Après l’attaque de Charlie Hebdo
11 01 2015*le vent de la haine et du racisme anti-musulman
Dans un contexte d’islamophobie exacerbée, nourrie par les retombées de l’attentat terroriste contre le magazine satirique français Charlie hebdo, le vent de la haine et du racisme anti-musulman souffle, de jour en jour, plus fort, attisé, ici et là, par les propos et les actions des partisans d’une laïcité inclusive qui a réussi, excusez du peu, à marginaliser même le Front national!
Un des porte-étendards de cette doctrine qui suscite des relents et des marches en Allemagne, ouvertement assumées par le mouvement Pegida, le journaliste Philippe Tesson, n’a pas hésité, dans l’émission Le grand direct de l’actu, sur Europe 1, voici quelques jours, à commettre une charge pleine de morgue et de hargne contre les musulmans de France – des musulmans qui «foutent la merde», affirme-t-il sans vergogne -, feignant d’ignorer qu’il existe des Français non issus de l’immigration et intégrés à la communauté qu’il invective.
Triste dérive que cette attitude, copiée à sa manière par l’écrivain Michel Houellebecq qui se défend, pour sa part, d’avoir commis un ouvrage islamophobe, tout en surfant, avec délectation, sur les pentes de la xénophobie et du racisme anti-musulman.
Sans doute, y a-t-il une manière typiquement française de défendre la liberté d’expression et de pensée, et pour s’en rendre compte, il suffit de se référer à la manière dont l’humoriste Dieudonné est fustigé, sans que personne n’ose crier au scandale et dénoncer une atteinte à cette même liberté d’expression.
A croire que ce qui est vrai pour les atteintes à la communauté et à la religion judaïques ne saurait l’être, en aucun cas, pour la communauté et pour la religion musulmanes. Pascal doit s’en être retourné dans sa tombe! Et pour cause! Sa maxime sur la vérité et l’erreur selon l’endroit où l’on se trouve par rapport aux Pyrénées s’avère d’une terrible actualité.La plupart des gens que ces propos ont indignés l’ont été par la mise en cause des musulmans, sans distinction aucune, seuls coupables des atteintes, réelles ou présumées, à la laïcité, même si le discours officiel a consisté, peu après, à mettre en garde, puis à déplorer, un fâcheux «amalgame». Or les propos tenus sont beaucoup plus graves qu’il n’y paraît, leur auteur séparant, en toute lucidité, les Français et les musulmans, manière de dire et de convaincre que les musulmans ne sauraient appartenir à la première catégorie, quels que soient les efforts accomplis en ce sens. C’est également ce qui ressort de la prophétie proposée par le livre de Houellebecq, un musulman à l’Elysée, dans vingt ou trente ans, prédisant un futur apocalyptique.
Quelques jours plus tôt, le 9 janvier exactement, ce même Philippe Tesson s’était livré, sur Radio classique, à un appel au meurtre explicite contre Dieudonné: «Il n’y a pas de pitié pour ça. Ce type, sa mort par exécution par un peloton de soldats me réjouirait profondément. Je peux aller jusque-là. Pour moi, c’est une bête immonde, donc on le supprime et c’est tout. [...] Je signe et je persiste.»
Ces comportements abjects n’ont été condamnés que par quelques voix, à peine audibles, dans le tintamarre qui accompagne, depuis des semaines, la stigmatisation de l’islam et la désignation de la communauté musulmane à l’opprobre, malgré un discours institutionnel appelant à ne pas céder aux amalgames alors que les amalgames sont devenus, depuis belle lurette, un sport français, criard lors de chaque campagne électorale. C’est tout à l’honneur du Mrap (Mouvement contre le racisme et l’antisémitisme) que d’avoir porté plainte contre ce Tesson imbibé de haine raciale et qui se trompe de croisade. Musulmans, certes, les citoyens qu’il agresse de manière aussi vile sont aussi des citoyens à part entière et ils méritent, de ce fait, que la justice de leur pays, une fois n’est pas coutume, leur rende…justice. Mais il y a bien des distances entre le discours et les faits qui, hélas, sont têtus. Rien ne sert de se livrer à des incantations gratuites et à des promesses sans lendemain, sur la marginalisation des jeunes issus des communautés immigrées, écrasés par le chômage et la stigmatisation vicieuse jusque dans les institutions policières et judiciaires, car ce ne sont là que des larmes de crocodile à l’heure de la lourde digestion. *Par Chaabane BENSACI - Jeudi 22 Janvier 2015*L’Expression
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*150 romanciers dénoncent Charlie Hebdo
L’historien anthropologue, Emmanuel Todd, affirme que la majorité des personnes qui ont défilé à Paris manifestaient en réalité pour des raisons « égoïstes » et « xénophobes ».
*Paris-jeudi 07 mai 2015–Quatre mois après les attentats de Paris, un intellectuel français de gauche, Emmanuel Todd, suscite une vive polémique en France en qualifiant « d’imposture » les manifestations géantes du 11 janvier pour défendre le droit à la liberté d’expression, qu’il juge « xénophobes ».
Dans un ouvrage intitulé « Qui est Charlie? » (Éditions Seuil), l’historien anthropologue affirme que la majorité des 4 millions de personnes qui ont défilé à Paris et dans toute la France après les attaques contre Charlie Hebdo, une policière et une épicerie casher, faisant 17 morts, manifestaient en réalité pour des raisons « égoïstes » et « xénophobes », contre l’islam.
« C’est le droit de caricaturer le personnage central d’une religion de dominés (…) qui était défendu et en ce sens, cette manifestation était xénophobe », a-t-il redit cette semaine. « La diabolisation de l’islam répond au besoin intrinsèque d’une société totalement déchristiannisée » qui se réfugie dans un « laïcisme radical », a-t-il lancé.
La charge, à contre-courant et qui vise aussi le parti socialiste au pouvoir, a fait l’effet d’un coup de massue, tant cette journée de manifestations avait été vécue par nombre d’acteurs comme un moment important de rassemblement national face à la menace terroriste.
L’auteur, qui est aussi démographe et travaille à partir de données cartographiques depuis une trentaine d’années, insiste sur la surreprésentation des cadres et professions intellectuelles supérieures dans les manifestations, l’absence d’ouvriers, et surtout « l’imprégnation catholique » des provinces qui ont le plus manifesté.
L’ouvrage, sous-titré « autopsie d’une crise religieuse », ravive le souvenir des grandes blessures sociétales de la France des 30 dernières années, autour des manifestations contre le mariage homosexuel en 2013 ou pour la défense de l’école privée en 1984, menées par les catholiques.
Hasard du calendrier, cette polémique fait écho à des critiques proférées au même moment par quelque 150 romanciers et membres de la société littéraire américaine PEN American Center, dont certains de renom comme l’Australien Peter Carey ou le Canadien Michael Ondaatje, qui ont décidé de boycotter un gala organisé à New York au cours duquel sera remis un prix attribué à Charlie Hebdo. Les protestataires ont boycotté le gala de remise du prix PEN de la liberté d’expression à Charlie Hebdo, critiquant les choix éditoriaux du journal qui, selon eux, a dénoncé trop souvent l’islam.(Avec agences)
*Deux criminels de guerre sionistes notoires, Netanyahu et Lieberman, en tête de la marche de Paris
**une présence inappropriée et une provocation contre les milliers de victimes palestiniennes du terrorisme sioniste israélien
*Quand on tue plus de 500 enfants avec des armes lourdes, on ne peut pas prétendre lutter contre le terrorisme.
* Netanyahu a cherché à faire oublier qu’il dirige le plus grand Etat terroriste de la planète
La marche dite de la République dimanche à Paris, où devraient défiler plus d’un million de personnes dont des chefs d’Etat pour dire non au terrorisme, est quelque part gâchée par certaines présences très encombrantes.
Vue du monde arabe et musulman, la participation du duo d’enfer le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et son chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, est presque une provocation.
Ces deux individus qui ont massacré des milliers de Palestiniens à Ghaza, n’ont moralement pas leur place dans cette manifestation citoyenne contre le terrorisme. Et pour cause, ils incarnent eux même le terrorisme dans toute sa cruauté.
Quand on tue plus de 500 enfants avec des armes lourdes, on ne peut pas prétendre lutter contre le terrorisme. C’est un mensonge grossier, une supercherie qui n’échappe à personne. Israél est devenu un immense ministère de la guerre qui martyrise les palestiniens depuis des décennies.
Au nom de quelle morale et de quelle lutte contre le terrorisme les deux bouchers de Ghaza vont-ils justifier leur présence aujourd’hui à Paris.
Comment croire un seul instant qu’un Bourreau puisse se mettre, comme par enchantement, dans la peau d’une victime ?
Un bourreau dans la peau d’une victime !
Non, la présence de Netanyahu et Lieberman aujourd’hui à Paris est tout à fait inappropriée voire provocante. C’est même une agression morale à l’humanité toute entière.
La vocation d’un humaniste n’est pas de tuer mais de s’émouvoir des atrocités commises et dénoncer la violence d’où qu’elle vienne.
Et les deux chefs de guerre d’Israël ne sont pas de cette catégorie. Ils représentent tout ce qui est détestables chez un responsable politique, un être humain.
Ils ont raté une belle occasion d’apparaître en public face au monde. Parce qu’ils ont des mains tachées de sang d’enfants palestiniens.
Larmes de crocodiles
Leur fausse émotion aujourd’hui ne sera que ruse de guerre. Pour avoir atteint le summum de l’inhumanité, avec leurs monstrueux massacres en série depuis six ans, nul ne pourra prendra au sérieux leurs larmes de crocodiles.
Netanyahu et son acolyte auraient dû invoquer la cherté des billets d’avion vers la France pour éviter cette exposition indésirable, comme il l’ont fait lors de la mort de l’immense Mandela.
Parce que, comme en Afrique du sud, lors des funérailles universelles de l’homme de paix Madiba, les deux compères d’Israël n’ont pas leur place, eux, les assassins d’enfants.
Ironie de l’histoire, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne qui s’apprête à déposer une requête contre les dirigeants Israéliens à la CPI pour crimes de guerre, va marcher avec Netanyahu !
L’image est hallucinante. Je ne souhaite pas être à la place de Abbas pas même de Lamamra. Le monde est vraiment fou. Et faux aussi.*Par Rafik Benasseur | 11/01/2015 /algerie1.com
**Beau défilé d’hypocrites à Paris
L’hypocrisie politique dans toute sa splendeur ! Voyez le beau défilé : le général Hollande, conquérant du Mali ; David d’Arabie Cameron ; Angela-laissons les Ukrainiens de l’Est mourir Merkel ; Ahmed Assad doit partir,;-Davutoglu ; même le roi Sarko premier, » libérateur de la Libye »; sans oublier Bibi solution finale Netanyahou – tous marchant à l’unisson pour défendre la liberté, la liberté d’expression et la civilisation contre la barbarie dans les rues de Paris. C’est assez pour les défenseurs de la tradition intellectuelle occidentale, de Diogène à Voltaire, de Nietzsche à Karl Kraus, se retournent dans leur tombe avec dégoût.
Vu de l’Asie, ce détournement politique semble encore plus grotesque. Il ne faut donc pas s’étonner que la juxtaposition de l’image de la marche de l’unité avec celle d’Hitler et ses nazis se pavanant dans Paris avec la tour Eiffel en arrière-plan soit devenu rapidement virale dans toute l’Asie du Sud-Ouest, berceau des réseaux sociaux arabes [1]. C’est un beau résumé de tout le débat autour de la liberté d’expression.Cette juxtaposition serait-elle permise à la une des journaux occidentaux, satiriques ou autres ?
Dénigrer l’Islam et les 1,6 millions de musulmans dans leur ensemble est acceptable, ou du moins toléré. Mais dénoncer le sionisme est faire preuve d’antisémitisme. Liberté de la presse vous dites ? L’agence iranienne Press TV est interdite et bannie dans tous les milieux atlantistes. RT est constamment tourné en dérision comme le porte-parole d’une dictature malveillante. Ces chefs d’État vont-ils parader dans le Donbass ou à Damas pour défendre la liberté d’expression ? Oubliez cela.
« Nos » salauds alliés de l’Otan
On pourrait dire que la cerise sur le gâteau empoisonné a été le soutien offert à la France par la Maison des Saoud, tout juste après avoir asséné sa première volée de coups de fouet en public (50 sur un total de 1 000) au blogueur incarcéré Raif Badawi. Son crime : tenir un site Web libéral favorable à la Ô si précieuse liberté d’expression, mais en Arabie saoudite.
Oh ! se sont écriées les hordes éclairées à l’unisson. Mais il s’agit là d’un royaume conservateur !Certainement l’un des principaux alliés stratégiques de l’Occident, d’autant plus que son pétrole nous offre d’excellents débouchés pour notre arsenal. Ce sont nos salauds. Alors ils peuvent faire ce qu’ils veulent sans avoir rien à craindre.
