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Présidentielle 2012: projet du PS pour «redresser» la Fance

5 04 2011

**François Hollande et sa vision de la France pour les présidentielles 2012..

« nous voulons que nos enfants puissent vivre mieux que nous »  

 François Hollande, lors de l'annonce de sa candidature aux primaires socialistes, le 31 mars 2011 à Tulle en Corrèze.

 Mercredi soir, à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), François Hollande devait tenir son premier meeting en tant que candidat à la présidentielle. Sur la scène du Théâtre Rutebeuf, il déroulera un discours de programme, son «rêve français», écrit lors du week-end pascal en Bretagne. Quarante-cinq minutes pour donner sa vision de la France et revêtir les habits de présidentiable. Il détaille pour 20 Minutes les idées de son programme qu’il chiffre à 50milliards sur cinq ans.

**Elu en 2012, que mettriez-vous en place lors des cent premiers jours?D’abord, une réforme fiscale. Ensuite, des « assises de la démocratie sociale » avec tous les acteurs sociaux pour établir l’agenda des cinq ans. Enfin, l’acte de décentralisation pour mettre en place les outils de ma politique.

*Pourquoi faire de la fiscalité la mère de toutes les réformes?

C’est la condition de la réussite du changement en 2012. Il ne faut plus de niches qui affectent l’idée même d’égalité devant l’impôt. Il faut simplifier et mieux redistribuer. Ça passe par une fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu [ce dernier est souvent miné par les niches fiscales, alors que la CSG est retenue à la source].

*Une réforme compliquée à mettre en œuvre, selon certains.

Elle pourrait être votée à l’automne et elle serait appliquée étape par étape pendant tout le mandat. Rien ne doit se faire dans la brutalité et la précipitation. Cela a beaucoup nui à Sarkozy.

*L’autre chantier prioritaire de votre programme est celui de la jeunesse…

Plus aucun jeune ne doit sortir du système scolaire sans une qualification. Le cycle primaire doit être la priorité éducative. Ça veut dire plus de moyens, plus d’instituteurs. Ensuite, je veux mettre en place un référent qui suivrait l’élève tout au long de ses choix, pas seulement au moment où il doit se décider, en 3e ou avant le bac. Il y a trop d’élèves dirigés vers des filières qui ne débouchent sur aucun emploi.

*En parlant d’emploi, vous évoquez l’idée de mobilité territoriale?

La mobilité est vécue souvent comme un déracinement par les jeunes attachés à leur quartier. Mais il n’y a pas de frontière à l’intérieur de la France. Et il y a des territoires ruraux qui ne demandent qu’à accueillir des jeunes, alors que nous avons une concentration de population trop forte en Ile-de-France. On peut aussi imaginer des emplois francs. Le jeune qui vient d’une zone défavorisée pourrait avoir un statut de salarié particulier et être plus facilement employé partout en France grâce à une exonération [un système copié sur celui des zones franches].

*Mais auront-ils envie de quitter leurs proches?

Si l’emploi est ailleurs, pourquoi rester figé dans une réalité territoriale? La mobilité ne doit pas être réservée aux élites qui partent à l’étranger.

*Qu’est-ce que votre contrat de génération?

Je souhaite qu’un employeur qui s’engagerait à garder un senior jusqu’à la retraite tout en embauchant un jeune de moins de 25 ans ait le droit à une double exonération de ses cotisations. Trop souvent, une mesure en faveur de l’emploi des jeunes favorise l’exclusion d’autres catégories.

*Le pouvoir d’achat est le premier sujet d’inquiétude en France…

Et ce sera à mon avis le grand thème de 2012. Je réfléchis en ce moment à un nouveau mode de calcul du smic en essayant de prendre en compte la croissance du pays. Je suis également pour améliorer la règle de la participation. dans les entreprises. Il faut augmenter cette réserve destinée aux salariés et que cette somme ne soit maintenant bloquée que trois ans et non plus cinq.

*Sur beaucoup de sujets (fiscalité, retraite, etc.), vous êtes totalement en phase avec le projet du PS…

Bien sûr, et heureusement. Ce que j’apporte de mon côté, c’est d’abord un thème principal : la réussite des jeunes. Ensuite un ordre de priorité : éducation, logement, justice fiscale. Et j’y ajoute mes instruments : contrat de génération, nouvel acte de décentralisation, engagement pour la mobilité des jeunes.

