1600 filiales dans des paradis fiscaux. Pendant cette période, ces mêmes entreprises ont pourtant été les « principales bénéficiaires du soutien des contribuables » américains en étant les destinataires de 11.000 milliards de fonds publics via des garanties sur prêts ou des aides fédérales directes, indique le rapport.

7.000 milliards dorment dans les paradis fiscaux

« Les immenses sommes que les grandes compagnies ont amassé dans des paradis fiscaux devraient être utilisées pour combattre la pauvreté et reconstruire les infrastructures aux Etats-Unis et ne pas être dissimulées dans des centres offshore comme le Panama, les Bahamas ou les Iles Caïmans » a affirmé Raymond Offenheiser, président d’Oxfam America.

Selon la même étude, il y aurait actuellement dans le monde un peu plus de 7.000 milliards de dollars qui dorment dans des paradis fiscaux, soit à peu près le budget total de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne réunis.* Par Mourad Arbani | vendredi 15/04/2016 |algerie1.com/

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*les dessous du scandale mondial Panama Papers.

Christian Chavagneux. Economiste et journaliste spécialisé

«C’est une industrie mondiale de la dissimulation et de l’opacité financières qui est dévoilée»

Christian Chavagneux est économiste et journaliste-éditorialiste au journal français Alternatives économiques, à la radio France Inter ou encore sur la chaîne de télévision BFM Business. Ancien enseignant à Sciences Po et à l’université Paris IX Dauphine, il a notamment coécrit un livre sur les paradis fiscaux, l’un de ses sujets de prédilection. Dans cet entretien, nous revenons avec lui sur les dessous du scandale mondial Panama Papers.

**D’où est parti ce nouveau scandale financier international Panama Papers ?  

–Le Consurtium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a pu récupérer des fichiers d’un lanceur d’alerte dont l’identité n’a pas été dévoilée. Cette fois-ci, la protection du lanceur d’alerte est privilégiée. Il a d’abord pris contact avec un journal allemand, mais vu l’importance des données, ce dernier a jugé qu’il ne pouvait pas les traiter seul.

Il a donc fait appel au consortium qui a, à son tour, mobilisé une centaine de rédactions au niveau mondial, chacune d’entre elles réalisant une partie du travail d’enquête et d’investigation. Les documents montrent que des milliers de sociétés-écrans ont été créées par un cabinet d’avocats panaméen. Ces sociétés servent généralement à constituer des sources d’opacité permettant de dissimuler des circuits de capitaux financiers internationaux d’argent sale, mais aussi d’évasion fiscale.

**Vu le travail de fond que vous venez de résumer, il n’y aurait donc aucun doute sur la véracité des informations dévoilées ?

—Tout à fait. A priori, il n’y a aucun doute sur ce point.

**Quel serait le total des capitaux placés concernés par cette affaire ?

—Par contre, cela, l’enquête Panama Papers ne permet pas de le savoir. On sait que des milliers de sociétés-écrans ont dissimulé des sommes colossales d’argent. Pour une seule société, il est déjà difficile d’estimer les sommes. Chacune d’elles a une utilisation différente en fonction du fait que vous souhaitiez échapper au fisc, éviter de perdre de l’argent au moment d’un divorce, etc. Donc, c’est assez difficile à dire. Les estimations générales dont on dispose, au-delà de Panama Papers, sont de l’ordre de 20 à 25 000 milliards de dollars qui concernent uniquement les particuliers. 

Justement, quelle est la différence entre un paradis fiscal à part entière et un pays qui attire les évasés fiscaux par sa fiscalité avantageuse ?
 Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment de différence.

En fait, nous savons que la fraude et l’évasion fiscales sont des activités de proximité. Par exemple, si vous êtes français et que vous voulez échapper au fisc, on vous retrouvera généralement en Suisse ou au Luxembourg si vous êtes un particulier ; au Luxembourg, aux Pays-Bas ou en Irlande si vous êtes une société. Ensuite, les intermédiaires auxquels vous vous adressez – qui sont souvent des banques -, eux-mêmes vont vous proposer des produits d’opacité financière. Et ils vont faire appel aux paradis fiscaux.

C’est-à-dire comme la création d’une société-écran. Dans Panama Papers, on découvre que le cabinet Mossack Fonseca, certes situé au Panama, a créé ses services dans 21 paradis fiscaux et utilise plus de 14 000 intermédiaires. C’est une industrie mondiale de la dissimulation et de l’opacité financières qui est dévoilée.

**Donc, finalement, l’argent placé ne bénéficie pas qu’aux particuliers et aux entreprises qui le dissimulent ?

—Effectivement, il bénéficie un peu à tout le monde, tous ceux qui participent à cette dissimulation. Lorsque l’on dit que l’argent est en Suisse, au Panama ou ailleurs, en fait ce n’est pas vrai. L’argent est uniquement enregistré juridiquement dans ces pays. Leurs autorités fiscales vont pouvoir le contrôler et le taxer.

