Le siège du journal Charlie Hebdo attaqué à Paris
7012015**Les derniers développements
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**Les services secrets algériens auraient alerté la France le 6 janvier 2014 de projets d’attentats terroristes sur le sol français
*Les jihadistes plus nuisibles à l’islam que les caricatures, selon Hassan Nasrallah
Mustapha Ourrad, un Algérien parmi les victimes du journal
Des lieux de culte musulmans pris pour cible
Le choc des amalgames
Un contexte particulier de montée de l’islamophobie en France.
La France, pays cible et source de terrorisme islamiste
*un réveil brutal pour la France et sa politique étrangère
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*Ombres et lumières
Mercredi matin a eu lieu, à Paris, l’attaque de Charlie Hebdo, un journal satirique connu pour sa dérision, sa provocation et son peu ou pas de respect pour le conventionnel. Cette attaque a été traitée et passée en revue, par la presse française et mondiale, sous plusieurs angles.
Considéré sous son aspect géographique, l’évènement du XXIe arrondissement parisien est lu comme un acte terroriste perpétré contre la France. L’attaque meurtrière du siège de Charlie Hebdo, lit-on un peu sur toutes les dépêches, a été un coup très dur pour la France. Cet évènement tragique marquera sans doute, et de manière profonde, l’évolution de la France, ses futures décisions et sa politique. Il constituera un jalon d’importance dans son Histoire à venir. Un 11 septembre à la française, ajoutent même certains. Le président Hollande a appelé les Français à manifester leur union dans ce moment difficile et, malgré les quelques couacs quant à une invitation officielle du FN à la manifestation de ce dimanche le sentiment d’unité nationale est à son maximum.
Prise du côté civilisationnel, la tuerie du journal satirique n’a pas été ressentie de manière moins dure. Elle est présentée comme un assaut du fanatisme contre la démocratie, une déclaration de guerre faite à l’ouverture et à la tolérance. Un retour imposé de l’éternelle lutte entre le bien et le mal et dans laquelle les hommes libres n’hésitent pas à reconnaître leur place.
Ce qui a été oublié
D’un point de vue médiatique, c’est surtout la liberté de presse qui est désignée pour montrer l’atrocité de l’acte de mercredi. «Ils en veulent à la liberté d’expression!» s’écrie le monde dans sa globalité et il est incontestable que cette attaque du Charlie Hebdo fera aussi date dans les annales de la presse du monde entier. L’aspect politique n’est pas absent car, en France, cet attentat a rapproché, comme cela ne s’est jamais produit auparavant, les différents acteurs de la scène française. Les extrémistes, dont le Front national notamment, font désormais tolérables aux côtés des autres parties. Une place qui leur a toujours été refusée jusque-là et, on n’en doute pas, cet évènement contribuera à changer beaucoup de choses sur le plan politique dans l’Hexagone.
Sur le plan religieux, tous les regards sont braqués, encore une fois malheureusement, vers les musulmans. Vers l’Islam. Plus que jamais, notre religion est accusée et nous-mêmes sommes considérés comme des barbares, des êtres préhistoriques, des monstres dangereux pour la quiétude du monde et qui perturbent la stabilité de l’univers pour des idées révolues, sans aucune relation avec le monde ni avec le présent.
Pour ceux qui observent, la tuerie de Charlie Hebdo, qui a coûté la vie à douze personnes sans compter les blessés, n’a pas que des zones de lumière. Elle a aussi ses côtés d’ombre que, malheureusement, les médias français, (parce que trop secoués ou pour autre chose?) et d’ailleurs ont omis (?) de souligner.
Depuis mercredi dernier, la police est aux trousses de deux frères français, d’origine algérienne, qui seraient les auteurs de la tuerie et l’hypothèse islamiste semble se confirmer de plus en plus car les deux frères seraient revenus de Syrie. En quelque sorte, un retour de colis que la France n’avait peut-être pas envoyé mais qu’elle n’avait, en tout cas, pas essayé d’empêcher car, maintenant, on sait que, déjà, l’un des deux frères était connu des services, qu’il était suivi, interpellé en 2005, alors qu’il s’apprêtait à partir pour Damas et qu’il a été aussi jugé en 2008 dans le cadre du démantèlement d’une filière, dite «la filière irakienne». Comment un tel individu pourrait-il préparer un coup comme celui du Charlie Hebdo sans éveiller de soupçons? La chose nous paraît impossible surtout que le milieu des djihadistes en France semble parfaitement infiltré (nous reviendrons sur ce point plus loin).
Tout le monde a exprimé son émotion et sa peine et, à travers le monde, la presse a condamné l’agression du journal satirique français qui a perdu un très grand nombre de ses journalistes parce que l’attaque meurtrière avait eu lieu au moment de la réunion de rédaction qui, rappelons-le, ne se tient pas chaque jour mais une fois par semaine. Cela laisse supposer que les assaillants savaient exactement quand mener leur odieux forfait. Or, cela serait inexplicable pour, au moins, deux raisons.
La première raison c’est que, l’un des deux frères au moins était connu des services de sécurité français et ceci aurait dû, en principe, attirer l’attention de ces derniers qui auraient pu éviter la tuerie sachant ce que représente Charlie Hebdo pour ce type d’individus depuis les caricatures de Charb. La seconde raison est que, depuis les menaces dont il avait fait l’objet suite aux caricatures et surtout depuis l’incendie de ses locaux en 2011, le journal satirique est en permanence sous surveillance policière. Comment, dans ce cas, auraient-ils pu obtenir les informations quant à la date de la réunion sans que les policiers en faction ne s’en rendent compte?
Sur un autre plan, nul n’ignore qu’à peine quelques minutes après l’attaque, les photos des suspects circulaient déjà avec un appel à témoins. Une efficacité idéale, presqu’incroyable. Une efficacité qui ne colle cependant pas avec le type d’insuffisances que l’on vient de citer.