*Quel est votre «rêve français»?

Il faut aller chercher les Français dans ce qu’ils ont de meilleur. Leur parler  aussi de notre histoire, de la France, cette grande nation qui a franchi des étapes bien plus redoutables que la mondialisation.

François Hollande en vidéo, c’est à voir en dessous:

 -vidéo: http://www.dailymotion.com/video/xif923_francois-hollande-elu-en-2012-quelles-seraient-ses-priorites_news

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**Présidentielle 2012: projet du PS pour «redresser» la Fance

Martine Aubry le 2 avril 2011 à Paris pour le rassemblement

**Martine Aubry le 2 avril 2011 à Paris pour le rassemblement « 2012 génération changement » du Mouvement des jeunes socialistes**Présenté hier (lundi 04.04.2011.)  aux principaux responsables du parti, le programme socialiste pour la présidentielle de 2012 détaille une centaine de propositions. Que le vainqueur de la primaire devra appliquer.  - Encadrement des loyers, réforme de la fiscalité sont les mesures phares du projet…Le Parti socialiste présente mardi officiellement son très attendu projet pour 2012, qui en trente propositions phare, ambitionne de «redresser» la France. Parmi les mesures les plus importantes figurent les 300.000 emplois d’avenir –nouvelle mouture des emplois jeunes créés sous Lionel Jospin en 1997– la création d’une banque publique d’investissement, la réforme de l’impôt sur les sociétés, l’encadrement des loyers et une réforme fiscale fusionnant l’impôt sur le revenu et la CSG pour créer un impôt citoyen prélevé à la source.Le projet intègre l’éventualité de pénalités pour les entreprises qui réalisent des bénéfices et licencient, reprenant un thème cher à l’ex-candidate à l’Elysée Ségolène Royal. Il prévoit aussi de réinvestir une partie des «superprofits» des groupes pétroliers dans des aides à l’isolation et la mise en place de tarifs sociaux pour le gaz et l’électricité.Suppression des «cadeaux fiscaux» Le projet propose également la création de 10.000 postes de gendarmes et policiers en 5 ans, une allocation d’études pour les jeunes sous condition de ressources, la généralisation du CV anonyme ou encore le droit au mariage et à l’adoption pour les couples homoparentaux. Le PS propose aussi de réorienter les achats alimentaires des collectivités locales vers l’agriculture et la pêche de proximité. Pour financer ces mesures, le PS table sur des recettes d’environ 50 milliards d’euros, dégagées par la suppression des «cadeaux fiscaux» mis en oeuvre par la droite depuis 2007. Il envisage 25 milliards d’euros de dépenses supplémentaires sur 5 ans.«Nous sommes des gens sérieux. Nous dirons ce qui est possible tout de suite», a dit la première secrétaire Martine Aubry lundi soir sur France 2. Le projet «version light» compte 27 pages et énumère les «5 défis à relever»: nouveau modèle de développement social-écologique, performance de l’économie et rétablissement des comptes publics, promesse républicaine, citoyenneté et altruisme, redémarrage européen.. Une autre version plus détaillée sera également disponible. (AFP-05.04.2011.)********** **Aubry livre un projet clés en main

Présenté hier aux principaux responsables du parti, le programme socialiste pour la présidentielle de 2012 détaille une centaine de propositions. Que le vainqueur de la primaire devra appliquer.

«Le changement.» Ce pourrait être un slogan de campagne. C’est le titre tout rose du projet des socialistes pour 2012. A moins de 400 jours du premier tour de la présidentielle, la direction du PS a compilé, élagué, affiné ses travaux et propositions faites depuis deux ans pour aboutir à une première mouture d’un programme à disposition du futur candidat : plus de cent propositions, une centaine de pages divisées en trois chapitres – «Redresser la France», «Changer nos vies» et «Rassembler les Français». «Il ne va pas suffire de faire quelques replâtrages […] pour changer la situation des Français», a prévenu Martine Aubry hier sur France 2, dénonçant avec un accent ancré à gauche un «système» en «bout de course» responsable du «déclassement» et du «déclin de la France».