Mais l’argent est concrètement utilisé sur les marchés financiers internationaux. Il peut servir à acheter des dettes publiques, des dettes de particuliers ou d’entreprises ; à financer des entreprises et n’importe quel business au niveau international.
D’où le soupçon qui pèse souvent sur l’origine de l’argent placé dans les paradis fiscaux…

Il peut y avoir effectivement de l’argent sale qui vient d’activités illégales. Mais je pense honnêtement que ce n’est pas la partie la plus importante des flux financiers qui circulent dans les paradis fiscaux. La majorité de cet argent a deux autres provenances : l’évasion fiscale (revenus, salaires, stock-options, etc.) et l’argent des fonds spéculatifs. Ce dernier point concerne les activités des établissements de la finance internationale qui veulent prendre des risques très importants, tout en voulant rester cachés.

**Les proches de notre ministre de l’Industrie, cité dans cette affaire, prennent sa défense en parlant d’une société-écran inactive. Quelle est la différence entre une société-écran active et une inactive ?

—On constitue une société-écran, car on a besoin de le faire à un moment donné pour des raisons particulières. Du coup, on peut toujours retrouver les traces comme quoi cette société a été créée. Mais elle peut être absolument inactive. Comme l’indique Panama Papers, le cabinet panaméen crée beaucoup de sociétés-écrans mais en détruit aussi  beaucoup. Une société active est une société par laquelle des activités commerciales et financières internationales peuvent se produire.

La société inactive est sans aucune activité. Elle ne sert absolument à rien. Elle n’est propriétaire d’aucun actif, elle n’a pas de dette, elle ne fait pas de placements… Bref, c’est une société qui a le nom mais il n’y a pas d’argent qui rentre ni d’argent qui sort, son compte est vide. Après, je ne connais pas la situation particulière du ministre algérien cité. Il faut savoir à quel moment cette société a été créée car l’affaire dévoilée couvre une longue période historique allant de 1977 à 2015.

Pour approfondir ce cas particulier, il faut : connaître la date de sa création, la période de son activité, l’objectif de sa création, etc. ; il faut mener plusieurs investigations – soit des enquêtes journalistiques, soit une enquête de la justice algérienne – qui peuvent déterminer s’il y avait des comportements illégaux.

**Quel est l’intérêt concret qu’apporte Panama Papers aux gouvernements dans leur lutte contre les paradis fiscaux ?

—D’abord, cela prouve surtout que les gouvernements doivent mettre davantage de moyens pour la traque de ces fraudeurs fiscaux et de l’argent sale. Panama Papers, encore une fois, confirme que cela se produit d’une manière industrielle au niveau mondial. Je ne sais pas jusqu’où les informations de l’ICIJ vont aller et leur nature.

Il ne faut pas oublier que c’est un travail journalistique. Ces journalistes n’ont pas à être des supplétifs de la police où de la justice. C’est un travail d’information. Reste maintenant aux administrations fiscales qui peuvent avoir des doutes sur certains noms qui sortent de Panama Papers de mener leurs propres enquêtes.

**Dans ce sens, est-ce que les gouvernements ont les moyens juridiques de faire rapatrier cet argent ?

—Le plus dur pour les gouvernements dans la traque de l’évasion fiscale est de la localiser et d’avoir la liste des évadés fiscaux à cause du système financier mondialisé. Mais maintenant, ils savent où l’argent est caché. On peut tout de suite cibler les personnes concernées. Une fois que les enquêtes de justice confirment l’existence de procédés illégaux, on peut forcer le rapatriement des capiatux.

**C’est-à-dire que les pays considérés comme des paradis fiscaux vont collaborer facilement ?   

—En réalité, cela concerne surtout les intermédiaires, les banques et les particuliers évadés eux-mêmes. Par exemple, la France a ouvert un guichet pour dire aux Français : attention, à partir de 2017-2018, la quasi totalité des paradis fiscaux vont accepter la procédure d’échange automatique d’informations fiscales.

C’est-à-dire que le fisc français sera informé qu’une telle personne a un compte, qu’elle achète de tels produits financiers dans l’ensemble des pays du monde. Donc, si la personne le fait pour des faits de dissimulation, à partir du moment où le fisc de son pays sera au courant, cela n’a aucun intérêt pour elle.

En plus, elle sera poursuivie en justice pour fraude fiscale. Donc, le fisc français propose à ceux qui sont concernés de le déclarer d’eux-mêmes. Ils pourront régler leur situation vis-à-vis des impôts sans passer par un procès. Ils payeront leurs impôts à partir de l’année du début de l’évasion fiscale, en plus d’une amende et des intérêts de retard. C’est un système qui apparemment fonctionne bien puisque la France récupère désormais près de deux milliards et demi d’euros de recettes fiscales chaque année.

**En ce qui concerne la législation internationale, que fait-on pour lutter contre les paradis
fiscaux ?

—Le G20 a demandé à l’OCDE de passer rapidement à la généralisation de l’échange automatique d’informations dont nous venons de parler. L’OCDE a, de son côté, proposé, en octobre 2015, un projet de quinze points pour empêcher, ou en tout cas réduire, le recours des multinationales aux paradis fiscaux en leur imposant beaucoup de contraintes.

L’un de ces points essentiels, c’est que les multinationales qui réalisent 750 millions d’euros de chiffre d’affaires par an seront obligées de faire des rapports d’activités détaillés pour leurs administrations fiscales. Ainsi, on connaîtra le montant du chiffre d’affaires pays par pays où une multinationale quelconque est implantée, le nombre d’employés, les profits réalisés, les impôts payés, etc.

