Algérie:après les dernières mesures annoncées par Bouteflika
6 02 2011**Louisa Hanoune revendique plus de réformes politiques et une véritable séparation des pouvoirs pour démocratiser les institutions de l’Etat.
Un Snmg à 40.000 DA, une allocation chômage et un syndicat pour la police. Telles sont, entres autres, les revendications du Parti des Travailleurs.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a revendiqué, hier, lors d’un meeting avec ses militants à Alger, plus de réformes politiques après les mesures annoncées par le Conseil des ministres. «Nous demandons des réformes politiques pour démocratiser les institutions de l’Etat et une véritable séparation des pouvoirs», a-t-elle déclaré. Dans ce contexte, Mme Hanoune a demandé la révision «en urgence» de la loi électorale et l’organisation des élections législatives et locales anticipées. «Il faut élire une Assemblée constituante pour concrétiser la souveraineté nationale», a-t-elle insisté.
Elle a incité ses militants à constituer des comités populaires et politiques dans les cités et villages pour «discuter des questions politiques du pays à même de dégager des mécanismes pour la rupture avec le régime».
L’ex-candidate à l’élection présidentielle de 2009 a appelé également à la levée de l’interdiction des marches au niveau de la capitale, en vigueur depuis la marche historiques des archs de Kabylie le 14 juin 2001.
«Vu la situation politique et sécuritaire, il est anormal que les marches ne soient pas autorisées à Alger alors que c’est dans cette ville que toutes les institutions de l’Etat sont érigées et c’est auprès de ces institutions que les citoyens veulent déposer leurs revendications», a-t-elle estimé.
Par ailleurs, la responsable du PT a demandé l’augmentation du Snmg pour atteindre 40.000 DA, l’éradication du filet social et l’instauration d’une prime chômage.
Concernant la politique sociale et économique du gouvernement de ces dernières années, Louisa Hanoune a exigé le bilan des privatisations et des politiques infructueuses engagées dans le domaine de l’emploi. Elle a suggéré, en outre, que la police nationale soit dotée d’un syndicat qui sera affilié à la centrale syndicale Ugta.
Cela étant, la secrétaire générale du PT a salué certaines mesures adoptées par le Conseil des ministres ce jeudi 3 février 2011, en les qualifiant de positives.
«Le communiqué du Conseil des ministres est important. Il y a des intentions de traiter des questions sensibles et on attend leur concrétisation», a-t-elle déclaré. Elle s’est félicitée notamment de la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 19 ans, qui sera «imminent» selon sa lecture, de la dépénalisation des délits de gestion et de l’ouverture des médias lourds publics aux activités des partis politiques.
Dans son allocution, Mme Hanoune est revenue longuement sur la révolution tunisienne qui a chassé l’ex-président Ben Ali, et la révolte du peuple égyptien contre Moubarak. Elle a salué, dans ce contexte, la réaction de l’Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ce dernier a déclaré mardi dernier en marge de la clôture de la session d’automne du Parlement, que «l’Algérie respecte le choix des peuples et les gouvernements qui en sont l’émanation».
Toutefois, elle a mis en garde contre toute comparaison entre la situation entre l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, de même entre ce qui se passe actuellement dans les pays de cette région et les pays de l’Europe de l’Est au lendemain de la chute du mur de Berlin en 1989. «Pour la simple raison que l’Europe de l’Est était sous la dictature stalinienne alors que dans cette région il y a des régimes policiers, des royaumes, des républiques…», a-t-elle expliqué. (L’Expression-06.02.2011.)
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*Une Alliance pour le changement
*Personnalités politiques, société civile, associations et partis politiques se consultent dans la perspective d’impulser le changement.L’ex-chef de gouvernement (1999-2000), sous Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Benbitour, a fondé à son tour avec d’autres partis, l’Alliance nationale pour le changement (ANC). La tenue d’une «conférence nationale pour le changement» et l’élaboration d’une «charte d’honneur de l’opposition et d’une plate-forme de revendications politiques», sont autant d’objectifs assignés à cette nouvelle alliance dont la fondation a été annoncée cette semaine à Alger. Contacté hier par L’Expression, le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Ben Abdeslam, a affirmé que «sa formation a rejoint l’initiative pour les forces du changement, de l’ex-chef de gouvernement avec d’autres personnalités politiques». Le parti El Islah ainsi que d’autres associations politiques, entre autres, le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC) groupe dissident du MSP, à leur tête Abdelmadjid Menasra, le parti du Rassemblement algérien (RA), le Parti républicain algérien (PRA) de Abdelkader Merbah, sont les principaux signataires de la déclaration finale annonçant la naissance de l’Alliance nationale pour le changement. Outre ces partis politiques, des syndicats ont également rejoint l’alliance. «L’Unpef, le Snte et le Snapap sont parmi les syndicats signataires de l’acte de naissance de ladite alliance», selon le responsable d’El Islah.(Nous n’avons pu joindre, dans l’immédiat, ces partis et syndicats pour avoir leur point de vue et leur confirmation, Ndlr) «Les membres de la nouvelle coordination s’attelleront lors de la prochaine rencontre à l’élaboration d’une plate-forme de revendications politiques, qu’ils comptent adresser au chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika», a par ailleurs, indiqué M.Ben Abdeslam. Celui-ci laisse entendre que le document en question «portera sur la demande de l’ouverture du dialogue entre le pouvoir et l’opposition dans le cadre d’une conférence nationale». A la question de savoir pourquoi les membres de l’ANC n’ont pas opté plutôt pour le renforcement de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie au lieu d’aller en rangs dispersés, M.Ben Abdeslam explique que «l’ANC est en contact avec tous les partis, y compris la Cncd». Les rédacteurs du communiqué de l’ANC, parvenu hier à notre rédaction, indiquent que parallèlement au travail de consultation auprès des autres composantes de la scène politique, un programme de mobilisation sur le terrain sera mené pour concrétiser cette initiative. «Nous soutenons toutes les actions pour le changement, y compris les marches, même si elles ne figurent pas sur la liste de nos priorités», peut-on lire également sur le même document. Toutefois, cela n’a pas empêché l’ANC d’appeler les pouvoirs publics à «autoriser les marches et à protéger les biens publics et privés». La transition vers la démocratie, la justice sociale et une vie décente pour tout le monde sont les revendications mises en avant par les rédacteurs du communiqué. Les représentants du mouvement El Islah, du Parti du Renouveau algérien, du Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD), du Mouvement El Infitah, ainsi que l’Association des ouléma algériens, et l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, sont parmi les cofondateurs de cette alliance. Des organisations syndicales autonomes et des personnalités politiques ont pris part également à la rencontre qui a vu naître une «sainte alliance» entre partis politiques, associations caritatives et personnalités politiques venus de divers horizons pour se regrouper et réclamer plus de liberté et de démocratie pour le pays. Cette rencontre a été sanctionnée par la mise sur pied d’une coordination nationale. Dans son intervention à l’ouverture de cette rencontre, le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Ben Abdeslam, a appelé à une rencontre entre le pouvoir et l’opposition en vue d’une «refondation de l’Etat». Pour sa part, Ahmed Benbitour, qui est à l’origine de «l’Initiative des forces du changement», a demandé la prise de mesures devant «assurer un minimum de conditions susceptibles de garantir les libertés individuelles et collectives». Selon des observateurs, les initiateurs de la nouvelle coordination (ANC) n’auraient pas digéré leur exclusion supposée de la Coordination pour le changement et la démocratie, (Cncd) lancée le 28 janvier dernier. Si la Cncd revendique clairement la levée de l’état d’urgence, l’ouverture politique et le déverrouillage du champ médiatique, en revanche, l’ANC procède d’une autre approche. Elle appelle à la mise en place d’une conférence nationale pour le dialogue. (L’Expression-07.02.2011.)
