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Attaque terroriste sans précédent en Tunisie

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**infos par-ci, par-là * 32 *

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Attaques terroristes simultanées « sans précédent » en Tunisie, près de la frontière libyenne.

*33 terroristes tués, ainsi que10 membres des forces de l’ordre et sept civils

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Selon les ministères tunisiens de la Défense et de l’Intérieur, 33 terroristes ont été abattus et 7 autres ont été capturés dans l’attaque terroriste avortée de Ben Guerdène survenu à l’aube de ce lundi 07 mars 2016.

Parmi les victimes figurent 7 civils, 10 agents sécuritaires dont 6 agents de la Garde nationale, 2 agents de l’ordre, un soldat et un agent de la Douane. Un agent de la Garde nationale, 3 agents de l’ordre, 4 soldats et un agent de la Douane ont été légèrement blessés, selon les mêmes sources.*médias/  lundi 07 mars 2016.*

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** voir vidéo: Attaques terroristes en Tunisie

**Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a condamné lundi une attaque terroriste « sans précédent » et « coordonnée » à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, affirmant qu’elle avait « peut-être pour but de contrôler » cette région et de « proclamer une nouvelle province » aux mains de groupes extrémistes. Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer (…) définitivement », a ajouté M. Essebsi dans des propos retransmis par la télévision publique, en référence aux attaques simultanées contre des installations sécuritaires lors desquelles au moins 33 terroristes, 10 membres des forces de l’ordre et sept civils ont été tués lundi.(Afp)–lundi 07 mars 2016.

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La Tunisie a subi lundi des attaques simultanées « sans précédent » dans une région voisine de la Libye, lors desquelles au moins 33 djihadistes, 10 membres des forces de l’ordre et sept civils ont été tués.

Déjà frappée en 2015 par des attentats sanglants, la Tunisie a annoncé la fermeture des postes frontaliers et le renforcement des patrouilles terrestres et aériennes à sa frontière avec la Libye, où le chaos profite notamment au groupe djihadiste Etat islamique (EI).Perpétrées à l’aube, ces attaques ont visé une caserne de l’armée, un poste de police et un poste de la garde nationale (gendarmerie) tunisiennes à Ben Guerdane, localité de 60.000 habitants à une poignée de kilomètres du territoire libyen.Dans un bilan encore provisoire, les ministères de la Défense et de l’Intérieur ont indiqué que 33 terroristes, six gendarmes, deux policiers, un douanier et un soldat avaient péri dans les affrontements. Au moins sept civils ont également tués dans des circonstances non précisées. Le nombre total de terroristes impliqués n’est pas connu, pas plus que leur identité, mais les autorités ont souligné que des opérations étaient toujours « en cours pour les pourchasser ».« Une attaque sans précédent »
« Il s’agit d’une attaque sans précédent, coordonnée. (Les assaillants) avaient peut-être pour but de contrôler cette région et de proclamer une nouvelle province » au nom de groupes extrémistes, a réagi le président Béji Caïd Essebsi.
  »Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer », a-t-il enchaîné, selon des propos retransmis par la TV publique.
Un couvre-feu a été instauré à Ben Guerdane de 19h00 à 05h00, et le Premier ministre Habib Essid a appelé les habitants à la « vigilance ». Les établissements publics sont restés fermés, d’après des témoins.Les forces de l’ordre patrouillaient dans les rues et incitaient par haut-parleur les citoyens à rester chez eux, selon un correspondant de l’AFP sur place. Des soldats montaient la garde du haut de certains toits. Des images sur internet montraient des habitants observant et applaudissant les soldats. « Vive la Tunisie! Dieu est grand! », criaient-ils alors que retentissaient toujours des tirs.
Une des victimes civiles est un adolescent de 12 ans, a dit à l’AFP Abdelkrim Chafroud, responsable de l’hôpital de la ville.Outre la fermeture des postes-frontières, pour une durée indéterminée, les autorités avaient également bouclé en matinée la route côtière reliant Ben Guerdane à Zarzis (nord). La Tunisie est confrontée depuis sa « révolution de 2011″ à l’essor d’une mouvance djihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de soldats ainsi que de touristes. Cette attaque simultanée contre des installations sécuritaires, d’ampleur inédite, intervient moins d’une semaine après de premiers heurts dans cette même région. Cinq extrémistes venus de Libye, retranchés dans une maison, avaient été tués par des unités de l’armée, de la garde nationale et de la police. Un civil était également mort d’une balle perdue et un commandant blessé.
Au moins quatre des extrémistes étaient de nationalité tunisienne, d’après les autorités, qui avaient dit avoir mis la main sur un arsenal de guerre.Elles avaient évoqué la possible entrée sur le sol tunisien de « groupes terroristes » après un raid américain le 19 février contre un camp d’entraînement de l’EI à Sabrata, dans l’ouest libyen, à moins de 100 km de la frontière tunisienne.Cinq "terroristes" tués près de la frontière libyenne

