Le terroriste libyen devenu ami de Washington
27 04 2011*Sous couvert de lutte contre le terrorisme, Washington recrute et manœuvre des groupes terroristes selon ses intérêts du moment.
*Sufian Ahmed Hamuda Ben Qumu, le 24 mars 2010.
« L’ennemi et prisonnier des Etats-Unis est à présent un allié », commente le New York Times.
Les plus de 700 documents classifiés sur les détenus de Guantanamo rendus publics par Wikileaks confirment ce qu’en général nous savions déjà. Parmi les 600 prisonniers transférés dans d’autres pays et les 172 qui restent encore dans le centre de détention, il y a soit des militants de la Jihad et d’autres opposants, soit des personnes absolument extérieures à la lutte ; soit des vieillards, comme l’Afghan Haji Faiz Mohammed, interné à l’âge de 70 ans alors qu’il était atteint de démence sénile ; soit des enfants, comme le Pakistanais Naqib Ullah interné à Guantanamo à l’âge de 14 ans et, de plus, atteint de tuberculose, ou le Canadien Omar Khadr, interné à l’âge de 15 ans, accusé d’avoir tué dans un combat un soldat des forces spéciales étasuniennes en Afghanistan, et détenu depuis 9 ans.
Mais d’autres personnages de divers genres sont aussi passés dans les cellules de Guantanamo. Emblématique est ainsi l’histoire du Libyen Abu Sufian Ahmed Hamuda Ben Qumu. Né à Derna en 1959, il s’enrôla dans l’armée comme conducteur de char, mais fut ensuite condamné à 10 ans de prison pour assassinat et trafic de drogue. Enfui en 1993, il partit en Egypte puis en Afghanistan. Après avoir été entraîné dans le camp de Torkham d’Ossama Ben Laden, il participa à l’organisation de la milice taliban. Il fut ensuite transféré au Soudan, où il entra dans la Wadi al-Aqiq, une des compagnies de Ben Laden. Obligé de quitter le Soudan, il partit à Peshawar, au Pakistan, puis à Kaboul en 2001, toujours avec un rôle de dirigeant de la milice taliban. Capturé, on l’emmena à Guantanamo en 2002.
Dans le document classifié de la Joint Task Force Guantanamo du Département d’Etat étasunien de la défense, daté du 22 avril 2005, il est écrit que « le gouvernement libyen indique Qumu, détenu à Guantanamo, comme un des chefs extrémistes des Arabes Afghans (les moudjahiddines restés en Afghanistan et au Pakistan après la Jihad anti-soviétique), en lien avec les talibans et Al Qaeda ». Tripoli le considère donc comme « un élément dangereux, sans scrupules pour commettre des actes terroristes ». En syntonie avec ce jugement, le Département d’Etat étasunien de la défense conclut que « le détenu Qumu constitue un élément de risque moyen-élevé, une menace probable pour les USA, pour leurs intérêts et leurs alliés ».
Deux ans après seulement, en 2007, Qumu est transféré de Guantanamo en Libye, où l’année suivante il est amnistié et libéré. Aujourd’hui, rapporte le New York Times, il demeure « une figure de pointe dans la lutte des rebelles libyens pour renverser Kadhafi », à la tête d’ « une bande de combattants connue comme Brigade Derna », du nom de la ville natale de Qumu où est né le Groupe combattant islamique libyen (dont Qumu lui-même a fait partie). « L’ennemi et prisonnier des Etats-Unis est à présent un allié », commente le New York Times. Rien d’étonnant : le cas Qumu est emblématique de la façon dont, sous couvert de lutte contre le terrorisme, Washington recrute et manœuvre des groupes terroristes selon ses intérêts du moment.
En oubliant cependant le vieux diton : qui sème le vent récolte la tempête.
*par Manlio Dinucci … Traduit de l’italien par Marie-Ange PatrizioManlio Dinucci est géographe.*Mondialisation.ca, Le 26 avril 2011-
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**Les bombardements en Libye des Etats-Unis et de l’OTAN font de plus en plus de morts
*les motivations véritables qui se cachent derrière les belles paroles humanitaires
** des « choix cruels » pour noyer dans le sang la résistance populaire à la domination néocoloniale.
**l’objectif réel de la guerre: la mise en place d’un régime fantoche accommodant.
Le nombre de morts résultant des frappes aériennes américaines, françaises et anglaises continue d’augmenter et promet de s’accroître notablement tandis que les puissances impérialistes intensifient leurs attaques sur des cibles militaires comme civiles.