**en perspective d’un changement politique…des hommes brisent le statu quo
Après une hibernation qui n’a que trop duré, la scène politique nationale commence à présenter des signes de frémissement. Naissance d’alliances politiques et appels à des marches se succèdent alors que des émeutes ont éclaté dans plusieurs régions du pays.
La conjoncture régionale et les mesures prises lors du dernier Conseil des ministres sont autant de facteurs susceptibles d’entretenir ce frémissement. Cette situation n’annonce-t-elle pas des signaux qui conduiraient à un remodelage de la carte politique nationale?
Autrement dit, en l’absence d’une force politique plus ou moins crédible et légitime, l’heure de la redistribution des rôles a-t-elle sonné avec la naissance de ces nouvelles coalitions? Les initiatives politiques se multiplient ces derniers jours et s’inscrivent toutes dans cette perspective.
Après la naissance de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, certaines formations politiques, syndicats et hommes politiques ont annoncé la création, samedi dernier, d’une Alliance nationale pour le changement (ANC). Les représentants du mouvement El Islah, du Parti du renouveau algérien, du Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD), du mouvement El Infitah, ainsi que de l’Association des ouléma algériens, les organisations syndicales autonomes et des personnalités politiques, à l’instar de l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, en font partie. Ils ont pris part à la rencontre lors de laquelle la création de l’alliance a été annoncée. La naissance de ces coalitions marque, selon leurs initiateurs, le début d’une reconfiguration du paysage politique. Pour M.Benbitour, la scène politique nationale connaîtra un positionnement à condition d’une plus grande ouverture du champ politique et de l’espace démocratique. «Si le processus démocratique réussit avec plus d’ouverture du champ politique, il y aura certainement un autre positionnement» et une réorganisation de la carte politique nationale, a-t-il soutenu, dans une déclaration à L’Expression. Et de préciser qu’il s’agit de coalitions conjoncturelles. «Lorsqu’on apporte notre soutien à une initiative politique, cela ne témoigne pas de notre sympathie à l’idéologie des initiateurs. Il s’agit d’une alliance stratégique. Je soutiens toutes les initiatives qui vont dans le même sens que l’ANC», dira encore le même interlocuteur. Il signifie par là qu’il partage l’objectif ultime du changement. Cet avis est partagé même par les partis au sein de l’Alliance présidentielle. Pour Abderrezak Mokri, vice-président du MSP, la situation actuelle mène droit vers la reconfiguration de la carte politique nationale. «Sans des réformes politiques profondes, l’alternance au pouvoir, l’ouverture du champ politique et la liberté d’expression, c’est tout à fait normal que cette situation engendre un chamboulement dans le paysage politique», a-t-il dit. Un avis que le député Tarek Mira, co-porte-parole provisoire du Manifeste des droits et liberté, ne partage pas. Pour ce dernier, cette situation «ne mèrera pas systématiquement vers la refonte du champ politique national». Et de s’expliquer: «Il s’agit d’un éveil des consciences de la population et non pas des acteurs politiques. Certaines parties ou groupes croient que le grand soir est arrivé et ils commencent à se mettre au devant de la scène». Pour lui, ce serait une manière de se refaire une santé politique et de jouer à la récupération. Les derniers événements survenus en Tunisie et en Egypte ont-ils favorisé l’émergence de cette nouvelle donne politique? Pour Ahmed Benbitour, le syndrome tunisien et égyptien existe bel et bien en Algérie. «Tous les facteurs qui ont contribué au déclenchement de la révolution en Tunisie ou en Egypte existent chez nous. C’est tout à fait normal que la conjoncture régionale ait favorisé l’émergence de ces alliances», a analysé l’ancien chef de gouvernement. M.Benbitour illustre son analyse par des références à la Révolution algérienne qui a contribué, a-t-il soutenu, à la libération de tous les pays africains colonisés. Au MSP, on estime que le phénomène tunisien a contaminé tous les pays arabes et non seulement l’Algérie. «Les événements en Tunisie ont contribué au réveil du Monde arabe. C’est ce qui a poussé un bon nombre de gouvernements de cette région à faire des concessions, jadis inimaginables», a précisé Mokri. A travers une telle alliance, à El Islah, (parti islamiste), on estime que la classe politique veut être la locomotive du changement et devancer la révolte populaire.
«Notre démarche consiste à faire de l’action politique une locomotive du changement. Nous voulons devancer l’action de la rue, car une fois déclenchée, on n’aura plus rien à récupérer», a indiqué, de son côté, M.Filali, député d’El-Islah. L’ambition de ces alliances est de constituer une puissance capable de fédérer les revendications populaires qu’aucune autre force politique n’a été capable de réaliser. (L’Expression-07.02.2011.)
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**soulagement et surenchères
LE DÉBUT DES AVANCÉES
Décisions souveraines
D’autres conquêtes doivent être obtenues par le débat, le travail et l’approfondissement des réformes.
Tout en sachant bien que l’Algérie est foncièrement incomparable; avant le Jeudi 3 Février 2011, il faut le dire, nous étions inquiets, nous appréhendions même un scénario proche de celui de qui secoue en ce moment des pays arabes. Nous craignions l’absence d’anticipation, qui aboutisse à un processus imprévisible. Nous devinions que le temps presse, un compte à rebours. Le soulagement est réel. Les surenchères n’ont plus de raison d’être, car des revendications sont satisfaites en termes de processus souverainement engagé. Certes, nous pouvons juger les décisions comme partielles vu l’état de la société, mais l’heure doit être marquée par l’apaisement, la vigilance et l’espoir.
Décisions justes
Les décisions justes et courageuses prises, en Conseil des ministres ce jeudi 3 février 2011 dans une conjoncture internationale et régionale périlleuse, méritent d’êtres saluées. Elles nous démontrent, encore une fois, que le pessimisme ne devrait jamais avoir de place dans notre pays. L’appel à la responsabilisation et au sursaut est pour tout intellectuel une opportunité pour rétablir l’échelle des valeurs.
Il s’agit de rendre hommage à la force tranquille et intelligente de ceux qui oeuvrent sans relâche, à tous les niveaux de l’Etat, afin que l’Algérie soit toujours forte et exemplaire. Il reste à tous, à s’engager pour le bien commun et de donner du sens à la vie collective dans une saine compétition. La justice sociale et le respect du droit à participer sont les mots d’ordre. La prochaine levée de l’état d’urgence, tout en poursuivant la lutte antiterroriste, la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, l’accélération de l’accès aux biens sociaux et l’ouverture des médias lourds, sont les points forts de ces décisions.
Après la politique de «La réconciliation et la paix nationale», dimension historique, non restreinte à l’aspect sécuritaire, qui reste déterminant, voilà que s’annonce le processus tant attendu de la relance de la bonne gouvernance, de la justice sociale et le renforcement des libertés. Ce début des avancées est concret. La responsabilité est collective pour changer la situation de notre pays en termes de refondation.
C’est un point de départ, une première démarche pour une paix durable par des moyens politiques et économiques. Il est clair que c’est une nouvelle étape de la vie de la nation. Cependant, d’autres conquêtes doivent être obtenues par le débat, le travail et l’approfondissement des réformes.