Pour l’instant, il est prévu que ce genre d’informations soient disponibles uniquement pour les administrations fiscales, mais il y a un combat qui est mené par des ONG pour que ces informations soient plutôt publiques. C’est-à-dire qu’elles soient à là disposition notamment des journalistes, des citoyens, des salariés, des actionnaires et des ONG qui le souhaitent.

**En attendant, est-ce qu’on peut s’attendre à ce que d’autres scandales éclatent après celui du Luxembourg et maintenant celui du Panama ?

—Je suppose, voire je suis sûr, que dans les quelques années à venir, il y aura encore beaucoup plus d’affaires, car la pratique des lanceurs d’alerte se démocratise. A cause de la crise, on voit de plus en plus de pays en diffculté financière, ce qui accélère la pauvereté et la montée des inaglités.

Or, les paradis fiscaux rendent service uniquement à une petite élite globalisée et renforcent davantage ces inégalités. Par conséquent, il y a plus en plus de gens qui veulent le dénoncer, que ce soit dans les banques, les cabinets d’avocats, les sociétés de comptabilité, etc.

Ils ont décidé de ne plus cautionner ce système. Ils sont donc amenés à donner les informations auxquelles ils ont accès.*Ghezlaoui Samir/  el watan/ samedi 09 avril 2016

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***L’opération « Panama Papers », l’enquête d’un consortium d’investigation révélant un vaste scandale d’évasion fiscale impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs ou des milliardaires, a suscité lundi une onde de choc mondiale et une très vive réaction de la Russie.

Crise politique en Islande, promesses de poursuites judiciaires en France, indignation de la Russie: les répercussions de la divulgation par une centaine de journaux de quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca ont été immédiates.

Des noms de l’entourage des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad, mexicain Enrique Peña Nieto et ukrainien Petro Porochenko, y apparaissent, ainsi que ceux de sportifs célèbres comme Michel Platini ou Lionel Messi.

Le président argentin M. Macri, le Cheikh Khalifa émir d’Abou Dabi et président des E.A.U., le roi d’Arabie saoudite Salman bin Abdulaziz, le président ukrainien Petro Porochenko et le Premier ministre islandais, Sigmundur D. Gunnlaugsson (photo) sont également cités.

Le footballeur argentin Lionel Messi, le golfeur anglais Nick Faldo, l’ex-footballeur chilien Ivan Zamorano, le footballeur argenbtin G. Heinze, Michel Platini et Jérôme Valcke (photo), sont eux aussi mis en cause dans l’opération « Panama Papers ».

Au Kremlin, la réplique a été particulièrement cinglante, visant directement les Etats-Unis: l’enquête a été menée notamment par des « anciens employés du Département d’Etat, de la CIA et de services secrets », est pleine d’ »inventions » et de « falsifications », a accusé un porte-parole.

La « cible principale » de l’opération serait la Russie et son président dans le but de « déstabiliser » le pays avant les prochaines élections, a-t-il assuré.

Selon les documents, des associés du président russe Vladimir Poutine auraient détourné jusqu’à 2 milliards de dollars avec l’aide de banques et de sociétés écrans.

Le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, qui aurait créé avec l’aide du cabinet une société dans les îles Vierges britanniques pour y cacher des millions de dollars, est lui dans la tourmente: il devrait affronter cette semaine une manifestation hostile à Reykjavik et un vote de défiance au Parlement.

Berlin, qui a beaucoup oeuvré ces dernières années aux côtés de plusieurs de confrères européens pour plus de coordination internationale dans la lutte contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent, a espéré pour sa part « que le débat actuel va contribuer à augmenter la pression ».

Le président français François Hollande a pour sa part assuré que les révélations des « Panama papers » donneraient lieu au France à des « enquêtes » fiscales et des « procédures judiciaires ». L’Australie a déjà affirmé avoir lancé une enquête sur 800 clients du cabinet Mossack Fonseca.

Plusieurs ONG de lutte contre la corruption ont appelé à l’interdiction pure et simple des sociétés écrans anonymes, à l’instar de Transparency International pour qui elles représentent « le côté obscur du système financier mondial ».

Sur la liste du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), plusieurs proches de dirigeants africains comme Alaa Moubarak, le fils de l’ancien président égyptien, ou le neveu du président sud-africain Jacob Zuma, sont mis en cause, ainsi que deux soutiens financiers de la candidate favorite à l’élection présidentielle du 10 avril au Pérou, Keiko Fujimori.

Dans cette liste hétéroclite de personnalités ayant créé ou utilisé des sociétés offshores figurent également l’acteur chinois Jackie Chan ou le cinéaste espagnol Pedro Almodovar.

Les détails continuaient à affluer lundi alors que les journaux promettent d’égréner les révélations au fil de la semaine.

Le directeur du journal Le Monde, Jérôme Fenoglio, s’est aussi engagé à divulguer le nom d’un « grand parti politique français » concerné.

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A travers le monde, plus de 214.000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires selon les révélations du consortium, qui couvrent une période de près de 40 ans allant de 1977 à 2015.

Les documents, obtenus d’abord par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung début 2015, ont ensuite été partagés entre 370 journalistes.

Pour le cabinet d’avocats Mossack Fonseca, leur publication est un « crime » et une « attaque » contre le Panama.