Le lendemain du jour où les Etats-Unis ont déployé des drones Predator armés de missiles Hellfire et où l’OTAN a averti les civils de « s’éloigner des troupes et des installations de l’armée de Kadhafi », la télévision d’état libyenne rapportait que neuf personnes avaient été tuées pendant la nuit lors d’une attaque aérienne de l’OTAN sur Sirte, la ville natale du dirigeant libyen Muammar Kadhafi. Le communiqué de al-Jamahiriya disait qu’une partie des personnes tuées travaillaient au service des eaux de l’Etat.
Ce communiqué succédait à un autre qui jeudi faisait état de sept civils tués et 18 blessés dans un raid aérien sur le faubourg de Khellat al-Ferjan au sud-ouest de Tripoli mercredi soir tard dans la nuit, et à un autre encore qui annonçait la mort de quatre civils dans le bombardement des avions de l’OTAN sur la ville de Bir al-Ghanam, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale libyenne.
Le déploiement des drones américains armés de missiles fait suite à l’annonce de la France, de l’Angleterre et de l’Italie que ces trois anciennes puissances coloniales d’Afrique du Nord allaient envoyer des « conseillers » militaires pour aider les soi-disant forces rebelles basées à Benghazi et dirigées par le Conseil national de transition. Il fait suite aussi à la lettre ouverte du président américain Obama, du premier ministre Cameron et du président français Sarkozy déclarant que la guerre en Libye continuerait jusqu’à ce que Kadhafi soit écarté du pouvoir.
Le Secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a annoncé qu’Obama avait autorisé l’utilisation des drones meurtriers jeudi, et affirmé que leur capacité à frapper des cibles avec « précision » permettrait aux forces des Etats-Unis et de l’OTAN de détruire l’armée et l’artillerie de Kadhafi situées dans des secteurs urbains très peuplés, comme la ville orientale de Misrata, terrain d’une lutte sans merci, sans que les civils ne souffrent trop.
Sans le moindre débat public ni même un débat formel au Congrès, l’escalade a été déclenchée le jour même. Les Predator ont été envoyés mais le mauvais temps a empêché les drones de tirer leurs missiles. Le Wall street Journal a annoncé vendredi qu’il y aurait en permanence deux drones équipés de missiles Hellfire dans le ciel libyen.
Washington ne fait même pas semblant de s’intéresser à ce que les citoyens pensent de tout cela. Le New York Times a publié vendredi les résultats d’un sondage réalisé par le New York Times et CBS News qui montre que 45% des gens désapprouvent la manière dont Obama gère l’intervention militaire et 39% l’approuvent. Un autre sondage de CBS réalisé en mars indiquait 50% de soutien et 29% d’opposition.
Le carnage dont sont responsables les drones américains en Afghanistan, Pakistan, Irak et Yémen a été souligné vendredi par une nouvelle attaque dans le Waziristan, région du nord du Pakistan en bordure de l’Afghanistan, qui a fait 25 morts dont au moins sept femmes et enfants. Le gouvernement pakistanais a recensé des centaines de morts – en majorité des civils- causées par les attaques de drones sur les régions limitrophes au cours des dernières années.
L’escalade de mort et de destruction que les Etats-Unis et ses alliés infligent à la Libye fait voler en éclat les mensonges utilisés pour justifier le lancement de la guerre il y a cinq semaines. Une intervention qui fut présentée -et autorisée- par le Conseil de Sécurité de l’ONU comme une action humanitaire de courte durée pour établir une zone d’exclusion aérienne et protéger les civils, se révèle être en fait une guerre coloniale cynique dont le but est de renverser le gouvernement en place pour le remplacer par des agents et des collaborateurs au service des Américains et des Européens.
En dépit des dénégations de Washington, Londres et Paris, les préparatifs pour l’envoi de troupes au sol sont bien avancés. Une des raisons qui explique que cela ne soit pas encore fait est l’existence de sérieuses dissensions entre les puissances en guerre qui résultent de la lutte intestine qui se mène sur le partage du butin dans la Libye d’après Kadhafi. Le pays est un exportateur majeur de pétrole et possède les plus larges réserves de pétrole de toute l’Afrique.
