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Comment la littérature s’est emparée du 11-Septembre?

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**La photo la plus controversée du 11 septembre

 Comment la littérature s'est emparée du 11-Septembre? dans culture media_xl_4353125

Dix ans après les attaques du 11 septembre 2001, l’Amérique se souvient. A quelques heures des commémorations qui auront lieu dans tous le pays, les médias du monde entier ressortent des dossiers, des théories, des vidéos mais aussi des photos.

USA. NYC. World Trade Center Attack. - USA. Brooklyn, New York. September 11, 2001. Young people relax during their lunch break along the East River while a huge plume of smoke rises from Lower Manhattan after the attack on the World Trade Center. - Bicycle, Brooklyn Bridge, City skyline, Contrast (of subject), East River (NYC), Exterior, Man - 25 to 45 years, Seated, Seated, Smoke, Woman - 25 to 45 years

Des New-Yorkais qui font bronzette
Le cliché de Thomas Hoepker fut sans conteste l’un des plus controversés sur le sujet. Publié 5 ans après le drame, il montre un groupe de New-Yorkais discutant paisiblement, alors que les tours jumelles sont en feu en arrière-plan, juste après avoir été attaquées par les deux avions.

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Contraste avec la panique
Lorsqu’il prend cette photo, Hoepker n’ose pas la rendre publique immédiatement, de peur de choquer les citoyens américains. Il faut dire que le contraste est saisissant entre le calme (voire l’insensibilité) des cinq personnes et la panique qui régnait à Manhattan ce jour-là. A cette époque, les marques de compassion étaient d’ailleurs énormes, que ce soient envers les familles des victimes, les pompiers, etc. Tout le contraire de ce que montre cette photographie.

D’aucuns y ont vu la capacité des citoyens américains à aller de l’avant, comme le critique américain Frank Rich pour qui « ces jeunes gens dans la photographie d’Hoepker ne sont pas nécessairement insensibles. Ils sont juste Américains. »

« J’ai été trahi »
En 2006, le site Slate.com retrouvait l’homme au t-shirt bleu-gris, Walter Sipser, qui s’est défendu fermement face à ceux qui l’accusaient de n’en avoir rien à cirer. « J’ai été trahi. On m’a photographié sans que je ne donne ma permission. Nous étions tous dans un profond état de choc et d’incrédulité. »

« Ces personnes, ce sont nous »
Pour Jonathan Jones, journaliste au Guardian, cette photo s’apparente surtout comme étant la rapidité de l’esprit humain à oublier. « Et donc, dix ans après, cette photographie renvoie aux souvenirs qui s’estompent facilement. Nous sommes les personnes au premier plan. Nous sommes ceux dont les vies ont continué, affectées sans être trop atteintes, séparées du coeur de la tragédie par l’eau bleue du temps, qui s’est avérée encore plus profonde et plus impossible à traverser. » (JC-06.09.2011.)

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**Comment la littérature s’est emparée du 11-Septembre?

*LIVRES - Le 11-Septembre a frappé tous les imaginaires, y compris ceux des écrivains américains. Ils en ont rendu compte dans leurs œuvres…

 Photo prise le 11 septembre 2001, à New York

Comment écrire après le 11 septembre? Ce mardi matin-là, devant la télé, l’une des premières choses que Jay McInerney dit à son ami romancier Bret Easton Ellis, c’est: «Je ne sais pas comment je vais pouvoir me replonger dans le roman que je suis en train d’écrire». Ellis a répondu: «Je vois exactement ce que tu veux dire».

Mais il n’aura fallu que trois ans à Jay McInerney, pour publier La Belle Vie, son premier roman post-11-Septembre. La littérature américaine s’est très vite emparée du sujet. En moins d’une décennie, John Updike (Terroriste), Don DeLillo (L’Homme qui tombe), Jonathan Safran Foer (Extrêmement fort et incroyablement près), ou Benjamin Kunkel (Indécision)… ont tous publié des romans sur le sujet. Annie Dulong, post-doctorante en littérature travaillant sur l’imaginaire du 11-Septembre, l’explique notamment par l’empressement des journaux, dès l’après-midi du 11 septembre 2001, «à interpeller les auteurs pour qu’ils répondent à l’événement», et par le fait que beaucoup d’écrivains américains habitant New York, ils étaient aux premières loges. «J’ai écrit sur le 11 septembre parce que je me suis retrouvé à Ground Zero après les attaques, et cela m’a hanté», confie ainsi l’écrivain Jess Walter à 20Minutes. «C’est comme si mon pays était devenu fou».

Un contre-discours

Il y avait une sorte de nécessité à se réapproprier la ville et l’événement par les mots. Pour Don DeLillo, le discours de l’ère du 11-Septembre appartenait désormais aux terroristes, il fallait «créer un contre-discours» pour leur échapper, notait-il dans son essai Les ruines du futur. «Il y a quelque chose de vide dans le ciel. L’écrivain cherche à donner mémoire, tendresse et sens à tout cet espace hurlant».

Certains ont abordé de plein front les événements, à la manière de Un désordre américain (Ken Kalfus), ou The Writing on the Wall (Lynne Sharon Schwartz), explique Annie Dulong. Dans d’autres livres, le 11-Septembre est un simple marqueur: soit il déclenche le récit, soit il est évoqué comme borne temporelle, sans que les événements ne soient à proprement décrits ou mis en scène. Le 11 septembre apparaît aussi par l’évocation de l’absence des tours, «lorsque les personnages se tournent vers l’endroit où se trouvait le World Trade Center, s’arrêtent un moment, puis reprennent leur marche. On trouve ce registre chez Auster, Hustvedt, etc.»