La racine du mal djihadiste, on la retrouve dans le wahhabisme médiéval, avec son interprétation primitive et intolérante de l’Islam. Pourtant, ce phénomène ne peut même pas être abordé dans les médias institutionnels occidentaux. Aucune liberté d’expression ici. La Maison des Saoud et les diverses ploutocraties du golfe Persique sont nos salauds. Ils font même partie de la coalition de l’Empire du Chaos dans sa lutte contre Daech.
Même les intellectuels français qui ont déjà essayé de donner un sens au djihadisme, comme Olivier Roy, s’interrogent à propos du « lien entre l’Islam et la violence ». Mais la question n’est pas là. Le problème, ce n’est pas l’Islam, mais l’idéologie et le prosélytisme religieux exporté par l’Arabie saoudite.
Sur le plan intérieur, la société française n’est pas menacée par la présence des musulmans, bien qu’elle soit menacée par l’islamophobie exacerbée. Le problème principal, c’est que la France ne sait pas comment intégrer sa population musulmane, entraînant ce que le sociologue Farhad Khosrokhavar qualifie de terroristes maison. Ces terroristes made in France sont d’abord des voleurs à la tire, déislamisés puis de nouveau islamisés par les imams du quartier et, surtout, par la dévastation commise par l’Empire du Chaos et l’Otan sur les terres de l’Islam.
L’Otan, dont fait partie la France, a tout fait pour envenimer les choses, notamment en bombardant des civils (Libye) et en finançant, en armant et en appuyant les soi-disant rebelles modérés en Syrie. Puis les choses ne s’améliorent pas sur le front de la liberté d’expression. D’après le tribunal BRussells au moins 404 journalistes ont été tués depuis l’invasion et l’occupation de l’Irak par les USA en 2003, dont 374 Irakiens. On ne peut pas dire que le gang des atlantistes ne se soit pas particulièrement soucié de leur décès, ni de la mort de plus d’un million de civils irakiens décimés par l’Empire du Chaos en plus de trente années de rage impériale. Sans oublier les 200 000 Syriens victimes de la guerre « Assad doit partir ».
Patriot Act à la française ?
Sur le front du contre terrorisme, tout ce cirque à propos de Charlie est un cadeau qui, dorénavant, ne cessera de tomber du ciel, en pleine guerre contre le terrorisme. Tous les auteurs présumés sont comme par hasard morts, réduisant à néant toute chance de reconstituer ce qui s’est réellement passé. Ce pourrait être Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) ; un partage du travail entre AQPA et l’EI/EIIL/Daech ; un commando de djihadistes qui ont agi comme des pros jusqu’à ce qu’ils commettentune erreur fatale, pour reprendre les propos du ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en laissant une pièce d’identité dans leur Citroën abandonnée (belle délicatesse).
Le ministère de la Peur a publié une mise en garde mondiale à propos de la menace constante d’actions et de violence terroristes contre les citoyens et les intérêts des USA partout dans le monde. Il y aura un sommet sur la sécurité à la Maison-Blanche le 18 février. Pour sa part, le ministre de l’Intérieur de la France exhorte les pays de l’Europe à échanger de l’information à propos des gens qui reviennent de « Syrak ».
Le roi Sarko premier, c’était prévisible, est en effervescence. Son nouveau dada, c’est la « guerre des civilisations », qui est essentiellement une reprise made in France de la guerre contre le terrorisme de Debeliou Bush, et qui ouvre la voie à l’adoption d’un Patriot Act français. Le véritable enjeu, cependant, n’a rien à voir avec la démocratie ou la liberté d’expression, ni même de la guerre des civilisations. Sans surprise, l’Occident a réagi en multipliant les tentacules de l’hydre orwellien de la surveillance et de la sécurité, ce qui le mène à un cul de sac, parce qu’il refuse de s’attaquer aux causes réelles du djihadisme.
Prochainement sur votre écran : un Guantanamo made in France commandité par Dior. Merci mon Dieu de nous donner autant de politiciens brillants chargés de veiller à notre protection.
Pepe Escobar
Article original en anglais: Hypocrites Shine on Paris Catwalk, Sputnik International, 12-01-2015
Traduit par Daniel pour le Saker francophone
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***En espace de quelques jours seulement, 116 actes antimusulmans ont été recensés en France depuis les attentats parisiens perpétrés du 7 au 9 janvier 2015. Ils sont en hausse de 110% de plus que ceux comptabilisés pour l’ensemble du mois de janvier 2014, selon les statistiques fournies, lundi, par l’Observatoire national contre l’islamophobie.
Ces actes comprennent 28 actions contre des lieux de culte et 88 menaces, selon cette instance membre du Conseil français du culte musulman (CFCM). « Cette situation est inadmissible et nous demandons aux pouvoirs publics, au-delà des discours rassurants, de passer aux actes afin de mettre fin à ce fléau », écrit le président de l’observatoire, Abdallah Zekri, dans un communiqué.*médias- 19/01/2015 |
**Contrôle discriminatoire dans les aéroports
La controversée circulaire adressée par les autorités espagnoles à la police pour contrôler sévèrement les ressortissants arabe établis en Espagne, en visite ou simplement de passage a suscité beaucoup d´émoi au sein de cette communauté, en particulier chez les algériens.
Dans ce document, nos compatriotes ont eu droit, en effet, comme nous l’avions rapporté, hier, à l´un des huit points sur le traitement à réserver aux arabes par les brigades d´intervention. Une discrimination qui les stigmatise en particulier et qui a conduit l´ambassadeur d´Algérie à Madrid à demander des explications à ce sujet.
L´ambassadeur d´Algérie à Madrid, Mohammed Haneche a immédiatement entrepris des démarches auprès des autorités espagnoles pour, d´une part, attirer leur attention sur une telle initiative aux relents xénophobes et racistes et d´autre part leur demander de se démarquer vis à vis d´un tel document. Ses interlocuteurs lui ont présenté leurs excuses pour une telle bavure qu´ils ont attribuée à la police provinciale de Séville.
Suite aux démarches de l´ambassadeur d´Algérie, Madrid a donc annulé cette polémique circulaire sur le contrôle des arabes, et des algériens en particulier . Dans un communiqué de presse, la Direction Générale de la Police a donné l’ordre à la Préfecture de Police d’Andalousie Occidentale de révoquer un écrit de la Brigade Provinciale de Séville sur les recommandations d´identification des personnes d’origine arabe. *De Madrid, Nadir A–algerie1.com
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*Une solidarité biaisée et détournée
Le monde a marché à Paris contre la terreur et le terrorisme. C’était bien. Ç’aurait été une belle image si elle n’avait été ternie par la présence de représentants d’Israël, un Etat – ne mégotons pas sur les mots – terroriste. Ce sont donc ceux-là qui ordonnèrent le massacre des Palestiniens – l’agression contre Ghaza en juillet-août 2014 coûta la vie à près de 2300 personnes majoritairement des civils, dont plus de 500 enfants – qui sont venus marcher à Paris contre le terrorisme? La bonne blague! La place de Netanyahu, de Lieberman, de Bennet, trois membres du gouvernement israélien, était en vérité devant un tribunal de «Nuremberg» pour crime de guerre et crime contre l’humanité, voire crime de génocide du peuple palestinien. Tel est en fait l’objectif clairement annoncé d’Israël: bouter les Palestiniens, à défaut de les tuer tous, hors des parcelles de territoires qui leur restent. Les hordes de l’Irgoun, Haganah et autre Stern avaient déjà expérimenté en 1948-1950 ces méthodes terroristes barbares qui ont fait fuir des dizaines de milliers de Palestiniens. Aussi, peut-on, pour une cause aussi noble que la condamnation du terrorisme, brasser large, aux dépens de principes qu’il fallait sine qua non respecter? C’était la moindre des choses à faire pour garder un sens à ce que l’on veut défendre, les libertés sous toutes leurs formes, et à condamner, le terrorisme et les assassinats de masse dont Israêl en est l’archétype. Si l’émotion induite par le froid assassinat des dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo a été immense en France et partagée par le monde entier, le ciblage d’écoles, d’hôpitaux et de mosquées – quand ce n’est directement des enfants – par l’armée israélienne est tout aussi criminel qu’inexpiable. Or, à Paris il n’en a rien été puisque des personnes qui se flattent d’avoir tué «beaucoup» d’Arabes se trouvaient aux premiers rangs de la marche du dimanche 11 janvier. En effet, à Paris se trouvait, notamment, le ministre de l’Économie israélien et chef du parti nationaliste religieux «Foyer juif» Naftali Bennett qui, en juillet 2013, choqua le monde par ses déclarations exorbitantes – ses dits ont été rapportés par le journal israélien à grand tirage Yedioth Ahronoth, repris par les agences de presse - «J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça». Le monsieur ne s’est pas rétracté, plus, il persiste et signe. Aussi, nous éprouvons comme un malaise et regrettons vivement que le représentant de l’Algérie ait eu à marcher aux côtés de tels tristes sires même si c’était pour témoigner à la France et au peuple français la solidarité du pays du million et demi de chouhada. En effet, l’Algérie avait d’autres moyens pour exprimer sa solidarité et sa disponibilité sans pour autant se commettre avec les assassins des Palestiniens et singulièrement les assassins de centaines d’enfants palestiniens tombés sous les balles de l’armée sioniste lors des agressions de 2008-2009 et de l’été dernier. Paris, capitale du monde? C’est une belle pub. Il fallait cependant être plus pointilleux sur le choix de ses invités quand on veut dire à la face du monde: non au terrorisme, non aux oukases…quels qu’en soient le, les responsable(s). Faut-il relever que le président français, François Hollande, a eu, dans la matinée du dimanche un entretien en tête-à-tête, avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui n’a jamais caché son dessein de faire un sort au peuple palestinien, celui-là qui a fait du terrorisme d’Etat une arme de guerre? Il fallait que cette marche de Paris soit exemplaire et représentative de ceux qui souffrent du diktat et du terrorisme que celui-ci soit d’organisations criminelles ou étatique. C’était la seule manière de garder à cette marche grandiose dans les rues de Paris sa signification première. La présence à Paris de suppôts du terrorisme anti-palestinien, a été inopportune car elle a détourné la marche de solidarité avec la France de ses vrais objectifs. C’est la liberté d’expression que le terrorisme a voulu assassiner à Paris, en faisant peur par des crimes barbares. C’est aussi cette liberté – sous toutes ses formes – qui est quotidiennement assassinée dans les territoires palestiniens par Israël qui interdit tout mouvement libre des Palestiniens, y compris celui de cultiver leur terre ou d’importer du ciment. Depuis des années Israël s’acharne à détruire ce que les Palestiniens construisaient avec l’aide de la communauté des nations. C’est ainsi que ce qui aurait pu, dû, être un rassemblement grandiose – il l’a été – s’est au final réduit en un tremplin inespéré par les assassins du peuple palestinien.*Par N. KRIM–Mardi 13 Janvier 2015*L’Expression
** Netanyahu a cherché à faire oublier qu’il dirige le plus grand Etat terroriste de la planète
Que retenir d’essentiel des trois jours qui ébranlèrent la France ? Si le pays s’est ressoudé massivement autour de ses valeurs et contre le danger terroriste, il a assisté à l’intrusion d’un larron, Israël, qui a tenté de mettre à profit les attentats pour engranger le maximum de dividendes et se donner une nouvelle virginité. Benyamin Netanyahu a réussi à se faire inviter à la grande marche de Paris, à côtoyer les grands dirigeants européens, à doper le soutien de François Hollande à Israël, reléguant ainsi Mahmoud Abbas et les dirigeants arabes à la seconde place.
Seule sa voix et celle de ses représentants politico-médiatiques étaient audibles, à la différence des appels des musulmans de France et du monde entier, pourtant les premiers à souffrir des méfaits du terrorisme international. De nouveau, les musulmans de France et d’autres pays européens sont exposés à l’islamophobie. Si des mesures préventives sont prises, elles ne concernent que la communauté juive.
Surfant sur la grande vague d’indignation, Benyamin Netanyahu a cherché à faire oublier qu’il dirige le plus grand Etat terroriste de la planète dont le tout dernier attentat, un des plus horrible que l’humanité ait compté, a ciblé Ghaza. Il s’est soldé par 2000 morts, des milliers de blessés et des dégâts incommensurables. Les pays occidentaux avaient condamné ce crime contre l’humanité du bout des lèvres, sans prendre de sanction contre Israël. Quant à leurs opinions publiques, elles n’ont pas bougé. Personne n’a crié «Je suis Ghaza».
Autre leçon à retenir : le cas algérien et le terrorisme. Au début des années 1990, lorsque le pays comptait ses morts par centaines chaque jour, l’Occident s’était voilé la face au motif, monté de toutes pièces, qu’il s’agissait d’un conflit entre des dirigeants politiques et des opposants. C’était le temps de la duplicité et de l’embargo (des vols aériens et des armes), à sa tête la France mitterrandienne, entraînant dans son sillage presque toutes les capitales du monde, y compris arabo-musulmanes.