Pour camoufler la véritable origine de l’information, les autorités ont tenté de donner quelques explications qui ressemblent plus à des insultes de l’intelligence du monde. «Le frère aîné a oublié sa carte d’identité» avait alors déclaré un syndicaliste de la police à la télévision. Comme si, lorsqu’on va mener une pareille attaque, la seule chose qu’il ne faut pas oublier de prendre avec soi et surtout de laisser sur le lieu du crime c’était la carte d’identité! Ensuite, il avait avancé que l’analyse des vidéos permettait de reconnaître les deux frères parce qu’ils tiraient des coups à coups et pas des rafales. Ces deux frères, sont-ils finalement les deux seuls êtres au monde qui savent faire fonctionner un kalachnikov au coup par coup? Ils sont peut-être les derniers à l’avoir appris. Les déclarations de la police ne font qu’ajouter au flou de son intervention.
L’autre vérité
En réalité, c’est pour protéger leurs véritables sources qui doivent impérativement se trouver à l’intérieur des réseaux, leurs taupes, leurs «insides», qu’il ne faut surtout pas mettre en danger. Si cette infiltration est tout à fait compréhensible et tout à fait utile pour la sécurité du pays, il y a lieu, pour les services français d’avouer qu’elle n’a pas été assez efficace pour prévenir l’attaque du Charlie Hebdo et, sur ce point, nous ne doutons nullement que, un jour, le débat sera ouvert en France autour de cette question comme ce fut le cas pour la tristement célèbre affaire Merah.
Une question a aussi bizarrement manqué à l’appel ces jours. «Quel rapport existe-t-il entre cette attaque du XXIe et la reconnaissance de la Palestine par la France?» Serait-ce une simple coïncidence? Tout à fait possible! Serait-ce lié? Tout à fait possible aussi! Essayons de prévoir les grands bouleversements auxquels conduirait, en France, la reconnaissance de la Palestine, Armelle Le Goff, journaliste à 20 minutes.fr citait «violences entre communautés en France». Elle écrivait le 27/11/2014 que l’ambassadeur israélien Yossi Gal avait déclaré que «un tel vote, après les actes survenus en marge des manifestations propalestiniennes de cet été à Paris pourrait engager un nouveau cycle de violences contre Israël et les Israéliens. Mais plus grave encore pour la France et ses citoyens. Comme nous l’avons encore vu cet été, ce cycle de violences pourrait à nouveau s’importer en France».
En plus de ces omissions, nul ne s’est posé la question de savoir ce que doivent ressentir les musulmans suite à cette attaque immonde. Certes, les musulmans ont rapidement réagi et condamné avec fermeté mais les musulmans sont aussi fatigués ou que des assassinats, des attentats, des massacres soient perpétrés en leur nom.
En France ou ailleurs, aux cris d’ «Allahou Akbar», certains commettent les pires exactions alors qu’ils n’ont absolument rien à voir avec l’Islam. Comme nous le disions jeudi dernier, le slogan que l’on décline au moment du crime ne signifie pas toujours ce qu’on en comprend. Les musulmans n’en peuvent plus d’être regardés comme des assassins parce que des jeunes et des moins jeunes, des fous et des plus fous, commettent des crimes en hurlant n’importe quoi. Chaque fois qu’une vie est fauchée au nom de Dieu, les musulmans sont choqués car le crime n’a pas de religion. Le crime est délinquant, il est généré par les conditions de vie des hommes car seuls les hommes sont capables de tuer les hommes.
Les musulmans savent que la crainte de Dieu ne vient pas par les bombes et les attentats suicides. Ils savent que le respect à Mohammed (Qsssl) ne viendra pas par les massacres. Ils n’en peuvent plus d’être tenus pour responsables de toutes ces affreuses choses qu’ils ne commettent pas.
Les deux suspects de Paris sont des citoyens français et il convient pour la France de s’interroger, d’abord, pourquoi certains de ses citoyens ont-ils pris des chemins aussi dangereux. Il est facile d’expliquer ces déviations par la religion, surtout lorsqu’il s’agit d’une religion qu’on n’aime pas beaucoup, mais le plus juste serait de poser les bonnes questions et de savoir y répondre avec courage, lucidité et sincérité.
Le problème dans tout cela c’est que lorsqu’on commence à parler sérieusement on nous sort la théorie du complot! Déjà, sur les réseaux, beaucoup de questions sont posées et, déjà, certaines parties, bien connues, crient à la théorie du complot.
La France devra-t-elle rester, elle aussi, silencieuse juste pour ne pas avoir à se voir brandir sous les yeux cette «théorie du complot»? *Par Aissa HIRECHE - Samedi 10 Janvier 2015/L’Expression