Le gouvernement de ce pays a lui assuré qu’il « coopérera vigoureusement » avec la justice en cas d’ouverture d’une procédure judiciaire.

« Les documents montrent que les banques, les cabinets d’avocats et autres acteurs opérant dans les paradis fiscaux oublient souvent leur obligation légale de vérifier que leurs clients ne sont pas impliqués dans des entreprises criminelles », affirme l’ICIJ.(Avec Afp)- lundi 04 avril 2016

**Le nom du ministre algérien de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, figure sur la liste des personnalités possédant des sociétés offshore au Panama, révélée dans le cadre de l’opération « Panama Papers ». 

« Panama Papers », considérée comme la plus grande fuite de documents dans l’histoire du journalisme, a révélé les noms de 140 personnalités à travers le monde – dont ceux du roi de l’Arabie Saoudite et du président de l’Ukraine – ayant fait appel aux services du cabinet panaméens Mosack Fonseka, pour enregistrer des sociétés offshore dans des paradis fiscaux.  
 
Abdeslam Bouchouareb possède une société dénommée Royal arrival Corp, basée au Panama, et un compte dans la banque suisse Nbad private SA.  Royal arrival Corp, qui opère dans les domaines des transactions commerciales et le transport maritime, est gérée via la société Compagnie d’études et de conseil (CEC), basée au Luxembourg, selon les documents révélés par leConsortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
La Compagnie d’études et de conseils a affirmé avoir décidé, avec l’accord de Bouchourab, de « suspendre toute utilisation de la société (Royal Arrival Corp ndlr) », rapporte le journal français Le Monde qui a eu accès aux documents avec108 autres médias de 76 pays.  Et L’ouverture du compte bancaire à la Nbad de Genève « n’a jamais été finalisée ».  
« M. Bouchourab nous a demandé de geler cette société le temps de son mandat », a précisé CEC au Consortium international des journalistes d’investigation.  *Elwatan.com/ lundi 04 avril 2016

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*Démission du Premier ministre islandais

Premier haut dirigeant emporté par le   scandale des « Panama Papers », le Premier ministre islandais Sigmundur David   Gunnlaugsson va démissionner après des révélations sur ses placements offshore   qui ont jeté dans la rue des milliers de manifestants en colère.

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« Le Premier ministre a informé le groupe parlementaire du (Parti du   progrès) qu’il allait démissionner de ses fonctions de Premier ministre », a   déclaré en direct mardi à la télévision Sigurdur Ingi Johannsson,   vice-président du parti et ministre de l’Agriculture.     Le Parti de l’indépendance, qui apporte une majorité parlementaire au Parti   du progrès et dont plusieurs cadres sont au gouvernement, doit donner son   accord à ce passage de témoin.    

M. Gunnlaugsson, qui devrait conserver la présidence de sa formation, était   sous forte pression depuis les révélations des « Panama Papers » faisant état   d’avoirs placés dans un paradis fiscal via une société écran.     L’opposition de gauche avait déposé une motion de censure au Parlement et   des milliers de personnes avaient manifesté lundi soir devant le Parlement.    

D’après des documents dévoilés par le Consortium international des   journalistes d’investigation (ICIJ), M. Gunnlaugsson, 41 ans, a détenu des   millions de dollars dans la société Wintris avec son épouse Anna Sigurlaug   Palsdottir, fille d’un riche concessionnaire automobile. Il a cédé ses parts, soit 50% du capital, à son épouse fin 2009 pour un   dollar symbolique mais quand il a été élu député en avril 2009, M. Gunnlaugsson   a omis cette participation dans sa déclaration de patrimoine. Selon le rapport publié par l’ICIJ sur son site internet, M. Gunnlaugsson   « a continué à cacher » l’existence de ses actifs quand il est devenu Premier   ministre, en « violation des règles éthiques » de l’Islande. L’intéressé se   défend de toute illégalité et sa femme a selon lui toujours déclaré sa fortune   au fisc. *AFP / mardi 05 avril 2016

***L’opposition de gauche avait déposé une motion de censure au Parlement et des milliers de personnes avaient manifesté lundi soir devant le Parlement. D’après des documents dévoilés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), M. Gunnlaugsson, 41 ans, a détenu des millions de dollars dans la société Wintris avec son épouse Anna Sigurlaug Palsdottir, fille d’un riche concessionnaire automobile. Il a cédé ses parts, soit 50% du capital, à son épouse fin 2009 pour un dollar symbolique mais quand il a été élu député en avril 2009, M. Gunnlaugsson a omis cette participation dans sa déclaration de patrimoine. Selon le rapport publié par l’ICIJ sur son site internet, M. Gunnlaugsson « a continué à cacher » l’existence de ses actifs quand il est devenu Premier ministre, en « violation des règles éthiques » de l’Islande. L’intéressé se défend de toute illégalité et sa femme a selon lui toujours déclaré sa fortune au fisc.*7sur7 / mardi 05 avril 2016

*Des députés ukrainiens veulent destituer le président Porochenko

Des députés ukrainiens ont annoncé lundi vouloir lancer une procédure de destitution à l’encontre du président Petro Porochenko, incriminé dans une enquête planétaire pour avoir créé une société dans les îles Vierges Britanniques au plus fort de la guerre avec les séparatistes prorusses.