Dans un monde arabo-musulman figé et en grave crise, et un monde occidental s’éprouvant en impasses, l’Algérie, qui a mené la plus prestigieuse lutte de Libération nationale du XXe siècle, qui a été une polarité mondiale et a symbolisé la liberté et la dignité des hommes, montre sous une impulsion majeure, qu’elle peut de nouveau se retrouver à l’avant-garde de l’ouverture pacifique. Dans un contexte de mécontentement exacerbé, de malaise et de morosité, c’est ce que chacun de nous espérait comme début de processus pour l’élévation sociale, qui permettra, entre autres, de recomposer les classes moyennes. Ces mesures conjuguent l’Etat de droit et la justice sociale. Notre société est fragilisée, marquée par le ressentiment, mais elle démontre qu’elle dispose encore d’atouts pour la renaissance. En effet, si la société considère que l’Indépendance n’a pas réalisé toutes les promesses de l’Appel de Novembre, fondé sur la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques et le respect des libertés fondamentales, à compter de ce 3 février 2011, elle devrait renouer tranquillement avec elle-même.
Il s’agit de mobiliser les citoyens, par l’enracinement des pratiques démocratiques, autour de débats et de propositions qui permettent d’avancer sur la voie du développement. Des citoyens, des élites et des jeunes, qui aiment leur patrie, ne devraient plus se considérer exclus, ni s’enfermer dans le désespoir. Cette politique sociale et d’ouverture s’avère fondamentale pour l’oeuvre de redressement.
Un travail collectif
L’Etat de droit, la renaissance de l’identité et le développement du pays, notamment au profit des jeunes et des classes défavorisées apparaissent comme les trois finalités majeures. C’est un déclic qui permettra de retrouver la confiance. Le peuple algérien ne veut plus souffrir, il y a eu trop de souffrances. Cette réponse globale et sage est accompagnée des outils appropriés. Le véritable pluralisme politique constructif se fera avec des partis qui concourent librement à la conquête pacifique du pouvoir.
Les élites nationales et la classe politique ont une part de responsabilité. Il ne suffit pas de critiquer l’action de ceux qui gouvernent. Il faut que les partis présentent aux citoyens des alternatives crédibles. Un travail collectif reste à mener pour assurer l’ancrage de ce nouvel élan et la pédagogie adéquate à cet apprentissage. Inutile maintenant de s’enfermer. A juste titre, «La liberté, précise le communiqué, ne devra pas aboutir dans quelque circonstance que ce soit aux dérapages ou à l’anarchie auxquels l’Algérie a déjà versé un lourd tribut». Les lacunes perceptibles dans le mode de gestion et de développement, depuis des années, peuvent êtres résolues avec cet esprit de renouveau social et d’ouverture du champ politique et médiatique. C’est ce que tout le monde espérait, même si les plus critiques exigent plus. C’est cela le débat démocratique. Les étapes suivantes seront plus aisées. La question du renouvellement des compétences pourra être résolue sur ces fondements. Les importantes réalisations des infrastructures de base, des barrages, des universités, des écoles, des logements, du développement durable, sont des acquis, l’élément de la concertation et du débat confèrera davantage de mobilisation.
Surtout que le souci est de forger une société du savoir et de substituer à la manne pétrolière la valeur du travail. Le projet de société en cours répondra aux nécessités sociales si les finalités seront amplement expliquées et surtout partagées. L’horizon ouvert en vue de soutenir, rassembler et responsabiliser, donnera ses fruits pour refonder la nation. Cela aura une trajectoire: lui donner l’Etat de droit pour lequel ses enfants ont payé le coût le plus élevé. L’Algérie, de par son destin historique, est ainsi en mesure et en droit d’amorcer la rupture, pour devenir une Algérie démocratique, forte et prospère. La direction politique a confirmé sa détermination d’oeuvrer pour changer le pays, c’est un acquis pour tous les citoyens. Malgré le chemin qui reste à faire, ce jeudi 3 février 2011, est porteur d’espérance pour un meilleur avenir possible. Autour de l’Etat, le peuple et ses élites sont attachés à la démarche qui change pacifiquement le système politique pour le bien des nouvelles générations. (L’Expression-06.02.2011.)
Mustapha CHÉRIF (*)Professeur des Universités
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*Washington et Bruxelles saluent les mesures prises par l’Algérie
Réagissant aux décisions prises par le Président lors du Conseil des ministres de jeudi dernier, en l’occurrence la levée de l’état d’urgence et l’ouverture des médias lourds à l’opposition, les Etats-Unis et l’Union européenne saluent ce qu’ils considèrent comme «un pas positif et encourageant». Jusqu’à hier, seuls Washington et Bruxelles se sont exprimés sur les mesures prises par l’Algérie de libérer le champ politique et médiatique. Au plan national, le PT, par la voix de sa secrétaire générale qui s’est exprimée sur les ondes de la Chaîne III, s’est dit satisfait par les décisions prises même s’il reste beaucoup à faire pour rendre la parole au peuple. Le FLN a traduit, dans un communiqué, sa «grande satisfaction» de ces mesures qui interviennent «au moment opportun» et sont en «parfaite harmonie avec l’évolution de la société et la dynamique du peuple algérien qui aspire à davantage de progrès et de bien-être». Le RND s’est félicité de l’annonce de ces mesures, estimant que «la décision de lever l’état d’urgence et de substituer à ce dernier des mesures juridiques dans le prolongement de la lutte antiterroriste» attestait de la validité du «modèle démocratique pluraliste en vigueur dans notre pays». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a, lui aussi, salué la décision du président de la République par laquelle il a chargé le gouvernement d’œuvrer immédiatement à élaborer un texte législatif pour permettre la levée de l’état d’urgence, estimant
qu’«il s’agit d’un important pas en avant». Le MSP a appelé l’administration à «réunir les conditions nécessaires à une vie décente pour tous les citoyens et dans toutes les wilayas, à même d’influer positivement sur la vie politique, les libertés et les droits de l’Homme, tout en œuvrant au parachèvement des réformes globales et à la modernisation des différentes lois régissant les relations politiques, à leur tête la loi sur les partis, la loi électorale, les codes communal et de wilaya et d’autres textes liés à l’information et à l’audiovisuel». Le PJL de Mohamed Saïd abonde dans le même sens et trouve ces mesures positives. Moussa Touati, au nom du FNA, a estimé que la décision de lever l’état d’urgence «est courageuse mais tardive», appelant le gouvernement à mettre en œuvre «dans les meilleurs délais» les directives du président de la République et à présenter le projet de loi relatif à la levée de l’état d’urgence dès les premières séances de la prochaine session de printemps du Parlement. Le mouvement Islah considère pour sa part que lier la levée de l’état d’urgence à l’élaboration par le gouvernement de lois relatives à la lutte antiterroriste tout en excluant Alger pour ce qui est de l’organisation de marches, consacrait le caractère «ambigu» de cette décision. Le président du mouvement, M. Ahmed Ben Abdesslam, a déclaré à l’APS que son parti invitait le pouvoir à «définir clairement ses positions en fixant des délais précis pour la levée de l’état d’urgence», ajoutant que les «justifications» apportées à l’interdiction de manifestations à Alger «sont loin de convaincre, sauf si l’objectif est d’empêcher les citoyens d’exprimer leurs préoccupations aux responsables au pouvoir». Le mouvement a exhorté le pouvoir à lever l’état d’urgence le mois en cours «sans exclure aucune région du pays» de cette mesure, appelant les médias lourds à «ne pas se contenter de couvrir les activités des partis mais à consacrer des émissions au débat contradictoire entre les formations politiques». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a, de son côté, interpellé le pouvoir à l’effet de «répondre aux aspirations légitimes du peuple, notamment le changement du système politique […] au lieu de prendre des mesures susceptibles de créer la diversion». De son côté, le secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M. Karim Tabou, a exprimé la position de son parti concernant certaines mesures. Dans une déclaration à l’APS, il a indiqué que «la décision envisagée de lever l’état d’urgence dans un avenir proche peut être perçue comme un signal positif» mais le projet d’élaboration d’une nouvelle loi intitulée loi antiterroriste «engendre l’inquiétude et le soupçon». Pour le FFS, les choses sont claires, «le peuple algérien aspire à un changement radical et pacifique», a-t-il dit. Pour sa part, le mouvement Nahda déterminera sa position face aux récentes mesures présidentielles à l’issue de la session extraordinaire de son conseil consultatif vendredi soir. Par ailleurs, Hillary Clinton, qui redoute une situation chaotique au Moyen-Orient, a appelé hier à partir de Munich les pays arabes à engager des réformes démocratiques pour répondre aux aspirations populaires à la liberté. Mais Mme Clinton n’a soufflé aucun mot sur l’ordre économique mondial dont les conséquences sur les peuples menacent les espaces de liberté conquis. (La Tribune.algérie-06.02.2011.)
