Ouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza
29 04 2011* L’Egypte s’apprête à ouvrir de manière permanente la frontière avec Ghaza
**afin de mettre fin aux souffrances de la population palestinienne
**premier succès diplomatique de l’Egypte en parrainant l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas
Deux jours après avoir parrainé un accord de réconciliation entre palestiniens de Hamas et ceux de Fatah, l’Egypte s’apprête à ouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza afin d’alléger le blocus imposé par Israël à ce territoire.
L’Egypte « va prendre des mesures importantes pour aider à alléger le blocus dans les jours à venir », a annoncé vendredi le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, sur la chaîne de télévision Al-Jazira.
Il a précisé que son pays n’accepterait plus que le terminal frontalier de Rafah, le seul de l’enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël, reste bloqué.
Depuis que Hosni Moubarak a été déchu sous la pression de la rue le 11 février, les nouvelles autorités du pays ont desserré l’étau sur le passage de Rafah, qui n’était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle, quelques jours par mois.
« Nous sommes très inquiets », a réagi un haut responsable israélien, évoquant « la situation dans le nord du Sinaï ….Plus généralement, ce responsable a souligné qu’Israël était « troublé par les développements en Egypte, par ces voix qui appellent à annuler le traité de paix (israélo-égyptien), par le rapprochement entre l’Egypte et l’Iran et par le rehaussement des relations entre l’Egypte et le Hamas ».
L’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, comme le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza, ont salué la décision égyptienne.
« Nous nous félicitons de ce pas de l’Egypte. Cela fait longtemps que nous faisions pression pour que soit mis fin aux souffrances de la population de Gaza », a déclaré à l’AFP le négociateur palestinien, Saëb Erakat.
Un responsable du Hamas chargé des frontières, Hatem Ewideh, s’est réjoui de la réouverture prochaine du terminal, en soulignant « l’importance de l’ouverture d’un point de passage commercial avec l’Egypte ».
Selon l’agence officielle Mena vendredi, le rythme des passages était soutenu à Rafah ces derniers jours: 11.800 entrées en Egypte (des maldes, des étudiants en Egypte et des détenteurs de nationalités étrangères) et 10.925 départs pour Gaza.
L’ancien régime de Moubarak était régulièrement accusé de complicité de fait avec le blocus israélien pour son refus de maintenir le terminal ouvert….Imposé en juin 2006, le blocus de la bande de Gaza a été considérablement renforcé en juin 2007 après le succès de Hamas dans les élections législatives.
Israël a maintenu le blocus maritime, l’interdiction des exportations et les très strictes restrictions à la circulation des personnes à l’entrée et à la sortie de Gaza.
Plus de deux mois après la chute de M. Moubarak, les nouvelles autorités, qui souhaitent récupérer leur rôle régionale érodé sous l’ancien régime, ont réalisé son premier succès diplomatique en parrainant l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas…(29.04.2011.)
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« C’est une maladie psychiatrique qui s’est emparée de la communauté juive, qui fait que même un mec qui a un bac +11 va voir à la place du sang de Mohammed un chiffon rouge, alors qu’il n’y en a pas. Etre contre ce reportage, c’est quasiment aussi fort que respecter shabbat. C’est un élément structurant de la communauté juive. »
**procés intenté par le père de l’enfant palestinien Mohammed al-Dura
* Le tribunal de Paris condamne Actualité juive, le journaliste Clément Weill-Raynal et le docteur Yehuda David pour diffamation,
Dans une décision très détaillée, le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce 29 avril l’hebdomadaire Actualité juive, le journaliste Clément Weill-Raynal et le docteur Yehuda David pour diffamation, dans le procés intenté par le père du jeune Palestinien Mohammed al-Dura,. En cause, l’article titré :
« Les blessures de Jamal […] existaient déjà en 1993 sans la moindre ambiguïté possible. » (De nos archives) C’est un procès à double étage : énième rebondissement de l’affaire al-Dura et apogée d’une détestation entre frères jumeaux.
L’un, Guillaume Weill-Raynal, est un ami proche de Charles Enderlin, le journaliste de France 2 qui a commenté les images de la mort de Mohammed, 12 ans, dans un échange de tirs entre Israéliens et Palestiniens, le 30 septembre 2000.