Ce bombardement avait fait des dizaines de morts, parmi lesquels aurait figuré Noureddine Chouchane, un Tunisien décrit comme un cadre opérationnel de l’EI impliqué dans deux des attaques perpétrées en 2015 en Tunisie, contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts) et près de Sousse (38 morts).

« Si le profil des assaillants tués mercredi est inconnu, « des mouvements suspects étaient rapportés depuis le raid de Sabrata et on sentait bien que l’EI chercherait à se venger », a dit à l’AFP Hamza Meddeb, chercheur au centre Carnegie.

« Ce n’était qu’une question de temps et il y avait des indices forts pour que la Tunisie en soit la cible », a-t-il ajouté.

La Tunisie, qui compte plusieurs milliers de ressortissants dans les rangs d’organisations djihadistes à l’étranger, exprime régulièrement son inquiétude à propos de la Libye. Pour tenter de se protéger, elle a construit un « système d’obstacles » sur près de la moitié des 500 km de frontière.
Les postes frontaliers avaient déjà été temporairement fermés à l’automne dernier après l’attentat contre la sécurité présidentielle à Tunis (12 morts), revendiqué par l’EI.** Source: Belga/ lundi 07 mars 2016.

**Alerte maximale à la frontière algéro-libyenne

Avec cette dernière attaque en Tunisie, les amateurs de la poudre, des conflagrations et des sinistres tiennent désormais leur atout. Daesh est bien là, aux portes de l’Europe, plus puissant que jamais.

*Quand on souhaite un conflit armé, il ne faut jamais désespérer, on finit toujours par l’avoir. Au moment où les va-t-en guerre occidentaux désespéraient de la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye, lequel gouvernement allait leur demander «souverainement» une intervention militaire, voilà qu’une lueur «d’espoir» ou de «désespoir», cest selon, pointe du nez. L’attaque à Ben Guerdane, dans le sud-est de la Tunisie, près de la frontière avec la Libye qui s’est soldée par l’élimination de 28 terroristes vient à point nommé.
Les amateurs de la poudre, des conflagrations et des sinistres tiennent désormais leur atout. Pour ceux qui doutent, pour les hésitants, la preuve est formelle: Daesh est bien là aux portes de l’Europe plus puissant que jamais. Un argument supplémentaire pour les incertains de la guerre dans cette Libye érigée sanctuaire terroriste et réceptacle de djihadistes fuyant la Syrie. Au sol, les pays du Golfe sont déjà prêts pour accomplir le job avec une coalition alibi que drivera le roi Salmane d’Arabie saoudite, désormais bras armé de l’Occident. Surtout que le terrain a été déjà préparé par les forces spéciales françaises, américaines et britanniques en opération depuis plusieurs mois, voire des années en Libye. Plus encore, les forces navales françaises et italiennes ont été placées en ordre de bataille.
Le navire amiral de la flotte italienne croise le long des eaux territoriales libyennes alors que le porte-avions Charles-de-Gaulle quitte le Golfe pour regagner la Méditerranée. L’Italie a déjà mis en place un centre de coordination à Rome (lire article de Ali Tirichine).
Le climat en Libye exhale les relents d’un drame humanitaire. Cette orchestration de la guerre coïncide avec la visite dans la région, notamment en Algérie, du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui a relevé que des informations «alarmantes» parviennent de ce pays (la Libye, Ndlr) «sur des actes graves qui pourraient constituer des crimes de guerre». La même inquiétude a été exprimée par Ramtane Lamamra qui a réitéré au SG de l’ONU la «nécessité d’une solution politique pacifique» en Libye. «Nous avons refusé l’intervention militaire étrangère, en tant que position de principe (de l’Algérie) qui a ses constantes, car ce genre d’intervention entraînera une situation de destruction et de chaos dont on peut se passer», a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Mais que valent des appels à une solution politique face à l’implacable machine de guerre qui se met en place et mue par une superposition d’intérêts qui guide chaque force, chaque pays. De par sa proximité directe avec la Libye, l’Italie vise à contrecarrer l’arrivée des islamistes de Daesh sur son territoire déjà submergé par les migrants fuyant le conflit. La France est directement concernée puisqu’elle a déjà eu l’avant-goût du désastre Daesh avec les attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui se sont soldés par la mort de 130 personnes. Quant à l’Egypte, c’est une tout autre histoire. C’est au pays du Nil qu’est née la confrérie des Frères musulmans. L’Egypte vise donc un tout autre objectif que celui d’empêcher l’établissement d’un «Califat» sur l’autre rive de la Méditerranée. Explication:une reconfiguration dans la géopolitique régionale sera très bénéfique pour l’Egypte qui ne perd jamais l’espoir de récupérer un jour la Cyrénaïque, riche de ses ressources énergétiques, surtout que Le Caire a toujours contesté à la Libye d’El Gueddafi le tracé frontalier hérité de la colonisation.
Sommes-nous à la veille d’un réel bouleversement de l’ordre régional? Un ordre dont les conséquences pèseront lourdement sur l’Algérie qui aura à supporter et le flux massif de réfugiés et le reflux des terroristes de Daesh.
Une guerre en Libye ne servira pas à grand-chose si ce n’est à permettre aux nombreuses factions qui se font la guerre d’accentuer leur propagande antioccidentale. L’expérience l’a montré aussi bien en Irak qu’en Syrie où les actions destructrices n’ont pas pu freiner Daesh ni instaurer un Etat de droit. Bien au contraire, ce sont les portes du chaos qui ont été ouvertes. En revanche, l’intervention militaire servira à faire obstacle à une solution politique négociée sans grands dégâts.*Par Brahim TAKHEROUBT - Mardi 08 Mars 2016 / L’Expression