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*Bouteflika joue l’apaisement
Contrairement à ses habitudes, c’est un président sur la défensive qui a présidé ce jeudi un conseil des ministres pour sauver les meubles. Il est vrai que la situation régionale inquiète les dirigeants algériens qui avouent, à demi-mot, qu’ils ne sont pas prémunis contre la contagion. Mais il est également vrai que la situation de l’Algérie diffère de celle qui prévaut en Tunisie ou en Égypte.
Le président Bouteflika a fait des annonces tendant à calmer le jeu. Il a dit avoir compris le message de ses détracteurs et a admis que les contestations exprimées jusque-là étaient légitimes. cliquer ici: Météo-politique en Algérie
*mettre fin à la démocratie de façade et passer à une vraie démocratie
*En réaction à ces mesures, le président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme, Mostefa Bouchach a déclaré que « l’objectif de la marche du 12 février est de mettre fin à la démocratie de façade et de passer à une vraie démocratie efficace », ajoutant que « la décision de la levée de l’état d’urgence, en ce moment, est une anticipation des événements, parce que la décision du président de la République est venue parallèlement avec l’événement international et la vague de révoltes populaires qui ont eu lieu dernièrement dans les différentes régions du pays. »
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*Marchera? Marchera pas?
*LES INITIATEURS DE LA MANIFESTATION PERSISTENT
«Nous marcherons le 12 février à Alger»
Levée de l’état d’urgence, solutions aux problèmes du chômage et libération des détenus…, sont les revendications mises en avant.
Marchera? Marchera pas? La rencontre organisée, hier, par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie a mis fin à toutes ces questions qui taraudaient l’esprit de plus d’un, ces derniers jours, après l’annonce faite par le chef de l’Etat sur la possibilité de lever l’état d’urgence qui dure depuis bientôt 19 ans. «La marche du 12 février est maintenue…Il faut que ce soit clair», ont soutenu les membres de l’organisation, présents lors de la réunion tenue à la Maison des syndicats à Alger (Dar El Beïda).
Levée de l’état d’urgence, solutions aux problèmes du chômage et libération des détenus…, sont les revendications mises en avant par la Cncd dans son premier communiqué du 21 janvier dernier. Mais elle ne compte pas s’arrêter là. «La levée de l’état d’urgence n’est qu’un début, ce n’est pas l’objectif», ont précisé les membres de la Coordination.
La marche prévue pour le 12 février aura donc lieu, abstraction faite de toutes les contraintes et les astreintes que pourraient rencontrer les organisateurs. «Jusqu’ à présent, il n’y a pas eu de refus pour organiser notre marche de la part de la wilaya d’Alger, qui nous a demandé, mercredi dernier, de reformuler la demande», a noté Mustapha Bouchachi. Selon Rachid Maâlaoui, secrétaire général du Snapap et l’un des initiateurs du projet, «les services de la wilaya d’Alger ont évoqué un problème de formulaires».
«Comment peut-on lever l’état d’urgence et isoler Alger des autres wilayas du pays?», se demande Me Bouchachi en faisant allusion aux annonces faites, jeudi dernier, à l’issue d’un Conseil des ministres.
Quoi qu’il en soit, une réponse négative à la demande introduite par la Cncd ne pourra, visiblement, pas dissuader ses membres. «Un appel à la mobilisation sera lancé par la Coordination nationale à l’issue de la rencontre», a précisé M.Maâlaoui au cours de son intervention.
A Oran, où une autre Coordination pour le changement et la démocratie a vu le jour, les initiateurs ont trouvé certaines difficultés pour introduire l’autorisation afin d’organiser une manifestation le 12 février à la place du 1er-Mai (ex-place d’Armes). «Personne ne voulait recevoir la demande au niveau de la wilaya d’Oran. Du coup, les initiateurs ont été obligés de d’envoyer la demande via la poste…Ils n’ont toujours pas reçu de réponse», affirme M.Maâlaoui.
Par ailleurs, une autre marche pourrait avoir lieu le 9 février prochain vers l’ambassade d’Egypte à Alger pour soutenir le peuple égyptien dans sa lutte contre le régime Hosni Moubarak.
En effet, la proposition a été faite au cours de cette rencontre. Elle sera définitivement validée lors de la prochaine réunion de la Coordination nationale qui se tiendra le 9 février. (L’Expression-06.02.2011.)
***Marche du 12 février : « Aucun refus jusqu’à présent » de la part de la wilaya d’Alger
Dans une déclaration reprise par l’APS, Mustapha Bouchachi, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), et l’un des initiateurs de la marche du 12 février, a fait savoir que »jusqu’ à présent, il n’y a pas eu de refus pour organiser notre marche de la part de la wilaya d’Alger ».
D’autre part, la wilaya d’Alger a demandé aux initiateurs de cette marche « de reformuler la demande », révèle ainsi Mustapha Bouchachi. Ce dernier a tenu à préciser que la levée de l’état d’urgence « n’était pas le but essentiel » des initiateurs de la marche.
« Comment peut-on lever l’état d’urgence et isoler Alger des autres wilayas du pays? », s’est interrogé par ailleurs le président de la LADDH qui ne voit aucune justification à » l’interdiction de l’organisation de marches pacifiques ».
Pour rappel, dans un entretien accordé à El Watan et paru dans notre quotidien Le 01 février, Mostefa Bouchachi a affirmé que la marche du 12 février prochain est maintenue quelle que soit la décision de la wilaya d’Alger et du ministère de l’Intérieur.
Dans cet entretien, il avait expliqué également « qu’il n’y a aucun texte de loi qui interdise une marche dans n’importe quelle wilaya, qu’elle soit Djelfa ou Alger. Toutes les wilayas du pays sont des wilayas d’Algérie ». « De ce fait, le système politique, représenté par un groupe de ministres, ne peut pas demander à des jeunes, nés et grandis sous état d’urgence, de présenter leurs revendications de manière pacifique », a-t-il relevé. (El Watan-05.02.2011.)