« Nous exigeons la création au Parlement d’une commission ad hoc chargée d’enquêter sur l’existence de sociétés et de comptes offshore secrets du président Petro Porochenko », a écrit sur sa page Facebook Oleg Liachko, chef du Parti radical, une petite formation populiste disposant de 21 députés.

La création d’une telle commission est une des étapes nécessaires pour lancer une procédure de destitution à l’encontre du président. Une telle initiative reste néanmoins très difficile à mettre en oeuvre. Selon la Constitution, une procédure de destitution doit en effet être initiée par une majorité au Parlement (au moins 226 voix) et à terme, l’affaire doit être examinée par la Cour constitutionnelle et la Cour suprême. Ensuite au moins trois quarts des députés (338 voix) doivent voter en faveur de la destitution.

D’après les documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, obtenus par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) et le Süddeutsche Zeitung dans le cadre de l’enquête « Panama Papers », une nouvelle entité offshore, Prime Asset Partners Limited, a été enregistrée aux îles Vierges britanniques le 21 août 2014 avec pour seul actionnaire mentionné le président Porochenko.

Outre le fait qu’à cette même époque, l’armée ukrainienne subissait une série de défaites contre les rebelles prorusses dans l’Est, notamment à Ilovaïsk, où 366 soldats ont été tués en quelques jours selon Kiev, ces révélations se révèlent particulièrement embarrassantes pour le président car il avait promis de vendre ses actifs lors de son élection en mai 2014 et de lutter contre la corruption.
Propriétaire du fabricant de chocolat Roshen, il a expliqué ne pas avoir pu s’en séparer en raison de la crise économique, qui n’était pas propice à une telle transaction.

Selon le journal français Le Monde, qui a travaillé sur l’enquête « Panama Papers », le président a d’ailleurs « fait répondre par l’un de ses conseils financiers que Prime Asset Partners Limited avait été créé dans le cadre de la restructuration du groupe Roshen comme préalable à sa mise en vente ».
Néanmoins, dans sa déclaration de revenus de 2014, M. Porochenko n’a pas mentionné l’existence de cette société.(Afp)-lundi 04 avril 2016

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*le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire

media_xll_8544690 milliardaire

Les bénéficiaires se trouvant derrière plus de 214.000 sociétés offshore situées dans 21 paradis fiscaux sont révélés dimanche soir par plusieurs médias belges en partenariat avec l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ). Douze chef d’Etat seraient en difficulté, et 732 Belges exposés par cette affaire baptisée #PanamaPapers sur Twitter.

Les informations émanent d’une énorme fuite de documents financiers (2,7 millions de megabytes de données) 1.500 fois plus vaste que WikiLeaks en 2010, selon Le Soir. Les quelque 11,5 millions de documents, d’abord obtenus par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung avant d’être répartis au sein du consortium, proviennent du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, qui aurait opéré pendant 40 ans sans jamais avoir d’ennuis avec la justice.
Des révélations frapperaient le Premier ministre d’Islande, qui a caché durant la crise financière qu’il possédait via une société offshore des obligations bancaires émises par les trois grandes banques qui ont mis l’Islande en difficulté en 2008. L’entourage du président russe Vladimir Poutine est éclaboussé: il aurait détourné plus de 2 milliards de dollars avec l’aide de banques et de sociétés-écran. Lionel Messi
Le footballeur Lionel Messi y figure également. Sont encore épinglés: le magnat de l’acier Lakshmi Mittal, le Premier ministre du Pakistan Nawaz Sharif, le roi Salman d’Arabie saoudite, le président argentin Mauricio Macri, le président ukrainien Petro Porochenko, l’ancien Premier ministre irakien Ayad Allawi ou son homologue ukrainien Pavlo Lazarenko, etc.Belgique
En Belgique, 732 Belges se partagent 1.144 sociétés écrans, annoncent Le Soir, Knack, MO* et De Tijd. Il s’agit de « grandes fortunes, artistes, nobles et héritiers, médecins et pharmaciens, comptables et experts fiscaux, rois du textile, académiques et quelques hommes de médias, des diamantaires et capitaines d’industrie et quelques repris de justice connus », précise Le Soir. Les sociétés offshore belges sont basées principalement dans les îles vierges britanniques (539), au Panama (314) et aux Seychelles (177), selon le Tijd.
Les détenteurs belges de ces sociétés sont principalement regroupés dans la Région bruxelloise (178), Anvers (161), le Brabant flamand (47), puis la Flandre occidentale (35)… La Wallonie serait moins concernée, selon De Tijd. Il existerait des dossiers dans chaque province et des détenteurs de sociétés offshore dans pas moins de 207 des 589 communes du pays, dit encore Le Soir, qui compte multiplier les révélations à partir de lundi. Pratiques « enracinées »
« Ces révélations montrent à quel point des pratiques nocives et la criminalité sont profondément enracinées dans les places offshore », selon Gabriel Zucman, un économiste de l’université de Californie à Berkeley cité par l’ICIJ. /  Source: Belga/ dimanche 03 avril 2016media_xll_8545608 Panama.Papers

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*Paradis fiscaux: les comptes secrets des riches et des dirigeants

Des dirigeants politiques, des célébrités de premier plan et des dizaines de milliardaires figurent parmi les personnalités mentionnées dans ce qui semble la plus grande fuite de documents de l’histoire. L’enquête planétaire effectuée par plus d’une centaine de journaux, qui porte sur une période de quelque 40 années, révèle comment certaines des personnalités les plus puissantes du monde ont dissimulé leur argent dans des paradis fiscaux.   Voici les principales révélations faites dimanche sur la base des documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, classées par catégories de personnes concernées.