**La vérité rattrape le mensonge.
S’il était difficile de faire une place à la raison sous le coup de l’émotion, hier, au troisième jour de l’attaque terroriste contre le siège de l’hebdomadaire français, Charlie Hebdo, l’objectif poursuivi par les donneurs de leçons apparaît plus clairement. L’attentat ne s’arrête pas à la liberté de la presse ou à la liberté d’expression. D’ailleurs, ce n’est pas un seul attentat mais au moins deux puisqu’à Montrouge un homme, en lien direct avec l’attentat contre Charlie Hebdo, a tué, le lendemain jeudi, une policière municipale. Ce sont des opérations coordonnées qui visent les fondements même de la République française. Le président français, François Hollande, en est conscient puisqu’il a qualifié ces actes de plus graves depuis 50 ans. Il y a 50 ans la France faisait face aux multiples tentatives d’assassinat du président de la République française, Charles de Gaulle. A travers lui, c’était la République dans ses fondements institutionnels qu’on voulait abattre. C’est ce à quoi a fait référence le président Hollande. Le choix de commencer par assassiner des journalistes est dicté par la volonté des auteurs de créer un profond climat de terreur avant de passer aux opérations suivantes. Pour les terroristes, les journalistes ont toujours été des cibles «sonores». Nous le savons, en Algérie, pour en avoir été les premières victimes. 117 journalistes algériens ont été assassinés par les terroristes durant les années 1990. La même opération que celle contre Charlie Hebdo avait été menée, en 1994, contre le siège de l’hebdomadaire algérien, L’ Hebdo Libéré, faisant deux morts et cinq blessés. L’objectif visé était également l’effondrement de la République. Le deuxième événement qui conforte ce plan de déstabilisation de l’Etat français nous vient du président américain Barack Obama. Pour la première fois aux Etats-Unis, un chef de l’Etat se déplace à l’ambassade d’un pays pour exprimer sa solidarité. Là, il signe le registre de condoléances en apportant cette précision: «Vive la France!». Ce qui ne veut rien dire d’autre que c’est la France toute entière qui est en danger. Il y a également ces dysfonctionnements des services de sécurité français mis à nu par les révélations américaines sur le parcours des agresseurs des journalistes de Charlie Hebdo. Des révélations qui font état du séjour de l’un d’eux dans un camp d’entraînement d’Al Qaîda au Yémen en 2005. De ce fait, les deux frères figuraient, depuis cette date, sur la liste du FBI des personnes interdites d’accès aux Etats-Unis. Il y a de quoi s’étonner qu’un tel niveau de surveillance de ces deux terroristes n’ait pas été adopté par les services français malgré ces informations qu’ils avaient reçues des Américains. A la mi-journée, hier, la France était sous le coup de deux prises d’otages simultanées. Aux assassins des journalistes retranchés, avec une femme prise en otage, dans une imprimerie, est venue s’ajouter, en appui, l’irruption de l’assassin de Montrouge dans un magasin d’alimentation où il a pris en otage les personnes qui s’y trouvaient. Des opérations synchronisées qui ne laissent aucun doute sur une «déclaration de guerre», contre la France. Ni l’Islam, ni les musulmans de France ne doivent servir de boucs émissaires dans ces attentats. Au contraire, ces crimes sont utilisés pour les stigmatiser, pour diviser la France, pour créer le chaos. En témoigne l’appel à l’unité et au rassemblement lancé par le président Hollande qui a compris le piège. Il a même rectifié la tentative d’exclure les millions de Français du Front national de la marche prévue dimanche prochain. Dans cette terrible épreuve, le président Abdelaziz Bouteflika a, mercredi dernier, exprimé notre solidarité, dans son message à son homologue français, François Hollande. Nous faisons face au même terrorisme. De plus, seuls les paumés ne voient pas qu’il cible aussi l’islam! *Par Zouhir MEBARKI - Samedi 10 Janvier 2015 / L’Expression
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*Les services secrets algériens auraient alerté la France le 6 janvier 2014 de projets d’attentats terroristes sur le sol français, rapporte la chaîne télévision française Itélé ce vendredi. Les services secrets algériens ont informé leurs homologues français que des projets d’attentats terroristes de grande envergure étaient en préparation sur le sol français. Pour rappel, les services de renseignement syriens et libanais avaient averti eux aussi les services français de l’imminence d’attentats sur le sol français rapporte la presse libanaise ce matin.*algerie1.com-| 09/01/2015
**Cinq morts dans la prise d’otages du supermarché juif de Paris
*Les forces de l’ordre françaises ont lancé simultanément l’assaut vendredi et tué les deux auteurs présumés de l’attaque sanglante, mercredi à Paris, contre le journal Charlie Hebdo, ainsi que l’auteur d’une prise d’otages dans un supermarché dans la capitale française. Les deux frères Kouachi impliqués dans l’attaque contre Charlie Hebdo ont été tué dans l’assaut donné peu avant 17heures selon la chaîne de télévision française itélé.
Les unités d’élite de la gendarmerie françaises ont abattu, dans l’après-midin les deux suspects de l’attaque de Charlie Hebdo qui sortaient, en leur tirant dessus, de l’imprimerie où ils s’étaient retranchés avec un otage.
Un membre des forces de l’ordre a été blessé dans l’opération, selon des sources sécuritaires, citées par l’AFP. L’otage en revanche a été libéré, sain et sauf.
Parallèlement, un assaut a été donné contre un supermarché dans l’est parisien où un homme avait pris plusieurs personnes en otage. Deux personnes avaient été tuées dans la fusillade qui s’était produite au début de la prise d’otage.
Après plusieurs détonations, des policiers ont pénétré dans le magasin. Au moins cinq otages sont sortis peu après protégés par des policiers, selon l’AFP. L’auteur de cette seconde prise d’otages, suspecté d’avoir tué la veille une jeune policière municipale à Montrouge, dans la banlieue sud de la capitale, et blessé une autre personne, a été tué dans l’assaut des forces de l’ordre.Il aurait également un lien avec les auteurs présumés de l’attentat contre Charlie Hebdo qui avait fait 12 morts, selon les médias français. (Aps)*vendredi 09/01/2015
** l’un des suspects de la prise d’otages dans une épicerie casher située Porte de Vincennes, Amedi Coulibaly, identifié comme étant l’auteur de la fusillade de Montrouge jeudi dernier, avait été reçu par Nicolas Sarkozy en 2009, le président français de l’époque.*vendredi 09/01/2015
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* Un des suspects recherchés par la police, s’est rendu spontanément dans un commissariat après avoir vu son nom circuler dans la presse.
*** il était présent en classe au moment des faits
*Des lieux de culte musulmans pris pour cible
Des lieux de culte musulmans ont été visés par des tirs d’armes à feu ou d’autres projectiles, sans faire de victimes, mercredi soir au Mans et près de Narbonne quelques heures après l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris, a-t-on appris jeudi auprès des parquets.
Jeudi matin, des équipes de la police scientifique procédaient aux premières constatations sur les lieux, alors que le périmètre de sécurité, mis en place par les équipes d’intervention a été élargi, selon un correspondant de l’AFP sur place. Un religieux qui souhaitait se rendre dans la mosquée a été repoussé par les policiers.Narbonne
A Port-la-Nouvelle, deux coups de feu ont été tirés en direction d’une salle de prière musulmane, vers 20H00, une heure environ après la fin de la prière, a indiqué à l’AFP le procureur à Narbonne (Aude), David Charmatz. La salle était vide et aucune victime n’est à déplorer. Seules une vitre et la porte d’entrée ont été endommagées.
Le procureur de Narbonne a ajouté qu’aucune interpellation n’avait encore été effectuée en milieu de matinée après ces tirs. La salle de prière accueille 35 à 50 fidèles et est installée dans un maison qui n’est plus habitée, a-t-il expliqué.* Source: AFP–jeudi 08 janvier 2014
*Une explosion d’origine criminelle s’est produite jeudi matin vers 06H00 à Villefranche-sur-Saône (Rhône) devant un snack kebab jouxtant la mosquée de la ville, sans faire de victime, selon des sources concordantes confirmant une information du quotidien Le Progrès.