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*PRISE EN CHARGE DES PRÉOCCUPATIONS DES CITOYENS
Le gouvernement face au challenge
Pour éviter que le scénario des émeutes se reproduise, l’équipe Ouyahia doit sérieusement revoir sa méthode de travail.
Rappel à l’ordre! Les pouvoirs publics sont dans le collimateur. Ministres, walis, chefs de daïra, élus sont de nouveau condamnés à être efficaces. Le Conseil des minis-tres de jeudi dernier a donné lieu à un véritable chantier à ciel ouvert. Une batterie de mesures ont été prises sur les plans politique, économique et social. Le gouvernement doit monter sur tous les fronts pour prendre en charge les préoccupations citoyennes. Logement, emploi, crédits, organisation des marchés, subvention des prix sont autant de dossiers à mettre sur rail.
Le président de la République a donné des instructions fermes à ce sujet. Désormais, la balle est dans le camp des gestionnaires. Ces derniers n’ont d’autre choix que d’investir le terrain. Certes, ce n’est pas la première fois que de telles mesures sont prises mais cette fois-ci la donne a changé. La conjoncture est complètement différente. Les dernières émeutes qui ont secoué le pays ont levé le voile sur les dysfonctionnements dans la gestion, affichant le malaise social qui ronge le pays.
Le chef de l’Etat l’a clairement admis. «Les récentes manifestations sont, sans aucun doute, l’expression d’inquiétudes et d’impatiences chez nos compatriotes», a-t-il concédé devant son gouvernement. Avant d’ajouter: «Il est donc de notre devoir d’en tenir compte et d’y répondre par des efforts accrus.» Cette déclaration est une mise en garde à peine voilée à l’adresse de l’Exécutif. Pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, l’équipe Ouyahia doit revoir sa méthode de travail. De même, mettre toute son artillerie au service de la société. La mission est loin d’être facile! L’obligation de résultat s’impose sur le terrain. Cloîtrés dans les bureaux, les responsables doivent se réconcilier avec la société. Ils doivent mettre fin aux vieilles méthodes de gestion et être à l’écoute des citoyens. Finie la gestion centralisée des projets! Malgré des budgets chiffrés en milliards de dinars débloqués pour relancer le développement économique, le résultat est négatif. Le constat est de plus en plus critique sur le terrain. Il se fait de lui-même. Sans aller trop loin, l’état dégradé des routes et des infrastructures, les tonnes d’ordures ainsi que les pénuries recurrentes des produits de consommation de base et des médicaments démontrent l’échec des politiques. Or, devant la colère de la rue, le gouvernement doit mettre l’administration au service du citoyen. Le président de la République a ordonné au gouvernement de diligenter plusieurs chantiers importants, tout en fixant des délais courts et impératifs. Sur l’emploi, il a chargé le gouvernement d’améliorer les soutiens publics aux jeunes, d’élargir ces dispositifs à des créations groupées de cabinets par les diplômés universitaires, d’alléger les conditions et procédures y afférentes, et de dynamiser la mise en exploitation des locaux réalisés pour les jeunes au chômage. Ce n’est pas tout.
Les durées de validité des dispositifs de pré-insertion dans la vie professionnelle seront prolongées afin d’améliorer leur efficacité.
Les capacités d’accueil des dispositifs d’emploi seront élargies. Sur le logement, le président a donné instruction d’accélérer la livraison des logements sociaux locatifs déjà réceptionnés. Il a préconisé la facilitation aux citoyens de l’accès aux crédits immobiliers. Il a exhorté, par ailleurs, à l’intensification dans la réalisation déjà engagée des 340.000 logements destinés à la résorption de l’habitat précaire à travers le pays. Les banques n’ont pas été en reste. Celles-ci sont interpellées pour faciliter l’accès des citoyens aux crédits pour la promotion immobilière, dans le cadre des dispositifs mis en place en 2010. S’agissant du pouvoir d’achat, le chef de l’Etat a donné des directives pour la stabilisation et la régulation du marché des produits alimentaires de base.
Le gouvernement est censé présenter un rapport d’étape à la fin du mois de mars prochain sur cette situation. Le gouvernement va-t-il réussir sa mission? En cas d’échec, la rue aura son mot à dire. (L’Expression-06.02.2011.)
**Pour remettre en marche une machine en panne
Bouteflika comptera-t-il sur la même équipe qui a brillé par ses échecs ?
Le dernier Conseil des ministres, tenu jeudi dernier, aura eu le mérite de dévoiler le grand fossé séparant les bonnes intentions affichées par le chef de l’État de la réalité du terrain. Le gouvernement, chargé d’appliquer la politique du président de la République, a eu tout le temps pour prouver son échec.
Les ambitieux plans quinquennaux, lancés depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, ont toujours buté sur une gestion catastrophique où la corruption la dispute à la mauvaise gestion et au clientélisme. Résultat des courses : les centaines de milliards de dollars, manne inespérée, venue exclusivement de la hausse des cours du pétrole, se sont évaporées dans la nature, ou plus précisément, dans des contrats illicites et les comptes off shore.
Partout où l’on regarde, les chantiers lancés depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir sont visibles, interminables ou bâclés, par des exécutants malintentionnés. Chez le peuple, une seule phrase revient : “Un pays riche et un peuple pauvre”. Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement parce que l’annonce de projets de telle envergure devait être accompagnée de mesures strictes à même d’assurer et la réussite et la transparence de la conduite de chantiers aussi grandioses. Des secteurs ont failli lamentablement, malgré les dizaines de milliards de dollars engloutis. On pense aux travaux publics où le chantier du siècle a beaucoup fait parler de lui, en termes de scandales, de retards dans la réalisation et de contraintes liées à la mise en exploitatation de certains tronçons. Les multiples chantiers, lancés par ce secteur, ont bénéficié d’enveloppes conséquentes et devaient, sur le papier, résoudre les problèmes de la circulation routière. Or, sur le terrain, la plupart des projets routiers réalisés ces derniers temps n’ont pas résisté aux premières pluies. Bâclés, confiés à des entreprises “amies” pas spécialement compétentes, ces projets ont posé plus de problèmes qu’ils n’en ont résolus.
Le secteur des transports a englouti des sommes colossales, mais ni le métro dont personne, à commencer par le ministre, ne sait quand il sera fonctionnel ou encore le tramway. Les différents projets ferroviaires lancés à coups de milliards de dollars ne voient toujours pas le jour et bon nombre de ceux-ci ont été bloqués pour des raisons liées au choix des entreprises de réalisation. La corruption est passée par-là. Dans le secteur hypersensible du bâtiment, les projets ambitieux de construction de millions de logements ont été freinés, par on ne sait quelle main. Même les entreprises chinoises, qui avaient pourtant commencé à travailler avec un rythme de trois équipes par jour, se sont mises à rouler au ralenti. Des blocages en tous genres ont fait que les chantiers restent à l’arrêt, ou marchent au ralenti.