Les dirigeants politiques

Des proches du président russe Vladimir Poutine, aidés par des banques et d’autres entreprises, seraient impliqués dans un détournement de quelque 2 milliards de dollars en utilisant des sociétés-écrans, obtenant ainsi de l’influence auprès des médias et de l’industrie automobile. Le Kremlin a accusé le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) d’avoir lancé une «campagne d’information mensongère».

— Le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, et sa femme ont également utilisé une société offshore, Wintris Inc, pour occulter des millions de dollars d’investissements dans les trois principales banques du pays lors de la crise financière. Il a nié toute malversation, mais fait face à un vote de confiance cette semaine. 

— Deux responsables politiques, qui ont construit leur réputation en prônant une plus grande transparence : le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre britannique, David Cameron, ont des membres de leurs familles liés à des sociétés offshore.

— Le roi Salmane d’Arabie Saoudite et les enfants du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif contrôlent également des sociétés offshore.

— Le président argentin Mauricio Macri a été membre du directoire d’une société offshore enregistrée au Bahamas, mais «il n’ jamais eu de participation au capital de cette société», a assuré son gouvernement.

— Des personnes mandatées par le président ukrainien, Petro Porochenko, ont eu recours aux services de Mossack Fonseca pour créer une société dans les îles Vierges britanniques.

Les milieux économiques

— Plus de 500 banques, filiales et succursales ont travaillé avec Mossack Fonseca depuis les années 1970 pour aider leurs clients à gérer des sociétés offshore. Plus de 1100 sociétés ont ainsi été mises en place par l’intermédiaire d’UBS et 2300 par l’intermédiaire de HSBC et ses filiales.

— 29 milliardaires figurant sur la liste de Forbes des personnes les plus riches au monde sont mentionnés.

Le monde du crime organisé

— Le cabinet d’avocats panaméen a travaillé avec au moins 33 personnes et sociétés figurant sur la liste noire des Etats-Unis en raison de liens entretenus avec des barons mexicains de la drogue, des organisations terroristes ou des Etats voyous, incluant la Corée du Nord.

— Parmi les clients du cabinet figurent aussi des responsables de chaînes de Ponzi, des fraudeurs fiscaux ainsi qu’un homme d’affaires américain (condamné pour s’être rendu en Russie afin d’avoir des rapports sexuels avec des orphelins mineurs), qui a signé des papiers pour des sociétés offshore pendant sa détention en prison.

— Les fichiers identifient une personne qui a affirmé avoir organisé une campagne de versements illégaux à hauteur de 50 000 dollars destinés à payer les cambrioleurs du Watergate aux Etats-Unis.

Le monde du sport

— Un membre du comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA), Juan Pedro Damiani, a eu des liens d’affaires avec trois hommes inculpés dans le scandale de corruption qui touche l’instance dirigeante du football mondial : l’ancien vice-président de la Fifa, Eugenio Figueredo, ainsi qu’Hugo Jinkis et son fils, accusés d’avoir versé des pots-de-vin pour les droits de diffusion en Amérique latine.

— Le meilleur joueur mondial de football, Lionel Messi, et son père sont accusés de posséder une société offshore, Mega Star Enterprises, un nom qui apparaît en juin 2013, au lendemain de l’ouverture d’une enquête par les autorités espagnoles.

— Le président suspendu de l’UEFA, Michel Platini — interdit pour six ans de toute activité dans le football pour avoir reçu 2 millions de dollars de l’ex-président de la Fifa, Sepp Blatter — a eu recours à Mossack Fonseca pour administrer une société offshore créée au Panama en 2007. *AFP /  mardi 05 avril 2016

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*Douze chefs d’Etat et de gouvernement

*Mohammed VI, le roi du Maroc

*140 personnalités internationales ont utilisé des sociétés offshore

*29 milliardaires figurant sur la liste de Forbes des personnes les plus riches au monde sont mentionnés. 

*Ce sont les noms qui sautent aux yeux et qui frappent les esprits. Petro Porochenko, président de l’Ukraine ; Sigmundur David Gunnlaugsson, premier ministre de l’Islande ; Salman Al-Saoud, roi d’Arabie saoudite. Leur point commun ? Ils ont fait enregistrer des sociétés offshore dans des paradis fiscaux par le cabinet panaméen Mossack Fonseca.

*Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.

*Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.

*Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

Au terme d’une recherche systématique, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses 107 médias partenaires, dont Le Monde, ont établi que douze chefs d’Etat et de gouvernement, dont six en activité, ont mené de telles activités en toute discrétion.

Un chiffre auquel on peut ajouter 61 personnalités proches de ces dirigeants mondiaux, à l’image de Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi du Maroc Mohammed VI, Sergueï Roldouquine, ami intime de Vladimir Poutine, ou encore Rami Makhlouf, cousin de Bachar Al-Assad.