*Mustapha Ourrad, un Algérien parmi les victimes du journal
La localité d’Ath-Yenni ( Beni-Yenni) pleure un des siens, Mustapha Ourrad, victime de l’attentat perpétré contre la rédaction du journal satirique « Charlie Hebdo » et qui a ciblé ses journalistes et ses dessinateurs.
Parmi les douze morts de ce carnage, Mustapha Ourrad n’a hélas pas survécu aux balles assassines de ces barbares qui se revendiquent de Daech et qui ôtent ainsi la vie à l’un des brillants correcteurs de presse et d’édition qui était présent à cette réunion de rédaction qui s’est avérée autant fatale pour lui que pour ses collègues.
Mustapha Ourrad était un orphelin. Il avait quitté l’Algérie au début des années 80 après avoir commencé des études à la Fac centrale à Alger. Après quelques années difficiles à Paris, il avait intégré une maison d’édition puis divers journaux, dont Hachette et Viva, où il était très apprécié parce que c’était un homme humble et simple bien que très cultivé, et maitrisant parfaitement les Lettres françaises. Surnommé par ses amis « Mustapha Baudelaire », il était correcteur à Charlie Hebdo. Pendant très longtemps il habitait au XV arrondissements de Paris au 8, rue de l’Abbé Groult avant d’épouser une française Docteur ès Lettres et de s’installer à Montreuil (région parisienne).*Par Lila Ghali | 08/01/2015 /algerie1.com/
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*Les jihadistes plus nuisibles à l’islam que les caricatures
*selon Hassan Nasrallah
Le secrétaire général du Hezbollah du Hezbollah libanais a estimé vendredi que les jihadistes qui sévissent dans le monde portaient davantage atteinte à l’islam que les oeuvres se moquant de Mahomet, sans évoquer le massacre à Charlie Hebdo. « En ce moment, il est plus que jamais nécessaire de parler du prophète en raison du comportement de certains groupes terroristes qui se revendiquent de l’islam », a affirmé Hassan Nasrallah,
« A travers leurs actes immondes, violents et inhumains, ces groupes ont porté atteinte au prophète et aux musulmans plus que ne l’ont fait leurs ennemis (…), plus que les livres, les films et les caricatures ayant injurié le prophète », a ajouté le chef du Hezbollah, dans un discours télévisé à l’occasion d’un parrainage d’une association de charité par son parti. « Pires actes » nuisibles
« Ce sont les pires actes ayant nui au prophète dans l’histoire », a poursuivi Hassan Nasrallah. Il faisait allusion notamment au célèbre roman controversé de Salman Rushdie, « Les versets sataniques », pour lequel l’auteur a fait l’objet d’une fatwa émise par l’ayatollah Khomeini en 1989; à la vidéo anti-islam « L’innocence des musulmans » qui avait provoqué de violentes manifestations dans le monde musulman en 2012; et aux caricatures de Mahomet publiées dans un journal danois en 2005 et reprises par l’hebdomadaire Charlie Hebdo.
Hassan Nasrallah n’a ni mentionné ni condamné l’attaque de Charlie Hebdo par deux jihadistes présumés qui a fait 12 morts mercredi à Paris. Lors de l’affaire des caricatures du journal danois, le Hezbollah comme de nombreux partis islamiques s’était déchaîné contre ces dessins et avait appelé à des manifestations. Allusion à la France
M. Nasrallah a toutefois fait allusion à la France en affirmant qu’après les atrocités commises par les jihadistes en Syrie, en Irak, au Liban, au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen, « le fléau a atteint aujourd’hui les Etats qui ont exporté (ces extrémistes) vers nos pays ». De nombreux membres de groupes jihadistes en Syrie et en Irak sont des Occidentaux, dont des Français, des Américains et des Britanniques. *Source: AFP *vendredi 09/01/2015
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La France, pays cible et source de terrorisme islamiste
Les deux suspects de l’attaque contre Charlie Hebdo faisaient partie d’une filière terroriste islamiste. Quelle est aujourd’hui la réalité de ces réseaux en France ?
- Combien de Français sont concernés ?
La justice française a 104 procédures en cours concernant les filières djihadistes syriennes sur son territoire. «Aujourd’hui, en France, 1200 personnes sont concernées», estime David Thomson, journaliste à RFI et auteur de Les Français djihadistes. Il précise : «Il y a environ 400 personnes en Irak et en Syrie et environ 200 qui sont de retour de ces pays-là».
- Ces Français liés aux réseaux terroristes sont-ils souvent d’origine maghrébine ?
Mohamed Merah, qui avait assassiné des soldats et des enfants en pleine rue près de Toulouse en 2012, et les deux suspects de l’attaque contre Charlie Hebdo sont d’origine algérienne. «Pas forcément, explique David Thomson. Si la majorité des gens impliqués font partie de familles de culture arabo-musulmane, ce sont souvent des foyers non pratiquants». Il estime d’ailleurs que les convertis à l’islam représentent plus de 20% des effectifs aujourd’hui.
- Doit-on toujours croire à la thèse des quartiers défavorisés, des banlieues-ghettos favorisant le radicalisme ?
Il n’y a pas de profil type, selon les spécialistes. Pierre Alonso, journaliste, qui a travaillé sur les réseaux terroristes en France jusqu’en 2012, explique : «J’ai du mal à croire qu’il y ait un profil type. Il y a des gens issus de milieux très défavorisés, d’autres non.» David Thomson précise : «Il faut faire une distinction entre les femmes et les hommes. Chez les hommes, il y a de plus en plus de cas de jeunes, comme Maxime Auchard, qui apparaît dans une vidéo en Syrie, qui ont grandi dans les campagnes françaises. Ils n’ont pas tous fait de la prison non plus.
Du côté des femmes, elles sont plus issues de milieux non musulmans, et moins de milieux défavorisés.» Un travailleur social d’une grande ville du sud de la France nuance : «La banlieue française est un lieu où un islam radical, comme toute autre dérive sectaire ou phénomène de délinquance, peut trouver ses sources. Ce sont des zones où l’on met les gens au ban de la société. Au centre, il y a la ville, qui vit. Quand quelqu’un n’a aucune perspective et qu’il passe sa journée à errer sur un trottoir, il se rapprochera de celui qui lui offrira une opportunité, quel qu’il soit».