Dans l’après-midi, au siège du PS, à Paris, la première secrétaire avait présenté le texte à ses camarades hauts responsables, réunis en conseil politique, dont François Hollande, Ségolène Royal, Laurent Fabius, Pierre Moscovici… Derniers ajustements et réclamations avant un bureau national extraordinaire ce matin et une adoption prévue par le conseil national samedi. Le document, amendé, sera ensuite envoyé aux adhérents le 11 avril. Ce qui laissera un bon mois aux militants pour en débattre avant un vote le 19 mai et une convention nationale le 28 mai. Au temps du projet succédera alors celui de la primaire ouverte jusqu’en octobre. Chaque candidat devrait se retrouver dans ce projet (lire page 6), mais il est conçu pour laisser assez de marges à chacun pour se distinguer lors du choix du représentant socialiste par les sympathisants de gauche : Arnaud Montebourg et sa «démondialisation», François Hollande et son «contrat de génération»… A défaut de leadership, les socialistes auront au moins des arguments – audibles – à faire valoir à la droite.

Emplois jeunes

Pour les 18-25 ans

«Vieille recette» pour la droite, «mesure efficace» pour la gauche: les emplois jeunes font leur retour. 300 000 «emplois d’avenir», au statut juridique identique aux contrats mis en place en 1997, sont prévus sur la législature. CDD d’un an, renouvelables pendant cinq ans, ils seraient réservés aux jeunes âgés de 18 à 25 ans, payés au minimum au Smic et travaillant dans le secteur non-marchand (associations, collectivités locales…). Avec un double ciblage : les jeunes situés en zone urbaine sensible (ZUS) et le secteur du développement durable. Ces contrats seraient également «accompagnés d’un volet formation plus appuyé que pour les emplois jeunes, explique-t-on rue de Solférino, notamment dans le domaine du diagnostic énergétique des habitations». Coût estimé : 1,2 milliard pour 150 000 premiers contrats. Soit, en vitesse de croisière, un coût annuel de 2,5 à 3 milliards pour les 300 000 emplois d’avenir.

Impôts

Un prélèvement à la source

Le PS promet une «grande» réforme fiscale s’il revient au pouvoir avec l’objectif de rendre cette dernière à la fois plus transparente et plus juste. La mesure phare ? Une fusion de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) avec la Contribution sociale généralisée (CSG). En combinant la base élargie de la CSG qui touche – mais de manière proportionnelle – toutes les formes de revenus avec l’assiette plus réduite mais progressive de l’IRPP, il s’agit de créer un «nouveau grand impôt progressif sur le revenu prélevé à la source». Autrement dit, d’imposer tous les revenus sur la base d’un barème unique s’appliquant de manière identique au travail et au capital. Cette réforme s’accompagnera d’une révision drastique de l’ensemble des niches fiscales et sociales afin de dégager 50 milliards de recettes annuelles supplémentaires à partir de 2015 ou 2016. «Il n’y aura aucune augmentation générale des impôts, ni de la TVA ni de la CSG ou de l’impôt sur le revenu, explique un des auteurs du programme, c’est la conjugaison de la chasse aux cadeaux fiscaux avec la mise en place d’un système plus juste qui permettra d’augmenter considérablement le rendement de l’impôt.» Alors que l’économiste Thomas Piketty dans son livre la Révolution fiscale invite la gauche à s’engager sur la voie d’une réforme à effet immédiat, le PS plaide pour une mise en place «plus progressive», sur la durée d’une législature. «C’est une divergence de méthode et non de fond, explique un fiscaliste du PS. Pour nous cette fusion devra avancer par étapes. Piketty raisonne dans un monde idéal et sans contraintes, c’est séduisant mais pas réaliste politiquement.»

Salaires

De l’exemplarité et plus d’égalité

Sujet sensible après la crise économique : les salaires des dirigeants d’entreprise. Le PS souhaite limiter de 1 à 20 l’éventail des rémunérations dans les sociétés dont l’Etat détient une participation. Même lorsqu’il est minoritaire ? «Il ne pourra alors que le suggérer, admet Alain Vidalies, secrétaire national du PS au travail. L’idée étant que cette limitation devienne progressivement une référence.» Et pour donner un coup de pouce au destin, les socialistes proposent de généraliser la présence des salariés dans les conseils d’administration, mais aussi au sein des comités de rémunération. Quant au projet, caressé en décembre, d’instaurer un éventail des rémunérations dans les grandes entreprises 100% privées, à déterminer en codécision entre l’assemblée générale des actionnaires et le comité d’entreprise (c’est-à-dire les représentants des salariés), le sujet semble encore faire débat. Pour les écarts de salaires hommes-femmes, par contre, le PS se donne l’objectif de diviser les différences par deux en cinq ans, en conditionnant les exonérations de cotisations sociales à la conclusion d’un accord salarial «opérant ce rattrapage».

