L’imposteur rénégat qui a comploté contre son pays l’Irak

20 02 2011

   «J’ai tout inventé pour renverser Saddam Hussein»  ….(et détruire son pays)…

«J'ai eu la chance de fabriquer quelque chose pour renverser le régime», a déclaré Rafid Ahmed Alwan al-Janabi au journal britannique The Guardian. L'homme s'était présenté au renseignement allemand comme l'ancien directeur du programme d'armes biologiques à l'usine de Djerf al-Nadaf.
«J’ai eu la chance de fabriquer quelque chose pour renverser le régime», a déclaré Rafid Ahmed Alwan al-Janabi au journal britannique The Guardian. L’homme s’était présenté au renseignement allemand comme l’ancien directeur du programme d’armes biologiques à l’usine de Djerf al-Nadaf.

L’ingénieur chimiste irakien, dont le témoignage sur l’existence d’armes bactériologiques a joué un rôle crucial dans le déclenchement de la seconde guerre d’Irak, reconnaît enfin avoir menti.

L'imposteur rénégat qui a comploté contre son pays l'Irak dans international coeur- Son témoignage était au cœur des justifications américaines pour envahir l’Irak en 2003. Le dissident irakien, à l’origine des informations sur l’existence d’armes bactériologiques, confie pour la première fois au Guardian mercredi avoir tout inventé pour renverser Saddam Hussein. Rafid Ahmed Alwan al-Janabi avait jusqu’ici maintenu ses révélations, même si les enquêtes de plusieurs services secrets, relayées par la presse, les avaient déclarées sans fondement. L’ingénieur chimiste fuit l’Irak en 1999 et se réfugie en Allemagne. Il est approché en 2000 par les services secrets allemands, le BND. Rafid travaille dans une usine de semences sous contrôle de l’armée. Mais il prétend au BND que l’usine produit des armes bactériologiques et qu’il en est l’ancien directeur. Il assure que l’Irak possède des camions transportant des armes bactériologiques et que le pays construit des usines d’armement clandestines.

Le renseignement allemand cherche à vérifier ses informations et interroge le supérieur de Rafid, l’ancien chef de la Commission des industries militaires en Irak, en exil à Dubaï. Bassil Latif affirme qu’il n’y a en Irak ni camions ni usines secrètes. Rafid Ahmed Alwan al-Janabi, à qui l’Etat allemand a octroyé une allocation et un appartement, reconnaît avoir fabulé. Mais le BND continue à lui faire confiance et le recontacte en 2002. Selon Rafid, les services secrets font pression sur lui, lui disant que sa femme enceinte ne pourra entrer en Allemagne s’il ne donne pas plus de détails sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein. Rafid obtempère, sans savoir que Berlin transmet ses aveux aux autorités américaines.

L’ingénieur, répondant au nom de code Curveball, découvre l’importance de son témoignage lors du discours de Colin Powell à l’ONU, en mars 2003. A sa surprise, le secrétaire d’Etat de l’époque le désigne sans révéler son nom comme sa source et invoque ses révélations pour justifier la future invasion américaine. Furieux, Rafid, qui ne voulait pas que ses aveux soient transmis à des pays étrangers, tance le BND, qui le met à l’isolation pendant 90 jours. Le BND est lui aussi «sous le choc». «Nous avions toujours dit à Washington que ce n’était pas prouvé, que Curveball n’avait jamais vu personne produire des armes biologiques», déplore un responsable en 2005 à la presse américaine. Malgré son rôle clé, Rafid n’a aucun remord. Il assure avoir agi pour libérer l’Irak du joug de la dictature. «Peut-être avais-je raison, peut-être avais-je tort», mais «il n’y avait pas d’autre moyen pour instaurer la liberté», affirme-t-il au Guardian. «J’avais l’opportunité unique de renverser le régime, je suis fier d’avoir donné au pays un peu de démocratie».

Des motifs sur lesquels plane le doute. Selon la CIA, Rafid aurait monnayé ses confessions contre l’obtention de l’asile politique en Allemagne, ce que le dissident dément. Si Rafid, dont l’identité a été révélée au grand jour par CBS en 2007, parle aujourd’hui, c’est qu’il espère que son histoire intéressera un éditeur ou un réalisateur. L’ingénieur dit être en mauvaise posture depuis que les autorités allemandes lui ont retiré son appartement et son téléphone. Ses révélations ont été néanmoins été saluées par l’ancien responsable Europe de la CIA qui les a trouvées «fascinantes». «Je me sens mieux. Encore aujourd’hui, des gens croient que ses allégations avaient un fond de vérité». (Le Figaro-16.02.2011.)