La tension sur les logements sociaux, surtout depuis la suspension inexplicable de la formule AADL, a fait que le gouvernement a du mal à gérer la forte demande, surtout lorsqu’il s’agit de gérer, à la fois, les demandes qui datent depuis l’Indépendance, celles liées à l’exode rural, accentué par le terrorisme, celles liées tout simplement à la réalité qui fait que la plupart des jeunes, ayant atteint la quarantaine, attendent toujours un toit pour fonder une famille. À cela s’ajoute l’inextricable problème des bidonvilles que l’État s’est engagé à éradiquer. La gestion catastrophique de ce dossier par les collectivités locales, ajoutée à une gestion démagogique du dossier par le gouvernement a donné lieu, récemment, à des émeutes, qui ont poussé le gouvernement à surseoir à l’opération de relogement. Bouteflika vient d’ordonner la reprise de l’opération. Qui peut garantir qu’elle ne provoquera pas de nouvelles émeutes ? Personne. Le secteur du commerce a prouvé son incapacité de réguler le marché. Avec les pénuries successives des produits de première nécessité, le renchérissement cyclique de certains produits de large consommation, le ministère s’est montré incapable de gérer, attendant chaque fois des décisions d’en haut pour subventionner les produits et calmer la colère sociale. Mais aucune solution de fond n’a été proposée.
Au contraire, les rares mesures prises par le gouvernement en vue de réguler le marché se sont retournées contre lui et ont provoqué des émeutes, obligeant le gouvernement à faire des concessions de taille aux grossistes ne disposant d’aucun registre du commerce et refusant de payer la moindre taxe, mais aussi aux vendeurs ambulants et aux importateurs. Le secteur agricole, qui devait garantir un minimum d’autosuffisance alimentaire, reste tributaire d’une pluviométrie capricieuse, d’aides de l’État et surtout d’une politique agricole incapable de stopper l’avancée du béton, encore moins d’éviter que le secteur ne soit l’otage des trabendistes. Le secteur industriel reste quasi inexistant, alors que celui devant attirer les investissements baigne dans les incohérences, au point où les IDE, tant désirés et maintes fois annoncés, ont beaucoup plus servi à entretenir des illusions qu’à autre chose. En tout cas, la gestion de ce dossier a montré toutes les limites des responsables de ce secteur, qui ont complètement discrédité l’Algérie sur la scène internationale.
Les autres secteurs ne sont pas mieux portés, malgré les sommes colossales injectées. Que ce soit la santé, dont les prestations se dégradent de jour en jour, ou l’éducation où on aura tout essayé sans jamais réussir quoi que ce soit. L’échec patent de l’Exécutif pose un sérieux dilemme : faut-il changer le gouvernement ? Et par quoi ? S’il faut se contenter juste de permuter les personnes, comme ce fut le cas par le passé, le résultat sera connu d’avance. Trois choix s’offrent au président Bouteflika : nommer un gouvernement politique, issu de l’Alliance présidentielle, une sorte de récompense à ses alliés. Un choix qui a déjà démontré son inefficacité. Le second choix consiste à ouvrir le gouvernement à d’autres partis, d’autres organisations de la société civile. Une sorte de gouvernement d’union nationale. Mais on reste toujours dans le gouvernement politique, sachant que les personnes désignées ne seraient pas forcément spécialistes en la matière. Reste la troisième option, celle d’un gouvernement de technocrates.
Une chose est sûre : l’actuelle équipe gouvernementale a fait ses preuves et son temps. (Liberté-06.02.2011.)
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*Ali Yahia Abdennour: « Le peuple algérien veut un changement de régime et non un changement dans le régime ».
La vie politique a un seul objectif, pérenniser le système politique en place depuis l’indépendance du pays, divisé en clans, puis en castes et, enfin en dynasties, qui ne sont pas seulement l’apanage des monarchies.
Il veut rester à vie ou trop longtemps au pouvoir auquel il a accédé par des coups d’Etat par les armes ou par les urnes. Les coups d’Etat militaires sont la conséquence d’échecs politiques que l’armée n’est pas arrivée à réparer. La fraude électorale, vieille tradition coloniale, amplifiée depuis l’indépendance du pays, bien intégrée dans les mœurs politiques du pays, est au rendez-vous de toutes les élections. Elle déforme le suffrage universel et la vérité électorale, ainsi que les pratiques qui faussent le scrutin et le libre choix des électeurs.
Le jeu de bascule a consisté pour les décideurs de l’armée à remplacer à la tête de l’Etat untel par untel, sans rien changer à son fonctionnement. Pour paraphraser Rudyard Kipling : «La Révolution algérienne n’a pas appartenu aux premiers qui l’ont déclenchée, mais aux derniers qui l’ont terminée, et qui l’ont tirée à eux comme un butin.»
Le portrait du président Abdelaziz Bouteflika éclaire sa politique
Il faut poser sur le Président et la fonction présidentielle qui est complexe, multiple et exigeante, le regard froid et impartial de l’objectivité. Le président Abdelaziz Bouteflika, qui est couvert de nombreuses cicatrices du passé, concentre entre ses mains la quasi-totalité du pouvoir qui s’est transformé au cours des années en monarchie. La verticale du commandement a fait de lui une sorte de pharaon omniprésent, dominateur et totalitaire, qui se croit propriétaire de l’Algérie et des Algériens. Il veut tout régenter, tout diriger, tout contrôler. Il a voulu le pouvoir, puis tout le pouvoir qu’il a personnalisé. Il est l’homme d’une ambition sans fin et sans freins qui règne sans partage sur le pays avec le sens de la durée. Tout émane de lui, tout dépend de lui et de lui seul. Il se comporte comme un monarque doté d’un blanc-seing pour privilégier la décision solitaire. Son pouvoir est grand et son appétit insatiable. Il s’est octroyé par la révision de la Constitution, faite par lui et pour lui seul, des pouvoirs de plus en plus étendus et illimités. Il n’y a aucun contrepoids à son pouvoir. Il cherche à satisfaire ses pulsions narcissiques qui sont une donnée de base de sa personnalité. Il ne supporte pas d’être discuté, critiqué et surtout contredit. Ses mots ont du poids et ses gestes ont un sens. Il fait preuve d’habileté oratoire, d’éloquence même, de séduction, sans être affable et attentif devant ses fidèles et ses fervents.
Dans les trois partis de la coalition gouvernementale, le ton est à l’autosatisfaction, et l’on ne tarit pas d’éloges pour «l’homme providentiel», le visionnaire politique qui préside à la destinée du pays. Les éloges et les vaines flatteries justifient et encouragent le culte de la personnalité. Un pays qui cultive le culte du chef ne prépare pas une succession ordonnée. Personne ne lui arrive à la cheville, fût-elle enflée. Il n’est pas capable de se remettre en question, ne découvre pas son jeu et conserve plusieurs fers au feu.
Il ne possède pas les trois éléments qu’un président doit avoir : une sagesse politique, une morale élevée, une claire vision des faits. Il lui manque l’humilité politique. Tout pouvoir s’use quand on en abuse. Il a provoqué à la longue des sentiments de lassitude, de saturation et de rejet. Chez certains qui le connaissent bien, il y a doute, scepticisme et inquiétude. Le Président s’égare et égare le peuple algérien.
L’accélération de l’histoire qui a frappé à la porte de l’Algérie est pour tous les dictateurs un danger de chaque instant. Le départ du Président est un préalable absolu, un impératif même. Il se croit voué à une grande destinée, mais rien n’est jamais définitivement acquis en politique.
Il doit passer la main, à condition bien sûr que les mains soient nouvelles et s’ouvrent. Le déclin du pouvoir ne relève pas d’un phénomène passager, de son passage dans la zone des tempêtes, mais est irréversible et rien ne pourra l’arrêter. Il subit depuis quelques années une lente érosion. De très nombreux Algériens et Algériennes souhaitent que le président de la République tire, le plus rapidement possible, les leçons de ses échecs et laisse à des hommes et des femmes éclairés le pouvoir qu’il détient. Sans agressivité dans la forme, mais sans aucune ambiguïté sur le fond, Bouteflika doit partir. L’ouverture et le renouveau sont indispensables.