- Comment rejoignent-ils les filières ?
Depuis le début de la guerre syrienne, les caractéristiques des réseaux djihadistes ont changé. Aujourd’hui, le recrutement se fait via internet, les réseaux sociaux, celui-ci est moins bien structuré que dans les années 1990 ou les années 2000. «Il n’y a plus de recrutement physique, dans les mosquées, comme il y a 20 ans», lance David Thomson. La menace a évolué depuis que la France est intervenue en Irak en août 2014. Au mois de septembre, Aboubaker Baghdadi, le leader de l’organisation Etat islamique, a ordonné en conséquence aux membres de l’organisation de tuer des citoyens français.
- Doit-on estimer que les services de renseignement français ont failli ?
Selon les spécialistes, il est beaucoup trop tôt pour le savoir. «J’estime qu’il y a un effet de loupe, explique Pierre Alonso. Seuls les échecs des services de renseignement sont connus. On ne sait pas tout ce qu’ils réussissent.» Selon lui, les services de renseignements ont réussi à s’adapter aux nouvelles stratégies des groupes terroristes et le nombre d’outils à leur disposition s’accumule. «J’ai souvent entendu qu’il y avait des problèmes de coordination entre les différentes structures chargées du renseignement sur qui devait suivre les phénomènes de radicalisation, mais cela s’est amélioré avec la réforme récente du renseignement».
- Pourquoi la France ne semble pas parvenir à lutter contre le terrorisme sur son territoire ?
Le Fonds interministériel de prévention contre la délinquance a prévu une «priorité inédite» à la lutte contre la radicalisation pour 2015 : 52 millions d’euros. Pour autant, pas sûr que cela soit efficace. Cette employée d’un service de prévention de l’une des 20 plus grandes villes de France est acerbe : «D’abord, avant les attaques contre Charlie Hebdo, les gouvernants utilisaient la peur comme stratégie de communication. Cela divise les gens. Maintenant qu’il y a eu un drame, on cherche à rassembler, on aurait dû faire ça depuis le début.
D’un point de vue technique, les institutions françaises ne s’occupent pas des jeunes qui restent sur le carreau, ce sont ces jeunes-là qui réagissent de façon violente, par des dérives sectaires de la délinquance ou une radicalisation religieuse. Enfin, il faut que les institutions tiennent leur rôle. La justice doit sanctionner quand c’est nécessaire, et la police doit entrer dans les quartiers, autrement qu’en jouant à Zorro. Certains membres des forces de l’ordre ont tendance à laisser les gens dans la m…, entre eux.»*Leïla Beratto-El Watan *vendredi 09/01/2015
*réactions des internautes:
*La france avec la qatar ont encouragé ces filieres islamo térroristes pour faire la guerre contre le régime de bachar el assad. maintenant ils veulent nous faire croire , que ces réseaux sont des ennemis de la france une fois le monstre frankenstein qu’ils ont crée s’y retourne contre eux en assassinant de paisibles citoyens et journalistes. donc qui tire les ficelles du jeux d’ombres de officines occultes au service de desseins occultes et hégémonistes.
*Après le déchaînement de Zemmour et houllebecq et consorts sur l Islam sans parler de la discrimination insidieuse des banlieues et du double jeux des politiques sur la peur de l islam voilà le résultat à force de crier au loup on voit la queue je m inquiéte de l avenir quand on sait qu un algérien ne se laisse pas marcher sur les pieds. .
*L’un des tueurs oublie sa carte d’identité sur le siège de la voiture… J’en ris comme on riait à Charlie Hebdo ! Cette histoire n’est que le montage de stratèges capables d’opérations complexes, ceux qui ont monté les cas Merah, Gourdel et autres Daech. Mais le jour où ils seront démasqués, il y aura du rire car rira bien qui rira le dernier !
*Le moins que l’on puisse dire c’est que l’affaire est louche. Des terroristes decrits initialement comme des pros a sang froid. Mais qui finalement oublient une piece d’identité comme des amateurs attardés! ! Ils sortent de leurs cachetes et ils sont abatus au lieu de les blesser pour avoir des informations sur leurs comanditaires. Cela sent le mosad/DST.
*Ces deux individus étaient fichés par les services de la DST. L’un d’eux avait participé à la guerre de l’Iraq en 2008 et est parti dans les camps du Yemen en 2011.Comment se fait-il qu’ils aient réussi à s’armer aussi lourdement et à commettre l’irréparable aussi facilement ?
*L’islamisme a été créé par la CIA et repris et encouragé par les Français pour déstabiliser l’Algérie. Mitterrand a accueilli à bras ouvert les réfugiés islamistes tout en faisant pression sur l’Algérie pour négocier avec ces sanguinaires et les faire accéder au Pouvoir. Qui a oublié le qui tue qui ? un juste retour de flamme très prévisible.
*Je regrette une chose:qu’ils soit d’origine comme moi, sinon qui sème le vent récolte la tempête et les occidentaux ont semé le chaos en syrie , en libye et en irak je ne justifie aucunement la tuerie car ces journalistes ne sont pour rien dans le chaos de ces pays
*d’abord ce sont des français quoi que l’on dise ils sont nés en france ils ont grandi en france alors que l’on arrête d’accuser l’algérie non mais !!
*Qui est-ce qui prouve qu’ils sont visés par le terrorisme, je pense plutôt que la France elle à faire à des voyous, que la société française à laissée sur le banc, à partir de là, il cherche un moyen de lui faire payer en utilisant un subterfuge dans l’islamisme radical, celui qui a chagrin d’amour il va s’appuyer sur Mohammed pour justifier sa bêtise en s’attaquant à des pauvres personnes innocentent, qui demande qu’à vivre en paix, ou il va s’engager dans le djihad créé en connivence avec certains pays tout l’ArabieSaoudite et le Qatar, alliés des Américains dans le monde arabe, mais ils ne sont pas seul.
