Grève dans les éroports français
6022012**Le trafic aérien perturbé et cela peut durer jusqu’à jeudi
La grève, organisée par les syndicats français de pilotes de ligne et de la majorité des organisations de stewards, hôtesses et personnels au sol, doit durer jusqu’à jeudi inclus.Air France prévoyait dimanche d’assurer 80% à 85% de ses vols. Des annulations à chaud ont été annoncées ce lundi, au départ de Roissy comme de certains aéroports de province.
Le mouvement de grève du personnel aérien, qui a débuté ce lundi (06.02.2012.) jusqu’à jeudi, n’affectait pas ce matin de perturbation massive du trafic, malgré quelques retards et annulations. Mais Air France a tout de même dû annuler près de 20% de vols supplémentaires, principalement des moyen-courriers, et quatre long-courriers. Selon une source aéroporturaire citée par l’AFP, «126 annulations ont été programmées dès dimanche soir sur les 1190 mouvements (atterrissages et décollages) prévus lundi». Air France, qui représente 50% des vols au départ de Roissy et d’Orly, prévoyait alors d’assurer 80% de ses vols court et moyen courrier et 85% des long courrier. Tout en précisant que «des retards et des annulations de dernière minute sont possibles».
Plusieurs annulations «à chaud» ont de fait été annoncées ce lundi, notamment à destination de Genève, Naples, Istanbul ou encore Rio. La compagnie easyJet a également annulé cinq vols ce matin au départ de Roissy. En province, des annulations ont aussi été constatées, sans perturbations massives du trafic. 13 vols ont été annulés ce lundi au départ de Lyon, dont quatre imputables à la météo, 15 au départ de Toulouse, une dizaine à Nantes…
Droit de grève
Dimanche, les syndicats de salariés promettaient un mouvement «très suivi». La quasi-totalité des syndicats de pilotes – le très majoritaire SNPL, ainsi que le Spaf, l’UNPL et Alter – ont en effet appelé à cesser le travail de lundi à jeudi soir. Le mouvement concerne le personnel navigant (pilotes, hôtesses et stewards), mais aussi les salariés travaillant au sol, y compris les prestataires des compagnies, comme les bagagistes, les agents de piste, les mécaniciens, etc. Selon une source aéroportuaire, «le mouvement est peu suivi au sol chez Air France, mais la mobilisation plus forte chez les navigants». Les syndicats protestent contre la réforme de leur droit de grève votée par l’Assemblée nationale à l’initiative du député UMP Eric Diard, sur le modèle du service garanti mis en place à la SNCF et la RATP. Un texte que les syndicats jugent attentatoire au droit de grève. Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a cependant réaffirmé ce lundi sa volonté «d’aller jusqu’au bout». L’opposition des syndicats à ce texte s’ajoute à la grogne sociale engendrée en interne par les mesures drastiques d’économies que s’apprête à prendre la direction d’Air France pour retrouver de la rentabilité. «Air France ne traite pas mal ses salariés mais notre modèle est à bout de souffle», a justifié dans le Journal du Dimanche le nouveau président de la compagnie, Alexandre de Juniac.
Se renseigner
Par précaution, Aéroports de Paris a mis en place un service d’accueil des voyageurs. Les équipes d‘Aéroports de Paris (ADP) sont mobilisées pour faciliter l’accueil et l’orientation des passagers. Elle conseille néanmoins aux passagers devant se déplacer durant cette période de consulter leur compagnie aérienne, ou de s’informer par téléphone ou sur internet. Les passagers peuvent téléphoner au 39 50 ou depuis l’étranger au +33 1 70 36 39 50. Ils peuvent aussi se rendre surson site internet. Des informations sont également disponibles sur le site d’‘Air France . Les utilisateurs de smartphones peuvent aussi télécharger gratuitement l’application «Myairport». ‘Le Figaro avec AFP-06.02.2012.)
**350 grèves par an dans l’aérien
L’UMP devait présenter à l’Assemblée française un projet de loi qui contraint les grévistes de l’aérien à se déclarer 48 heures à l’avance pour qu’entreprises et passagers puissent s’organiser.


Concrètement, le projet de loi prévoit que les salariés grévistes se déclarent 48 heures avant le début du mouvement pour permettre à leur entreprise de s’organiser afin d’assurer le meilleur niveau de trafic possible et surtout d’annoncer avec fiabilité son programme de vol. La proposition de loi prévoit même «une sanction disciplinaire» pour ceux qui ne se plieraient pas à cette obligation. En amont, obligation est également faite à la direction des entreprises et à ses syndicats de renforcer le dialogue social pour éviter les grèves.
Ce texte doit permettre de réduire le nombre important de grèves dans le secteur aérien. Selon le ministère des Transports, 1131 conflits y ont été dénombrés en trois ans: 392 en 2009, 379 en 2010 et 360 en 2011. Ce chiffre représente 176 jours de perturbation, dont 63 jours en 2011 auxquels il faut ajouter toujours en 2011 quatre mois de grève perlée (ralentissement de l’activité) chez deux catégories d’agents au sol d’Air France.
«On n’en veut pas, on se battra»
Très remontés contre ce projet de loi, les syndicats de l’aérien dénoncent une atteinte au droit de grève. Le principal syndicat de pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), a d’ailleurs annoncé qu’il allait déposer un préavis de grève de quatre jours au début du mois de février pour protester contre la proposition de loi. «On n’en veut pas, on se battra contre parce que c’est clairement une atteinte au droit de grève», a expliqué l’un de ses dirigeants en fin de semaine dernière.
Des arguments qui ne devraient pas tenir longtemps face à la grogne des passagers. D’autant que les arguments des syndicats peuvent paraître discutables. Le projet de loi présenté mardi, qui ne fait que reprendre la loi sur le service garanti adoptée en 2007 pour les transports terrestres, est bien un «service garanti» et non un «service minimum». Grâce à la déclaration initiale d’intention (la «DII» selon le terme utilisé par les professionnels du secteur), les entreprises peuvent s’engager sur le trafic qu’elles vont assurer. «Lorsqu’un préavis est déposé à la SNCF, la RATP ou dans les transports urbains des villes de province, l’entreprise a 24 heures pour s’organiser et optimiser sa grille de transport, explique un cadre de la SNCF. Le service garanti a permis de mieux assurer un service public sans empêcher ceux qui le souhaitent de faire grève».
Autrement dit, s’il y a 100 % de grévistes, il n’y a pas de trafic. En revanche, à niveau de gréviste égal, les entreprises averties à l’avance optimisent mieux les forces en présence et offrent un meilleur niveau de service. Une amélioration du trafic qui n’est pas du goût des syndicats qui comptent autant sur un effet de désorganisation que sur le nombre de grévistes pour déstabiliser leur entreprise et obtenir gain de cause. (Le Figaro-23.01.2012.)
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Catégories : actualité, eco-finances, société
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