Pas moins de 128 responsables politiques et hauts responsables publics du monde entier (hauts magistrats, président de banque centrale, ministres, députés…), viennent s’ajouter au catalogue hétéroclite des clients de Mossack Fonseca.*Lemonde.fr/lundi 04 avril 2016

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*un millier de Français et des personnalités impliqués

Parmi les personnalités politiques et les proches d’élus au pouvoir, un nom apparait: celui de l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a démissionné en 2013 après les révélations sur ses comptes à l’étranger et l’enquête qui le vise pour fraude fiscale. « L’avocat de Jérôme Cahuzac a fait savoir que son client réservait ses explications pour son procès prévu en septembre 2016″, précise Le Monde

Michel Platini, résident suisse, suspendu de l’UEFA pour une affaire de corruption présumée, apparaît aussi dans les fichiers de la société panaméenne pour avoir procuration sur une société nommée Balney Enterprises Corp. Dans le monde du football, l’Argentin Lionel Messiest cité. Il aurait ouvert un compte offshore au moment où le fisc espagnol a commencé à s’intéresser à ses affaires.  

Des personnalités du monde du cinéma sont également mentionnées, à l’image du réalisateur espagnol espagnol Pedro Almodóvar et son frère Agustin, comme l’indique le journal espagnol El Mundo. L’acteurJackie Chan fait aussi partie de la liste, en tant qu’actionnaire de six entreprises situées dans le paradis fiscal des Îles Vierges britanniques. 

Jérôme Fenoglio, le directeur du journal Le Monde, qui a participé avec une centaine d’autres médias à l’enquête, a mentionné ce lundi matin sur France Inter l’implication d’un  »grand parti national français ». Il a par ailleurs évoqué le nom du président syrien Bachar El-Assad, qui aurait utilisé les comptes offshore pour contourner les sanctions internationales consécutives à la guerre en Syrie. 

Le magazine Cash Investigation de Mossack Fonseca, mentionne par ailleurs le député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, ainsi que l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi (propriétaire d’Altice Media Group, actionnaire de L’Express). Concernant ces derniers, aucune précision n’est apportée sur leur implication. Il cite également la Société Générale, qui « administre encore des dizaines de sociétés écran dans les paradis fiscaux ». 

Un autre Français impliqué est l’architecte français Patrick Henri Devillers, associé de l’épouse d’un ancien dignitaire chinois, Bo Xilai. 

Douze chefs d’Etat et de gouvernement

Douze chefs d’Etat et de gouvernement figurent dans les documents. Parmi eux, certains sont actuellement en fonction: le président argentin Mauricio Macri, le premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, le roi d’Arabie Saoudite Salmane Al Saoud, leprésident ukrainien Petro Poroshenko, et le président des Emirats Arabes Unis Khalifa bin Zayed.  

Tous ont fait enregistrer des sociétés offshore dans un paradis fiscal par Mossack Fonseca, affirme Le Monde. Sociétés offshore qui ne sont pas forcément liées à des activités illégales, même si le soupçon de fraude fiscale est lourd. 

Des proches de personnalités politiques de premier plan

- En Europe, le nom du père de David Cameron(décédé en 2010), de l’épouse du commissaire européen au climat Micaela Domecq Solis Beaumont, et de la soeur de l’ancien roi d’Espagne Pilar de Borbon, apparaissent aussi dans les archives de Mossack Fonseca.  

- Des proches du président russe Vladimir Poutine, aidés par des banques et d’autres entreprises, seraient impliqués dans un détournement de quelque 2 milliards de dollars en utilisant des sociétés écran, obtenant ainsi de l’influence auprès des médias et de l’industrie automobile. Le Kremlin a accusé le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) d’avoir lancé une « campagne d’informations » mensongère. 

- Les révélations touchent tous les continents. le secrétaire particulier de Mohammed VI, le roi du Maroc, un collaborateur de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, un neveu du président sud-africainJacob Zuma, ou encore la fille du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, et le beau-frère du président chinois Xi Jinping. Aucun responsable politique américain ne figure dans la liste, en revanche. 

- Le fils du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs autres fils de personnalités africaines apparaissent dans les Panama Papers. Homme politique et homme d’affaires, Denis Christel Sassou Nguesso, surnommé « Kiki le pétrolier » à Brazzaville, est notamment député d’Oyo, dans le nord du pays, directeur général adjoint de la Société nationale des pétroles du Congo, rappelle Le Monde

- Les noms du fils de Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU, de John Kufuor, l’ex-président ghanéen (2011-2009), apparaissent également dans les Panama Papers. D’autres personnalités, comme le ministre de l’Industrie algérien Abdeslam Bouchouareb, un général rwandais ou la soeur jumelle du président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, sont également citées. 

Des banques et des chefs d’entreprise

Plus de 500 banques, filiales et succursales ont travaillé avec Mossack Fonseca depuis les années 1970 pour aider leurs clients à gérer des sociétés offshore. Plus de 1100 sociétés ont ainsi été mises en place par l’intermédiaire d’UBS et plus de 2300 par l’intermédiaire de HSBC et ses filiales. 

29 milliardaires figurant sur la liste de Forbes des personnes les plus riches au monde sont mentionnés. 