*****Un contexte particulier de montée de l’islamophobie en France.
L’attentat contre Charlie Hebdo a été perpétré le jour de la sortie du livre controversé sur l’Islam, Soumission de Houellebecq.
En visant hier les bureaux de Charlie Hebdo à Paris, les tueurs ont semblé suivre les consignes de parachever une vengeance liée à la publication des Caricatures du prophéte Mohamed par l’hebdomadaire en 2006.
Mais cet attentat intervient aussi dans un contexte particulier de montée de l’islamophobie en France.
Depuis près de neuf ans, l’hebdomadaire satirique est menacé par la mouvance islamiste radicale – ses locaux ont été incendiés en 2011, son directeur promis à la décapitation – et depuis des mois des jihadistes et des responsables islamistes au Moyen-Orient et en Afrique appellent des volontaires à passer à l’action contre la France, à laquelle ils reprochent son implication militaire sur plusieurs théâtres. Charlie Hebdo a fait la Une de son dernier numéro paru ce mercredi sur la sortie de Soumission, nouveau roman controversé de l’écrivain Michel Houellebecq, l’un des auteurs français les plus connus à l’étranger.
Ouvrage de politique fiction, le livre brosse le portrait d’une France islamisée en 2022, après l’élection d’un président de la République musulman. «Les prédictions du mage Houellebecq: en 2015 je perds mes dents… En 2022 je fais Ramadan!», fait dire à un Houellebecq caricaturé l’édition de Charlie Hebdo parue hier. D’ailleurs, le roman du sulfureux romancier français Michel Houellebecq, Soumission, s’accompagne d’un débat passionné en France. Dans Soumission, Houellebecq dépeint une France où, à la fin d’un second mandat de François Hollande, l’alternative politique future se limite au Front national, parti d’extrême droite, ou à un pouvoir religieux. Au second tour de la présidentielle, Mohammed Ben Abbes, candidat de la «Fraternité musulmane», parti inventé par l’auteur, bat la patronne du Front national, Marine Le Pen, grâce à une alliance avec des partis de gauche comme de droite. Le pays s’en trouve bouleversé, tout comme le narrateur, le nihiliste François, professeur d’université très «houellebecquien» qui se convertit à l’islam. Par opportunisme, afin de conserver son poste à l’»Université islamique de Paris-Sorbonne», mais aussi pour l’attrait érotique de la polygamie. Qualifié tour à tour de «sublime» ou «d’irresponsable», ce roman de 300 pages, piraté avant même sa sortie, a suscité une avalanche de commentaires dans la presse ou les réseaux sociaux, du jamais-vu à propos d’un roman. Avant lui, Eric Zemmour, un autre écrivain et intellectuel français s’est attaqué violemment aux musulmans. Le journaliste essayiste, dont les propos estampillés racistes, xénophobes ou sexistes font souvent du bruit, a déclaré dans le journal italien Corriere della Serra, publié le 30 octobre dernier, qu’il faut déporter 5 millions de musulmans français?
«Susciter des pseudo-débats dans les médias sur l’arrivée hypothétique au pouvoir dans un proche avenir d’un parti musulman (…) ne peut que favoriser l’expansion de sentiments islamophobes au sein de la société française», a déploré hier l’Observatoire national contre l’islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (Cfcm), instance de représentation religieuse de la première communauté musulmane d’Europe, forte de 4 à 5 millions de croyants. Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte et les transports sont placés en «protection renforcée» en région parisienne. Même dispositif policier renforcé chez Flammarion. La sécurité a été renforcée au sein de la maison d’édition en raison de la sortie du livre de Houellebecq, qui suscite la controverse. Au Danemark, la sécurité a été renforcée mercredi autour du journal danois qui avait choqué avec des Caricatures de Mahomet, à la suite de la sanglante attaque ayant visé l’hebdomadaire français Charlie Hebdo, selon un mémo interne publié dans la presse. Le Jyllands-Posten a informé ses salariés que les mesures pour les protéger allaient être renforcées, d’une manière qui n’a pas été précisée, dans ce document publié par un autre quotidien, Berlingske. *Par Salim AGGAR - Jeudi 08 Janvier 2015/L’Expression
**Le choc des amalgames
Au massacre succéda l’indigence. L’indigence de toutes les parties justifiant le crime ou celles qui exigent une repentance de toute une communauté, avec sur les bords, des dérapages violents inscrivant l’islamophobie dans la fatalité des choses en Europe et ailleurs. Amplifiées par les médias et les réseaux sociaux, les haines s’entrechoquent, discours éventuellement minoritaires mais qui renforcent les incompréhensions et les amalgames : quand on traite comme une masse monolithique les immigrations, l’islam, l’Occident, les Arabes, les islamistes, les musulmans, les Français, etc., on ne peut que déboucher sur un discours généraliste et à l’emporte-pièce qui ne sert que les extrémismes.
Et si les craintes sont justifiées chez ce qu’on appelle généralement les musulmans de France (des agressions contre des lieux de culte ont été signalées hier), et s’il est légitime que les «musulmans de France» ne soient pas obligés de se désolidariser de la barbarie, il reste que nous, en tant qu’entités arabo-musulmanes, devrions travailler aussi sur les amalgames que nous produisons. Il est terrifiant de constater que des jeunes, en Algérie ou ailleurs, instruits, légitiment l’assassinat des journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo.
C’est un fait, les messages de haine relayés par les réseaux sociaux ou entendus en bas de l’immeuble à Alger ou à Dubaï glacent le sang et témoignent de notre incapacité à assumer le processus historique que devait prendre l’islam. Le monde a été choqué quand, pour «défendre» le prophète Mohamed caricaturé par de mauvais dessins danois, des manifestations d’une rare violence ont enflammé plusieurs pays. En quoi notre rapport à la religion peut-il permettre de telles dérives, et qui dans le pire des cas nous donnent des Daech, insulte suprême à l’esprit de toute religion et non pas de l’islam seulement ?