Retraites

Retour à 60 ans

La position du PS demeure identique à celle du débat en 2010 sur le projet de loi du gouvernement, qui avait repoussé à 62 ans l’âge légal de départ: retour à 60 ans, prise en compte de la pénibilité par la validation d’annuités spécifiques, et allongement éventuel de la durée de cotisation à partir de 2025 «en cas de nouveaux besoins» de financement. Avec, comme garde-fou, que tout allongement de la durée de cotisation soit «limité à la moitié des gains d’espérance de vie», contre les deux tiers aujourd’hui. L’ensemble de ces mesures seraient financées par l’augmentation des cotisations sociales et par de nouveaux prélèvements sur les revenus du capital, pour un total de 37 milliards d’euros à l’horizon 2025.

Nucléaire

Trouver une issue

«Sortir du tout nucléaire» ou «sortir – progressivement – du nucléaire»? Tout est dans le «tout». La première formule devrait être retenue dans le texte du PS. Et elle hérisse Europe Ecologie-les Verts, qui fait de la seconde une condition sine qua non de sa participation à un gouvernement de gauche. «Si cela veut dire baisser la part du nucléaire dans le mix énergétique, ce n’est rien de plus que la déclaration de Sarkozy au Grenelle, tempête Yannick Jadot, directeur de campagne d’Eva Joly. Cela voudrait dire que le PS n’a pas compris les enjeux énergétiques et la catastrophe de Fukushima. J’espère qu’en interne, les modernes gagneront contre les conservateurs.» Entendez Martine Aubry et Harlem Désir, les numéros 1 et 2 du PS, qui ont évoqué une sortie du nucléaire. Versus François Hollande, pour qui «un candidat socialiste ne peut prétendre sortir du nucléaire». Une chose est sûre : le PS bouge, lui qui était encore pro-atome avant Fukushima. «Tout le monde revisite ses convictions. A part Hollande, les pro-nucléaire sont dans un état de sidération, un peu comme les communistes après la chute du mur», note Laurence Rossignol, secrétaire nationale à l’environnement. Pour elle, «rompre avec le tout nucléaire, c’est une rupture idéologique, c’est le premier acte. Et préparer l’après-nucléaire, c’est le chantier du XXIe siècle».

Loyers

Des prix encadrés

La cherté des loyers est devenue une préoccupation quotidienne. Et qui pèse dans les budgets des ménages. Le PS qui «entend parler des vrais problèmes des Français» (dixit Aubry) a inscrit dans son programme, le principe d’un encadrement. «L’idée est d’arrêter la politique du laisser-faire», souligne Nathalie Perrin-Gilbert, secrétaire nationale chargée du dossier, pointant, «l’incroyable dérive des loyers au cours des dix dernières années». L’encadrement est en rupture avec la droite au pouvoir, mais aussi avec les politiques menées jadis par les gouvernements de gauche qui avaient laissé libre cours aux loyers à la relocation. Aujourd’hui, la flambée du coût du logement et les dérives d’un marché débridé, remettent au goût du jour la nécessité d’une régulation publique. L’encadrement des loyers devient du coup un thème fort du clivage gauche-droite. Mais la mise en œuvre reste à préciser. Notamment envers les propriétaires qui ne pourront plus augmenter leur loyer à l’occasion d’un changement de locataire. D’aucuns au PS considèrent que les tarifs locatifs ne devront pas dépasser le prix moyen du mètre carré constaté localement pour contrecarrer les loyers excessifs.