Ni les massacres collectifs de populations ni les assassinats d’intellectuels, artistes, journalistes et autres n’ont entraîné de réaction semblable à celle qu’a connue la France après l’attentat contre les journalistes de Charlie Hebdo. Des confrères de ces derniers ont subi, à Alger, dans les années 1990, exactement le même acte assassin que celui qui a visé L’Hebdo libéré. Livré à son sort pendant une décennie, l’Algérie n’a pu survivre que grâce à sa résistance populaire et à ses soldats.
Si elle a neutralisé quelques milliers de terroristes, la réconciliation nationale des années 2000 n’a pas préservé l’Algérie de l’intégrisme. Sur son terreau toujours intact prolifèrent des idées nocives que n’arrive pas à freiner le pouvoir politique qui a opté pour la démission la plus totale. Au risque de voir réapparaître des tueurs organisés, à large échelle, identiques à ceux des années 1990. Et de se retourner de nouveau contre tous ceux qui réfléchissent et agitent des idées.
Contre la liberté d’expression que n’aime pas et ne protège pas le pouvoir politique. Tétanisée par tant d’horreurs vécues, déboussolée par les contradictions et les errements politiques, désorientée par les prêches incendiaires des uns et des autres, la population est incapable de dire «non» aux intégristes qui souillent l’islam. Elle prie le ciel pour que rien n’arrive.*Ali Bahmane–Mardi 13 Janvier 2015*El Watan
**La France mord à l’hameçon
*Par Bill Bonner-Mardi 13 Janvier 2015
Plutôt que de faire du meutre des dessinateurs de Charlie Hebdo un crime — ce que c’était sans aucun doute –, le Premier Ministre Manuel Valls a transformé un meutre en acte de guerre — ce que ça n’était pas.
“La France déclare la ‘guerre’”, titrait un article du New York Timesdimanche dernier.
Et maintenant, les tueurs sont des martyrs dans une guerre sainte contre l’Occident. Les nations occidentales peuvent donc aligner plus de véhicules blindés, plus de sécurité dans les aéroports, plus d’écoutes et plus de dépenses — tout ça au nom de la protection des citoyens contre les fanatiques.
Paris ressemblait à une ville en état de siège lorsque nous y sommes passé samedi.Des hélicoptères tournaient dans le ciel. Les gendarmes étaient partout. Même avec François Hollande à sa tête, le gouvernement français semblait soudain robuste, faisant jouer ses muscles, les joues rosies par l’énergie et la détermination. “La santé de l’Etat, c’est la guerre”, déclarait l’écrivain Randolph Bourne.
“Comparez ce que ces commandos islamistes ont fait àCharlie Hebdo et ce que votre équipe de Marines a fait à Oussama ben Laden”, nous a suggéré un Français provoquant.
“Des deux côtés, ils étaient entraînés à tuer. Des deux côtés, ils ont tué des gens désarmés au nom de leur cause. Ben Laden avait été accusé d’un crime sérieux, qu’il niait. Aucun procès n’a eu lieu. Aucun verdict n’a été rendu. Les dessinateurs avaient eux aussi été accusés d’un crime sérieux — du moins c’est ainsi que les islamistes radicaux le voyaient. Des deux côtés, ils ont abattu des innocents qui n’avaient été accusés de rien”.
“Quelle est la différence ?” a-t-il demandé, s’en allant sans attendre notre réponse.
▪ Comment aider les terroristes
Nous en avions pourtant une à lui fournir : dans notre tradition occidentale, se moquer de quelqu’un n’est pas un crime capital. Fomenter la mort de milliers de personnes, en revanche, en est un. Mais notre interlocuteur avait raison sur un point. Les auteurs de l’attaque — les frères Kouachi — croyaient à une tradition différente, des règles différentes et une sorte de justice différente. Pourquoi ne pas les traiter comme n’importe quels autres criminels ?
Leurs croyances peuvent être différentes, mais leur plan d’action était familier ; il provenait directement du petit livre du parfait révolutionnaire. Leur attaque visait probablement à faire plus que venger les moqueries à l’encontre du prophète Mahomet. Il y a environ cinq millions de musulmans en France. La grande majorité sont des gens sensés, qui respectent la loi. Peu d’entre eux prennent le jihad au sérieux. Tuer des cibles connues était supposer rallier ceux-là à la cause. La terreur durcirait la majorité des Français contre eux et provoquerait le gouvernement à sur-réagir. Les extrémistes espéraient sans doute que la France déclarerait “la guerre”. Non seulement cela accorderait aux meurtriers la dignité de soldats, mais cela aiderait à radicaliser la minorité, fournissant aux djihadistes plus de recrues et de soutien financier.
Les Etats-Unis ont beaucoup aidé l’Islam radical. Parmi les raisons qui les ont poussés à devenir terroristes, les Kouachi ont mentionné le traitement des prisonniers à Abou Ghraib par les Américains. Les bombardements, les drones… la torture, les invasions… les morts de milliers d’innocents alors qu’il jouait les gros bras : le Pentagone a fait sa part, créant et armant l’Etat islamique ainsi que d’autres groupes violents. Les terroristes vont-ils obtenir le même genre de coopération de la part de la France ?
Notre sujet est l’argent, non la géopolitique. Le lien, cependant, est le crédit. Sans le crédit quasi-illimité du monde post-1971, les grotesqueries actuelles dans la politique et la finance n’existeraient pas. L’excès de crédit — dépassant de loin le ratio crédit-PIB qui prévalait jusqu’en 1980 — a ajouté environ 35 000 milliards de dollars au pouvoir de dépense américain, depuis les années 70. Les Américains ont emprunté et dépensé. Le PIB planétaire est allé de plus en plus rapidement à mesure que les gens dépensaient de plus en plus d’argent qu’ils n’avaient pas en de plus en plus de choses dont ils n’avaient pas besoin — y compris la guerre.*Bill Bonner-Mardi 13 Janvier 2015
A suivre…
************Le côté obscur d’une antinomie
*Avant la tragédie, Charlie Hebdo divisait déjà la société française.
Le journal creusait un immense fossé entre les musulmans de France et les chrétiens, entre les croyants et les athées, entre, pour reprendre ce vers de Louis Aragon, celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas.
*** Il est inhumain de pleurer Charlie en élevant une tragédie locale à une tragédie d’envergure mondiale tout en passant sous silence les monstruosités perpétrées dans d’autres coins du monde avec l’aval d’un certain nombre de ceux qui ont défilé dans une ruelle bien gardée
Deux semaines après les faits, cette division s’accentue on ne peut plus. Loin de se résorber, l’abcès pourrait crever à tout moment. Ce qui en sortira risque de n’être pas si beau à voir.
Je suis Charlie arborent, endeuillés, des amis sur facebook. Paris est Charlie, peut-on lire sur le frontispice de l’Arc de Triomphe. Charb est le nouveau Jean Moulin, martyr de la liberté d’expression, peut-on entendre de la part de sa compagne, Jeannette Bougrab. Il conviendrait donc de l’inhumer au Panthéon. Dans un même temps, on apprend que le couple entendait quitter à tout jamais la France pour s’installer dans un pays plus conforme à leurs idéaux démocratiques.
Toujours dans un même temps et toujours au nom d’une liberté dont on ne sait trop guère le nom, on voit les autorités austraciser Zemmour et voir d’un assez mauvais oeil Houellebecq. L’un est un identitaire, un raciste incorrigible. L’autre est anxiogène, bref, xénophobe. Il serait intéressant de relever que Mohamed Sifaoui a publié dans Le Mondeun article extrêmement critique de Soumission en gratifiant son auteur d’étiquettes tantôt hargneuses tantôt condescendantes. La publication date du 7 janvier, jour de l’attentat et c’est Le Monde, un journal de référence et un journal de centre gauche qui en a fait la promotion. Si même l’on considère que les manifestations qui ont eu lieu un peu partout en France en mémoire du collectif Hebdo et en hommage à la liberté de la presse ont véritablement été organisées à ces seules et nobles fins, on pourrait se demander s’il n’y a pas comme une contradiction intrinsèque à l’Idée véhiculée.
Et ces contradictions, ces incohérences même, Dieu sait si elles foisonnent. Permettez-moi de les répertorier aussi brièvement que possible.
Sur un plan substantiel
- Douze personnes sont mortes, pour la plupart des journalistes et deux policiers. Il s’agit sans conteste d’un massacre abominable que n’importe quelle personne saine d’âme et d’esprit ne saurait que condamner quelles que soient ses convictions. Ceci étant dit, je me demande – et, a posteriori, je suis loin d’être la seule – pourquoi est-ce que cette tuerie devrait faire la une de tous les journaux du monde alors donc que tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, des gens sont massacrés aux quatre coins de l’Afrique, du Moyen-Orient et du Donbass au nom des fameuses valeurs républicaines que l’on prétendrait défendre?
La vie d’un journaliste occidental, vaudrait-elle plus que celle d’un enfant irakien mort sous les bombes de l’OTAN? Que celle d’une jeune femme syrienne tuée par ceux qui feraient « du bon boulot »? Que celle d’un journaliste russe tué par balles dans le Donbass alors qu’il prenait des photos?
Aurait-on vu en ces circonstances qui perdurent une offense à la démocratie? Auraient-elles interpellé la conscience de ceux qui pleurent Charb et son équipe ? Il ne semblerait pas. J’ai vu la souffrance des Donbassiens, le pleur des vieillards qui balaient les neiges épaisses de janvier sous le sifflement des obus, des enfants qui jouent dehors au moment où l’artillerie se défoule sur Donetsk. J’ai parlé à leurs parents qui évoquent la présence de mercenaires occidentaux – français, hélas, y compris – dans les bataillons dits punitifs.
Si donc j’ai moralement le droit de répéter, à la suite de mes compatriotes, Je suis Charlie, n’aurais-je donc pas doublement le droit, voire le devoir moral de proclamer « Je suis Odessa » (une centaine de morts brûlés/ou asphyxiés), « Je suis le Donbass » (près de 5.000 morts selon l’OSCE), « Je suis la Syrie » (200.000 morts environ), « Je suis l’Irak » (plus d’un million de morts) et j’en passe? L’exercice de nos valeurs, à admettre que celles-ci existent encore, n’est-il pas censé enjamber le seuil des locaux d’Hebdo?
- Cette hypocrisie, si elle est avant tout affligeante pour les peuples concernés en premier lieu, a frappé la France. Clairvoyant comme il sied à un Président de son envergure, Bachar al-Assad avait prévu le retour de manivelle qui trois jours durant ramena la France aux heures sombres du RER B station Saint-Michel et aux drames plus récents de Toulouse et Montauban. Peut-on se permettre d’instrumentaliser des islamistes au Moyen-Orient en ayant sur son territoire des cellules dormantes difficilement contrôlables ? Comme par hasard, les frères Kouachi revenaient de Syrie. Le cadet, Chérif, avait écopé trois ans de prison en 2008 pour avoir intégré une filière djihadiste. Trois ans seulement. C’est à méditer.
- Comment se fait-il que la marche républicaine de Paris ait rassemblé des chefs d’Etat et des politiciens représentant des pays assez peu sensibles aux discours voltairiens de M.Hollande? Faudrait-il rappeler que la Turquie est sur le point d’autoriser la construction d’une église chrétienne à Istanbul alors qu’elle l’interdisait jusqu’ici? Quid de la Jordanie, une monarchie où la liberté de la presse est inexistante ? Quid de Porochenko qui est allé jusqu’à interdire les chaînes russes en Ukraine et qui cautionne le pilonnage des immeubles? La liberté d’expression, sauf erreur de ma part, ne constitue pas une valeur spécifique à la Vème République. Elle tend à l’universel. Surtout quand le prix de cette liberté est estimé à des vies humaines comme c’est aujourd’hui le cas, en plein centre de l’Europe, avec l’Ukraine.
Sur un plan (plus) technique
- Le Plan Vigipirate-attentats de vigueur supposait, tout à fait logiquement, que toute manifestation éventuelle soit repoussée à des fins de sécurité. Qu’a-t-on finalement remarqué ? Près de 100.000 personnes sont descendues dans les rues de Paris alors que des provocations auraient pu intervenir. La télévision montrait des leaders issus d’un grand nombre de pays marcher soi-disant à la tête du peuple. Or, dans la réalité, ces derniers ont défilé dans une ruelle parfaitement gardée par les forces de l’ordre et surtout barrée. On appréciera plus que jamais le degré de proximité et de solidarité des leaders mondiaux vis-à-vis d’un peuple dont ils prétendent être proches.