La France, qui a été le pouvoir le plus agressivement en faveur de la guerre et qui est le seul des principaux acteurs à avoir à ce jour reconnu le Conseil national de transition, a essayé depuis le début de prendre la tête de la campagne militaire. Mais les Etats-Unis et la Grande Bretagne y sont farouchement opposés et utilisent l’OTAN pour l’en empêcher.
Vendredi, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que l’Union européenne avait toujours l’intention d’envoyer des forces au sol pour -officiellement- apporter de l’aide humanitaire à Misrata. Elle attend l’aval de l’ONU selon un porte parole français.
Cependant selon le Financial Times de vendredi « un officiel du ministère anglais de la Défense affirmait au contraire qu’il était impossible que l’Union européenne envoie des forces au sol en Libye …
La logique des événements ainsi que les tensions internes poussent les pouvoirs en guerre à intensifier la violence militaire et à finalement envoyer des troupes au sol. Cinq semaines de bombardements intensifs ont affaibli les troupes de Kadhafi mais n’ont pas réussi à renverser le régime en grande partie à cause du manque de soutien populaire aux soi-disant rebelles et du fait de l’incompétence militaire de ces derniers.
Dans une allocution aux troupes stationnées à Bagdad, l’amiral Mike Mullen, président des états-majors conjoints, a dit que les frappes américaines et européennes avaient privé Kadhafi « de 30 à 40% de ses forces au sol » ce qui impliquerait l’élimination de milliers de soldats. Cependant il a reconnu que « la coalition » avait fait peu de progrès et a ajouté qu’ « elle se dirigeait sans doute vers une impasse. »
Des officiels américains des réseaux de politique intérieure et étrangère de plus en plus mécontents de la politique de l’administration d’Obama veulent une accélération plus décisive des opérations militaires. John McCain, Républicain le plus influent du Comité du service des armes du sénat, s’est rendu à Benghazi vendredi pour faire pression en faveur d’une action militaire plus agressive.
McCain a appelé l’assortiment d’anciens officiels de Kadhafi, qui furent longtemps les cartes maîtresses de la CIA et des services secrets européens et qui sont aujourd’hui à la tête du Conseil national de transition, ses « héros », il a appelé à l’intensification des bombardements des forces loyales libyennes et il a pressé Washington de reconnaître le Conseil national de transition comme le seul gouvernement légitime de Libye.
A une conférence de presse à Benghazi, McCain a dit que les nations devraient fournir au Conseil « toute l’assistance nécessaire » y compris « de l’aide pour le contrôle et le commandement, des renseignements sur le champ de bataille, de l’entraînement et des armes. » Il a aussi pressé l’administration Obama de remettre aux soi-disant rebelles une partie des milliards de dollars des avoirs libyens saisis.
Vendredi le Wall Street Journal, sous le titre « La coalition de l’ambivalence » se faisait l’écho de la position de McCain en dénonçant ce qu’il appelait « la tiédeur de la campagne de bombardements destinée à arrêter les forces de Muammar Kadhafi au nom de la protection des civils. » Le journal recommandait à Washington et à l’OTAN de renoncer à faire semblant de mener une guerre limitée et « humanitaire » et d’intensifier la violence pour éliminer rapidement le régime libyen actuel.
Anthony Cordesman du groupe de réflexion très influent de Washington, le Centre d’études stratégiques et internationales, a révélé, avec la brutalité d’une personne assoiffée de sang, les motivations véritables qui se cachent derrière les belles paroles humanitaires. Voici ce qu’il écrit le 20 avril:
« Le vrai problème est que la farce est encore utilisée à la place de la force… Il n’y a aucun besoin de nouvelles résolutions de l’ONU, la France, l’Angleterre, les Etats-Unis et les autres membres de la coalition n’ont qu’à utiliser le caractère vague de la résolution actuelle pour atteindre des résultats décisifs.
« La France, l’Angleterre, les Etats-Unis et les autres membres de la coalition doivent modifier leur tactique pour que les bombardements atteignent et détruisent l’armée et les forces de sécurité libyennes dans leurs bases et dans leurs mouvements sur le terrain – avant qu’elles n’atteignent les forces rebelles. Il faut prendre pour cibles Kadhafi, les nombreux membres de sa famille et ses principaux alliés … même s’ils se trouvent au milieu des civils. Il faut les obliger à choisir entre l’exil et la mort et les bombardements doivent être assez violents pour qu’ils comprennent qu’ils doivent se décider rapidement.