Police

Plus de proximité

Les socialistes veulent mettre «du bleu» dans la rue parce que la sécurité publique est leur priorité absolue et qu’elle fut «le secteur le plus sinistré du ministère de l’Intérieur» sous Nicolas Sarkozy, explique Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS à la sécurité. Le parti entend s’inspirer «du meilleur de la police de proximité», inventée par la gauche à la fin des années 90 et enterré avec fracas par Nicolas Sarkozy en 2003. Mais pas question de revenir à la version initiale de la «pol prox» qui était censée couvrir tout le territoire et fut coûteuse en effectifs. Pour mettre le paquet sur la sécurité publique, le PS projette le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes sur cinq ans, dont 1 000 la première année qui seront affectés directement dans des «zones de sécurité prioritaire». Les socialistes souhaitent coller au plus près du terrain de la délinquance en mettant en œuvre des «stratégies de sécurité locales» définies avec les élus, les commissaires et les commandants de groupement pour la gendarmerie. Pour mesurer l’évolution de la sécurité, le PS entend s’appuyer sur la mesure du service rendu à la population (efficacité, dialogue, rapidité…). Ce qui serait une vraie révolution quand on sait que les statistiques de la délinquance reposent aujourd’hui largement sur des chiffres collectés par les policiers et les gendarmes eux-mêmes. En matière de justice, 500 magistrats et greffiers devraient être recrutés afin «qu’elle soit en mesure de fonctionner dans des délais raisonnables et garantir l’effectivité, la proximité et la rapidité de la sanction».

Ecole

Des projets pour tous les niveaux

Seuls trois enfants d’ouvriers sur dix atteignent la terminale : pour assurer une réelle égalité des chances, le PS propose de se concentrer sur «les fragilités les plus graves du système», c’est-à-dire le primaire. Il promet de rendre l’école obligatoire à 3 ans et de l’ouvrir aux 2 ans. Pour que chaque enfant en sorte en sachant «lire, écrire, compter, cliquer», il propose de «renforcer l’encadrement», donc de recruter des profs. Le PS veut par ailleurs revenir sur la semaine des quatre jours – unanimement dénoncée – remplacée par «cinq jours éducatifs» et sur l’assouplissement de la carte scolaire, qui a condamné les établissements ghettos. Nettement plus prudent que Ségolène Royal qui voulait mettre les profs au travail, le PS parle d’ouvrir «les chantiers des missions et de l’organisation» de leur travail, ainsi que de «revalorisation». Il promet aussi de revenir sur l’un des fiascos du sarkozysme : la réforme de la formation des profs. Enfin, dans le supérieur, il créera une «allocation d’études pour les jeunes en formation» qui devrait leur permettre d’être autonomes. Elle sera sous conditions de ressources et regroupera les aides existantes – les bourses mais aussi l’aide au logement qui était accordée à tous. La loi sur l’autonomie des universités (LRU), qui avait suscité une vaste mobilisation, sera «réformée».

Santé

Des médecins pour les déserts

Apparemment fortes, deux mesures sont prévues pour la médecine de ville. La première concerne la mise en place d’un dispositif pour contraindre les médecins à s’installer dans des régions où les professionnels de santé sont trop peu nombreux. En clair, combattre ces déserts médicaux et pour cela, le PS entend s’attaquer au principe de la liberté d’installation. Seconde mesure : «Une mutation profonde des modes de rémunération des médecins généralistes, par l’introduction du paiement au forfait.» Comment sortir, en effet, du paiement à l’acte, qui est par nature inflationniste ? Depuis près de vingt ans, les experts réfléchissent pour trouver un autre mode de financement de la médecine de ville. La proposition du PS de favoriser le paiement au forfait entre dans cette logique. On peut se demander si ces mesures n’interviennent pas trop tard : ainsi aujourd’hui, seul un médecin sur dix s’installe en libéral, les autres allant vers des activités salariées. C’est toute la médecine libérale qui risque de devenir… un désert médical.

Famille

Plus de modernité

DSK avait été le premier, en 2004, à se positionner sur le mariage et l’adoption par des couples homosexuels : «Pour moi, c’est oui». Même Ségolène Royal, plutôt réticente au départ, s’était ralliée à l’idée lors de la dernière campagne présidentielle. Le PS proposera donc l’ouverture du mariage au couple de même sexe ainsi que la reconnaissance de leur parentalité comme en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas, dans les pays scandinaves, etc. En 2007, les députés socialistes avaient déjà déposé une proposition de loi sur ces deux questions, sorte de gage que le parti ne laissera pas tomber ces revendications. Pour le PS, c’est un excellent moyen de se montrer plus moderne que la droite empêtrée – à quelques exceptions près – dans des schémas familiaux classiques et souvent tétanisée par l’homosexualité. (Libération-05.04.2011.)