Le crépuscule qui s’étend sur le pouvoir doit laisser la place à la démocratie, la liberté, la justice, la justice sociale et les droits de l’Homme. Tous les postes clés du gouvernement sont détenus par des hommes issus d’une même région, voire d’une seule wilaya, Tlemcen, de quelques tribus. Ce n’est plus du régionalisme mais du tribalisme. Les ministres qui ont sensiblement outrepassé leur crédit politique se maintiennent au-delà de leur utilité. Leur longévité n’est pas un facteur de stabilité, mais fabrique de la fragilité économique et de l’exaspération sociale.
Le Parlement et la Justice ont abdiqué leurs pouvoirs constitutionnels pour se mettre au service du pouvoir. L’Assemblée populaire nationale (APN) s’enfonce dans un discrédit dont elle aura du mal à se relever. Le Conseil de la nation ne reflète en rien la réalité du pays. Il est une dérive de la République. Le Parlement n’est en réalité qu’une maison de retraite lucrative pour cadres des partis politiques. Les tribunaux et cours de justice ne sont pas des lieux où la justice est rendue, mais des instances politiques où le pouvoir juge ses adversaires, plutôt ses ennemis. Les jugements et arrêts ne sont pas des actes de justice, mais des opérations de justice, dans les affaires politiques ou d’opinion, en fonction des consignes données par le pouvoir, par ministre de la Justice et services de sécurité interposés.
Quand la justice est bafouée, les libertés sont en danger. La perte de puissance et de prestige du pouvoir est due en partie à la fracture sociale. Il y a une malvie terrible dans des millions de foyers. Une partie importante du peuple algérien se retrouve en dehors des institutions de l’Etat et n’a d’autre alternative que la rue pour s’exprimer. Il y a une rupture entre, d’une part, une minorité importante jouissant d’un niveau de vie égal ou supérieur à celui des pays les plus développés, et de l’autre, la majorité de la population, les pauvres, les femmes, les travailleurs, qui ne bouclent pas leurs fins de mois et souffrent de la faim. Le peuple est malheureux, il faut le redire. Une partie du peuple vit dans la pauvreté, végète dans la misère, et le pouvoir qui n’a pas répondu à sa souffrance, à sa détresse, donne encore plus à ceux qui en ont déjà trop, ce qui est le comble de l’injustice. Est-ce que le monde du travail peut vivre, non survivre, avec les salaires distribués ? Libéral en économie, conservateur sur le plan social, le gouvernement mène une politique de plus en plus antisociale.
Les Algériens ne croient pas à la fiabilité des statistiques sur l’inflation, le pouvoir d’achat, le chômage, le nombre de logements réalisés, manipulées à des fins politiques. Le scandale de la corruption est dévastateur. La corruption du clan kleptomane au sommet de l’Etat est telle que c’est le régime politique tout entier qui porte le nom de kleptocratie. Le pouvoir absolu corrompt absolument. Il y a une opacité dans la gestion des revenus des hydrocarbures, qui sont le sang et la liberté du peuple. Il y a gaspillage des fonds publics, incurie des institutions politiques et administratives, prédation de certains dirigeants qui ont rejoint les rangs fournis des prédateurs. La corruption est inséparable de l’exercice du pouvoir. Elle défie l’imagination, est devenue un monde de vie, va du vol simple aux contrats bidons, aux surfacturations et aux grands brigandages financiers. Une caste monopolise l’Etat et ses bénéfices, le transforme non seulement en instrument de domination politique, mais aussi en source de pouvoir économique. Le peuple n’oublie pas et ne pardonne pas. L’impunité doit cesser d’être le privilège des privilégiés.
La marche populaire et pacifique du 12 février 2011 appartient au peuple algérien qui veut être maître de son destin
L’accélération de l’histoire fait que cette marche pour le changement démocratique, qui est une revendication sur laquelle les Algériens et les Algériennes ne peuvent transiger, est une grande avancée politique et sociale, qui ne peut être annulée par les manœuvres du pouvoir qui cherche à isoler les marcheurs, à les diviser et les opposer. Quand on croit à son pays et à son destin, chacun et chacune se bat à la place qui lui revient, pour résister à toutes les anesthésies calculées du pouvoir. Aux manipulations du pouvoir, la réponse des marcheurs sera toute de dignité. Le temps de ce pouvoir est révolu, il doit quitter la scène politique, c’est la principale exigence de la nation. La dictature, une fois créée et consolidée, se permet tout. Le colloque international préparé par 12 associations de femmes, le 25 novembre 2010, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, intitulé «Stop à la violence contre les femmes», a été interdit par le wali d’Alger à la veille de l’ouverture du colloque. C’est un droit à la dignité humaine qui a été bafoué.
Toute expression en dehors des associations créées par le pouvoir pour le servir est interdite. Les jeunes sont en rupture avec le pouvoir qui refuse de les intégrer en tant qu’acteurs de la vie politique, sociale, économique et culturelle, et fait d’eux non pas des citoyens, mais des mineurs immatures. Le divorce est entre le peuple, privé de ses droits, et le pouvoir qui est supposé le représenter et parler en son nom pour l’empêcher de parler.Le pouvoir actuel, qui a annoncé à l’avance, dès son arrivée à la direction du pays en avril 1999, l’avènement d’un régime politique autoritaire, totalitaire, dictatorial, doit faire son examen de conscience, définir ses remords, les retenir, les nommer et les déclarer.
La marche du 12 février 2011 s’inscrit dans la révolution lancée dans la rue, préconisée par le martyr Larbi Ben M’hidi, appartient au peuple et particulièrement à la jeunesse, garçons et filles à égalité, qui sont une espérance pour l’avenir, ou une explosion à venir.
Les jeunes sont la clé de la solution parce qu’ils veulent disposer d’une pleine liberté de conception, d’expression et d’initiative, et leur pensée politique est soucieuse de rigueur et de cohérence. Ils ont du caractère, du courage, des certitudes, une forte sensibilité pour la démocratie, la liberté, la justice, le pluralisme politique syndical et culturel, la solidarité et la justice sociale, sont le thermomètre de la température ambiante politique et sociale.
Chacun d’eux se sent concerné dans ce qu’il a de plus cher. La jeunesse, qui représente l’espérance, la vie, l’avenir, doit succéder à un pouvoir, dont presque tous les membres ont atteint l’âge de la retraite. Pour que naisse la liberté qui est le droit le plus fort et le plus constant, il faut accepter bien des risques. Toute cause suscite des martyrs qui utilisent cette arme ultime, leur vie, jusqu’au sacrifice suprême.
Le pouvoir, qui sait le nombre d’Algériens morts pour leur pays, ne peut faire mourir son pays pour lui. L’armée ne portera jamais l’infamante responsabilité de tirer sur les jeunes manifestants qui veulent rompre le silence des sourds et la nuit des aveugles, pour être écoutés et entendus.
Le pouvoir ne peut interdire la marche du 12 février 2011, parce que le monde entier pour qui la répression annihile la liberté le jugera comme le théoricien de la violence et le négateur du droit. Une révolution s’annonce et est en marche. Les jeunes et les moins jeunes descendront dans les rues et marcheront, parce que le sentiment d’injustice qui les fera crier vient des tréfonds de la nation. La diaspora algérienne doit être mobilisée et mobilisatrice pour la faire connaître au monde entier tous les événements qui se dérouleront dans leur patrie à partir du 12 février 2012.