Une religion est une manière d’appréhender le monde bâti sur une profonde conviction et d’assurance en soi. C’est parce que nous sommes si fragiles, si mal assurés sur ce que nous croyons, préférant les superstitions à la foi et à l’humanisme. Avant de demander aux autres de ne pas verser dans les amalgames et de respecter notre foi — alors que nous ne faisons que caricaturer (justement) cette foi —, on devrait commencer par réfléchir à nos manquements vis-à-vis de nous-mêmes pour briser l’enchaînement des haines.*Adlène Meddi- El Watan *vendredi 09/01/2015
**L’échec du tout sécuritaire
Comment trois hommes, armés de fusils d’assaut, habillés en «tenues tactiques», ont-ils pu traverser une capitale européenne, en alerte depuis plus de dix ans, ayant un dispositif sécuritaire spécifique et permanent, à savoir Vigipirate, attaquer un bâtiment gardé par la police depuis plusieurs mois, commettre un véritable massacre, ressortir, s’accrocher avec les forces de sécurité et prendre le dessus, puis retraverser Paris et disparaître dans la nature ?
Analysons la situation point par point au regard des minces données disponibles. Les suspects d’abord : au moins deux d’entre eux sont connus des services de police, l’aîné des frères Kouach a même été condamné en 2006 dans l’affaire dite des «réseaux djihadistes d’Ile-de-France» au même titre qu’un certain Boubakeur Al Hakim, cadre de l’organisation de l’Etat islamique, qui est apparu récemment dans une vidéo pour déclarer la guerre à la Tunisie dont il est originaire.
A noter que Boubakeur Al Hakim est le principal suspect dans les assassinats politiques de deux figures tunisiennes, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, en 2013. Donc, au moins un des trois suspects a suivi un entraînement militaire pendant les années 2000 en Syrie. Il est aussi probablement en relation avec une cellule mobile de Daech ayant commis des actes sanglants à la fois en Tunisie et en Syrie (la vidéo d’Al Hakim a été prise à Raqqah), il a peut-être même été en Syrie ces derniers temps.
La photo du pare-brise du véhicule de police montre le niveau d’entraînement au tir des deux assaillants. Neuf impacts de balle très bien groupés visant la masse centrale du passager et trois autres, serrés, au-dessus du volant prenant pour cible le conducteur. Sur les seize balles tirées, seule une n’était pas alignée et s’est encastrée dans le haut du capot du véhicule, les quinze autres auraient pu faire mouche.
Ce niveau de précision de tir ne peut être acquis qu’après des heures d’entraînement en stand de tir, déjà pour maîtriser une arme assez imprécise, comme l’AK-47, mais ensuite en conditions réelles, vu le niveau de stress et d’excitation des assaillants. Il apparaît que les trois djihadistes aient pu avoir affaire à des policiers armés à deux reprises, d’abord dans les bureaux mêmes de Charlie Hebdo et ensuite à l’extérieur du bâtiment. Première question donc : comment se fait-il que des individus, non militaires de surcroît, ayant un tel degré d’entraînement, ayant un passé de criminel, aient pu organiser une opération commando en plein jour à Paris ?
Commando
Paris, justement, qui est sous Vigipirate depuis 2003 et dont la totalité des lieux de regroupements et des points sensibles sont surveillés par des patrouilles militaires pédestres. Paris, qui dispose d’un réseau de vidéosurveillance performant et d’une présence policière dans les rues a été une véritable passoire, laissant, en milieu de journée, un groupe paramilitaire attaquer un immeuble surveillé.
Pis encore, Charb, le directeur de publication de Charlie Hebdo, a un garde du corps, Franck Brinsolaro, ancien chargé de la protection de plusieurs juges antiterroristes dont Marc Trevidic, faisait partie du service de protection des hautes personnalités de la police française, il sera un des premiers à tomber. Une explication peut-être : Vigipirate est un dispositif d’apparat, uniquement déployé pour donner l’impression de présence sécuritaire dans les lieux publics. Ce ne serait ni un dispositif de quadrillage supportant le travail de renseignement et encore moins un dispositif de réaction.
En 2013, plusieurs auditeurs, anciens militaires ayant participé aux patrouilles Vigipirate, avaient dénoncé, lors d’une émission de radio de Jean-Jacques Bourdin, l’obsolescence de ces patrouilles en affirmant que les armes étaient toutes déchargées, les munitions et les chargeurs protégés par du plastique dur, très compliqués à utiliser. «Nous sommes des pots de fleurs, ou des abribus», racontait un auditeur. «On va se faire voler des FAMAS, on va se faire taper dessus et on n’a pas le droit de dire quoi que ce soit», appuyait un autre. Ajouter à cela le manque de moyens et d’effectifs et un véritable débordement par le nombre de djihadistes partis faire le «coup de feu» au Moyen-Orient, et c’est toute la faillite du système de sécurité français qui est mis à nu.
Car il ne s’agit pas d’une bombe artisanale fabriquée à partir de pièces de quincaillerie, mais d’une opération commando de haut niveau ayant nécessité entraînement et équipement, donc de temps et de logistique : trouver trois kalachnikovs, s’assurer qu’elles sont en bon état de fonctionnement est une gageure dans un pays très strict sur le commerce des armes.*Akram Kharief *El Watan *vendredi 09/01/2015
**un réveil brutal pour la France et sa politique étrangère
(…)–C’est une chronique bien tragique pour la France qui n’a pas l’habitude de voir défiler sur son territoire autant de tueurs déterminés. Elle n’a pas non plus l’habitude d’être le terrain des opérations terroristes offrant un triste spectacle aux yeux du monde.
L’ex Directeur Général de la DST, Yves Bonnet n’hésite pas à lâcher le mot : C’est une «tragédie, a-t-il qualifié le carnage commis dans les locaux de Charlie Hebdo. La plus grave tragédie qui soit jamais survenue en France.
Mais au-delà de l’émotion, de la colère qu’on peut avoir après ces crimes abjects absolument inexcusables et injustifiables, il convient tout de même de noter que le gouvernement français n’est pas moins responsable de la situation.
Retour de flammes
L’engagement assez souvent aveugle de l’armée française dans des opérations de déstabilisation à grande échelle sous l’étendard de la «liberté», a sans doute démultiplié les risques d’actes terroristes sur son territoire.
L’intervention et les bombardements de la Libye sans résolution explicite de l’ONU et sa livraison aux milices islamistes lourdement armées a gravement déstabilisé le Sahel et le Sahara depuis maintenant 2011. De la même manière, la livraison d’armes et d’expertise à des groupes terroristes faussement désignés comme une opposition au régime de Bachar al-Assad, a également provoqué des départs massifs de terroristes en Syrie.