- On prétend organiser une marche dite d’unité nationale. Fort bien ! Se croirait-on alors permis d’en exclure les représentants du FN comme envisageaient de le faire les grands promoteurs de la démocratie européenne version PS ? Est-ce parce que Marine Le Pen, dans son discours aux Français, avait appelé à enquêter sur les sources de financement des cellules djihadistes disséminées à travers le territoire français ? Voilà qui serait bien plus efficace que d’arrêter Dieudonné dont l’humour serait moins acceptable que celui de Charlie Hebdo.
- Des journalistes ont été tués manifestement parce qu’ils se sont permis des caricatures de Mohamed. Dans le numéro historique du 14 janvier, on peut VOIR le Prophète, larmoyant, tenant une pancarte avec ce slogan au sens si vague Je suis Charlie. Mais a-t-on demandé aux musulmans s’ils sont Charlie? Je ne crois pas. Au lieu d’apaiser les tensions au nom de la sécurité nationale et du vivre-ensemble, on les entretient … à petits coups d’encre. S’agirait-il de motiver une nouvelle intervention soi-disant anti-islamiste au Moyen-Orient?
Il est humain de se reconnaître dans Charlie dans la mesure où toute vie est sacrée. Il est inhumain de pleurer Charlie en élevant une tragédie locale à une tragédie d’envergure mondiale tout en passant sous silence les monstruosités perpétrées dans d’autres coins du monde avec l’aval d’un certain nombre de ceux qui ont défilé dans une ruelle bien gardée. Il est humain de vouloir défendre la liberté d’expression. Il est inhumain de le faire au détriment d’autres libertés en jouant sur les contradictions. Cette antinomie lancinante que représente Charlie n’a ni commencement ni fin. On dirait un cercle vicieux. Un peu à l’image des politiques nulles et suicidaires qui régissent l’UE. Je suis Charlie et je ne suis surtout pas Charlie. Voilà pour résumer.*Par Françoise Compoint, La Voix de la Russie-RIA Novosti - jeudi 15 janvier 2015
**un fondateur de l’hebdomadaire accuse Charb
La politique de l’ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier dit Charb, a provoqué l’attaque contre l’hebdomadaire dans laquelle M.Charbonnier et onze de ses collègues ont trouvé la mort le 7 janvier, a estimé un fondateur de Charlie Hebdo, Henri Roussel, dans sa chronique hebdomadaire dans le Nouvel Observateur.
« Je vais être désagréable avec Charb. Il était le chef. Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère? », indique le journaliste âgé de 80 ans qui a quitté Charlie Hebdo en 1992.
M.Roussel, qui écrit sous le pseudonyme Delfeil de Ton, accuse l’obstination de Charb à publier des caricatures provocatrices, représentant notamment le prophète Mahomet, même après que l’incendie des locaux en novembre 2011, après la sortie du numéro « Charia Hebdo », consacré à la situation en Tunisie et en Libye.
Les accusations formulées par M.Roussel ont provoqué l’indignation de Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo. Selon le quotidien le Monde, M.Malka aurait envoyé un texto à Matthieu Pigasse, l’un des actionnaires du Nouvel Observateur: « Charb n’est pas encore enterré que L’Obs ne trouve rien de mieux à faire que de publier sur lui un papier polémique ». L’attaque contre Charlie Hebdo perpétrée le 7 janvier dernier a marqué le début d’une série d’attentats dans la région parisienne qui ont fait 17 morts, dont trois policiers. *RIA Novosti - jeudi 15 janvier 2015
**Ce n’est pas l’islam qu’il faut réformer, mais bien la société française
Abdelmadjid Merdaci. Sociologue et historien
«La séquence historique est au démantèlement des Etats-nations»
Professeur d’histoire, sociologue, intellectuel engagé, Abdelmadjid Merdaci aborde dans ce bref entretien l’actualité chaotique et ses implications sur le monde arabo-musulman. Sans langue de bois ni faux-fuyant, l’intellectuel dit tout haut ce qu’il pense de Charlie et des poncifs de terrorisme et de barbarie collés aux musulmans. «Je ne crois pas avoir besoin d’en être un, dit-il, et il me suffit d’être ce que je suis (…), un intellectuel algérien qui a vu partir dans des conditions horribles nombre d’amis, de camarades, de compagnons de l’université, des médias, qui a vu son pays soumis à un embargo.» Merdaci rappelle des évidences : «L’islam n’a pas envahi la France et (…) les musulmans s’y sont installés le plus souvent à leur corps défendant.» «Ce n’est pas l’islam qu’il faut réformer, dixit le professeur, mais bien la société française. Les frères Kouachi sont d’abord les enfants perdus d’une impuissance française.»
- En historien appelé à juger (aussi) du présent, comment définiriez-vous le moment historique ? «Choc des civilisations» ou «civilisation contre la barbarie» (déclaration du secrétaire d’Etat américain, mercredi dernier) ?
Ce qui, me semble-t-il, définit la présente séquence, notamment par l’extension quotidienne de toutes les formes de violence, est le processus de démantèlement des Etats-nations arabes et cela me paraît correspondre aux soldes de tout compte du nationalisme arabe des années 1950-60 autour duquel s’ordonnait la résistance à l’hégémonie américaine et son bras armé israélien.
- Qu’est-ce qui est en jeu dans ce système capitaliste mondial ? Des enjeux impériaux et de superpuissance ? D’hégémonisme politique, géostratégique, économique ? De redéfinition de(s) carte(s) du monde ?
La puissance américaine a inventé le concept géopolitique d’«empire du mal» sous la présidence Reagan. Aussi à un stade particulièrement aigu d’une guerre froide qui investissait de nouveaux terrains de confrontation. L’Afghanistan fut l’un des terrains les plus décisifs, qui vit en particulier l’apparition d’un nouvel acteur stratégique, l’islamisme armé, formé, encadré et armé précisément par les Etats-Unis. Cela appelle à regarder d’un œil plus averti où se trouve la barbarie et ses gestionnaires.
- «Je suis Charlie» marquera-t-il la nouvelle frontière entre ce «monde musulman et exportateur net de terrorisme» et ce «monde civilisé» dont les leaders, aussi seigneurs de guerre (Netanyahu…) marchent à Paris, bras dessus bras dessous, dénonçant le terrorisme et la barbarie ?
Je ne crois pas avoir besoin d’être Charlie, il me suffit d’être ce que je suis, un intellectuel algérien qui a vu partir, dans des conditions horribles, nombre d’amis, de camarades, de compagnons d’université, de médias, qui a vu son pays soumis à un embargo, son Etat stigmatisé et ses élites sommées de se soumettre à un intégrisme assassin au nom d’une conception aujourd’hui bien discutée de la démocratie. Je fais partie d’une génération qui s’est nourrie de l’insolence de Wolinski et de la tendresse de Cabu et je ne pense, en ces moments, qu’aux familles des victimes, de toutes les victimes, même si on peut noter qu’une fois de plus, l’égalité devant la mort n’est pas assurée.
- Révision des accords Schengen, réinstauration des contrôles aux frontières…, les pays de l’UE annoncent des jours difficiles pour les communautés musulmanes dans le vieux continent. Stigmatisation à outrance, culpabilisation, attaques et agressions (contre les lieux de culte). A quoi ces communautés (l’algérienne surtout) établies en France devraient s’attendre ?
Il y aura encore inflation d’experts, de néo-théologiens qui sonderont le cœur et les reins de l’islam, convoqueront une partie de la société française à l’obligation du silence ou au devoir d’apostasie.
Ceux qui feignent d’ignorer que l’islam n’a pas envahi la France et que les musulmans qui s’y sont installés l’ont fait le plus souvent à leur corps défendant, parce que les guerres françaises, parce que la domination coloniale sur leurs terres. L’islam en France est l’autre dimension de l’aventure impériale française et il constitue l’un des registres de la réinvention d’un vivre-ensemble français.
Le problème n’est pas dans l’islam, toujours contraint en dépit de l’importance de la communauté des croyants. Il est dans l’incapacité de la société française, de ses dirigeants, de ses élites de faire droit effectivement à un modèle de développement en phase avec les principes dont se réclame la République. Ce n’est pas l’islam qu’il faut réformer, mais bien la société française. Les frères Kouachi sont d’abord les enfants perdus d’une impuissance française.
*Mohand Aziri *El Watan-14 janvier 2015
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*Souvenez-vous
le jour où le mossad israélien assassinait le caricaturiste palestinien Naji al-Ali à Londres, le 22 juillet 1987, sans être inquiété.
Souvenons-nous! Le dessinateur et caricaturiste palestinien Naji al-Ali, célèbre au Proche-Orient, a été assassiné à Londres, le 22 juillet 1987, près du quotidien koweïtien Al-Qabas, où il travaillait. Il était irrévérencieux à l’égard des potentats arabes, appelait le sionisme par son nom et dénonçait la corruption de certains dirigeants palestiniens. Un tueur professionnel lui a logé une balle dans la tête et a continué son chemin calmement, sans être inquiété.
La presse occidentale ne s’est pas émue de cette atteinte à la liberté d’expression, comme c’est le cas aujourd’hui après l’attentat dont a été victime Charlie Hebdo. Deux poids et deux mesures? Dix mois plus tard, Scotland Yard a arrêté un certain Ismaïl Suwan, un étudiant palestinien impliqué dans l’organisation du meurtre. Interrogé, il a révélé qu’il avait été recruté par le Mossad et que ses supérieurs l’avaient informé du projet d’assassinat.
Devant le refus d’Israël de s’expliquer sur ce crime, Margaret Thatcher – Premier ministre britannique – ordonna la fermeture de l’antenne du Mossad à Londres – Palace Green – et l’expulsion de deux «diplomates» israéliens. Bien que connue du MI5 – service de renseignement intérieur britannique – l’identité de l’assassin – un agent du Kidon, le service action du Mossad – n’a jamais été divulguée. La presse occidentale n’a pas remué ciel et terre pour que le tueur et ses commanditaires soient appréhendés et jugés.