Son sujet, diffusé au journal de 20 heures, a fait le tour du monde et lui vaut d’être mis à l’écart de la communauté juive française. (Voir le reportage du 30 septembre 2000)
vidéo: http://www.dailymotion.com/video/xbl5r2_le-reportage-de-charles-enderlin-ob_news#from=embed
L’autre, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire et rédacteur en chef adjoint à France 3, défend avec énergie la thèse de la manipulation des images, voire de leur mise en scène. Il pense que les rushs tournés ce jour-là par le vidéaste Abu Rahma, au carrefour de Netzarim (Gaza), sont plus que louches. Et conforte la thèse du scénario en écrivant dans le journal Actualité Juive, sous le pseudonyme de Daniel Vavinsky.
Le premier, Guillaume, a participé à l’organisation du procès dans lequel comparaissait le deuxième, Clément, mardi, à la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris.
En tant que chroniqueur judiciaire, Clément Weill-Raynal connaît par cœur « la 17e » (« C’est mon bureau »). Cette fois, c’est lui l’accusé. Mal à l’aise, il tapote son front avec un mouchoir en papier.
Il est jugé pour complicité de diffamation à l’égard de Jamal al-Dura, le père de Mohammed. Est-il allé trop loin dans sa démonstration ? Il est accusé d’avoir réalisé, dans Actualité Juive, en septembre 2008, une interview comportant des propos diffamatoires.
Dans cet article, il donne la parole au médecin israélien, Yehouda David, qui affirme que les blessures sur le corps du père sont antérieures à la fusillade de Netzarim. Elles dateraient d’une rixe à la hache en 1992 et d’une opération pratiquée par lui deux ans plus tard. Le titre du papier, que Clément assure ne pas avoir choisi, est : « Les blessures de Jamal al-Dura existaient déjà en 1993 sans la moindre ambiguïté possible. »
On comprend pourtant, lors de l’audience, que l’altercation et cette opération pourraient au mieux expliquer quelques cicatrices, notamment au pied et à la main. Mais en aucun cas, celle au niveau du bassin (ne résultant pas d’un élément tranchant).
A l’audience, l’avocate de Jamal al-Dura, Orly Rezlan, réagira sur ce point : « Sérieusement, comment auraient-ils pu savoir qu’ils avaient 36 secondes devant eux ? »
Dans sa plaidoirie, l’avocate ne cache pas son écœurement. Elle accuse Clément Weill-Raynal et « ces gens » de distiller le poison pour que personne ne puisse regarder ces images sans douter : « Ils ne débattent pas, ils affirment. »
Puis, elle poursuit :
« Vous ne supportez pas ces images et vous cherchez à les combattre, avec une multitude de petites questions additionnées. […] Pensez-vous vraiment que personne n’aurait retrouvé l’enfant s’il était vivant ? »
L’avocate n’a aucun allié sur les bancs. Et son client, Jamal al-Dura, n’est pas en France : « Je ne voulais pas leur faire le plaisir de le faire venir et il risquait sa sécurité. » En réalité, si Jamal a impulsé le procès ou en a plus accepté l’idée, il n’a pas pu l’organiser de Gaza.
« C’est une maladie psychiatrique de la communauté juive »
Le jumeau de Clément, ancien avocat, n’est pas venu au procès. Il n’avait pas envie de croiser le regard de son frère avec lequel il est brouillé depuis 1999. Ni celui d’Aude Weill-Raynal, sa sœur aînée et avocate qui défend le directeur de la publication d’Actualité Juive.
Il ne supporte plus depuis longtemps leurs prises de position, même si « Aude a glissé vers la droite plus lentement. Elle a revoté pour Mitterrand en 1988, avant de se tourner vers Philippe de Villiers ».