*Coordination sécuritaire permanente entre l’Algérie et la Tunisie 

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a affirmé, hier à Alger, qu’il y avait une coordination sécuritaire permanente entre l’Algérie et la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme, saluant le rôle des institutions sécuritaires tunisiennes face à l’attentat terroriste qui a ciblé lundi dernier la ville de Ben Guerdane. «Il existe entre les services de sécurité algériens et tunisiens une coordination et un échange d’informations pour protéger nos deux pays et sociétés», a déclaré M. Bedoui en marge d’une conférence nationale sur l’économie, le commerce intérieur, les impôts et la sécurité sociale, avant de souligner l’importance de «poursuivre cette coordination». «La sécurité de la Tunisie et de ses frontières est celle de l’Algérie et la sécurité de l’Algérie et de ses frontières est celle de la Tunisie», a-t-il ajouté.*APS-vendredi 11 mars 2016

***La gratitude de Rached Ghannouchi à l’Algérie pour son soutien à la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. 

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L’Algérie fait énormément de choses pour le bien être et la sécurité de ses voisins, loin des feux de la rampe. Qu’il s’agisse du Mali, du Niger, de la Tunisie et de la Libye, notre pays a souvent entrepris des actions visant à aider les pays voisins affectés par les catastrophes naturelles ou confrontés à la violence terroriste.

Si, officiellement, l’Algérie ne fait pas de publicité sur ce genre d’initiatives qu’elle considère, à juste titre comme un devoir, ceux qui reçoivent ces aides n’hésitent pas à souligner leur gratitude. C’est ce qu’a fait le président du mouvement tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi au sortir de l’audience que lui a accordé dimanche le président de la république.

Il a en effet exprimé sa «gratitude» à l’Algérie pour son soutien à la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. Cette visite surprise qui intervient quelques jours seulement après la violente attaque terroriste de Benguerdane, est sans doute motivée par la volonté du mouvement Ennahda et plus généralement de la Tunisie, de remercier les autorités algérienne pour la précieuse assistance qu’elle lui a prêtée durant cette attaques.

Le choc de Benguerdane

M. Ghannouchi a ainsi remercié l’Algérie pour «son soutien à la Tunisie sur les plans économique, sécuritaire et militaire». De la même manière qu’il a présenté ses remerciements au peuple algérien pour «sa solidarité fraternelle avec le peuple tunisien».