Le Mossad a poursuivi ses activités en Grande-Bretagne tranquillement, mais sans statut officiel. Il a fallu attendre 1998 pour qu’Ephraïm Halevy, nouvellement nommé à la tête du Mossad, obtienne de Margareth Thatcher la réouverture du bureau du Mossad à Londres. Dans la présentation du Livre de Handala, le dessinateur-caricaturiste français Siné – licencié de Charlie Hebdo en juillet 2008 pour des propos dits «antisémites» par Philippe Val, le directeur d’alors – a rappelé que le dessinateur a été tué «à cause des convictions qu’il exprimait à merveille à travers ses dessins et son petit personnage nommé Handala».Handala, réfugié palestinien de 10 ans, misérable, est présent sur tous les dessins de Naji al-Ali, le dos tourné au monde qui a trahi son peuple. In «Egalité & Réconciliation»*Mardi 13 Janvier 2015*L’Expression
** l’amalgame entre islam et terrorisme nourrit l’islamophobie d’une part et le terrorisme islamiste de l’autre
Il n’y a aucune équivoque possible, aucune justification au carnage dont la capitale française a été le théâtre mercredi dernier. La tuerie de Paris ne s’explique pas, ni se justifie et doit être condamnée de la manière la plus ferme. On peut toutefois s’interroger, pourquoi Paris? Or, un climat délétère et exécrable est entretenu, propice à des situations de point de non-retour. Cela étant, il est patent que les autorités occidentales, françaises en particulier, doivent faire leur introspection et se demander si elles n’ont pas, quelque part, contribué à l’émergence de ce sentiment de refus parmi la population, induisant le rejet de l’Autre. On ne peut pas, en effet, ne pas relever que des parties politiques, des intellectuels en France, notamment ont, outre d’entretenir l’amalgame entre islam et terrorisme, nourri l’islamophobie d’une part, le terrorisme islamiste de l’autre. Les déclarations ciblées d’hommes politiques, les analyses biaisées de pseudo-experts de l’islam et de l’islamisme, la désinformation outrageuse des médias sur la réalité du jihadisme et sa nocivité ont fait le lit de «l’islam politique» et de son bras armé le terrorisme islamiste. En son temps, le terrorisme islamiste qui sévissait en Algérie – des femmes, des bébés, des vieillards ont ainsi été égorgés – a été qualifié «d’opposition armée» par des experts, médias et autres politiciens qui découvrent aujourd’hui avec horreur sa nuisance. L’Algérie n’avait trouvé aucune compassion, aucun soutien auprès de ce que l’on appelle la «communauté internationale». Aucune manifestation, personne n’a crié «Je suis journaliste algérien» quand nos journalistes se faisaient tuer. Bien au contraire, le terrorisme qui tuait les Algériens était aidé financièrement – notamment par l’Arabie saoudite – et diplomatiquement par de nombreux pays occidentaux. Nombreux sont les commanditaires des assassinats – singulièrement des journalistes – et dirigeants de l’ex-FIS dissous, qui ont trouvé refuge en France, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Suisse ou en Grande-Bretagne. Pendant ce temps on clamait «qui tue qui?» et on s’ingéniait à faire porter à l’armée, aux services de sécurité et aux patriotes algériens les méfaits des tueurs de bébés et d’enfants. C’est en particulier la presse française et lesdits «défenseurs» des droits de l’homme qui ont inventé le sinistre «qui-tue-qui?» mettant dans le même sac, pouvoirs publics et terroristes hors la loi. De fait, au moment où la déferlante jihadiste tombait sur Paris, un procès est ouvert en France contre deux patriotes algériens – deux frères de Relizane qui ont combattu les armes à la main les égorgeurs des femmes et des bébés – accusés de torture. De fait, l’Algérie est toujours harcelée par les médias et juges antiterroristes français qui persistent mordicus, 18 ans après l’assassinat des moines de Tibhirine – assassinat revendiqué à l’époque par le Groupe islamique armé, GIA – à attribuer ces assassinats à l’armée algérienne. Ne relevons pas la morgue d’un juge français, qui doutait de la compétence des scientifiques algériens, qui voulait faire analyser à Paris les prélèvements sur les restes des moines. Il y a ainsi des blessures qui sont gratuites, qui ne peuvent être occultées. Le terrorisme islamiste est en fait une arme à double tranchant que les Occidentaux – en particulier les Etats-Unis – ont expérimenté en Afghanistan dans les années 1980. Les stratèges qui ont cogité sur cette donne pour asseoir la domination occidentale, n’ont pas anticipé ses développements et ses retombées négatives, qui pouvaient être désastreuses. Cela a été le cas avec le terrible retour de bâton pour les Etats-Unis – cela, certes, en admettant la thèse américaine attribuant à Al Qaîda (nébuleuse islamiste créée par les Etats-Unis) la destruction des Tours du World Trade Center de New York – comme ses répercussions sur la France. Or, ces dernières années, Al Qaîda avait plus servi les intérêts des Etats-Unis que ceux des musulmans dans le monde. La politique volontariste occidentale, singulièrement française, a ouvert des plaies indélébiles en Libye et en Syrie où les actions de la France, en particulier, ont radicalisé la donne terroriste. Paris qui a été un acteur clé dans les frappes contre la Libye, est allée jusqu’à s’allier à la rébellion syrienne associée à un groupe jihadiste (Front al-Nosra), pour faire tomber Bachar al-Assad, chef d’Etat d’un pays souverain. Il y a des choses biscornues dans le monde contemporain où la géopolitique a perdu ses repères, quand des pays sont prêts à coopérer avec le diable pour parvenir à des fins géostratégiques. C’est notamment l’instrumentalisation qui est ainsi faite du terrorisme islamique avec toutes les conséquences que cela pouvait avoir sur la paix et la sécurité dans le monde.*Par N. KRIM - Dimanche 11 Janvier 2015/ l’Expression
*Plus de 50 actes islamophobes en France depuis l’attentat à Charlie Hebdo
protection des sites juifs en France
L’Observatoire contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) a recensé plus d’une cinquantaine d’actes antimusulmans en France depuis l’attentat terroriste contre le magazine satirique Charlie Hebdo. La même instance du culte musulman en France appelle l’Etat à « renforcer la surveillance » des mosquées. Selon le président de cet observatoire Abdallah Zekri, citant des chiffres du ministère de l’Intérieur, 21 actions (tirs, grenades lancées…) et 33 menaces (lettres, insultes, etc.) ont été comptabilisées depuis mercredi.
Ce décompte est encore partiel, a précisé le responsable musulman, qui se dit « scandalisé » par ces chiffres, « du jamais vu » en moins d’une semaine.
Pour rappel, le ministre de l’intérieur français vient d’annoncer que 5.000 policiers seront affectés à la protection des sites juifs en France et qu’un préfet a été nommé spécifiquement pour suivre les affaires de sécurité en lien avec la communauté juive. C’est C’est Patrick Latron qui est chargé de la coordination de la sécurisation des sites de la communauté juive. Il est à noter enfin qu’aucune décision n’a été prise en ce qui concerne la protection des lieux de culte musulmans en France objets d’innombrables attaques depuis des années mais qui ont atteint un seuil intolérable depuis quelques jours sans que cela n’ait fait l’objet de réactions des autorités.*12/01/2015 /algerie1.com
*POURSUITE DES ATTAQUES CONTRE LES MOSQUÉES EN FRANCE
*La libre expression de la haine
Pour les «démocrates» français, la poursuite du blasphème, qui est un droit, selon eux, est nécessaire «pour faire accepter de la part des musulmans le droit de critiquer le Prophète (QSSSL).
Alors qu’une grande partie des musulmans pense qu’«il s’agit de comportement inutile qui peut être assimilé à une provocation». Entre les deux opinions diamétralement opposées, le terrorisme jubile. La radicalisation fait son chemin à grands pas. Aux dérapages, suit une spirale qui ne peut engendrer que mésentente et extrémisme.
Le terrorisme, qui a exploité l’intervention militaire de l’Otan, dont la France, en Libye pour s’installer dans ce pays livré au chaos après la mort de Mouammar Kadhafi, s’apprête, fort probablement, à tirer profit de l’islamophobie qui s’installe en France.
Pas moins de 70 actes islamophobes, selon Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie, dont des attaques contre des mosquées ont été enregistrés en France depuis l’attentat terroriste perpétré mercredi contre le personnel de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, suivi par la fusillade ciblant des policiers français et la prise d’otages de l’«Hyper casher» de Vincennes.
Si les terroristes auteurs de ces attaques ont été tués, les auteurs des nombreux actes islamophobes enregistrés depuis en France, n’ont jusqu’à présent pas été interpellés, malgré la gravité des faits. Ce qui peut provoquer la banalisation de tels comportements irresponsables.
Au moment où la plupart des médias américains refusent de publier les caricatures sur le prophète Mohamed (QSSSL), Charlie Hebdo a pris la décision de republier, dans son prochain numéro à paraître demain, et à des millions d’exemplaires, les dessins sur ce symbole religieux pour un quart de la population mondiale. Une décision qui ne peut que conforter les partisans des discours radicaux et conforter les terroristes qui continueront à menacer la sécurité mondiale, en particulier dans les pays musulmans, principales victimes d’Al Qaïda, de l’organisation dirigée par Abou Bakr Al Baghdadi, l’Etat Islamique (EI ou Daech) et Front Al Nosra.
La banalisation de cette situation qui ne pourrait bénéficier qu’aux radicaux menace davantage la stabilité planétaire et encouragerait tout comportement susceptible d’être désapprouvé par les communautés religieuses.
Preuve de cette dangereuse banalisation, le sketch de Charline Vanhoenacker, diffusé hier soir sur France 2, lequel a «improvisé» une «interview» du Prophète Mohamed (QSSSL). Cette dernière s’est lancée dans une fausse conversation pour évoquer les récents attentats qui ont frappé la France. Ce qui pourrait être interprété comme une «provocation» par l’ensemble des musulmans.
Si Nagui, Jonathan Lambert ou encore Stéphane de Groodt en ont rigolé, Lilian Thuram, lui aussi présent sur le plateau, n’a, en revanche, pas eu l’air d’apprécier. Cette séquence, qui n’a pas aussi plu à certaines présentes sur le plateau de télévision, a créé la polémique.
L’expérience dramatique de «Radio des mille collines» au Rwanda
Au lieu de susciter la haine, les douloureux événements vécus par la France, ces derniers jours, devraient inciter au débat : où se s’arrête la liberté d’expression et où commence la responsabilité pour les gens des médias ? Au Rwanda, rappelle-t-on, des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans la guerre guerre opposant les hutsis aux tutsis, dans les années 1990.
Le génocide dont le peuple rwandais a été victime a été, rappelle-t-on, provoqué par un appel à la haine lancé par la «Radio des mille collines».
Cet appel au meurtre qui a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes peut-il être «justifié» par «la liberté d’expression ou devrait-il être considéré comme un appel au crime ? La réponse est claire pour toutes les personnes qui rejettent la violence et les appels au meurtre.
Il ne s’agit pas là de faire le parallèle avec les caricatures de Charlie Hebdo, ni de comparer les deux faits, mais plutôt de susciter un débat à même d’éviter à l’humanité davantage de drames, notamment en ces temps où les guerres et misère profitent au terrorisme, dont certains Etats parmi ceux représentés dans la marche républicaine qui a eu lieu à Paris.*letempsdz.com/Mardi 13 Janvier 2015
* «Halte à la stigmatisation et aux amalgames»
Stigmatisés par un certain discours politique au lendemain des attentats de Paris, la population des banlieues ne compte pas se taire. Plusieurs actions seront organisées pour dire «Halte à la stigmatisation et aux amalgames».
Mohamed Mechmache, porte-parole de ce collectif et de AC Le Feu (Association collectif, liberté, égalité, fraternité, ensemble, unis), dit vouloir «mettre en garde contre les amalgames dont sont victimes les musulmans de France et les habitants des banlieues». Notre interlocuteur s’insurge contre l’instrumentalisation politique des attentats : «Pour des raisons bien connues, nos responsables politiques fuient encore une fois leurs responsabilités en parlant des conséquences au lieu de parler des causes du problème.» Selon lui, «la situation dans la banlieue est le résultat de la politique publique d’exclusion depuis une trentaine d’années».
Ces derniers jours, en effet, des voix de la droite française et de l’extrême-droite mettent en cause «la radicalisation qui se généralise dans les banlieues». Ces attaques visent en réalité l’immigration afro-maghrébine, concentrée dans les quartiers populaires. C’est une manière de détourner le débat, d’après M. Mechmache. «Le problème de la radicalisation islamiste dans les banlieues dépasse l’immigration. Plusieurs jeunes Français de souche basculent aussi dans cet intégrisme.
La ghettoïsation des quartiers a coupé leur jeunesse de l’autre partie de la République. La plupart de ces jeunes, quelle que soit leur origine, se sentent marginalisés et rejetés par leur pays. La radicalisation est une sorte de refuge et d’enfermement sur soi-même», nous explique-t-il.
Le responsable d’AC Le Feu pense que le problème dans les banlieues est surtout socio-économique : «Les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités au lieu de désigner des coupables qui ne le sont pas. Ceci passe par la revue du fonctionnement de l’école afin d’arrêter la saignée de l’échec scolaire dans nos quartiers. Beaucoup de nos jeunes sont déconnectés du monde du savoir. Les gamins qui voient que leurs grands frères, bac+5, sont au chômage, sont découragés et n’ont pas envie de continuer.»
Pour un front commun contre le racisme
De son côté, Ahcène Meharga, porte-parole de l’association Banlieue Plus, «refuse que le gouvernement français profite du contexte actuel pour imposer une sorte de Patriot Act, loi d’exception instaurée aux Etats-Unis après le 11 Septembre 2001». Pour lui, spécifier et concentrer le débat politique autour de la banlieue et de l’immigration, dans le contexte actuel, est «un mauvais signal à envoyer au vivre-ensemble et une très mauvaise réponse à un problème plus profond que vit la France depuis plusieurs années».
Il assigne la classe politique à «essayer de comprendre pourquoi des enfants de la France, nés et ayant grandi au sein de la République, s’attaquent à ses valeurs de cette manière. Ceux qui ont commis les attentats sont bien des enfants de la France, non pas des immigrés ou un commando étranger». M. Meharga persiste dans ce sens : «Certes, les terroristes sont issus de l’immigration, mais ils ne représentent qu’une infime minorité des enfants d’immigrés et de la communauté musulmane. Il ne faut donc pas jeter l’opprobre sur l’ensemble de l’immigration et ses enfants.»
Le responsable de Banlieue Plus souhaite continuer à activer dans le sens des revendications exprimées lors du rassemblement de Bobigny et appelle le gouvernement français à les associer «à la réflexion et au travail pour trouver des solutions durables qui renforcent le vivre-ensemble. Les hommes politiques doivent arrêter, dans l’intérêt de la cohésion nationale, l’ostracisation de l’immigration et de lui faire porter la responsabilité de tous les maux de la société».