 

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**Mutation

Une boîte à outils et un logiciel libre. C’est ainsi que se présente le programme du Parti socialiste, dans lequel chaque candidat déclaré ou à venir pourra, s’il le souhaite, piocher à sa guise et refaire à sa main. Sa force : esquisser une autre société en proposant, secteur par secteur – sur l’éducation, le logement, la fiscalité, la sécurité, les âges de la vie, la mondialisation, etc. -, à la fois des mesures précises et une philosophie d’ensemble.

Il faut reconnaître que le PS a travaillé pendant ses années d’opposition, en tout cas ces deux dernières, et que des révisions profondes, voire des mutations de doctrine, apparaissent ici et là sur des points loin d’être négligeables. Qui aurait ainsi pu imaginer, même si les propositions finales sont en retrait par rapport au vigoureux débat qui agite les économistes et les intellectuels, que le PS ferait l’apologie d’une forme tempérée de protectionnisme ? Ou que, sur l’école, il entérinerait l’échec démocratique de l’institution, incapable de réduire les inégalités sociales, sauf à les prendre enfin par la racine, dès le plus jeune âge, et à faire travailler différemment les enseignants ? Quant à la philosophie d’ensemble, elle pourrait se résumer en quelques mots : respecter, protéger, remettre en mouvement un pays et des individus tétanisés par la globalisation et qui peinent à entrevoir leur avenir. Reste désormais, et ce sera autrement périlleux que de parvenir à un texte de synthèse, à trancher la question qu’appelle la logique des institutions et de cette élection si particulière qu’est une présidentielle : quel(le) candidat(e) ? (Edito-Libération-05.04.2011.)

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**Exaspérés par le débat sur la laïcité et l’islam…

des militants quittent le parti ou bataillent en interne.

Pour l’heure, il est le seul à avoir publiquement déchiré sa carte de l’UMP. Il l’a fait spectaculairement, à grands coups de ciseaux, le 10 mars, lors de la rencontre organisée à la Mosquée de Paris contre le débat sur la laïcité et l’islam. Abdallah Zekri a-t-il été suivi? Son appel à «tous les musulmans de l’UMP» a-t-il été imité ? «J’ai reçu des dizaines de mails, de SMS, de coups de téléphone de soutien», déclare-t-il. Et «une quinzaine de personnes» l’auraient rejoint. Depuis, Zekri a adhéré au Parti socialiste. Lors des cantonales, il a «fait campagne pour le candidat soutenu par le PS contre le FN». Franco-Algérien, gaulliste historique, Abdallah Zekri a d’abord milité au RPR avant de rejoindre l’UMP lors de sa création. Il a apprécié Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier a été nommé à l’Intérieur : «C’est lui qui a lancé le Conseil français du culte musulman.» Il l’a soutenu lors de la campagne de 2007 : «J’ai mouillé ma chemise pour lui.» Puis il a été déçu par l’évolution de son parti. Après le débat sur l’identité nationale, celui sur la laïcité et l’islam est de trop. «A l’UMP, il y a une aile droitière dont le discours est plus intégriste et fondamentaliste que celui du FN», dit-il.Autre déçu de l’UMP, Abderrahmane Dahmane, conseiller technique de Sarkozy. Le 10 mars, il déclarait que «l’UMP de Copé, c’est la peste pour les musulmans». Le lendemain, il était limogé. Depuis, Dahmane a pris la tête d’une croisade contre Jean-François Copé, organisateur du débat sur la laïcité et l’islam du 5 avril (lire ci-contre). Hier, il a lancé un appel aux «Français de confession musulmane» afin qu’ils quittent l’UMP, «bateau de […] cette peste qui devient brune, qui est une horreur pour les musulmans et pour les Français».Suivis par la base. Si Zekri et Dahmane ont publiquement rompu avec l’UMP, c’est qu’ils se savent suivis par une bonne partie de leur base. Rares sont, en effet, les musulmans favorables à ce débat. Y compris à droite. Exception : Fatima Belarbi, présidente de l’Association des femmes marocaines à l’étranger. Elle se dit «proche de l’UMP sans pour autant être dedans». «Je suis une personne de communication. Pour moi, tous les débats sont les bienvenus, affirme-t-elle. Mais je veux un débat de haut niveau qui permette vraiment de poser les problématiques que rencontrent aussi bien les pratiquants musulmans – on veut des salles de prière dignes – que le pays d’accueil.» Pour elle, l’UMP n’est pas islamophobe : «Au contraire, elle veut freiner l’islamophobie.» «Un tel débat peut apaiser les gens et être bénéfique pour l’islam et pour toutes les religions», veut-elle croire.

