Grèce-vivre dans un pays en quasi-faillite
18022012*(De Thessalonique) Ambiance en Grèce : la gueule de bois, la vraie, avec goût amer dans la bouche et crampes d’estomac. Je vis depuis plus de cinq ans à Thessalonique. Comme bon nombre de mes amis grecs, je savais que le couperet allait tomber. Plus la dette devenait lourde, plus on empruntait pour rembourser les intérêts. Tout le monde savait que les dernières années, celles de l’euro, étaient fondées sur une économie virtuelle, la Grèce ne produisant plus grand-chose.
**Magouille, travail au noir et petites enveloppes
L’Etat, dans sa grande bonté, fournissait emplois (surtout pour les gens de la famille) et hausses de salaires (sous forme de primes ou de 13e et 14e mois, pour que ça ne se voie pas trop). Tout ceci pour acheter les votes et assurer la paix sociale. L’Union européenne fermait les yeux et continuait d’attribuer de généreux fonds de développement, sans vérifier s’ils étaient efficacement utilisés, fournissant ainsi de l’argent facile aux grosses boîtes privées.
Magouille, travail au noir, fausses déclarations d’impôts, petites enveloppes sous la table : personne ne disait rien, tout le monde ayant un jour profité du système pour s’acheter un permis de conduire, trouver un boulot, ou construire 250 m2 au lieu de 80. Le plan d’austérité réduit le pouvoir d’achat de tout le monde. Il prive de revenus nécessaires des petits fonctionnaires et des retraités qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts. Il met en péril le petit commerçant et l’artisan du quartier. Le prix de l’essence a déjà augmenté de 10%. La soupape de l’immobilier, qui avait permis à une génération d’enfants gâtés de vivre confortablement, ne fonctionne plus (60 000 logements neufs invendus dans la Grèce du nord). Trouver un deuxième emploi n’est plus une option. Les banques ne prêtent plus, les sociétés de cartes de crédit relancent les clients tous les deux jours pour être remboursées.
**Une société qui évolue face à l’Eglise et la corruption
Depuis quelques mois, les Grecs évoluent. Ils considèrent maintenant comme normal de taxer les activités commerciales de l’Eglise, organe tout-puissant, impliqué ces dernières années dans des scandales politico-financiers. Ils n’ont plus peur de dénoncer les médecins ou les fonctionnaires corrompus : cinq agents des impôts viennent de prendre de sept à quinze ans de prison pour corruption passive ; le patron du bureau des permis de construire de Syros vient de tomber, incapable de justifier sa fortune personnelle de 600 000 euros. Le gouvernement est fautif de ne pas savoir expliquer quelle société il propose. Il n’arrive pas à convaincre que payer des impôts est la base du système économique d’un pays, et que le refus de s’acquitter de cette contribution met en péril l’ensemble du service public. Un exemple vu à la télé : une pauvre dame se demandait comment faire pour payer les cours de rattrapage privés de ses enfants (5 000 euros par an). Si la moitié de cet argent allait dans les caisses de l’Etat (en déclarant honnêtement ses revenus et en payant ses impôts), l’école publique fonctionnerait. Les parents n’auraient pas besoin de payer des cours privés, souvent donnés par les enseignants du public qui arrondissent leur fins de mois (salaire d’un prof : 950 euros). Même chose pour les dessous de table pour avoir un bon docteur.
**Non, les Grecs ne sont pas des feignants
Les Grecs ne se sentent pas humiliés, comme le prétendent certaines agences de presse. Ils ont toujours eu de toute façon un complexe d’infériorité face à cette Europe idéale qu’ils voient dans la France ou l’Allemagne. Ils veulent qu’on les laisse tranquilles, que les journalistes les oublient, que les marchés les laissent respirer et qu’Angela Merkel aille au diable.
Pour répondre à quelques contre-vérités :
L’âge légal de départ à la retraite était de 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, ou 37 annuités. Ceux qui partaient plus tôt étaient ceux ayant commencé à travailler très tôt, ceux ayant racheté des points d’annuités ou ceux qui partaient avec une retraite incomplète. Il est maintenant de 60 ans, mais avec 40 annuités et une décote importante.
Les salaires dans la fonction publique commencent très bas (800 à 900 euros), alors que le coût de la vie est maintenant supérieur à la moyenne européenne. Les 13e et 14e mois étaient donc un complément nécessaire pour les petits fonctionnaires. Les « primes » incluaient l’ancienneté, la pénibilité ou le travail de nuit…
Les Grecs ne sont pas feignants. Beaucoup ont deux boulots pour pouvoir s’en sortir. La sieste peut sembler ridicule vue de France, mais de juin à septembre, c’est la canicule : les gens commencent à 7 heures du matin, ou vont faire la sieste et retournent travailler à 18 heures. (Rue89-Eco-04.05.2010.)
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**Les Grecs paient de leur poche les médicaments (s’ils les trouvent)
(D’Athènes)…. Depuis le début de l’année, les Grecs sont contraints de payer de leur poche les médicaments. En cause : les millions d’euros que doit la Sécurité sociale aux pharmaciens.
Une décision qui frappe Athènes et d’autres villes du pays. Un choix difficile à prendre pour les pharmaciens, mais inévitable, selon eux. Konstantinos Lourantos, président de l’Ordre des pharmaciens d’Attique, la région qui englobe la capitale grecque, l’affirme : « Nous ne pouvons plus continuer à accorder des crédits, même pour un jour supplémentaire. »
En manque drastique de moyens, l’Etat ne rembourse plus les pharmaciens qu’au compte-gouttes. Et les délais de remboursement des prescriptions par la Sécurité sociale peuvent prendre jusqu’à une année. Au total, les impayés de l’Etat atteignent actuellement la somme de 350 millions d’euros.