Et l’argent du crime

Le cabinet d’avocats panaméen a travaillé avec au moins 33 personnes et sociétés figurant sur la liste noire des Etats-Unis en raison de liens entretenus avec des barons mexicains de la drogue, des organisations terroristes ou des Etats voyous, incluant la Corée du Nord. 

Parmi les clients du cabinet figurent aussi des responsables de chaînes de Ponzi (un système d’escroquerie), des fraudeurs fiscauxainsi qu’un homme d’affaires américain condamné pour s’être rendu en Russie afin d’avoir des rapports sexuels avec des orphelins mineurs. 

Les fichiers identifient une personne qui a affirmé avoir organisé une campagne de versements illégaux à hauteur de 50 000 dollars destinés à payer les cambrioleurs du Watergate aux Etats-Unis. *lexpress.fr/ lundi 04 avril 2016

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media_xll_8545630 Paradis.fiscaux

Le bureau Mossack Fonseca, cabinet d’avocats spécialisés dans le montage de sociétés offshore, est à la base des révélations sur plus de 214.000 de ces structures situées dans 21 pays et qui touchent notamment des chefs d’Etat, de gouvernement, des grands financiers ou encore des personnalités du sport et du show business. Issue du rapprochement des bureaux Fonseca et Mossack en 1986, cette société est l’un des champions mondiaux de la domiciliation des sociétés-écrans.

Dimanche, une centaine de médias de 76 pays, dont Le Soir, De Tijd, Knack et MO* pour la Belgique, ont fait éclater une bombe en divulguant les noms de centaines de personnalités publiques impliquées dans une vaste affaire d’évasion fiscale.Ces révélations sont le fruit de « la fuite de données la plus massive de l’histoire du journalisme », rendue possible par une source anonyme qui s’est adressée au quotidien munichois Süddeutsche Zeitung, qui a ensuite contacté l’International Consortium of Investigative Journalists afin de procéder à l’analyse des quelque 11,5 millions de documents fournis.Dans l’oeil du cyclone, on retrouve le cabinet Mossack Fonseca. Fort de 500 employés et collaborateurs répartis dans une quarantaine de bureaux à travers le monde, la société a déjà été impliquée dans de nombreux scandales de nature fiscale. Elle est notamment citée dans le tentaculaire scandale Petrobras au Brésil ou encore dans les poursuites judiciaires qui ont touché en Allemagne Commerzbank avant que celle-ci n’accepte de payer une amende de 17 millions d’euros en octobre dernier. En plus de trente ans de montages fiscaux, Mossack Fonseca a acquis un certain niveau de compétence pour s’adapter aux normes internationales constamment remises à jour pour lutter contre la fraude, le blanchiment et la corruption. Cependant, comme l’écrit Le Monde, cette entreprise serait impossible sans la complicité de quelque 14.000 banques et cabinets d’avocats fiscalistes qui jouent les intermédiaires financiers.Mossack Fonseca balaie toutes les accusations dont il fait l’objet d’un revers de main. Dans une longue réponse envoyée au Guardian qui l’interrogeait sur ses activités, le bureau précise fournir à ses clients « des services administratifs largement disponibles et communément utilisés dans le monde ». Il rappelle qu’il est « légal et habituel » pour des entreprises d’établir des « entités commerciales dans différentes juridictions pour une variété de raisons légitimes ».La société se défend de toute pratique frauduleuse en soulignant « avoir toujours respecté les protocoles internationaux (…) afin de s’assurer dans la mesure du raisonnable que les entreprises qu’(elle) incorpore ne soient pas utilisées pour de l’évasion fiscale, du blanchiment d’argent, du financement terroriste ou d’autres objectifs illicites ».Mossack Fonseca, dont la discrétion et la confidentialité sont les valeurs les plus chères, a condamné avec force lundi les révélations de la presse, les qualifiant de « crimes » et d’ »attaques » contre le Panama, selon les mots de son directeur Ramon Fonseca Mora.Selon M. Fonseca, âgé de 64 ans, « c’est une attaque contre Panama car plusieurs pays n’apprécient pas que nous soyons très compétitifs pour attirer les entreprises ». « Il y a deux manières de voir le monde: la première est d’être compétitif et la seconde de créer des impôts », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ »il y a une guerre entre les pays ouverts, comme le Panama, et les pays qui taxent de plus en plus leurs entreprises et leurs citoyens ».* Source: Belga/ lundi 04 avril 2016

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Voilà à quoi ressemble le mariage d’un milliardaire

Le fils de l’oligarque russe Mikhaïl Goutseriev s’est marié ce week-end à Moscou. Said, 28 ans, et sa fiancée, Khadija, une étudiante en dentisterie de 20 ans, n’ont pas eu peur de mettre les petits plats dans les grands.  Il faut dire que la fortune de Goutseriev, bâtie grâce au pétrole, est estimée à plusieurs milliards de dollars. Des photos publiées sur Facebook et Instagram témoignent de l’ambiance incroyablement luxueuse. Selon le Daily Mail, la jeune mariée portait une robe Elie Saab, faite sur mesure et importée directement de Paris, et l’énorme gâteau du couple a coûté environ 25.000 dollars. Pour la musique, Said et Khadija avaient fait appel à quelques amis: Sting, Enrique Iglesias et Jennifer Lopez ont notamment assuré le show au cours de la cérémonie qui comptait 600  **7sur7 / 30 mars 2016

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