Ironie du sort, des jeunes français de souche peuplent désormais les rangs des sanguinaires de Daesh. C’est un réveil brutal donc pour la France et sa politique étrangère qui s’est gravement écartée de sa modération du temps de Chirac et de De Villepin.
Mine de rien, elle devient de plus en plus aujourd’hui le théâtre des opérations. Il va de soi que sa politique «d’intégration» des immigrés a largement échoué tant les jeunes parqués dans les banlieues loin des grands centres urbains n’ont visiblement aucune chance d’approcher ce monde «libre et civilisé» dont se gargarisent les responsables français. Ils tombent alors inévitablement dans les rets de l’obscurantisme.*.algerie1.com–vendredi 09/01/2015
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*Les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski figurent parmi les douze personnes tuées dans l’attaque de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo mercredi
**La France sous le choc
Cet attentat sans précédent, le plus meurtrier en France depuis plus de 50 ans, a rapidement fait penser à une vengeance des islamistes radicaux qui avaient promis de punir le journal pour avoir publié en 2006 des Caricatures de Mahomet.
La France a entamé sa première journée des soldes et le jour de la sortie du livre controversé sur l’Islam Soumission de Michel Houel-lebecq, par un spectaculaire attentat terroriste en plein coeur de la capitale française.
Des hommes armés ont fait au moins 12 morts et 11 blessés en attaquant hier à Paris aux cris d’«Allah Akbar» l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, un carnage d’une exceptionnelle barbarie», selon le président François Hollande et qui a suscité l’indignation à travers le monde. Cet attentat sans précédent, le plus meurtrier en France depuis des décennies, a rapidement fait penser à une vengeance des islamistes radicaux qui avaient promis de punir le journal pour avoir publié en 2006 des Caricatures du prophéte Mohamed. La rédaction de Charlie Hebdo, surprise par les tueurs en pleine conférence de rédaction, a été décimée. Quatre de ses caricaturistes vedettes, Charb, Cabu, Tignous et Wolinski, très connus en France, sont morts. Deux policiers figurent parmi les victimes et au moins un d’entre eux a été exécuté à bout portant. Le président Hollande, venu rapidement sur les lieux pour dénoncer un «attentat terroriste», a appelé à «l’unité nationale».
Le sort et l’identité des auteurs de la fusillade, qui ont réussi à prendre la fuite, n’étaient pas connus hier après-midi. «Trois criminels» sont impliqués, a indiqué le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Selon un rescapé cité de source policière, les agresseurs ont fait irruption en fin de matinée dans la salle de conférences de rédaction de l’hebdomadaire en criant: «Nous avons vengé le prophète!» et «Allah Akbar». Une vidéo filmée juste après l’attaque, à quelques dizaines de mètres des locaux de Charlie Hebdo dans l’est parisien, montre deux hommes armés de fusils automatiques sortant d’un véhicule, exécutant d’une balle dans la tête un policier à bout portant, puis prenant la fuite en criant de nouveau: «On a vengé le prophète Mohammed». «Ils étaient cagoulés, avec des armes Kalachnikov ou M16», a décrit un voisin, qui a d’abord pensé que les assaillants étaient «des forces spéciales à la poursuite de trafiquants de drogue». «On se croyait sur le tournage d’un film», a-t-il dit. Une réunion gouvernementale de crise, autour de M.Hollande, s’est tenue en début d’après-midi à l’Elysée et le chef de l’Etat devait s’adresser à la nation à 19h00 GMT.
Le Premier ministre Manuel Valls a relevé le plan antiterroriste Vigipirate au niveau «alerte attentats», le plus élevé possible, pour l’ensemble de la région parisienne. Les organes de presse, les grands magasins, très fréquentés ce mercredi à l’occasion de l’ouverture des soldes d’hiver, les lieux de culte, les écoles et les transports ont été placés sous «protection renforcée». La condamnation a été unanime en France. «Notre démocratie est attaquée, nous devons la défendre sans faiblesse», a réagi l’ancien président Nicolas Sarkozy, revenu fin 2014 à la tête de l’opposition de droite, en appelant à une «fermeté absolue» face à un «acte abject».
La chef de file du Front national (extrême droite), Marine Le Pen, a dénoncé «un attentat terroriste commis par des fondamentalistes islamistes». Sans que l’on sache s’il y a un lien avec l’agression, Charlie Hebdo a fait la Une de son dernier numéro paru ce mercredi sur la sortie de Soumission, nouveau roman controversé de l’écrivain Michel Houellebecq, l’un des auteurs français les plus connus à l’étranger. Ouvrage de politique-fiction, le livre brosse le portrait d’une France islamisée en 2022, après l’élection d’un président de la République musulman.*L’Expression-Jeudi 08 Janvier 2015
****Le siège de la rédaction de Charlie Hebdo, dans le XI arrondissement de Paris, a été visé mercredi peu avant midi, par des tirs d’armes automatiques, faisant au moins douze morts dont deux policiers. Au moins deux hommes encagoulés ont fait usage d’armes automatiques au sein du siège du journal satirique. Leur voiture a été retrouvée mais les assaillants sont toujours en fuite. Neuf employés, dont les dessinateurs Cabu, Charb, Woliniski et Tignous, et deux policiers ont été tués. Quatre autres personnes ont été blessées dans un état jugé sérieux. Selon les premiers éléments, des hommes cagoulés et vêtus de noir auraient pénétré dans le siège du journal avant de faire feu à la kalachnikov. Selon un salarié du journal contacté par 20minutes témoigne que « c’est un véritable massacre. La piste terroriste semble la plus privilégiée d’autant plus que des témoins et des vidéos corroborent la thèse d’un attentat œuvre d’un groupe armé terroriste. Le quotidien l’Humanité a joint par téléphone la dessinatrice Corinne Rey dite « Coco » alors qu’elle se trouvait encore dans les locaux de Charlie Hebdo au moment de l’attaque. Voici son témoignage : « J’étais allée chercher ma fille à la garderie, en arrivant devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulées et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J’ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquait d’el-Qaëda »