**Un imposteur pour justifier
la guerre en Irak….(et détruire un pays !)…

Lors de son intervention à l’ONU le 5 février 2003, Colin Powellmentionna des informations datées provenant de «Curve Ball». Or, le «témoin oculaire» avait déjà quitté l’Irak à l’époque.
Lors de son intervention à l’ONU le 5 février 2003, Colin Powellmentionna des informations datées provenant de «Curve Ball». Or, le «témoin oculaire» avait déjà quitté l’Irak à l’époque. 

La chaîne CBS a identifié le demandeur d’asile irakien qui avait «vendu» à la CIA les fausses preuves de l’existence d’un arsenal biologique mobile aux mains de Saddam Hussein.

coeur- dans internationalLe monde entier a encore en mémoire la démonstration, croquis à l’appui, de Colin Powell devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 5 février 2003, un mois avant l’invasion de l’Irak. Pointant des camions soupçonnés de transporter des stocks d’agents biologiques, le secrétaire d’État américain de l’époque avait cité comme «source, un témoin oculaire, un ingénieur chimique irakien» ayant travaillé dans une usine de Djerf al-Nadaf, où les véhicules étaient prétendument convertis en laboratoires mobiles d’armes de destruction massive.

Discréditée depuis longtemps, la source en question était restée anonyme, connue seulement sous son code : «Curve Ball» (d’après une expression de base-ball qui signifie «balle à effet»).

Le voile vient enfin d’être levé par la chaîne de télévision américaine CBS qui, dans son célèbre magazine du dimanche soir, «60 Minutes», a identifié l’auteur des faux renseignements utilisés pour justifier le renversement de Saddam Hussein : Rafid Ahmed Alwan, un Irakien de 32 ans, apparu en novembre 1999 dans un centre de réfugiés allemand près de Nuremberg pour y demander l’asile politique.

Au terme d’une enquête de deux ans, le correspondant de CBS, Bob Simon, a reconstitué la trame du scénario monté de toutes pièces pour monnayer un droit d’asile au prix d’une guerre décidée d’avance : «S’ils n’avaient pas eu “Curve Ball”, ils auraient probablement trouvé autre chose», a admis un ancien responsable de la CIA, Tyler Drumheller, sur le plateau de «60 Minutes». Mais Curve Ball était «le cas absolument essentiel» du dossier fourni par la centrale de renseignement pour nourrir les pires craintes : la mobilité de l’arsenal chimique et biologique supposé allait le soustraire aux bombes américaines ou le faire tomber dans des mains terroristes.

À partir de dessins

 

Dans les hautes sphères de la CIA, on n’était donc que trop enclin à croire Rafid Alwan, qui s’était présenté comme l’ancien directeur du programme d’armes biologiques à l’usine de Djerf al-Nadaf. C’est à partir de ses dessins de camions équipés de tuyaux multiples, sortant du bâtiment par une porte secrète, que le dossier confié à Colin Powell avait été échafaudé. Pourtant, le transfuge avait refusé d’être interrogé directement par des agents américains, ceux-ci se contentant des rapports de leurs collègues allemands. C’est donc vers son homologue August Hanning que, selon CBS, George Tenet, alors directeur de la CIA, se tourna pour lui demander, le 18 décembre 2002, son avis sur l’utilisation des informations recueillies auprès de Curve Ball.

La réponse devait être reçue avant une entrevue de Tenet avec George W. Bush trois jours plus tard. Les informations étaient plausibles, mais n’avaient pu être vérifiées. Malgré les commentaires prudents des Allemands, dont il vient d’affirmer n’avoir pas eu connaissance, le patron de la CIA déclarait à son président, le 21 décembre, que l’affaire était «dans le sac» («slam dunk», selon la formule de basket-ball).

À l’ONU, Colin Powell allait même mentionner une contamination qui, selon Curve Ball, avait coûté la vie, en 1998, à douze employés de l’usine de Djerf al-Nadaf. Or, le «témoin oculaire», qui n’avait lui-même travaillé, comme simple employé, que jusqu’en 1995 sur le site, avait déjà quitté l’Irak à l’époque. La «source» n’était qu’un bonimenteur que les Américains avaient décidé de juger plus digne de confiance que les inspecteurs de l’ONU qui n’avaient trouvé aucune trace d’agents chimiques à Djerf al-Nadaf. Rafid Alwan vit aujourd’hui en Allemagne sous une fausse identité. (Le Figaro-08.11.2007.)

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