Au-delà de ce choc que son pays vient de vivre, Ghannouchi a rappelé également que «plus d’un million d’Algériens se sont rendus en Tunisie, contribuant ainsi à réduire le déficit enregistré en matière de touristes». Autrement dit, Tunis reconnait que l’Algérie a été pour beaucoup dans l’évitement d’un effondrement économique certain.

Ghannouchi s’est fort de préciser que : «le soutien du président, du gouvernement et du peuple algériens à la Tunisie a été hautement apprécié». S’agissant du terrorisme, le leader d’Ennahda a assuré que son pays a montré «les grandes capacités de ses forces de sécurité et militaires dans la lutte contre le terrorisme».

Et comme pour corriger l’idée répandue selon laquelle la Tunisie fournirait le plus de contingents de jihadistes au mouvement terroriste Daech, Ghannouchi estime que cette accusation était «infondée» et que le «peuple tunisien fait front uni face au terrorisme». Rached Ghannouchi a par ailleurs affirmé avoir échangé avec le président Bouteflika autour de l’union du Maghreb en s’appuyant sur les «relations algéro-tunisiennes».*Par Rafik Benasseur | 14/03/2016 | algerie1.com/

*Vigilance sécuritaire et mobilisation citoyenne

Ben Guerdane, cinq jours après l’attaque de Daech

Le calme revient à Ben Guerdane. Les rafales diminuent pendant les heures de couvre-feu.

«On tire en l’air lorsqu’il y a suspicion, surtout lorsque l’interpellé ne se plie pas aux consignes», révèle une source sécuritaire. Pour les habitants de Ben Guerdane, la prudence est de mise. «Les citoyens guettent les suspects dans cette ville hétéroclite, où plus de 50% des gens sont des passagers», explique le militant de la société civile Mustapha Abdelkebir.

Le porte-parole du ministère de la Défense nationale, Belhassen Oueslati, a indiqué à l’agence TAP que la situation à Ben Guerdane tend vers une stabilité prudente et que les forces sécuritaires et militaires sont en alerte et prêtes à toute éventualité. Laquelle vigilance ne se limite pas uniquement à Ben Guerdane, mais s’étend à toute la Tunisie. Les poursuites touchent les terroristes impliqués dans l’attaque de Ben Guerdane de près ou de loin.

«Des membres d’une famille ont été arrêtés parce qu’ils ont prétendu venir de Bizerte à Ben Guerdane pour des fiançailles, alors qu’ils étaient réellement venus pour ramener leur fils terroriste impliqué dans l’attaque de Ben Guerdane», relève une source sécuritaire. Leur arrivée a permis d’épingler le terroriste en fuite. La sœur d’un terroriste, originaire de Beni Khalled, a été arrêtée parce qu’elle a exprimé de la sympathie envers le terrorisme.

Implication de la population

Ces deux derniers jours, ce sont les citoyens qui ont averti les forces de l’ordre de la présence d’un groupe terroriste dans les quartiers Hassi Ennour et Zokra, dans les environs de Ben Guerdane. A Hassi Ennour, un citoyen a fait croire à trois terroristes qu’il sympathisait avec eux et les a invités à manger. Il a entre-temps averti l’armée qui est rapidement intervenue et il y a eu un échange de coups de feu. Deux des mis en cause ont été abattus, alors que le troisième s’est rendu. A Zokra, lorsque le terroriste s’est rendu compte de son encerclement par les forces spéciales, il a tiré et la riposte des forces sécuritaires lui a été fatale.

Le nombre de terroristes morts s’élève désormais à 50 alors que 12 autres ont été arrêtés. Les reporters de Radio Tataouine et de l’agence Dune-voices, présents sur place, ont souligné dans leurs reportages réguliers sur Ben Guerdane que les forces sécuritaires procèdent à la fouille des maisons, qui seraient en rapport avec les révélations obtenues des terroristes arrêtés. Déjà, deux grandes caches d’armes ont été découvertes, alors que trois autres petites saisies ont été enregistrées.

Fonds d’aide

Dans le cadre de la sympathie citoyenne avec les forces de l’ordre, l’UGTT a décidé de soumettre aux autorités concernées la proposition de la création d’un fonds d’aide aux agents des forces militaires, sécuritaires et douanières ainsi qu’à leurs familles, financé par un don d’une journée de travail. Le secrétaire général de l’UGTT, Hassine Abbassi, a précisé que «ce geste traduit la volonté des travailleurs tunisiens à participer efficacement aux efforts dans la lutte contre le terrorisme». Sur un plan citoyen, une grande caravane de solidarité s’est dirigée hier de Sfax vers Ben Guerdane.