Toujours dans ce sillage, l’association caritative Adra, qui active spécialement auprès de la communauté algérienne, appelle également «l’ensemble des associations citoyennes qui représentent nos ressortissants à s’unifier. Il est important de faire un front commun pour répondre aux attaques racistes que subissent les musulmans de France et particulièrement la communauté algérienne». Ces terroristes n’ont «de religion que celle de la terreur. Mais la politique arrive toujours à récupérer ce genre de drames», regrette Ayad Yougourthen, président d’Adra.*Samir Ghezlaoui*El Wayan-Mercredi 14 Janvier 2015
**Le dérapage de trop
Humoristes, dessinateurs, chanteurs, intellectuels… Ils étaient nombreux sur scène pour participer, dimanche 11 janvier, à une soirée spéciale d’hommage à Charlie Hebdo, à la Maison de la radio, à Paris. Retransmise en direct sur France 2, TV5 Monde, France Inter, France Bleu et France Culture, l’intégralité de la soirée était même disponible sur Culture Box, seulement voilà, un sketch de la journaliste belge Charline Vanhoenacker, n’a pas fait rire tout le monde. L’humoriste et chroniqueuse de France Inter a osé une «interview» du prophète Mohammed (Qsssl). Cette dernière s’est lancée dans une fausse conversation pour évoquer les récents attentats qui ont frappé la France. Si Nagui, Jonathan Lambert ou encore Stéphane De Groodt en ont rigolé, Lilian Thuram, lui aussi présent sur le plateau, n’a en revanche pas eu l’air d’apprécier. Une telle séquence a rapidement créé la polémique à l’heure où le rassemblement est nécessaire. Sur Twitter, d’ailleurs, nombreux sont les internautes français surtout à avoir réagi et fait savoir que cela était «déplacé»… Le plus curieux dans l’affaire est que la direction de France Télévisions n’a pas cru bon se démarquer de ce dérapage honteux en publiant un communiqué. Une nouvelle fois, c’est l’image de l’islam et plus particulièrement celle du Prophète (Qsssl) qui est ciblée. Et pourtant, rien ne destinait cette intellectuelle belge à faire une sortie médiatique aussi scandaleuse.
Charline Vanhoenacker est la correspondante de la Radio-télévision belge de la Communauté française (Rtbf) à Paris pendant une dizaine d’années. Durant la saison 2014-2015, le matin, elle occupe le créneau de la matinale sur France Inter, mais anime également en duo avec Alex Vizorek l’émission de télévision Revu et corrigé chaque dimanche à 11h25 sur la Une de la Rtbf. En réalisant une interview fictive du prophète Mohammed (Qsssl) et osant mettre sur l’antenne sa voix pas très représentative, elle vient de franchir une ligne rouge, sachant que l’islam et surtout les sunnites, qui sont la majorité des 6 millions de musulmans de France, interdisent la représentation du Prophète (Qsssl) en image, en voix ou en dessin.
Cette satire n’est pas du goût des musulmans du monde mais plus particulièrement de France qui pensaient que sur l’ensemble des chaînes de la télévision publique française, France 2 était la seule télévision de l’Hexagone à respecter la religion musulmane en produisant une émission «informative et explicative» sur l’islam tous les dimanches matins et en produisant une émission de divertissement le 27e jour du Ramadhan chaque année. En acceptant cette caricature gratuite et injustifiée, France 2 sera désormais mise dans le même sac que BFMTV, TF1 et M6, qui injectent à chaque fois des sujets antimusulmans dans leurs programmes.
Plus que jamais, l’islamophobie gagne du terrain en France devant le silence complice des organisations musulmanes de France et surtout du CSA qui régule les fautes sur le judaïsme dans le paysage audiovisuel mais oublie à chaque fois de corriger les caricatures sur l’islam sur les différents médias français et cela au nom d’une liberté d’expression ciblée.*Par Amira SOLTANE - Mercredi 14 Janvier 2015/L’Expression
**Lamamra : les frères Kouachi « n’ont pas de liens avec l’Algérie »
Les frères Chérif et Saïd Kouachi, les deux Français d’origine algérienne auteurs de l’attentat sanglant contre le journal Charlie Hebdo, « n’ont pas de liens avec l’Algérie », a déclaré dimanche Ramtane Lamamra, qui a représenté l’Algérie à la marche républicaine de Paris.
« Ils ne se sont jamais préoccupés d’avoir des documents algériens, même si leur père, lui, en a eus à un certain moment », a expliqué M. Lamamra, interrogé par la radio RFI. « Il est important de ne pas identifier les citoyens français par leur origine », a-t-il estimé.
« Même quand on le fait de bonne foi, il s’agit souvent d’un premier pas vers des amalgames. Donc il faut savoir raison garder et considérer que ces jeunes ont suivi un parcours psychologique comme tous les autres jeunes gens qui vivraient dans des conditions similaires dans la société française ».
« Et donc l’appartenance des parents ou grands-parents à l’Algérie n’a absolument pas à être invoquée », a-t-il considéré. « Ces personnes-là n’ont pas été impliquées dans des activités terroristes en liaison avec le territoire algérien ou avec des groupes terroristes ayant opéré en Algérie dans le passé. Et ces personnes-là n’ont pas visité l’Algérie, ne sont pas gérées par le consulat d’Algérie et n’ont donc pas de liens avec l’Algérie », a-t-il ajouté.
Chérif et Saïd Kouachi, âgés de 32 et 34 ans, sont nés à Paris de parents algériens, mais n’ont aucune attache avec le pays de leur parents.*Par Mourad Arbani | 11/01/2015
**Merkel défilera aux cotés d’associations musulmanes d’Allemagne contre l’islamophobie
***Plusieurs milliers de personnes participaient mardi soir à Berlin un rassemblement contre l’islamophobie à l’initiative d’organisations musulmanes, en présence de la chancelière Angela Merkel, après les attentats jihadistes en France, a constaté l’AFP.Les responsables musulmans ont déposé une couronne de fleurs blanches portant l’inscription « terrorisme : pas en notre nom » devant l’ambassade de France, Porte de Brandebourg, au début de cette manifestation qui devait s’achever avec un discours du président de la république Joachim Gauck.
Selon leurs porte-parole respectifs, les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Justice ou de la Famille ont prévu de participer à cette marche organisée par l’association du Conseil central des Musulmans (ZMD) et l’Association de la communauté turque de Berlin (TGB), « pour une Allemagne ouverte et tolérante » et « pour la liberté religieuse et d’opinion ». « La terreur, pas en notre nom » est également l’un des slogans de cet appel à manifester.
Angela Merkel a condamné à plusieurs reprises les manifestations récurrentes du mouvement anti-islam allemand Pegida. Ce mouvement devait tenter à nouveau de mobiliser lundi soir, notamment à Dresde * Source: Belga–Lundi 12 Janvier 2015***Le président de la république allemand, Joachim Gauck, a lancé mardi lors d’un rassemblement contre l’islamophobie organisé à Berlin après les attentats djihadistes en France: « nous tous, nous sommes l’Allemagne »L’Allemagne « est devenue plus diverse au niveau religieux, culturel et dans les mentalités grâce à l’immigration », a assuré le chef de l’Etat devant plusieurs milliers de personnes réunies Porte de Brandebourg, devant l’ambassade de France, à l’appel d’organisations musulmanes.(Afp)*Mardi 13 Janvier 2015
*Plusieurs sites internet français piratés par des groupes de hackers islamistes
De nombreux sites internet d’institutions locales ou religieuses dans toute la France ont été piratés depuis le week-end par plusieurs groupes de hackers se présentant comme des islamistes de différents pays du Maghreb, a-t-on appris lundi de sources concordantes. Dimanche, le site internet du Conseil général du Lot a ainsi été brièvement victime d’un « défaçage » (remplacement de la page d’accueil du site) revendiqué par un groupe « dénommé Fallaga Team qui diffuse un discours intégriste », a indiqué cette collectivité locale.
« Le site du Conseil général du Lot a été piraté pendant trois heures, par un groupe tunisien dénommé Fallaga Team et nous sommes en train de rédiger une plainte », a indiqué à l’AFP un représentant du Département. « Notre page d’accueil était redirigée vers une adresse diffusant un discours intégriste. Dès qu’on en a eu connaissance, on a coupé l’accès au site », a précisé la même source. L’incident a été signalé au centre gouvernemental de veille chargé de répertorier ce genre de cyberattaques. Biarritz
Une attaque similaire a frappé dimanche après-midi deux sites municipaux de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), dont celui de l’office de tourisme, dont la page d’accueil affichait un texte blanc sur fond noir signé du groupe « Fallaga Team, Algérie et Tunisie », proclamant: « nous sommes habitués à votre faiblesse quand vous avez tués des innocents en Tunisie et Algérie (?) aujourd’hui nous sommes ici pour protèger notre religion ». Charleville-Mézières
Les mêmes hackers ont revendiqué les piratages du site de la paroisse de Charleville-Mézières (Ardennes), du Palais des Papes et du Pont d’Avignon (Vaucluse), de la cathédrale de Nantes, ou encore de celui du collectif du Forum des Droits humains d’Orléans, regroupant 27 associations dont Amnesty International ou le Collectif de soutien à la Palestine, qui a subi deux cyber-attaques depuis samedi. Nantes
Le diocèse de Nantes a quant à lui souligné subir ce type d’attaques « régulièrement, deux trois fois par an », jugeant que « ce n’est pas spécifique au climat et aux événements des derniers jours ». Ces hackers ont également visé dimanche plusieurs sites d’entreprises et d’établissements scolaires, notamment dans l’académie de Créteil. Mais d’autres groupes semblent également avoir été à l’oeuvre. Hérault
Ciblé lundi, le site de la ville de Sérignan (Hérault) arborait une page d’accueil signée « Apoca-Dz » (vraisemblablement en référence à l’Algérie) où l’on pouvait lire « Islamic State Stay inchallah », « Free Palestine », « Death to France » et « Death to Charlie », a constaté l’AFP. Tarn
Dans le Tarn, le site internet de la commune de Saint-Juéry, où des impacts de balle avaient été relevés vendredi matin sur une mosquée, a été victime samedi d’un groupe se revendiquant « sahraoui ». « Un conseiller municipal a envoyé un message aux pirates et ces derniers ont répondu que l’Etat marocain les oppressait », a expliqué à une correspondante de l’AFP le maire de la ville proche d’Albi, Jean-Paul Raynaud.*afp–Lundi 12 Janvier 2015
« Je ne suis pas Charlie »: le débat fait rage
« Je ne suis pas Charlie »: au-delà de la condamnation sans appel des attentats meurtriers perpétrés contre les journalistes de Charlie Hebdo, le débat sur la liberté d’expression et le droit d’offenser fait rage à l’étranger entre défenseurs et détracteurs du journal satirique.
Des voix discordantes tentent toutefois de se faire entendre — et comprendre — face à ce qu’elles considèrent comme une communion artificielle qui escamote l’examen sur les racines du mal ou qui célèbre une publication « raciste » visant avant tout les musulmans. Le hashtag #JeNeSuisPasCharlie concentre sur Twitter ces critiques de nature parfois très différente: « Bizarrement quand je dis #JeNeSuisPasCharlie on m’insulte mais quand Charlie insulte notre prophète ça devient de la liberté d’expression », écrit @SinanLeTurc tandis que @arthurtutinTW dit « Stop au marketing sur les sujets les plus douloureux ». Malaise
Editorialistes et leaders d’opinion ont également exprimé leur malaise à l’étranger, dans des pays à majorité musulmane mais aussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Dans les colonnes du New Yorker, l’écrivain nigérian-américain Teju Cole écrit : « Ce qui est en jeu n’est pas tant le droit de dessiner ce que l’on veut mais le fait que, à cause des meurtres, les dessins doivent être célébrés et reproduits ». Limites de la satire
A Londres, le Guardian défendait peu ou prou le même point de vue. « Le soutien au droit inaliénable d’une publication de suivre ses propres jugements éditoriaux n’oblige pas à faire écho à ces jugements », a plaidé le journal alors que des lecteurs ou des collaborateurs de Charlie Hebdo ont regretté que d’autres journaux n’aient pas relayé leurs caricatures après la tragédie. Dans le même quotidien, le dessinateur Joe Sacco trace « les limites de la satire » à travers quelques planches sur « un noir qui tombe d’un arbre une banane à la main » et « un juif qui compte son argent », les comparant aux caricatures de Charlie Hebdo sur les musulmans. « Je suis bien autorisé à offenser, n’est-ce pas? », feint-il de s’interroger.
A rebours, le célèbre dessinateur Art Spiegelman a quant à lui dénoncé dimanche à Pékin « l’hypocrisie » de la vaste majorité de la presse américaine qui, tout en prônant haut et fort la liberté d’expression, refuse de publier les caricatures de Charlie Hebdo.
Condamnation mais… désapprobation
En Asie, plusieurs organes de presse ont condamné les attentats tout en dénonçant la « ligne Charlie Hebdo ». Pour le New Straits Times, organe officiel du gouvernement malaisien, l’hebdomadaire français « ne pouvait répandre impunément son message qui confine à la haine ». En Chine, si le très officiel Global Times a appelé « la communauté internationale à défendre l’intégrité physique des éditeurs du magazine », il estime que « cela n’oblige personne à prendre parti pour leurs dessins controversés ».*afp–Lundi 12 Janvier 2015
**La panique qui s’est emparée de la France après les attentats de Paris va-t-elle la pousser à la solution du pire pour prétendre «vivre mieux»? La question mérite d’être posée quand on entend son ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve évoquer la possibilité de révision des règles de l’espace Schengen.
