Espagne: La droite remporte une majorité absolue historique
21112011*Le Parti populaire de Mariano Rajoy succède au gouvernement socialiste espagnol, durement sanctionné…
La gauche espagnole, nouvelle victime de la crise. Les socialistes, au pouvoir depuis 2004, vont être contraints de passer la main à la droite, qui a remporté dimanche une majorité absolue historique aux élections législatives. Le Parti populaire (PP), porté au pouvoir par un pays inquiet et sans illusions, aura la charge de mener une nouvelle cure de rigueur.
Le parti mené par Mariano Rajoy, 56 ans, qui dirigera le prochain gouvernement, a obtenu 186 sièges de députés contre 111 au Parti socialiste (PSOE), qui enregistre son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie.
Austérité en vue
Mariano Rajoy, acclamé par ses partisans, a promis un «effort solidaire» pour «faire la guerre à la crise», mais a reconnu qu’«il n’allait pas y avoir de miracle» face à une situation économique très difficile. «Je n’aurai pas d’autre ennemi que la crise économique», mais aussi «le chômage, le déficit, la dette excessive, la stagnation économique et tout ce qui maintient ce pays dans cette situation critique», a-t-il assuré. «Ce n’est un secret pour personne que nous allons gouverner dans la conjoncture la plus délicate pour l’Espagne de ces 30 dernières années».
La crise, l’austérité et les cinq millions de chômeurs étaient justement sur toutes les lèvres dimanche.
«Il y aura des coupes, mais c’est nécessaire», réagissait Antonio Garcia, médecin de 80 ans, venu célébrer la victoire devant le siège du PP à Madrid.
Difficultés économiques et perte des illusions
Pour la première fois de sa vie, mais sans conviction, Octavio Arginano, un ouvrier madrilène à la retraite, âgé de 67 ans, a lui aussi opté pour la droite. «Mon fils est au chômage depuis plus d’un an. Ma fille ne gagne que 600 euros par mois en gardant des enfants», confiait cet électeur dans le quartier de Lavapies. «Il faut qu’il y ait un changement, mais je ne suis pas sûr que quelqu’un sache quoi faire pour nous sortir de cette situation».
La crise a entraîné une perte de confiance envers les grands partis politiques, une partie des électeurs estimant que ni la gauche ni la droite ne sera capable de remettre le pays sur les rails. Signe de cette défiance, exprimée depuis le mois de mai par le mouvement des «indignés», la coalition écolo-communiste IU (Izquierda Unida), qui compte actuellement deux députés, en obtient onze.
Electeur du Parti populaire en 2008, Fernando Javier Alvarez Granero, instituteur de 46 ans, a lui «voté blanc pour la première fois».
Grogne sociale
«Tous les partis, de droite et de gauche, diffusent le même message». Le Parti socialiste «a créé cinq millions de chômeurs et nous a menti sur la crise économique. Et je ne pense pas que Mariano (Rajoy) puisse apporter une solution aux grands problèmes de l’Espagne».
Le Parti populaire, fort de sa majorité absolue, est en mesure de gouverner seul le pays. Mariano Rajoy, un homme tenace mais sans charisme, devrait être investi chef du gouvernement à partir du 20 décembre, une semaine au moins après l’installation des deux chambres du Parlement le 13.
Surfant sur le mécontentement et la lassitude des électeurs, il n’a laissé aucune chance à son adversaire socialiste Alfredo Perez Rubalcaba, 60 ans. Ce dernier a promis que, désormais dans l’opposition, les socialistes «travailleraient de toutes leurs forces pour l’amélioration de l’économie et de l’emploi».
Sanction du gouvernement socialiste face à la crise
Sous la très forte pression des marchés financiers, le nouveau chef du gouvernement devra maintenant agir vite pour tenter de redresser l’économie espagnole, quatrième de la zone euro, menacée de récession et asphyxiée par un chômage record de 21,52%.
Avec ce vote «s’achèvera un processus non écrit ni planifié de remplacement de tous les gouvernements des économies européennes considérées comme périphériques : la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Italie, en plus de l’Espagne», avaient prédit les analystes de Bankinter. Mais les nouvelles mesures de rigueur qui se profilent pourraient attiser la grogne sociale qui s’est emparée du pays.
Arrivés au pouvoir en plein miracle économique, alors que la croissance espagnole était portée par le boom de l’immobilier, les socialistes n’auront pas résisté à la crise financière mondiale qui a éclaté à l’automne 2008.