En ce qui concerne l’origine des terroristes tués, 22 ont été reconnus ; ils sont de Tunis, Séjenane, Kairouan, Ben Guerdane, Menzel Bourguiba. Les opérations d’identification se poursuivent au centre de médecine légale. *Mourad Sellami *el watan / samedi 12 mars 2016

*La traque des terroristes se poursuit à Ben Guerdane avec l’aide des citoyens

Depuis lundi dernier, l’armée tunisienne repousse l’une des plus violentes attaques terroristes de son histoire. Les citoyens de Ben Guerdane alimentent les services de sécurité par des renseignements «précieux».

Quatre jours après l’attaque des édifices sécuritaires à Ben Guerdane (25 kilomètres du poste-frontière de Ras Jedir avec la Libye) par un groupe terroriste de l’Etat islamique, les résultats sur le terrain montrent que l’armée et les forces sécuritaires tunisiennes sont parvenues à infliger un revers aux assaillants. Cinquante morts jusqu’aujourd’hui, dont 36 lors de la matinée de la première attaque, et 10 terroristes se sont rendus aux forces de l’ordre et leurs révélations ont permis de découvrir trois importantes caches d’armes qui en disent long sur les intentions des islamistes à Ben Guerdane.

Cette ville de 60 000 habitants, plaque tournante de la contrebande au Sud tunisien, n’est pas tombée aux mains des terroristes, comme ils l’espéraient en menant leurs attaques contre les symboles de l’autorité dans cette ville, à l’aube de ce lundi 7 mars. Toutefois, à part le groupe des assaillants qui est passé à l’action ces derniers jours, les cellules dormantes de l’EI dans le pays nous laissent perplexes et suscitent  des interrogations sur les risques terroristes en Tunisie et la capacité des forces de sécurité à les éradiquer. Par ailleurs, la population civile a exprimé un fort attachement à son pays, malgré la marginalisation dont souffre la région.

Déjà, samedi dernier, une manifestation citoyenne a été organisée suite à l’interception, deux jours plus tôt, de cinq pick-up bourrés d’armes à quelques kilomètres de Ben Guerdane. Cinq terroristes ont été tués lors de l’opération. Les Benguerdanais veulent affirmer leur opposition au terrorisme malgré le fait qu’ils reconnaissent la pratique de la contrebande. «La circulation de la drogue et le trafic d’armes constituent une ligne rouge pour nous», insistent-ils.

Abdessattar Mili, originaire de Ben Guerdane, a refusé, avant-hier, de recevoir le corps de son fils, Sahbi Mili, membre de l’EI, abattu lundi dernier à Ben Guerdane par les forces sécuritaires tunisiennes. Le père a dit : «Ce n’est pas mon fils. Sa paternité ne m’honore pas. Allez l’enterrer là où vous voulez. Je demande pardon au peuple tunisien de n’avoir pas su bien l’élever».

Capacités sécuritaires

Cette mobilisation citoyenne est certes importante, mais il y a eu d’abord cette capacité de l’armée et des forces sécuritaires à s’opposer à l’assaut des combattants de l’EI, comme le souligne l’expert sécuritaire et ancien colonel de la Garde nationale, Ali Zermedini. «La résistance au premier assaut fait perdre l’effet surprise souhaité par les assaillants, l’armée et les forces sécuritaires tunisiennes l’ont réussi, aussi bien à la caserne, qu’au commissariat de police et au poste de la Garde nationale.

Plus de 15 morts ont été enregistrés parmi les assaillants dès les premiers échanges de feu», a-t-il expliqué. L’expert sécuritaire rappelle que l’attaque de Ben Guerdane était un peu attendue : «Le terroriste tunisien, membre de l’EI, arrêté à Sabratha après l’attaque américaine du 19 février dernier, qui a fait une cinquantaine de morts, qui sont tous Tunisiens à part les deux otages serbes, a avoué qu’ils s’entraînaient pour attaquer la ville de Ben Guerdane et qu’ils seraient rejoints par près de 400 sympathisants de l’EI, installés en Tunisie.» «Il y aurait donc des cellules dormantes en Tunisie dont certains membres sont même des ex-prisonniers de Guantanamo, graciés en 2011 dans le cadre de l’amnistie. Certains  sont identifiés parmi les terroristes tués lundi dernier», poursuit l’ex-colonel.