C’est en effet un véritable arsenal de mesures coercitives que le ministre français a décliné dimanche pour fermer à double tour les frontières de toute l’Europe.
Modification des règles de l’espace Schengen, contrôles approfondis de certains passagers, établissement d’un registre européen des données personnelles des voyageurs aériens (PNR), partage des informations des services de renseignement, lutte contre la circulation des armes, contrôle de l’Internet pour lutter contre la radicalisation…
Un plan de guerre qui n’a cependant pas de chances d’aboutir tant tous les pays européens ne partagent pas son avis, et encore moins le parlement qui s’inquiète à juste titre des atteîntes à la liberté de circulation.
Et pour cause, le procureur européen pour l’antiterrorisme, Gilles de Kerchove, prône depuis 2008 une stratégie de lutte contre la radicalisation. Mais les Etats ne sont pas parvenus à s’entendre. «L’Union européenne n’est pas le lieu d’une coopération opérationnelle, mais seulement un cadre pour établir des règles communes, au besoin», a expliqué Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, au quotidien français les Echos.
Schengen, un accord à revoir ?
Il y a par exemple le fait que les Européens ne partagent la définition du «combattant étranger» si en vogue en France. Il faut savoir en effet que près de 3.000 jeunes Européens ont rallié les mouvements islamistes radicaux en Syrie et en Irak. Les Français sont d’ailleurs plus de 1.400.
De même que les règles en matière de fichage diffèrent entre les pays ce qui rend la création d’un fichier européen des combattants étrangers très aléatoire. Aussi, les Affaires intérieures et la Justice des pays européens sont des compétences souveraines des Etats, et ne comptent pas les perdre. Il en va de même pour le renseignement. «Les services de lutte antiterroristes préfèrent travailler en bilatéral ou en petit groupe», souligne Camille Grand à l’AFP.
Le chemin de croix
Ils se méfient des organisations comme Europol ou Interpol, car les informations sont mises à la disposition de trop de pays, a expliqué à l’AFP un responsable européen. Il serait alors difficile de lutter contre les filières jihadistes sans s’assurer de la coordination dans le renseignement.
Par ailleurs, est c’est la mesure la plus drastique annoncée par Cazeneuve, le contrôle aux frontières de l’Europe. Si l’espace de libre circulation Schengen s’est doté d’un système d’information et impose des contrôles aux frontières extérieures, le code des frontières interdit tout de même les contrôles systématiques des ressortissants des 26 pays membres de la zone (22 des 28 Européens, plus la Suisse, l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein).
Le ministre espagnol, Jorge Fernandez Diaz, a proposé l’instauration de contrôles aux frontières au sein même de l’espace. En clair, il s’agirait tout bonnement de modifier le traité de Schengen. Il faut espérer que cette peur panique ne se transforme pas en un aveuglement qui rendrait suspect quiconque serait musulman ou d’origine arabe. *Par Rafik Benasseur | 12/01/2015 |algerie1.com
**La Une de Charlie Hebdo, « une provocation injustifiée »
*L’instance représentant l’islam auprès des autorités égyptiennes, Dar al-Ifta, a « mis en garde » mardi contre la publication d’un nouveau dessin représentant le prophète Mohamed dans le journal satirique français Charlie Hebdo. « Cette action est une provocation injustifiée pour les sentiments d’1,5 milliard de musulmans à travers le monde, » a indiqué Dar al-Ifta dans un communiqué. »Cette édition entraînera une nouvelle vague de haine dans les sociétés française et occidentales, et ce que le magazine fait ne sert pas la co-existence et le dialogue culturel auxquels les musulmans aspirent », ajoute le communiqué, qui dénonce les attaques ayant visé plusieurs mosquées en France. *médias-Mardi 13 Janvier 2015
**Terreur en France:
La guerre des mondes ne fait que commencer
Il est possible de décrire la série d’attentats perpétrés en France la semaine dernière par un terme très fort et beaucoup plus précis: la guerre. Elle pourrait se propager dans de nombreux pays européens et changer le sort de l’humanité.
Une guerre civile
Suite à l’attaque contre Charlie Hebdo, journal satirique français peu connu en Russie, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé que des « barbares » avaient déclaré la guerre à la France.
« Ces meurtres font partie d’un affrontement plus large qui n’est pas un conflit entre des civilisations mais une lutte entre le monde civilisé, d’une part, et ses adversaires de l’autre », a souligné John Kerry, secrétaire d’État américain omniprésent, lors du discours prononcé à son ministère le lendemain de l’attentat à Paris.
De telles interprétations primitives et partiales ne reflètent pas le sens réel de ces événements et provoquent naturellement l’inquiétude. Pourtant, la France n’a pas subi une attaque de barbares préhistoriques mais bien de ses citoyens actuels, qui maîtrisent parfaitement le français et les technologies de l’information. Les terroristes ont tué non seulement des européens ethniques, mais aussi Ahmed Merabet, agent de police et musulman, et Moustafa Ourrad, rédacteur du journal d’origine algérienne. La source du conflit ne réside donc pas dans le multiculturalisme ou des tensions interethniques, mais dans l’identité, l’idéologie et les valeurs.
On compte en France près de 6 millions de citoyens de confession musulmane. Parmi eux, des milliers ont suivi des entraînements dans les camps d’organisations radicales terroristes dans certains pays arabes avant de revenir dans l’Hexagone. Aujourd’hui ils sont prêts à prendre les armes pour défendre leur identité et leurs valeurs. C’est pourquoi la récente série d’attentats en France peut être désignée par un terme très fort et beaucoup plus précis: la guerre civile.
L’islamisme radical: un produit occidental
La France s’est avérée être le « maillon faible » de l’Union européenne mais d’autres pays de l’UE ont également une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et pas parce que des millions de musulmans y vivent.
L’islamisme radical est en réalité un produit de la culture et la politique occidentales, qui négligent l’égalité des peuples et des États. Les tentatives incessantes de l’Occident de déconstruire la vie traditionnelle dans les pays orientaux pour en tirer profit sont en train de détruire tout le monde civilisé. Ces actions asymétriques et peu compétentes ne font que susciter le chaos, les massacres, les réfugiés et une riposte aussi violente. C’est exactement le cas de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Lybie et de la Syrie, pays d’origine des Talibans, d’Al-Qaïda, du printemps arabe et de l’État islamique.
Aujourd’hui, l’économie et l’information sont mondialisées. L’accessibilité des moyens de haute technologie fait que chaque nouvelle croisade provoque immédiatement un djihad. Mais le vocabulaire religieux ne s’applique que partiellement dans ce domaine de la destruction physique des adversaires ou des porteurs d’une idéologie étrangère.
Selon les autorités françaises, près de 1 200 citoyens du pays participent à des réseaux radicaux en Irak et en Syrie. Les islamistes arabes ouvrent aux nationalistes européens la voie vers le pouvoir. Les tensions s’aggravent. Et des unités renforcées de police sont incapables de résoudre ce problème. La guerre des mondes ne fait que commencer.
Nous ne sommes pas Charlie
Certains pensent que l’Occident n’est pas en mesure de contrôler les immigrés musulmans qui ne veulent pas s’adapter aux valeurs européennes traditionnelles – mais ces affirmations ne sont que des contes pour enfants. Car l’image de l’Europe du dernier millénaire se fonde sur des croisades et des guerres incessantes, c’est-à-dire sur des massacres visant à s’approprier les fruits du travail des autres et les ressources naturelles des territoires d’outre-mer. Toutes les valeurs traditionnelles occidentales sont en vérité le produit de pillages: les mathématiques arabes, l’astronomie arabe, la médecine arabe etc.
L’islamisme radical est donc une réaction à l’expansion de l’Occident, qui ne sait pas contrôler ses instincts prédateurs, ses frontières et ses lois. Ces attenants et cette guerre civile pourraient donc marquer le début de la destruction de la civilisation occidentale perverse et mécaniste, tout comme Sodome et Gomorrhe il y a 5 000 ans.
Ce n’est pas donc un hasard si le philosophe français Abdennour Bidar écrivait le 7 janvier dans Le Monde que l’islam aiderait la France à créer une civilisation réunissant les meilleures qualités des traditions occidentales et orientales. *Par Alexandre Khrolenko, observateur de Rossiya Segodnya–jeudi 15 janvier 2015
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**vidéo: Une nouvelle vidéo des frères Kouachi vient d’apparaître sur le net. Elle montre le sang-froid et la détermination des deux terroristes.Ce sont les deux mots qui viennent à l’esprit après avoir visionné la vidéo d’un habitant de Paris filmée mercredi dernier peu de temps après l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo.Elle montre les frères Kouachi, cagoulés et armés jusqu’au dent, recharger leur fusil avant d’embarquer dans leur Citroën noire. C’est alors qu’ils tombent nez à nez avec une voiture de police. Une fusillade éclate, obligeant les forces de l’ordre, piégées, à rebrousser chemin, entre les balles.
**le chef du Front de la Sahwa islamique salafiste, Abdelfattah Hamadache dans un entretien au quotidien françaisLe Parisien, estime que « seul Dieu sait si les frères Kouachi sont des martyrs ». Invité à commenter le fait que certains manifestants avaient scandaient vendredi dernier à Alger « Kouachi chouhada »(Kouachi les martyrs), il a affirmé ne pas avoir « d’avis sur la question. Mais si on insultait Jésus, il y aurait des extrémistes chrétiens capables de tuer. Si quelqu’un se moque de Moïse ou de la Torah, il y aurait certainement un juif extrémiste qui passerait à l’acte ».S’agissant du drapeau français qui a été brûlé durant cette manifestation, il a soutenu que « c’est la France qui a déclaré la guerre à l’islam, aux musulmans et aux Algériens. Se moquer d’un prophète, c’est de l’intolérance et c’est pousser les gens à répondre. Nous sommes un milliard et demi de musulmans. Nous n’avons jamais insulté Jésus, pourquoi insultez- vous notre prophète ? Nous n’avons jamais insulté l’Evangile, pourquoi insultez-vous le Coran ? Nous ne tolérons pas l’insulte de « Charlie Hebdo ». Pourquoi faire preuve de tolérance à l’égard des juifs et pas des musulmans ? ».*médias:18/01/2015
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***Lire par ailleurs:
Le siège du journal Charlie Hebdo attaqué à Paris
**Les services secrets algériens auraient alerté la France le 6 janvier 2014 de projets d’attentats terroristes sur le sol français
*Les jihadistes plus nuisibles à l’islam que les caricatures, selon Hassan Nasrallah
Mustapha Ourrad, un Algérien parmi les victimes du journal
Des lieux de culte musulmans pris pour cible
Le choc des amalgames
Un contexte particulier de montée de l’islamophobie en France.
La France, pays cible et source de terrorisme islamiste
******Le siège de la rédaction de Charlie Hebdo, dans le XI arrondissement de Paris, a été visé mercredi peu avant midi, par des tirs d’armes automatiques, faisant au moins douze morts dont deux policiers. Au moins deux hommes encagoulés ont fait usage d’armes automatiques au sein du siège du journal satirique. Leur voiture a été retrouvée mais les assaillants sont toujours en fuite.Les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski figurent parmi les douze personnes tuées dans l’attaque de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo mercredi.**cliquer ici: ELAyam 5
Le terrorisme des États-Unis et de l’OTAN est le plus grand meurtrier de journalistes au monde
Dans la foulée des attaques terroristes perpétrées par des agents autoproclamés d’Al-Qaïda et ayant coûté la vie à 12 personnes, dont huit journalistes du journal satirique français Charlie Hebdo, l’élite et les médias dominants occidentaux, en exprimant leur compassion et leur indignation, ne font que mettre en lumière leur complaisance envers le terrorisme d’État occidental et israélien.
Avant d’explorer de plus près cette question, il convient de noter que les attentats de Paris comportent des signes indiquant la possibilité d’un attentat sous faux pavillon, par exemple la carte d’identité laissée dans la voiture par un terroriste. Cette hypothèse ne fait toutefois pas l’objet d’une analyse et est exclue d’emblée, complètement ignorée par les médias traditionnels. Par ailleurs, l’un des terroristes présumés, Cherif Kouachi, a déclaré à un média français qu’il avait été financé par l’ancien chef d’Al-Qaïda Anwar Al-Awlaki, un religieux étasunien ayant dîné au Pentagone quelques mois après le 11-Septembre. Selon le lieutenant-colonel étasunien Anthony Shaffer, Al-Awlaki a « travaillé comme agent triple et était un atout du FBI avant le 11-Septembre » (Kurt Nimmo, FBI admet Pentagone convive Al-Awlaki a travaillé pour eux , Infowars 2 août 2012.)