« Ce genre d’opération ne peut pas être « chirurgicale » -si « chirurgical » signifie à présent qu’il faut éviter de faire couler le sang que le patient meure ou pas. Il faut faire des choix difficiles et parfois cruels…. »
De par la nature même de telles entreprises impérialistes, il faudra inévitablement faire encore plus de « choix cruels » pour noyer dans le sang la résistance populaire à la domination néocoloniale.
( source: Mondialisation.ca, Le 26 avril 2011)
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Devant les signes clairs d’une impasse militaire …Des sénateurs américains appèlent à l’assassinat du leader libyen El Gueddafi
**Les attaques ciblent délibérément des infrastructures civiles
Des sénateurs américains ont profité de leur présence dans l’émission « Etat de l’Union » de la chaîne CNN hier pour demander que le dirigeant libyen Muammar Kadhafi soit assassiné et que l’on intensifie les frappes aériennes pour parvenir à l’objectif réel de la guerre: la mise en place d’un régime fantoche accommodant.
Cinq semaines de bombardements n’ont pas réussi à faire tomber Kadhafi, du fait principalement que le soutien au gouvernement de Tripoli se poursuit et du fait de la faiblesse politique et militaire des forces anti-Kadhafi basées dans la ville orientale de Benghazi. Les rebelles de l’opposition n’ont pas fait de gains significatifs dans l’est du pays et les troupes pro-gouvernementales maintiennent le siège de Misrata, ville occidentale tenue par l’opposition, malgré des bombardements quasi quotidiens de l’OTAN.
Les signes clairs d’une impasse militaire et une insistance impitoyable à ce qu’elle soit brisée, dominent les discussions au sein de l’establishment américain. Le sénateur républicain Lindsey Graham a dit sur CNN: « En ce moment précis, il n’y a vraiment pas une dynamique suffisante chez les rebelles… Donc ma recommandation à l’OTAN et au gouvernement c’est de couper la tête du serpent. Il faut aller à Tripoli, se mettre à bombarder le cercle proche de Kadhafi, leurs résidences- casernes, leurs QG militaires. »
Graham a réitéré la demande répandue au sein de l’establishment américain que le gouvernement Obama déploie ses hélicoptères de combat AC-130 pour des opérations contre les forces libyennes pro-Kadhafi. Les AC-130 sont équipés de fusils Gatling à cinq barils de 25 mm, à tir rapide, d’un canon de 40 mm et d’un obusier de 105 mm. Ils sont conçus pour bombarder intensément toute une zone et dévaster véhicules et personnels, ainsi que tous les civils qui se trouvent pris sous le feu. Ils ont été utilisés en Afghanistan et en Irak et produit des effets meurtriers, dont des massacres de civils documentés.
Graham a rejeté l’observation de la présentatrice de CNN Candy Crawley qui a dit que les attaques contre des cibles situées dans les quartiers fortement peuplés de Tripoli n’étaient pas couvertes par la résolution de l’ONU qui représente un cache-sexe légal pour la guerre: « Le but est de se débarrasser de Kadhafi, » a-t-il dit. « Il faut que les gens autour de Kadhafi se réveillent chaque jour en se demandant ‘Est-ce qu’aujourd’hui est mon dernier jour?’ Il faut que les commandants militaires qui soutiennent Kadhafi soient pilonnés. Ainsi, je ne laisserais pas le mandat de l’ONU stopper ce qui est la chose à faire. »
Le sénateur républicain et ancien candidat à la présidentielle John McCain qui s’était rendu à Benghazi vendredi dernier pour y rencontrer des membres du Conseil national de transition a demandé la reconnaissance immédiate par les Etats-Unis de cette institution rebelle afin que l’on puisse envoyer de l’argent et des armes.