Depuis mai 2010, les Espagnols sont soumis à une politique d’austérité – baisse de 5% du salaire des fonctionnaires, gel des retraites ou recul de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans.
Vaincu par la crise, le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, s’était finalement résigné à avancer les élections prévues en mars 2012.(AFP-21.11.2011.)
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*La menace de Moody’s sur la France fait plonger la Bourse
BOURSE – Le CAC 40 cède 2,49% à la mi-journée ce lundi, après que l’agence de notation a indiqué que la note de la dette française pourrait être dégradée à terme…
L’avertissement de Moody’s est visiblement pris très au sérieux. Ce lundi à la mi-journée, la Bourse de Paris cédait beaucoup de terrain et perdait 2,49% à 2.921,29 points, plombée par le nouvel avertissement de Moody’s sur la France, la hausse des taux d’intêrêt en zone euro et les craintes d’un blocage politique sur la dette américaine. Le marché parisien, qui a nettement creusé ses pertes en début de matinée, reculait à l’unisson des autres grandes Bourses européennes.
Un contexte européen très fragile
Pour Dov Adjedj, vendeur d’actions chez le courtier Aurel BGC, ce mauvais départ du marché parisien est lié à une note de l’agence de notation Moody’s Investors Service sur la France. Moody’s a estimé qu’une hausse des taux des obligations françaises et des perspectives de croissance économique détériorées risquaient d’avoir des conséquences négatives sur la note de la dette de la France. «Ce n’est pas un scoop mais ça appuie là où ça fait mal», remarque-t-il.
La France, qui a souffert sur le marché obligataire la semaine dernière, doit emprunter lundi après-midi pour sept milliards d’euros de titres à court terme. Le vendeur d’actions ajoute que cette note intervient dans un contexte très fragile sur les marchés obligataires où les taux d’emprunt de nombreux pays s’envolent. Le taux à dix ans de l’Espagne était d’ailleurs en forte hausse lundi matin, au lendemain de la victoire de la droite aux élections législatives, signe d’une défiance toujours vive des investisseurs envers la dette du pays. Les investisseurs se trouvaient démunis face à une crise de la dette pour l’heure sans solution et qui menace de s’étendre. «Le marché est toujours à la recherche d’un modèle capable d’arrêter l’effet de contagion de la crise de la dette publique européenne à l’économie réelle», confirme Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Les Etats-Unis, l’autre inquiétude
L’autre grande inquiétude des marchés portait sur les Etats-Unis, où la «super-commission» du Congrès, chargée de trouver 1.200 milliards de dollars d’économies, semblait se diriger tout droit vers un échec, à l’approche de la date-butoir de mercredi. Du fait des désaccords entre démocrates et républicains, le Washington Post rapportait ce week-end que la commission pourrait annoncer son «échec» dès lundi. «L’impossibilité pour les dirigeants politiques américains de trouver un accord sur la réduction du déficit budgétaire ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu, au moment où les problèmes de dette souveraine en zone euro sont grandissants», souligne Manoj Ladwa, analyste chez ETX Capital.
Aucun secteur du CAC 40 épargné
Tous les secteurs du CAC 40 souffraient et aucune valeur de l’indice vedette n’était dans le vert. Les valeurs bancaires étaient malmenées, à l’image de BNP Paribas (-5,13% à 26,63 euros), Crédit Agricole (-3,25% à 4,23 euros) et Société Générale (-4,92% à 15,85 euros). Dexia chutait de 4,08% à 0,28 euro. Axa cédait 4,24% à 9,11 euros. Le groupe et trois autres assureurs seraient candidats au rachat de Gan Assurances, filiale de l’assureur mutualiste français Groupama, selon Le Journal du Dimanche. Legrand lâchait 3,16% à 23,00 euros après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée à «neutre», contre «surperformer» auparavant, par les analystes de Credit Suisse. Areva perdait 1,99% à 20,20 euros. Le groupe va supprimer 1.300 emplois en Allemagne et fermer deux sites, affirme l’hebdomadaire Der Spiegel samedi, soit plus que les 800 évoqués jusqu’à présent par la presse française. Arkema (-2,10% à 41,00 euros) a annoncé l’acquisition de deux sociétés chinoises produisant des polyamides de spécialités, pour 365 millions de dollars (270 millions d’euros). Enfin, Air Liquide (-1,99% à 86,74 euros) a signé un contrat avec le groupe pétrolier et chimique Sinopec afin d’accroitre les capacités de raffinage d’une filiale du groupe chinois, pour environ 85 millions d’euros…(AFP-21.11.2011.)
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