Depuis les attentats meurtriers du 7 janvier 2015, les médias occidentaux, en particulier les médias québécois, clament d’une manière très ethnocentrique que « la planète est en deuil » et pleure la mort des journalistes français. Cet événement tragique doit être condamné, mais il doit être examiné dans un contexte approprié. Dans les pays où la France a bombardé des civils, par le biais de l’OTAN et des invasions militaires menées par les États-Unis, et là où des terroristes soutenus par l’Occident tuent des civils innocents (Libye, Syrie), les populations vivent constamment le deuil de leurs proches. Ces décès ne sont cependant pas signalés. Le monde occidental n’est pas « la planète » et « tout le monde n’est pas Charlie », contrairement à ce que les médias nous portent à croire.
Lors de la dernière attaque contre Gaza, 17* journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. Ces journalistes ont été tués dans le but de supprimer la vérité concernant les atrocités israéliennes. On n’a vu nulle part des journalistes occidentaux tenant des affiches de solidarité.
Avant les décapitations de James Foley et Steven Sotloff, des dizaines de journalistes ont été tués en Syrie par des terroristes armés, entraînés et financés par des pays de l’OTAN et leurs alliés antidémocratiques comme l’Arabie saoudite. Des centaines de civils ont également été décapités bien avant eux, environ 200 dans un seul village, selon un rapport de Human Rights Watch. (Voir Julie Lévesque, L’État islamique: un groupe terroriste « prodémocratie » appuyé par les États-Unis et formé pour décapiter, Mondialisation.ca, 19 septembre, 2014.)
L’indignation a cependant été réservée aux journalistes occidentaux décapités.
La guerre en Syrie a été très meurtrière pour les journalistes : 153 morts, selon certaines estimations, et ce grâce au terrorisme appuyé par l’OTAN. Là encore, aucun journaliste occidental brandissant des pancartes de compassion pour les journalistes syriens en vue.
Le pays le plus meurtrier dans le monde pour les journalistes a toutefois été l’Irak durant l’occupation des États-Unis. Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ):
La guerre menée par les États-Unis en Irak a coûté la vie d’un nombre record de journalistes et a remis en question certaines perceptions répandues sur les risques de la couverture des conflits. Par exemple, plus de journalistes ont été tués dans des assassinats ciblés en Irak que dans des circonstances liées au combat [...]
Selon des recherches du CPJ, au moins 150 journalistes et 54 travailleurs de soutien ont été tués en Irak à la suite de l’invasion étasunienne, de mars 2003 à la fin déclarée de la guerre en décembre 2011.
Les décès en Irak dépassent de loin tout autre bilan documenté pour la presse en temps de guerre. Le CPJ, fondé en 1981, a enregistré la mort de 58 journalistes au cours de la guerre civile algérienne de 1993 à 1996, 54 autres décès dans la guerre civile non déclarée en Colombie, qui a commencé en 1986, et 36 décès dans le conflit des Balkans de 1991 à 1995 [...]
Des insurgés de tous acabits ont été responsables de la mort de 110 journalistes et de 47 travailleurs des médias en Irak. Les actions des forces étasuniennes, incluant des tirs provenant de points de contrôle et des frappes aériennes, ont entraîné la mort de 16 journalistes et de six travailleurs des médias. (Frank Smyth, Iraq war and news media: A look inside the death toll, Committee to Protect Journalists, 18 mars 2013)
Les chiffres du Tribunal BRussells concernant les meurtres de journalistes en Irak sont beaucoup plus élevés:
Selon les statistiques du Tribunal BRussells, au moins 404 professionnels des médias ont été tués en Irak depuis l’invasion étasunienne en 2003, parmi eux 374 Irakiens. L’impunité en Irak est bien pire que n’importe où ailleurs dans le monde. (Dirk Adriaensens, The Killing of Journalists in Iraq, BRussells Tribunal, 4 janvier 2014)
Parmi les morts, deux journalistes – un Irakien, Yasser Salihee, et un Étasunien, Steven Vincent – lesquels enquêtaient sur les escadrons de la mort soutenus par les États-Unis en Irak.
Le 24 juin, Yasser Salihee, un correspondant spécial irakien pour l’agence de nouvelles Knight Ridder, a été tué d’une seule balle à la tête alors qu’il approchait d’un point de contrôle mis en place près de son domicile dans l’ouest de Bagdad par les troupes étasuniennes et irakiennes. Le coup aurait été tiré par un tireur d’élite américain. Selon des témoins oculaires, aucun coup de semonce n’a été tiré.
L’armée étasunienne a annoncé qu’elle mène une enquête sur le meurtre de Salihee. Cependant Knight Ridder a déjà déclaré qu’il n’y a aucune raison de croire que la fusillade était liée a son travail. Au contraire, sa dernière affectation donne des raisons de soupçonner qu’elle l’était.
Au cours du mois passé, Salihee avait recueilli des preuves que les forces irakiennes soutenues par les USA ont mené des exécutions extra-judiciaires de membres présumés et de partisans de la résistance anti-occupation. Son enquête était basée sur un reportage du magazine New York Times en mai et détaillant comment l’armée étasunienne avait constitué les commandos de la police du ministère irakien de l’Intérieur, appelés la Brigade des Loups, en prenant pour modèle les escadrons de la mort déployés au Salvador dans les années 1980 pour écraser l’insurrection de la gauche. (James Cogan, Journalist killed after investigating US-backed death squads in Iraq, World Socialist Web Site, 1er juillet, 2005)
Le journaliste américain Steven Vincent a été enlevé et assassiné le 2 août à Bassorah, la ville irakienne du sud où il travaillait comme auteur et blogueur à la pige. Les soupçons de ce meurtre, le premier d’un journaliste étasunien en Irak, pèsent non pas sur Al-Qaïda ou les insurgés sunnites, mais sur la police de l’administration à majorité chiite installée à Bassorah avec le soutien des forces d’occupation étasuniennes et britanniques. (Patrick Martin, US journalist who exposed Shiite death squads murdered in Basra, World Socialist Web Site, 5 août 2005)
Pour des raisons inconnues, le journaliste irakien Yasser Salihee, n’a pas été inclus dans la liste du CPJ.
Le Tribunal BRussells rapporte en outre que de nombreux décès ne sont pas signalés par le CPJ et Reporters sans frontières. L’explication reflète le contraire de ce qui se passe avec la couverture biaisée et émotive des meurtres de Charlie Hebdo, à savoir la dédramatisation de la mort des journalistes irakiens.
Depuis l’invasion de 2003, les grands médias ont constamment cherché à minimiser le nombre de mortalités. Il s’agit d’un fait bien établi et le meurtre des professionnels des médias ne fait pas exception. Il est évident que les groupes occidentaux de défense des droits des journaliste hésitent à dire exactement combien de leurs collègues ont perdu la vie sous l’occupation impitoyable des États-Unis et de la Grande-Bretagne, une occupation qui perdure. Ces groupes réduisent alors les critères d’inclusion dans leurs listes. Cette attitude est inacceptable, surtout parce qu’il est question de collègues professionnels
Presque 400 journalistes irakiens morts et pourtant nos compatissants professionnels des médias n’ont jamais affiché leur solidarité.*Par Julie Lévesque**Article initialement publié en anglais: Mourning Charlie Hebdo Journalists, While Ignoring that US-NATO State-Sponsored Terrorism is the “Number One Killer” of Journalists, 10 janvier 2015
*la Première ministre danoise chute à sa sortie de l’Élysée
* voir la vidéo
Les chefs d’État et de gouvernement du monde entier se sont donné rendez-vous ce dimanche pour assister à la marche républicaine en hommage aux victimes des attentats parisiens. L’une d’entre eux s’est fait remarquer de façon plutôt gênante. Helle Thorning-Schmidt a encore fait parler d’elle. Après avoir défrayé la chronique en réalisant un selfie avec le président américain Barack Obama lors des obsèques de Nelson Mandela en décembre 2013, la Première ministre danoise s’est illustrée d’une tout autre manière dimanche après-midi. À l’instar des autres chefs d’État qui ont tenu à dénoncer les attentats parisiens en participant à la grande marche républicaine, Helle Thorning-Schmidt a été reçue à l’Élysée par le président François Hollande. C’est à sa sortie du palais que la politicienne a connu un grand moment de solitude en s’étalant de son tout long… *7sur7–Lundi 12 Janvier 2015
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*Coulibaly revendique les attentats dans une vidéo
**L’Europe compte ses Jihadistes :
Entre 3.000 et 5.000 Européens sont partis faire le jihad
*L’Office européen de police Europol met en garde contre les liens toujours plus étroits entre groupes terroristes et organisations criminelle. Ces deux filières collaboreraient de plus en plus lorsqu’il s’agit de blanchiment d’argent, trafic ou falsification de passeports, affirme le directeur adjoint d’Europol Wilhelmus van Gemert mercredi dans les colonnes du quotidien allemand Bild. Le directeur d’Europol a estimé mardi à Londres qu’entre 3.000 et 5.000 Européens sont partis faire le jihad dans des pays comme la Syrie et qu’ils pourraient représenter une menace de retour chez eux.« Nous parlons de quelque 3.000 à 5.000 citoyens de l’UE (Union européenne) », a déclaré Rob Wainwright interrogé par la commission des affaires intérieures du Parlement britannique sur le nombre de personnes qui ont quitté l’Europe pour aller se battre au Proche-Orient.*médias-14/01/2015 |
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Enigmatiques accointances avec le Makhzen, du président de la délégation Maghreb au Parlement européen, Pier Antonio Panzeri
Le président de la délégation Maghreb au Parlement européen, Pier Antonio Panzeri, s’illustre de nouveau par un parti pris flagrant pour la monarchie marocaine au détriment du peuple sahraoui privé de sa terre et de son droit à l’autodétermination. Après avoir étalé, en mars 2014, sa connivence avec le Makhzen, suite à un déplacement suspect à Dakhla, en territoire sahraoui occupé, sans être mandaté pour cela par le Parlement européen, Pier Antonio Panzeri récidive en essayant d’occulter, cette fois-ci, la situation critique des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, dans un rapport sur la situation des droits de l’homme et de la démocratie dans le monde et la politique de l’Union européenne en la matière pour l’année 2013.
Déjà en 2011, selon ce que révèlent les documents officiels marocains confidentiels diffusés par le hacker Chris Coleman, l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles avait demandé, dans un courrier «urgent et confidentiel» adressé au ministre des Affaires étrangères, que Pier Antonio Panzeri soit entouré de tous les égards compte tenu de la charge qu’il assume au sein du Parlement européen et des implications potentielles sur ce que le Makhzen qualifie de «cause nationale». En 2013 et 2014, Panzeri ne faisait même plus mystère de ses accointances avec le Makhzen. Son déplacement à Dakhla en mars 2014 lui a même valu un «wissam» que Mohammed VI a bien voulu lui consentir. En tentant de masquer la réalité des traitements dégradants, voire inhumains, que subissent les Sahraouis dans les territoires occupés, le président de la délégation Maghreb au Parlement européen reste fidèle à ses engagements avec le Maroc.
Cette fois, il innove en usant d’artifices et en s’arrangeant pour rédiger un rapport qui ignore les situations traditionnellement abordées. Un subterfuge que des eurodéputés ont dénoncé en décidant d’introduire de nombreux amendements en faveur du respect des droits de l’homme au Sahara occidental dans le cadre du projet de résolution du Parlement européen sur le rapport annuel 2013 de l’Union européenne sur la situation des droits de l’homme et de la démocratie dans le monde. Ils estiment que le président de la délégation Maghreb a choisi de rédiger le document selon une approche purement thématique, et ce, contrairement aux éditions des années précédentes, où était suivie une double approche, thématique et géographique, en citant les pays concernés par la politique européenne dans le domaine des droits de l’homme.
De ce fait, les députés européens, invités à proposer des amendements sur ce texte, sont revenus à la charge et ont demandé de citer quelques cas concrets. Ainsi, cinq propositions d’amendement concernant le Sahara Occidental ont été formulées, exprimant les préoccupations du Parlement européen quant à la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc, et appelant au respect des droits fondamentaux du peuple sahraoui, y compris la liberté d’expression, d’association et de réunion.
Les eurodéputés demandent par ailleurs la libération des prisonniers politiques et l’autorisation d’accès aux territoires du Sahara Occidental pour les membres du Parlement, les observateurs indépendants, les ONG et la presse. Ils exhortent en outre les Nations unies à établir un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, dans le cadre de la Minurso, et expriment le soutien du Parlement européen à un règlement juste et durable du conflit sur la base du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’ONU. Ces amendements sur le Sahara occidental ont été déposés par quatre eurodéputés appartenant à différentes formations politiques au Parlement européen. Il s’agit de l’eurodéputée socialiste portugaise Ana Gomes, de deux eurodéputés espagnols du groupe de la Gauche unitaire européenne, Javier Couso Permuy et Paloma Lopez Bermejo, et d’une eurodéputée suédoise du groupe des Verts, Bodil Ceballos. *L’Expression-Lundi 12 Janvier 2015
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