En plus de demander une intensification des efforts pour former et armer les forces anti-Kadhafi afin qu’elles mènent leur guerre civile, McCain a insisté pour que la puissance aérienne américaine, tels les hélicoptères AC-130 et Apache, soit déployée « de façon plus intensive. »
En réponse à la demande de Graham d’assassiner Kadhafi, McCain a exprimé son accord général avec le ciblage du dirigeant libyen mais a déclaré que la stratégie américaine devait se fonder sur le fait de « gagner la bataille au sol » et non pas « la possibilité de l’évincer par hasard avec une frappe aérienne qui par chance l’atteindrait. »
Le sénateur indépendant Joseph Lieberman, candidat un temps à la vice-présidence du Parti démocrate, a rejoint la campagne pour l’escalade et s’est fait l’écho de l’appel de Graham à l’assassinat de Kadhafi. L’OTAN, a-t-il déclaré, « doit se mettre à réfléchir et se demander s’ils veulent plus directement cibler Kadhafi et sa famille. » Lieberman a cyniquement déclaré que la résolution de l’ONU justifiait une politique d’assassinat au motif que « cela protègerait la population civile. »
Prôner de façon aussi flagrante des crimes de guerre pour écarter du pouvoir Kadhafi découle inexorablement des mobiles criminels de la guerre elle-même. Depuis le début, cette guerre a été initiée par les ambitions néo-coloniales de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis pour s’emparer des ressources pétrolières lucratives de la Libye aux dépens de rivaux tels la Chine et la Russie. Cinq semaines après le début des bombardements, et sans qu’on en voie le bout, la frustration grandissante à Washington attise les appels à noyer dans le sang toute résistance.
Un des mobiles est l’impact sur les prix mondiaux du pétrole du quasi arrêt des exportations du pétrole libyen. Les combats et les bombardements autour des principales installations pétrolières et de gaz ont endommagé l’infrastructure. Des champs pétrolifères tenus par les rebelles de Benghazi devraient, selon les prédictions, être hors d’état de produire pour les quatre semaines à venir, les forçant à compter sur des dons de carburant du Qatar.
Le gouvernement Obama et ses alliés de l’OTAN ont déjà pris des mesures pour une escalade significative de l’attaque contre la Libye. La Grande-Bretagne, la France et l’Italie ont commencé à envoyer des « conseillers » à Benghazi pour aider les forces d’opposition, ce qui représente un premier pas vers un éventuel déploiement de forces au sol.
Samedi, la première attaque contre les troupes du gouvernement libyen a été menée par un drone Predator américain sans pilote, dont le président Obama a ordonné le déploiement la semaine dernière. Un lance-roquette monté sur un véhicule à Misrata aurait été détruit par un missile Hellfire. Au moins deux Predators survoleront la Libye 24 heures sur 24.
Dimanche, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a refusé d’exclure une décision de l’OTAN de déployer les Predators pour tenter d’assassiner Kadhafi. Hague a déclaré: «Déterminer qui ou quoi devient une cible légitime dépend de la manière dont ces derniers se comportent. »
Des efforts pour tuer Kadhafi ou les membres de sa famille semblent être déjà entrepris. Parmi un certain nombre de sites bombardés à Tripoli durant le week-end il y a un ensemble de bunkers à proximité de la résidence caserne du dirigeant libyen. Il y aurait eu trois morts. CNN a rapporté qu’un important dépôt de munitions avait été bombardé et que « les frappes aériennes se sont poursuivies une bonne partie de la nuit. »
Les attaques ciblent délibérément des infrastructures civiles. L’agence libyenne d’informations a rapporté durant le week-end que des avions de l’OTAN avaient bombardé les système d’approvisionnement de l’eau et les égouts des villes d’ al-Khums et Sirte tenues par les forces libyennes . En 1999 durant la guerre aérienne de l’OTAN contre la Yougoslavie, des centrales électriques, des routes, des voies de chemins de fer et des canalisations d’eau avaient été bombardées pour terroriser la population civile.
Des reportages sur Misrata où de violents combats se sont déroulés indiquent qu’un grand nombre de soldats libyens ont été tués durant le week-end par les attaques de l’OTAN. Un combattant de l’opposition s’est vanté de ce que 30 tanks ont été détruits ainsi qu’un convoi de véhicules tout-terrain. Un journaliste du quotidien britannique The Guardian a dit avoir vu au moins six tanks calcinés dans un quartier de la ville où des troupes du gouvernement ont battu en retraite samedi.
Bien que les commandants de l’opposition insistent pour dire que la ville est sous leur contrôle, leurs positions ont été lourdement pilonnées dimanche à partir de la périphérie, ce qui a tué et blessé un grand nombre de personnes. Déterminés à briser l’impasse militaire actuelle, les avions de l’OTAN continuent d’attaquer les forces gouvernementales dans la région.
( source: Mondialisation.ca, Le 26 avril 2011)
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