Abdessamad el-Abar, militant UMP à Versailles, vice-président du Cercle de la diversité républicaine (proche de l’UMP) et cadre dans le privé, n’est pas d’accord. Il pense au contraire que «le débat sur l’islam n’a pas lieu d’être. Il va nous arriver ce qui est arrivé pendant le débat sur l’identité nationale. On va encore nous stigmatiser». Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, «nous avait dit de ne pas nous faire de souci, qu’on débattrait de tout ce qui fait l’identité nationale, rappelle-t-il. En fait, le débat a porté sur l’islam. Les musulmans se sont sentis stigmatisés. On va refaire la même chose. L’UMP est en train de courir après le FN». Pour autant, il n’envisage pas de quitter le parti. «Je n’ai pas rendu ma carte, je ne le ferai pas, mon choix est fait, je considère que le combat doit continuer à l’intérieur.»

Fayçal Ménia, élu UMP à la mairie d’Aubervilliers et chef d’entreprise, n’envisage pas non plus de suivre l’exemple d’Abdallah Zekri. «Je suis un élu, je ne renie pas mon parti, je ne ferai pas plaisir à cette frange-là de l’UMP.» Lui aussi dénonce ce débat : «C’est une blessure pour moi, pour les millions de musulmans qui sont en France, et pour les milliers de militants UMP de sensibilité musulmane.» Et il promet lui aussi de se battre en interne : «Je comprends que les gens soient gênés par les prières dans la rue. Mais j’explique aux militants et aux élus que les musulmans ne le font pas par plaisir mais parce qu’ils manquent de lieux de culte.»

L’éventuelle fronde des musulmans inquiète-t-elle Copé ? Abdallah Zekri leur a demandé de «manifester devant le siège de l’UMP le 5 avril», jour du débat sur la laïcité. Le 18 mars, le parti publiait un communiqué annonçant que «les musulmans de France favorables à l’UMP et à la majorité présidentielle [ont décidé] de créer l’Union des Français musulmans (UFM)». Abdessamad el-Abar et Fayçal Ménia n’envisagent pas d’y adhérer. «On me l’a proposé mais cela ne m’intéresse pas, dit le premier. Je suis Français à part entière. Je n’ai pas envie qu’il y ait un amalgame entre le religieux et le politique.» Le second est tout aussi sévère : «On ne peut pas être un parti républicain, croire en la laïcité, et créer à l’intérieur un petit groupe communautaire.» L’UMP s’est-elle rendu compte qu’elle avait fait une boulette ? Le communiqué annonçant la création de l’UFM a disparu de son site. Selon Abdallah Zekri, Jean-François Copé aurait affirmé n’avoir pas été informé de sa création. Et ne pas y être favorable.

Malsain et électoraliste. Quant à Dahmane Mebrouki, le président de l’UFM, il affiche sa distance avec le parti majoritaire : «Notre association est proche de l’UMP, nous partageons ses idées, nous soutenons l’action du Président depuis 2007. Mais notre création n’est pas une initiative de l’UMP. Et personnellement, je n’en suis pas membre.»

L’UFM pourrait être la seule représentante des musulmans le 5 avril. Le Conseil français du culte musulman a annoncé qu’il ne participerait pas à cette réunion. Les catholiques, protestants, juifs, sikhs et jusqu’aux francs-maçons du Grand Orient, ardents défenseurs de la laïcité, dénoncent un débat malsain et électoraliste. Claude Guéant recevra d’ici à la fin de la semaine prochaine les responsables des principales religions. (Libération-30.03.2011.)

 

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