Par *Ali Yahia Abdennour… Alger le 5 février 2011–(paru dans El Watan du 07.02.2011.)
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**Etat d’urgence et lutte antiterroriste
Un Patriot Act à l’algérienne
Les arguments, nombreux jusque-là, avancés par les responsables politiques pour justifier le maintien de l’état d’urgence ne tiennent pas la route pour leur majorité.
Il n’y a qu’à se pencher sur les exemples de plusieurs pays européens pour s’en convaincre. Malgré qu’elles soient confrontées depuis de longues années à la violence politique ou au terrorisme, les autorités britanniques, espagnoles, françaises ou italiennes ne se sont cependant pas empressées d’imposer à leurs sociétés de vivre sous état d’urgence.
Cette décision reste valable bien que l’IRA ou encore l’ETA n’ont pas cessé, à ce jour, de faire des victimes parmi les populations civiles autant en Irlande qu’en Espagne. Au contraire, les autorités de ces pays, même si elles se sont donné les moyens au plan législatif pour combattre ce qu’elles qualifient de «terrorisme», n’ont managé aucun effort pour consolider la nature démocratique de leur système politique et de défendre les libertés collectives et individuelles. C’est le cas particulièrement de la France où la lutte contre le terrorisme ne s’est, à aucun moment, accompagnée, contrairement à l’Algérie ou à d’autres pays arabes touchés par le même problème, d’une restriction des libertés fondamentales ou de l’instauration de régimes autoritaires.
Considérés comme une cible privilégiée du terrorisme international, les Etats-Unis peuvent également être cités comme un pays qui est parvenu à établir un équilibre entre la lutte antiterroriste et la défense des libertés. Quoique pour le cas américain, les organisations de défense des droits de l’homme restent encore critiques concernant les trop grandes largesses concédées par l’Administration de George W. Bush au FBI et aux nombreuses autres agences de renseignement et craignent que les dispositions contenues dans le Patriot Act I et le Patriot Act II, les deux lois antiterroristes américaines, ne servent d’alibi pour mettre toute la société américaine sous surveillance.
L’exemple américain en particulier doit justement amener la classe politique et la société civile nationales à être très vigilantes par rapport aux dispositions qui seront contenues dans le nouveau cadre juridique qui doit venir en remplacement au texte de loi régissant l’état d’urgence – que le chef de l’Etat a promis de lever «dans un très proche avenir» – et veiller à ce que le tout ne grignote pas ce qui reste des espaces de liberté. Car si l’on ne prend pas garde, il peut arriver – comme cela se produit d’ailleurs souvent dans les pays en développement – qu’une situation d’état d’urgence en cache une autre et que des promesses d’ouverture se transforment en cauchemar. (El Watan-06.02.2011.)
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**SURFANT SUR LA VAGUE DE CONTESTATION AU MOYEN-ORIENT ET EN AFRIQUE DU NORD
***Washington torpille les régimes arabes
«Les risques de chaos au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont désormais certains et inévitables, si les régimes arabes n’oeuvrent pas à des transitions politiques ordonnées et immédiates»
Les vents des révoltes, soufflant sur nombre de pays arabes, sont-ils annonciateurs d’un tsunami, qui risque d’emporter sur son passage les anciennes dictatures et monarchies? Washington en est, en tous les cas, convaincu. Cette hypothèse a été, fort bien, entonnée, hier, par la porte-parole de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, «intimant» aux pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord d’entamer, dans les plus brefs délais, des processus de démocratisation. S’exprimant lors d’une conférence de presse, à Munich, portant sur la sécurité, Hillary Clinton a soutenu, clairement, que la démocratisation du Monde arabe pour répondre aux aspirations de sa jeunesse est impérative.
En raison des risques de déstabilisation planant sur tout le Moyen-Orient, nés à la suite des soulèvements signalés ça et là, elle a appelé à une transition ordonnée dans tous les pays arabes en général, mais en Egypte en particulier. Tous les indicateurs sont au rouge, a-t-elle soutenu, «au Moyen-Orient, la conjoncture est parfaite pour qu’une tempête, éclate», en faisant savoir, sans détours, que les «risques de chaos» dans la région sont désormais certains et inévitables, si les régimes arabes n’oeuvrent pas à des transitions politiques ordonnées et immédiates. Selon la diplomate américaine, la démocratie et l’économie n’ont pas «convergé dans le même sens dans les pays arabes». Résultat, a-t-elle relevé, «cela peut engendrer le chaos et une instabilité à court terme, voire pire», en soulignant à l’occasion, que le régime de Moubarak a définitivement été lâché par les Etats-Unis.
En mettant en garde contre des risques d’explosions populaires à travers le Monde arabe, Hillary Clinton a également demandé aux dirigeants arabes et maghrébins de ne pas se cacher derrière la peur des islamistes pour mener l’ouverture démocratique. Selon elle, «la lutte anti-terroriste longtemps avancée pour juguler et étouffer les libertés d’expression et verrouiller le champs politique, ne tient plus la route. Des réformes partielles, a-t-elle soutenu, pourraient entraîner un détournement des mouvements par «de nouveaux autocrates» ou faire le jeu de «l’extrémisme».
Du fait, elle a suggéré aux pays arabes d’entamer des transitions, le plus rapidement possible, mais aussi qu’ils amènent au pouvoir, que ce soit en Égypte, au Yémen ou en Jordanie, des responsables prêts à ménager les intérêts américains -l’accès aux ressources naturelles. Et d’ajouter, dans le même sillage, les changements politiques au Moyen-Orient et au Maghreb sont «une nécessité stratégique».
Car, a-t-elle noté, «sans progrès authentiques vers des systèmes politiques responsables et ouverts, le fossé entre les peuples et leurs gouvernements va grandir et l’instabilité ne fera que s’accroître. L’ensemble de nos intérêts serait en péril». Par ailleurs, Hillary Clinton a avancé qu’à l’heure actuelle: «des transitions avancent dans certains pays rapidement, tandis que dans d’autres cela prendra plus de temps», en référence aux contextes différents de la contestation en Tunisie, qui a chassé le président Ben Ali, et en Egypte, où le président Hosni Moubarak refuse de partir tout de suite. Cette inquiétude de voir les pays arabes, sans exception aucune, plongés dans le chaos, est partagée par les autres dirigeants occidentaux présents à Munich. «Plus on attend, plus il est probable qu’on risque d’avoir un jour affaire à une Égypte qui ne nous plaira pas», a ainsi acquiescé David Cameron, le Premier ministre britannique, soutenant qu’une plus grande stabilité en Egypte passait par un changement rapide dans le pays. Prudence également pour la chancelière allemande Angela Merkel, qui a plaidé en faveur d’un changement «organisé» dans les pays arabes. Pour ce faire, elle a évoqué l’expérience allemande en 1989. «Les Allemands n’avaient pas voulu attendre un seul jour pour passer à la transition, lors de la réunification de l’Allemagne», a-t-elle tonné, avant d’inviter les Egyptiens à oeuvrer pour des changements «structurés, pacifiques».
Et d’ajouter que «le changement doit être organisé et nous, l’Union Européenne, comme nous l’avons dit (vendredi au sommet de l’UE à Bruxelles), nous voulons aider à ce changement». De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, partageant les même positions que l’Occident et à sa tête les USA, a enfin dit que: «ONU avait toujours exigé le changement vers plus de démocratie depuis 2002, notamment dans les pays arabes». (L’Expression-06.02.2011.)*****
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