Concernant le potentiel sécuritaire tunisien, la même source juge qu’il est de bon niveau, ce qui a été prouvé sur le terrain lors des derniers affrontements. «Il y a 50 terroristes tués contre 5 membres des forces de sécurité dans les affrontements. Parmi les 19 victimes enregistrées depuis le début des opérations à Ben Guerdane, le 7 mars, sept sont des civils et sept autres sont des sécuritaires, abattus chez eux, à l’aube de l’attaque. Donc, dans les face-à-face avec les terroristes, la suprématie est incontestable pour les sécuritaires tunisiens», ajoute l’expert.

Une autre source sécuritaire parmi les militaires qui se trouvent sur la frontière avec la Libye assure que «la majorité des terroristes tunisiens qui commettent des attentats de plus en plus sur le sol tunisien sont formés en Libye. Le risque est énorme, car ils sont toujours en contact et les éléments tunisiens peuvent à tout moment solliciter l’appui des éléments de l’EI installés en Libye. L’autre risque est leur bonne connaissance du terrain. Certes, nous avons déployé beaucoup d’effectifs dans la région, surtout après les attaques de ces derniers jours, mais il est toujours impossible de boucler la frontière avec la Libye».

Vigilance

Notre source évoque notamment le «manque de moyens sophistiqués de surveillance, surtout durant la nuit. Les assaillants ont bien compris cela, d’ailleurs, ils se déplacent la nuit, puis ils gardent leur position fixe durant la journée». Cette version est confirmée par le colonel Zermedini qui souligne que le risque reste important et grand : «Si le réservoir tunisien de l’EI est estimé à 3000 personnes et vu que ces terroristes ont été formés dans des camps et des combats à l’étranger, la menace est sérieuse, il faut s’y préparer, surtout qu’ils n’ont pas eu peur d’utiliser de grands moyens pour attaquer des bâtiments officiels», prévient-il, en recommandant «vigilance et renforcement du potentiel de renseignements».

Le renseignement dans ce genre de situation est très important, mais les forces tunisiennes comptent beaucoup sur les habitants de cette ville pour «compenser le manque d’effectifs». «Les citoyens nous ont beaucoup aidés, surtout lors des arrestations et des assauts que nous avons lancés pour mettre hors d’état de nuire les groupes cachés dans les maison», ajoute une source sécuritaire.

Flou sociopolitique

La chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, a été accompagnée d’espoirs chez la population, notamment pour la lutte contre le chômage et la marginalisation. Cinq ans plus tard, la situation socioéconomique n’a pas vraiment évolué «et c’est pour cette raison que l’EI a ciblé le Sud, très marginalisé», explique le secrétaire général du parti Al Massar, Samir Taïeb. «Les terroristes avaient cru que la population de Ben Guerdane se joindra à eux puisque le pouvoir central n’a pas satisfait ses attentes», explique cet ex-membre de l’Assemblée nationale constituante, qui exprime «son plaisir de voir les gens du Sud attachés à leur pays».

Concernant les rapport avec la Libye et la frontière laissée ouverte, beaucoup de questions se posent, mais pour le secrétaire général d’Al Massar, «la contrebande est la seule activité lucrative pour la population de cette zone, donc, si le gouvernement décide de fermer la frontière définitivement, il doit trouver une alternative pour les gens de la région». En cette période difficile, le gouvernement tunisien doit choisir entre la sécurité et la stabilité sociales. Juste après les attaques du 7 mars, le gouvernement a annoncé que «les déplacements sur la bande frontalière seront permis juste pour les ressortissants des deux pays qui désirent rejoindre leurs pays respectifs».

La situation est actuellement «très tendue» dans cette région du Sud tunisien. Les affrontements entre les terroristes et les services de sécurité sont toujours en cours. La ville est bouclée par les services de sécurité qui traquent les terroristes. Les habitants épaulent les services de sécurité avec le renseignement. Hier soir, «quatre terroristes ont croisé un groupe d’habitants. Ces derniers ont fait croire aux terroristes qu’ils vont les cacher et ils ont informé les services de sécurité en cachette qui les ont traqués par la suite», raconte un avocat dans la ville de Ben Guerdane.*el watan / vendredi 11 mars 2016

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