Mais Guillaume Weill-Raynal – un peu plus épais que son frère – a accepté de nous rencontrer dans un café près de la rue Vavin, fief familial (d’où le pseudo Vavinsky), la veille du procès. Il ne confirme pas être à l’origine de la procédure mais explique avoir aidé Orly Rezlan, « juive intello de gauche dans le bon sens du terme », à monter son dossier :
« Nous avons fait une boîte à idées pour réfléchir à la bonne défense. »
« Clément a vrillé un soir de shabbat »
Guillaume s’attarde d’abord sur leurs désaccords politiques et la rupture idéologique. La famille Weill-Raynal est historiquement de gauche (grands-parents ami de Léon Blum et SFIO, père PSU dans les années 60) :
« A 20 ans, mon frère et moi étions dans un trip de gauche, dans ce qu’on appelle le “camp de la paix”. Nous allions en vacances au kibboutz. »
Puis, en 1981, les Israéliens bombardent la centrale d’Osirak, en Irak. Quelques jours après l’installation de son gouvernement, Mitterrand fait un communiqué qui condamne l’action militaire :
« Ce jour-là, en arrivant au dîner de shabbat, Clément a hurlé que les socialistes nous avaient poignardés dans le dos. C’était Munich. »
Son frère décide lui de suivre les préceptes de la religion.
Un élément structurant de la communauté juive
Sur l’affaire al-Dura, Guillaume Weill-Raynal n’a aucun doute :
« C’est une maladie psychiatrique qui s’est emparée de la communauté juive, qui fait que même un mec qui a un bac +11 va voir à la place du sang de Mohammed un chiffon rouge, alors qu’il n’y en a pas. Etre contre ce reportage, c’est quasiment aussi fort que respecter shabbat. C’est un élément structurant de la communauté juive. »
Richard Prasquier, président du Crif et proche des opinions de Clément Weill-Raynal, cité comme témoin, a d’ailleurs déclaré : « Depuis qu’Israël existe, rien n’a généré autant de conséquences. »
Guillaume Weill-Raynal pense que si son frère a décidé d’épouser la thèse de la mise en scène, c’est parce qu’il est « devenu un bon petit soldat de la communauté juive
(source: Rue89-29.04.2011.)
******« Un enfant est mort » de Charles Enderlin
Le correspondant de France 2 à Jérusalem revient sur « l’affaire Mohamed al-Dura » et fait le récit de dix ans de harcèlement.
Dix ans que ça dure. Dix ans que Charles Enderlin endure une cabale l’accusant d’avoir commis le pire crime pour un journaliste : avoir commis un faux, la mort en direct d’un enfant palestinien, Mohamed Al-Dura, dans la bande de Gaza. Il publie un livre sur cette pénible affaire : « Un enfant est mort ».
Disons le tout net : j’ai connu Charles Enderlin lorsque j’étais correspondant de Libération à Jérusalem dans les années 90, et je le considère comme un excellent journaliste, auteur de plusieurs livres extrêmement pertinents sur les « occasions manquées » de la paix, ou sur les erreurs d’Israël vis-à-vis du Hamas …
Ironiquement, à l’époque, certains confrères l’accusaient plutôt de trop pencher pour Israël où il a fait sa vie depuis près de trente ans, notamment parce qu’il enfilait chaque année l’uniforme de l’armée israélienne pour accomplir sa période de réserve obligatoire. De ce point de vue, Enderlin a sans doute plus fait concrètement pour la sécurité d’Israël que ses détracteurs de Paris ou Washington…
Tout a basculé dans sa vie le 30 septembre 2000, au début de la deuxième intafada palestinienne contre l’occupation israélienne, deux jours après la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem.
Ce jour-là, Charles Enderlin n’est pas à Gaza, car les territoires explosent un peu partout. Mais il dispose sur place d’un caméraman palestinien, Talal Abou Rahmeh, collaborateur habituel de France 2 et d’autres grandes chaînes internationales dont CNN, que tous les journalistes étrangers connaissent bien.
Talal est au carrefour de Netzarim, au centre de la bande de Gaza, et filme des escarmouches entre soldats israéliens et policiers palestiniens. Pris entre deux feux, Mohamed Al-Dura et son père. L’enfant est tué. Le soir, au journal de 20 heures, Charles Enderlin montre les images de Talal, et affirme que les tirs sont « venus de la position israélienne ».
Mohamed Al-Dura devient le symbole de la violence israélienne contre les Palestiniens. Sa photo fera le tour du monde..
Depuis dix ans, cette affaire fait l’objet d’une intense polémique, dont Charles Enderlin est la principale cible, avec une violence et une persévérance sans beaucoup d’équivalents. Ses détracteurs l’accusent d’avoir couvert une mise en scène, et affirment même que l’enfant serait vivant, sans toutefois en apporter la moindre preuve factuelle…
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