Une situation qui ne devrait pas s’améliorer. Sous la pression de la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI), le gouvernement de Lucas Papademos doit opérer des coupes drastiques dans le budget de la santé. En 2012, ce budget sera encore raboté de 6,5%.
Le sirop contre la toux non remboursé
« Comment puis-je refuser de fournir des médicaments à une personne que je connais depuis trente ans ? », s’attriste une pharmacienne d’Athènes.
Avec leur maigre pension, les personnes âgées ne peuvent même plus s’offrir les médicaments à bas prix. Une situation indécente pour la jeune femme, remontée contre le gouvernement.
Au fil de la crise, le ministère de la Santé a également retiré de nombreux remèdes de la liste des médicaments pris en charge par la Sécurité sociale. Une mesure qui a surtout touché les remèdes de base comme les antidouleurs ou des remèdes contre le rhume.
La pharmacienne s’insurge :
« Nous sommes en plein hiver et nos patients doivent désormais payer eux-mêmes presque toutes les variétés de sirop contre la toux. »
*Certains médicaments ne sont plus livrés
D’autres médicaments ne sont tout simplement plus disponibles. Les pharmacies n’arrivent plus à s’approvisionner auprès de leurs grossistes. Un pharmacien de la capitale confie :
« Auparavant, nous obtenions les médicaments auprès des vendeurs en gros en laissant un dépôt. Mais, maintenant, nous devons les payer d’avance. »
Un coup dur pour les 12 000 officines qui parsèment le pays. Beaucoup n’arrivent plus à boucler leurs comptes.
Et la pénurie accentuée par la politique du gouvernement grec. Depuis 2010, Athènes a décidé de baisser le prix des médicaments de 20% dans le cadre de mesures d’économies. Ainsi, les grossistes préfèrent exporter leurs produits dans d’autres pays européens pour en obtenir un meilleur prix.
Et, de leur côté les laboratoires pharmaceutiques qui voient fondre leurs bénéfices ne se pressent pas pour remplir les étals.
Selon l’Association panhellénique des pharmaciens, près de la moitié des 500 médicaments les plus utilisés dans le pays seraient actuellement en pénurie.
**Roche réduit les livraisons aux hôpitaux
En septembre dernier, le laboratoire pharmaceutique suisse Roche, premier fournisseur de médicaments en Grèce, a même décidé de ne plus satisfaire les demandes de certains hôpitaux.
« Certains ne paient pas leurs factures depuis trois ou quatre ans », a expliqué Severin Schwan, le directeur de Roche, interrogé par le Wall Street Journal.
Un problème qui ne touche pas seulement le laboratoire helvétique. Selon l’Association grecque des entreprises pharmaceutiques (SFEE), les hôpitaux publics du pays avaient, au 30 juin 2011, réglé seulement 37% des 1,9 milliard d’euros de médicaments délivrés depuis dix-huit mois.
Alors qu’une nouvelle loi dans le domaine de la santé est discutée au parlement, les médecins et les pharmaciens grecs sont descendus en début d’année dans la rue pour dénoncer leur situation précaire et les mesures d’austérité envisagées par le gouvernement, soit une baisse prévue de leurs marges de 18% à 15%.
Konstantinos Lourantos prévient : « Il faut que l’Etat fixe une date pour régler non seulement les anciennes dettes, mais aussi pour les dépenses à venir. Sans cela, nous allons continuer à manifester. » (Rue89-28.01.2012.)
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**600 raisons de ne pas voter Sarkozy….(un article de Rue89)
mensonges, trahisons et abus de pouvoir
Voter Sarkozy vous tente ? Allons bon ! Vous avez besoin qu’on vous rafraîchisse la mémoire. Il y a eu des mensonges, des trahisons, des abus de pouvoir. Chacun a au moins une raison de ne pas voter Sarkozy. Quelle sera la vôtre ?
Nicolas Sarkozy est candidat à sa succession. Après des semaines de faux suspenses, il doit rendre publique sa décision ce mercredi soir sur TF1.
Dans cette élection, il se présente en challenger face à François Hollande. Mais ce qui anime le plus grand nombre de Français n’est pas l’enthousiasme que suscite le candidat socialiste. Non : c’est le rejet du sarkozysme.
La seule certitude, pour beaucoup de gens, c’est : « Pas question de revoter pour lui. » Chacun a ses raisons. Nous en avons listé 600. Les voici.
***Mensonges
Mensonges et bravades …L’inélégance comme devise …Les droits de l’homme cette chimère
Bling-bling, le président des riches…Flirt avec la droite extrême…Vulgaire et méprisant
Dédaigneux et manipulateur…Diviser pour mieux régner…Dérives autocratiques …
L’ami des dictateurs…Le dévoiement de la légion d’honneur…Abus de pouvoir
L’incohérence comme mode d’action…Promesses non tenues…Bilan calamiteux …
Economie et politique….Chômage…Pauvreté…Ecologie
Lutte contre la délinquance…Justice……Santé…Education
Lutte contre les inégalités…Logements…Une République irréprochable ?
Diplomatie…Elections…Politique carcérale…Mœurs…Culture…CQFD–
1. Parce que dire que « la France est le seul pays à avoir un impôt sur le patrimoine », c’est prendre ses concitoyens pour des cons.
Source : « Pour une révolution fiscale, un impôt sur le revenu pour le XXIe siècle » de Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez…
2. Parce qu’il promettait de « résoudre les problèmes écologiques de la France d’ici une génération » N’importe quoi !Source : « Sarkozy veut résoudre les problèmes écologiques « d’ici une génération »", UniversalPressAgency.com
3. Parce que relire les mêmes discours en disant que c’est la 1ere fois qu’il les prononce, c’est mentir !
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Catégories : actualité, eco-finances, santé-médecine, société
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