Une Amérique nouvelle en toile de fond

Car au-delà de l’évocation du 11 septembre, c’est aussi par l’évocation d’une autre Amérique que l’événement a marqué la littérature. «C’est cette Amérique différente que décrit Jonathan Franzen dans son dernier roman, Freedom», souligne l’éditeur Olivier Cohen, fondateur des Editions de l’Olivier. Une Amérique plus fragile. «Dans Freedom, le plus important est ce qui a suivi le 11 Septembre: les guerres en Irak, en Afghanistan. Les conséquences des attentats. Ce qui est certain, c’est que ces années-là ont contribué à modifier la vie en Amérique, la manière qu’ont les Américains, écrivains inclus, de comprendre où va leur pays».

«Beaucoup de contre-utopies sont nées depuis le 11-Septembre, estime Jess Walter. «C’est devenu plus facile d’imaginer la fin du monde pour les écrivains». (20Minutes-05.09.2011.)

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*Les attentats en chiffres

Les attaques du 11-Septembre ont causé la mort de 2.992 personnes: 2.759 sur le site du World Trade Center (WTC), 189 au Pentagone et 44 dans le crash du vol 93. 406 membres des équipes de secours, dont 343 pompiers, ont été tuées durant les opérations de sauvetage. L’effondrement des tours jumelles a aussi causé de nombreux dommages matériels. Selon un rapport de l’Association des ingénieurs de New York, les cinq autres tours du WTC ont été totalement ou partiellement détruites ainsi que l’église orthodoxe grecque Saint-Nicolas. Quarante-huit autres immeubles ont aussi subi des dommages plus ou moins lourds…

**Les bombardements de l’OTAN en Libye et la guerre décidée contre le peuple libyen avec la bénédiction de l’ONU, ont fait plus de 50.000 tués parmi les populations…ajoutez les tués en Irak, en Afghanistan, au Liban, à Ghaza….et ailleurs dans les guerres américaines…

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 Jonathan Safran Foer, de la fiction à l’essai

Jonathan Safran Foer, Faut-il manger les animaux?

LA RENCONTRE

Jonathan Safran Foer est connu comme romancier. Notamment pour Incroyablement fort et extrêmement près, l’un des grands romans sur le 11 septembre. Mais ce samedi de décembre, dans son hôtel du boulevard Raspail, c’est un jeune essayiste de Brooklyn qui se présente. Moins drôle que son écriture, mais tout aussi élégant, polo noir, barbe taillée, il a à son crédit trois ans de recherches sur le système américain de production de la viande, pour écrire Eating Animals. Il s’est introduit clandestinement dans des fermes industrielles, a voyagé dans tout le pays pour aller essayer de parler aux tortionnaires de dindes, aux activistes de PETA, ou encore à Frank Reese, «dernier petit éleveur de volailles». Best-seller aux Etats-Unis, en Italie et en Allemagne, Faut-il manger les animaux? en français est publié. A mi-chemin entre l’essai et le récit.

Pour le fond, Jonathan Safran Foer s’aventure sur le même terrain que quantité de documentaires déjà produits sur le sujet. Il y met cependant son talent d’écrivain, son humour. Vous n’aurez jamais trouvé les dindes aussi malheureuses que sous sa plume. Surtout, il y mêle les réflexions de philosophes ayant exploré notre rapport aux animaux pour nous montrer que la torture des animaux (avérée dans le système industriel actuel) ne fait pas de tort qu’aux animaux eux-mêmes. Mais aux hommes aussi. A notre santé, et à ce que nous sommes.

«Aujourd’hui ce qui est en jeu dans le fait de manger les animaux, [c'est] aussi notre capacité à réagir à certaines parties de notre propre être (animal). La guerre ne se déroule pas seulement entre eux et nous, mais entre nous et nous.» Et il cite Jacques Derrida qui précisait dans L’Animal que donc je suis pour évoquer «une lutte inégale, d’une guerre en cours et dont l’inégalité pourrait un jour s’inverser, entre, d’une part, ceux qui violent non seulement la vie animale mais jusqu’à ce sentiment de compassion et, d’autre part, ceux qui en appellent au témoignage irrécusable de cette pitié».

Dérangeant au point de vous emmener sur la route du végétarisme. Si, même si vous étiez féru d’entrecôte béarnaise.

«Je préfère écrire des romans»

Mais c’est peut-être le dernier essai que vous lirez du jeune écrivain. Si ce qu’il a appris l’a passionné, et s’il espère faire réfléchir ses lecteurs, il n’a pas adoré écrire le livre. «Je préfère écrire des romans, m’a-t-il expliqué. Ce qui était agréable ici, c’était de connaître mon but. Avec chaque livre, vous voulez toujours changer le lecteur, mais vous ne savez pas comment. Vous voulez changer le lecteur, le « transporter » littéralement, parce que s’il est exactement le même à la sortie du livre, ce n’était sans doute pas un bon livre. Au moins avec un essai, hors de la fiction, on sait vers quel but on tend, on sait ce que l’on veut changer chez le lecteur. C’est réconfortant. Mais j’avais aussi le sentiment de ne plus avoir ce que j’aime le plus dans l’écriture: la liberté de faire ce que je veux, de partir dans telle ou telle direction, de changer les faits…»

Evidemment, s’il a choisi la forme de l’essai, c’est qu’il avait de bonnes raisons de s’infliger cette douleur. Non pas que la fiction soit moins puissante que la réalité: «elle l’est toujours autant, mais elle n’est pas toujours aussi appropriée, souligne-t-il. Si j’avais écrit un roman, les gens auraient pris ça pour de la science-fiction. Je voulais qu’ils sachent que par exemple les tortures que j’évoque ne viennent pas de mon imagination. Tout est vrai dans ce livre». 09.01.2011.

LA B.O. DU LIVRE

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